Entre Lune et Etoile
Disclaimer… Une dame anglaise devait s'ennuyer, elle inventa pleins de personnages et des gens du monde entier les trouvèrent tellement fascinants qu'ils leur inventèrent d'autres aventures… Comme quoi l'argent n'est pas toujours la seule motivation…
Messages…
Bon, bon, bon,… à la bonne heure ! Vous y êtes aller très fort cette fois ci !
Alors…
Oui ça se corse... (Gaïa, Marie et d'autres)… - encore que ça fait des mois que Alana me dit que je me suis mis dans un truc indémerdable…. Des fois, je me dis que je vais faire plusieurs fins…
Lisia, le plus simple serait sans doute que tu écrives toi-même ta propre fin, je crois… Parce que moi, le dédoublement des corps… (Réponse indirecte à Sakuya) Je ne crois pas que ça résolve quoi que ce soit… Mais montre moi que j'ai tort…Si, si une UA d'un UA… la classe, moi, je dis… je le lirai, promis !… En attendant, je vais m'en sortir comme je peux, d'accord ?
Et quand Louloute me dit que finalement j'ai eu raison de mettre Hermione dans le coup… après les cris qu'elle a poussé quand j'ai juste écrit son nom… moi, ça me fait rougir !
Sinon je suis d'accord avec je sais plus qui… je ne me suis pas beaucoup penchée sur les copains d'Harry…. Pfff… c'est vrai… je me suis aussi dit ça l'autre jour….
Comment je fais pour écrire autant ? (Titou) Et bien je ne sais pas… J'arriverai jamais à aller aussi vite si Alana ne traduisait pas un chapitre de Robin4 sur deux ou trois… d'ailleurs cette semaine, Promesses est à la traîne…
En fait, c'est un chapitre pour Harry…
38 - Exposé des motifs
« Peter Pettrigrew… levez-vous... »
Le petit homme presque chauve et voûté obéit après un infime instant d'hésitation.
« Peter Pettigrew, cette cour, à l'unanimité vous déclare coupable…
Un petit cri, désespéré, s'éleva du box de l'accusé. Harry leva les yeux vers son père qui avait fermé les siens. Cyrus était étonnement stoïque à ses cotés Ses yeux noirs, curieux et détachés comme toujours, pareils à deux miroirs. Minerva à sa droite secoua la tête comme si elle se tenait elle aussi responsable de toutes ses vies gâchées. Grand-père Albus, qu'Harry ne voyait que de biais, se pencha en avant comme pour mieux entendre. Derrière lui, Severus et Lucius Malefoy faisaient semblant d'être venus ensemble. Tous les deux parurent à Harry étrangement insensibles à la tension de l'assistance. A l'inverse Arthur Weasley, qui se tenait debout avec Amos Diggory sur l'un des cotés de la salle, grimaça aux cris de Pettigrew.
« … coupable d'avoir trahi avec préméditation James et Lily Potter en Juillet 1981 et d'avoir révéler leur cachette au… au… »
Fudge sembla hésiter puis il se raffermit et articula : « au Seigneur des Ténèbres »
Un murmure confus s'éleva. Nul n'avait jamais entendu le ministre de la Magie réussir à désigner Voldemort par quelque chose de plus précis que « Vous-savez-qui ». Etait-ce la fin de cette peur si immense qu'elle n'avait pas de nom ? Pouvait-on oublier cette angoisse ? La communauté magique avait elle repris suffisamment confiance en elle-même pour affronter ses démons ?
« Vous les avez trahis de manière délibérée et préméditée. Aucune circonstance atténuante ne vous ait reconnu… » - continuait le ministre avec plus de sévérité.
« Mais… » - balbutia Queudver.
« Taisez-vous ! Vous avez déjà eu l'occasion de vous expliquez ! Cette cour vous reconnaît aussi coupable d'avoir, là encore de manière préméditée, fait croire à la justice que Sirius Black était coupable de ce crime ainsi que de l'assassinat de douze moldus… Vous vous êtes soustrait à la justice pendant onze ans… ce qui aggrave encore votre responsabilité… enfin, vous vous êtes associé au… au professeur Caecilius Quirrell pour essayer de prendre en otage l'école de Poudlard, ses élèves et ses professeurs ». La voix de Fudge était au-delà du mépris et un murmure d'assentiment couru dans l'assistance. « Si Harry Potter Lupin ne vous avait pas découvert, nul ne sait de combien d'autres crimes vous vous seriez rendu coupable… »
Harry pensa une nouvelle fois que Queudver ne songeait même pas à réfuter la présentation de Fudge de se qui s'était passé à Poudlard. « Sans doute pense-t-il qu'ajouter Voldemort au tableau ne l'aiderait en rien… »
« … cette cour vous condamne donc… au baiser du Détraqueur »
Un silence profond accueillit la sentence puis de nouveau un murmure excité s'éleva. Remus avait brusquement ouvert les yeux à l'énoncé du verdict. Son visage avait rarement eu l'air plus vieux, plus creusé et plus triste. Il trouva néanmoins la force de glisser ses bras sur les épaules de ses fils et de les serrer contre lui.
