Chapitre 9
« Trop tard. »
Il lui jeta un regard perplexe, mais la voyant si douce et si vulnérable à la fois, le suppliant de lui accorder une nuit, il se sentit fondre, et oublia vite ses nouvelles résolutions. C'était un Malefoy après tout.Une part de lui criait d'arrêter tandis que l'autre n'attendait que ça depuis 3 jours qu'il ne l'avait pas vue. Cette part de lui, plus forte, plus encrée en lui, fit bientôt taire la petite voix qui lui disait que c'était mal, et qui se répugnait ne serait ce qu'à toucher une sang-de-bourbe. Il était tiraillé entre deux sentiments des plus contraires, et ne savait comment agir. Depuis plusieurs semaines, il avait changé de plus en plus souvent, il était tourmenté, tiraillé, et il lui arrivait même de regretter au petit matin la nuit qu'il venait de passer avec une fille dont il ignorait jusqu'au prénom. Il était devenu plus. humain. Mais tout cela avait changé, et le mettait dans une situation difficile.
Il oublia ces petites voix et se recentra sur Hermione. Toujours appuyé sur son coude, droit cette fois, il passa doucement sa main libre dans les cheveux d'Hermione, qu'elle avait laissé détachés, pour une fois. De petites mèches de cheveux vinrent lui chatouiller le visage, et il les replaça derrière son oreille. De la caresser, entièrement, de passer ses mains dans ses cheveux, ces simples contacts lui avaient tellement manqué, qu'il se demanda comment il avait pu s'en passer si longtemps. Il la caressa, sans cesser de la regarder, se demandant tout deux s'ils ne faisaient pas une erreur, mais tout deux refusant de faire le moindre pas en arrière.
Puis soudainement, il glissa sa main derrière sa nuque et l'attira violemment à lui, pour une baiser qui n'avait rien de doux. Il l'embrassa avec brutalité, d'un baiser à la fois rempli de passion refoulée, mais aussi de colère, de frustration. Ils en avaient tout deux envie, même s'ils ne se l'avouaient pas, mais éprouvaient une certaine ranc½ur envers l'autre, une frustration et un mépris, tout cela se mélangeant au désir et à l'amour qu'il éprouvaient l'un pour l'autre.
Aucun des deux ne souhaitaient rompre leur baiser, qu'ils savaient pourtant destructeur, mais à la fois réparateur, une sorte de demande de pardonner à l'autre tout le mal qu'ils s'étaient fait, mais tout en sachant que rien ne découlerait de cette nuit, de ces baisers. Ils étaient conscients de s'aventurer sur un terrain dangereux, le lendemain ne serait que plus difficile, mais tout deux en ressentaient le besoin.
Hermione prit appui de sa main sur le lit, caressant le visage de Drago de l'autre, puis la pressa derrière sa tête pour le rapprocher plus près d'elle, tandis qu'il enlaça sa taille et l'attira à lui, la forçant à s'abandonner à leur étreinte, se retrouvant allongée sur lui.
Elle passa une jambe de chaque côté du corps de Drago puis doucement, se redressa, l'entraînant avec elle en lui agrippant sa chemise. Ils se retrouvèrent assis, Hermione à assise sur lui et remuant tout doucement mais sensuellement, cherchant à augmenter son désir pour elle, et il reprit le baiser qu'elle venait de rompre, sans pour autant en y ajoutant plus de douceur, d'amour, de patience.
A bout de souffle, elle se recula puis avec des gestes rapides et imprécis, et une certaine hâte, elle lui défit chaque bouton de sa chemise et l'envoya voler au pied du lit, pendant que lui, lui ôtait avec le même empressement le débardeur avec lequel elle dormait.
Elle se retrouva ainsi, quasiment nue, à la merci de son ennemi. Il cessa ses baisers violents, et du bouts des doigts, il parcourut son corps comme s'il le découvrait pour la première fois. Il dessina les contours de son visage, de ses courbes, s'attardant davantage sur ses seins sans pour autant ne faire autre chose que les effleurer, puis il remonta vers son visage, passa son doigt sur les lèvres d'Hermione, comme s'il essayait de retenir les moindres de ses formes, le plus petit trait de son visage.
