Chapitre 2
Harry avait passé la soirée à préparer sa valise et vérifié à maintes reprises qu'il n'avait rien oublié.
L'effervescence ambiante concernait aussi Hedwige qui commençait à s'agiter dans sa cage.
-Toi aussi, tu es impatiente? Tu vas enfin pouvoir retrouver ta liberté! Je sais que cet été chez les Dursley n'a pas été facile!
L'euphorie due aux retrouvailles prochaines avec ses amis semblait avoir atténué momentanément ses tourments.
-Ne t'en fais pas dès demain matin... Mais comment vont ils faire pour venir sans se faire remarquer? Aïe, je crains le pire...
Il se remémora son entrée fracassante à Poudlard lors de sa 2eme année. 7 moldus avaient aperçu la voiture volante de M. Weasley qu'ils avaient été contraint d'"emprunter".
La réponse à ses interrogations sonna à la porte des Dursley le lendemain matin à 8.00: Mrs Figg.
-Bonjour Pétunia, j'ai des invitations pour le 15eme salon de l'aménagement et de l'équipement de la villa. Aussi, étant donné que vous êtes une maîtresse de maison particulièrement soigneuse, j'ai pensé que ça pourrait vous intéresser...
La tante Pétunia ne se fit pas prier et à 9 heures la maison était déserte; l'oncle Vernon travaillait, et Dudley était probablement avec sa bande ou chez Andrea. Une demi-heure plus tard, on sonna à nouveau.
Ses inquiétudes s'envolèrent lorsqu'il aperçut à travers l'oeil-de-boeuf Ron, accompagné de son père.
-Harry!!
-Ron!! Monsieur Weasley!
Harry inspecta ses deux visiteurs, ils n'avaient ni voiture volante ni balai. Anticipant la question qu'Harry s'apprêtait à leur poser, Ron lui tendit une clé.
-La voiture? demanda Harry anxieusement
-Mais non! C'est la clé de la maison de Mrs Figg! On va emprunter sa cheminée. Un peu de poudre de cheminette et le tour est joué. Astucieux non?
-Et Hedwige?
La question parut étonné M.Weasley.
-Les Moldus sont habitués à côtoyer régulièrement des chats, des chiens, mais rarement des hiboux!
-Eh bien, tanpis Harry! Soit on embarque Hedwige en l'exposant à la vue des riverains de Privet Drive, soit tu restes croûpir ici et tu te coltines le cousin Dudley toute l'année! s'écria Ron d'un air faussement agacé. Et puis ça ne peut pas être pire ...
-...qu'une voiture volante!
-J'allais le dire!
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Il jeta un oeil distrait sur l'horloge en forme de dragon finement sculptée qui reposait sur la cheminée de la salle à manger principale.
Le dragon venait de cracher dix flammes, il était donc dix heures. Elle lui avait donné rendez-vous l'après-midi. Il étalait distraitement de la confiture de mûre sur son toast quand un elfe de maison vint le trouver.
-Qu'est-ce que tu veux Gouky? Tu ne vois pas que je suis occupé.
Le ton était furieux. Non pas que l'étalage de confiture de mûre soit une activité qui nécessita une grande attention, mais le petit déjeuner était un moment privilégié qu'il convenait de ne pas interrompre, sous peine d'essuyer les humeurs maussades de Draco Malefoy.
-Pardonnez-moi, mais il y a un paquet pour le jeune maître. Je le pose juste là et promis, Gouky va se punir. Gouky est tellement désolé d'avoir interrompu le jeune maître, Gouky est indigne de...
-Qu'on le fasse taire c'est insupportable!
-Stupide Gouky, il va se punir, oh oui maître...
-Bonne idée et ferme-la, sinon tu vas me servir à attiser le feu de la cheminée!
L'elfe, penaud, s'inclina dans une courbette maladroite et pris congé de son maître.
Les coups que s'infligeait l'elfe de maison retentissaient, tandis qu'il déballait le paquet.
"Je t'envoie quelques échantillons de nos derniers produits. Je t'expliquerais cet apres-midi. Bon appétit!
