Slash !
Par Maria Ferrari
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Puisque tout a une fin…
Ceci dit, cet épilogue va être assez long… puisqu'il y en a long à dire.
J'espère que ça ne va pas vous paraître trop désordonné ^^;
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—Epilogue—
« Ah, te voilà tout de même ! s'exclama Molly, le ton lourd de reproches, la mine revêche et les poings sur les hanches.
— Ce n'est pas de ma faute si Lucius se lève tard et passe deux heures dans la salle de bains chaque matin ! » répondit son ex-mari en se réfugiant dans le Terrier. Un vent glacé s'engouffra dans la pièce en même temps que lui.
« Tu n'as qu'à le secouer, il se réveillera plus tôt !
— Oh la ! Non, surtout pas ! Il est de très mauvaise humeur quand il ne se réveille pas de lui-même. Tu ne peux pas t'imaginer le sale caractère qu'il a.
— J'ai entendu », informa Lucius sur un ton neutre en arrivant derrière lui. Il réserva un sourire charmeur à l'ex-femme de son amant dans le but avoué de l'amadouer. « Bonjour Molly, comment allez-vous ?
— Je vais très bien, répondit Molly en refermant la porte derrière lui. Je suis en revanche un peu effrayée par le nombre de sacs qui sont en lévitation devant vous, j'ose espérer qu'il n'y en a pas que pour Oscar et Liana dedans ? demanda-t-elle, le regard suspicieux.
— Bien sûr que non ! » s'exclama Lucius en perdant son sourire devant cette réflexion empreinte d'idiotie. « Il y a les présents pour Drago aussi », précisa-t-il aussitôt dans une moue hautaine.
Molly jeta un regard furibond à Arthur qui répondit par un haussement d'épaules et un sourire compatissant qui signifiait clairement : « A son âge, on ne le changera plus ».
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Arthur et Lucius vivaient paisiblement leur amour depuis un peu moins de dix ans. Il y avait bien sûr eu quelques passages cocasses, résultat de l'accouplement de deux personnes que tout séparait et que rien n'aurait dû rapprocher :
Deux mois avant le mariage de sa fille, Arthur avait vu arriver un Lucius proclamant qu'il avait trouvé le cadeau idéal pour les futurs mariés et qu'il voulait connaître son avis ; il avait emmené son amant chez un marchand de meubles renommé et lui avait montré un vaisselier imposant aux boiseries finement sculptées.
« J'ai aussi vu une table de toute beauté – je te la montrerai après – et des chaises qui se marieraient parfaitement avec… oh ! Il y aussi une superbe malle… sans oublier la bibliothèque – une petite bibliothèque – et il faut aussi que je te montre les canapés – un petit deux-places et un trois-places, ce sera parfait – et les deux fauteuils en cuir ; ils sont superbes. Non, décidément, il y a là de quoi lui offrir un salon luxueux, cossu et confortable. Qu'en penses-tu ? »
Arthur avait bredouillé d'une voix blanche « Très joli » et avait glissé un regard craintif sur l'étiquette discrète qui indiquait le prix du vaisselier ; il s'était ensuite senti défaillir.
Malgré les protestations énergiques d'Arthur (une fois remis de ses émotions et ayant recouvré l'usage de la parole), Lucius avait acquis tout ce qu'il avait énuméré comme cadeau pour les futurs mariés qu'il considérait comme sa fille (malgré la couleur de ses cheveux) et son gendre. En réponse à la question d'Arthur « De toute façon, où veux-tu qu'ils mettent tout ça ? », Lucius avait tout naturellement répondu « Dans la maison que je vais leur offrir évidemment ! Tu ne voudrais pas que ta fille et son mari emménagent dans un taudis comme celui où tu as fait vivre ta famille pendant des années !
