Entre Lune et Étoile
Disclaimer… les cinq tomes – autant le dire.
Chapitre 22 – L'art subtil de la potion…
Il pleuvait de nouveau. L'automne dégoulinait furieusement sur les murs de Poudlard. Harry, le front collé contre la vitre du bureau de son père, attendait. D'un moment à l'autre, ILS allaient arriver. Les élèves, en un instant, allaient de nouveau transformer cette cathédrale de pierre en un lieu vivant ! Comme il aurait aimé être avec eux dans le Poudlard Express ! Il aurait aimé rencontrer des enfants de son âge. Il aurait aimé sentir son estomac se serrer quand le chapeau se serait posé sur sa tête… Mais cette année, comme toutes les autres années, il n'allait être que le spectateur de l'angoisse, des joies, des rencontres qui marquaient le jour de la rentrée. Encore cette année… et l'année prochaine ? Normalement, non. Mais il savait aussi depuis moins de dix jours qu'il ne pouvait rien préjuger de ce que serait l'année prochaine : Sirius serait-il libre ? Peter serait-il enfin jugé ? Son père serait-il toujours directeur de Poudlard ? Harry voyait bien que son avenir à lui dépendait des réponses qui seraient données à ces questions. Le petit monde de Poudlard qui lui avait paru si stable jusqu'à présent pouvait à tout moment basculer. Il frissonna et se retourna pour observer son père adoptif.
Remus, les sourcils foncés, relisait ses notes pour son premier discours de réception des élèves. Son visage portait encore, pour l'œil averti, les marques de sa récente transformation. Grâce aux potions fortifiantes de Rogue, il avait réussi à surmonter toutes les épreuves politiques que lui avait réservées Malefoy. L'inspection s'était bien passée. La "maladie" subite de Quirrell avait bien fait lever quelques sourcils, mais tout le monde avait apprécié que Lupin paye de sa personne pour assurer son remplacement. Malefoy avait bien suggéré que cela manquait peut-être de dignité mais il n'avait pas été suivi par les autres membres du conseil d'administration, qui souhaitaient avant tout que la rentrée ait lieu. Les premiers contacts avec Karkarov avaient été aussi cordiaux que possible – vu la personnalité paranoïaque du directeur de Durmstrang. La possibilité d'échanges d'étudiants et de compétition commune avait été reconnue par tous comme une idée à creuser. Peut-être, parce que Dumbledore les avait rejoints, au beau milieu de l'après-midi, débarquant fraîchement du Japon. Remus ne savait pas quelles potions prenait le vieux sorcier, mais il faisait preuve d'une endurance à la pression qu'il lui enviait ! Ils avaient même réussi à se parler une demi-heure, seul à seul. Albus avait promis de réfléchir à un moyen de sortir Sirius de prison, mais l'avait enjoint à la plus grande prudence.
"Nous sommes tous les deux dans la ligne de mire de Fudge et de Malefoy - pour des raisons différentes, mais qui finissent par se rejoindre : Fudge craint toujours que je veuille sa place, et Malefoy nourrit cette angoisse de son mieux. Il a fait de votre nomination l'exemple même de mon manque de soumission à l'égard de Fudge. Bref, nous sommes surveillés, il va falloir être prudent et patient."
"Comme d'habitude", avait soupiré Remus.
"Plus que d'habitude", avait répliqué Dumbledore.
Les carrosses s'arrêtèrent dans un grand chahut de voix, de grincements de bois et de claquements de lanières devant le château. Le visage d'Harry s'éclaira soudainement.
"Les voilà, Papa ! Les voilà !"
Remus sourit avec indulgence : Harry avait clairement besoin de voir du monde. Entre la préparation de la rentrée, la pleine lune et les visites officielles, cette dernière semaine avait été surtout une période de réclusion pour lui. Remus avait été trop pris pour lui donner autant de temps qu'il aurait aimé le faire. Et, même s'il avait toujours su que cette première rentrée l'absorberait tout entier, il s'inquiétait de laisser autant Harry livrer à lui-même après ce qui s'était passé à Londres puis à Poudlard. Il voyait bien que son fils adoptif se débattait encore avec toutes les informations qu'il avait dû lui donner. Combien de temps lui avait-il fallu à lui, hein, pour y voir clair ? Il aurait aimé qu'Harry n'ait pas à porter tout cela. Il avait tout fait pour retarder ce moment. Si Peter ne s'était pas montré, il aurait encore pu distiller toutes ces informations petit à petit. Préparer Harry à assumer le regard que la société magique portait sur lui et les conséquences d'actes commis avant sa naissance. Minerva a peut-être raison, je ne veux pas le voir grandir, conclut-il, pour lui même. Dans tous les cas, ça lui fera du bien de voir du monde et de penser à autre chose!
"Allons-y, descendons", dit-il en se levant de son bureau et en y abandonnant ses notes.
