Chapitre 12 : L'inconscient est cette chose qui fait que les gens bien s'auto-sanctionnent.

-Papa ? répéta Lilia. C'est... c'est bien toi, n'est ce pas ? Pour tout réponse, l'homme posa un regard ému sur sa fille. A la suite de cela, il se tourna vers Harry. Le jeune homme s'était reculé. Il regardait l'adulte. Sa mémoire s'était a nouveau remplie, d'un coup, sans qu'il ne s'y attende. Tout lui était revenu en voyant le visage de cet homme. Absolument tous ses souvenirs, depuis le rayon de lumière verte qui avait tué ses parents, jusqu'au jour funeste où il avait conduit cette personne a la mort. C'est pour cela qu'il restait en arrière, ne se donnant pas le droit de lui faire la fête qu'il méritait, se privant inconsciemment de son rêve le plus cher, de son désir le plus profond. Le père embrassa sa fille, et se tourna vers son filleul : -Harry... dit il. Tu m'as beaucoup manqué. Mais Harry ne bougeait pas. Il avait étreint son parrain une fois, mais depuis qu'il avait réalisé qu'il était le fautif de tout cela, il ne s'accordait plus le droit de l'approcher. -Harry, tu te souviens de moi quand même ? tu ne m'as pas déjà oublié ? -il a perdu la mémoire. expliqua Lilia Mais harry secoua la tête en signe de négation, sans lâcher son parrain des yeux. -Alors tu nous a menti ? demanda Lilia Harry secoua a nouveau la tête.

Il y eut un moment de silence, et Sirius, dépité par cet accueil, dit d'une voix terne : -venez les jeunes, allons voir Dumbledore. -A cette heure ci ? s'étonna la jeune fille -A cette heure ci. Répondit Sirius. Harry, que tu le veuilles ou non, tu viens avec nous.

Harry ne répondit rien et emboita le pas de la famille Black. Pendant tout le trajet (qui ne fut guère long) il se retint de sauter dans les bras de son parrain. Il en mourrait d'envie, mais il ne devait pas. Il n'avait pas le droit. Il ne le méritait pas, en aucun cas.

Une fois devant la Gargouille, les trois sorciers eurent la surprise de constater que le passage était ouvert. -C'est étrange. Commenta Sirius. J'espère qu'il n'y a pas de grabuge là- haut, je n'ai même pas ma baguette... Et je ne tiens vraiment pas a retourner d'où je viens... A ces mots, Harry prit un air encore plus dépité, et Lilia se serra un peu plus contre son père.

Une fois au sommet de l'escalier, Sirius frappa à la porte. Un instant après, ce fut un professeur Dumbledore habillé normalement (c'est-à-dire comme au dîner quelques heures plus tôt) et qui plus est parfaitement réveillé, qui vint leur ouvrir. -Bonsoir Sirius, je t'attendait.

