Chapitre 13
Dans l'oubli
"Professeur Trelawney?"
"Oui, Ron?" répondit le professeur de divination.
"Euh... Harry m'a donné cette composition pour vous."
"Oh, comme c'est attentionné." Sybill sourit avant de prendre les feuilles que Ron lui tendait. "Assoyez-vous, je vous prie. Pour le reste du cours, vous étudierez vos boules de cristal. Pendant ce temps, je lirais vos essais afin de pouvoir vous les rendre à la fin du cours. Je suis sûre que vous mourrez d'envie de connaître vos notes, alors travaillez en silence."
Ron s'assit à côté de Dean et de Seamus, qui jouaient aux cartes sous la table. "Puis-je me joindre à vous?" demanda-t-il.
"Bien sûr." Dean sourit. " Si ça ne te dérange pas de jouer à un jeu Moldu."
"Oh, non, aucunement." chuchota Ron. "On ne peut pas jouer à la bataille explosive en classe de toute manière. Alors, vous m'expliquez les règles?"
À la table voisine, Parvati et Lavender essayaient désespérément de comprendre la signification de la vapeur rose-violette de la boule de cristal de Parvati.
"Je crois que c'est un bon signe, Parvati" dit Lavender. "Le rose et le violet sont de belles couleurs."
"Trop Barbie, tu ne trouves pas?"
"Trop Barbie? Que veux-tu dire par la?"
"N'as-tu jamais entendu parler du jouet préféré des filles Moldues, la poupée Barbie?" Parvati haussa un sourcil.
"Non." Son amie haussa les épaules. "J'aurais dû? Mon jouet préféré était une poupée vampire de quatre pouces qui me donnait le temps exact à chaque heure, et ses deux crocs brillaient dans le noir. Je l'aimais tellement que je ne pouvais pas dormir sans elle la nuit."
"Uh-oh, je ne peux m'imaginer dormir sans poupée vampire... Mais continuons plutôt à analyser cette vapeur."
Alors que les élèves se divertissaient entre - d'une manière ou d'une autre - Trelawney, quant à elle, était absorbée dans la lecture de leurs essais. Elle échappait des fois des rires étouffés, d'autres fois elle faisait paraître sa désapprobation.
"Ok les gars, j'ai gagné." Dean affichait un sourire vainqueur face à Seamus et Ron. Ce dernier murmura quelque chose du genre "évidemment tes parents sont Moldus", et leva les yeux pour voir Trelawney prendre son travail dans les mains.
"Une autre partie?" demanda Seamus.
"Sssh! Elle lit le mien!" chuchota Ron, sans perdre des yeux le visage de Sybill. Le professeur avait l'air assez indifférent au début, mais lorsqu'elle atteignit le deuxième paragraphe, son indifférence tourna en une expression indéchiffrable. La confusion et la fureur se mélangeaient sur son visage avant de soudainement devenir rouge pour se mettre à glousser.
"Elle aime ta composition." fit remarquait Dean avec un sourire. "La mienne n'était pas trop intéressante, je devais écrire sur mon futur travail et j'ai mit que je deviendrai un joueur de football pour West Ham... mais j'ai oublié d'ajouter que j'utiliserai la magie pour faire gagner mon équipe."
Les trois jeunes hommes échangèrent des sourires, avant de retourner à Sybill qui finissait de lire la rédaction (avec un teint plutôt rose).
Elle prit le suivant.
"C'est celui de Harry." dit Ron à ses amis.
"Et? C'est bon?" demanda Dean.
"Est-ce que tu es entrain de supposer que je l'ai lu?" Ron fronça ses sourcils, essayant d'avoir l'air blessé, mais ne pu s'empêcher de rire. "Et bien oui, tu supposes bien. Bien sûr, je l'ai lu..." Il baissa la voix. "Je crois que le pauvre Harry n'avait aucune idée de quoi écrire, car il a mit l'histoire la plus incroyable que j'ai vu. C'est plein de drame, et complètement stupide. C'était cool."
"Eh bien, voyons ce que le prof en pense." répliqua Seamus, et ils reportèrent tous leur attention sur Trelawney.
Le professeur n'était plus rose du tout. Elle était blanche comme une feuille.
Voldemort se tient à l'entré du Grand Hall de Poudlard, la baguette prête à me lancer un Avada Kedavra.
Elle avala la salive qui s'était formée dans sa gorge.