Remus avait trop le souci de ses étudiants pour leur infliger la lecture d'un message de bienvenu. Harry sur les talons, il sortit du bureau et replaça tous les sortilèges qui le protégeaient. Du pallier, Harry entendait les étudiants qui pénétraient dans le grand Hall et se dirigeaient vers la grande salle. Leurs exclamations joyeuses, leurs rires étouffés lui firent chaud au cœur. Enfin ! Enfin, il allait revoir tous ses amis de Gryffondor : Fred et George qui lui donneraient des nouvelles de Ron ! ; Lee, le meilleur imitateur de son père de tout le château ; Olivier et sa collection de revues de Quidditch ; Katie et Angelina – qui lui offraient toujours des bonbons quand il se glissait dans la salle commune des Gryffondors. Il serait même content de revoir Percy, le ronchon, décida-t-il joyeusement. Et puis il y aurait les autres : Cédric – qui le premier lui avait proposé de s'entraîner au Quidditch avec les élèves de Serdaigle ; Nymphadora Tonks et sa copine Dawn qui aimaient tant les pique-niques dans les bois et l'inviter... Poudlard c'était eux tous autant que les professeurs !
A la suite de son père, il traversa la marée des élèves. Les salutations respectueuses qui accueillirent le nouveau directeur, et les exclamations amicales et les poignées de main qui saluaient son fils finirent de convaincre Harry que Poudlard était - enfin ! - redevenu Poudlard !
Ils croisèrent Minerva qui allait au devant des premières années qui arrivaient en barque. Il pleuvait toujours, et ils allaient arriver complètement trempés, pensa Harry. Le professeur McGonagall adorait accueillir les nouvelles recrues et, même si ce rôle aurait dû protocolairement revenir à Severus, elle avait obtenu de continuer à le faire. Le maître des potions et le professeur de Métamorphoses s'étaient officiellement réconciliés – même si Remus percevait encore des réticences mutuelles. Ça passera bien, se dit-il. Minerva sait bien que Severus n'a plus rien d'un mangemort et Severus sait qu'il est maintenant LE sous-directeur…
Rogue l'attendait d'ailleurs au milieu de l'estrade où était dressée la table des professeurs.
"Alors M le directeur, prêt ?"
"Prêt, M. le sous-directeur", répondit Remus avec un léger sourire et un pincement au cœur - est-ce que les Maraudeurs auraient-été fiers de lui en cet instant ? est-ce que Peter avait raison et qu'ils n'avaient vu en lui qu'un faire-valoir exotique ? Ses yeux tombèrent alors sur Harry qui s'installait à son habitude à la gauche de son père avec un sourire confiant ; répondait aussi discrètement que possible aux signes moins discrets que lui envoyaient Fred et George ; souriait à Cédric qui arrivait à la table des Serdaigles et lui faisait un petit signe de tête. Remus décida que ses interrogations n'avaient pas vraiment d'importance.
Severus demanda alors à tout le monde de s'asseoir et de faire silence pour l'entrée des premières années. Harry sentit et partagea toute l'émotion des nouveaux arrivants. Ils étaient aussi dégoulinants qu'il l'avait imaginé. Ils frissonnaient aussi d'appréhension. Certains se tordaient le cou pour contempler le plafond magique. Certains se tenaient raides comme des piquets. Certains étaient blafards, d'autres rougissaient. Mais, quelle que soit leur réaction, aucun ne parlait. La répartition fut rythmée par les traditionnels applaudissements à chaque fois qu'un ou une élève rejoignait sa nouvelle maison. Quand les étudiants furent tous répartis, Remus frappa sur son verre pour demander le silence. Il lui fut donné immédiatement.
"Bonsoir à tous et à toutes !" commença-t-il simplement. "Je sais que vous avez tous très faim et tous beaucoup de choses à raconter à vos camarades, j'essaierai donc d'être bref. Vous savez que notre ancien directeur, le grand professeur Albus Dumbledore, a accepté la direction de la Coopération magique et qu'il a donc, par conséquent, quitté la direction de cette école. Je pense que vous savez tous aussi que j'ai été nommé pour le remplacer et que le professeur Severus Rogue – à ma droite - m'aidera dans cette tâche. "
Sa voix raisonnait étrangement aux oreilles d'Harry. Elle lui semblait à la fois différente et proche de celle de son père. Mais son calme habituel perçait, plus que d'habitude, la volonté d'être écouté.
"Même sans Albus Dumbledore, l'ambition de cette école restera de permettre à tous, quelle que soit leur origine, d'acquérir la meilleure éducation possible et devenir des membres responsables et utiles à la communauté magique toute entière. "
Remus s'arrêta à ce point un instant, comme pour laisser ses paroles pénétrer dans les esprits de ses élèves - et peut-être aussi de certains professeurs. Presque tout le monde comprit pourquoi cet objectif était si cher à Remus Lupin. Que serait-il aujourd'hui s'il n'avait été accepté à Poudlard ? Il s'éclaircit la voix avant de reprendre d'un ton plus léger :
"Cet apprentissage passe par le respect de certaines règles que j'aimerais voir les premières années retenir - leurs camarades plus âgés pourront ainsi rafraîchir leur mémoire parfois défaillante ! D'abord, sachez que la Forêt Interdite – comme son nom l'indique – n'est pas un lieu de promenade pour les élèves de cette école. Deuxièmement, les sorties au village du Pré-au-lard ne sont pas autorisées pour les élèves qui ne sont pas encore en troisième année, sauf visite familiale. Troisièmement, il est formellement interdit de se battre en duel et de pratiquer toute magie dans les couloirs, à toute heure et quel que soit le prétexte. Tout manquement à ces trois règles fondamentales sera sévèrement sanctionné."
