Chapitre 11 : « T'es jaloux? »
Pendant tout le repas, Draco semble ignorer Pansy. Non pas que ça n'arrive jamais, mais habituellement, il ne se contente de ne pas la regarder comme pour lui faire savoir qu'elle n'existe pas pour lui. Plutôt méchant, mais c'est Draco. Toutefois, ce soir là, c'est pire. Il l'a regardée avec de la haine dans les yeux, comme si elle venait de le trahir. Sans doute est-il au courant de la scène du hall d'entrée. Tout le monde l'est. Elle sait que tous les yeux de l'école sont posés sur elle et Ron. Elle sait aussi que celui-ci évite son regard, sûrement regrette-t-il son geste. C'est un impulsif, elle l'a poussé à bout, c'est normal comme réaction. Le dîner semble durer des heures, ne pas vouloir se terminer. Une fois son appétit rassasié, elle se dirige vers les donjons. Il ne sert à rien d'empirer la situation en s'éternisant à table.
Il est maintenant huit heures du soir. Pansy doit travailler avec Blaise pour un travail de botanique. Il ne se présente pas dans la salle commune. Il est en retard. Blaise n'est jamais en retard avec une fille, même si c'est pour un devoir avec sa meilleure amie. Pansy s'informe auprès de Crabbe et Goyle au sujet de son ami, ceux-ci, interrompant une partie de tir au poignet, l'informent qu'il est dans leurs chambre à discuter avec Draco au sujet de sa mauvais humeur. Les remerciant, la jeune sorcière se dirige vers le dortoir des garçons.
« Merde Draco! Tu vas me dire ce que tu as? Tu emmerdes tout le monde avec ton humeur d'enterrement. . . c'est quoi? Ce pari ridicule? Ton père qui te fait une scène? C'est quoi, bordel? »
Pansy n'est pas encore au niveau de la porte de la chambre de ses amis, qui est d'ailleurs fermée, et elle entend Blaise crier. Elle s'imagine déjà la situation. Une fois arrivée à la porte, elle cogne.
« Entre Pansy! » lui lance Blaise.
Elle met les pieds dans la pièce. Blaise, qui devait faire les cents pas dans la pièce, ramasse quelques livres et ses notes de cours. Draco, lui, est assis sur son lit, calmement, et fait face à son ami. Il affiche une expression de complète indifférence. Indifférence à la dispute qu'il vient d'avoir ou bien à Pansy, elle ne saurait le dire.
« J'arrive. . . » Blaise sait qu'il n'a pas besoin de se justifier avec elle. De toutes façons, il se doute qu'elle les ait entendus.
Elle lui sourit. Elle n'a pas vraiment envie de s'attarder avec un Draco de mauvaise humeur.
« Un peu de botanique ne me fera pas de tors. . . ça va changer les idées. » ajoute Blaise, plus pour lui-même que pour un des deux amis.
Lorsqu'ils s'apprêtent à quitter la pièce, Draco ouvre enfin la bouche.
« Je ne sais pas comment tu fais Zambini pour continuer à parler à une traîtresse. »
Pansy lui lance des couteaux avec le regard.
« Alors c'est ça! Tu fais la gueule pour un baisé! » Blaise en a marre de cette jalousie!
« Ce n'est pas un simple baisé. C'est un gryffondor. » Dit Draco d'un ton tranchant.
Silence. Il s'aventure sur un terrain qu'il ne sait pas encore dangereux. Sans comprendre la raison qui explique ses sentiments, Pansy déteste que Draco dise ça des gryffondors. Elle qui a pourtant toujours pensé comme Malfoy.
« Un gryffondor. S'aurait pu être Harry et ce serait la même chose n'est-ce pas? »
Sables mouvants.
« Presque. Excepté que ici c'est d'un Weasley qu'on parle. Pansy! Un misérable Weasley. Ton sang exige plus. »
Draco, complètement têtu, ne veux pas admettre qu'il s'enfonce.