Je suis sur le point de m'évanouir, m'accotant sur la statue du professeur Rogue. (Il est mort un mois plus tôt, le professeur Dumbledore décida donc d'ériger un monument en son honneur au milieu du Grand Hall.)
Deux gigantesques larmes de crocodile tombèrent sur le visage de Trelawney. Elle les essuya avec ses mains.
J'essaye donc toujours de m'y accrocher. Malheureusement, ma cicatrice brûle au-delà de l'imaginable. Je sens que ma fin approche.
Toute l'attention de la classe fut tournée vers le professeur qui sanglotait.
Voldemort rit de jubilation, ses yeux rouges étincelant de plaisir. Sa figure de serpent se tord pour ressembler à l'image crachée de mon cousin Dudley.
Un petit sourire apparut sur son visage remplie de larmes
Non, cela ne veut pas dire que Voldemort porte une perruque blonde et soixante kilos de plus. J'entends seulement par là qu'il est la plus laide chose que je n'ai jamais vu de toute ma vie.
Il se met à glousser, faisant des cercles avec sa baguette pour me menacer. Finalement, un rayon vert vint me frapper à l'estomac, et les mots Avada Kedavra s'échappèrent de ses lèvres. Plus rien ne peut me sauver maintenant. La barrière entre la vie et la mort est rompue. Ma vue se brouilla... et je me retrouvais dans les nuages...
À ce point, Trelawney pleurait réellement, essuyant automatiquement ses larmes en se mouchant le nez.
"Est-ce que vous allez bien, professeur?" demanda Parvarti d'une voix inquiète.
"Ou, ma chère... je vais bien." La voix de Sybill tremblait. "Je... Je viens juste de lire l'essai le plus traumatisant jamais écrit."
"Pourquoi est-ce si traumatisant, professeur?" interrompit Lavender.
"Parce que... Oh, c'est si terrible... car c'est exactement cela qui va arriver." Trelawney se moucha encore une fois. " Je vais donner la note maximale pour cela... Je considère mon devoir de le rendre un peu plus joyeux avant... pour la dernière fois, plutôt. Et il le mérite vraiment. Aucun de mes étudiants n'avait décrit son futur avec autant d'exactitude."
"Que voulez-vous dire, professeur?" demanda Ron. Il était agacé et inquiet en même temps. "Vous ne croyez quand même pas que Harry va mourir dans des conditions aussi ridicules, n'est-ce pas?"
"Je suis désolé de vous décevoir, M. Weasley, mais j'ai Vu tout ce que M. Potter a écrit. Et vous savez, si deux personnes ont la même vision, cela va sûrement arriver. C'est une histoire terrible, M. Weasley, je sais que vous allez perdre un très bon ami... mais j'ai déjà dit cela plusieurs fois, vous ne vous en souvenez pas?"
"Oh, bien sûr." Ron se leva, menaçant. "Si vous faites allusion au faux Sinistros qui prédisait la mort de Harry en troisième année, c'est du n'importe quoi!"
"Comment... osez-vous questionner mes paroles, M. Weasley?" bredouilla le professeur.
"Je ne questionne rien, professeur, je dis seulement que vous avez constamment de fausses visions et que vous prédisez les choses les plus stupides que j'ai jamais entendu. Vous rappelez-vous que vous aviez prédit que je rendrais Hermione enceinte en sixième année?"
"Ma langue a seulement fourché, M. Weasley." Trelawney était rouge. "Je voulais dire que Harry rendrait enceinte Ginny en septième année."
"Oh, il n'y avait que trois facteurs faux: le qui, le à qui, et quand. Cool!" fit remarquer sarcastiquement Ron. "Vous êtes une incompétente, amateur ennuyant qui ose s'appeler un professeur! Harry ne mourra pas, mais il va se marier avec ma sœur! Et maintenant, si cela ne vous dérange pas, je quitte. Hermione avait raison de lâcher la divination en troisième année. Au revoir. Ayez un futur avec moins d'erreur!" cria-t-il avant de claquer la trappe derrière lui.
* * * * *
Lorsqu'il ouvrit les yeux, la première chose qu'il aperçut fut un nuage en forme d'hirondelle qui flottait dans le ciel. Il cligna des yeux, se les couvrit avec les mains afin de faire de l'ombre, et jeta un coup d'œil aux alentours. Il trouva d'abord difficile le fait de bouger sa tête - elle était lourde sur ses épaules. Il s'assit lentement avant de réaliser qu'il avait froid. Il était au milieu d'un champ de blé, mais n'avait pas la moindre idée de comment il a pu se retrouver là. Il ne se rappelait rien des dernières vingt-quatre heures... Non, réalisa-t-il, il ne se rappelait de rien du tout avant cela non plus. Il n'avait aucune mémoire de son passé, sa famille, ses amis... même pas de son nom.