Harry ne put s'empêcher de sourire. Non seulement, il savait d'expérience que ces règles étaient en permanence bafouées par certains élèves, mais il savait aussi combien celui qui parlait ce soir avait été peu enclin à les respecter quand il était étudiant à Poudlard. Mais Remus continuait de sa voix calme – bien que Harry y ait détecté un infime frémissement qui lui avait fait dresser la tête :
"Je dois encore préciser pour ceux qui ne me connaisse pas encore que je présente certaines caractéristiques assez particulières… Disons que mon odorat et mon système pileux sont assez développés. Je connais une transformation mensuelle impressionnante. A la lune montante, je ressens un besoin d'exercice accru…. Il y en a d'autres, mais ces trois critères devraient permettre à tous les élèves ayant atteint leur troisième année de renseigner les plus jeunes, n'est pas ? Je suis… je suis ? ? ? "
D'abord accueilli dans un silence stupéfait, ces paroles suscitèrent un léger brouhaha. Puis des voix mal assurées, mais de plus en plus nombreuses, murmurèrent " un loup-garou ". Le mot sembla rebondir comme une balle sur les murs de Poudlard. Certains professeurs échangèrent des regards un peu nerveux.
"Bien ! J'ai eu peur un moment que vous ayez tout oublié pendant vos vacances ! ", commenta Remus avec bonne humeur. Harry le regarda avec admiration : Il est capable d'en plaisanter ! Avec toute l'école ! Avec tous les préjugés qu'il doit subir !
"Donc, ne vous étonnez pas de voir que trois jours par mois ma place soit occupée par le professeur Rogue. Ah, une dernière chose, le professeur Quirrell qui devait assurer le cours de Défense Contre les Forces du Mal a malheureusement eut des ennuis de santé pendant les vacances. Il ne pourra nous rejoindre avant plusieurs semaines. Dans l'intervalle, j'assurerai donc tous les cours – c'est, après tout, ma spécialité. Allez, bienvenus à Poudlard et bon appétit ! ", conclut-il, faisant en même temps apparaître d'un geste de la main les plats sur les tables.
La grande salle explosa d'applaudissements – les Serpentards étaient peut-être moins sincères mais ils n'osèrent pas marquer trop visiblement leur distance – pour saluer l'arrivée de nouveau directeur de Poudlard. Harry ne put s'empêcher d'en être fier. Comme si j'y étais pour quelque chose ! Il savait maintenant combien son père avait du lutter pour être au poste qu'il occupait aujourd'hui, combien ce moment était en lui-même une victoire. Lui aussi l'applaudissait de tout son cœur. Remus lui sourit.
oo
Les premières années de Serdaigles attendaient silencieusement à leurs places dans le cachot qui abritait les cours de potion. Tous leurs aînés leur avaient dit qu'être repéré le premier jour comme un fauteur de troubles par Severus Rogue risquait de rendre leurs cinq premières années à Poudlard, très longues. Ils ne pourraient laisser tomber cette matière qu'après leurs BUSES…
Cet avertissement en tête, Cho Chang attendait, comme les autres en silence, lissant machinalement une mèche de ses longs cheveux noirs. Elle sursauta, comme les autres, quand la porte du donjon s'ouvrit avec fracas devant Severus Rogue. Une frêle silhouette le suivait. Vêtu d'une robe violet sombre qui tranchait avec les uniformes de Poudlard, se tenait, calme et droit, le garçon aux cheveux noirs en bataille et aux épaisses lunettes qui siégeait curieusement à la table des professeurs hier soir. Personne n'avait dit à Cho qui il était. Elle supposait qu'il était un peu plus jeune qu'eux mais ce n'était pas évident. Il avait un air sérieux qui le faisait paraître plus âgé. En pénétrant dans la classe, il semblait finir de répondre au maître de potions :
"Bien sûr, professeur. Je comprends et je le ferai ", disait-il.
Rogue lui répondit d'un signe de tête – qui pouvait être un acquiescement, Cho n'en était pas très sûre – et lui désigna du doigt une place libre, seul, au fond de la classe. Le garçon obéit sans un mot, soutenant sans flancher les regards curieux qui se tournaient vers lui. Ces regards ne durèrent pas car Severus avait pris la parole.
"Bien. Pour ceux qui en douteraient encore, je suis Severus Rogue et, outre mes fonctions de directeur adjoint, je suis le maître de potion de Poudlard… "
Le plus grand silence accueillit ces paroles.