Il caressa sa joue du dos de sa main, puis replaça ses cheveux derrière son oreille, délicatement, puis fit de même de l'autre côté. Il laissa ses mains de chaque côté de son visage et resserra un peu son emprise, la forçant à lui faire face. Puis doucement, et sincèrement, il lui murmura qu'il l'aimait mais qu'elle jouait avec le feu, et tout aussi doucement, il s'approcha d'elle et sans la lâcher, posa ses lèvres sur les siennes, pour un baiser si doux, si tendre qu'elle resta quelques secondes sans bouger, bouleversée par ce qu'il venait de lui dire, comme si elle assimilait ses mots pour la première fois et se rendait compte qu'il était sincère avec elle, qu'il tenait réellement à elle. Elle répondit enfin à son baiser, et entrouvrit les lèvres pour le laisser approfondir leur baiser. Elle sentit sa langue lui caresser les lèvres, doucement, sensuellement, et elle se sentit fondre, comme si tout ces malheurs s'envolaient par ce simple contact. Peut être était elle heureuse, tout simplement, savourant pour la première fois depuis longtemps cet instant avec Drago, sans dispute, sans reproche, cet instant si sincère, si magique. Elle venait de retrouver cette tendresse, cette douceur qui le caractérisait, et qu'elle aimait tant.
Elle intensifia leur baiser alors qu'il essuyait avec son pouce les larmes qui coulaient le long de ses joues. Elle était tellement heureuse. Elle s'appuya contre lui de manière à le faire allonger, puis sans cesser de l'embrasser, elle porta ses mains à son visage, les posa sur celles de Drago puis doucement, elle les écarta et entrelaça ses mains aux siennes, les ramenant de chaque côté de son corps. Sentant un douce chaleur l'envahir, elle délaissa alors ses lèvres puis commença à lui déposer de doux baisers sur tout le corps, laissant de légères traces humides, et l'effleurant si peu qu'elle le vit sourire, et se mordre les lèvres pour ne pas interrompre cette douce torture. Elle remonta le long de son torse, de ses épaules, puis captura de nouveau ses lèvres, alors que Drago, d'un mouvement rapide, la retourna, et prenant le dessus, il déposa à son tour une multitude de baisers sur son corps, accompagnés de caresses, et plus il descendait, plus il la sentait se tordre de plaisir. Il sentait son corps tout entier se crisper, attendant la suite, impatiente, puis lorsque son souffle s'accéléra, frustrée de devoir attendre si longtemps, il fit glisser le short d'Hermione le long de ses cuisses, tout doucement, et sans cesser de l'embrasser. Instinctivement, elle écarta légèrement les cuisses alors qu'il les parcourait de ses mains, lui prodiguant d'électrisantes caresses, de douces tortures que pour rien au monde elle n'interromprait.
Comme à chaque fois, il la sentit se crisper lorsqu'il s'introduisit en elle, puis se détendre aussitôt. La chaleur qu'il ressentait depuis quelques minutes s'intensifia, se propageant dans ses veines comme le ferait un poison mortel, mais dont il ne voulait cependant pas l'antidote. Il aimait se sentir ainsi, libre de faire ce qu'il voulait, libre de laisser court à toutes ces émotions qui le submergeaient dès qu'il était avec elle, libre d'être lui, sincère et naturel, tout simplement. Il commença de lents va-et-vient alors qu'il la sentait onduler sous lui, se cambrant pour être plus proche de lui. Leur souffle s'accéléra, saccadé, haletant, mais témoignant du plaisir qu'ils se procuraient mutuellement. Il attrapa les mains d'Hermione et de nouveau, enlaça ses doigts aux siens, les serrant pour s'assurer qu'il ne rêvait pas, comme s'il se raccrochait à elle de peur de la perdre, de peur qu'elle ne s'éloigne encore. Il captura ses lèvres alors qu'elle fermait les yeux, et commençait à frémir, non pas de peur, ou de colère, mais de plaisir, de désir qu'elle contenait avec peine, et qu'elle libéra dans un long soupir étouffé contre l'épaule de Drago, puis elle se détendit, savourant chacun des baisers de Drago, chacune de ses caresses, chaque parcelle de sa peau qu'elle recouvrait de baisers, alors que Drago, l'embrassant dans le cou, lui en suçota la base, lui laissant une légère trace brune.
Ils passèrent la nuit ainsi, savourant les derniers instants qu'ils partageaient, ou croyaient partager. Ils s'endormirent au petit matin, épuisés, la tête d'Hermione contre le torse de Drago, leurs jambes étroitement enlacées et leurs mains jointes.