Signé: Andrea."
La boîte était organisée en trois compartiments garnis de friandises, des indications précisaient leur nature: Chockipiks, "variante de chocogrenouilles, à vos risques et périls", Bombagums, "explose les papilles", Nougatrouilles "un peu gélatineux, mais tellement moelleux". Le paquet provenait d'un certain magasin W&W. Ce nom ne lui inspirait pas grand chose; en revanche, il se laissa tenter par une poignée de bombagums. Il entamait à peine les premières friandises qu'une chaleur violente lui parcourut la gorge. Celle-ci lui brûlait terriblement et pour cause: il crachait à présent des flammes aussi ardentes que celles du dragon de l'horloge!
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Harry épousseta ses vêtements, que n'épargnait jamais ce mode de transport. Comme d'accoutumée, il fut accueilli chaleureusement par Molly Weasley. Ginny, plus modérée, ne cacha cependant pas sa joie de le revoir.
-Où sont Fred et Georges?
Mrs Weasley leva les yeux au ciel, accablée. Ron murmura à l'oreille d'Harry quelques explications:
-Ils ont enfin ouvert leur magasin sur le chemin de Traverse.
"Weasley&Weasley, farces et attrapes", la discrète enseigne désignait une boutique à l'aspect modeste mais suffisamment attrayant. Le local était coincé entre un marchand de chaudrons et un magasin qui proposait des "objets d'art moldus", les vitrines affichaient ainsi des fers à repasser, ouvre-boîtes et autres babioles.
Fred se tenait fièrement devant sa nouvelle entreprise, guettant le client. Harry et Ron éclatèrent de rire.
-C'est quoi cet accoutrement?
Sa robe de sorcier était sobre, de même que son costume étriqué. Seule sa cravate orange contrastait avec sa tenue et faisait ressortir la couleur de ses cheveux. Son port altier emprunté le rendait encore plus efflanqué que d'habitude.
-Avec tout ce gel, on dirait Malefoy!
-Qu'est-ce que tu crois! Je suis dans les affaires maintenant!
Son air grave incita Ron à faire le rapprochement avec Percy. Pour répliquer à cette comparaison, Fred s'ébouriffa les cheveux et rit de bon coeur avec ses amis.
-Où est George?
-Il est parti chez un fournisseur. On était à cours de racines de mandragores.
Monsieur Weasley posa une main sur l'épaule de son plus jeune fils.
-Les suites de l'affaire que tu sais ont eu des répercutions positives non négligeables sur mon salaire. Que dirais-tu d'un nouveau balai? Ta performance lors de ton dernier match valait bien ça non?
Le visage de Ron s'éclaira.
-J'avoue que jouer pour Gryffondor va un peu me manquer, viens Harry laissons les à leurs affaires. Je vais te faire visiter.
Ils entrèrent dans la magasin, tandis que Ron et son père s'éloignaient.
La boutique qui de l'extérieur présentait les caractéristiques du bazar était méticuleusement organisée. Un coin était réservé aux jouets magiques, à côté de l'entrée étaient entreposées plusieurs dizaines de potions aux mixtures douteuses. Un petit comptoir faisait face à l'entrée. On pouvait trouver sur celui-ci une grande variété de friandises aux effets étonnants et déconcertants. Les fameuses boîtes à flemme étaient à l'honneur. Le reste de la pièce était occupé par divers objets qui promettaient de belles surprises. Fred indiqua à Harry une petite porte derrière le comptoir: la pièce sur laquelle elle donnait faisait à la fois office de bureau et de remise pour les marchandises des sous-traitants.
-Excuse-moi, un client vient d'entrer.
Harry s'attarda sur les artifices qui avaient fait la gloire des jumeaux Weasley et signé la débâcle totale d'Ombrage, lors de leur évasion spectaculaire de Poudlard.
Deux prunelles céladon le fixaient. Surpris, Harry sursauta. Une petite brune, un carré aux épaules destructuré et le teint clair, le détaillait des pieds à la tête.
-Je peux t'aider?
-Euh...
Elle saisit un bocal à l'intérieur duquel évoluaient une demi-douzaine de limaces et le présenta à Harry.