"Les potions sont… un art incompris et subtil. Peu d'entre vous, je le sais, irons plus loin que d'en reconnaître l'aspect utilitaire – soigner, réparer, empoisonner… Peu, malheureusement, sauront reconnaître la beauté de la transformation de la matière qui se passe dans un chaudron. Peu comprendront ce que je PEUX vous apprendre", conclut le maître des potions avec une étrange satisfaction, comme si cette incompréhension était source de fierté. "Néanmoins, puisque cette classe est obligatoire, j'attends de vous rigueur et travail. Il n'est pas sans danger de s'aventurer dans cette classe sans avoir appris ses leçons et sans être prêt à faire de son mieux… je vous le ferai comprendre, je pense."
La classe acquiesça en silence, déjà impressionnée par la sévérité de la voix, la raideur du maintien et la complexité du discours. Severus doit être content, il les a déjà terrorisés, estima Harry essayant de garder l'air le plus attentif. Ne venait-il pas de promettre de participer cette année comme un élève à part entière ? "Plus de 'Harry' et 'Severus' entre nous en classe, d'accord ? Plus de passe-droit ? Si tu ne te sens pas prêt à un jeu plus formel, attendons l'année prochaine", avait exigé le sous-directeur de Poudlard. Harry avait accepté, plus ou moins conscient que s'il voulait qu'on le considère comme un adolescent, et plus un enfant, il devait faire des concessions.
"Vous avez remarqué, sans doute, que M. Potter-Lupin, le fils adoptif du professeur Lupin - s'il faut le préciser, s'est joint à nous… M. Le directeur souhaite qu'il suive les cours de potions avec vous cette année. Je vous demande de l'accepter comme condisciple même s'il n'a pas encore fêté ses onze ans. "
Quelle présentation ! , s'amusa Harry tout en résistant au désir d'éclater de rire : les cours de potions n'avaient jamais été une priorité pour son père. Remus lui avait simplement demandé s'il voulait continuer en précisant bien qu'il n'était pas obligé. Sa seule exigence avait été qu'il change de maison: "Pas encore avec les Gryffondors, Harry, sinon on va dire que je sais déjà dans quelle maison tu vas aller – ce qui n'est pas le cas !"
La remarque de Rogue attira bien quelques nouveaux regards en biais – une petite brune d'origine asiatique, notamment, le considéra quelques secondes, profitant de ses mèches de cheveux pour se cacher. Harry se rappela qu'elle était livide au moment de la répartition. Mais le reste du cours se passa sans événement notable. Les Serdaigles étaient des élèves sages et ils écrivirent sans question, ni commentaires, ni fatigue tout ce que leur dicta Rogue. Harry prit ses notes le plus scrupuleusement possibles s'interdisant de ne pas noter ce qu'il savait déjà sinon il n'y aurait plus eu grand chose à écrire ! Il connaissait déjà tous les termes techniques de base nécessaires à la réalisation de potions, il savait la différence tenue, mais décisive, qui séparait des racines hachées, émincées ou tronçonnées. Son regard croisa deux ou trois fois celui de Severus sans que l'un ou l'autre ne trahisse la moindre émotion.
Au moment où tous allaient sortir, Severus attira néanmoins encore l'attention du groupe sur lui en se sentant obligé de lui rappeler, devant toute la classe :
" Bien sûr, M. Potter-Lupin, j'entends que vous appreniez ces définitions comme les autres. Vous n'aurez droit à aucune mansuétude de ma part… "
" C'est bien compris, professeur ", répondit calmement Harry adoptant sans s'en rendre compte le ton et la posture, sereins mais légèrement ironiques, de son père adoptif face à Rogue. Il sentit les regards curieux des élèves de Serdaigle mais nul n'osa lui adresser la parole, même sur le chemin de la grande salle où ils allaient tous bientôt déjeuner. Quelle bande de timides ! songea-t-il un peu exaspéré. Je ne mords personne moi. C'est mon père le Loup !
Il retrouva sa bonne humeur en voyant, dès son entrée, les Gryffondors deuxièmes années lui faire de grands signes.
"Harry ! Harry ! Enfin ! ", commença George
"Déjà en cours ? Qu'as-tu fait ce matin ? " Tu vas bien ? " demaèrent les autres un peu tous en même temps.
"Bonjour, Fred, bonjour George, bonjour Katie, Lee, Angelina… je vais bien, oui ! J'ai repris avec Rogue et les Serdaigles, cette fois…Et vous, la rentrée ? "
"Pff, les potions sans toi, Harry, ça n'a plus aucun intérêt !", estima George, secouant la tête.
"Surtout maintenant que l'on sait que la forêt est interdite à cause de son nom ! ", continua Fred, faisant allusion au discours de Remus de la veille.
"Oui, une belle surprise ", renchérit Lee.
