Slash !
Par Maria Ferrari
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Le couple vedette ! ^_^;
(Hem… tu m'excuseras, Prune, d'en faire long sur les ambitions de Drago, mais je n'ai pas pu m'en empêcher.)
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—Chapitre 4 – Drago et Gregory—
C'était au début de leur septième année d'études. Drago avait constaté – à raison et il n'était pas le seul – que Crabbe et Goyle avaient une attitude étrange depuis septembre. Quand ils se promenaient, leurs grands yeux tristes étaient tout le temps rivés sur le sol. Eux qui d'habitude parlaient déjà peu avaient sombré dans un mutisme quasi-total.
En ce qui concernait Goyle, il n'était muet qu'en dehors des heures de cours, car les professeurs ne l'avaient jamais vu aussi actif : travailleur, attentif, régulièrement la main levée, rarement avec la bonne réponse à la clé, mais l'important n'était-il pas de participer ? Et c'était de ses erreurs qu'on apprenait le plus. Goyle paraissait avoir parfaitement intégré ces deux maximes car il ne se vexait aucunement à chaque fois qu'un professeur lui disait qu'il avait faux et écoutait l'explication avec d'autant plus d'attention quand il était dans l'erreur. Et quand parfois il était dans le vrai, la fierté se lisait sur son visage quand le professeur le félicitait.
Quant à Crabbe, il finit par se confier à Drago : il n'avait pas envie de devenir Mangemort, il ne voulait pas, il n'était pas un meurtrier, qu'est-ce qu'il irait faire là-dedans ? Il ne comprenait même pas ce qu'ils faisaient, ni pourquoi ils le faisaient. Lui, il voulait devenir menuisier, travailler le bois et qu'on lui fiche la paix. D'ailleurs, dit-il à Drago, il n'aurait pas dû aller à Serpentard, c'était lui qui avait demandé cette maison au choixpeau qui voulait l'envoyer à Poufsouffle.
« Tu le répéteras pas à mon père, hein ? » implora-t-il, soudainement inquiet de s'être ainsi épanché et d'avoir fait des révélations compromettantes.
Drago fut abasourdi par ces déclarations. Il resta silencieux pendant quelques secondes, mettant en parallèle ce que venait de lui dire Crabbe et les interrogations qu'il s'était lui-même posées dernièrement. Il n'aurait jamais cru que Crabbe pouvait se poser les mêmes questions que lui. D'ailleurs, il n'avait jamais pensé que Crabbe pouvait être capable de réfléchir, de même qu'il n'avait jamais imaginé Goyle capable de donner une bonne réponse dans n'importe quelle matière.
« Evidemment que je ne dirai rien. » Drago s'était remis de sa surprise, il gardait les sourcils froncés, songeant à son autre acolyte. « Dis-moi : sais-tu ce qui arrive à Goyle ? La même chose qu'à toi ?
— Je ne sais pas. J'ai voulu lui parler de ce que je viens de te parler, mais il m'a envoyé sur les roses, il bossait sur un devoir de potions et avait prévu d'aller voir Rogue pour lui demander de lui expliquer deux, trois trucs.
— Pourquoi ne me le demande-t-il pas à moi ? s'exclama Drago, déçu que son ami ne soit pas venu le trouver. J'ai d'excellentes notes en potions ! J'ai à peu près les mêmes notes que Granger. » Drago réalisa qu'il venait d'accorder de l'importance aux résultats de la grande copine de Potter. « Encore que cette fille ne soit pas une référence, ajouta-t-il bien vite. Elle ne doit ses notes qu'aux livres qu'elle apprend par cœur. Moi, j'ai l'instinct en potions, j'ai un don, ce n'est pas donné à tout le monde, assura-t-il fièrement. Mais passons, reprit-il. Pourquoi ne m'a-t-il pas demandé ? Je suis juste à côté ! Ne va pas prétendre qu'il n'ose pas, aux dernières nouvelles le professeur Rogue est bien plus impressionnant que moi. »
Crabbe haussa les épaules et fit une moue, signifiant ainsi son ignorance totale sur la question. Drago laissa échapper un soupir et décida de passer outre sa vexation, Goyle avait sans doute ses raisons ; il lui demanderait à l'occasion.
« Tu sais quoi, Crabbe ? Je te préfère ainsi. Maintenant que je te vois sous un autre jour, je me rends compte que le rôle de la grosse brute ne te collait absolument pas.
— Je ne suis pas une grosse brute.