Quelques heures plus tard, Hermione se réveilla doucement, mais ayant soudainement froid, elle ouvrit les yeux et s'aperçut qu'elle était seule dans le lit. Tout cela n'était-il donc qu'un rêve, un tourment de plus dans lequel elle s'était plongé ? Un rêve, ni plus ni moins, auquel elle s'était abandonnée trop rapidement, laissant court à son imagination. Elle fit rapidement le tour de la pièce, mais ne reconnaissant aucun de ses cadres, et apercevant une photo de Drago tenant avec fierté son tout nouveau balai, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas rêvé. Elle enroula le drap autours de sa taille et sortit. Heureusement que chacune de leur chambre avait un accès direct à leur salle commune, car elle ne serait jamais sortie ainsi, même si elle l'avait fait quelques heures plus tôt, en pyjama.
Aucune présence de Drago, ni dans leur salle commune, ni dans leur salle de bain, aucune lettre, aucun signe d'une quelconque réaction envers ce qui venait de se passer. Elle ne savait pas ce que pensait Drago, ni même comment il envisageait la suite des évènements. Avoir passé la nuit avec lui, cela signifiait-il qu'elle lui pardonnait, qu'elle souhaitait reprendre leur histoire ? Mais elle le lui avait clairement précisé, « une seule et dernière nuit. ».
Elle retourna dans sa chambre, toujours enveloppée du drap, et sortit de son armoire une robe bleue nuit (t'as vu Ali, j'y ai pensé ! mais je continue de penser que rose pale était très joli ! lol), une robe assez près du corps, qu'elle assortit d'un gilet bleu pale et de bottes noire qui lui arrivaient au dessus du genou. Elle prit ses affaires et sortit, mais au moment où elle se entra dans la salle de bain, elle entendit la porte s'ouvrir, puis se claquer aussitôt. Ca commençait mal.
« Granger il faut qu'on parle ! » déclara Drago de sa voix habituelle froide, distante, vide de toute émotions.
'Très mal.' pensa Hermione en se retournant, tenant le drap derrière son dos pour ne pas qu'il tombe.
« De quoi veux-tu parler ? » demanda t-elle en se retournant, ce qui déstabilisa Drago de la voir ainsi.
Qu'est ce qu'il y a ? C'est de me voir ainsi vêtue qui te chamboule comme ça ? il me semble que m'a déjà vu encore moins habillée, non ? » fit elle, feignant une assurance qui lui faisait cruellement défaut.
« Ne rêves pas Granger. C'est justement de ça dont je voulais te parler. Ce qui s'est passé cette nuit. »
« Etait une erreur. On aurait jamais du faire ça. » termina t-elle à sa place, mais espérant secrètement qu'il la contredirait.
« Je vois que pour une fois, tu sembles te servir de ton intelligence. Tu m'étonneras toujours, pour une sang de bourbe.. »
Ca faisait mal. Très mal. Elle avait pourtant apprit à passer outre ses insultes, mais cela faisait très longtemps qu'il ne l'avait pas appelée ainsi. Elle voulait garder la tête haute, faire comme si la nuit qu'elle venait de passer était la plus belle erreur qu'elle avait commise, comme s'ils n'auraient jamais dû céder à cette pulsion, mais elle n'y parvenait pas. Elle était venue voir, mais il ne l'avait pas rejetée. Il en avait eu autant envie qu'elle, elle le savait, et il l'aimait, il lui en avait une fois de plus fait la déclaration. Alors pourquoi, pourquoi être ainsi ce matin, si distant avec elle, si froid et si méchant. Elle avait fait le pas de revenir vers lui, lui montrant, certes maladroitement mais explicitement, qu'elle lui pardonnait ce qu'il avait fait, et qu'elle avait terriblement besoin et envie de lui, de ses bras pour la réconforter, al rassurer, comme avant.