« Mon sang. Après toutes ces années, la seule connaissance que tu as de moi c'est mon sang? »
Elle s'imagine le frapper sur la tête avec la perche qui pourrait le sauver de ces sables mouvants.
Silence. Draco évalue la situation, choisi ses mots. Trois secondes, c'est déjà beaucoup trop long pour une réponse. Ça parait qu'elle à plus d'expérience que lui pour ce sujet de dispute en particulier. Elle lance un regard vers Blaise.
« Bordel! Dis moi que ce con me connait plus que par mon simple nom! Merde Blaise, fait quelque chose. » Le son de sa voix est dur, elle ne s'emporte pas, n'élève pas le ton, mais la simple dureté de sa voix exige une réponse.
« Eh! Je ne me mêle pas de vos conneries. » Il ne prend pas parti ouvertement, il signerait ainsi son arrête de mort.
« Tu mérites mieux c'est tout. » Draco prononce sa réplique avec douceur.
Douceur. Draco. Dans la même phrase, ces mots n'ont aucuns sens. Surtout si le sens de la phrase est positif. Elle le connaît suffisamment pour savoir qu'il n'est pas sincère. Du moins, selon elle.
« Je mérite mieux. Je mérite qui? Un serpentard? Dis moi qui Draco. Crabbe ou Goyle? Nott? Blaise? Ne me dis pas toi! Toi, Draco? Si c'est à toi que tu penses, pourquoi ne me sautes-tu pas dessus, passionnément comme tu sais si bien le faire? »
Silence. Elle poursuit, une légère fissure se fait dans sa voix, une imperfection à peine perceptible.
« Non, c'est vrai. Toi, tu n'aimes pas! Toi, tu prends ce que t'as de besoin c'est tout. Et bien, je t'informe que tu n'as aucun droits sur ma vie, sur mes choix. »
Échec et mat.
Elle leur tourne le dos et quitte la pièce. Blaise la rattrape. Ils marchent comme ça, sortent de la salle commune en silence.
« Pourquoi est-ce que ce n'est pas lui qui m'a poursuivi? Pourquoi ne m'a-t- il pas retenu? » Sa voix se brise. La petite fissure, qu'elle tentait de cacher, d'ignorer plus tôt est devenu une belle crevasse.
« Il ne peut pas. Même s'il le voulait et tu sais autant que moi que Draco protège son c?ur comme si s'était une relique de Merlin. Mais surtout, il ne peut pas. Pansy, Draco est maintenant pris dans ses propres filets. »
« Qu'est-ce que tu veux dire? ». La nouvelle affirmation de son ami crée une distraction, un changement de direction de ses sentiments.
« Qu'on a fait un pari. Il doit sortir avec une fille, lui rester fidèle et la garder jusqu'à Pâques. »
« L'enjeu? »
« Le bal avec Luna Lovegood. »
« Ouch!. . .Qui? »
« Mandela Williams. »
« La sixième année? »
« Oui. »
« Il va devoir travailler. Ce n'est pas une fille facile. »
« Je sais. »
« Bon, de toutes façon, je suis trop occupé avec Ron. Ça devient compliqué toute cette histoire de baisé. . . »
~*~
Draco. Lui, incapable d'aimer? Il ne s'est jamais posé la question. Il doit en être capable, il n'y a simplement jamais pensé. Pourtant, ses parents s'aiment. Son père, son plus grand modèle dans la vie, aime sa mère plus qu'il n'est possible d'imaginer. Alors, forcément, lui aussi doit en être capable, s'ils se ressemblent tant! Mais la vision de Draco face à l'amour est simple. Les adultes, les parents s'aiment. Lui, il est jeune encore. Il a le temps de profiter des plaisir de la vie, d'explorer, de vivre un maximum d'expériences pour ensuite s'installer et fonder les bases d'une solide vie familiale avec une femme qu'il va aimer et désirer. Ce n'est pas à dix huit ans qu'on fait cela! À dix huit ans, on est irresponsable, jeune et innocent. On a toute la vie devant nous à dix huit ans.