Harry riait de bon cœur à leurs piques. Ça faisait vraiment du bien de voir des gens qui n'avaient pas de secret, pas de souci autre que le prochain match de Quidditch ! Il vit passer les premières années de Serdaigle et remarqua que la plupart n'osaient même pas le regarder. Cho fut une des seules à lui faire un signe de tête. Elle continua à l'observer et s'assit un peu n'importe où à sa table. Elle se retrouva, par hasard, à côté des troisièmes années et de leur représentant le plus populaire, Cédric Diggory. Il avait bien remarqué son intérêt pour Harry.
"Harry, t'intéresse ? "
" Il était avec nous ce matin en potions… Tu le connais ? "
"Un peu. Il est très gentil… Sur un balai, il est incroyable pour son âge ! Il est venu s'entraîner avec nous l'année dernière mais son père n'était pas d'accord pour qu'il vienne tout le temps…" Le ton de Cédric indiquait clairement qu'il le regrettait.
"Et c'est vraiment Harry Potter ? " questionna Cho un peu rougissante. Elle n'y avait songé qu'après le cours de potions en écoutant les commentaires des autres et en se rappelant que son père lui avait dit qu'elle le verrait peut-être à Poudlard.
Cédric haussa les épaules et reprit plus content de partager qu'autre chose :
"Quand j'étais en première année, un septième année m'a raconté quand il était arrivé ici avec Lupin en pleine hiver... le procès trois ans plus tard… Il avait vécu tout ça."
Cho regarda l'enfant en robe violette avec un nouveau regard.
"Il n'a pas l'air SI différent comme ça ! "
" Depuis trois ans que je suis ici, je ne l'ai jamais trouvé bizarre ou différent", confirma Cédric. "Turbulent parfois, envahissant d'autres, gentil la plupart du temps. Lupin a l'œil sur lui, tu peux me croire ! Il paraît qu'enfant il s'était perdu dans la Forêt interdite, imagine un peu ! "
Cho eut la réaction espérée par Cédric avant de s'interroger un peu rêveusement :
" Ça doit être bizarre de grandir ici, non ? Et de connaître tous les professeurs avant même d'entrer… Pourtant, Rogue n'a pas été très gentil avec lui "
" Vraiment ? ÇA, c'est bizarre !", jugea Cédric. "L'année dernière, il suivait le cours avec les Gryffondors, et tout le monde les enviait parce que Rogue était trop gentil avec cette classe-là ! "
" Eh bien, il ne m'a pas paru si gentil que ça avec nous !", se plaignit Cho. "Ni avec lui, d'ailleurs. Il l'appelait 'M. Potter-Lupin' tout le temps, comme s'il ne le connaissait pas plus que nous. Et il lui a dit de travailler comme s'il avait fait autre chose ! "
" Hum. C'est peut-être un genre qu'il se donne maintenant qu'il est sous-directeur - mon père pense qu'il voulait être directeur ! "
" Déjà qu'il a pris la place de McGonagall !", intervint le voisin de Cédric.
" Ça m'étonnerait que ça l'ait intéressée !", estima ce dernier. "Tu sais, elle, ce n'est pas une politique : elle ne saurait pas se taire ! "
" Parce que Lupin ?", commença Cho.
" Lupin, ? Ça a surpris tout le monde parce qu'il ne se met jamais en avant… sauf que Dumbledore l'associait à tout et que tout le monde l'adore – sauf quelques Serpentards. ", continua Cédric.
" Tenez, en parlant du loup ! ", indiqua son voisin.
Tous les trois levèrent la tête et virent entrer le grand et mince Remus Lupin, le visage souriant et la démarche décidée. Tout en rendant les saluts qui lui étaient adressés, il se dirigea sans hâte vers les Gryffondors. Les étudiants des autres maisons le virent placer sa main sur l'épaule de son fils et échanger quelques mots avec le petit groupe. Ils virent Harry demander, visiblement instamment, quelque chose. La réponse de Remus déclencha des rires parmi les Gryffondors. Harry s'assit joyeusement avec eux, pendant que le directeur allait prendre sa place à la grande table. Cho aurait bien aimé savoir ce qu'il s'était dit.
"Il mange de plus en plus avec nous ", commenta Cédric.
" Avec les Serdaigles ? ", demanda Cho.
" Avec tout le monde, sauf les Serpentards ! "
" Sauf quand il est puni ! ", ajouta le même garçon qui s'était invité dans leur conversation.
" Oui, sauf quand il est puni… ", confirma avec le sourire Cédric, "ce qui n'arrive pas si souvent ! "
ooo
Harry arriva en courant dans le couloir du donjon. La porte était déjà fermée. Severus va se faire un plaisir de me ridiculiser, soupira-t-il. Ses premières semaines de cours de potions "normaux" lui avaient appris pourquoi le professeur Rogue était tant craint par les élèves. S'il ne l'avait pas connu depuis cinq ans – et sous un autre jour ! -, s'il n'avait pas été aussi doué en potions, et s'il n'avait pas été aussi têtu, il aurait déjà certainement laissé tomber. Quand sa patience menaçait de l'abandonner, il se rappelait Rogue malade dans son lit, trempé par un orage qui les avait chassés du pique-nique de fin d'années des professeurs, se disputant avec Sybille Trelawney, etc. Il pouvait facilement casser l'image de fer que le sous-directeur de Poudlard entendait afficher. C'était néanmoins désagréable de l'entendre persifler sur son compte – même si ça n'arrivait pas aussi souvent qu'on aurait pu le craindre. Et, Harry était content de tenir dans sa main une lettre de Remus pour Severus : au moins, il avait une excuse !