-Si c'est pour un cadeau, nous avons ce gobe-limaces qui est soldé, c'est une affaire crois-moi. Tu parais sceptique... Je t'assure que ça marche très bien en ce moment, on en a vendu une vingtaine rien que la semaine dernière...
Elle gesticulait frénétiquement pour vanter les mérites de son produit. Le gobe-limaces lui échappa et s'écrasa bruyamment sur le sol. Fred, toujours affairé avec son client, n'avait rien remarqué.
-Désolée, je suis assez maladroite...
Accroupie, la jeune vendeuse essayait de rassembler les limaces qui rampaient sur le sol jonché de débris de verre. Harry grimaça.
-Euh... tu ne devrais pas faire ça... comme ça... C'est dégoûtant !
Si seulement il pouvait se rappeler le cours du professeur MacGonagall sur la transformation des limaces. Décidément, les vacances ne lui avaient pas porté conseil. La voix sermonneuse d'Hermione résonnait dans sa tête. La vendeuse ne broncha pas. Essuyant ses mains sur son tablier vert, elle tendit la main à Harry.
-Andrea, et toi?
Harry grimaça à nouveau, ce prénom lui rappelait la petite amie de Dudley, dont la physionomie était l'antagonisme de la fille qui venait de se présenter.
-Euh... Harry. Tu travailles ici?
-Oui, je suis l'assistante de Fred. Et de Georges. Mais bon, c'est tout récent et comme tu peux le constater, j'ai encore pas mal de choses à apprendre. Tu es un ami?
Il acquiesça.
-Fred en a encore pour un petit moment. Je t'offre quelque chose à boire. Viens, on passe à côté.
Ils empruntèrent la porte derrière le comptoir. La pièce était encombrée de fournitures, d'ingrédients et de récipients de toute sorte. Le bureau-ou plutôt le bazar- de Fred et George avait pour unique mobilier une table et quatre chaises.
-Assieds-toi je vais te préparer la spécialité de la maison.
Elle saisit plusieurs tubes à essais qui contenaient des substances multicolores et commença à doser, verser, mélanger.
-Ca sera prêt dans cinq minutes. Parle moi un peu de toi pendant que je prépare ce cocktail.
-Euh...
-Tu fais quoi dans la vie?
-A part mes amis et le quidditch, ma vie n'est pas très exhaltante...
Pas très exhaltante... Parlait-il bien de SA vie à lui? De celle du célèbre Harry Potter, le sorcier que tout le monde s'empressait de dévisager, en quête d'indices confirmant ses exploits. De quelle planète venait cette fille pour lui demander aussi naïvement ce qu'il faisait dans la vie? Peut être ne l'avait-elle pas tout simplement reconnu... Mais Fred et Georges avaient dû lui parler de Harry Potter. Peut-être pas finalement, après tout il n'était pas Gilderoy Lockhart et pouvait encore rencontrer des individus en profitant de la douce couverture de l'incognito.
-Tu habites Londres?
-Non, mon père travaillait au ministère de la Magie, mais j'ai passé les trois quarts de ma vie en Irlande.
-Tu étais à quelle école?
-Ecole? Je n'y ai jamais été!
-Quoi?
-Je veux dire que je n'en ai jamais fréquenté une. Bizarrement, malgré ses longues absences, mon père tenait à ce que je reste à la maison. J'ai passé mes BUSE par correspondance. Après avoir brillamment échoué -j'ai tout de même obtenu un Optimal en botanique et en potions- j'ai décidé de venir ici et j'ai trouvé cet emploi.
-Ton père ne s'y est pas opposé?
-Il n'a pas eu le temps, il est mort récemment...
Harry allait s'excuser lorsqu'une explosion retentit. Il s'agissait de la mixture d'Andrea. Elle avait à présent la même tête qu'Harry apres l'utilisation de la poudre de Cheminette. Elle éclata de rire.
-Décidément, je ne suis vraiment pas douée. J'ai rendez-vous avec un ami à la Sirène Hurlante, ça te dirait de venir boire un verre avec nous?