Un air d'incrédulité apparut sur les visages de Lilia et Harry, alors que Sirius affichait une expression entre l'amusement et l'étonnement. -Entrez, les enfants, entrez !! installez vous. Le professeur Dumbledore paraissait joyeux et impatient de parler avec ses élèves. Harry, Lilia et Sirius s'installèrent dans les trois fauteuils qui faisaient face au bureau de Dumbledore. Celui passa de l'autre côté du bureau, s'assit, et les pria de prendre du thé et des gateaux s'ils en avaient envie. Sirius ne se fit pas dire deux fois, Lilia se servit, et Harry ne prit que du Thé, juste pour ne pas attirer l'attention sur lui, et avoir quelque chose a faire. Il ne voulait pas être ici. Il ne voulait pas entendre combien Sirius avait été chanceux, ni combien d'effort cela avait du lui coûter. D'ailleurs il ne voulait même plus être le filleul de Sirius. -ce n'est pas que tu veux pas, dit hermione, je sais que tu le veux, je le sens... Tu ne te l'autorises pas, Harry. Pourtant c'est ton droit le plus légitime. C'est ton Parrain. Tu as parfaitement le droit d'en profiter. -Je l'ai tué, Hermione. -Non. Tu Sais Qui l'a tué. Tu étais là par accident. -Non, c'est de ma faute, tu le sais. Et lui il revient... il voudrait que je lui saute dans les bras et que... -C'est normal, non ? -je ne le mérite pas. -Harry James Potter, tu n'es qu'un petit imbécile qui se complique la vie ! A ces mots, Harry rougit. Cela dut se voir de l'extérieur, car Dumbledore fit une remarque : -un problème Harry ? Il secoua la tête pour dire non. -bien. Alors Sirius, que c'est il passé ? -C'est ce que j'aimerais savoir. J'ai lutté pour revenir, je me suis sentie appelé. Plusieurs fois, j'ai faillit réussir à passer la barrière. La première fois, devait être cet été. Et la dernière... le soir d'Halloween. A l'entente du mot « Halloween » Dumbledore jeta un regard en biais à Harry qui s'enfonça encore plus profondément dans son fauteuil. Sirius ne fit pas attention à ce détail et continua : -La limite entre le monde des vivants et celui des morts est très fine. C'est pour cela que j'ai pu garder contact avec Harry. Mais elle est très difficile à passer, et très douloureuse aussi. Il faut que le désir vienne des deux côtés. Que le mort et le vivant veuillent se retrouver. Et que le vivant fasse tout son possible pour ramener le mort. Je me suis senti attiré vers ce monde dès ma mort, alors j'ai fait tout ce que j'ai pu pour y retourner. Harry a étonnement réussi a passer la barrière alors qu'il n'aurait pas du le faire avant sa mort. Cela a renforcé ma détermination. Et puis j'ai senti un choc dans mon corps. Lorsqu'on meurt, seul l'esprit part, le corps reste ici pour qu'on l'enterre. Normalement, on ne se rend pas compte de ce que les vivants font de notre dépouille. Mais l'autre jour, j'ai senti un choc. Violent. Comme le jour où Il m'a tué. Au départ, ça a eut le même effet, je me sentais partir. Et ensuite... j'ai senti mon corps reprendre vie. Ca n'aurait jamais du arriver. L'ingrédient final à mon retour était la volonté de fer de la personne qui avait demandé mon retour. Or il a lâché. J'ai perdu pied l'espace d'un instant. Mais je me suis accroché. J'ai fait tout ce que j'ai pu. J'ai défié les lois de Seigneur des Ombres. -Qui est le Seigneur des Ombres ? interrogea Dumbledore, avide d'apprendre quelque chose de nouveau. -C'est l'Esprit qui garde le Royaume des Morts. Il s'appelle Shadowman. Il a été rejeté par sa famille après son décès, et empêche systématiquement les gens de revenir. Mais il n'a pas pu m'en empêcher. On a longuement discuté, et le ton est monté. Il m'a dit qu'il ferait de son mieux pour qu'on m'oublie. Je ne sais pas si ça a marché, mais après notre discussion, je n'avais plus aucune emprise sur le monde des vivants. J'étais juste... juste... mort. Il n'y avait rien à faire. Et puis, je ne sais pas. Je me suis rendu compte qu'il y avait d'autres personnes qui me voulaient sur Terre. Alors j'ai forcé. J'ai fait voyagé mon esprit a travers le temps, comme les Shaman. Et j'ai trouvé l'entrée, le lieu... Et j'ai réussi à tisser un lien avec le monde des vivants en y laissant une trace, un mot. Et ce soir... Je me suis matérialisé grâce a mon esprit borné.

A la fin du récit, Dumbledore était époustouflé. Sirius avait réussi a s'échapper d'une prison encore mieux gardée qu'Azkaban. C'était incroyable. Il réfléchit un instant à ce qu'avait dit Sirius au sujet du Seigneur des Ombres. Il avait tenté de faire de son mieux pour le faire oublié... Oublier... l'oubli : l'absence de mémoire.

