4 – Edoras
Lorsque Ethelyn s'éveilla, elle sentait le galop régulier des trots de Hasufel. Elle était toujours à cheval. Elle n'avait pas dut dormir très longtemps. Oh ! Le ciel était toujours noir. D'un noir d'encre. Au loin, dans les ténèbres, se détachaient des lumières vacillantes. Edoras… La capitale du pays. Là où le roi vivait. Et cette chère Eowyn ! La revoir serait un réel bonheur ! Sa meilleure amie !
Aragorn l'avait emmitouflée correctement dans sa cape elfique afin qu'elle garde sa chaleur intérieure. Ses longs cheveux blonds lui chatouillaient le front où était un bandeau couleur coucher de soleil. Son capuchon tombait devant ses yeux, sans doute pour qu'elle puisse mieux dormir.
Ils s'arrêtèrent. Gimli s'était endormi aussi. Ils établirent un campement et Mithrandir alluma un feu. Ethelyn se sentit soulevée et transportée près du feu qui crépitait joyeusement. Elle serra son pendentif, le bras caché sous sa cape. Il représentait une tête de cheval de côté. Enfin, la moitié. L'autre moitié appartenait à Eowyn. C'était un pendentif qu'elles avaient trouvé lors de l'une de leurs nombreuses escapades dans le château. Elles l'avaient trouvé ainsi, et Eowyn avait eu la merveilleuse idée d'en faire un pendentif. C'était un collier de l'amitié, en quelque sorte. Le pendentif ne la quittait jamais.
Il n'y eut bientôt plus de bruit, expté le bruit de craquement que produisait le feu. Ethelyn se leva. Elle ne voulait plus dormir. Elle commença à s'éloigner.
- Et où allez-vous ainsi, Ethelyn ? lui demanda Legolas, assit sur une pierre plate.
C'était son tout de garde.
- Je me rends à Edoras, dit Ethelyn, défiant du regard l'elfe.
- Nous nous y rendons tous.
- Mais pas pour les mêmes raisons.
- Recouchez-vous. Nous allons avoir une dure journée, je vous le garantis.
- Vous êtes devin ?
Legolas la regarda, moqueur. Ethelyn ne ressemblait qu'à une sculpture de pierre dans la noirceur.
- On peut dire ça.
Ethelyn leva les yeux au ciel et elle s'assit devant le feu.
- Il y a longtemps que vous avez rejoint la compagnie ? demanda-t-elle.
- Plus que vous, en tout cas. En même temps que Gimli et Boromir. Aragorn a retrouvé les hobbits avant notre arrivée à Fondcombe.
- Ah…
Il n'était pas très jasant avec elle. Elle prit une brindille et elle la lança dans le feu, dont les flammes furent ravivées.
- Nous partons!
Enfin! Le soleil s'était levé et ils étaient tous prêts à partir. Il n'y avait qu'environ une demi-heure de galop avant qu'ils ne puissent atteindre les portes d'Edoras. Assise derrière Aragorn, Ethelyn rassembla ses souvenirs. Elle était allée là, chevaucher avec Théodred, Eowyn et Eomer. Ils faisaient parfois de longs pique-niques étant plus jeunes.
Ils passèrent les portes et les chevaux trottèrent jusqu'à l'escalier du château. Le château d'Or. Là où vivait le roi Théoden.
Ethelyn monta les marches de marbre du château d'or. Devant elle se tenait Aragorn et Gandalf était à ses côtés. Legolas et Gimli étaient derrière elle. Ethelyn avait l'impression d'être une grande princesse escortée par de loyaux gardes du corps. Des gardes les arrêtèrent avant qu'ils ne puissent passer les portes. Ils regardèrent Ethelyn d'un air mauvais.
- Que faites-vous là? demanda l'un deux en levant sa lance sur la gorge d'Ethelyn.
La jeune femme ne bougea pas et ses yeux verts restèrent de glace.
- Elle est avec nous, dit Aragorn. C'est nous qui l'avons emmenée avec nous. Nous venons rencontrer le roi Théoden.
L'un des deux gardes acquiesça.
- Vous devez d'abord nous remettre toutes vos armes.
Ethelyn retira sa dague et son épée et elle leur tendit. Tous les autres firent de même. Ils la regardèrent d'un air inquisiteur.
- Votre bâton.
- Ce n'est pas une arme. C'est un cadeau du roi.
- Les ordres sont les ordres.
L'autre garde dit la même chose à Gandalf. Mais le magicien avait de solides arguments.
- Vous n'allez pas priver un vieillard de son appui, dit-il.
Les gardes se consultèrent du regard et ils les laissèrent entrer. L'un des deux entra à leur suite et il attrapa le bras d'Ethelyn.