Harry avait passé la soirée à préparer sa valise et vérifié à maintes reprises qu'il n'avait rien oublié.
L'effervescence ambiante concernait aussi Hedwige qui commençait à s'agiter dans sa cage.
-Toi aussi, tu es impatiente? Tu vas enfin pouvoir retrouver ta liberté! Je sais que cet été chez les Dursley n'a pas été facile!
L'euphorie due aux retrouvailles prochaines avec ses amis semblait avoir atténué momentanément ses tourments.
-Ne t'en fais pas dès demain matin... Mais comment vont ils faire pour venir sans se faire remarquer? Aïe, je crains le pire...
Il se remémora son entrée fracassante à Poudlard lors de sa 2eme année. 7 moldus avaient aperçu la voiture volante de M. Weasley qu'ils avaient été contraint d'"emprunter".
La réponse à ses interrogations sonna à la porte des Dursley le lendemain matin à 8.00: Mrs Figg.
-Bonjour Pétunia, j'ai des invitations pour le 15eme salon de l'aménagement et de l'équipement de la villa. Aussi, étant donné que vous êtes une maîtresse de maison particulièrement soigneuse, j'ai pensé que ça pourrait vous intéresser...
La tante Pétunia ne se fit pas prier et à 9 heures la maison était déserte; l'oncle Vernon travaillait, et Dudley était probablement avec sa bande ou chez Andrea. Une demi-heure plus tard, on sonna à nouveau.
Ses inquiétudes s'envolèrent lorsqu'il aperçut à travers l'oeil-de-boeuf Ron, accompagné de son père.
-Harry!!
-Ron!! Monsieur Weasley!
Harry inspecta ses deux visiteurs, ils n'avaient ni voiture volante ni balai. Anticipant la question qu'Harry s'apprêtait à leur poser, Ron lui tendit une clé.
-La voiture? demanda Harry anxieusement
-Mais non! C'est la clé de la maison de Mrs Figg! On va emprunter sa cheminée. Un peu de poudre de cheminette et le tour est joué. Astucieux non?
-Et Hedwige?
La question parut étonné M.Weasley.
-Les Moldus sont habitués à côtoyer régulièrement des chats, des chiens, mais rarement des hiboux!
-Eh bien, tanpis Harry! Soit on embarque Hedwige en l'exposant à la vue des riverains de Privet Drive, soit tu restes croûpir ici et tu te coltines le cousin Dudley toute l'année! s'écria Ron d'un air faussement agacé. Et puis ça ne peut pas être pire ...
-...qu'une voiture volante!
-J'allais le dire!
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Il jeta un oeil distrait sur l'horloge en forme de dragon finement sculptée qui reposait sur la cheminée de la salle à manger principale.
Le dragon venait de cracher dix flammes, il était donc dix heures. Elle lui avait donné rendez-vous l'après-midi. Il étalait distraitement de la confiture de mûre sur son toast quand un elfe de maison vint le trouver.
-Qu'est-ce que tu veux Gouky? Tu ne vois pas que je suis occupé.
Le ton était furieux. Non pas que l'étalage de confiture de mûre soit une activité qui nécessita une grande attention, mais le petit déjeuner était un moment privilégié qu'il convenait de ne pas interrompre, sous peine d'essuyer les humeurs maussades de Draco Malefoy.
-Pardonnez-moi, mais il y a un paquet pour le jeune maître. Je le pose juste là et promis, Gouky va se punir. Gouky est tellement désolé d'avoir interrompu le jeune maître, Gouky est indigne de...
-Qu'on le fasse taire c'est insupportable!
-Stupide Gouky, il va se punir, oh oui maître...
-Bonne idée et ferme-la, sinon tu vas me servir à attiser le feu de la cheminée!
L'elfe, penaud, s'inclina dans une courbette maladroite et pris congé de son maître.
Les coups que s'infligeait l'elfe de maison retentissaient, tandis qu'il déballait le paquet.
"Je t'envoie quelques échantillons de nos derniers produits. Je t'expliquerais cet apres-midi. Bon appétit!
Signé: Andrea."