— Je sais. »
Un silence s'écoula. Il restait à Drago une question à poser.
« Pourquoi es-tu venu te confier à moi ? » Crabbe leva des yeux interrogatifs vers lui. « Je suis le fils d'un Mangemort moi aussi, expliqua Drago, et pas des moindres. Je suis censé partager ses idées.
— Censé ? Ce n'est pas le cas ?
— Heureusement pour toi, plus maintenant !
— Tu ne m'aurais pas trahi, j'en suis sûr. »
Drago fut touché par cette marque de confiance, il n'était pas sûr de la mériter.
« Alors, tu ne partages plus les idées de ton père ?
— Il n'y a pas si longtemps, je pensais comme lui, depuis j'ai réfléchi. Les idées du Seigneur des Ténèbres ne sont pas forcément les bonnes, il n'y a pas que du mauvais, mais il pense des choses stupides et surtout inutiles, uniquement motivées par la haine. La haine n'est pas quelque chose de constructif, elle n'amène à rien. Quant aux moyens, outre que leur immoralité et leur injustice, ce ne sont pas les bons aussi, on arrive à des situations plus durables en n'empruntant pas la voie du sang et en n'usant pas de moyens illégaux. Il est sans doute plus aisé, plus rapide, d'obtenir le pouvoir de cette manière, cependant, on peut en être délogé aussi vite qu'on y est arrivé quand on a agi ainsi. De plus, on ne règne que par la terreur. Je préfère des moyens plus subtils, des idées plus fédératrices, et surtout moins haineuses.
— De la démagogie quoi », résuma Crabbe qui ne paraissait pas approuver les projets de son ami.
Drago haussa un sourcil. Crabbe connaissant le sens de ce mot ? Décidément, il allait de surprise en surprise.
« Non, il ne s'agit pas de ça. La démagogie n'est pas une bonne chose, elle consiste à dire ce que les gens veulent entendre. Or, les gens savent rarement ce qui est bon pour eux. Il faudrait tout réformer, sachant qu'il y a des choses qui passeront plus mal que d'autres. Le tout est de savoir présenter les choses sous un jour… chatoyant. Faire preuve de tact. Mettre en valeur ce qui arrange tout le monde en minimisant les conséquences de ce qui leur plaira moins mais qui s'avère tout aussi nécessaire. »
Crabbe réfléchissait, pour le connaître un peu, il estimait que Drago ne voulait pas le pouvoir juste pour être au dessus des autres et dire « c'est moi qui décide », il n'avait pas l'ambition médiocre, et il savait que c'était quelqu'un d'intelligent, donc quelqu'un capable de faire ce qui serait le mieux s'il était bien placé pour cela.
« C'est bien joli tout ça, mais il faut d'abord conquérir le pouvoir. Comment l'obtiens-tu avant de pouvoir faire ça ?
— Mon père a une bonne place dans la société sorcière. Tout ce que j'espère, c'est qu'il ne ruinera pas cette position à cause des idées auxquelles il est beaucoup trop attaché. Il est assez paradoxal : il a le goût de plaire et est le roi de la démagogie, mais en même temps, il est tellement plein de certitudes qu'il n'arrive pas à s'en détacher ni même à les cacher. Ça finira par lui porter préjudice, ce que je ne souhaite pas. D'abord, car ça me causerait des désagréments, je suis son fils et porte son nom. Ensuite, car tout glacé et imparfait qu'il est, j'ai de l'affection et du respect pour lui.
— Donc, tu comptes sur la position de ton père ?
— Elle devrait m'ouvrir des portes, me faire gagner un temps précieux, car c'est aussi ça le problème : qui fait avancer la société ? Les plus jeunes, car ce sont eux qui veulent qu'elle avance. Les plus vieux sont rarement à l'origine de réformes, ils sont en général très contents de l'ordre établi, n'ont pas la préoccupation de changer le monde parce qu'ils jugent qu'il leur reste peu de temps à vivre, qu'ils ont d'autres priorités, qu'ils ont moins envie de le faire, que le temps que le monde change, ils ne cueilleront même pas les fruits des changements dont ils ont été à l'origine. »
Crabbe acquiesça vigoureusement.
« En fait, il est important d'arriver le plus vite possible au pouvoir, de façon à avoir encore l'envie et la force de faire ce qu'on avait prévu de faire, conclut-il.
— Oui, c'est pour ça que je tiens à profiter de la position que me confère mon nom.
— Ton père est arrivé très jeune au pouvoir, non ? Ton grand-père aussi avait une bonne position ?