« Cette fois… c'est fini » murmura-t-il. En levant les yeux vers lui, Harry croisa le regard de Cyrus et vit qu'il pleurait silencieusement maintenant. Il mesura combien lui n'arrivait pas à partager leur tristesse. Il savait l'amitié brisée, les vies gâchées et les années perdues. Mais, pour lui, cette sentence était simplement la justice. Il sentit que pour Remus et Sirius rien ne pourrait jamais venger ce qui avait été détruit.
« Non ! NOOONN !» hurla cette fois Peter « Non ! Vous ne pouvez pas… je ne voulais pas… c'est une erreur… il m'a forcé… quelles preuves avez-vous… où est Sirius ? Il me comprendrait lui… il a toujours été fort… regardez, il a réussi à s'enfuir d'Azkaban… Sirius ! Et, toi, toi, Remus ? Remus ! Tu sais toi ! Tu sais que je suis faible ! Que leur diras-tu à tes enfants… à leurs enfants ? Que tu m'as laissé tuer ! James ne l'aurait pas voulu ! Tu le sais… REMUS ! »
Des gardes s'étaient approchés et essayaient de l'emmener mais le petit sorcier s'accrochait au fauteuil d'interrogation et hurlait par-dessus leurs têtes. Harry vit son père devenir livide et il le sentit trembler contre lui.
« Dieux » murmura-t-il « Il y aura-t-il une fin à ce cauchemar ? »
Harry lui serra la main, incapable de faire plus. Cyrus murmura. « Emmène-nous, emmène-nous loin d'ici… je ne peux pas… je croyais… mais non » et dans son ton dégoûté, Harry crut entendre la fin d'une illusion, celle qui l'avait poussé lui, deux ans auparavant, à aller espionner son père et Pettigrew. Ils n'avaient rien appris de ce procès finalement… rien qui ne permette d'accepter ce gâchis infini… James et Lily étaient morts. Sirius avait toujours perdu une partie de sa vie… Il frissonna contre son père.
Ils essayèrent de sortir mais ce fut impossible. Même après que Pettigrew ait été emmené. Les journalistes, les curieux, les officiels, les assaillirent. Remus eut beau répéter inlassablement qu'il ne ferait aucune déclaration aujourd'hui, dans l'urgence et dans l'émotion, les journalistes insistaient. Finalement, il ne fallut pas moins de Fudge lui-même pour les emmener dans une autre salle plus tranquille.
« Venez pas ici… vous sortirez plus tard quand ils se seront lassés… »
Lupin hocha la tête.
+++
« Alors vous êtes satisfaits ? » demanda le ministre sans autre préambule.
Harry se dit que l'homme avait vraiment peu de psychologie – comment pouvait on être satisfait que voir un être humain perdre son âme ? Mais il eut presque un soupçon de pitié pour lui quand il le vit être assailli par un double regard meurtrier – Remus et Cyrus le dévisageaient avec un mépris affiché. Fudge reprit visiblement mal à l'aise.
« Je sais que vous souhaitez la réhabilitation de… de Sirius Black… elle sera annoncée plus tard… demain matin, je pense… en conférence de presse… Je me demandais…pensez-vous qu'il pourrait… qu'il pourrait être là ? »
« Qui donc, M. le ministre » demanda poliment Remus. Harry baissa les yeux pour cacher son fou-rire.
«Blllaack » bredouilla le ministre avec difficulté. « Il nous doit bien ça ! »
Remus s'autorisa un haussement de sourcil comme s'il craignait d'exploser s'il répondait que le fond comme sur la forme au ministre.
« Je veux dire… nous serons peu regardant sur son évasion… on pourrait même la taire… dire qu'il vient d'Azkaban… bien sûr, personne ne le croira mais dans les circonstances… on comprendra notre clémence… »
« Votre clémence » répéta mécaniquement Lupin.