— Le terrier n'est pas un taudis ! » avait protesté Arthur avant de se rendre compte de l'énormité que venait de proférer son amant, bien plus notable que le mépris affiché pour son ancien mode de vie qui n'avait d'ailleurs rien d'inhabituel de sa part. « Tu veux leur acheter une maison ? En plus ? Tu ne penses pas que la maison aurait amplement suffi comme cadeau sans en rajouter ! éructa-t-il en sentant la colère le gagner devant cette folie.
— Offrir une maison vide ? » s'était alors exclamé Lucius dans une grimace horrifiée, comme si offrir un si modeste présent était le pire manquement au savoir-vivre.
Et s'il n'y avait eu que ça… Arthur avait beau savoir que Lucius était immensément riche, cela le rendait malade de le voir dépenser son argent comme si cela poussait sur les arbres ; surtout qu'il couvrait tout le monde de cadeaux, notamment les deux petits derniers de la famille (Liana, la fille adoptive de Drago, et Oscar, le fils de Ginny, "le premier enfant non rouquin de la famille Weasley" comme se plaisait à le nommer Lucius) qu'il pourrissait malgré les demandes répétées de Drago et Ginny de ne pas trop gâter leurs enfants, qu'il allait les rendre capricieux et leur ôter tout sens des valeurs.
Lucius n'en avait cure ; faire des cadeaux somptueux était un de ses plus grands plaisirs et il ne voyait aucune raison valable de s'en priver.
La seule fois où Arthur avait osé lui interdire d'acquérir un objet – une sculpture moderne que Lucius trouvait amusante alors que lui n'y voyait qu'une masse informe qui n'allait apporter que des inconvénients : « ça ne sert à rien, c'est cher, c'est encombrant, il est hors de question que tu achètes ça ! » – Lucius l'avait boudé plusieurs jours d'affilée, Arthur s'était donc abstenu par la suite d'intervenir dans ses achats dispendieux.
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Après avoir fait entrer son ex-mari et l'amant de celui-ci, Molly s'en retourna à sa cuisine où s'activaient plusieurs de ses enfants et deux de ses belles filles. Elle revint cinq minutes plus tard pour constater que le sapin de Noël avait grandi, épaissi et était plus garni de boules et de guirlandes que jamais ; le nombre de cadeaux à ses pieds avait aussi augmenté, il était passé du simple au double (et ils étaient déjà nombreux au départ compte tenu de l'importance numérique de la famille Weasley). En voyant la tête de Molly, Arthur accourut auprès d'elle pour lui expliquer et ainsi prévenir une crise.
« Dans tous ceux qu'il a rajoutés, il n'y en a pas que pour Oscar et Liana, il y en a pour Drago et pour les autres aussi, la rassura-t-il précipitamment.
— Il va nous les pourrir, murmura Molly d'une voix blanche.
— Drago a été élevé comme ça, il ne s'en sort pas si mal, rétorqua Arthur.
— Drago était un gamin absolument insupportable », les informa Hermione en passant près d'eux.
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L'arrivée de Lucius dans la famille Weasley n'avait pas été sans faire de vagues.
Arthur avait commencé par inviter Lucius chez lui sans indiquer la raison exacte de son rapprochement avec son ancien ennemi ; seule Molly était au courant, ainsi que Percy, mais ça, les deux amants l'ignoraient.
Lucius avait dû supporter pendant tout un repas les regards hostiles de la quasi-totalité des rouquins présents, malgré quelques tentatives d'Arthur et de Molly pour détendre l'atmosphère ; il avait sauvé la face pendant tout le dîner et avait éclaté une fois sorti devant la maison, seul avec Arthur. Comment avaient-ils pu croire que ça pouvait marcher, qu'ils allaient l'accepter parmi eux ? Après tout, ils avaient raison, il avait tout fait pour leur rendre la vie impossible pendant de nombreuses années, comment leur demander de l'apprécier dans ces conditions ? C'était stupide de croire qu'ils pouvaient former un couple viable. D'ailleurs, ils n'étaient absolument pas assortis. Mieux valait en rester là.