La boîte était organisée en trois compartiments garnis de friandises, des indications précisaient leur nature: Chockipiks, "variante de chocogrenouilles, à vos risques et périls", Bombagums, "explose les papilles", Nougatrouilles "un peu gélatineux, mais tellement moelleux". Le paquet provenait d'un certain magasin W&W. Ce nom ne lui inspirait pas grand chose; en revanche, il se laissa tenter par une poignée de bombagums. Il entamait à peine les premières friandises qu'une chaleur violente lui parcourut la gorge. Celle-ci lui brûlait terriblement et pour cause: il crachait à présent des flammes aussi ardentes que celles du dragon de l'horloge!
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Harry épousseta ses vêtements, que n'épargnait jamais ce mode de transport. Comme d'accoutumée, il fut accueilli chaleureusement par Molly Weasley. Ginny, plus modérée, ne cacha cependant pas sa joie de le revoir.
-Où sont Fred et Georges?
Mrs Weasley leva les yeux au ciel, accablée. Ron murmura à l'oreille d'Harry quelques explications:
-Ils ont enfin ouvert leur magasin sur le chemin de Traverse.
"Weasley&Weasley, farces et attrapes", la discrète enseigne désignait une boutique à l'aspect modeste mais suffisamment attrayant. Le local était coincé entre un marchand de chaudrons et un magasin qui proposait des "objets d'art moldus", les vitrines affichaient ainsi des fers à repasser, ouvre-boîtes et autres babioles.
Fred se tenait fièrement devant sa nouvelle entreprise, guettant le client. Harry et Ron éclatèrent de rire.
-C'est quoi cet accoutrement?
Sa robe de sorcier était sobre, de même que son costume étriqué. Seule sa cravate orange contrastait avec sa tenue et faisait ressortir la couleur de ses cheveux. Son port altier emprunté le rendait encore plus efflanqué que d'habitude.
-Avec tout ce gel, on dirait Malefoy!
-Qu'est-ce que tu crois! Je suis dans les affaires maintenant!
Son air grave incita Ron à faire le rapprochement avec Percy. Pour répliquer à cette comparaison, Fred s'ébouriffa les cheveux et rit de bon coeur avec ses amis.
-Où est George?
-Il est parti chez un fournisseur. On était à cours de racines de mandragores.
Monsieur Weasley posa une main sur l'épaule de son plus jeune fils.
-Les suites de l'affaire que tu sais ont eu des répercutions positives non négligeables sur mon salaire. Que dirais-tu d'un nouveau balai? Ta performance lors de ton dernier match valait bien ça non?
Le visage de Ron s'éclaira.
-J'avoue que jouer pour Gryffondor va un peu me manquer, viens Harry laissons les à leurs affaires. Je vais te faire visiter.
Ils entrèrent dans la magasin, tandis que Ron et son père s'éloignaient.
La boutique qui de l'extérieur présentait les caractéristiques du bazar était méticuleusement organisée. Un coin était réservé aux jouets magiques, à côté de l'entrée étaient entreposées plusieurs dizaines de potions aux mixtures douteuses. Un petit comptoir faisait face à l'entrée. On pouvait trouver sur celui-ci une grande variété de friandises aux effets étonnants et déconcertants. Les fameuses boîtes à flemme étaient à l'honneur. Le reste de la pièce était occupé par divers objets qui promettaient de belles surprises. Fred indiqua à Harry une petite porte derrière le comptoir: la pièce sur laquelle elle donnait faisait à la fois office de bureau et de remise pour les marchandises des sous-traitants.
-Excuse-moi, un client vient d'entrer.
Harry s'attarda sur les artifices qui avaient fait la gloire des jumeaux Weasley et signé la débâcle totale d'Ombrage, lors de leur évasion spectaculaire de Poudlard.
Deux prunelles céladon le fixaient. Surpris, Harry sursauta. Une petite brune, un carré aux épaules destructuré et le teint clair, le détaillait des pieds à la tête.
-Je peux t'aider?
-Euh...
Elle saisit un bocal à l'intérieur duquel évoluaient une demi-douzaine de limaces et le présenta à Harry.
