Chapitre 2: Brisé/ Splintered
"Tourne à cent quatre vingt degrés, commence à marcher, et ne t'arrête pas jusqu'à ce que tu atteignes le pré-au-lard, ou que tu tombes dans le lac, n'importe lequel qui arrive en premier. Ce que je veux dire, juste va t'en."
" Pas avant que tu ne me dises ce qui se passe." Refusa Harry d'abandonner.
Une pause, puis très doucement. " Tu ne veux pas savoir."
Harry explosa. " Ne me dis pas ce que je veux ou ne veux pas savoir! Tu ne sais même pas – "
"Eh bien tu ne peux apparemment pas le voir par toi-même, n'est ce pas?"
" Regardes," dit Harry rudement, poussant Draco durement contre le mur. " Si tu avais, disons, frappé mon épaule, ou tirer ma manche, je pourrais laisser faire. Mais quand tu attaches ta bouche à la mienne, sans mon consentement je dois ajouter, 'est complètement une autre affaire."
" Quoi, personne ne
t'avais jamais embrassé de la sorte avant, Potter?" Draco vit un
tremblement presque imperceptible traverser les yeux vert clairs d'Harry, et
ses lèvres formèrent un sourire moqueur. " Alors je te rendais une faveur,
n'est ce pas?"
Harry eut l'air légèrement révolté. " Si tu considères m'embrasser comme
une faveur, Malfoy, je ne veux jamais avoir de dettes envers toi."
Draco réussit à sourire sournoisement, et la tension montante entre eux
s'adoucit légèrement. " Si tu avais une dette envers moi, Potter, crois
moi, je te ferias faire beaucoup plus que ça."
Harry eut désormais l'air dégoûté. "Oh ferme la et arrête d'éluder la
question, Malfoy. J'attends."
Le sourire de Draco s'élargit. " Pour quoi? Un autre – "
"Ton explication,"
l'interrompit précipitamment Harry, faisant un pas en arrière et observant Draco
avec plus que de la simple suspicion. "Qu'est ce qu'il y a avec
toi? Pourquoi est tu tellement d'humeur à embrasser soudainement?"
Le sourire de Draco se fana, l'hostilité était immédiatement rétablie. "
Je ne suis pas d'humeur à embrasser," répondit Draco sèchement.
" D'accord, alors je pense que la description 'excit' devrait suffire."
Harry sourire victorieusement quand il vit les yeux de Draco s'assombrir, et
continua, " alors c'est comme ça que tu fais, Malfoy? En te faufilant
autour à demi vêtu et sautant sur des victimes qui ne se doutent de
rien?"
" c'est riche, venant de la part de quelqu'un qui n'a même pas embrassé
avant." les yeux de Draco brillèrent d'une nouvelle rage. " Et toi,
Potter? Que faisais tu dehors dans la foret?"
Juste alors, Draco réalisa brusquement que l'ennuyant bourdonnement dans sa
tête s'était apaisé, et qu'il ne l'avait pas remarqué parce qu'il était
tellement absorbé à parler avec Harry. Puis encore, une partie de son esprit
lui dit que ça s'était apaisé parce qu'il parlait à Harry, qu'il était
debout là bas à moins de deux pas de lui durant les cinq dernières
minutes.
" Là n'est pas le problème pour l'instant, n'est ce pas?" les yeux d'Harry
brillèrent d'une lumière jade sous les éclatants rayons du crépuscule. "
Craches le morceau, Malfoy, je veux l'entendre."
Draco leva ses yeux vers ceux
d'Harry, ayant l'air mutin et désespéré en même temps. "C'est
compliqué."
"Tu as déjà dit ça, et c'est une excuse minable. Tu insultes mon
intelligence."
" Ça t'as sûrement pris assez longtemps pour comprendre ça," rétorqua
Draco placidement." Ce qui prouve encore plus mon avis."
Mais il pouvait sentir sa résolution diminuer, les bords de ses remarques
mordantes devenir amoindries, plus faibles, et tout ceci alors qu'il essayait
de gagner du temps, tandis qu'il essayait de penser à une manière d'expliquer
ceci, et il n'y en avait aucune. Et soudainement il se sentit las, comme
retenant un éternuement qui brûlait de sortir, la pression d'un torrent de
larmes se pressant contre le derrière de ses yeux, et ça le fatiguait
énormément.