« Tu crois qu'il viendrait ? » demanda la petite voix flûtée de Cyrus. Le ministre le dévisagea avec surprise – « Ha oui, c'est vrai, c'est son fils… », s'écrivit sur son visage replet. Harry vit les yeux noirs de son petit frère danser férocement comme quand il avait la meilleure idée de farce en tête.
« Je ne vois pas pourquoi » répondit sèchement Lupin ramenant le regard de Fudge sur lui. « Excusez-moi M. le ministre… mais je ne pense pas qu'il vous doive autre chose d'autres que huit années de prison ! »
« Attendez, attendez » l'interrompit Fudge mais Lupin ne lui laissa pas le loisir de développer.
« De toutes façons, ceci est une conversation inutile car vous savez quoi faire si vous voulez le voir. Il vous l'a déjà fait savoir. Commencer par le réhabiliter ! » termina Remus avec autorité.
Fudge inspira. Il était très rouge. Sa voix tremblait quand il reprit.
« Soyons clairs, professeur… je l'ai déjà dit à Dumbledore… je veux bien être compréhensif… je veux bien ne pas chercher à savoir COMMENT il est sorti ou OU il s'est caché et surtout avec l'aide de QUI… mais ceci a un prix. Je le veux demain à ma conférence de presse ! »
« Vous le dîtes ça comme si j'avais le pouvoir de le faire venir demain matin… », répondit Lupin très calmement. « Ce n'est pas une fée, il ne suffit pas de dire trois fois son nom pour le voir apparaître ! »
« Vous ne pouvez pas ? » demanda sèchement le ministre.
« Non » répondit toujours calmement Lupin. Fudge attendit visiblement une explication… qui ne vint pas. Remus ne cilla pas une fois sous son regard et Harry se demande, pas pour la première fois, s'il serait un jour capable d'un tel contrôle de ses émotions.
« Il… il ne sera pas là ? » reprit Fudge. Et Harry sentit qu'il savait déjà la réponse à cette question.
« Non »
« Il est si loin que ça ? » demanda encore le ministre, presque timidement.
« Plus que vous l'imaginez » répondit le directeur de Poudlard sans qu'aucune émotion ne s'inscrive sur son visage. Harry décida qu'il ne devait pas regarder Cyrus qui lui-même semblait avoir choisi d'adopter l'attitude la plus infantile possible : Il avait commencé l'édification d'une tour branlante avec les précieux presse-papiers alignés sur le bureau de Fudge. Au moment où le ministre se précipitait pour rattraper un rarissime œuf de dragon himalayen conservé dans un globe de crystal, Lupin demanda de sa voix la plus polie : « Pensez-vous que nous pouvons partir maintenant ? »
+++
Harry se dit après coup qu'il l'avait senti arrivé plutôt que de l'entendre. Quelque chose l'avait réveillé. Ni un bruit, ni un appel. Une présence juste.
Il s'était dressé dans son lit, le cœur un peu battant et avait tendu l'oreille.
« Chut... Harry… c'est moi »
« CYRUS ! » avait-il presque crié.
« C'est ça, réveille tout ton dortoir ! » lui avait-il été répondu. La voix hésitait visiblement entre l'agacement et la moquerie. Harry avait tendu la main vers sa table de nuit, pour récupérer instinctivement ses lunettes – il faisait toujours très sombre dans la chambre et les chausser n'y changerait rien !– tout en grommelant.
« Mais… qu'est-ce que tu fiches là ! »
« Je viens te voir, pardi »
Harry sentit cette bouffée d'exaspération si caractéristique, que seul Cyrus savait provoquer en lui.
« Visiblement » Il tendit de nouveau la main, sous son oreiller cette fois, et en sortit sa baguette. « Lumos » murmura-t-il.
« Tu tiens vraiment à ce qu'ils se réveillent ? » demanda très calmement, mais très ironiquement, Cyrus qui était maintenant sur son lit.
« Ce ne sera pas de ma faute » grommela Harry toujours agacé.
Neville choisit ce moment là pour se retourner en grognant dans son lit. Dean et Ron laissèrent échapper eux aussi des petits ronchonnements protestation. Cyrus regarda Harry qui avait toujours sa baguette à la main.
« Ce serait le moment de FAIRE quelque chose »
« Comme quoi ? » demanda Harry avec une certaine agressivité.