-Si c'est pour un cadeau, nous avons ce gobe-limaces qui est soldé, c'est une affaire crois-moi. Tu parais sceptique... Je t'assure que ça marche très bien en ce moment, on en a vendu une vingtaine rien que la semaine dernière...
Elle gesticulait frénétiquement pour vanter les mérites de son produit. Le gobe-limaces lui échappa et s'écrasa bruyamment sur le sol. Fred, toujours affairé avec son client, n'avait rien remarqué.
-Désolée, je suis assez maladroite...
Accroupie, la jeune vendeuse essayait de rassembler les limaces qui rampaient sur le sol jonché de débris de verre. Harry grimaça.
-Euh... tu ne devrais pas faire ça... comme ça... C'est dégoûtant !
Si seulement il pouvait se rappeler le cours du professeur MacGonagall sur la transformation des limaces. Décidément, les vacances ne lui avaient pas porté conseil. La voix sermonneuse d'Hermione résonnait dans sa tête. La vendeuse ne broncha pas. Essuyant ses mains sur son tablier vert, elle tendit la main à Harry.
-Andrea, et toi?
Harry grimaça à nouveau, ce prénom lui rappelait la petite amie de Dudley, dont la physionomie était l'antagonisme de la fille qui venait de se présenter.
-Euh... Harry. Tu travailles ici?
-Oui, je suis l'assistante de Fred. Et de Georges. Mais bon, c'est tout récent et comme tu peux le constater, j'ai encore pas mal de choses à apprendre. Tu es un ami?
Il acquiesça.
-Fred en a encore pour un petit moment. Je t'offre quelque chose à boire. Viens, on passe à côté.
Ils empruntèrent la porte derrière le comptoir. La pièce était encombrée de fournitures, d'ingrédients et de récipients de toute sorte. Le bureau-ou plutôt le bazar- de Fred et George avait pour unique mobilier une table et quatre chaises.
-Assieds-toi je vais te préparer la spécialité de la maison.
Elle saisit plusieurs tubes à essais qui contenaient des substances multicolores et commença à doser, verser, mélanger.
-Ca sera prêt dans cinq minutes. Parle moi un peu de toi pendant que je prépare ce cocktail.
-Euh...
-Tu fais quoi dans la vie?
-A part mes amis et le quidditch, ma vie n'est pas très exhaltante...
Pas très exhaltante... Parlait-il bien de SA vie à lui? De celle du célèbre Harry Potter, le sorcier que tout le monde s'empressait de dévisager, en quête d'indices confirmant ses exploits. De quelle planète venait cette fille pour lui demander aussi naïvement ce qu'il faisait dans la vie? Peut être ne l'avait-elle pas tout simplement reconnu... Mais Fred et Georges avaient dû lui parler de Harry Potter. Peut-être pas finalement, après tout il n'était pas Gilderoy Lockhart et pouvait encore rencontrer des individus en profitant de la douce couverture de l'incognito.
-Tu habites Londres?
-Non, mon père travaillait au ministère de la Magie, mais j'ai passé les trois quarts de ma vie en Irlande.
-Tu étais à quelle école?
-Ecole? Je n'y ai jamais été!
-Quoi?
-Je veux dire que je n'en ai jamais fréquenté une. Bizarrement, malgré ses longues absences, mon père tenait à ce que je reste à la maison. J'ai passé mes BUSE par correspondance. Après avoir brillamment échoué -j'ai tout de même obtenu un Optimal en botanique et en potions- j'ai décidé de venir ici et j'ai trouvé cet emploi.
-Ton père ne s'y est pas opposé?
-Il n'a pas eu le temps, il est mort récemment...
Harry allait s'excuser lorsqu'une explosion retentit. Il s'agissait de la mixture d'Andrea. Elle avait à présent la même tête qu'Harry apres l'utilisation de la poudre de Cheminette. Elle éclata de rire.
-Décidément, je ne suis vraiment pas douée. J'ai rendez-vous avec un ami à la Sirène Hurlante, ça te dirait de venir boire un verre avec nous?