Leur idylle avait bien failli se terminer sur le perron du Terrier. Arthur l'avait rassuré du mieux qu'il le pouvait ; il l'avait embrassé… sous les yeux de Ginny qui, entendant des éclats de voix, avait ouvert sa fenêtre et s'était penchée pour voir ce qui se passait.
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Les six fils Weasley, réunis dans la chambre des jumeaux, discutaient sur le pourquoi de l'invitation de Malefoy chez eux. Leur père devenait fou ou quoi ? Ou plutôt, seuls cinq des frères parlaient, Perceval, sachant très bien à quoi s'en tenir sur ce sujet, restait silencieux ; il n'avait aucune envie de révéler ce qu'il avait vu, que son père se débrouille !
Deux semaines avant ce fameux repas, Percy cherchait son ruban adhésif. Ne le trouvant ni sur son bureau, ni dans les tiroirs, il comprit vite à qui il devait s'adresser pour le retrouver et qui n'était autre que Lucius Malefoy.
En effet, depuis un mois, celui-ci s'ingéniait à lui dérober diverses fournitures ; ceci depuis que le jour où il avait emprunté un stylo en hâte sur le bureau du jeune Weasley afin de signer un document et qu'il était parti, empochant machinalement l'instrument d'écriture. Percy avait cherché dans tous les recoins de son bureau où pouvait bien se trouver ce fameux crayon, il avait fini par retrouver sa trace et avait expliqué pendant de très longues minutes à Lucius Malefoy que c'était son stylo, qu'il n'avait pas le droit de le prendre, et que, de plus, il lui serait reconnaissant de le remettre à la place exacte où il l'avait trouvé, une place pour chaque chose, chaque chose à sa place, etc. Lucius lui avait assuré d'une voix grinçante qu'il avait parfaitement compris son point de vue ; depuis, il chipait des objets sur le bureau de Percy, les semant un peu partout sur les autres bureaux. A chaque fois que Percy venait réclamer son matériel, Lucius s'excusait d'une voix mielleuse, comment pouvait-il être aussi distrait !
Fort de la certitude que Malefoy lui avait encore joué un mauvais tour, Percy se dirigea droit vers le bureau du suspect. Arrivé devant la porte, il eut une meilleure idée que de lui demander où était son rouleau de ruban adhésif, il allait lui aussi lui chaparder quelque chose. Tel est pris qui croyait prendre, cela lui apprendrait !
Il ouvrit la porte tout doucement, prenant garde de ne pas faire le moindre bruit afin de ne pas se faire repérer ; il glissa un œil à l'intérieur afin de voir si le propriétaire des lieux était présent ou non.
Il était présent.
Il n'était pas seul.
Et ce qu'il faisait ne pouvait en aucun cas être considéré comme du travail.
Il embrassait son père !
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Inutile de parler de ça à ses frères, ils ne le croiraient pas ; mieux valait attendre que son père se décide à avouer sa relation avec Malefoy, ou mieux : qu'ils se séparent et qu'il continue à vivre avec sa mère, car c'était dans l'ordre des choses, c'était la nature, c'était le mariage, c'était la mère de ses enfants.
Ginny avait surgi dans la chambre à ce stade de sa réflexion, éructant : « Papa est avec Malefoy, je les ai vus s'embrasser ! »
Ou alors, il pouvait tout simplement attendre que sa petite sœur vende la mèche.
Des exclamations s'en étaient suivies : « Il n'a pas pu faire ça », « Il n'a pas pu tromper maman », « Un homme ? Mais depuis quand il est homo ? », « Pitié, pas Malefoy ! » (ça, c'était Ron), « Enfin de l'imprévu ! » (ça, c'était Charlie) ; Percy était resté de marbre.
A l'instigation de Bill, ils avaient tous décidés d'aller raisonner leur père. Il y avait urgence.
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En rentrant dans la maison (en quête d'un peu d'eau pour Lucius qui, lorsqu'il avait réclamé un verre, songeait plutôt que son contenu en serait alcoolisé), Arthur s'était retrouvé devant le tribunal improvisé par ses enfants, son avocat était manifestement Charlie qui avait l'air, visiblement, de trouver tout cela très distrayant… et se doutait depuis quelques temps déjà que la relation entre son père et sa mère n'était plus au beau fixe.