Sentant sa respiration devenir difficile, et ses yeux s'humidifier, elle entra dans la salle de bain et claqua la porte. Elle fit tomber le drap et ouvrit les robinets de la douche, où elle se glissa quand l'eau devint chaude. Elle s'appuya contre le mur et laissa l'eau couler le long de son corps, de son visage, et lui brouiller la vue, se mélangeant aux larmes qu'elle laissait couler. Elle se laissa aller à pleurer, secouée de sanglots. A quoi jouaient-ils tous les deux ? Ils s'aimaient, se torturaient, se rejetaient, mais ni l'un ni l'autre ne s'autorisait à être heureux. Certes, ils avaient souffert, tout deux par la faut de l'autre. Mais elle le savait, elle était consciente, la veille quand elle avait décidé d'aller le voir, que rien ne changerait, que tout ne serait que plus difficile au matin. Elle venait d'ajouter une gène de plus entre eux, agrandissant le fossé qui se creusait chaque jour d'avantage entre eux. Où allaient-ils, elle l'ignorait, mais rien de bon ne se préparait. Leur relation se dégraderait de jours en jours. De toute façon, elle s'était interdit de lui pardonner le mal qu'il lui avait fait, elle avait eu tort de le laisser aller à imaginer la vie de nouveau avec lui. Mais elle y croyait, elle pensait réellement que si elle faisait le premier pas, tout redeviendrait comme avant. mais il la faisait souffrir, et il venait d'ajouter une souffrance de plus à sa liste, déjà bien trop longue..
Elle continua de pleurer pendant de longues minutes, se libérant d'un poids trop lourd. En sortant de la douche, elle se sentit soulagée, mais complètement exténuée.
Elle se sécha rapidement, s'habilla, sécha ses larmes et se maquilla légèrement, histoire de masquer la mine horrible qu'elle devait arborer.
De son côté, Drago resta un moment à écouter l'eau tomber, et les sanglots d'Hermione que le bruit de l'eau ne parvenait à cacher. Il ressentait un pincement au c½ur à l'idée de la savoir ainsi, triste et désemparée. Si elle était venue dès le début, si elle lui avait pardonné dès son réveil, tout aurait été différent. Mais c'était trop tard. Elle l'avait humilié, une seule fois, mais c'était une fois de trop, la fois qu'il ne pouvait supporter, et qui avait fait tout basculer. Mais d'un autre côté, de la savoir si bouleversée, il en était assez fier. Il avait prit conscience, au petit matin, de l'erreur qu'il venait de commettre en couchant non pas avec Hermione, mais avec une sang de bourbe, un sang impur, un interdit par rapport à ce qu'il était devenu.
La lettre posée sur le rebord de la fenêtre n'avait fait que donner un poids supplémentaire à sa décision. Il l'avait ouverte, puis lue, et lui rappelait que son « test » allait avoir lieu deux semaines plus tard. Son père passerait le prendre à 21h, et d'ici là, il devait reprendre ses esprits, préparer ses affaires et ne pas angoisser quand à la nature de son épreuve.
Les deux semaines avaient passé à une vitesse incroyable, faisant accroître démesurément la tension et l'angoisse de Drago. Durant ce lapse de temps, il n'avait échangé aucun mot avec Hermione, hormis quelques bonjours peu amicaux où des discussions à propos de leur rôle de préfet. Il détestait cette situation, il détestait la voir ainsi, si triste, tentant tant bien que mal de masquer sa douleur derrière le masque de petite fille modèle, studieuse, réservée qu'elle s'était forgée depuis son entrée à Poudlard. Mais depuis ces deux dernières semaines, il lisait en elle mieux qu'il n'en n'avait jamais été capable. Pour porter ce même masque, se retranchant derrière son arrogance et son mépris, alors qu'il souffrait de cette situation. Certes, il ne la souhaitait autrement, mais cela ne l'empêchait pas d'en souffrir.
Enfermé dans sa chambre, il préparait ses affaires pour ses épreuves, qui auraient lieu le soir même. A ce qu'il avait compris, il n'en passerait qu'une partie, la plus facile, et passerait la dernière plus tard, d'ici deux semaines. Il ne comprenait d'ailleurs toujours pas pourquoi, ces épreuves étant prévues deux semaines plus tôt, tout avait changé à la dernière minutes. Peut être à cause de ces nouvelles perquisition qui avaient lieu depuis quelques jours, de la tension montante au sein du ministère, qui commençait enfin à envisager que Potter avait peut être raison quant au retour du seigneur des ténèbres. Il l'ignorait mais s'en moquait. Il allait enfin accéder au rang qui lui était dû, le reste n'avait aucun importance. Prenant sa baguette, il la rangea dans son sac, sans pour autant parvenir à définir le trouble qui le malmenait depuis quelques heures. Il doutait à présent de son choix, était ce le meilleur ? Il ne pouvait s'empêcher d'être irrité par toutes ces formalités. « Une simple formalité, pour tester ta fidélité au maître. » lui avait dit son père.
