Entre Lune et Étoile
Merci à Dina d'avoir été là pour la reprise finale...
27- Fin du spectacle
(ex L'inconfort du spectateur)
« Remus ! Bonjour ! »
« Monsieur le Directeur de la Coopération magique », commença Lupin en souriant.
Il sortait avec grâce et facilité de l'énorme cheminée médiévale qui ornait la résidence de Finchley. Albus rit doucement alors qu'ils s'asseyaient dans les deux grands fauteuils qui faisaient face à l'âtre :
« Pourquoi ce titre me paraît-il toujours aussi sagement ridicule dans votre bouche, Remus ? »
« Aucune idée, Albus ! », répondit son visiteur et ancien élève, ses yeux rieurs démentant ses paroles. Il s'était rapproché du pouvoir, il avait acquis un statut flatteur, mais il gardait une grande suspicion pour les institutions, le Magenmagot et le Ministère en tête. Et la preuve de l'innocence de Sirius ne faisait rien pour aider. C'était un soulagement de pouvoir avancer sans fard avec Dumbledore.
« Bon ! Vous avez l'air en grande forme pour quelqu'un qui vient d'arpenter le vieux continent pendant trois semaines ! », reprit ce dernier.
« C'est que j'ai été bien reçu ! En France, en tout cas. Mme Maxime est une hôtesse hors pair et elle a vraiment envie que cette coopération renaisse… Les choses sont moins claires à Durmstrand, mais Karkaroff se sent seul : sa voie moyenne est contestée par les partisans de la magie noire comme par leurs opposants, et la coopération avec nous lui offre une solution d'attente…une reconnaissance extérieure. »
Dumbledore acquiesça en silence.
« Je vous ferai un rapport écrit sur les détails… avec plus de détails que pour Fudge » , précisa encore son successeur à Poudlard avec un nouveau sourire de connivence. « Pour l'instant, disons que ça a plutôt avancé - plus, malheureusement, que ma mission officieuse... » Le regard sérieux d'Albus l'invita à poursuivre. « J'ai quand même pu établir qu'il se passe vraiment quelque chose dans cette forêt : les autorités locales en sont persuadées, même si elles évitent de le dire. Ce sont des communautés magiques réduites et leurs moyens sont limités. Les rats qui disparaissent sont tous des rats masculins et adultes - dans la force de l'âge, m'a précisé un Auror bulgare. Le périmètre dans lequel ils disparaissent tend à augmenter, mais il est quand même très restreint. Les autorités déplorent, de plus, dans la même zone, une licorne morte… vidée de son sang… »
Albus leva brusquement la tête des notes qu'il s'était mis à prendre. Les deux hommes échangèrent un long regard silencieux. Tuer une licorne était un acte sacrilège… mais le sang de licorne avait des propriétés que ne pouvaient qu'attirer les adeptes de la magie noire.
« Vous êtes allés voir sur place ? »
« J'ai essayé », regretta Remus. « Mais je n'ai pas réussi à aller très loin… D'abord, parce que je n'avais pas beaucoup de temps - fouiller correctement cette forêt en aurait demandé trop… Ensuite, parce que personne n'a voulu me guider dans la zone la plus clairement touchée par des évènements curieux… »
« Ma lettre n'a pas suffi pour que les Aurors bulgares vous aident ? », l'interrompit Dumbledore.
« Les Aurors bulgares, Albus ? La petite dizaine d'hommes sous entraînés et sous équipés que j'ai rencontré à Sofia ? », commenta Remus avec un petit sourire désabusé. « Voilà un secteur où la coopération magique serait utile ! »
« C'est une idée, Remus, une bonne idée pour envoyer des gens de chez nous enquêter sans marcher ouvertement sur les plates-bandes bulgares… je la note ! »
Un éclair de satisfaction traversa le visage de Lupin – il aimait se sentir utile et efficace.
« Avez-vous vu, ou appris, quelque chose qui vous ait donné à penser que Peter », continua son ancien professeur après un instant de réflexion.
« Malheureusement non : les rats tendent à fuir cette forêt plutôt qu'autre chose », soupira Remus.
Albus hocha la tête, visiblement déçu.
« Nous n'avons pas d'autres pistes… En Transylvanie, les dates des premiers incidents coïncident avec la fuite de Pettigrow… et le fait qu'il s'agisse de rats… Sans compter la vision de Sybille… Ne me regardez pas comme ça, Remus : il y a de vrais voyants dans sa famille. Je sais que vous n'aimez pas que je vous rappelle ce qu'elle a vu une fois, mais j'en ai été le témoin direct», insista Albus. « Et puis, nulle part ailleurs, je n'ai vu de signes concordants… Pourtant, j'épluche personnellement tous les hiboux que nous recevons de la coopération magique ! »
« Je sais, Albus, je sais. »
Les deux hommes se laissèrent glisser dans un silence un peu triste mais confortable. Le bois craquait dans l'âtre. Mais la question vint :
« Remus… Je peux vous poser une question personnelle ? »
Lupin leva des yeux surpris vers son vieux professeur. Albus n'avait jamais évité les « questions personnelles » auparavant, ni il ne s'était senti obligé de demander l'autorisation de les poser… Remus haussa légèrement les sourcils.