*Qui suis-je? Où suis-je? Pourquoi suis-je là?* se demanda-t-il désespérément, alors qu'il se remit sur deux pieds. Le blé atteignait sa taille, et il avait beaucoup de difficulté à bouger au travers. Il poussa les épis sur le côté afin de se frayer un chemin à travers le champ.
À environ cent pieds du bord du champ se trouvait une petite hutte avec un tracteur. On pouvait voir des moutons sur le flanc d'une colline.
Le garçon s'approcha de la maison et vit un vieux fermier en sortir. Il se dirigea directement vers lui.
"Bon matin, monsieur!" accueillit-il le vieil homme.
"La même chose à toi, mon garçon." Le fermier sourit. "Quel bon vent t'amène ici?"
Le garçon secoua la tête. "Je n'en ai pas la moindre idée. Quelque chose a dû m'arriver, car j'ai perdu la mémoire. Je ne sais même pas comment je suis arrivé ici, je me suis tout simplement réveillé au milieu de ce champ." Il pointa du doigt le blé. "Pouvez-vous m'aider, monsieur?"
"Premièrement, arrête de m'appeler monsieur, d'accord?" répliqua le vieil homme. "Mon nom est Sam McDonald, mais tu peux m'appeler Sam."
"Bien sûr, Sam. Pouvez-vous m'amener à la ville la plus proche? Ou bien pourrais-je utiliser votre téléphone?"
"Mon téléphone?" Le fermier se mit à rire. "Je n'en ai pas, jeune homme. Et qui comptes-tu appeler si tu n'as plus aucune mémoire? À moins que tu ne te souviennes de certaines connaissances?"
"Non, monsieur, er... Sam. Si seulement je me rappelais... peut-être que j'ai une carte d'identité sur moi!" Il se donna une tape au front. Bien sûr! Pourquoi l'idée ne lui ai-t-elle pas venue plus tôt?
Il chercha dans les poches de sa robe. Et c'est alors que cela le frappa: que faisait un jeune homme de son âge à porter des robes? Ce genre de vêtements n'était plus à la mode depuis plus d'un siècle!
Il ne trouva rien dans sa poche gauche. Il se mit chercher dans celle de droite et en sortit un étrange bâton en bois. Il mesurait environ dix pouces de long, peut-être même plus. Il fronça des sourcils. Que pouvait-il bien faire avec cet objet dans sa poche? Pouvait-il être un chauffeur en stage? Devait-il tenir un bâton? Les conducteurs modernes portaient-ils des robes? Il en doutait.
"Beau bâton, jeune homme." remarqua Sam. "Où l'as-tu eu? Oh, désolé. J'ai oublié que tu avais tout oublié... De toute manière, comment t'appelles-tu? À moins que tu n'ais oublié ça aussi?"
"J'en ai bien peur Sam." Le garçon se mit à frissonner. Il faisait froid. "Quel jour sommes-nous aujourd'hui?"
"Le 20 novembre 1997. Pourquoi?"
"Novembre?" répondit, étonné, le jeune homme. "Comment se fait-il que vous ayez encore du blé dans ce cas? Vous n'avez pas fait la moisson en juillet?"
"Oh, mais si!" répondit le vieil homme. "Il vient juste de repousser encore."
"Quand?"
"Ce matin, je suppose." Sam haussa les épaules en lui lançant un regard du style ose me poser encore une question. "Si je n'étais pas aussi sûr que la magie n'existait pas, je dirais qu'elle devait nécessairement être entrée en jeu. Tu dois croire que je suis fou, n'est-ce pas?"
"Nooon. Pas le moindre au monde." répondit le jeune homme, essayant de ne pas blesser le fermier, car sinon Sam ne l'emmènerait pas avec lui et il serait coincé au milieu de nul part.
"Eh bien, d'accord, tu voulais que je t'emmène en ville, non?" Sam sourit. " J'ai certaines affaires à Great Winging, je vais donc t'amener là-bas. Allez, viens, donne-moi un coup de main. Je dois faire monter ces moutons dans mon camion. Je vais prendre part à la foire annuelle des animaux domestiques. De toute manière, je dois chercher du monde pour m'aider à faire la moisson du blé encore une fois. Je suis trop vieux pour le faire tout seul... Imagine, ça va faire sensation! Du blé en novembre!"