« Simple formalité. je t'en donnerais de la simple formalité moi ! maugréa Drago, de mauvaise humeur, en préparant ses affaires. Ils peuvent pas te donner une carte de membre, un beau stylo et un badge horrible, comme tout le monde ? Et faire signer des papiers pour rendre foi de ton engagement ? Quels crétins ! Eh ben non, ce soir, tu vas passer le test, continua t-il sur un ton faussement enjoué. Oh, rien de bien compliqué, plusieurs petites épreuves, et une pour tester ta force morale. Une simple formalité.. Tu parles. »
« Tu disais Drago ? demanda une voix derrière Drago qui le fit sursauter.
« Non. rien.. je.. je disais juste que. » balbutia t-il.
« Trêve de bavardage. Tes affaires sont prêtes ? Ce soir est un grand soir pour toi. Dépêches-toi, nous partons. »
Drago ferma son sac, prit sa baguette posée sur la table de nuit, et il aperçut une petite feuille pliée en quatre sous sa baguette. Il la prit, intrigué, et la fourra dans sa poche. Au moment de passer le seuil de la porte, il s'arrêta, se retourna, et contempla une dernière fois sa chambre. Quand il reviendrait, tout serait différent. Il referma la porte et emprunta différents escaliers et couloirs qui le menèrent à la sortie du château. En chemin, il avait croisé son professeur de potion qui, le remarquant ainsi que son père, planta son regard dans le sien et secoua la tête, lui signifiant sa désapprobation totale à ce qu'il était en train de faire. Se voyant si impuissant, il baissa les yeux et continua son chemin.
A peine sortit du château, ils avaient disparu, son père ayant transplané et lui ayant utilisé le portoloin que ce dernier lui avait apporté. Il se retrouva aussitôt au manoir, et suivit son père dans les sous-sol de la maison, dans une pièce dérobée dont il ignorait l'existence.
« Habilles-toi » lui ordonna son père, en lui tendant une robe de sorcier, différente des siennes, noire, avec un écusson représentant deux serpents entrelacés autours d'un calice d'où pleuraient des gouttes de sangs.
« Merci Père » fit Drago en prenant la robe et ôtant la sienne, il l'enfila par dessus son pantalon et sa chemise aux couleurs de sa maison.
« Comme tu avais l'air de t'en souvenir, siffla Lucius sans même prendre la peine de regarder son fils, ton initiation consiste en différentes petites épreuves, minimes, puis une dernière qui mettra à épreuve ta loyauté, ton courage et la maîtrise de tes sentiments ».
'Tout cela n'augure rien de bon.' ne put s'empêcher de penser Drago.
Ils attendirent un moment, puis dans un tourbillon le Seigneur des Ténèbres ainsi que plusieurs autres mangemorts arrivèrent, tout vêtus de noir, tous ayant une capuche qui les rendait méconnaissables. Voldemort s'approcha de Drago, qui fit un pas en avant.
« Voici donc le jeune Malefoy. Tu as l'air d'aller mieux que la dernière fois. La douleur s'atténue, avec le temps. A présent, comme tu dois le savoir, j'ai besoin d'être sûr du potentiel de mes fidèles, de leur courage et de leur loyauté envers moi, à travers différentes épreuves. Alors, et seulement alors, je te compterai les miens. »
Drago, l'espace d'un moment, se laissa aller à imaginer la réaction de son père s'il lui disais que finalement, il n'était plus aussi sûr de lui quand à son projet de « carrière ». Mais à l'image de son père, entrant probablement dans une colère noire, un frisson lui parcouru l'échine, et il se reconcentra sur Voldemort qui lui énonçait en quoi consistait son épreuve.
Apparemment, il devait aller voler un objet dans le bureau de Dumbledore, et aller voir une personne, qu'il ne connaissait pas mais comme il se mit à repenser à Hermione, sans trop savoir pourquoi, il perdit rapidement le fil de la « conversation ». Tant pis, il aviserait.
Drago était exténué. Il était minuit passé et il venait de d'accomplir la seconde tache. Les deux premières lui avaient parues un jeu d'enfant, mais la troisième et ultime épreuve s'annonçait plus difficile. Mais il avait en avait réussi deux, pourquoi échouerait il à celle ci ? Après cela, il accèderait véritablement au statut de mangemorts. Mais le désirait-il vraiment ? Etait-il sûr de son choix, de suivre la bonne voie, il l'ignorait.