- Hama, dit-elle en le regardant froidement.
- C'est Théodred.
Le cœur d'Ethelyn se figea.
- C'était ses dernières volontés. Que l'on te mène à lui si jamais sa fin approchait…
Les entrailles d'Ethelyn se chargèrent de plomb. Il était déjà mort… ?
- Il est mort, termina Hama sans regarder la jeune femme.
- Où est-il? demanda Ethelyn en arrêtant de marcher.
- Dans sa chambre. Mais… ETHELYN!
Son cri se répéta en écho sur les parois du château. Ethelyn était partit à la course vers la chambre. Théodred! Elle ouvrit les grandes portes. Il n'y avait personne. La salle était vide. Les portes du balcon étaient ouvertes et un léger vent frais agitait les rideaux de soie. Ethelyn s'approcha à pas lents du lit. Comme il était pâle! Il était blanc comme la neige. La seule couleur qui entourait son visage était ses cheveux couleur soleil. Ethelyn s'agenouilla sur le parquet froid et elle caressa tendrement la joue froide du prince. Il était mort…
- Théodred? appela-t-elle, la voix chargée de sanglots. Théodred? Réponds. Je t'en prie. C'est moi, Ethelyn. Je suis là! C'est moi… Je t'aime, Théodred.
Il ouvrit difficilement les paupières, dévoilant des yeux mordorés voilés. Il était donc vivant! Oui, mais sa vie ne tenait qu'à un fil…
- Ethe… murmura-t-il d'une voix faible.
- Chut, chut. Je suis là. Je suis là. Je suis là… Je vais rester avec toi… souffla-t-elle.
Il sourit et il tendit faiblement la main. Ethelyn la prit, les yeux embrouillés de larmes. Elle embrassa sa main. Il était mourant. Et on lui avait enlevé son bâton, elle ne pourrait rien faire… Ethelyn trembla et elle leva délicatement Théodred qu'elle serra contre son cœur. Il était si froid… Ethelyn retira sa cape et elle la mit sur les épaules de Théodred. Sa vie ne tenait qu'un fil… Quelques secondes plus tard, elle sentit le corps de son amant devenir flasque. Ethelyn le reposa tendrement. Des torrents coulaient sur ses joues. Il était mort. Pour vrai. Il ne reviendra pas.
- Ne me laisse pas seule… Non… dit-elle d'une voix faible en embrassant son front. Non… Non…
Ses lèvres finirent sur celles de Théodred.
- Adieu, murmura-t-elle en quittant la pièce, chancelante…
Elle retourna à la salle du trône, où ses nouveaux amis étaient. Mithrandir brandissait son bâton sur le roi, collé à son siège par la puissante magie de Mithrandir.
- SORS DE CE CORPS, SAROUMANE! cria Mithrandir.
- Si je sors de ce corps, il mourra!
Langue de Serpent était tenu par Legolas et Gimli. Bien que le nain soit plus petit qu'un homme, il était aussi fort. L'homme aux cheveux noirs et gras la regardait d'un air mauvais.
- Assassin! Assassin! hurla-t-il à la bannie.
Ethelyn le frappa au visage. Du sang commença à couler du nez du Serpent.
- Sache, Serpent, que c'est toi qui as tué ces gens. Pas moi. Et ta vie ne tient qu'à un fil. Donc, tu la ferme. C'est toi qui as envoyé les Orcs tuer Théodred. Je le sais, je le lis dans tes yeux. Et il sera vengé. Et ce n'est pas une menace, Serpent. C'est une promesse. Et elle sera tenue.
Langue de Serpent la regarda, effrayé. Ce n'était plus la même Ethelyn. Elle avait changé et elle en était consciente. Des pas vinrent vers eux.
- Mon oncle!
- Attendez, dit la voix d'Aragorn.
Ethelyn se tourna vers Aragorn. Il tenait Eowyn afin qu'elle ne se jette pas sur le roi. Le vieux roi desséché hurla alors que Mithrandir abaissait son bâton et qu'Eowyn se jetait sur lui. Aragorn s'approcha d'Ethelyn.
- Le roi est sauvé. Et Théodred? murmura-t-il en posant sa main sur son épaule.
- Il est mort… il y a quelques minutes. Réellement mort. Il m'a attendu, dit-elle en retrouvant une voix rouillée.
- Je suis désolé, dit Aragorn.
Ethelyn était devenue une jeune femme vulnérable. Aragorn pressa son épaule affectueusement. Eowyn se retourna.
- Ethelyn! s'exclama-t-elle alors que le roi se redressait.
Elle se jeta dans les bras de sa meilleure amie.
- Comme tu as changé, ma pauvre Ethelyn!
