Le ciel commençait à s'obscurcir, et les derniers rayons qui filtraient à travers la meute de nuages menaçants seraient bientôt chassés par la grisaille accompagnant ce morne après-midi d'été. La nature enveloppée de la bienveillante chaleur estivale allait être ankylosée par l'air glacial jusqu'alors latent. Les premières gouttes de pluie qui perlaient sur la fenêtre principale de sa vaste chambre croisèrent son regard céruléen. Il grimaça et se tourna vers son interlocutrice.
-Que crois-tu qu'IL prépare maintenant? Combien de temps avant qu'IL ne se manifeste à nouveau?
-Si tu fais allusion à une évasion prochaine des mangemorts d'Azkaban, elle est plus que probable. Pour ma part, ça ne me concerne plus. Mon père est mort, sa fidélité à Voldemort n'aura eu d'égal que la cruauté de son maître. Tout porte à croire que le même sort attend le tien. Tôt ou tard.
- Si ton père n'était qu'un pantin, c'est loin d'être le cas pour le mien! Andrea, pourquoi plaindre un incapable qui hormis son nom ne t'a jamais rien apporté?
-Tu sais, pendant que mon père se préparait au retour de Celui-dont-TU-ne-veux-pas-prononcer-le-nom, j'ai grandi en côtoyant des moldus, qui m'ont appris la compassion.
-PITIE! Epargne moi ces niaiseries suintant de bons sentiments sorties tout droit de la gueule d'un de ces infectes Sang-De-Bourbe.
-Moldu!
-Sang-de-bourbe!
-Moldu!
-Sang-de-bourbe!
La jeune fille finit par hausser les épaules et porta son attention sur la pile de lettres qui reposaient sur un bureau d'acajou vernis.
-Laisse-moi deviner, encore du courrier d'une admiratrice du Serpentard's Draco fan club. Parkinson... intéressant, tu permets? (elle saisit la lettre en souriant). Cher Draco... blablabla... je me languis tellement de ta voix... blablabla... Potter est le dernier des crétins... blablabla... de tout coeur avec toi... Oui, enfin j'ai déjà lu des trucs plus captivants...
Elle la tendit à son destinataire qui la jeta dans le foyer de la cheminée.
-De toute façon, je ne les lis jamais. Sa chouette doit faire une bonne dizaine d'aller-retour jusqu'au manoir chaque été. Ca devient lassant, je n'ai pas besoin de ça pour savoir ce que je vaux.
-Qu'est-ce que c'est?
Elle désigna une série de fosses surmontées de barbelés visibles depuis la terrasse de la chambre qui surplombait une partie importante du domaine.
-Des trous-à-fouine. On a dû faire ensorceler une bonne partie de la propriété. On a pensé à des Verracrasses, mais avec tous ces parasites de la Gazette du Sorcier ou du Chicaneur qui flairent le bon scoop en piétinant la demeure des illustres Malefoy, ça devenait insuffisant.
Un sourire railleur se dessina sur son visage.
-La semaine dernière, une petite dizaine a atterri à Sainte Mangouste.
-C'est charmant comme accueil. Et dis-moi tes BUSE?
-Obtenu... de justesse. Sans cet abruti de Potter, mon père aurait arrangé tout ça. Et ce temps qui n'en finit pas, impossible de jouer au quidditch.
-Tu n'as qu'à faire comme moi par temps de pluie...
-?
-... je fais la chasse aux elfes de maison et m'entraîne à les stupéfixer =)
------------------------------------------------------------
Il fixait le plafond de la misérable pièce qui lui faisait office de chambre. Déjà plusieurs semaines qu'il était sans nouvelle du monde de la magie. Comme l'été dernier. Voldemort avait réapparu, échoué, puis se terrait à nouveau suscitant ainsi un suspens oppressant et une appréhension grandissante quant à son prochain retour. Comme l'été dernier. A la différence près que tout le monde partageait la même angoisse à présent. Mais chez lui l'amertume avait succédé à l'anxiété, le chagrin à la lassitude. Pour la deuxième fois, celui qu'il haïssait le plus lui avait ôté un être cher, avait détruit le fragile équilibre qu'il avait construit grâce à Sirius, sa seconde famille, son ami, son confident. Qui paierait le prix cette année?Ron? Hermione? Si seulement il était resté le minable cousin de Dursley, sa vie aurait été insignifiante, mais elle n'aurait pas causé tant de pertes. Et cette maudite prophétie... Non, il valait mieux ne plus y penser...