Arthur leur avait asséné qu'ils n'avaient pas le droit de juger Lucius avant de le connaître réellement ; prenaient-ils leur père pour un naïf ? Croyaient-ils qu'il aimerait Lucius Malefoy s'il était fidèle à l'image qu'il avait donnée de lui pendant des années ?
D'accord, c'était un homme, mais quel mal y avait-il à ça ? Au diable les mentalités moyenâgeuses ! Mis à part aux mesquins à la cervelle étriquée, à qui l'homosexualité posait encore problème aujourd'hui ? (Est-il utile de préciser que Percy n'avait guère gouté ce passage ? Alors voilà que le fait que des hommes aiment d'autres hommes soit des plus banals ? Et voilà que ceux qui estimaient que c'était mal pensaient de travers ? C'était le monde à l'envers !)
Arthur avait ajouté que Molly était au courant, qu'elle avait accueilli cette nouvelle de façon très positive, qu'elle le vivait très bien, que cela faisait quelques mois qu'ils envisageaient de se séparer et que Lucius n'avait rien à voir là-dedans… tout au plus avait-il accéléré les choses, mais ce n'était pas plus mal. Il ne servait à rien de s'entêter à poursuivre quelque chose qui était terminé depuis longtemps.
Il avait terminé son argumentaire en leur disant qu'il les aimait, qu'il les savait tolérants et qu'il leur faisait confiance pour accepter Lucius dans leur famille et pour s'habituer à cette nouvelle donne. C'est alors que Molly était entrée, arrivant de la cuisine ; elle confirma les propos de son mari et rassura ses enfants d'un sourire.
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Les semaines suivantes avaient été difficiles, Lucius avait réussi toutefois à gagner un peu de terrain dans leur affection. Charlie et Ginny, estimant que leur père avait sûrement d'excellentes raisons de l'aimer, avaient tout de suite offert leur sympathie à Lucius ; de là était née la préférence très nette qu'il avait pour ces deux-là, surtout pour Ginny qu'il remerciait intérieurement de ne pas lui tenir grief pour l'affaire du journal de Tom Jedusor.
Au bout de quelques mois, le seul qui lui restait hostile était Percy dont l'esprit étroit ne parvenait pas à s'accoutumer à ce que ses parents aient divorcé, que son père aime un homme, que cet homme soit la pire canaille au monde, que sa mère accepte tout ça sans rien dire, qu'elle en paraisse même plutôt satisfaite et qu'elle en soit réduite à travailler à mi-temps pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Ce n'était pourtant pas faute à Molly d'avoir justifié de toutes les manières cette situation qui ne la gênait pas le moins du monde contrairement à ce que son fils estimait ; elle lui avait expliqué qu'elle aimait son travail, qu'elle ne faisait pas ça seulement pour l'argent mais en premier lieu pour son épanouissement personnel, quel mal voyait-il donc à ce que sa mère travaille ? Hélas, Percy était totalement rétif à ses arguments. Molly en venait à se demander s'il était vraiment d'elle, n'auraient-ils pas fait un échange de bébés à la maternité ?
Côté Malefoy, la tâche s'était révélée plus aisée étant donné que Lucius n'avait qu'un seul enfant et que cet unique fils était au courant depuis longtemps des mœurs de son père. De fait, une fois passé l'étonnement consécutif à cette nouvelle – il s'agissait tout de même d'Arthur Weasley que son père avait méprisé avant de lui vouer cette tendresse inattendue –, Drago l'avait plutôt bien pris ; d'autant mieux que c'était grâce à cela que son père avait amoindri le fait que son fils soit amoureux… de deux personnes… dont l'une était un garçon qui ne brillait pas par son intelligence… et l'autre, un garçon qu'il avait appris à détester (et qui, du reste, n'était pas non plus très connu pour son esprit).