Pour fuir la solitude du dortoir, le silence qui le force à ce pencher plus sérieusement sur la question, il décide d'aller marcher dans les couloirs du château. De toutes façon, il est préfet, il n'a pas à ce justifié. Jolie excuse tout de même. En plus, il n'est que huit heure du soir, le couvre feu des septième est encore loin.
Ses pas résonnent dans les couloirs. Il traverse les donjons, décide qu'il en a marre de l'humidité et monde au rez-de-chaussée. Passe le grand hall, quelques étudiants reviennent d'un entraînement de quidditch. D'autres montent l'escalier. Il se dirige vers la principale cage d'escaliers. Après deux paliers, les marches sur lesquelles il se tient décident de changer de direction. Ce qui ajoute de l'intérêt à une marche qui n'a aucun but. Il emprunte le couloir. Justement, c'est le corridor qui mène à la classe de défense contre les forces du mal. Il continue son chemin, bifurque lorsque le couloir décide de croisé un autre à la perpendiculaire. Il tourne à gauche. Il n'emprunte presque jamais ce chemin, même lorsqu'il patrouille. Il sait que personne n'y va. Enfin. . . personne qui n'a pas réserver l'endroit d'avance. Il contient des salles sans utilités académiques, qui ne servent plus depuis des années. Ne servent plus sauf pour des rendez- vous nocturnes. Il y a un accord avec les garçons préfets afin qu'ils s'arrangent pour toujours patrouiller seul cet étage, de manière à ce qu'ils puissent éviter de passer et ainsi déranger un rancard secret. S'il est impossible de patrouiller seul, ils doivent s'arranger pour carrément « oublier » ce couloir. Draco décide quand même d'y aller. Dans la troisième pièce à droite, il perçoit de la lumière sous la porte. Une lumière faible, éclairage au chandelle sûrement. En passant devant la porte, à travers la petite fenêtre verticale sur celle-ci, il voit deux silhouettes. Le gardien des poufsouffles avec une jeune de cinquième. Il s'embrassent doucement, bien appuyés contre un mur. La scène fait sourire le préfet, il continu son chemin.
Le couloir le ramène systématiquement vers la cage d'escaliers. Il monte encore. Cette fois, il atterrit au niveau de la bibliothèque. Il n'a pas envi d'entrer mais croise des gens qui en sortent. Mandela est dans la porte. C'est une chance en or.
« Mandela, ma beauté. . . » il porte fièrement son sourire en coin. « Tu allais où comme cela? »
Elle le regarde comme s'il était un troll.
« Euh. . . je crois que la réponse logique est : à ma salle commune. »
Ton de voix sarcastique. Le sourire n'as pas l'effet escompté. Changement de tactique. La franchise sèche. Celle qui rend mal à l'aise.
« Je sais pas moi, tu te rendais peut-être à un rancard. Ou tu partais prendre une marche dans l'école. Où tu voulais sortir en douce et aller marcher sur le bord du lac. »
Le ton de Draco ne semble pas l'affecter.
« T'es pas préfet toi? Comme si j'allais te dire que j'avais l'intention de faire quelque chose que je ne dois pas. . . »
« Préfet non en fonction je t'informe. »
« Oh. De toutes façon, je retourne à ma salle commune. »
« Je te raccompagne? »
Elle rougit. Un/zéro Draco!
« Oui, si tu veux. »
Il lui offre de porter ses livres. Sa mère lui a toujours dit que pour gagné l'affection d'une fille, il faut être galant. C'est la première fois qu'il teste la théorie. On verra si elle fonctionne. Il a l'avantage que la salle commune des serdaigles se trouve loin de là.
Il ne sait pas trop comment engager la conversation. Il décide d'y aller vers les banalités, c'est plus facile.
« Alors, tu faisais un devoirs sur quoi à la bibliothèque? »
« Oh, ce n'était pas pour un devoir. Je suis relativement en avance sur l'horaire présentement, je n'avais pas de devoirs ce soir. »
« Alors, qu'est-ce qui justifie ta présence dans cet endroit morne et ennuyant? »
Elle prend une bonne respiration avant de répondre.