« Je suppose que ça veut dire oui », décida Dumbledore avec un petit rire. Il laissa ses yeux courir dans les flammes du feu qui brûlait devant eux avant de continuer : « Je veux d'abord souligner combien vous m'avez impressionné ces cinq dernières années - en prenant votre place à Poudlard, en devenant aussi un père lucide et attentif pour Harry… Je n'en avais jamais douté mais vous m'avez impressionné… »
Remus hocha poliment la tête, mais une telle introduction l'inquiétait singulièrement. Avec Albus, il fallait s'attendre à tout ! D'autant plus qu'il semblait prendre des précautions avant de poser sa question !
« C'est certainement ces résultats exceptionnels qui m'ont conduit à penser que vous seriez capable de gérer un double de Sirius enfant… », continua Albus en le perçant cette fois de son regard.
Lupin se raidit légèrement. Il sentait maintenant confusément que Dumbledore allait lui reprocher quelque chose – avoir été son élève depuis près de vingt ans, l'avait au moins entraîné à sentir ce genre de chose !
« Mais, je m'inquiète », poursuivit Dumbledore et le sérieux de son regard confirma les soupçons de Lupin. « Remus, quelle est la nature de vos sentiments envers Cyrus ? »
« Mes sentiments, professeur ? », balbutia l'interpelé.
Dans les yeux du vieil homme, Lupin vit passer une once d'agacement, vite maîtrisé. Il eut un peu honte de jouer ainsi au chat et à la souris avec celui qui l'avait toujours honoré de sa confiance. Au fond de lui, il SAVAIT ce qu'Albus voulait dire.
« Bien, soyons spécifique… Quel rôle entendez-vous jouer auprès de lui ? »
« Moi ?… Le protéger… en attendant… »
« Le protéger ?», releva Albus. « Le protéger de QUOI exactement, Remus ? »
Remus se sentit d'un seul coup beaucoup plus jeune et inexpérimenté qu'il ne l'était effectivement. Albus partageait avec Minerva cette capacité à le remettre en quelques intonations de voix dans la position inconfortable d'un élève ignorant. Aucun des deux n'en abusait et Remus sentit d'autant plus que les reproches d'Albus allaient être importants.
« Professeur » répondit-il d'une voix humble. « Soyez plus direct, s'il vous plaît… Je ne suis pas en train d'essayer de me rappeler les douze éléments des potions les plus courantes… »
Albus rit ouvertement à la comparaison.
« D'accord, d'accord… Excusez-moi, Remus…Comment dire… Pourquoi ai-je l'impression que vous avez peur de vous occuper vraiment de Cyrus ? Voilà… est-ce assez direct ? »
Remus avait blêmi et c'était, en soi, une réponse.
« Pas vraiment ? »
« Remus, à votre tour, n'abusez pas de ma patience… Votre tête me dit que vous avez bien compris ce que je cherche à vous dire… Vous ne vous comportez pas avec Cyrus comme s'il était vraiment votre fils - Et ne commencez pas à me dire que rien n'est plus normal, puisqu'il ne l'est pas ! Je peux comprendre que vous préféreriez avoir Sirius en face de vous… Nous travaillons tous à rendre cela possible, mais Cyrus existe, Remus !», insista Albus.« Nous l'avons créé et nous ne pouvons pas faire comme s'il n'existait pas, comme si c'était simplement un ami d'Harry venu pour les vacances ou comme s'il n'était pas peut-être là pour rester ! »
Lupin frémit. Les paroles de Dumbledore étaient dures et véhémentes. Étonnamment dures et véhémentes. Presque blessantes. Mais il ne trouva rien à répondre parce qu'il savait que tout cela était vrai.
« Remus », reprit le vieil homme plus doucement, presque paternel. « Ne prenez pas ça comme un aveu de défaite de ma part… ou d'abandon… mais plutôt comme de l'extrême prudence… Imaginez que nous échouions - j'insiste sur le « nous » : je me sens complètement responsable de ces évènements… Cyrus va être dépositaire d'une double mémoire particulièrement explosive et d'aucun outil pour la maîtriser… sauf si VOUS lui apprenez à le faire"
«Moi ?»
«Je pense que vous êtes le SEUL à disposer des éléments pour le faire… Vous seul connaissez assez Sirius, son histoire, ses points forts et ses défauts… Vous seul pouvez rendre Cyrus capable d'en tirer partie… Mais pour ça, il faut prendre le risque de devenir son père… »
« Son père ! », balbutia Lupin toujours livide. Comment peut-on être le « père » de son meilleur ami ?