La bouche d'Harry était fixée dans une ligne de farouche détermination. "
Te parler est comme essayer d'arracher du sang à une pierre." Il recula
d'un pas, secouant la tête furieusement. " Oubli ça, peut être que
Dumbledore pourra être capable d'avoir de plus utiles réponses de ta
part."
Harry s'apprêta à se détourner, mais Draco tendit la main et l'attrapa par son
poignet gauche. Il s'arrêta et retourna son regard vers Draco, ses yeux verts
froids, masqués avec un calme complet, et ne dit rien, son regard silencieusement
interrogateur.
Draco sentit le picotement électrisant du pouls de Harry battant dans son
poignet; il prit une profonde inspiration. "Tu veux vraiment savoir?"
"Oui, je le veux."
Une impatience refoulée se glissa dans les mots d'Harry.
"Quand j'ai dit que c'était long et compliqué, je voulais vraiment le
dire." La voix de Draco portrait une note d'insistance, et il regarda
autour anxieusement, inquiet que les autres joueurs de Gryffondors ne viennent
à la recherche d'Harry. Il se demanda combien de temps étaient t'ils restés là
bas à parler. La vérité était qu'il n'en avait aucune idée, parce qu'avec Harry
les minutes semblaient passer comme des battements de cœur, et semblait malgré
tout comme des heures de suite.
Juste comme, se rappela t'il amèrement, ce que ressentait les gens quand ils étaient – amoureux.
Jetant un autre regard furtif
autour, Draco baissa sa voix en un chuchotement. "Rencontres moi dans la
salle des trophées, à minuit. J'expliquerais alors." Il leva les yeux,
regardant directement dans ceux d'Harry, une émotion incertaine traversant ses
iris de gris confus. " Et d'ici là, penses à tout ce que tu ne veux pas
savoir, et ne dit pas que je ne t'ai pas prévenu à propos de ça, Potter. Dix
gallions que tu regretteras même d'avoir demandé, alors si tu reprends tes
esprits avant, fais toi une faveur, et ne viens simplement pas."
" Joli essai, Malfoy." Harry fit un pas en arrière, surveillant
l'expression de Draco d'un regard critique. "Très effrayant et tout, sauf
que c'est certainement le plus vieux tour dans l'histoire et entièrement peu
convainquant dans ton cas. Depuis quand tu te soucis de ce qui est bien pour
moi?" Harry émit un rire méprisant; puis complètement sans avertissement,
il leva sa baguette, et la pointa vers la main de Malfoy, qui tenait toujours
son propre poignet, et murmura un sort,
"Manicam inice."
Un jet de sombre lumière argentée sortit de la baguette d'Harry, Draco laissa
échapper un sursaut alarmé et dégagea sa main, piqué. Il baissa les yeux – et à
son horreur, il trouva attaché à son poignet, une menotte.
Draco jeta un regard incrédule. Il n'y avait qu'une manchette, sûrement fermée, la fine bande de métal encerclant son poignet gauche, quelques chaînons métalliques traînants après.
Harry avait l'air découragé.
" Merde, ça n'a marché qu'à moitié."
"Qu'est ce que…"
Draco leva les yeux vers lui, consterné. " qu'est
ce que c'est que cette foutue chose? Enlève moi ça!"
Harry lui offrit un sourire angélique. " Bien sur. Ce soir. C'est juste pour
être sur que tu viendras." Il saisit le poignet de Draco, inspectant son
travail; trop choqué pour résister, Draco le laissa faire. "Eh bien
seulement une manchette a marché, mais ça a l'air assez sûr. Laisse moi juste
te prévenir que toute tentative de l'enlever physiquement où magiquement ne
fera que la resserrer de plus en plus."
"Tu espères que je vais marcher dans l'école avec ça?" Draco avait toujours l'air stupéfait. " Très coquin, Potter, je ne savais pas que tu était dans l'esclavage et autres."
Harry ignora le dernier commentaire de Draco. " Sois juste heureux que
l'autre bout ne soit pas attaché à, oh je ne sais pas… le poteau de Quidditch,
par exemple. C'est décidément plus remarquable, je dois dire."
" Vas te faire enculer,
Potter," cracha Draco, de la colère l'inondant pour remplacer
l'étonnement. "Je te ferais payer pour ça."
" Ça manque d'une certaine méchanceté, quand tu es celui avec la
menotte." Harry marcha de coté facilement, un sourire de triomphe étirant
ses lèvres d'une manière pas totalement déplaisante, selon l'avis de Draco.
" Et tu pensais que les Gryffondors n'avaient pas d'idées créatives."