« Je fais des recherches pour le simple plaisir. Tu vas sûrement me trouver étrange, mais ça me détend. »
« Étrange? Pourquoi? Je tiens à te préciser que je suis dans la même année qu'Hermione Granger. Ça ne m'impressionne plus cette manie. » Il dit sa phrase avec une pointe d'humour dans la voix.
« Pourquoi as-tu de besoin de te détendre? » Ajoute-il.
« J'ai mal choisi mes mots je pense. Disons que ça me fait. . . décrocher de l'école. »
Elle sourit. Quel sourire délicieux.
« Décrocher de l'école. . . tu fais de la recherche personnelle pour décrocher de l'école. Extrême logique! »
« Hahaha! J'avoue que ce n'est pas très logique. »
« Et tu recherches sur quel sujet? » La conversation prend une tangente intéressante nimbée d'humour.
« Comme tantôt. Les mythes celtes. »
« Ha oui! Les mythes. »
Elle lui désigne un livre parmi ceux que Draco tiens.
« Celui-la, par exemple, parle du grand cornu. Vraiment très intéressant. »
Elle sourit en parlant. Il est évident que le sujet la passionne. Il est très facile de percevoir la pointe d'enthousiasme dans sa voix.
« Ha oui. . . le grand cornu. . . » Il ne sait pas trop quoi rajouter.
« Mais cet après-midi j'étais avec la grande déesse. Tu crois qu'Avalon à vraiment disparu? »
Il est surpris par la question.
« Avalon?. . . l'île de Merlin? »
« Mais de quoi parle-t-elle? Qu'est-ce qui m'a pris de lui dire que je m'intéressait à ces balivernes moi? » Pense Draco.
« Oui. Tu crois qu'il est encore possible de la trouver? J'aimerais bien faire des recherches sur le sujet. Je crois que l'été prochain je vais m'y mettre. Tu sais. . . c'est tellement mystérieux. Je crois que nos pouvoirs descendent de là en quelque sorte. . . que. . . »
« Wao! Arrête! De quoi parles-tu? Toi, trouver Avalon? » La coupe Draco.
« Oui, Avalon. Mais tu sais ce n'est pas impossible si on pense que. . . »
« Arrête! Stop! Ok, j'ai menti. . . Le sujet ne m'intéresse pas le moins du monde! Je disais cela pour te faire plaisir, pour engager la conversation. . . »
Elle le regarde de ses grands yeux.
« Pourquoi ne l'as-tu pas dit? J'aurais sauvé de la salive. On peut changer de sujet si tu veux? »
« D'accord. »
Silence.
Ils marchent, sans savoir quoi dire. Draco cherche un sujet de conversation qui ne fait pas trop classique, ou déplacé ou simplement ennuyant. Chose difficile. Il ne veut pas parler de quidditch, elle ne joue pas. Il n'est définitivement pas habitué de parler avec une fille. Généralement c'est l'étape qu'il saute. Pourquoi est-ce si facile avec Pansy? Avec elle au moins il n'a pas besoin de chercher. Faut dire qu'ils sont amis depuis des lustres. Silence.
« C'est ici. »
« Quoi? » Il ne voit vraiment pas ce qu'elle veut dire.
« La tour des serdaigles. C'est ici. »
Ils s'arrêtent devant un portrait.
« Oui, excuse moi j'oubliais. »
« Bon, merci pour le accompagnement. » Elle rougit en le regardant.
« De rien. On se revoit demain au petit déjeuné. »
« Oui. Bonne nuit! »
« Bonne nuit. »
Il se penche sur son visage pour y déposé un baisé sur sa joue. Avant même qu'elle n'ait eu le temps de répliquer, il s'en va dans l'autre direction, sans regarder en arrière. Il joue au mystérieux. Sa mère lui a aussi dit que le mystère est la clé pour bien partir une relation. Ça crée de l'engouement.