Le garçon hocha la tête, et plaça une planche pour faciliter l'accès au camion aux moutons.
En route, vers Great Winging, le jeune homme était silencieux, profondément plongé dans ses pensées, alors que Sam humait 'Old McDonald had a farm, iya, iya-ooooo'. Les moutons bêlaient derrière eux.
"Tu sais, mon garçon," dit soudainement Sam, "Avant, je possédais des vaches et je les vendais à la foire, mais depuis l'apparition de la maladie de la vache folle en Grande-Bretagne, j'ai décidé de changer de profil et j'ai acheté un troupeau de moutons. Ils ont plusieurs avantages: ils sont plus petits, ils ont besoin de moins de nourriture et ils sont si mignons... er, tu sais à quoi je pensais?"
"Non. Comment puis-je le savoir?"
"Je crois que la repousse de blé à un certain rapport avec le fait que tu ais dormit dans le champ."
"Je ne veux pas vous offenser, monsieur, mais cela n'a aucun sens."
"Aucun sens? Peut-être..." Le fermier lui fit un sourire narquois. "Mais une chose est sûre: on gelait ce matin. Si le blé n'avait pas poussé autour de toi, tu aurais gelé toi aussi."
"Vraiment?" dit le jeune homme hébété, n'ayant rien de plus intelligent à dire. Il ne savait rien sur son passé. Il ignorait que l'étrange bâton qu'il avait trouvé dans sa poche était en réalité une baguette magique, et qu'il était en fait un sorcier. Encore moins savait-il que son nom était Harry Potter.
* * * * *
Rendus en ville, Harry remercia Sam pour l'avoir ramené à la civilisation alors que Sam remercia Harry pour avoir fait pousser son blé, et ainsi leurs chemins se séparèrent.
Le garçon se dirigea directement vers le poste de police. Il espérait que la police pourrait l'identifier. Peut-être quelqu'un avait-il prévenu la police de sa disparition. Peut-être même était-il recherché depuis des jours, des semaines ou plus, et les membres de sa famille avaient les yeux rouges à force de pleurer sur sa disparition... Mais comment Harry pouvait-il deviner que les Dursley avaient fêté toute la nuit après l'avoir jeté hors de la voiture de Vernon au milieu de nulle part? Comment pouvait-il deviner que Dudley s'était vu offrir une Ferrari rouge flamboyante pour son 'exploit' de s'être débarrassé de Harry? Évidemment, Dudley ne mentionna pas à ses parents la petite visite qu'il avait faite au monde sorcier. M. et Mme Dursley étaient convaincus que leur brillant fils avait tout fait de lui-même. Ils ne se sont jamais demandé comment il s'y était pris: ils n'étaient intéressés que par le résultat de l'action, et non son exécution.
Donc, alors que les Dursley célébraient, Harry entrait dans le poste de police.
"Uh... bonjour." dit-il. Il n'y avait aucun agent en vu. "Bonjour?"
Environ trois minutes plus tard, un homme apparemment furieux entra dans le bureau, tenant un sandwich dans la main. "Qu'est-ce que tu veux?" grommela-t-il. "Je regardais le laboratoire de Dexter, alors fais-vite. Je ne veux pas manquer la fin, lorsque Deedee va faire exploser le laboratoire au complet."
"Eh bien, une chose très étrange m'est arrivée... J'ai perdu la mémoire et je me suis retrouvé au milieu d'un champ de blé ce matin."
"De blé? En novembre?" L'officier haussa un sourcil. "Est-ce que tu te crois comique?"
"Non, monsieur. Je ne sais pas comment je suis arrivé là et ni qui je suis. Pouvez-vous m'aider?"
"Arggh..." grogna l'officier. "Un autre fou... ok, le jeune, viens par ici." Il pointa une porte du doigt. "Rentre à l'intérieur et attend qu'un de mes collègues revienne de la foire. Il voulait acheter un mouton, vois-tu. Mais ne t'inquiète pas, il y a un autre fou pour te tenir compagnie... lui aussi dit avoir perdu la mémoire." Il prit une bouchée de son sandwich. "Nous sommes constamment entourés par des cinglés." Et il tourna le dos à Harry avec dédain avant de retourner voir la fin du laboratoire de Dexter.