Même s'il n'avait pu en tirer cet avantage certain, Drago aurait été ravi, car son père montrait enfin qu'il était un être humain à part entière ; Drago se rendit compte par la suite qu'il rattrapait avec Arthur toute la tendresse qu'il n'avait jamais pu recevoir. Il n'ignorait pas que son père avait été élevé dans un univers encore moins affectueux que le sien, que son propre père était un être despotique qui régnait sur sa maisonnée en maître absolu et sanctionnait le moindre écart de façon expéditive, il n'accordait aucune attention à son fils et passait son temps à le rabaisser, surtout quand celui-ci arrivait triomphant avec de bonnes notes, celles-ci se transformant vite dans la bouche de son père en résultats médiocres, indignes des Malefoy ; Lucius s'était sauvé du manoir sa majorité à peine sonnée, pour le réintégrer quelques années plus tard quand son géniteur s'était décidé à passer la main et à se retirer dans quelque coin perdu de l'écosse ; Lucius ignorait où précisément, étant donné qu'il avait pris grand soin de ne pas en retenir l'adresse.
Drago ne connaissait pas son grand-père et ne s'en plaignait pas ; il ne connaissait pas non plus sa grand-mère, puisque l'un n'allait pas sans l'autre. D'ailleurs, selon Lucius, celle-ci était tellement habituée à vivre sous le joug de son mari qu'elle serait perdue dans un autre environnement ; il existe de ces gens habitués à être traités pire que des chiens, ils finissent par trouver cela normal et ne voient pas pourquoi ils chercheraient une vie meilleure ; ils ne savent même plus qu'une vie meilleure est possible. Sous cet aspect, sa grand-mère n'était sans doute guère différente d'un elfe de maison.
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« Grand-père est là ! s'exclama une petite fille de trois ans au visage réjoui et à la voix fluette.
— Comment vas-tu, princesse ? » demanda Lucius en venant la cueillir dans les bras de Drago. Ce dernier se réjouissait que son père s'occupe avec tellement de facilité et d'enthousiasme de sa petite fille, bien qu'il ne puisse s'empêcher de se sentir un peu jaloux car il était sûr qu'il n'en avait pas fait autant avec lui ; en tout cas il ne se souvenait pas avoir reçu une affection aussi franche de la part de son père un jour. L'influence d'Arthur se faisait sentir, il l'avait considérablement adouci ; son père était presque gentil à présent.
Ça faisait un bien fou, à lui comme aux autres, c'était plus reposant que de s'appliquer à être méchant, surtout qu'il pouvait toujours se permettre d'être ironique ou piquant quand bon lui semblait, et ainsi renouer le temps d'un sarcasme avec son ancienne image pour laquelle il avait quelquefois de la nostalgie car elle en imposait.
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Gregory et Harry suivaient Drago et Liana de près. Le ménage à trois qu'ils formaient avec l'héritier des Malefoy fonctionnait à merveille, il s'était réglé en fonction de Drago qui choisissait chaque soir avec qui il voulait passer sa nuit, ou s'il préférait dormir seul ; Drago n'étant pas bête, il s'était toujours arrangé pour qu'il y ait une parfaite équité entre ses deux amants.
Il avait été très heureux de constater qu'Harry et Greg réussissaient à bien s'entendre ; aujourd'hui, ils étaient deux vieux potes inséparables. En vertu de ça, Drago s'était permis d'adopter une petite fille qui avait trois papas, et dont Hermione, célibataire endurcie – malgré les assauts répétés et de moins en moins subtils de Ron –, s'était auto-déclarée maman ; elle avait assuré qu'il était bon pour la petite d'avoir une présence féminine et que, lorsqu'elle serait adolescente, elle aurait forcément besoin d'une mère à qui confier ses problèmes de jeune femme ; ce n'était pas que les trois hommes doutassent de la véracité de ses propos, mais ils savaient très bien que ce n'était qu'un prétexte pour pouvoir emménager avec eux et cajoler plus que les autres l'adorable petite fille qu'était Liana.