« Oui, Remus, son père… au moins pour un moment ! », confirma gravement le vieux sorcier.
oo
Quand il arriva à Poudlard, les paroles de Dumbledore tournaient encore dans sa tête. Elles lui laissaient un goût amer. Ainsi, malgré tous ses efforts, malgré tous ses progrès, il continuait inlassablement à se protéger contre les tempêtes affectives ? Il était trop lucide pour récuser cette accusation. Une partie de son cerveau plaidait seulement qu'il ne pouvait pas être parfait… il ne pouvait pas donner plus qu'il ne recevait… Et puis… devenir le père de Cyrus ? Était-ce possible ? Il était déjà le père de quelqu'un et il savait que ce n'était pas quelque chose qu'on pouvait envisager à la légère. On n'est pas un père à mi-temps. On s'engage, on paye de sa personne… Mais une autre voix en lui alors s'insurgea : Sirius ne lui faisait-il pas confiance ? En laissant Cyrus – et Harry ! - se débrouiller seul avec sa double mémoire, ne le trahissait-il pas une nouvelle fois ? Oui mais devenir son père … ? Il soupira, indécis et mécontent contre lui-même.
Son humeur ne s'améliora pas en constatant la pile de courrier ouvert et annoté par Severus qui couvrait son bureau… - en trois semaines seulement ! Il avait parlé deux fois avec le maître de potion dans l'intervalle. « Rien qui ne puisse attendre ton retour », lui avait-il, à chaque fois, assuré.
« Espérons ! », grommela-t-il.
Après un moment d'hésitation, il prit une pincée de poudre et la jeta dans le feu et murmura : « Severus ». L'instant d'après le maître de potions se matérialisa dans l'âtre et le salua avec cette déférence outrée qu'il aimait à utiliser.
« M. le directeur ! »
« Bonjour Severus ! », répondit Remus, souriant vraiment pour la première fois depuis quelques heures.
« Tu es là depuis longtemps ? »
« Cinq secondes. »
Rogue eut un petit sourire appréciateur. « Ça te manque tant que ça ! »
« Non… sincèrement non, mais raison de plus pour ne pas y couper trop longtemps ! »
« Ah ? Eh, bien tout ceci est classé. La première pile, ce sont des lettres de parents qui se plaignent ou demandent des choses… J'en ai traité directement les trois quarts… J'ai répondu aux autres que j'attendais ton retour… »
« OK. » Remus souleva les parchemins et parcourut les lettres machinalement : des punitions contestées, des enfants malades, des sorties exceptionnelles…la routine !
« La deuxième, ce sont les habituelles lettres d'insultes au loup-garou… Honnêtement, je ne me rendais pas compter qu'il y en avait tant ! »
Remus s'autorisa un petit sourire sans même jeter un œil à la pile désignée. Il ne s'agaçait même plus du flux de courriers malveillants qui lui était chaque jour adressé depuis qu'Albus un jour lui avait montré le sien – trois fois plus important. Seuls ceux qui n'osaient rien n'étaient jamais critiqués !
« La troisième, ce sont des courriers du Ministère, de nouvelles directives – dont une sur l'épaisseur des fonds de chaudrons qui me concernent donc directement…Rien de très important…»
« Bon… finalement, la maison n'a pas brûlée ! », commenta-t-il.
Comme Severus ne répondait rien, Remus leva la tête, le cœur soudain plus rapide. Le regard indécis du maître de potions lui confirma ce que venait de lui murmurer son instinct.
« Quirrell ?»
« Ah oui, Quirrell…», reconnut Severus presque à contrecœur. « Eh bien, c'est aussi mauvais qu'on pouvait s'y attendre… sans surprise vraiment. »
Lupin sentit son angoisse s'ancrer plus profondément dans sa gorge.
« Harry ? »
« Les voyages ne sont pas bons pour la mémoire, visiblement. Tu sembles avoir oublié assez vite que tu as DEUX fils, Remus… », énonça Severus tout doucement – presque trop doucement.
Remus se raidit… La voix et le ton – et l'emploi de son prénom ! - étaient en eux-mêmes suffisamment inhabituels pour qu'ils signalent une intention particulière – Une précaution, songea Lupin. Sans parler du sujet ! S'étaient-ils donné le mot avec Dumbledore ?
« Cyrus ? », murmura-t-il.
« En fait, Cyrus ET Harry », précisa Severus sans éviter son regard inquisiteur. « Un duo redoutable… Un duo qui m'en rappelle malheureusement de plus en plus un autre… »
Remus sentit son cœur accélérer encore et ses mains devenir moites.
« Raconte… »
« Hum…. Tu veux savoir quoi ? La liste est interminable : de l'impertinence à la désobéissance, de la disparition à l'opposition, de l'arrogance à la mauvaise foi… de la blague innocente à la méchanceté gratuite…Bien sûr, la majorité des élèves les adorent… Comme d'autres en leur temps… »
Lupin se força à respirer. Ça ne pouvait pas aller aussi mal !
