Entre Lune et Étoile
Version EPUB 2020
17- Le Rat et le Serpent
Quand Harry se réveilla, il ne se rappela d'abord plus où il était. Il n'était pas dans sa chambre à Poudlard. Ça, c'était sûr. Ni dans la chambre orange de Ron au Terrier. Non, les murs étaient blancs et sans décoration. Un bruit bizarre et régulier montait par la fenêtre, comme… comme des voitures qui passent ! Le voyage de la veille lui revint brusquement en mémoire : ils étaient à Londres, chez les Moldus, avec Ron ! Comme un écho à ses souvenirs, il entendit son ami ronfler à côté de lui dans le grand lit qu'ils partageaient – Remus leur avait laissé sa chambre, s'installant sur le canapé. "À condition que vous dormiez vraiment, hein ! Pas de bavardages toute la nuit ! D'accord ?"
Le sourire aux lèvres, Harry se leva sans réveiller son ami et passa doucement dans le salon. Personne. Une note griffonnée de la main de son père indiquait :
"Parti faire quelques courses pour le petit-déjeuner.
Regardez les dessins animés si vous ne savez pas quoi faire !"
Harry sourit de nouveau. Il aimait bien regarder la télévision quand il venait ici. D'abord, parce que les histoires des dessins animés lui semblaient le prolongement de ses rêves – les contes moldus pour les enfants, les années de sorcellerie passant, lui semblaient de moins en moins réalistes. Mais surtout, il se rappelait encore combien son cousin l'empêchait de choisir les programmes et il aimait par-dessus tout tenir la télécommande dans sa main. Il la prêterait à Ron, se promit-il. Ron allait adorer ! Il décida dans l'instant que son ami avait assez dormi et retourna beaucoup moins discrètement dans la chambre.
Quand il poussa la porte, il distingua une forme qui s'enfonçait à toute vitesse sous les couvertures. Un animal. Un rat. Croûtard. Charlie avait donné à Ron son vieux rat, maintenant qu'il avait reçu un hibou en guise de récompense pour son "meilleur bulletin depuis son entrée à Poudlard" de l'avis de son père. Ça s'était passé à peine quelques jours avant que Harry n'arrive au Terrier. Ron en était très fier et le trimballait partout. Pourtant, l'animal n'avait rien de très excitant, selon Harry. Il semblait surtout dormir. Son poil n'était pas très brillant. Il lui manquait même un doigt à une patte !
Harry grimaça. Il ne savait pas trop si Remus classerait Croûtard avec les livres de Quidditch et les dragées de Bertie Crochue. A priori, Croûtard n'avait rien de vraiment magique, mais était-ce pour autant un rat moldu ? Harry ne connaissait aucun Moldu qui avait un rat comme animal de compagnie. Non, mieux valait cacher l'animal, jugea l'enfant, pas la peine de contrarier Papa dès le premier jour ! Fort de cette décision, il secoua Ron par l'épaule.
"Hum, Maman, j'arrive", grommela le rouquin sans ouvrir les yeux. Amusé, Harry entreprit de le chatouiller jusqu'à ce qu'il se réveille.
"Harry ! Arrête ! Tu as gagné ! Je me rends !"
"Il serait temps, Ron ! On est à Londres ! On est chez les Moldus ! Et toi, tu dors !", s'exclama Harry, faussement fâché.
Ron secoua la tête pour chasser le sommeil qui l'assaillait encore.
"Hum. T'as raison. Alors, on fait quoi ?"
"Tu veux regarder la télé ? Papa est sorti…"
"Regarder ? Je croyais qu'on parlait dedans !"
"Tu dois confondre avec le téléphone, Ron ! On parle dans le téléphone, mais on regarde la télévision !", précisa doctement Harry.
"Ah…"
"Bon alors, tu viens ?"
Les garçons s'installèrent en pyjama sur le petit canapé convertible du salon. Harry, l'air important, alluma l'engin et sélectionna avec la télécommande un programme de dessins animés. Ron fut tout de suite captivé.