Il frappa et entra en prenant un visage contrit.
" Pardon, professeur… "
" Ah, M. Lupin ! Enfin ! Je vous croyais malade ! Vous vous êtes perdus ? "
Certains Serdaigles sourirent malgré eux – personne n'aurait aimé être à la place d'Harry, mais l'idée que le fils du directeur, qui avait grandi dans ce château, puisse s'y perdre était malgré tout amusante ! Un peu facile, trouvait Harry, pour sa part.
"Non, monsieur. J'ai… je vous apporte une lettre de M. le directeur ", répondit-il calmement. Il s'avança jusqu'au bureau professoral et posa l'enveloppe dans la main tendue de Severus.
"Hum. Asseyez-vous Lupin, à moins que cette lettre m'apprenne que vous arrêtez ce cours ! "
"Non, monsieur ", répondit machinalement Harry, en tournant la tête vers le pupitre désigné par Severus. Il était déjà occupé par deux filles – l'une d'elle comptait parmi les seuls élèves de ce cours qui avait osé le saluer dans les couloirs. Tant mieux ,pensa Harry en s'asseyant. Il savait que le contenu de la lettre allait pousser Severus à écourter son cours et il s'en amusait par avance.
Les deux filles l'observaient sans rien dire. Désireux de briser la glace, et puis en ayant assez de son statut d'enfant sage et modeste, il écrivit en gros sur son parchemin : " Potion récurrente ", juste avant que Severus ne fasse apparaître le même titre au tableau avec la liste des ingrédients. Cho se mordit les lèvres de surprise, sa camarade choisit de faire comme si elle n'avait pas remarqué. Lorsque les étudiants se penchèrent sur la fabrication de ladite potion, Harry intervint discrètement auprès de ses partenaires pour leur rappeler juste à temps la différence entre " tronçonner " et " émincer " - juste avant la prévisible colère de Severus à ce sujet. Elles le gratifièrent d'un regard reconnaissant. Dix minutes avant la fin du cours, Severus leur demanda de laisser leur chaudron sur la table pendant qu'il notait les résultats obtenus.
"Vous avez eu suffisamment de temps ! Arrêtez de vous plaindre ! "
Le groupe d'Harry fut le seul à récolter dix points. Quelques groupes en eurent cinq, beaucoup eurent des définitions à copier ! Rogue avait octroyé ses points du bout des lèvres, jetant malgré tout à Harry un regard de connivence. " Je sais que c'est toi qui a fait cette potion " disaient ses yeux. Au moment où Harry se levait pour sortir, il s'approcha de nouveau de lui et demanda dans un souffle :
" Où ? "
Harry répondit tout aussi discrètement :
" Dans son bureau. "
Après un signe de tête, Rogue était reparti vers d'autres élèves.
ooo
" Ah, Severus ! Enfin ! ", l'accueillit Dumbledore en se retournant à l'entrée du maître de potions. Remus sourit légèrement derrière son bureau.
" Professeur ", répondit le professeur Rogue, avec de se défier par avance de ce que les deux Gryffondors avaient en tête. Le regard de connivence qu'ils échangèrent alors ne fit rien pour balayer cette prévention. Ce fut le nouveau président du Magenmagot qui reprit la parole.
" Severus, je sais que vous n'avez pas particulièrement envie de nous aider à sortir Sirius Black de sa prison ", commença sans ambages Albus Dumbledore.
Au moins, c'est direct !, jugea Remus. Severus s'était raidi plus encore – si c'était possible.
" Mais nous, nous avons besoin de vous", continua le vieux professeur fixant Severus.
" De moi, professeur ? ", répondit ce dernier essayant de masquer sa surprise.
" Oui. "
Severus attendit poliment que le vieux sorcier veuille bien s'expliquer. Mais Dumbledore ne semblait pas pressé. Son regard se perdit, par-dessus l'épaule de Lupin, dans le parc de Poudlard, maintenant dépouillé de ses feuilles. Quand il revint enfin à la conversation, le vieux professeur semblait avoir puisé une nouvelle détermination :
" Je ne vois qu'une seule façon de vous présenter cette requête, Severus, c'est de vous expliquez tout mon plan, et pas seulement la partie qui vous concerne", expliqua-t-il. "Si vous refusez, je devrais vous faire subir un sortilège d'amnésie. Vous pouvez aussi choisir de quitter cette pièce."
Il n'y a que Dumbledore pour parler sur ce ton à Severus et rester en vie ", pouffa intérieurement Remus. Il était curieux de voir comment son adjoint allait recevoir le plan d'Albus. Lui-même avait beaucoup de mal à avoir seulement une opinion sur sa faisabilité ! Mais il savait aussi que ce serait infaisable SANS Rogue. Voilà toute l'ironie de la vie, Sirius : si on te sort de là, ce sera GRÂCE à Severus - est-ce que tu t'en remettras ?