« Mais ils sont de plus en plus incontrôlables… Minerva et moi avons essayé de raisonner Harry : nous n'avons pas réussi à obtenir plus de quarante-huit heures de calme…relatif», continua le sous-directeur en venant se planter face à lui, ouvertement curieux de sa réaction.
Remus soupira.
« Pourquoi ne m'as-tu rien dit quand je t'ai appelé ? »
« Qu'est-ce que ça aurait changé ? »
Lupin déglutit avec peine et acquiesça. Même la magie ne permettait pas de combler l'absence – encore moins celle d'un parent responsable… Lily appelait ça « la preuve rassurante de la persistance de l'humanité », se rappela-t-il curieusement – c'était bien le moment de penser à Lily, tiens !
« Je vais leur parler… »
« Lupin… Mme Pomfrey et moi, nous sommes aussi de plus en plus inquiets de la santé de Cyrus», reprit Severus. «Je crois aussi que Black est de retour dans la mémoire de Cyrus… Je le soupçonne de dormir peu… en tout cas pas suffisamment pour un enfant en pleine croissance… De nouveau, il s'épuise - ce qui n'augmente pas son sens du danger ou de la discipline… »
De nouveau Remus ne sut que hocher la tête. Était-il capable de faire face à tout ça ? Il sentit le regard inquisiteur de Severus sur lui et se rebella.
« Je vais faire mon maximum ! » , gronda-t-il, n'essayant pas un instant de cacher son agacement. Pour qui se prenait-il à la fin ? Qu'il essaie lui d'élever des enfants magiques ! Qu'il la prenne, lui, cette responsabilité énorme !
Rogue le regarda une nouvelle fois avec surprise – peut-être inquiétude. Il hésita puis murmura cette phrase incroyable de mémoire de Poudlard : « Remus… tu devrais moins douter de toi. » Avant de sortir précipitamment.
ooo
Le plus jeune directeur de Poudlard depuis trois cents ans, lui, ne ressortit de son bureau que pour le déjeuner. Il n'avait vu personne d'autre le reste de la matinée. Il s'était même interdit d'aller marcher – pourtant l'envie ne lui manquait pas !– pour éviter de voir quelqu'un d'autres – professeurs, fils et élèves…. Il s'était attelé au courrier et avait répondu à toutes les lettres comme on s'enfuit. Il s'était noyé dans les affaires de Poudlard, pour échapper à ses propres angoisses.
Son entrée dans la Grande salle ne passa pas inaperçue. Et il sentit que ce n'était pas seulement parce qu'il avait été absent depuis trois semaines… Les regards étaient moins curieux qu'inquisiteurs. Les murmures allaient bon train… On s'attendait à qu'il fasse quelque chose… il le ressentait au plus profond de lui… Il rejoint pourtant comme s'il de rien était la table des professeurs, répondant d'un ton égal aux salutations qui étaient adressées. Il regarda de l'estrade la salle finir de se remplir et nota que ni Harry, ni Cyrus n'étaient encore là. Il inspira profondément. Il ne pourrait pas transiger plus longtemps, visiblement. Minerva vint s'asseoir à sa gauche et son regard fut plus éloquent qu'aucun discours.
Les deux garçons arrivèrent parmi les derniers, sautillant autour des leurs trois fauteurs de troubles préférés – Fred, George et Lee. Le petit groupe se figea quand ils le remarquèrent. Avant qu'ils n'aient décidé d'une marche à suivre, Severus apparut derrière eux et s'approcha. Remus comprit qu'il demandait à Cyrus et Harry de s'asseoir ailleurs qu'avec les Gryffondors. Il imagina que les frasques de ses « fils » avaient dû encore les rapprocher des trois fauteurs de troubles officiels de Poudlard. Il se demanda s'il devait aller les voir lui aussi puis décida que non. S'il pouvait éviter de devoir régler ça en public… ce serait quand même plus facile ! De nouveau, il soupira et croisa le regard affreusement compréhensif de Minerva.
Harry et Cyrus hésitèrent, échangèrent un regard, puis se dirigèrent de concert vers la table des Serpentards. Cette décision provoqua évidemment un silence stupéfait dans la Grande salle. Severus qui était encore à mi-chemin de l'estrade tourna son regard vers Remus qui n'arriva pas à se décider à intervenir. D'un petit signe de la main, il lui demanda de les laisser faire, tout en luttant pour ne pas rougir sous les regards surpris conjugués des professeurs et des élèves. Mais Harry et Cyrus, eux, ne semblèrent pas s'inquiéter un instant de l'opinion de Remus. Ils s'installèrent tranquillement à la table des Serpentards malgré les regards soupçonneux et hostiles que les élèves leur lancèrent.
« Bonjour à tous ! », lança Cyrus à genoux sur le banc.
Harry se contenta de sourire tout en s'asseyant à côté de Marcus Flint qui leva les yeux au ciel.