Il retourna chez lui, avec ses « trophées » qu'il déposa au pied de son futur maître.
« Et maintenant ? » demanda t-il, prenant plus d'hardiesse, mais dévoilant une certaine lassitude vis-à-vis de cette cérémonie qui s'éternisait.
« Ne sois pas si impatient Drago. Tu t'e montré courageux, ambitieux et entreprenant, je sui fier de toi. Mais ça suffira pour ce soir. Comme je l'ai déjà dit à ton père, ton ultime épreuve se déroulera dans deux semaines, le temps de régler quelques affaires. Mais ne sois pas trop sûr de toi, cette épreuve sera la dernière, mais pas la moindre. Tu devras pour la réussir en appeler à toutes tes qualités, et même au delà. Tu devras prendre sur toi, maîtriser tes sentiments. très peu y parviennent, mais attention tu devras en assumer les conséquence,s quoique tu entreprennes. »
Sur ce discours, Voldemort et les autres mangemorts transplanèrent, le laissant seul avec son père qui, sans un mot, le conduisit aux portes de Poudlard, avec pour seule consigne d'être prêt deux semaines plus tard.
Les deux semaines, contrairement aux précédentes, passèrent lentement. Drago ne cessait de penser à son épreuve, cherchant en quoi elle consistait, mais élaborant les pires et moindres stratégies, il était loin de s'imaginer la nature de ce qui causerait sa perte. Sans le savoir, la marque sur son avant bras avait signé son arrêt de mort, mais il ne l'apprendrait que plus tard, à ses dépends.
Le soir convenu, son père l'attendait, pile poil à l'heure. Ils transplanèrent au lieu de rendez vous où les attendait déjà Voldemort. Une fois arrivé, il s'approcha de Drago :
« Ton ultime épreuve, avant de rejoindre mon rang, sera de me ramener le corps d'un être qui t'est précieux, un être pour qui tu serais prêt à faire n'importe quoi, y compris te lier à moi par vengeance. Mais quel est son nom déjà, je ne m'en rappelle plus. Miss. ? »
« .Granger. » siffla la voix de Lucius Malefoy, arborant un sourire narquois sur les lèvres, en voyant son fils défaillir, malgré lui.
« Granger ?. Mais pourquoi s'intéresser à cette fille ? C'est une gryffondor, une fille quelconque, une Miss-je-sais-tout qui se croit intelligente, mais elle n'a rien d'exceptionnel. Aucun don particulier, elle est inutile, inintéressante et insupportable, et vous perdriez votre temps avec elle ! » s'empressa de répondre Drago.
« Ton empressement à la défendre montre bien qu'elle ne t'est pas si indifférente que ça jeune Malefoy. déclara Voldemort en lui tournant au tour. Ne vois-tu donc pas que cette fille joue avec toi, qu'elle est en train de te changer, de t'éloigner de la voie qui est tienne. »
« Tout cela était prévu. » siffla Drago en serrant les poings.
C'est un piège visant à me trahir, à me montrer indigne de ce que je suis, tout cela pour me rendre à vos yeux Père, digne du traitement que vous prenez plaisir à m'infliger depuis mon enfance. Vous ne supportez pas que je puisse un jour vous égaler, vous dépasser, devenir l'homme digne de confiance, d'amour, d'honneur et de loyauté que vous n'êtes pas et que vous ne serez jamais ! »
« Suffit ! » siffla Lucius en le giflant si fort que Drago sentit sa joue brûlante engourdie pendant plusieurs secondes.
« Ne me dîtes pas ce que je dois faire. » le défia Drago en soutenant son regard.
Puis, en se tournant vers Voldemort, il ajouta :
« Je saurai me montrer digne de vos rangs, soyez en sûr Maître. »
Puis, sans attendre le moindre mot, il fit demi tour faisant claquer sa cape contre sa jambe, et sortit.
Il utilisa un portoloin similaire à celui qu'il avait déjà prit quelques heures plus tôt, et atterrit aux portes du château, l'esprit bouillonnant, de rage, d'incompréhension, de peur. En pénétrant dans l'enceinte du château, il mit instinctivement sa main dans sa poche, serrant sa baguette. Il découvrit le bout de papier qu'il avait prit avant de partir, et sans s'arrêter pour autant, le déplia et le lu :
« Ne fais pas de bêtises, ne prends aucune décision que tu auras à regretter.