-Harry ? L'interpellé sursauta. -Oui professeur ? -Comment va ta mémoire ? -Je... je... tout est revenu tout à l'heure. -Et ben tiens, c'était que du cinéma ! murmura Lilia. Sirius lui jeta un regard noir, mais sa bouche dessinait un sourire en coin. -Tout est revenu ? Qu'est ce que tu veux dire ? -Quand j'ai vu Si... quand j'ai vu Si...quand je l'ai vu, tous mes souvenirs me sont revenus, comme s'il avait été le remède a mon amnésie. -Je vois... Harry, dis moi une chose, que s'est il passé le jour d'Halloween. -Je ne sais plus très bien... j'ai été pris d'une sorte de crise de folie, et toutes les photos se sont mises a tournées. -les photos ? -C'était tout ce qu'il me restait de Sir... de lui. Et... leur vue était un supplice. Je ne sais pas ce qu'il passé... elles sont devenues folles... Et puis... elles m'ont assomées... -Assomées ? - Oui, c'est ça. Elle tournoyait autour de moi, et tout à coup elle se sont resserrées et m'ont frappées a la tête. -Et ensuite on t'a retrouvé et tu étais amnésique. -Oui, ça doit être ça. -Sirius ? Crois tu que ce soit Shadowman qui ait fait ça ? -Surement. Ca ne m'étonnerais pas de lui. Dans le monde des morts, son pouvoir rivalise avec ceux du Créateur. -Le Créateur ? s'étonna Lilia qui n'avait pas encore prit ouvertement la parole. -Le Créateur. C'est l'esprit qui est a l'origine de la Magie en ce monde. -Un peu comme le Dieu des moldus ? demanda Harry. - C'est le même. Dieu, Alla ou encore le Créateur sont des noms donnés a l'esprit qui créa le monde. Il a trouvé cette planète et lui a donné la vie. Il a apporté la Magie pour aider les gens. Mais certains ont mal tournés, ils étaient les premiers Mages Noirs. Alors, pour remédier a cela, le Créateur a inventé la mort, et il l'a expérimenté sur la puissance la plus maléfique du moment. Un homme qui se disait être plus puissant que le Créateur lui-même. Il a été anéanti par celui qui l'avait créé, et condamné a régné, - puisqu'il ne rêvait que de puissance – sur le Royaume des Morts. On raconte qu'il y vit toujours en attendant que vienne l'enfant de la prophétie.