Les préfets de Serpentards échangèrent des regards indécis puis décidèrent qu'ils ne pouvaient pas leur interdire de venir avec eux maintenant que leur directeur de maison les avait laissés faire. Les conversations reprirent doucement, les élèves se servirent, des assiettes apparurent devant Harry et Cyrus qui échangèrent un regard ravi. Poudlard leur appartenait !
Le repas était déjà bien avancé – sans qu'aucun Serpentard ne leur ait adressé la parole - quand Cyrus sortit de la poche de sa robe une boîte de carton percée de trous. Le regard d'Harry s'affola un peu mais il n'osa pas intervenir. Après tout, il leur avait fallu une semaine entière pour rassembler ces araignées, et ils savaient qu'elles ne pourraient rester vivantes beaucoup plus longtemps en captivité… Bien sûr, ils n'avaient pas prévu que Remus serait déjà revenu… Est-ce que Severus s'était déjà plaint d'eux ? Harry ne se faisait pas trop d'illusions, mais il pensait aussi que Remus était particulièrement indulgent avec Cyrus – ou avec Sirius…- et il espérait que cela tempèrerait sa colère.
Il haussa les épaules avec fatalisme, et Cyrus prit cela pour un assentiment. Il jeta la boîte en l'air et quand elle explosa sur la table, des dizaines de minuscules acromentulas s'en échappèrent dans tous les sens. Les premières années de Serpentards hurlèrent. Certains élèves montèrent debout sur leur banc, d'autres carrément s'enfuir dans tous les sens. Un petit groupe de septièmes années et les préfets lancèrent une série de sorts plus ou moins utiles et maîtrisés : « Impedita ! » « arachnae repellis ! » « Stupefix ! »
La plus grande confusion gagna très rapidement les autres tables alors que Rogue, McGonagall, Lupin, Quirrell et Hagrid se précipitaient - les quatre premiers leur baguette à la main.
« Mes petites… mes petites », balbutia le demi-géant…essayant d'attraper avec ses grosses mains le maximum d'araignées. Quirrell et Minerva l'aidaient de leur mieux en les stupéfixant.
Rogue réussit à rassembler les élèves de sa maison à une extrémité de la table et à ramener le calme dans le réfectoire. Remus, lui, avait fondu sur Harry et Cyrus qui avaient – prudemment – cherché à profiter de la confusion pour sortir de la salle. Il les attrapa chacun par un bras.
« Où croyez-vous aller comme ça ? »
Cyrus ouvrit la bouche pour répondre mais la referma quand il croisa le regard suppliant d'Harry.
« Vous mériteriez… », commença Remus, tremblant de rage contenue. «Allez dans votre chambre, tout de suite ! »
Avec un timide hochement de tête, Harry saisit le bras de Cyrus et le tira vers l'aile des professeurs avant que Remus n'ait besoin de répéter son ordre - ou pire. Quand ils entrèrent dans l'appartement, ils n'avaient pas échangé une parole depuis la Grande salle mais chacun pour des raisons différentes. Harry n'arrivait pas à croire qu'il ait pu se mettre dans autant d'ennuis alors que Cyrus se discourait sur comment ils auraient pu mieux utiliser le potentiel de désordre que représentaient les acromentulas. Logiquement, en arrivant à l'appartement, le premier se dirigea droit vers leur chambre quand le second se jeta sur le canapé en soupirant comme s'il venait de perdre un match de Quidditch. Harry s'arrêta :
« Tu fais quoi là ? »
« B'en… rien… » constata Cyrus, l'air étonné.
« Tu ferais mieux de venir ! »
« Où ça ? »
« Il a dit 'dans votre chambre', Cyrus ! », rappela Harry nerveusement.
« Oh, c'est pareil ! »
«Écoute, Cyrus, je ne crois pas que ce soit le moment d'en rajouter », estima Harry, paniqué par la réaction de son frère adoptif. « Dans ces moments là, faut pas grand-chose pour qu'il explose ! », ajouta-t-il, exprimant ses craintes à haute voix.
« C'est-à-dire ? »
« Cyrus, tu vas comprendre bien assez vite ! Viens! », répéta Harry, ne sachant pas trop comment le mettre en garde. Visiblement son frère n'avait pas vraiment une image de ce que pouvait être un parent en colère… pourtant, il lui avait dit que Sirius lui parlait, songea-t-il. « Cyrus… Sirius avait des parents, non ? »
« Il ne m'en a jamais parlé », répondit son frère sans sembler le moins du monde faire une connexion entre la question et la situation présente.
« Ah… Écoute, fais moi confiance et viens ! », insista Harry. L'idée que Remus les trouve dans le salon, qu'ils ajoutent ainsi une désobéissance à un ordre direct à tout le reste, lui était totalement insupportable.
«Si tu veux », soupira Cyrus en se levant.