"Tu m'avais dit que les images des Moldus ne bougeaient pas ?"
"Les images et les photos, ça c'est un film… ça bouge", expliqua Harry, réalisant pour la première fois qu'il n'aurait su mieux dire.
"Ah…"
Ils suivirent une bataille de chevaliers japonais en silence. Une publicité vantant les mérites de nouvelles croquettes pour chats rappela ensuite à Harry ce qu'il avait vu ce matin en entrant dans leur chambre :
"Tu sais, Ron, je ne crois pas que Papa aurait voulu que tu emmènes Croûtard."
"Pourquoi ?"
"Les Moldus n'aiment pas les rats. Ils en ont peur, je crois."
"Peur ? Mais Croûtard ne ferait pas de mal à une mouche !"
"Hum. Vaudrait mieux que tu le caches quand même..."
"Comme tu veux", accepta Ron avec philosophie, les yeux rivés sur la télévision. Il tourna quand même la tête pour expliquer : "Encore que ça va être difficile : c'est tout petit ici… et puis, faut qu'il mange !"
"Essaie, tu veux bien ?", insista Harry sans oser formuler sa crainte : que le séjour de Ron avec eux se passe mal et qu'il n'y ait jamais d'autres occasions.
"D'accord", accepta Ron en haussant les épaules, de nouveau captivé par les images.
Harry laissa ensuite Ron changer de chaînes, modifier les contrastes, les couleurs et le son. Bientôt l'écran projeta l'image surréaliste de publicités saturées de rouge et hurlant leur slogan. Ron était ravi :
"Mon père va adorer quand je vais lui raconter !"
Quand Remus rentra, sur ces entrefaites, il n'avait pas l'air aussi positivement impressionné par les nouveaux réglages de son poste de télévision.
"Mais c'est vous tout ce raffut ! Vous voulez que tout l'immeuble vienne se plaindre ?", gronda-t-il en s'emparant de la télécommande pour couper le son. "On vous entend à deux étages d'ici !"
"Oh, pardon, Papa !", commença Harry, sincèrement désolé – lui qui avait tant envie que ça se passe bien et que son père réinvite Ron pour d'autres vacances !
"Pardon, Remus", ajouta Ron, les oreilles écarlates. Il était un peu mal à l'aise face à cet adulte qui était à la fois le père bienveillant de son meilleur ami et le professeur redouté et admiré de ses frères. Même s'il le connaissait maintenant depuis longtemps, il n'était pas encore arrivé à le considérer comme de la famille – alors que Harry tenait Molly et Arthur pour des oncles et tantes proches et amicaux. Et puis, Molly avait été très claire : "Que Remus ne vienne pas se plaindre de toi, Ronald Weasley, hein ?"
"Hum… éteignez-moi ça ! On va déjeuner et décider de ce que nous allons faire de cette première journée", commenta plus calmement Remus qui avait décidé de ne pas se fâcher davantage.
En avalant des céréales, que Ron jugea curieuses mais bonnes, ils décidèrent de commencer par se promener dans les rues pour que le jeune sorcier puisse voir de près toutes ces merveilles qu'il avait entraperçues la veille au soir. Remus les emmena dans le quartier commerçant de Picadilly Circus. Là, il leur acheta de nouveaux vêtements et des jeux vidéo. "Pour parfaire votre déguisement", leur expliqua-t-il.
De fait, en sortant de la boutique, ils ressemblaient à tous les préadolescents qu'ils croisaient. Ron était ravi de ce déguisement tout neuf. Il passa des heures à ouvrir et fermer toutes les poches de son nouveau pantalon et à essayer de comprendre comment les autres enfants pouvaient marcher en jouant avec leur game-boy. Remus les laissa déambuler à leur guise, s'amusant des surprises de Ron comme de l'air sérieux que prenait Harry pour lui expliquer les façons de faire des Moldus. Parfois les explications d'Harry étaient un peu fausses, mais Remus ne prenait pas la peine de le corriger. Quelle importance !