----- ~*~ -----
AN : désolée pour le délais!!!!!! Je m'excuse, j'ai été pas mal occupé ces derniers temps. J'espère au moins que vous aimez. ;)
Pendant tout le repas, Draco semble ignorer Pansy. Non pas que ça n'arrive jamais, mais habituellement, il ne se contente de ne pas la regarder comme pour lui faire savoir qu'elle n'existe pas pour lui. Plutôt méchant, mais c'est Draco. Toutefois, ce soir là, c'est pire. Il l'a regardée avec de la haine dans les yeux, comme si elle venait de le trahir. Sans doute est-il au courant de la scène du hall d'entrée. Tout le monde l'est. Elle sait que tous les yeux de l'école sont posés sur elle et Ron. Elle sait aussi que celui-ci évite son regard, sûrement regrette-t-il son geste. C'est un impulsif, elle l'a poussé à bout, c'est normal comme réaction. Le dîner semble durer des heures, ne pas vouloir se terminer. Une fois son appétit rassasié, elle se dirige vers les donjons. Il ne sert à rien d'empirer la situation en s'éternisant à table.
Il est maintenant huit heures du soir. Pansy doit travailler avec Blaise pour un travail de botanique. Il ne se présente pas dans la salle commune. Il est en retard. Blaise n'est jamais en retard avec une fille, même si c'est pour un devoir avec sa meilleure amie. Pansy s'informe auprès de Crabbe et Goyle au sujet de son ami, ceux-ci, interrompant une partie de tir au poignet, l'informent qu'il est dans leurs chambre à discuter avec Draco au sujet de sa mauvais humeur. Les remerciant, la jeune sorcière se dirige vers le dortoir des garçons.
« Merde Draco! Tu vas me dire ce que tu as? Tu emmerdes tout le monde avec ton humeur d'enterrement. . . c'est quoi? Ce pari ridicule? Ton père qui te fait une scène? C'est quoi, bordel? »
Pansy n'est pas encore au niveau de la porte de la chambre de ses amis, qui est d'ailleurs fermée, et elle entend Blaise crier. Elle s'imagine déjà la situation. Une fois arrivée à la porte, elle cogne.
« Entre Pansy! » lui lance Blaise.
Elle met les pieds dans la pièce. Blaise, qui devait faire les cents pas dans la pièce, ramasse quelques livres et ses notes de cours. Draco, lui, est assis sur son lit, calmement, et fait face à son ami. Il affiche une expression de complète indifférence. Indifférence à la dispute qu'il vient d'avoir ou bien à Pansy, elle ne saurait le dire.
« J'arrive. . . » Blaise sait qu'il n'a pas besoin de se justifier avec elle. De toutes façons, il se doute qu'elle les ait entendus.
Elle lui sourit. Elle n'a pas vraiment envie de s'attarder avec un Draco de mauvaise humeur.
« Un peu de botanique ne me fera pas de tors. . . ça va changer les idées. » ajoute Blaise, plus pour lui-même que pour un des deux amis.
Lorsqu'ils s'apprêtent à quitter la pièce, Draco ouvre enfin la bouche.
« Je ne sais pas comment tu fais Zambini pour continuer à parler à une traîtresse. »
Pansy lui lance des couteaux avec le regard.
« Alors c'est ça! Tu fais la gueule pour un baisé! » Blaise en a marre de cette jalousie!
« Ce n'est pas un simple baisé. C'est un gryffondor. » Dit Draco d'un ton tranchant.
Silence. Il s'aventure sur un terrain qu'il ne sait pas encore dangereux. Sans comprendre la raison qui explique ses sentiments, Pansy déteste que Draco dise ça des gryffondors. Elle qui a pourtant toujours pensé comme Malfoy.
« Un gryffondor. S'aurait pu être Harry et ce serait la même chose n'est-ce pas? »
Sables mouvants.
« Presque. Excepté que ici c'est d'un Weasley qu'on parle. Pansy! Un misérable Weasley. Ton sang exige plus. »
Draco, complètement têtu, ne veux pas admettre qu'il s'enfonce.
« Mon sang. Après toutes ces années, la seule connaissance que tu as de moi c'est mon sang? »
Elle s'imagine le frapper sur la tête avec la perche qui pourrait le sauver de ces sables mouvants.