— Mon grand-père était riche mais n'a jamais eu sa place parmi les gouvernants, politiquement parlant. Mon grand-père dominait le monde des affaires, tout le monde était à ses pieds. Cela a d'ailleurs aidé mon père a grimpé plus vite, bien que je le soupçonne d'avoir usé de moyens beaucoup moins honorables vu la vitesse à laquelle il est monté en grade.
— Quels moyens ?
— ça ne concerne que lui », éluda précipitamment Drago. Il préférait éviter d'y penser et il était hors de question de parler de ça à qui que ce soit.
Un silence s'écoula.
« Si tu arrives à tes fins un jour, quelle est la première réforme que tu feras ?
— Je fais virer Dumbledore – s'il est toujours là – et je réforme Poudlard de fond en comble.
— Ah oui ?
— Oui, pour commencer, je supprimerai les maisons. »
Crabbe eut l'air très surpris.
« Je croyais que tu étais attaché à la maison Serpentard ?
— C'est le cas, je suis très fier d'en faire partie. Il n'en reste pas moins que c'est stupide de vouloir séparer les gens en fonction de leurs aptitudes. Par exemple, moi, je suis déjà très ambitieux et très malin, quel besoin ai-je d'être avec des gens qui sont comme moi ? A tout bien réfléchir, il m'aurait été plus profitable d'être avec les Poufsouffles qui sont des gens travailleurs, cela aurait agrandi mon horizon plutôt que de le restreindre. C'est bien joli de vouloir développer les principales qualités des personnes, mais bien souvent, elles sont déjà tant qu'assez développées, il vaudrait mieux s'occuper du reste : les points faibles. Si on ne développe que les qualités que les gens possèdent déjà, ils deviennent vite boiteux, très forts sur certains points et totalement nuls sur d'autres. Il est bon d'avoir des points forts, mais il faut aussi avoir le moins de points faibles possible. Or, la situation à Poudlard actuellement fait que nous développons beaucoup des talents déjà plus que présents en nous, et que nous appauvrissons les autres.
— Sans compter que les gens se mariant souvent avec ceux de leur propre maison, les gênes s'appauvrissent de plus en plus à chaque génération. »
Drago regarda Crabbe, éberlué. Serait-il possible qu'il soit intelligent ?
« Tu as tout fait raison. C'est d'ailleurs en réfléchissant à ça que je me suis aperçu que les idées que défendait mon père n'étaient pas les bonnes.
— Le sang pur.
— Oui, si nous voulons continuer à perpétuer notre race, nous sommes systématiquement obligés de nous marier entre nous, or, il y a de moins en moins de sorciers de sang pur, donc, ce sont toujours les mêmes familles qui se marient entre elles. En tant que sang pur, nous appauvrissons nos gênes plus encore que ceux qui se contentent de se marier entre élèves de la même maison. Sais-tu à quel point je suis fragile, Crabbe ? J'attrape toutes les maladies qui passent, mon système immunitaire est défaillant. Comme celui de mon père. Je sais de quoi ça vient, je suis sûr que mon père aussi en a parfaitement conscience, mais il ne l'avouera jamais, bien trop fier et attaché à ses idées.
— Tu n'as jamais essayé de faire changer ton père ?
— De deux choses, l'une, je n'ai pris conscience de tout ça que cet été, c'est très récent, laisse-moi un peu de temps. D'autre part, mon père est la pire tête de mule qui existe au monde, je pense qu'il peut changer d'idée, il peut évoluer, mais seulement si ça vient de lui, si jamais il a l'impression que ça vient de l'extérieur, qu'on lui force la main, c'est fichu à jamais.
— Il te faudra donc faire preuve de subtilité.
Drago approuva de la tête.
« C'est très agréable de converser avec toi », constata le blond, émerveillé.
-
Goyle entra. Il alla déposer son attirail (son livre des potions, ses notes et son crayon) sur une table. Drago se leva.
« Tu as obtenu les renseignements que tu voulais ? demanda-t-il dans un sourire en s'avançant vers lui.
— Oui », répondit Goyle en rougissant. Il s'empressa de cacher le parchemin où son écriture maladroite et ses fautes d'orthographe apparaissaient. Gregory paraissait en avoir honte, en tout cas vis-à-vis de Drago.
« C'est bien de vouloir progresser », continua Drago. Mieux vaut tard que jamais, pensait-il.
« Oui, Rogue avait l'air content de m'aider.