Le jeune homme soupira profondément. *Cela va être plus difficile que je ne l'aurai cru.*
Il entra dans la salle et se retrouva face à un homme aux cheveux blonds, assit et affichant un sourire plutôt anormal sur son visage d'une beauté assez surprenante. "Enfin, de la compagnie!" hurla-t-il. "Viens, mon ami, viens t'asseoir avec nous."
"Avec vous?" Harry commençait à se poser des questions. "Je ne vois personne d'autre à part vous ici, monsieur."
"Oh, c'est juste un jeu, tu sais... J'imagine qu'il y a quelqu'un d'assis avec moi, et je lui parle... pour ne pas m'ennuyer, tu sais."
"Bien..." Harry roula ses yeux. L'officier de police avait raison au sujet de cet homme: il avait vraiment l'air d'un aliéné.
Harry s'assit à une table, espérant ne pas avoir à parler avec ce fou. Mais il n'en eut pas la chance. Alors qu'il regardait son 'morceau de bois', les yeux de l'autre homme s'allumèrent aussitôt. "Tu en es un aussi!"
"Hein?" demanda-t-il étonné. "Un quoi?"
Le blond s'assit plus proche de lui, regarda prudemment aux alentours, comme pour s'assurer que personne d'autre ne pouvait entendre et murmura: "Un sorcier."
"Un quoi?" Harry se renfrogna. Ce type était vraiment détraqué. Alors ses yeux se posèrent sur ces mains qui tenaient toujours le bâton. "Oh, je vois... vous croyez que c'est une baguette magique? Quelle idée ridicule!"
"Ceci EST une baguette magique." répondit l'autre homme. "Je peux en reconnaître une lorsque je la vois, crois-moi."
"Comment? Dans ce cas, vous êtes aussi un... sorcier?" Le jeune homme étouffa un gros rire.
"Exactement." approuva de la tête l'homme. "Dommage que je n'aie aucun souvenir de comment j'en suis devenu un."
Harry haussa un sourcil. "Aucun souvenir?"
"Ouais... une histoire assez embarrassante... Je fais de l'amnésie sélective."
"De l'amnésie sélective? C'est quoi au juste?"
"Des fois je vais me souvenir de certaines choses, des fois non. Malheureusement, dès que j'arrive à me souvenir de quelque chose, je l'oublie aussitôt. Mais plus tard, j'oublie que je me suis souvenu de quelque chose."
"Je ne comprends pas." Harry secoua la tête. L'homme commençait à lui tomber sur les nerfs. "Si des fois vous oubliez des choses dont vous vous souvenez, comment avez-vous, euh, réalisé, que vous êtes un... magicien? Vous ne l'avez pas oublié ça?"
"Oh, si, des fois je l'oublie, d'autre fois je m'en souviens... je suis présentement dans la phase de souvenir de mon amnésie sélective. Je me rappelle clairement que je suis un sorcier, mais je n'ai aucun souvenir de mon nom, d'où je viens, de ma famille ou bien de mon emploi... triste n'est-ce pas?"
"En effet." dit Harry. Lui aussi savait ce qu'était de perdre toute sa mémoire. Il cherchait les bons mots pour consoler l'autre fou, lorsque ce dernier se frappa soudainement le front et cria: "Une autre mémoire vient de me revenir!"
"Quelle mémoire?"
"Mon... mon nom! Je me souviens de mon nom! Vite, apporte-moi un morceau de papier et un crayon. Je dois l'écrire avant de l'oublier à nouveau!"
Harry courut dans le bureau, prit la première feuille qu'il vit et se dépêcha de retourna dans la pièce. "Voilà, papier et crayon."
Le blond arracha pratiquement le papier de ses mains et écrit deux mots dessus. "Voilà..." Il se leva, serra la main de Harry avec ferveur et le serra dans ses bras si fort qu'il s'étouffa presque. "Merci, mon cher ami. De ce jour, je te dois une énorme dette." Un sanglot traversa soudainement son corps et il cacha son visage dans l'épaule de Harry. Harry savait que l'homme pleurait de joie. Il regarda par-dessus son épaule, sur la table, et lu le nom écrit dessus: Gilderoy Lockhart.
NdT: Eh bien voila, j'ai décidé de reprendre la traduction suite à un e-mail qui m'a été envoyé et des différentes reviews lues sur le site. Un grand merci à tout le monde!