Silence. Draco évalue la situation, choisi ses mots. Trois secondes, c'est déjà beaucoup trop long pour une réponse. Ça parait qu'elle à plus d'expérience que lui pour ce sujet de dispute en particulier. Elle lance un regard vers Blaise.
« Bordel! Dis moi que ce con me connait plus que par mon simple nom! Merde Blaise, fait quelque chose. » Le son de sa voix est dur, elle ne s'emporte pas, n'élève pas le ton, mais la simple dureté de sa voix exige une réponse.
« Eh! Je ne me mêle pas de vos conneries. » Il ne prend pas parti ouvertement, il signerait ainsi son arrête de mort.
« Tu mérites mieux c'est tout. » Draco prononce sa réplique avec douceur.
Douceur. Draco. Dans la même phrase, ces mots n'ont aucuns sens. Surtout si le sens de la phrase est positif. Elle le connaît suffisamment pour savoir qu'il n'est pas sincère. Du moins, selon elle.
« Je mérite mieux. Je mérite qui? Un serpentard? Dis moi qui Draco. Crabbe ou Goyle? Nott? Blaise? Ne me dis pas toi! Toi, Draco? Si c'est à toi que tu penses, pourquoi ne me sautes-tu pas dessus, passionnément comme tu sais si bien le faire? »
Silence. Elle poursuit, une légère fissure se fait dans sa voix, une imperfection à peine perceptible.
« Non, c'est vrai. Toi, tu n'aimes pas! Toi, tu prends ce que t'as de besoin c'est tout. Et bien, je t'informe que tu n'as aucun droits sur ma vie, sur mes choix. »
Échec et mat.
Elle leur tourne le dos et quitte la pièce. Blaise la rattrape. Ils marchent comme ça, sortent de la salle commune en silence.
« Pourquoi est-ce que ce n'est pas lui qui m'a poursuivi? Pourquoi ne m'a-t- il pas retenu? » Sa voix se brise. La petite fissure, qu'elle tentait de cacher, d'ignorer plus tôt est devenu une belle crevasse.
« Il ne peut pas. Même s'il le voulait et tu sais autant que moi que Draco protège son c?ur comme si s'était une relique de Merlin. Mais surtout, il ne peut pas. Pansy, Draco est maintenant pris dans ses propres filets. »
« Qu'est-ce que tu veux dire? ». La nouvelle affirmation de son ami crée une distraction, un changement de direction de ses sentiments.
« Qu'on a fait un pari. Il doit sortir avec une fille, lui rester fidèle et la garder jusqu'à Pâques. »
« L'enjeu? »
« Le bal avec Luna Lovegood. »
« Ouch!. . .Qui? »
« Mandela Williams. »
« La sixième année? »
« Oui. »
« Il va devoir travailler. Ce n'est pas une fille facile. »
« Je sais. »
« Bon, de toutes façon, je suis trop occupé avec Ron. Ça devient compliqué toute cette histoire de baisé. . . »
~*~
Draco. Lui, incapable d'aimer? Il ne s'est jamais posé la question. Il doit en être capable, il n'y a simplement jamais pensé. Pourtant, ses parents s'aiment. Son père, son plus grand modèle dans la vie, aime sa mère plus qu'il n'est possible d'imaginer. Alors, forcément, lui aussi doit en être capable, s'ils se ressemblent tant! Mais la vision de Draco face à l'amour est simple. Les adultes, les parents s'aiment. Lui, il est jeune encore. Il a le temps de profiter des plaisir de la vie, d'explorer, de vivre un maximum d'expériences pour ensuite s'installer et fonder les bases d'une solide vie familiale avec une femme qu'il va aimer et désirer. Ce n'est pas à dix huit ans qu'on fait cela! À dix huit ans, on est irresponsable, jeune et innocent. On a toute la vie devant nous à dix huit ans.