On sonnait en bas. Ce devait encore être Andrea, la petite amie de Dudley. Elle était comme lui: rose, grasse, fraîche avec un QI de Scrout à pétard. Dudley allait certainement être occupé pendant les prochaines heures, il pourrait alors quitter la maison sans risquer de croiser son affable cousin au détour d'une rue. Décidé à sortir de la torpeur dans laquelle il s'était plongé les quinze dernières heures, il se redressa difficilement, un peu engourdi par la fatigue. Il parcourut les quelques mètres qui séparaient sa "chambre" de l'escalier. L'oncle Vernon et la tante Pétunia étaient sortis. Dudley sursauta lorsqu'il entendit les grincements que produisait chacun des pas d'Harry à mesure qu'il descendait. Lui et Andrea étaient tendrement enlacés dans le canapé du salon. Harry eut un haut-le-coeur devant ce spectacle. Deux niffleurs amoureux l'auraient ému davantage. Dudley passa affectueusement le bras autour des épaules de sa belle et lança à son cousin un regard réprobateur. Il semblait persuadé qu'Harry avait des vues sur Andrea. Cette idée amusa Harry: elle lui rappela sa brève expérience avec Cho, qui l'avait passablement refroidi. Ignorant Dudley, Harry traversa le salon et sortit de la maison.
Il allait opter pour une direction quelconque quand un bruit de battement d'ailes l'interrompit. Une petite chouette, les plumes ébouriffées, émergeait d'un buisson et se remettait d'un atterrissage particulièrement houleux. Harry s'empara du message qu'elle apportait:
"SOIS PRET DEMAIN MATIN. DEPART:10.00 DESTINATION: Le Terrier"
------------------------------------------------------------
Emmitouflé sous les couvertures, il émit un grognement lorsque sa mère fit irruption.
-Draco, une lettre pour toi...
-Encore! pesta-t-il, plus pour lui-même que pour sa mère.
-Une effraie l'a apportée à la première heure ce matin.
A l'évocation de l'animal, il bondit hors de son confortable lit et arracha le courrier des mains de sa mère.
"Comment vont les nouvelles? J'ai une surprise pour toi, rejoins-moi samedi après-midi à la taverne de la Sirène Hurlante, sur le chemin de traverse.
Signé: Andrea."
-Que crois-tu qu'IL prépare maintenant? Combien de temps avant qu'IL ne se manifeste à nouveau?
-Si tu fais allusion à une évasion prochaine des mangemorts d'Azkaban, elle est plus que probable. Pour ma part, ça ne me concerne plus. Mon père est mort, sa fidélité à Voldemort n'aura eu d'égal que la cruauté de son maître. Tout porte à croire que le même sort attend le tien. Tôt ou tard.
- Si ton père n'était qu'un pantin, c'est loin d'être le cas pour le mien! Andrea, pourquoi plaindre un incapable qui hormis son nom ne t'a jamais rien apporté?
-Tu sais, pendant que mon père se préparait au retour de Celui-dont-TU-ne-veux-pas-prononcer-le-nom, j'ai grandi en côtoyant des moldus, qui m'ont appris la compassion.
-PITIE! Epargne moi ces niaiseries suintant de bons sentiments sorties tout droit de la gueule d'un de ces infectes Sang-De-Bourbe.
-Moldu!
-Sang-de-bourbe!
-Moldu!
-Sang-de-bourbe!
La jeune fille finit par hausser les épaules et porta son attention sur la pile de lettres qui reposaient sur un bureau d'acajou vernis.
-Laisse-moi deviner, encore du courrier d'une admiratrice du Serpentard's Draco fan club. Parkinson... intéressant, tu permets? (elle saisit la lettre en souriant). Cher Draco... blablabla... je me languis tellement de ta voix... blablabla... Potter est le dernier des crétins... blablabla... de tout coeur avec toi... Oui, enfin j'ai déjà lu des trucs plus captivants...
Elle la tendit à son destinataire qui la jeta dans le foyer de la cheminée.
-De toute façon, je ne les lis jamais. Sa chouette doit faire une bonne dizaine d'aller-retour jusqu'au manoir chaque été. Ca devient lassant, je n'ai pas besoin de ça pour savoir ce que je vaux.