« Comme un charme de sommeil » répondit impassible l'enfant aux yeux noirs.
Harry se gratta la tête, indécis. Seamus s'agita à son tour comme s'il allait se réveiller. Il leva alors sa baguette et murmura « Somnum impero » en l'abaissant vers chacun de ses camarades endormis. Une poussière dorée apparut, tournoya dans la chambre et se déposa sur chacun des dormeurs. Le plus grand silence s'installa. On entendait plus que le vent de janvier qui rodait au dehors et des arbres qui craquaient… Cyrus laissa échapper un petit sifflement :
« Et bien, Harry, tu n'es pas partisan des demi-mesures, je vois »
L'interpellé haussa les épaules. L'Ordre de sommeil était un des charmes les plus forts qui exista dans ce domaine. Ces camarades allaient être endormis dans un sommeil extrêmement profond et réparateur pour une bonne dizaine d'heures…. Ce qui allait rendre le réveil demain matin… intéressant….
« C'est le premier qui m'est venu à l'esprit » grommela-t-il encore une fois « t'avais qu'à le faire ! »
« Hum… mais je n'ai pas de baguette, moi, mon cher ! Je n'ai pas onze ans, moi, je te le rappelle » La voix de Cyrus était plus que sarcastique et Harry sentit la colère l'envahir.
« C'est pour partager cette importante nouvelle que tu m'as réveillé en pleine nuit, fais charmer mes copains et pris le risque de te faire assassiner par papa ? » Il avait presque crié.
« Non » répondit très simplement son petit frère – si c'était encore lui, songea Harry avec une amertume nouvelle. Les yeux noirs plongèrent dans les siens un moment avant qu'il n'ajoute : « Harry… s'il te plaît… écoute-moi »
« Oh, génial, tu viens me dire que tu as décidé de prendre l'antidote ? Et bien crois moi, ça pouvait attendre le soleil ! »
« Harry… ce que je veux faire, avec ou sans toi, mais je préférerais avec, ne peux attendre en aucun cas le soleil… ça ne peut se faire que sous la lune… »
« La lune ? » Harry sentit son cœur s'accélérer sans que sa raison puisse réellement dire pourquoi.
Cyrus se glissa souplement jusqu'à la fenêtre et tira le rideau.
« La pleine Lune » insista-t-il, un peu théâtral.
Soucieux de sa dignité, Harry préféra se taire.
« Je sais où IL est, Harry… je les ai suivis hier… » - expliqua Cyrus plus doucement. « Sirius… grâce à Sirius, je sais ce qu'est une transformation… mais toi non… alors j'ai pensé… mais si tu préfères rester dans ton lit… »
Harry lui lança un regard noir. Ca faisait des années qu'il souhaitait voir Remus se transformer sans oser le lui dire… Justement… une petite voix raisonnable s'imposa dans sa tête.
« Cyrus… il faudrait mieux lui demander… »
« Il dira non… tu le sais bien… il est totalement irrationnel sur cette question » déclara Cyrus d'un ton catégorique. Harry réprima un fou rire. Ce jugement venait d'un enfant qui cachait la mémoire d'un adulte et passait le plus clair de son temps à prendre des risques inconsidérés…
« Irrationnels ? » répéta-t-il.
Cyrus dut sentir la moquerie.
« Bien, M. Rationnel, bonne nuit » répliqua-t-il un peu vexé, s'éloignant vers la porte.
« Attends ! » le rappela Harry. « Tu es venu comment ? »
« Passage de la Tour, Grand escalier, Tour de Gryffondor… »
« Le mot de passe ? »
« Disons que je l'ai entendu… »
Harry secoua la tête. Non Cyrus ne changeait pas – la soit-disant fusion avec Sirius ne semblait pas modifier son fonctionnement.
« Et il est où ? »
« Papa ? »
« … »
« Je croyais que ça ne t'intéressait pas ? »
« Tu crois… »
Ils échangèrent un regard.
« Sous la Tour d'astronomie, dans une cave à laquelle tu accèdes par un passage secret… »
« La Tour d'astronomie ? Mais c'est à l'autre bout du château ! On a le temps de se faire prendre quinze fois par Rusard ! »
« Pas avec ça » dit calmement Cyrus en se rapprochant du lit et en y déposant un petit sac noir. « Ouvre ! »
Harry s'exécuta. Il ouvrit le sac et en sortit une étoffe scintillante, tellement scintillante qu'elle paraissait transparente… pour dire mieux invisible. Plutôt que de se déplier, elle semblait couler comme de l'eau…
« C'est… »
« C'est la cape d'invisibilité de James » confirma Cyrus avec un sourire satisfait.