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Oscar vint pour la dixième fois de la matinée vers sa grand-mère pour lui demander s'il pouvait enfin ouvrir ses cadeaux.
« Oui, tu peux maintenant que tout le monde est arrivé. Et retiens bien que c'est de la faute de Lucius si tu n'as pas pu les ouvrir plus tôt, car il est arrivé très en retard, ajouta-elle, pernicieuse.
— Viens Oscar, on va les déballer ensemble », proposa Charlie.
Le grand déballage commença pour tout le monde. Liana préféra vite les emballages aux jouets en eux-mêmes ; Oscar, quant à lui, insistait pour qu'on lui monte tout de suite son train à vapeur (c'était un cadeau hors de prix, il était donc inutile de se demander qui l'avait acheté, la réponse coulait de source pour tout le monde… notamment pour Oscar qui en vertu de son jeune âge croyait au Père Noël, mais ne savait pas encore que celui-ci se prénommait Lucius).
Ron bavait devant la boîte (quel gâchis d'offrir ça à un môme de quatre ans !) et se fit un plaisir d'accéder à la requête de son neveu ; ils montèrent à l'étage, Molly refusant qu'il soit monté au beau milieu du salon : « Avec le monde qu'il y a, on risque de marcher dessus et de le casser », avait-elle dit à Ron. « As-tu une idée du prix que ça coûte ? » avait-elle ajouté à voix basse à son oreille avec une petite grimace.
Percy ouvrit un paquet qu'il avait trouvé à son nom (la façon dont il était écrit ne lui disait rien qui vaille, cela ressemblait fort à l'écriture de Lucius) ; il constata que le présent était un livre intitulé "Le manuel du parfait emmerdeur".
« Quel est le visionnaire qui t'a offert ça ? Il est vrai que tu as quelques lacunes parfois, par exemple, ce matin, quand tu m'as indiqué la façon dont il fallait ranger les cadeaux, tu m'as juste un peu emmerdé, je suis sûr que tu peux faire beaucoup mieux, lui dit Fred, regardant par-dessus son épaule.
— Hilarant », jugea Percy d'un air pincé.
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Dans l'après-midi, arrivèrent successivement Severus et Igor, Narcissa, Albus, Minerva et Hagrid et en derniers Sirius et Remus.
L'inimitié entre Severus et Sirius était celle qu'elle avait toujours été et rien ne paraissait pouvoir changer cela ; toutefois, ils faisaient semblant de se supporter quand ils étaient en public, et, le reste du temps, s'appliquaient à s'éviter.
Il y avait plus de dix ans de cela, Remus avait cherché à les rapprocher ; une fois qu'il s'était aperçu du rapport attirance/rejet que Sirius entretenait avec son "ennemi" (c'est-à-dire la fois où il s'était vu affublé du prénom Severus par mégarde), il avait immédiatement cessé de jouer les médiateurs et s'était félicité que Sirius refuse d'admettre le désir qu'il ressentait pour Severus.
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Ils mangèrent le soir tous réunis. Le Terrier était un peu petit pour accueillir tant de monde ; Lucius déclara, une fois coincé entre Ginny et Arthur sur un banc inconfortable, que l'année prochaine, Noël se ferait dans son manoir. Le ton était sans réplique possible, cela ne souffrait aucune discussion.
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Sirius jeta un œil à Severus qui le fusilla du regard, il se sentit aussitôt confiné dans son pantalon, se détesta lui et son pénis un peu trop réactif et se concentra sur la dinde qu'il entreprit de dévorer, permettant ainsi à un de ses appétits d'être satisfait ; ce qui était mieux que rien.
—Fin (quoique, peut-être pas encore tout à fait)—
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Bon, j'ai fait un Drago/Harry parce que je sais que Prune aime bien ce couple, mais il y a un autre couple qu'elle aime bien, oh, j'en ai parlé indirectement dans cette fic, mais je ne les ai pas mis ensemble…
… il y a donc un petit chapitre bonus ^_^