— Tu penses. Si tes notes remontent, la moyenne de Serpentard en bénéficie. Rogue ne peut qu'y être favorable.
— Oui, tu… tu trouves ça bien ?
— Que notre moyenne grimpe ? Evidemment.
— Oui, mais que mes notes… non rien, bafouilla Goyle.
— Je te félicite », lui dit Drago, pensant que c'était ce qu'attendait Goyle, puis il s'éloigna, pensant subitement à autre chose ; il était parfois lunatique.
Goyle, les yeux tristes, regarda Drago s'éloigner ; il paraissait prendre personnellement ce désintérêt soudain et le voir à l'image de sa vie entière. Crabbe observa son ami et vint à lui d'un pas décidé.
« Je veux savoir ce qui t'arrive, dit-il d'une voix impérieuse.
— ça ne te regarde pas », répondit Goyle d'un ton peu amène qui décontenança momentanément son ami, Gregory était habituellement toujours aimable avec lui.
« Parle-moi sur un autre ton, protesta Vincent. Je ne voulais pas être indiscret, je veux juste t'aider.
— Cela ne m'aidera pas de t'en parler.
— Qu'en sais-tu ?
— Je le sais, c'est tout. »
Crabbe fronça les sourcils. Goyle, le regard fuyant, se mordit la lèvre et prit une profonde inspiration.
« Promets-moi de ne pas te moquer de moi, et de ne rien dire à Drago, et à personne d'ailleurs !
— Promis, jura Crabbe, intrigué.
— Voilà, je… oh, je sais bien que je rêve, mais je… j'essaye de faire en sorte que Drago me remarque.
— Te remarque ? Ça fait des années qu'il nous connaît, je ne comprends pas ce que tu veux dire.
— Je veux qu'il remarque que je peux être quelqu'un d'intelligent. »
Vincent hocha vigoureusement la tête, il comprenait mieux.
« Tu veux te mettre en valeur ?
— Oui. »
A présent, Crabbe fronçait les sourcils, il y avait encore quelque chose qui lui échappait.
« Juste pour Drago ?
— Oui, principalement.
— Pourquoi ?
— Je… je l'aime », confia Goyle.
Crabbe resta sous le choc quelques secondes ; il avait dû mal entendre.
« Pa… pardon ?
— T'as entendu, inutile que je répète, dit précipitamment Goyle plus rouge que jamais.
— Je sais que Drago n'est pas super viril, mais t'es au courant que c'est un garçon tout de même ?
— Et alors ? Qu'est-ce que ça peut faire ? » s'emporta Goyle.
Crabbe recula devant cette colère.
« Rien, c'est pas grave, c'est juste que je ne m'attendais pas à ça de ta part. Je me serais plus attendu à ça de la part de Drago.
— Si ça pouvait être le cas… Mais bon, même s'il est comme moi, homosexuel », le mot avait été murmuré et Gregory avait baissé les yeux en le disant, « je sais bien que je n'ai aucune chance : je suis gros, moche et bête, tout son contraire !
— Vous feriez un couple assorti. »
Goyle lui jeta un regard noir devant ce qu'il jugeait être une plaisanterie douteuse, et qui ne l'était pas.
« Je dis ça pour t'aider.
— Tu ne m'aides pas !
— Pourquoi tu lui en parles pas ?
— Ben voyons ! Pour le voir ricaner ?
— Si tu penses ça de lui, pourquoi l'aimes-tu ? »
Goyle se plongea dans ses notes. Il ne paraissait pas avoir la réponse à cette question.
« Laisse-lui une chance.
— C'est plutôt à lui de m'en laisser une.
— Pour qu'il t'en laisse une, faudrait déjà le mettre au courant.
— Je t'interdis de le faire ! »
Crabbe s'éloigna. Il désapprouvait, mais que pouvait-il y faire ? Cela regardait Goyle après tout.
~oOo~
Les semaines s'écoulaient tranquillement à Poudlard, même si Drago n'ignorait pas (informé par son père) que le grand moment arrivait. Il avait fait semblant d'être enthousiaste dans ses lettres, mais commençait à réfléchir aux moyens d'éviter le pire à son géniteur. Il fallait lui faire prendre conscience (tout en douceur) qu'il se trompait, non seulement sur les idées, mais sur le camp qui sortirait vainqueur, à charge pour lui ensuite de s'en sortir sans dommage et de faire croire aux autorités qu'on se fourvoyait à son sujet (Drago ne se faisait pas trop de soucis concernant le succès de cette dernière partie, ce qui était mieux car il en avait assez à se faire concernant le succès de ce qui la précédait).
