Chapitre 3
Il s'arrêta devant le bâtiment en forme de navire qui se dressait devant lui: la taverne de la Sirène hurlante. Il n'y avait jamais mis les pieds auparavant, mais il savait que c'était l'un des cafés les plus fréquentés par les jeunes sorciers. Il était deux heures, les fidèles ne commenceraient pas à affluer avant 5 heures. Parfait, sans être agoraphobe, il avait horreur d'être entouré par une masse d'individus jacassant, piaillant, s'esclaffant à tout va. La salle, de dimensions raisonnables, était décorée dans des tons violet et orange, couleurs plus criardes que vives. Des mosaïques en céramique reconstituaient grotesquement le portrait des monstres qui avaient donné leur nom à la taverne. Reconstitutions d'autant plus saugrenues qu'elles cotoyaient les tableaux de véritables sirènes qui ricanaient dès qu'un client venait à passer. Des sphères lumineuses grenat et indigo ondoyaient au plafond et plongeaient la pièce dans une atmosphère étrange et pesante. Une dizaine de petites tables étaient disposées au centre de la salle, elles pouvaient être assemblées facilement pour accueillir des groupes plus importants. Quelques clients consommaient au bar. Quelques marches situées de part et d'autres de celui ci menaient à une seconde salle au cadre plus intimiste. Il choisit une banquette dans l'angle. L'emplacement était idéal: dissimulé par un asphodèle et d'autres plantes ornementales, il pouvait observé -grâce au miroir qui faisait face à la banquette- les moindres allées et venues à l'entrée; d'autre part le fait que cette salle surplombe légèrement la première lui permettait d'élargir son champ de vision à tout le café. Il se plongea dans un exemplaire de la Gazette du sorcier qu'un client avait oublié ou abandonné. Un gloussement familier troubla sa lecture: Pansy Parkinson.
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Harry avait décliné l'invitation d'Andrea, car au même moment George revenait avec son stock de racines de mandragores. Ils avaient ensuite fermé le magasin puis regagné le Terrier . La première chose qu'Harry remarqua en rentrant fut la nouvelle acquisition de Ron: un superbe Nimbus 2004.
-Tu ne devineras jamais qui on a trouvé dans le salon quand on est rentré!
-Hermione!!!!
-Euh attends...
Harry se précipita dans le salon pour y trouver... Percy! Les mains jointes, la mine soucieuse, il était assis avec sa raideur habituelle face à son père.
C'était la première fois qu'il le revoyait depuis les évènements au ministère de la magie. Il s'apprêtait à lui tendre la main mais se ravisa. Les mots que Percy avaient écrits à Ron à son sujet étaient venus s'abattre comme autant de cognards sur son amour propre. Percy leva la tête, il venait de remarquer sa présence. Lui aussi paraissait hésitant quant à la conduite à adopter.
-Bonjour Harry.
Son interlocuteur le fixait impassiblement.
-Ecoute, je n'ai pas l'intention de tergiverser. Aussi il se peut que mon attitude envers toi ait été un peu erronée mais...
Il pesait ses mots. "Il se peut", une formule impersonnelle et hypothétique. "Ait été", il employait un passé laissant croire à un comportement ponctuel, mais cette mascarade avait duré presque une année. Un peu, bien sûr. Erronée, certes. Aux yeux de Percy, il était passé du rôle de fanfaron à celui de mythomane, de mauvais garçon à celui de dangereux délinquant . Un point de vue juste "un peu erroné". Et l'apothéose de la duplicité, le pompom sur le chapeau: la conjonction de coordination induisant l'opposition venue atténuer, pour finalement réduire à néant, le semblant de culpabilité éprouvé par Percy Weasley. Harry éclata de rire, mais ce rire avait quelque chose de sournois, d'amer. Ron et son père se forcèrent à sourire.
-Arthur! Ron! Percy! Harry! A table!!!!!!! On n'attend plus que vous!
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-Qu'est-ce que tu fais là tout seul?
Il lui répondit sans lever les yeux de son journal.
-J'attends quelqu'un.
La réponse ne parut pas la satisfaire mais nul doute qu'elle allait s'inviter à s'asseoir. Et c'est effectivement ce qu'elle fit.
-Ton invité n'a pas l'air très pressé...
Sa remarque n'avait rien de très pertinent. Etait-elle censée être au courant du moindre de ses agissements? Non. D'ailleurs, que faisait-elle ici?
-Je viens souvent ici avec des amies.
Elle désigna un groupe de filles attablées près du bar qu'il ne connaissait pas. Ou de vue peut être, mais rien qui n'eut mérité de retenir son attention.
-J'entre et qui je vois! Je ne te raconte pas la surprise que ça m'a fait... Remarque je ne devrais pas être étonnée! A croire que le tout Poudllard se retrouve ici, hier j'y ai croisé Davies, Corner et Chang, il y a deux jours c'était Brown et sa bande, et jeudi ...
Voilà donc comment Pansy Parkinson occupait son été: entre deux lettres qu'elle lui écrivait, elle retrouvait chaque jour ses commères pour épier et commenter avec le plus vif intérêt la vie de la proie du jour. De la vraie graine de Rita Skeeter.
-D'ailleurs, Chang et Corner -qui sont des habitués- viennent toujours s'asseoir ici, c'est marrant non? On dirait que cette place est réservée aux couples...
Elle se rapprocha légèrement de lui et commença à le fixer intensément.
-J'ai horreur du vacarme ambiant qui règne dans l'autre salle, c'est pour ça que je me suis installé ici.
Le genre de phrase suffisamment clair pour briser toute tentative de flirt...