" Vous restez ? ", insista Dumbledore.
Rogue hocha la tête.
" Bien. Donc, il s'agit de faire sortir un homme emprisonné depuis neuf ans dans la prison la mieux gardé du monde", commença Dumbledore posément. "Malgré toutes mes recherches, il semble en effet impossible de rouvrir le procès sans Peter… Ça aurait été le plus simple. Mais bon, nous ne pouvons pas. Fudge au mieux nous rira au nez, au pire nous fera interner à Ste-Mangouste… "
Ça , pensa Lupin, il n'aurait aucun mal !
" Donc, il faut trouver autre chose", continuait l'ancien directeur de Poudlard. "Et, j'ai eu une idée. Remus m'a révélé que Sirius est un Animagus - Il se transforme en labrador, vous saviez, Severus ? Non ? Moi, non plus. On en apprend à tout âge !", philosopha Albus sans une pensée apparente pour les nerfs des deux hommes qui l'écoutaient. "Nous ne savons évidemment pas si Sirius est encore capable de cette transformation - neuf ans à Azkaban -, mais bon, il la porte en lui… on peut le forcer à le faire… Il se trouve que l'un des inspecteurs des prisons magiques possède depuis toujours un labrador blanc. Je l'ai enjoint d'en acheter un noir dès que cette idée - cette idée un peu folle, disons-le -, a commencé à m'empêcher de dormir. Cet homme est assez proche de moi pour faire ce que je lui demande sans questionner ma santé mentale… Il peut profiter de ses visites à Azkaban pour échanger un chien noir contre un autre…vous me suivez ? "
Remus ne savait pas si Rogue " questionnait la santé mentale " de Dumbledore, mais il se contenta de hocher la tête sans dire un mot.
"L'idée est encore plus intéressante si on décide que le chien qui entrera à Azkaban ne sera pas le chien de notre ami… qui gardera ses deux chiens pour toutes éventuelles enquêtes ultérieures. Le mieux serait même que le chien noir qu'on laisse soit autre chose - je ne sais pas moi, un chien d'une autre race qui aurait avalé du polynectar, par exemple… Mais ce sont des détails ! Vous avez compris l'idée. Je ne sais pas combien de temps il faudra aux Détraqueurs pour comprendre qu'ils ne gardent plus Sirius Black… une semaine, plus ? Le plus serait le mieux… évidemment… "
Remus sentit son estomac se serré. Il connaissait la suite du plan et si le début pouvait paraître aléatoire, la suite lui semblait carrément loufoque. Mais il savait aussi que c'était son caractère improbable qui le rendait le plus sûr pour Sirius, pour lui et pour Harry. Rogue s'autorisa à changer de position toujours sans un mot.
"Bref, Sirius est dehors et il est recherché", continua de raisonner Dumbledore. "Que cherche-t-on ? Un homme de trente ans ou, au pire, un chien noir adulte. Il faut donc que Black ne soit plus un homme de trente ans ou un chien noir adulte… "
"Polynectar ? ", s'enquit poliment Rogue. Remus aurait donné beaucoup pour avoir des capacités à Légilimancie suffisante pour pouvoir juste "sentir" ce que pensait Severus.
"Non, Severus ! Beaucoup trop risqué ! Beaucoup trop astreignant ! Et puis le polynectar ne permet que de ressembler à quelqu'un qui existe DEJA ! De qui Sirius donc pourrait-il prendre la place ? De Fudge ?"
Remus pouffa nerveusement : "C'est tentant !"
"Allons, soyez sérieux !", trancha Albus avec un peu d'agacement. " Nous ne savons pas dans quel état il est… Il aura besoin de soins, de temps, de calme, de sécurité… Non, je ne vois qu'une solution… "
Severus jeta un coup d'œil interrogateur à Remus qui venait de décider que jamais, au grand jamais, IL serait celui qui livrerait l'idée de Dumbledore ! Sentit-il sa réticence ?
"Laquelle, professeur ?", finit par questionner le maître de potions.
Curieux, Severus, finalement ? remarqua intérieurement Remus.
Le vieux mage les dévisagea tous les deux et déclara d'une voix tout à fait normale son incroyable projet :
"Il doit redevenir un enfant."
Rogue manque de s'étrangler de surprise. Remus, lui, ferma les yeux. C'était la troisième fois qu'il entendait ce plan, et il ne s'y faisait pas.
"Severus, sauriez-vous encore préparer l'Accrescendum Inverso ?", interrogea le vieux professeur, sans attendre.
Accrescendum Inverso : je fais le contraire de grandir, traduisit en lui-même Remus. Dumbledore lâchait le nom devant lui pour la première fois. Cette potion ne lui disait rien – mais les potions ne lui disaient rarement quelque chose ! Le spécialiste, lui, ne réussit pas à cacher sa surprise - si ce n'est sa colère ?