Le souffle manqua à Harry. Ses doigts coururent sur l'étoffe. Rien n'était plus doux, plus fin, plus léger.
« Où… »
« Disons que je l'ai empruntée à Papa » reconnut son petit frère avec un froncement de sourcils.
« Papa ? Mais il a toujours dit… » - commença Harry la bouche sèche tout à coup.
« Commence pas ta parano, Harry, hein… il ne l'a pas depuis longtemps… Grand-Père voulait te l'offrir à Noël… Papa n'a pas voulu… va savoir pourquoi… il a dit qu'il te la donnerait plus tard… »
« C'est encore quelque chose que tu as…'entendu'… »
« Y'a que ce moyen… tu le sais bien… »
« Hum… est-ce qu'on ne vient pas tout juste de promettre à Papa de toujours lui poser les questions qu'on a… qu'importe la question ? » demanda Harry. Cyrus leva les yeux au ciel.
« Mais pour poser les BONNES questions, Harry, faut en savoir un peu plus, non ? »
Harry, troublé, haussa les épaules.
« Harry… »
Mais une décision nouvelle, venue de nulle part, emplit Harry tout d'un coup. C'était sans doute une bêtise, mais il savait qu'il ne pourrait pas refuser. Alors…
+++
« Qu'est-ce que tu veux comme animal ? »
« Comme quoi ? »
Cyrus leva les yeux au ciel.
« A.NI.MAL »
« … »
« Harry… tu sais que les loups-garous n'attaquent pas les animaux, n'est-ce pas ? » demanda Cyrus sur un ton où se mêlait l'inquiétude et la condescendance.
« Oh » se secoua Harry, agacé contre lui-même. « Mais je ne peux pas devenir Animagus en une soirée »
« Il n'est pas question de ça… tu vas me prêter ta baguette, je vais te transformer… ça durera une petite heure… pas beaucoup plus… avec la force que j'ai… »
« Et toi ? »
« Moi… soit j'arrive à réveiller mon animagus… pas sûr… va falloir que tu m'aides…. Soit je ferai le guet »
Harry réalisa pour la première fois que Cyrus faisait cela pour lui. Comme un frère pour un autre, comme un grand frère plus expérimenté sans doute… Il opina de la tête, plongea dans la poche de sa robe de chambre et sortit sa baguette. Cyrus la prit très doucement quand il lui tendit, presque avec timidité. Mais sa voix n'avait rien perdu de sa gouaille quand il demanda :
« Alors ? »
Les yeux d'Harry vagabondèrent sur les pierres du cachot dans lequel ils étaient…. Et il murmura :
« Un loup »
« Un quoi ? »
« Un loup… Lupi filium sum » répéta-t-il dans un sourire.
Cyrus l'observa un peu surpris.
« D'accord… j'aurais dû y penser… »
Harry fronça les sourcils.
« Tu… tu t'attendais à quoi ? »
« A rien… des bêtises….. »
« Cyrus ! »
« OK… James se transformait en cerf… alors je crois que… » - commença l'enfant. Harry, désarmé, soupira. Il savait lui que l'idée ne lui avait même pas traversé l'esprit… « Mais c'est très bien ! Très bien ! Allons y ! » - reprit précipitamment Cyrus comme s'il avait senti le désarroi de son aîné. Il éleva la baguette, ferma les yeux et ses lèvres articulèrent des mots rapides.
Harry sentit immédiatement une grande chaleur l'envahir et l'ensemble de son épiderme picoter. Il vit ses mains se couvrir de poils et ses doigts devenir de longues griffes. Il allait demander à Cyrus si la transformation en loup-garou allait aussi vite quand il se retrouva à quatre pattes sur le sol et jappa !