Quoique tu décides, quoique tu fasses, je serai toujours là . Je tiens à toi quoique tu penses. »Il déchira le papier et en jeta les morceaux au vent. Sans faire attention aux regards inquisiteurs qui se posaient sur lui en chemin, il se faufila derrière le tableau, entra dans sa chambre et se jeta sur son lit. Il devait agir, rapidement, il avait donné sa parole.
***
« Harry, est ce que tu peux passer récupérer mon livre de métamorphose dans ma chambre avant d'aller manger ? lui demanda Hermione alors qu'elle rangeait son sac.
S'il te plait, je dois aller à la bibliothèque avant d'aller en cours, et si je dois repasser par ma chambre, je vais arriver en retard. »
« Si tu veux, mais tu sais très bien que n'étant pas préfet, je n'ai pas le droit d'entrer dans ta chambre. »
« Je le sais, mais on peut faire une exception. Et en plus, je n'ai pas vu Malefoy depuis hier soir, et il n'est pas rentré dormir. Et ce matin, quand je me suis levée, il était déjà parti, donc il ne te dérangera pas. »
« Malefoy ? T'en es déjà au point de ne plus l'appeler Drago ? ».
« Alors c'est entendu ! » décréta Hermione sans répondre à sa question, avant de prendre son sac et de filer.
Harry referma son livre, le rangea dans ton sac et se dirigea vers la chambre d'Hermione. Il avait quelques minutes devant lui avant le repas, il allait même pouvoir passer chercher Ron dans leur salle commune. Arrivé devant le tableau, il énonça le mot de passe qu'Hermione lui avait donné, et entra. Il fit rapidement le tour de la pièce à la recherche du livre, le trouva et s'apprêta à partir quand il remarqua que la porte qui donnait accès direct à la chambre de Drago était ouverte. Il hésita quelques secondes. Après tout, que risquait-il ?
Il fit demi-tour et se faufila derrière la porte. La chambre était très belle, aux couleurs des Sepentards, mais finalement elle ressemblait à celle d'Hermione, et à celle des autres élèves. En repartant, son regard se posa sur le bureau de Drago. Une lettre y était posé, et il s'approcha. Il jeta un regard vers la porte, pour vérifier que personne n'entrait, et il prit la lettre, qu'il survola rapidement. Son regard se figea à l'évocation de certains mots, comme « mangemort », « épreuve », « initiation », « fierté ». Quelque chose s'annonçait, et cette lettre n'augurait rien de bon. Drago était en train de faire une bêtise, à moins que ce ne soit déjà trop tard s'il se fiait à son absence. Il ne savait pas pourquoi, mais quelque chose le poussait à aider Drago. Il devait trouver Hermione, et rapidement..
***
De son côté, Hermione se dirigeait lentement vers la bibliothèque. Elle voulait travailler un peu sur son devoir de potion et devait réviser son arithmancie.
« Hermione ! Hermione ! » haleta Harry en lui courant après.
« Harry ? Mais qu'est ce que tu fais là ? Je te croyais en train de déjeuner ! »
« Je sais, mais je suis passé chercher ton livre, comme tu me l'as demandé, et la porte de la chambre de Drago était ouverte. Et j'ai. j'ai pas pu m'empêcher d'entrer ! Je sais, je sais, j'aurais pas dû, mais sur son bureau, il y avait une lettre. »
« Une lettre. Et alors ? qu'est ce qu'elle disait cette lettre ? Parce que je suppose que tu l'as lue, non ? »
« Euh. oui, c'est vrai, je l'ai lu, mais. C'est pas l'important ! Si je suis venu te trouver, c'est pour te dire que Drago va faire une bêtise. C'est même déjà peut être trop tard, mais tu dois lui parler, le faire changer d'avis, et. »
« Ca ne m'intéresse pas ! Qu'il se débrouille, je ne veux plus le voir ! » déclara t-elle en partant, coupant court à la conversation.
Elle repartit vers la bibliothèque. Elle avançait, tête baissée, quand soudain, au détour d'un couloir, elle sentit qu'on l'attirait en arrière et qu'on lui plaquait une main sur sa bouche, l'empêchant de parler. Elle se débattit et échappa à l'emprise de son « agresseur », et tourna légèrement la tête.
« Drago ? » s'écria t-elle, en le reconnaissant.