Pour fuir la solitude du dortoir, le silence qui le force à ce pencher plus sérieusement sur la question, il décide d'aller marcher dans les couloirs du château. De toutes façon, il est préfet, il n'a pas à ce justifié. Jolie excuse tout de même. En plus, il n'est que huit heure du soir, le couvre feu des septième est encore loin.
Ses pas résonnent dans les couloirs. Il traverse les donjons, décide qu'il en a marre de l'humidité et monde au rez-de-chaussée. Passe le grand hall, quelques étudiants reviennent d'un entraînement de quidditch. D'autres montent l'escalier. Il se dirige vers la principale cage d'escaliers. Après deux paliers, les marches sur lesquelles il se tient décident de changer de direction. Ce qui ajoute de l'intérêt à une marche qui n'a aucun but. Il emprunte le couloir. Justement, c'est le corridor qui mène à la classe de défense contre les forces du mal. Il continue son chemin, bifurque lorsque le couloir décide de croisé un autre à la perpendiculaire. Il tourne à gauche. Il n'emprunte presque jamais ce chemin, même lorsqu'il patrouille. Il sait que personne n'y va. Enfin. . . personne qui n'a pas réserver l'endroit d'avance. Il contient des salles sans utilités académiques, qui ne servent plus depuis des années. Ne servent plus sauf pour des rendez- vous nocturnes. Il y a un accord avec les garçons préfets afin qu'ils s'arrangent pour toujours patrouiller seul cet étage, de manière à ce qu'ils puissent éviter de passer et ainsi déranger un rancard secret. S'il est impossible de patrouiller seul, ils doivent s'arranger pour carrément « oublier » ce couloir. Draco décide quand même d'y aller. Dans la troisième pièce à droite, il perçoit de la lumière sous la porte. Une lumière faible, éclairage au chandelle sûrement. En passant devant la porte, à travers la petite fenêtre verticale sur celle-ci, il voit deux silhouettes. Le gardien des poufsouffles avec une jeune de cinquième. Il s'embrassent doucement, bien appuyés contre un mur. La scène fait sourire le préfet, il continu son chemin.
Le couloir le ramène systématiquement vers la cage d'escaliers. Il monte encore. Cette fois, il atterrit au niveau de la bibliothèque. Il n'a pas envi d'entrer mais croise des gens qui en sortent. Mandela est dans la porte. C'est une chance en or.
« Mandela, ma beauté. . . » il porte fièrement son sourire en coin. « Tu allais où comme cela? »
Elle le regarde comme s'il était un troll.
« Euh. . . je crois que la réponse logique est : à ma salle commune. »
Ton de voix sarcastique. Le sourire n'as pas l'effet escompté. Changement de tactique. La franchise sèche. Celle qui rend mal à l'aise.
« Je sais pas moi, tu te rendais peut-être à un rancard. Ou tu partais prendre une marche dans l'école. Où tu voulais sortir en douce et aller marcher sur le bord du lac. »
Le ton de Draco ne semble pas l'affecter.
« T'es pas préfet toi? Comme si j'allais te dire que j'avais l'intention de faire quelque chose que je ne dois pas. . . »
« Préfet non en fonction je t'informe. »
« Oh. De toutes façon, je retourne à ma salle commune. »
« Je te raccompagne? »
Elle rougit. Un/zéro Draco!
« Oui, si tu veux. »
Il lui offre de porter ses livres. Sa mère lui a toujours dit que pour gagné l'affection d'une fille, il faut être galant. C'est la première fois qu'il teste la théorie. On verra si elle fonctionne. Il a l'avantage que la salle commune des serdaigles se trouve loin de là.
Il ne sait pas trop comment engager la conversation. Il décide d'y aller vers les banalités, c'est plus facile.
« Alors, tu faisais un devoirs sur quoi à la bibliothèque? »
« Oh, ce n'était pas pour un devoir. Je suis relativement en avance sur l'horaire présentement, je n'avais pas de devoirs ce soir. »
« Alors, qu'est-ce qui justifie ta présence dans cet endroit morne et ennuyant? »
Elle prend une bonne respiration avant de répondre.