S'il le suivit dans la chambre, il se jeta ensuite sur son lit avec un magazine de Quidditch que Harry trouva tout aussi déplacé que sa prétention antérieure à rester dans le salon. Incapable de trouver les mots pour le dire, Harry finit par s'asseoir sur le bord du lit de son frère. Il sentait sa gorge se serrer à chaque fois que le regard assassin de son père lui revenait en mémoire. Vraiment, il ne voyait pas comment ils pouvaient s'en tirer cette fois !
« Tu crois qu'il va venir dans longtemps ? », demanda tout d'un coup Cyrus en bâillant. « On va pas l'attendre tout l'après-midi ! »
« Il viendra toujours trop vite », répondit sombrement Harry. Devant le regard surpris de son « frère », il explosa : « Enfin Cyrus, tu imagines quoi, qu'il va nous féliciter ? »
« On dirait que tu as peur ? »
Harry soupira rageusement : Cyrus était totalement exaspérant parfois ! Il ouvrit la bouche pour répondre, mais la referma précipitamment en entendant la porte de l'appartement s'ouvrir. Les pas se dirigèrent droit sur leur chambre, et c'est avec une appréhension non dissimulée qu'il vit entrer son père dans leur chambre. Remus les contempla longuement immobile sur le pas de la porte, et ses yeux parurent glacés de colère à Harry. Quand il finit par décider de s'asseoir sur l'autre lit, il laissa à dessein le silence perdurer, se demandant encore comment il allait mener cette conversation… Percevant la tension présente dans l'air, Cyrus avait fini par se redresser et s'asseoir à côté d'Harry, mais il avait l'air plus curieux qu'inquiet - Harry lui au moins ne semblait pas se faire d'illusions.
Il ressemble TROP à Sirius, pensa d'abord Remus nerveusement, je n'y arriverai jamais ! Dis-toi que c'est le fils de Sirius… dis-toi que tu en es responsable… dis-toi ce que tu veux, mais fais face ! » - s'admonesta-t-il. La mauvaise conscience d'Harry l'aida à sortir de cette introspection hasardeuse.
« Papa, nous sommes désolés... »
« Ah oui ? Vraiment ? Ça faisait longtemps, hein Harry, que tu ne m'avais pas servi ça ! Et alors, maintenant que tu es désolé, je fais quoi, moi ? Je te pardonne, c'est ça ? », explosa Remus avec un peu de soulagement. Le plus dur était de faire le premier pas !
Harry piqua immédiatement du nez, mais Cyrus continuait de les observer avec une curiosité détachée non dissimulée, comme si la conversation ne le concernait pas. Mais, Remus se tourna vers lui, et l'enfant croisa pour la première fois les yeux de Lupin en colère. Cette expérience – impressionnante en elle-même – réveilla une image floue dans sa mémoire. Sirius quelque part dans sa tête lui murmura : Hum, je ne veux pas t'inquiéter, Cyrus, mais là, il est hors de lui… aussi dangereux que rare ! - Que dois-je faire ? - Hum, difficile à dire… sans doute, faire comme Harry ! J'espère qu'il sait le prendre dans un moment comme celui-là. Obéissant à ce conseil, Cyrus baissa donc aussitôt les yeux - pour la première fois devant quiconque depuis qu'il s'était réveillé dans la forêt amazonienne. Profitant de ce résultat inédit, Lupin demanda de sa voix la plus coupante :
« Est-ce que l'un de vous d'eux pour me donner UNE bonne raison pour avoir provoqué les larmes de Hagrid, hein ? »
Les deux garçons échangèrent un furtif regard embarrassé. Ils n'avaient pas anticipé que Hagrid serait aussi choqué qu'ils aient capturé et lâché dans le château des acromentula. Aucun des d'eux ne pouvait dire qu'il était fier de ce résultat-là. En fait, rien ne s'était réellement passé comme ils l'avaient imaginé. Même la panique n'avait pas été aussi satisfaisante qu'ils l'avaient anticipée. Remus n'attendit pas leur réponse :
« Ce que l'on m'a raconté sur vous depuis ce matin avait déjà suffi à me mettre en colère… Mais là, trahir ainsi la confiance d'une des personnes les plus gentilles de toute cette équipe… de quelqu'un qui se ferait tuer pour vous – et vous le savez ! », insista Remus, sentant ses arguments se construire. « Trahir quelqu'un qui vous a visiblement emmené dans un des endroits les plus secrets de la forêt magique pour vous montrer une des choses auxquelles il tient le plus au monde… - pour que vous vous en serviez pour une blague aussi dangereuse que stupide et inutile ! Là vraiment, je ne trouve aucune raison d'être clément ou compréhensif… Visiblement, je l'ai déjà été trop longtemps ! »
Harry sentit ses yeux le piquer. Il n'avait pas mérité souvent une telle réprimande de la part de son père. L'été dernier, il savait qu'il lui avait fait peur par sa désobéissance et il n'avait pas été aussi virulent. Il pouvait lire une profonde déception quand les yeux de Remus se posaient sur lui, et ça suffisait à lui fendre le cœur. Cyrus, lui, avait dépassé sa surprise initiale pour découvrir les affres de la culpabilité. Mais Lupin n'en avait pas fini avec eux.