-Qu'est-ce que c'est?
Elle désigna une série de fosses surmontées de barbelés visibles depuis la terrasse de la chambre qui surplombait une partie importante du domaine.
-Des trous-à-fouine. On a dû faire ensorceler une bonne partie de la propriété. On a pensé à des Verracrasses, mais avec tous ces parasites de la Gazette du Sorcier ou du Chicaneur qui flairent le bon scoop en piétinant la demeure des illustres Malefoy, ça devenait insuffisant.
Un sourire railleur se dessina sur son visage.
-La semaine dernière, une petite dizaine a atterri à Sainte Mangouste.
-C'est charmant comme accueil. Et dis-moi tes BUSE?
-Obtenu... de justesse. Sans cet abruti de Potter, mon père aurait arrangé tout ça. Et ce temps qui n'en finit pas, impossible de jouer au quidditch.
-Tu n'as qu'à faire comme moi par temps de pluie...
-?
-... je fais la chasse aux elfes de maison et m'entraîne à les stupéfixer =)
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Il fixait le plafond de la misérable pièce qui lui faisait office de chambre. Déjà plusieurs semaines qu'il était sans nouvelle du monde de la magie. Comme l'été dernier. Voldemort avait réapparu, échoué, puis se terrait à nouveau suscitant ainsi un suspens oppressant et une appréhension grandissante quant à son prochain retour. Comme l'été dernier. A la différence près que tout le monde partageait la même angoisse à présent. Mais chez lui l'amertume avait succédé à l'anxiété, le chagrin à la lassitude. Pour la deuxième fois, celui qu'il haïssait le plus lui avait ôté un être cher, avait détruit le fragile équilibre qu'il avait construit grâce à Sirius, sa seconde famille, son ami, son confident. Qui paierait le prix cette année?Ron? Hermione? Si seulement il était resté le minable cousin de Dursley, sa vie aurait été insignifiante, mais elle n'aurait pas causé tant de pertes. Et cette maudite prophétie... Non, il valait mieux ne plus y penser...
On sonnait en bas. Ce devait encore être Andrea, la petite amie de Dudley. Elle était comme lui: rose, grasse, fraîche avec un QI de Scrout à pétard. Dudley allait certainement être occupé pendant les prochaines heures, il pourrait alors quitter la maison sans risquer de croiser son affable cousin au détour d'une rue. Décidé à sortir de la torpeur dans laquelle il s'était plongé les quinze dernières heures, il se redressa difficilement, un peu engourdi par la fatigue. Il parcourut les quelques mètres qui séparaient sa "chambre" de l'escalier. L'oncle Vernon et la tante Pétunia étaient sortis. Dudley sursauta lorsqu'il entendit les grincements que produisait chacun des pas d'Harry à mesure qu'il descendait. Lui et Andrea étaient tendrement enlacés dans le canapé du salon. Harry eut un haut-le-coeur devant ce spectacle. Deux niffleurs amoureux l'auraient ému davantage. Dudley passa affectueusement le bras autour des épaules de sa belle et lança à son cousin un regard réprobateur. Il semblait persuadé qu'Harry avait des vues sur Andrea. Cette idée amusa Harry: elle lui rappela sa brève expérience avec Cho, qui l'avait passablement refroidi. Ignorant Dudley, Harry traversa le salon et sortit de la maison.
Il allait opter pour une direction quelconque quand un bruit de battement d'ailes l'interrompit. Une petite chouette, les plumes ébouriffées, émergeait d'un buisson et se remettait d'un atterrissage particulièrement houleux. Harry s'empara du message qu'elle apportait:
"SOIS PRET DEMAIN MATIN. DEPART:10.00 DESTINATION: Le Terrier"
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Emmitouflé sous les couvertures, il émit un grognement lorsque sa mère fit irruption.
-Draco, une lettre pour toi...
-Encore! pesta-t-il, plus pour lui-même que pour sa mère.
-Une effraie l'a apportée à la première heure ce matin.
A l'évocation de l'animal, il bondit hors de son confortable lit et arracha le courrier des mains de sa mère.
"Comment vont les nouvelles? J'ai une surprise pour toi, rejoins-moi samedi après-midi à la taverne de la Sirène Hurlante, sur le chemin de traverse.
Signé: Andrea."