« Du calme, du calme Harry... n'essaie pas de te redresser, ni de parler… accepte…quand je serai un chien…on se comprendra mieux…donne-moi ta patte… » - demanda Cyrus qui venait de ranger la baguette d'Harry dans sa propre poche. Il s'assit en tailleur face au jeune loup blanc qui était apparu dans le cachot. « Concentre toi… donne moi ta force…. Tu veux que j'y arrive… » De longues minutes s'écoulèrent. Cyrus fronçait les sourcils et, au moment où Harry venait de se convaincre qu'il n'y arriverait pas, le pop caractéristique de la transformation d'un Animagus claqua dans le silence du cachot. Un jeune labrador lui faisait face et Harry-Le Louveteau se jeta affectueusement sur lui. Ils roulèrent au sol et jouèrent quelques instants à tester leurs forces nouvelles avant de s'arrêter haletant. Leurs regards convergèrent vers la porte derrière laquelle se trouvait Remus et ils s'en approchèrent d'un commun accord silencieux. Cyrus – le Labrador se jeta sur la poignée de la porte et l'ouvrit. « Chien de cirque » songea Harry avec une affection moqueuse. Franchement, même s'ils devaient être punis tous les deux, il ne voyait pas ce qui aurait dû les empêcher de faire cela ! C'était trop intéressant, trop excitant, trop magique… trop « maraudeur » en quelque sorte !
Ils se glissèrent dans l'entrebâillement de la porte et le virent.
Le Grand loup était couché sur le flanc. Son pelage gris argenté luisait doucement à la lumière des lanternes magiques qui éclairaient la pièce. Un V blanc courrait sur le sommet de sa tête. Harry se rendit compte qu'il avait l'exacte forme des mèches blanches qui se mêlaient déjà aux cheveux blonds foncés de son père. C'était lui… simplement lui… toujours lui.
Ils s'approchèrent en faisant des cercles comme de jeunes canidés qu'ils étaient. Incapables de rester immobiles ou de rester à une distance prudente. Enhardis par son manque de réaction, ils vinrent même renifler le loup endormi. Ils décelèrent trop tard le frémissement de son réveil. Quand ils sautèrent de coté, c'étaient trop tard. Le loup adulte, se dressait devant eux, hérissé, grondant et menaçant, les narines palpitantes. Le louveteau regarda le chiot qui reculait contre la paroi, en gémissant, visiblement effrayé. Il semblait lui dire de le suivre. Mais Harry hésitait. Puis, avec une certitude qu'il n'aurait su expliquer, il fit le choix inverse. Il s'avança en rampant sur le sol, les oreilles en arrière en signe de soumission au chef de meute. Le grognement baissa en intensité, il sentit bientôt le souffle du grand loup sur son échine alors que son museau courrait sur son corps pour en capter les odeurs. « C'est moi Harry… » - pensa-t-il en essayant de se concentrer pour renforcer ses ondes mentales. « Reconnais-moi, papa… reconnais-moi… » - pria-t-il intérieurement. Un coup de dents le retourna un peu brusquement sur le dos et il vit les yeux bleus – si identiques à ceux de son père ! – qui fouillaient ses yeux verts avec intensité. Comme pour vérifier quelque chose. Il se sentit aussi stupide et fragile que quand Remus tempêtait face à lui. Il gémit doucement. Un grondement sec lui répondit. Harry, la gorge serrée, se dit que son père n'allait jamais accepter cette irruption déraisonnable dans ce qu'il avait de plus secret. Mais une langue râpeuse vint soudain lécher son propre museau et son cœur sauta de joie et de soulagement. « Il m'a reconnu ! ». Enhardi par les caresses du grand loup, le petit loup se remit sur ses pattes et sautilla autour de lui. Il vit alors le petit labrador couché, la tête entre les pattes, dans un coin du cachot. Il s'arrêta et se tourna vers son père. Le grand loup s'approcha alors du chiot qui gémit et coucha à son tour ses oreilles en arrière. De nouveau, il inspecta son odeur avant de grogner une sorte d'approbation et de le lécher longuement. Il se retrouva vite couché les deux petits entre les pattes. C'est le petit labrador qui se leva le premier et vint japper avec insistance devant la porte toujours ouverte. Le grand loup sembla hésiter, refuser puis quand le petit loup blanc planta ses grands yeux verts bordés de noirs dans les siens avec un air suppliant, il sembla changer d'avis. A sa suite, ils se glissèrent hors du cachot, du souterrain et de la tour d'astronomie, ils sortirent de Poudlard et, sous la lune étincelante et complice, partirent se rouler dans la neige profonde de la Forêt interdite.
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Y'en a qui vont dire que je fais durer…. mais j'avais trop envie de l'écrire cette pleine lune…
Je crois pas que Rogue va apprécier ces retrouvailles… et peut-être que Cyrus/Sirius va prendre enfin une décision… mais laquelle, bordel… faut que je me décide…. Ecrivez-moi !