Il se rappelait ses premiers pas dans Londres sous la houlette de Lily. Elle avait pris le même soin sérieux de lui expliquer tout ce qu'il voyait : "Comme tu m'as expliqué tant de choses quand je suis arrivée à Poudlard", avait-elle commenté quand il l'en avait remercié. Remus sourit. Regarde ton fils, Lily ? N'est-il pas magnifique ? à l'aise à Poudlard et à Londres ! Tu aurais voulu ça, j'en suis sûr !
Quand ils furent fatigués de marcher, ils entrèrent dans un fast-food, où Ron s'enthousiasma de tout ce qu'il goûtait, pour le plus grand plaisir d'Harry. Parmi les reliefs du plateau, ils découvrirent une publicité pour un parc zoologique. "Venez au Reptilium ! Le plus grand vivarium au monde !", annonçait fièrement le texte. Ron et Harry s'excitèrent sur les images de crocodiles et autres serpents présentés sur le papier. Remus empocha le tract. Ça pouvait être une idée pour un des jours suivants.
Mais les jours d'après furent tout aussi remplis. Ils visitèrent les monuments et les parcs de Londres, firent un tour de bateau sur la Tamise et parcoururent les galeries du British Museum. Ils rentraient le soir, épuisés, et Remus pouvait tranquillement travailler après avoir couché les jeunes garçons. Il se félicitait quotidiennement de son choix de vacances. Harry était rayonnant !
De leur côté, les garçons n'avaient jusque-là pas eu de mal à cacher Croûtard. Ils lui gardaient des morceaux de pain, de fromage, des gâteaux et le nourrissaient le soir dans leur chambre. À la grande surprise de Ron, le rat ne se jetait pas dessus.
"Et Maman qui râle tout le temps qu'il mange trop !"
Croûtard ne semblait pas non plus chercher à s'aventurer dans le reste de l'appartement – et, a priori, même pendant leur absence. Il semblait même particulièrement méfiant, ne sortant des couvertures qu'après plusieurs appels de son petit maître. Harry avait même cru remarquer qu'il ne sortait jamais quand Remus était là – même quand il entrait à l'improviste dans la chambre.
"Penses-tu !", avait rétorqué Ron. "Ah moins qu'il ne sente qu'il ne l'aimerait pas… Je pense que c'est parce que la maison est moldue ! Ça doit lui sembler bizarre !"
Mais ce matin là, le sixième jour, son ami opta pour une autre théorie :
"Tu sais Harry. Je crois qu'il s'ennuie. À la maison, il peut sortir dans le jardin, prendre l'air frais… Ici, il est coincé dans cette chambre… Aujourd'hui, je vais l'emmener ! Ça lui fera du bien !"
Harry grimaça. Il restait convaincu que des Moldus auraient peur d'un rat et que Remus ne serait pas content. Mais il ne voulait pas non plus faire de peine à son ami.
"Comment veux-tu faire ?"
"Je vais le cacher dans la plus grande poche de mon nouveau bermuda – il est tellement large… Je suis sûr que ton père ne verra rien", ajouta-t-il pour prévenir les inquiétudes de son ami.
"Faut que personne le voie ! Pas seulement mon père, Ron !"
"T'inquiètes pas comme ça ! Tout va bien aller !", assura le rouquin en caressant le rat.
"J'espère", soupira Harry, vaguement inquiet.
Remus les appela à ce moment-là :
"Bon, les garçons, j'ai téléphoné à ce vivarium, et ça a l'air vraiment bien… ça nous changera des magasins et des musées ! Si ça vous dit toujours de voir de vrais crocodiles et des anacondas ?"
"Super !", hurlèrent en cœur les deux amis.
Ron était trop excité pour sentir les bonds d'inquiétude de son rat au fond de sa poche.
Le trajet en train mobilisa suffisamment la curiosité de Ron et Harry pour que Remus n'ait aucun regret de son choix. Il dut expliquer aux deux enfants comment fonctionnait une locomotive électrique et pourquoi les Moldus, "les gens", prenaient chaque jour le train pour aller travailler. Ils sortirent de la petite gare de banlieue pour sauter dans un bus. La foule étant peu dense, ils eurent rapidement des billets et furent dans le parc.