Soucieux, il remarqua à peine que Potter le caressait du regard ; il ne vit pas non plus que celui-ci n'était pas accompagné de ses deux éternels amis, ni qu'il lui emboîtait le pas.
Drago pénétra dans la salle d'Astronomie ; le professeur Sinistra l'avait autorisé à utiliser sa salle de cours le samedi s'il en avait besoin.
Comme d'habitude, il régnait une obscurité totale dans la pièce. Drago se dirigea à tâtons vers les fenêtres avant de se raviser en secouant la tête ; il négligeait toujours de se servir de la magie dans ces moments-là, il était pourtant partisan du moindre effort.
Il allait se saisir de sa baguette quand des mains le saisirent. Le cri d'effroi qu'il poussa fut étouffé par une bouche se plaquant contre la sienne. Drago ne protesta plus, les lèvres étaient douces, et les mains fermes. Malgré l'obscurité de la pièce, la brusquerie dont avait preuve son "agresseur", l'ignorance de son nom et de l'étendue de ce qu'il pourrait lui faire, Drago n'avait plus peur, il se sentait étrangement, paradoxalement, en sécurité.
« Lumos. »
Drago, qui avait clos les yeux pour profiter du baiser, les rouvrit et constata à la faible lueur que c'était Gregory Goyle qui l'embrassait de si agréable façon. Instinctivement, oubliant le plaisir qu'il avait eu l'instant d'auparavant, il le repoussa.
« Potter ! fit Goyle.
— Quoi ? s'exclama Drago comme la lumière s'échappait, faisant place de nouveau à l'obscurité.
— C'est Potter, il a dû entrer derrière toi, c'est lui qui a fait le sortilège lumos », compléta Goyle, voulant attirer l'attention de Drago ailleurs.
Drago saisit sa baguette, prononça une formule. Tous les rideaux se tirèrent d'un seul coup. Il se tourna pour regarder.
« Il est parti. Il a grimacé et il est parti », ajouta Goyle.
Un silence s'écoula.
« Tu m'as embrassé », constata Drago après s'être promis de résoudre le cas "Potter" plus tard.
Goyle regarda ailleurs, il avait l'air très embarrassé.
« Tu aurais pu me demander mon avis ! reprocha Drago.
— Tu n'aurais pas voulu. »
Drago s'apprêta à répondre mais se rendit compte qu'il avait raison et que, pour une fois, Goyle avait agi en vrai Serpentard. Il savait que Drago ne voudrait pas de lui et ne voudrait même pas en entendre parler, alors il avait trouvé le moyen de lui faire une démonstration. Drago s'attarda à penser à ce qu'il avait ressenti quand il l'embrassait, notamment aux deux bras solides qui l'avaient entouré.
Sécurisants.
Drago avait toujours été peureux. Rien n'était donc plus agréable pour lui que de se sentir protégé. Il y avait aussi la sensation de bien-être qui l'avait envahi, comme si Goyle l'avait entouré d'une aura protectrice. Il avait senti qu'il était en sécurité, qu'il pouvait avoir confiance en la personne qui l'embrassait.
« Tu comptes recommencer ? » demanda-t-il d'un ton sec, volontairement désagréable.
Goyle crut qu'il voulait lui signifier que la réponse ne devait surtout pas être positive.
« Non, non, bredouilla-t-il.
— Dommage », fit Drago.
Goyle releva les yeux.
« Dommage ?
— Oui, ça n'était pas désagréable », conclut Drago avec un sourire taquin et un froncement de nez.
~oOo~
Les graviers crissaient sous les pas d'Harry alors qu'il rejoignait Hermione et Ron après son escapade en salle d'astronomie.
« Qu'est-ce qui t'arrive ? demanda Ron, trouvant que son ami faisait une tête bizarre.
— Rien », répondit Harry, tentant de prendre un air dégagé.
Goyle avait souillé son Drago !
Zen, ce n'était pas grave, Drago l'avait repoussé. Ce qui était tout à fait logique d'ailleurs, comment Drago pourrait-il aller avec ce… ce… ce tas de muscles et de graisse informe ?
Il méritait dix fois mieux.
Il le méritait lui !
———
Moui, je sais, c'est un peu rapide tout ça (mais bon, j'avais prévenu avant le début du prologue !)
Bon, Harry paraît en pincer grave pour Drago, mais Gregory l'a pris de vitesse…
… va-t-il réussir à inverser la tendance dans le chapitre 5 ?