« Je fais des recherches pour le simple plaisir. Tu vas sûrement me trouver étrange, mais ça me détend. »
« Étrange? Pourquoi? Je tiens à te préciser que je suis dans la même année qu'Hermione Granger. Ça ne m'impressionne plus cette manie. » Il dit sa phrase avec une pointe d'humour dans la voix.
« Pourquoi as-tu de besoin de te détendre? » Ajoute-il.
« J'ai mal choisi mes mots je pense. Disons que ça me fait. . . décrocher de l'école. »
Elle sourit. Quel sourire délicieux.
« Décrocher de l'école. . . tu fais de la recherche personnelle pour décrocher de l'école. Extrême logique! »
« Hahaha! J'avoue que ce n'est pas très logique. »
« Et tu recherches sur quel sujet? » La conversation prend une tangente intéressante nimbée d'humour.
« Comme tantôt. Les mythes celtes. »
« Ha oui! Les mythes. »
Elle lui désigne un livre parmi ceux que Draco tiens.
« Celui-la, par exemple, parle du grand cornu. Vraiment très intéressant. »
Elle sourit en parlant. Il est évident que le sujet la passionne. Il est très facile de percevoir la pointe d'enthousiasme dans sa voix.
« Ha oui. . . le grand cornu. . . » Il ne sait pas trop quoi rajouter.
« Mais cet après-midi j'étais avec la grande déesse. Tu crois qu'Avalon à vraiment disparu? »
Il est surpris par la question.
« Avalon?. . . l'île de Merlin? »
« Mais de quoi parle-t-elle? Qu'est-ce qui m'a pris de lui dire que je m'intéressait à ces balivernes moi? » Pense Draco.
« Oui. Tu crois qu'il est encore possible de la trouver? J'aimerais bien faire des recherches sur le sujet. Je crois que l'été prochain je vais m'y mettre. Tu sais. . . c'est tellement mystérieux. Je crois que nos pouvoirs descendent de là en quelque sorte. . . que. . . »
« Wao! Arrête! De quoi parles-tu? Toi, trouver Avalon? » La coupe Draco.
« Oui, Avalon. Mais tu sais ce n'est pas impossible si on pense que. . . »
« Arrête! Stop! Ok, j'ai menti. . . Le sujet ne m'intéresse pas le moins du monde! Je disais cela pour te faire plaisir, pour engager la conversation. . . »
Elle le regarde de ses grands yeux.
« Pourquoi ne l'as-tu pas dit? J'aurais sauvé de la salive. On peut changer de sujet si tu veux? »
« D'accord. »
Silence.
Ils marchent, sans savoir quoi dire. Draco cherche un sujet de conversation qui ne fait pas trop classique, ou déplacé ou simplement ennuyant. Chose difficile. Il ne veut pas parler de quidditch, elle ne joue pas. Il n'est définitivement pas habitué de parler avec une fille. Généralement c'est l'étape qu'il saute. Pourquoi est-ce si facile avec Pansy? Avec elle au moins il n'a pas besoin de chercher. Faut dire qu'ils sont amis depuis des lustres. Silence.
« C'est ici. »
« Quoi? » Il ne voit vraiment pas ce qu'elle veut dire.
« La tour des serdaigles. C'est ici. »
Ils s'arrêtent devant un portrait.
« Oui, excuse moi j'oubliais. »
« Bon, merci pour le accompagnement. » Elle rougit en le regardant.
« De rien. On se revoit demain au petit déjeuné. »
« Oui. Bonne nuit! »
« Bonne nuit. »
Il se penche sur son visage pour y déposé un baisé sur sa joue. Avant même qu'elle n'ait eu le temps de répliquer, il s'en va dans l'autre direction, sans regarder en arrière. Il joue au mystérieux. Sa mère lui a aussi dit que le mystère est la clé pour bien partir une relation. Ça crée de l'engouement.
----- ~*~ -----
AN : désolée pour le délais!!!!!! Je m'excuse, j'ai été pas mal occupé ces derniers temps. J'espère au moins que vous aimez. ;)