"Je ne suis pas venu vous voir, il y a dix ans, professeur, pour me retrouver aujourd'hui à reprendre des recherches que m'avait ordonnées le Seigneur des Ténèbres !", commença-t-il se levant de sa chaise sous le coup de sa fureur.
Remus ne put s'empêcher de sursauter – C'était la première fois que Severus parlait devant lui de ses années auprès de Voldemort. Le Seigneur des Ténèbres avait cherché à maîtriser des potions comme celle-là ? Ce n'était finalement pas si surprenant : Voldemort avait toujours cherché la vie éternelle ; réduire son âge avait pu paraître une solution temporaire…
"Je comprends, Severus, je comprends… Mais ce serait pour une toute autre fin ", répondit calmement Dumbledore. Ils regardèrent Rogue aller et venir dans la pièce de longues minutes sans mots dire. Finalement, le maître de potions se rassit et murmura :
"Et puis, je n'ai essayé que de réduire de quelques années l'âge d'hommes adultes, vous me parler de le faire revenir en enfance ! "
"Le plus possible, oui, Severus, le plus possible serait le mieux ! "
Le maître de potions tourna la tête laissant son regard sombre vagabonder dans la salle.
"Le plus possible ? La concentration maximum supportable par un adulte - et il est en plus certainement en mauvaise santé !- je ne sais pas moi… on devrait pouvoir diviser son âge par trois ou quatre… "
"Par quatre ? ! ", s'étrangla Remus. Il n'avait jamais imaginé, même quand il s'était forcé à croire au plan de Dumbledore, qu'il s'agirait de quelque chose de si radical. Sirius n'acceptera jamais, jugea-t-il. Qui serait assez fou pour le faire ?
"Hum, il aurait donc huit ou neuf ans ? " Dumbledore semblait peser cette information. "Ce serait bien ! Peu de personne se rappellerait de quoi il avait l'air enfant…Même Narcissa ne doit plus s'en rappeler !"
"Mais, attendez ! C'est une approximation ! Ça dépend de son poids actuel, de son âge… Et puis, ce n'est pas très précis… Je ne sais même pas si ça a déjà été fait ! "
"Si, si, des Russes ont fait ça en 1729, Severus ! J'ai amené avec moi un parchemin qui nous sera très utile : une copie d'un manuscrit d'époque… Ce sont des documents classés secrets au Ministère", expliqua le vieux sorcier en fourrageant dans un grand sac qui l'avait accompagné toute la journée.
Il sortit cinq rouleaux sombres et les tendit sans hésitation à Rogue. Celui-ce mit plus de temps à les accepter mais ouvrit finalement les bras. Saurais-je un jour faire une chose pareille ?, s'interrogea le nouveau directeur de Poudlard. Comment Dumbledore nous manipule-t-il tous si facilement ?
Severus, malgré son acceptation tacite, reprit la parole pour émettre de nouvelles réserves :
"Je dois aussi vous dire que les effets seraient irréversibles au bout de cinq ans. Aurez-vous Pettigrow dans cinq ans ? Rien n'est moins sûr ! Qu'allez-vous lui proposer, Albus ? De rester un enfant ?"
Remus était content qu'il y ait des contraintes techniques, parce que c'était la seule chose qui arrêterait Dumbledore. Mais celui-ci balaya ces remarques d'une main catégorique :
"Cinq ans, c'est bien Severus, c'est suffisant pour faire bien des choses…et suffisant pour savoir s'il est capable de reprendre une vie normale… Je suis très pessimiste sur l'état dans lequel nous allons le trouver, je ne vous le cache pas."
Ces dernières paroles amenèrent un nouveau long silence pendant lequel chacun des trois hommes sembla chercher à imaginer ce que Azkaban pouvait avoir fait de l'homme brillant et impétueux qu'il avait tous connu.
"Et, puis-je demander qui aurait l'immense honneur d'essayer de maîtriser un Sirius Black de huit ans et certainement en mauvais état ?", s'enquit soudain Rogue brisant cette méditation.
"Eh bien, c'est évident, non ?", jugea Albus l'air réjoui, "Remus a toujours regretté que Harry soit si seul… Que dirait-il de lui offrir un 'petit frère' ?"
ooooo
Alors ? Qu'en pensez-vous ? J'espère au moins que vous êtes surpris !
Remus va-t-il accepter ? Et Harry ? Et Sirius ?
Je sais, je sais… ce site regorge déjà de fic où Harry rajeunit, ou Rogue rajeunit ou Drago rajeunit… mais Sirius, hein ? Si vous en connaissez une, dîtes-le moi !
Est-ce qu'une deuxième enfance ne l'aiderait pas à oublier Azkaban ? c'est toujours mieux que de " mourir derrière le voile ", non ?
Quant à l'inspiration : que dit Dumbledore dans le cinq déjà ? "celui que tu considères comme un mélange de père et de frère… " Harry dans mon histoire avait déjà un père…
Version revue en juillet 2010 avec des changements cosmétiques mais importants quand même finalement...
Merci à Dina d'avoir été là.