" Oh, les serpentards ont des idées créatives aussi," dit Draco à travers des dents serrées, sa voix à peine contrôlée. "Seulement plus violentes et plus expressives, impliquant d'habitude des couteaux, des fouets, de la torture et généralement beaucoup de douleur." La bouche de Draco s'étira dans un sourire cynique, sans humour. " Mais je vois que tu as opté pour la technique standard d'humiliation, qui est en tout plutôt efficace aussi. Félicitations."
Quelque chose traversa le
visage d'Harry, une muette surprise, mélangée à une certaine contrition, et
Draco pensa qu'il avait presque l'air embarrassé. " Je ne fais pas ça pour
t'humilier, Malfoy," Harry leva ses yeux pour rencontrer ceux de Draco;
ils étaient complètement clairs, presque déchirement sincères. " Je ne
fais que m'assurer que tu ne reviendras pas sur notre marché."
"Je pensais que le problème en question était si tu allais y
être."
Les yeux d'Harry se durcirent, l'émotion inquiète à l'intérieur d'eux
s'unifiant en de solides pierres d'émeraude. " Je n'ai pas confiance en
toi, Malfoy. Ne pense pas que je ne me rappelle pas de ce que tu as essayé de
nous faire en première année. Et depuis lors mes doigts et mes orteils et tes
doigts et orteils ne suffisent pas pour compter le nombres de fois que tu as
essayé de nous causer des problèmes. " Un sourire sinistre, pourtant
nettement suffisant. "Et a échoué à chaque fois, je dois ajouter."
Draco fronça les sourcils, penchant la tête légèrement, adressant à Harry une sorte de regard évaluatif. Il l'avait souvent fait subtilement durant leur conversation, comme s'il remarquait certaines choses à propos d'Harry pour la première fois; la façon dont il se tenait, son pied gauche un pas ou deux devant le droit. La façon dont il tenait ses épaules droites, verticales, démentant l'assurance et le port calme de quelqu'un qui avait le monde à ses souhaits, qui ne pouvait pas plus vouloir que ce qu'il n'avait déjà.
"Et tu penses qu'une menotte autour de mon poignet pourra garantir que je serais là ce soir?" Draco réussit à restaurer une certaine tranquillité forcée dans sa voix, bien que le tout menaçait de s'écrouler en morceau sous la surface. "je ne penses pas, Potter. La seule chose qui pourra garantir ma présence est que tu m'attaches à toi-même, et ce qui ne serait pas très commode pour ton entraînement de Quidditch, n'est ce pas?"
À la surprise de Draco, le visage d'Harry s'aisa dans un sourire: un sourire
simple, entendu. "Regardes de plus près ton nouvel accessoire quand tu en
as l'occasion." Il hocha la tête envers la menotte; ça avait l'air
froidement incongru sur le poignet de Draco, bien que le métallique argenté
s'assortissait bien avec ses cheveux blonds platines.
Avant que Draco n'ait eu l'occasion d'inspecter sa menotte en plus grands
détails, Harry continua. "Je ne penses pas que la menotte te fera venir.
Je ne prends pas ta parole pour ça, aussi. Mais," et là Harry permit un
petit sourire victorieux, " peut être qu'une menotte portant mon nom
pourra te faire réfléchir deux fois avant de sécher notre rendez vous ce
soir."
Le cœur de Draco s'arrêta momentanément, et son regard s'abattit sur le cruel
bracelet en métal encerclant son poignet, ses yeux s'élargissant dans un élan
vertigineux d'extrême incrédulité. Que–
Le sourire d'Harry s'élargit, l'aube d'un sourire dans le soleil couchant.
" Je ne crois pas que tu auras envie de marcher dans l'école demain étiqueté
comme la propriété de Harry Potter, n'est ce pas?"
Et à ce moment quelque chose se brisa dans le visage de Draco; quelque chose de
fondamental, quelque chose de si naturel et d'innée que ça transperça toutes
ses émotions, une fondation qui éclatait et s'effondrait sous l'impact des mots
d'Harry. Un coup d'angoisse parcourut tel un éclair le visage de Draco, rendu
délicat à la suite d'une douleur sans
espoir, ombragé d'un désespoir désarmé, pourtant dans un clin d'œil ça s'effaça
en une expression vierge, comme des cercles troublés dans le sable effacés par
la moquerie de l'impitoyable mer.