Il s'arrêta devant le bâtiment en forme de navire qui se dressait devant lui: la taverne de la Sirène hurlante. Il n'y avait jamais mis les pieds auparavant, mais il savait que c'était l'un des cafés les plus fréquentés par les jeunes sorciers. Il était deux heures, les fidèles ne commenceraient pas à affluer avant 5 heures. Parfait, sans être agoraphobe, il avait horreur d'être entouré par une masse d'individus jacassant, piaillant, s'esclaffant à tout va. La salle, de dimensions raisonnables, était décorée dans des tons violet et orange, couleurs plus criardes que vives. Des mosaïques en céramique reconstituaient grotesquement le portrait des monstres qui avaient donné leur nom à la taverne. Reconstitutions d'autant plus saugrenues qu'elles cotoyaient les tableaux de véritables sirènes qui ricanaient dès qu'un client venait à passer. Des sphères lumineuses grenat et indigo ondoyaient au plafond et plongeaient la pièce dans une atmosphère étrange et pesante. Une dizaine de petites tables étaient disposées au centre de la salle, elles pouvaient être assemblées facilement pour accueillir des groupes plus importants. Quelques clients consommaient au bar. Quelques marches situées de part et d'autres de celui ci menaient à une seconde salle au cadre plus intimiste. Il choisit une banquette dans l'angle. L'emplacement était idéal: dissimulé par un asphodèle et d'autres plantes ornementales, il pouvait observé -grâce au miroir qui faisait face à la banquette- les moindres allées et venues à l'entrée; d'autre part le fait que cette salle surplombe légèrement la première lui permettait d'élargir son champ de vision à tout le café. Il se plongea dans un exemplaire de la Gazette du sorcier qu'un client avait oublié ou abandonné. Un gloussement familier troubla sa lecture: Pansy Parkinson.
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Harry avait décliné l'invitation d'Andrea, car au même moment George revenait avec son stock de racines de mandragores. Ils avaient ensuite fermé le magasin puis regagné le Terrier . La première chose qu'Harry remarqua en rentrant fut la nouvelle acquisition de Ron: un superbe Nimbus 2004.
-Tu ne devineras jamais qui on a trouvé dans le salon quand on est rentré!
-Hermione!!!!
-Euh attends...
Harry se précipita dans le salon pour y trouver... Percy! Les mains jointes, la mine soucieuse, il était assis avec sa raideur habituelle face à son père.
C'était la première fois qu'il le revoyait depuis les évènements au ministère de la magie. Il s'apprêtait à lui tendre la main mais se ravisa. Les mots que Percy avaient écrits à Ron à son sujet étaient venus s'abattre comme autant de cognards sur son amour propre. Percy leva la tête, il venait de remarquer sa présence. Lui aussi paraissait hésitant quant à la conduite à adopter.
-Bonjour Harry.
Son interlocuteur le fixait impassiblement.
-Ecoute, je n'ai pas l'intention de tergiverser. Aussi il se peut que mon attitude envers toi ait été un peu erronée mais...
Il pesait ses mots. "Il se peut", une formule impersonnelle et hypothétique. "Ait été", il employait un passé laissant croire à un comportement ponctuel, mais cette mascarade avait duré presque une année. Un peu, bien sûr. Erronée, certes. Aux yeux de Percy, il était passé du rôle de fanfaron à celui de mythomane, de mauvais garçon à celui de dangereux délinquant . Un point de vue juste "un peu erroné". Et l'apothéose de la duplicité, le pompom sur le chapeau: la conjonction de coordination induisant l'opposition venue atténuer, pour finalement réduire à néant, le semblant de culpabilité éprouvé par Percy Weasley. Harry éclata de rire, mais ce rire avait quelque chose de sournois, d'amer. Ron et son père se forcèrent à sourire.
-Arthur! Ron! Percy! Harry! A table!!!!!!! On n'attend plus que vous!
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-Qu'est-ce que tu fais là tout seul?
Il lui répondit sans lever les yeux de son journal.
-J'attends quelqu'un.
La réponse ne parut pas la satisfaire mais nul doute qu'elle allait s'inviter à s'asseoir. Et c'est effectivement ce qu'elle fit.
-Ton invité n'a pas l'air très pressé...
Sa remarque n'avait rien de très pertinent. Etait-elle censée être au courant du moindre de ses agissements? Non. D'ailleurs, que faisait-elle ici?
-Je viens souvent ici avec des amies.
Elle désigna un groupe de filles attablées près du bar qu'il ne connaissait pas. Ou de vue peut être, mais rien qui n'eut mérité de retenir son attention.
-J'entre et qui je vois! Je ne te raconte pas la surprise que ça m'a fait... Remarque je ne devrais pas être étonnée! A croire que le tout Poudllard se retrouve ici, hier j'y ai croisé Davies, Corner et Chang, il y a deux jours c'était Brown et sa bande, et jeudi ...
Voilà donc comment Pansy Parkinson occupait son été: entre deux lettres qu'elle lui écrivait, elle retrouvait chaque jour ses commères pour épier et commenter avec le plus vif intérêt la vie de la proie du jour. De la vraie graine de Rita Skeeter.
-D'ailleurs, Chang et Corner -qui sont des habitués- viennent toujours s'asseoir ici, c'est marrant non? On dirait que cette place est réservée aux couples...
Elle se rapprocha légèrement de lui et commença à le fixer intensément.
-J'ai horreur du vacarme ambiant qui règne dans l'autre salle, c'est pour ça que je me suis installé ici.
Le genre de phrase suffisamment clair pour briser toute tentative de flirt...