Le prospectus n'avait pas menti. Les reptiles étaient partout. De toutes les tailles. De toutes les couleurs. De toutes formes. De tous pays. Ron et Harry avançaient bouche bée – pareils à leurs camarades moldus, pour une fois, pensa Remus non sans un petit sourire – devant la profusion d'animaux venimeux ou non, à pattes ou non, qui s'offraient derrière d'épaisses vitres blindées à leur curiosité.
Remus devait reconnaître que malgré ses études poussées dans les créatures dites du mal, il n'avait jamais vu autant de serpents différents. Tous les trois s'égayaient dans les salles, s'interpellant pour montrer les spécimens les plus étranges ou les plus remarquables. Ron appela Harry : l'anaconda qu'il avait devant les yeux mesurait plusieurs mètres. Il semblait profondément endormi sur une branche morte cimentée dans son petit enclos personnel.
"Regarde comme il est grand, Harry !"
"Regarde plutôt comme il a l'air malheureux !", répondit son ami en s'approchant.
Depuis qu'ils étaient entrés dans le parc, Harry s'était senti chaque minute plus mal, sans trop savoir pourquoi. Une angoisse sourde et inconnue l'étreignait. Elle semblait suinter des cages de verre qu'il contemplait.
"Pourquoi malheureux ?", interrogea Ron un peu rageusement. Ce qu'il prenait comme un désintérêt croissant d'Harry le touchait comme une insulte. D'habitude, ils aimaient les mêmes choses !
"Tu aimerais, toi, être dans une cage, avec des imbéciles qui viendraient dire "regarde comme il est roux" ?", répondit Harry un peu agressivement, après un silence. Ron lui lança un regard noir. "Pardon", maugréa son ami, "je crois que je préfère encore le British Museum finalement !"
Ron choisit d'ignorer la mauvaise humeur d'Harry. Les yeux rêveurs, il contempla longtemps l'anaconda. Puis d'un geste vif, il ouvrit la poche zippée de son bermuda, sortit le rat terrifié qui s'y terrait et le cacha contre sa poitrine.
"Arrête !", souffla alors Harry instantanément persuadé qu'ils allaient au-devant de la catastrophe.
"Arrête toi-même !", répliqua Ron. "Regarde, Croûtard, cette horrible bestiole mange des dizaines de tes congénères moldus chaque jour ! Que voudrais-tu lui dire ?"
Mais le rat ne disait rien. Il battait des pattes dans le vide, frénétiquement. Harry soupira : Ron ne savait vraiment pas s'arrêter. Comme ses frères, pensa-t-il encore un peu injustement. Mais l'anaconda ouvrit alors ses yeux en amandes et les évènements s'enchaînèrent dès lors trop vite pour que Harry ait encore un seul instant l'ambition de les contrôler.
"Ce rat n'est pas un rat", entendit-il clairement sans comprendre qui avait parlé. "Ce rat n'est l'ami d'aucune chose vivante. Ce rat est un monstre et TU dois le tuer !"
Harry tourna la tête dans toutes les directions sans trouver d'où venait la voix. Les visiteurs semblaient tous plongés dans leur contemplation. Les employés vaquaient à leurs tâches sans les regarder.
"Ron, tu as entendu ?"
Mais son ami continuait son discours sur les mœurs des anacondas au profit de Croûtard, comme si de rien n'était. Harry aurait pu croire avoir rêvé. Mais Croûtard lui aussi sembla l'avoir entendue, car il choisit cet instant pour mordre Ron jusqu'au sang et sauter dans le vide. Sa course frénétique dans les salles surchauffées du vivarium pouvait être suivie aux cris des moldus :
"Un rat ! Un rat !"
Ron s'était laissé glissé sur le sol et tenait sa main blessée d'un air hébété. En une seconde des mères moldues et le garde de la salle furent sur eux : "Pauvre petit !" "Il a été mordu par le rat !" "Il doit être enragé !" "Où sont ses parents ?" "Tu es avec lui ?"