Harry fut alarmé quand il vit l'émotion crue briser le visage impassible de
Draco – il cligna, et regarda de nouveau, mais c'était parti, comme une blessure
se refermant sur elle-même, une duperie des yeux, le jeu de la lumière argentée qui se
faufilait comme des fils de soie dans les cheveux blonds de Draco.
Ou peut être, pensa Harry, seulement une tromperie de l'esprit.
Quand Draco leva les yeux, ses yeux tels des ombres vides de gris froissé,
Harry remarqua que ses mains s'étaient closes en des poings, si fermement que
ses jointures en étaient blanches.
Draco ne dit rien, simplement regarda fixement Harry durant un long moment, et
peu à peu la flamme de l'émotion revient dans ses yeux, brûlant d'un distant
éclat glacial et de vulnérable douleur en même temps.
"Fais comme tu l'entends, Potter." Dit Draco doucement,
bien que la rancune faisait trancher sa voix comme un couteau, ses yeux brillants
de haine et d'amertume entrecoupées de souffrance crue.
Sur ce, Draco se retourna et s'en alla.
Harry le regarda pour quelques instants, toujours très suspicieux
et complètement déconcerté. Le regard que lui avait lancé Draco en partant le
troublait toujours car était particulièrement dérangeant – était ce quelque
chose qu'il avait dite?
Avec un secouement confus de la tête, Harry arrêta de se poser des questions et
partit récupérer son balai, qui, il ne le se rappela que maintenant, était son intention
originelle. Merci à malfoy, il était désormais criminellement en retard pour l'entraînement
de Quidditch, et cette pensée se précipita vers l'avant de l'esprit d'Harry
comme il reléguait ses autres questions pour plus tard ce soir.
* * * * * * *
Ce ne fut que lorsqu'il
atteignit le sanctuaire de son propre dortoir que Draco se permit de
s'effondrer sur son lit, respirant de l'air douloureux par des souffles
rauques, la sombre froideur de la manchette contre son poignet s'infiltrant
dans sa peau comme du mercure empoisonnant son sang, chaud et froid séparés par
l'imperfection de la chair.
C'était juste comme dans la frontière où il était piégé désormais, la frontière
où l'amour et la haine se heurtaient, la fine ligne maintenant brouillée par l'altération
chimique pour ne plus rien être. Plus rien qu'une tension lasse nouée dans son
corps, un désir refoulé qui brûlait dans sa profonde essence, et ça devenait
quelque chose qui échappait entièrement à son contrôle,
qui ne lui appartenait désormais plus.
Il retourna la menotte, et la regarda, le métal brillant d'éclatantes étincelles d'une indétectable source de lumière, ça éblouit ses yeux, et il cligna. Levant son poignet pour une inspection de plus près, Draco vit l'inscription embrouillée, qui n'était pas gravé par la main d'un humain, une moquerie finement habile posée en un doux argent – H J Potter.
La marque de possession. Marqué. Posséd.
Draco ferma les yeux, absorbant la honte muette.
" Je ne crois pas que tu auras envie de marcher dans l'école demain étiqueté comme la propriété de Harry Potter, n'est ce pas?"
Les mots d'Harry se répétèrent
silencieusement dans l'esprit de Draco, sa propre mortification le rongeant de
l'intérieur.
Je ne fais pas ça pour t'humilier, Malfoy.
Complètement humilié, Draco se retourna la tête en bas sur les oreillers, la
poigne du métal froid de la menotte autour de son poignet s'enfonçant dans sa
peau, une peur et une terreur aveuglante se détachant à l'intérieur de lui, un
morne rappel de ce qui était presque trop réel pour être croyable; ce qu'il
s'était infligé, ce que Harry lui avait fait, et ce dont il pourrait ne jamais être
libéré.
Fin de l'épisode 2
Disclaimer: L'histoire ne m'appartient pas, Irresistible poison est à Rhysenn, je ne fais que traduire la fanfic avec la permission de l'auteur. Les personnages d'Harry Potter sont encore moins à moi qu'à elle, bien entendu, quoi que peut être que si j'espère assez fort, Draco pourrait être à moi?... non? Bof, tant pis, il parait que l'espoir fait vivre…
Note de l'auteur:
Désolé, désolé, je sais que je suis très en retard! Mais je ne suis pas chez moi ces derniers jours, et c'est à peine si j'ai pu rentrer finir le chapitre et le poster aujourd'hui!! Encore toutes mes excuses et merci pour tous ceux qui ont laissé un petit mot d'encouragement, ça me fait super chaud au cœur!!
Gros Bisous