« Parlons maintenant de votre cible : les Serpentards ! Oh combien facile et oh combien stupide ! Vous cherchez quoi ? A vous mettre toute la maison à dos ? Es-tu si sûr Harry de la maison dans laquelle tu iras l'année prochaine ? Et même si tu n'es pas à Serpentard, ce que je te souhaite après une provocation comme celle d'aujourd'hui, te crois-tu à l'abri de toute vengeance ? Quand tu seras un élève COMME LES AUTRES, tu crois qu'ils vont se gêner ? Tu te crois le seigneur de Poudlard, n'est-ce pas ? Si malin, si protégé ! C'est comme ça que je t'ai élevé Harry ? Pour que tu te prennes pour plus que tu n'es ? Tu as survécu à Voldemort, Harry, mais parce que tes parents se sont sacrifiés pour toi ! Tu es le meilleur en potions, parce que Severus t'a tout appris ! Tu connais les passages du château, parce que tu as grandi ici ! Vraiment quel mérite ! »
Son fils piqua un peu plus du nez devant l'orage. Il savait d'expérience qu'il fallait laisser Remus parler le plus possible, éviter de l'interrompre - de toutes façons, il n'aurait rien trouvé à répliquer ! Comment répliquer ? « Non, je ne me crois pas au dessus des règles… ? Hum…enfin pas trop... » En tout cas, devant Lupin hors de lui, pas du tout ! « J'ai voulu faire plaisir à Cyrus ? » Une autre mauvaise excuse… Remus s'était au contraire attendu à ce qu'il le canalise, et il le savait.
« Maintenant Cyrus, regarde-moi.», continua Lupin, à peine moins véhément. « Je ne sais pas si Sirius t'a poussé à agir - je ne veux même pas le savoir ! Et même si c'était le cas, ça ne changerait rien à ma colère contre toi : tu as maintenant la force de décider par toi-même, Cyrus. Comme Harry, tu n'es au-dessus d'aucune règle : tu dois respecter les professeurs de cette école, les elfes, le personnel dans son ensemble – même Rusard ! Tu dois aussi respecter les élèves qui ne sont ni des souffre-douleur ni des faire-valoir, du grand Cyrus ! Je ne sais pas quelle mémoire d'autorité tu as, mais je te préviens que tu vas apprendre à respecter la mienne… que ça te plaise ou pas ! »
Harry vit le désarroi s'installer dans les yeux de Cyrus pour qui Remus avait pour l'instant été un rempart compréhensif contre le monde extérieur. Un instant, il s'en félicita, mais son père se tournait de nouveau vers lui :
« Et j'ai du mal à croire que tu aies pu penser, Harry, que je vous laisserais éternellement faire - je sais que j'ai été très permissif pendant les vacances mais je pensais que tu avais compris pourquoi, que tu étais assez grand pour comprendre que c'était en réponse à une situation exceptionnelle… et arrête de regarder tes chaussures, à la fin ! Aies un peu le courage de tes actes ! »
Harry leva prudemment la tête. Comme Remus continuait de la foudroyer du regard en silence, il murmura.
« Qu'est-ce que je peux dire ? Bien sûr, tu as raison… Si je dis que je suis désolé, tu me dis que c'est trop facile ! Qu'est-ce que je peux dire ? »
« Si j'ai raison, comme tu le dis, Harry, pourquoi ne t'es-tu pas arrêté AVANT ? Quand Severus et Minerva te l'ont demandé, par exemple ? », questionna âprement Remus, parce que c'était finalement cette part-là qui l'inquiétait le plus pour le long terme. Et la menace arriva sans qu'il y ait eu le temps d'y réfléchir : « Si tu es incapable de reconnaître leur autorité, Harry, l'année prochaine tu pars à Beaux-Bâtons - au moins, tu auras à faire à de nouvelles têtes ! »
Harry en eut le souffle coupé. Depuis presque six ans maintenant, Remus lui avait tout le temps juré qu'il serait toujours là pour lui. Et là, il annonçait tranquillement – façon de parler ! - qu'il allait l'envoyer dans une autre école ! Son père en avait-il tellement assez de lui ? Les larmes lui montèrent aux yeux, et il mordit sa langue pour leur résister. Il n'aurait jamais cru un jour aussi se sentir aussi malheureux.
« Papa », implora-t-il timidement. « Je ferai tout ce que tu voudras ! Mais, s'il te plaît, je ne veux pas aller loin de toi ! »
Remus cacha son émotion au plus profond de lui - comme si lui souhaitait voir partir Harry ! - et se tourna vers l'enfant qui était maintenant son deuxième fils adoptif et qu'il avait trop négligé.