Un silence tomba sur la pièce, chacun repensant a ce que venait dire Dumbledore sur l'origine du monde. Soudain, Harry qui avait été prit d'un grand intérêt sur cette histoire de création et de prophétie, posa une question a Dumbledore : -Professeur, c'est quoi cette prophétie ? -Je suis ravit que tu t'y intéresses. -pourquoi ? -Tu comprendras en temps voulu. Mais cela ne m'empêche pas de te l'expliquer. La légende raconte que Shadowman et le Créateur ne purent s'empêcher de se faire la guerre. Chacun d'entre eux avait des héritiers spirituels. C'était les personnes les plus puissantes du siècle. L'un du coté du bien et l'autre du côté du mal, pour faire un équilibre parfait. Selon la légende, le tout dernier héritier du Créateur aura pour mission de détruire à jamais le clan du Seigneur des Ombres. A bien des reprises, les héritiers du Créateur ont faillit mettre fin au carnage, mais Shadowman était bien plus malin, il avait fait une liste d'héritier a l'avance, a tel point que pendant onze ans, le monde fut dévasté par le dernier héritier de Shadowman. Jusqu'à ce que l'enfant de la prophétie entre en scène. Mais il était arrivé trop tôt, il n'avait pas de pouvoir suffisamment forts. Du coup, le dernier héritier fut réduit à l'état de spectre, et l'enfant survécu jusqu'au retour de l'héritier maléfique. -Il est mort cet enfant ? demanda Harry -Ne m'interromps pas Harry s'il te plait. Pour en venir à la prophétie, elle raconte que par trois fois le Créateur faillira dans son entreprise, pour apporter des adjuvants d'une grande force à l'enfant du Destin. Par trois fois, le Créateur a donné la vie. La première fois fut a un couple, la seconde a un homme et la troisième a une jeune fille de la génération d'en dessous. A ces quatre personnes il a donné la vie pour la reprendre ensuite. Chacun au travers d'épreuves différentes a pour destinée de revenir au moment de la bataille finale pour aider l'enfant du Destin. La prophétie raconte également qu'il sera le seul vivant à pénétrer dans le royaume des morts pour détruire la source du mal sur la terre. Elle raconte aussi qu'une fois la tâche accomplie, le Créateur... non. Je m'arrête la. Je ne pense pas que la destinée du monde doive être totalement révélée... -Professeur demanda Harry. Qui est cet enfant ? -Cela ne te sembles pas évident ? -Je ne suis pas sûr d'avoir tout saisi... -Réfléchis Harry. Cherche d'abord l'héritier du mal. Qui est la personne la plus maléfique en ce moment ? -Lord Voldemort. -Et qui est son ennemi juré ? -Vous. -Non. Il s'agit d'un enfant Harry. Un enfant qui aurait vu mourir et revivre un couple, un homme, et une jeune fille. Harry eut l'air perplexe pendant quelques temps, puis il regarda Dumbledore droit dans les yeux : -Voldemort est mon ennemi juré depuis ma plus tendre enfance... Il a tué mes parents qui sont revenus. Il a tué mon parrain qui est revenu, et il a tué Hermione qui n'est pas revenue. Est-ce qu'Hermione va revenir ? -Cela me parait évident si tu parviens a élucier l'énigme qui lui permettrai de revenir. -L'énigme ? laquelle ? -Ma chère Lilia, te souviens tu de la conversation que tu as eu avec Harry au sujet du Patronus de Mlle Granger ? Lilia hocha la tête, et regarda Harry pour voir s'il s'en souvenait lui aussi. -La loutre... le symbole de la résurrection... murmurra Harry. -En effet, ce n'est qu'un symbole. Il faut trouver la clé pour que cela se réalise. -Qu'est ce que vous voulez dire ? -Tu le trouveras tout seul Harry. Parce que lorsque la troisième personne reviendra, l'heure de la bataille finale approchera. Prends ton temps. -Donc je suis l'héritier du Créateur ? -Il semblerai que oui. -Et je vais devoir défier Voldemort pour ramener la paix ? -Non. Tu vas devoir défier Shadowman et l'anéantir, ce qui mènera dans le même temps a la disparition du mal sur Terre. Harry acquiesça. Cela faisait beaucoup de nouvelles pour la même soirée. La prophétie, le prochain retour d'Hermione, le retour de Sirius... -Enfin, pour revenir au présent, il va falloir que je te trouve une pièce pour vivre Sirius. Je ne peux pas me permettre de te laisser déambulé dans toute l'école comme lorsque tu étais prof... J'ai raconté a tout le monde que tu étais redevenu Auror... enfin, jusqu'à ce que Skeeter dise a tout le monde que tu avais mystérieusement disparu... Je pense qu'on pourrait transformer la pièce ou reposait ton corps en appartement... Et pour vous les enfants, ne révélez a personne que Sirius est revenu. Reprenez une vie normale. Une vie d'adolescent joyeux. Mais préparez vous. Surtout toi Harry. Tu as besoin d'apprendre la Magie Elémentaire pour ton affrontement avec Shadowman. -La Magie Elémentaire ? -C'est la Magie la plus pure. Celle qui te permettra de vaincre. La Magie brute. Celle qui s'utilise sans baguette, celle qui coule a l'intérieur de toi. Celle qui fait ta puissance. D'accord ? -Oui. -Bien, alors maintenant retournez a vos dortoir, j'ai besoin de parler a Sirius. C'est lui qui te donnera les cours de Magie Elémentaire, Harry. Tous les soirs où tu n'as pas d'entraînement, d'accord ? -Oui. -Parfait. Alors retournez au dortoir, et cachez vous sous la cape, il ne faudrait pas que Rusard vous attrape étant donné qu'il ne sera pas mit au courant du retour de Sirius. Les enfants acquièscèrent, et saluèrent Dumbledore. Lilia embrassa son père, et Harry, après avoir longtemps hésité, pesé ses remords, et décidé de ne plus agir comme un imbécile, sauta dans les bras de son parrain.

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Alors que Harry s'apprêtai a remonter au dortoir, Lilia l'interpella : -Harry ! -Oui ? -Je voulais... je voulais m'excuser. J'ai très mal agi ces derniers temps. Je ne t'ai pas fait confience, je t'ai négligé, je... -Ne t'en fais pas, toi comme moi on ne l'a pas fait exprès... -non, mais j'aurais du penser que tu souffrais et que... -et moi j'aurais du penser que toi aussi tu souffrais. Cette discussion ne rime a rien... -alors on est de nouveau amis ? -On est de nouveau amis. Lilia sourit, et Harry de même. Une intense chaleur les envahissait, la même sorte de sentiment de bonheur procurée par le retour d'un être aimé. -Bonne nuit. Murmura Lilia en posant un rapide baiser sur la joue d'Harry. -Bonne nuit. Harry recommença à monter les marches, mais Lilia le rappela : -Harry ! -Oui ? -Tu ne sors pas avec Cho ! Elle t'a embobiné. -Merci... Je l'avais oublié celle là ! -Tu crois qu'on pourrait lui faire une petite blague ? Je ne l'ai jamais réellement appréciée. -Sans problème. On en parle demain ? -Ok. L'heure de la vengeance a sonné... plaisanta Lilia.

FIN DU CHAPITRE 12. *******************************************************