L'instant d'après, Remus, livide, se penchait sur Ron. "Quel rat ?", interrogeait-il sans obtenir de réponse. Le garde se répandait en excuses foireuses et générales. Les visiteurs attroupés racontaient dans la plus grande cacophonie qu'ils n'avaient rien vu. Sous le regard insistant et inquiet de son père, Harry murmura : "Croûtard… SON rat."
Les murmures et les commentaires repartirent de plus belle. D'autres gardes et un directeur arrivèrent sur ces entrefaites. Ils rassurèrent la foule et entraînèrent Remus, Harry et Ron à l'écart. Ron pleurait maintenant. Il voulait retrouver son rat.
"Charlie va m'en vouloir ! Tu avais raison Harry : il a eu trop peur ici", hoquetait-il.
Harry ne savait pas quoi lui répondre. La voix entendue résonnait encore dans sa tête. "Ce rat n'est pas un rat". Mais d'où vient cette voix ? Pourquoi suis-je le seul à l'avoir entendue ?
Une infirmière apparut. Elle posa des questions à Remus qui avoua ne pas être le père de l'enfant blessé et ne pas savoir si Ron était, ou non, vacciné contre la rage. Une conversation surréaliste pour Harry ! Ce rat n'est l'ami d'aucune chose vivante, expliquait la voix étrange, peu humaine, qui s'était gravée dans sa mémoire. Confusément, il sentait que ce message lui était destiné à lui en particulier. Il secoua la tête, c'était de la folie pure ! Il n'était ni à Poudlard ni dans la Forêt interdite. Il était dans un vivarium moldu, entouré de Moldus. Aucune "voix" ne pouvait comme cela entrer dans sa tête !
L'infirmière sortit alors une seringue. Ron hurla. Remus essaya de s'interposer, en vain.
"Enfin, Monsieur, vous savez bien ce qu'il risque si on le traite pas !", commenta le directeur. Il lui offrit encore une fois de téléphoner aux parents de Ron.
"Malheureusement, ils sont injoignables", répondit Remus d'un ton désolé mais définitif.
Harry était un peu déçu. Il aurait aimé voir son père sortir sa baguette et résoudre en deux incantations – allez, trois ! – toute cette agitation incompréhensible. D'une manière générale, il aurait aimé être à Poudlard, loin des cris de Ron, de tous ces hurlements moldus et de cette voix qui répétait dans sa tête : Tu dois le tuer. Il aurait aimé aussi pouvoir parler à son père et lui dire ce qu'il avait entendu – même s'il devait se moquer de lui ou lui faire prendre une potion amère contre la fièvre, décida Harry. Tout plutôt que de se croire fou !
Ron, vacciné, se laissa consoler par Remus et par un gâteau au chocolat proposé par l'infirmière. Il arriva même à expliquer que c'était son rat, offert par son frère, qui l'avait mordu avant de s'enfuir dans le vivarium. Remus se répandit en excuses – en partie pour couper les explications de Ron qui développait fièrement sur son frère qui allait étudier les dragons en Roumanie : il n'avait jamais imaginé… il comprenait… il espérait…, puis il se fit plus vindicatif : "Que font vos gardiens ? Comment retrouver l'animal, maintenant ?"
Le directeur promit que son personnel chercherait le rat et leur téléphonerait le lendemain le résultat. Il se tourna vers Ron :
"Peut-être peux-tu me donner un indice ? Quelque chose qui le différencie des autres rats ?", s'enquit-il de cette voix stupide que prennent beaucoup d'adultes quand ils s'adressent à un enfant.
"Il aime beaucoup le chocolat… Il lui manque un doigt à la patte droite", précisa Ron entre deux hoquets.
Harry vit la main de Remus qui entourait les épaules du jeune Weasley se crisper. Instinctivement, il leva les yeux vers le visage de son père qui était de nouveau livide. Au même instant, la voix répéta dans sa tête : Ce rat n'est pas un rat.