« Nous verrons. Et toi, Cyrus, est-ce que tu comprends POURQUOI je suis en colère ? »
Le jeune garçon parut considérer longtemps sa réponse et soupira même avant d'articuler presque à contrecœur : « Sirius dit qu'il m'avait prévenu. »
Remus eut plus de mal à cacher sa surprise, cette fois. Ainsi Rogue avait raison ? Sirius était revenu, mais visiblement Cyrus gardait le contrôle puisqu'il était allé contre l'avis de Sirius… Quelle drôle d'expérience, ça devait être !
« Ce n'était pas ma question, Cyrus ! », se reprit-il néanmoins – étonné lui-même d'en être capable.
« Ah… heu, oui… on ne peut pas faire n'importe quoi - c'est ce que dit Sirius ! », reformula l'enfant, avec l'air de sincèrement vouloir faire la bonne réponse cette fois.
Mais la mention directe de Sirius coupa le souffle de Remus qui dut se forcer à continuer : « Et pourquoi ? »
« Parce que tu ne veux pas ? », proposa Cyrus.
« C'est tout ? »
« Parce que… ça a fait de la peine à Hagrid ? », essaya l'enfant, après réflexion.
« Mieux», reconnut Remus, « mais encore ? »
Cyrus regarda le plafond étoilé comme à la recherche d'une réponse.
« Parce que… parce que… parce qu'on est pas les chefs ? »
Remus se mordit les joues pour garder son sérieux. Si c'est toi qui lui souffles de telles réponses, Patmol, le jour où je t'ai enfin vraiment en face de moi, je te casse la gueule ! Puis il songea que d'être emprisonné dans le corps d'un enfant qui ne l'écoutait pas était peut-être une punition suffisante.
« Disons ça comme ça, Cyrus. Je préfèrerais que tu en viennes à penser que même si tu étais le « chef », tu ne pourrais pas pour autant faire TOUT que ce que tu as envie de faire… Mais j'imagine que nous aurons l'occasion d'en reparler », conclut-il, conscient de ce à quoi ces derniers mots l'engageaient.
Les grands yeux sombres le dévisagèrent un instant puis se fermèrent en signe d'assentiment. Lupin reprit son souffle, avant d'enchaîner, d'une voix plus calme :
« Bien sûr, vous n'allez pas vous en sortir comme ça : ce soir, vous irez vous excuser auprès d'Hagrid pour avoir trahi sa confiance… »
Les deux enfants hochèrent la tête, relativement convaincus que cette partie-là était inévitable.
«…et auprès de tous les Serpentards pour être venus ainsi les provoquer stupidement - ne me regarde pas comme ça, Harry, j'aurais pu trouver pire en cherchant bien ! »
Ses fils adoptifs échangèrent un regard sombre, imaginant sans doute l'accueil qu'allait leur réserver la maison vert et argent, mais ils opinèrent nerveusement.
« Je veux aussi que vous présentiez des excuses à Severus et Minerva pour avoir autant abuser de leur patience en mon absence », continua Remus, avec l'étrange impression qu'il se grondait lui-même en même temps : comment avait-il pu penser qu'il ne devrait pas faire plus que s'occuper de la santé de Cyrus ? Comment avait-il pu charger Harry d'autant de responsabilités ? Comment avait-il pu attendre que Severus le lui montre ? « Vous mangez à la table des professeurs et vous êtes privés d'entraînement de Quidditch jusqu'à nouvel ordre», ajouta-t-il, réfléchissant rapidement aux termes qu'il allait imposés, «et cette semaine, vous resterez avec moi les après-midi - le temps qu'Hagrid fasse oublier à Aragog votre traîtrise… »
A chaque phrase, Cyrus et Harry semblaient s'être un peu plus recroquevillés sur le lit et ils avaient frémi au mot "traîtrise". S'il se refusait à utiliser la légilimencie sur les enfants, Remus jugea qu'il avait quand même fait son effet à la fin de son énumération. Était-ce suffisant ? Préférant en faire un peu trop cette fois que pas assez, Remus inspira profondément et vint s'accroupir devant les deux garçons :
« Regarde- moi bien tous les deux », commença-t-il plus doucement. Il attendit qu'ils aient obéi pour continuer - un peu de solennité ne pouvait pas faire de mal. « Ceci est mon premier ET dernier avertissement. Je promets au premier de vous deux que je reprends à se croire à dessus de toute règle, une fessée dont il se rappellera longtemps…Suis-je clair ? »
Harry ne sembla pas douter de la réalité de la menace, mais elle dut toucher son orgueil car il dut visiblement se forcer pour acquiescer. A ses côtés, Cyrus, clairement horrifié par l'écroulement de son impunité, hoqueta : « Une fessée ? »
« Demande donc à Sirius », répliqua Remus, en se relevant pour cacher le mélange compliqué de remords et d'envie de rire qui le tenaillait. Il était temps de faire face et d'oublier des réflexes adolescents de connivence et de laisser-faire. « Je tiens toujours mes promesses… »
ooooo
Ensuite, ensuite… je crois que ça s'appelle « la construction de la confiance »…