- Comme tu es pâle, Eowyn! Ce n'est pas moi qui est à plaindre, dans toute cette histoire…
- Mais… Au fait, pour Théodred…
Eowyn regarda Ethelyn, qui pencha la tête.
- Je sais. Je lui ai fait mes ultimes adieux, dit la bannie.
Eowyn la serra dans ses bras.
Tout le monde sortit du château. Les gardes jetèrent Langue de Serpent à terre. Le roi s'approcha avec son épée. Ethelyn regarda le Serpent supplier le souverain des Rohirrims de lui laisser la vie sauve, qu'il n'avait fait que le servir. Normalement, Ethelyn aurait pu avoir de la pitié pour cet être immonde. Mais elle se plaisait presque à savoir qu'il serait mort. Sa main se crispa sur la poignée de Lumne, son épée.
- Non, mon seigneur!
Alors que le roi Théoden allait faire siffler la lame de son arme et trancher la tête du serviteur de Saroumane, Aragorn lui avait agrippé le bras pour l'empêcher de le tuer.
- Trop de sang a coulé à cause de lui, expliqua l'héritier d'Isildur.
Théoden le laissa partir, mais lui donna un coup de pied. Le Serpent tomba dans les longs escaliers. Quand il se releva, il avait la tête et la lèvre inférieure en sang. Bien fait pour lui, songea Ethelyn.
Le roi se tourna vers elle.
- Ethelyn, chère enfant!
Le roi la serra dans ses bras.
- Tu as le teint plus foncé que la dernière fois que je t'ai vue, Ethelyn.
- J'ai vécu parmi les elfes de la Lothlorien pendant deux mois.
- Et pourquoi donc?
- J'ai été bannie. Mais je suis de retour, mon roi, dit Ethelyn avec un sourire triste.
- Théodred le sait-il? Et où est-il?
Ethelyn pencha la tête. Le roi lâcha ses épaules et Ethelyn recula vers la compagnie de l'anneau. Mithrandir et Hama retournèrent à l'intérieur du château avec le roi. Aragorn, Legolas et Gimli descendirent du château pour retrouver le château. Ethelyn resta avec Eowyn. La jeune femme s'assit dans les escaliers, le menton entre les mains.
Lorsque Théoden et Gandalf revinrent, ils tenaient un cheval sur lequel étaient assis deux enfants. Il y avait une fille et un garçon. La petite fille dormait, le visage plein de boue, dans les bras du roi. Eowyn et Ethelyn se jetèrent sur eux. Eowyn prit la petite fille dans ses bras tandis qu'Ethelyn prit le garçon par les épaules et elle le mena doucement jusqu'au château.
Les deux enfants mangeaient. Eowyn s'entretenait avec eux. Elle finit par se relever et elle expliqua la situation à toutes personnes présentes. Des paysans brûlaient tout sur leur passage, tuaient, pillaient et violaient parfois.
- Ce n'est qu'une idée de ce que la terreur de Saroumane peut inspirer, dit Gandalf.
- Je ne risquerais pas une guerre ouverte, objecta le roi d'une voix forte en se levant.
- La guerre ouverte est déclarée, que vous le vouliez ou non, dit Aragorn en retirant sa pipe de sa bouche.
Ethelyn fronça les sourcils en observant les trois hommes.
- Alors, nous nous retirerons au Gouffre de Helm, décida Théoden.
Ethelyn se leva et elle alla à la fenêtre. Elle portait une longue robe de soie rouge et ses cheveux étaient magnifiquement tressés. Il y avait longtemps qu'elle n'avait plus été habillée ainsi. Elle poussa un profond soupir.
- Est-ce que ça va? lui demanda Gimli en essuyant la bière qui avait coulé sur sa barbe.
- Tout va bien, Gimli. Je pense.
Le soleil était bien haut dans le ciel. Un bon choix? Elle n'avait pas le pouvoir de contester le roi. Les autres non plus.
Réponses à la review :
Eryna Khan : Je serais bien heureuse de lire une dissertation sur ton opinion des femmes de la Terre du Milieu. Oui, sûrement que tu as raison, mais les femmes sont tellement peu importantes… Merci, moi aussi, je l'adore ma Ethelyn (bon, peut être un peu moins que Grey mais…) Moi aussi j'ai une amie féministe : Kaicha. Elle est inscrite sur ce site et elle écrit sur Roswell et Harry Potter. Si tu veux, tu peux toujours communiquer avec elle. Je lui ai déjà parlé de toi, hier soir. Elle était bien contente! En tout cas… Je te remercie pour ta review et pour tes encouragements!
Extrait du prochain chapitre : Le chemin qui mène au Gouffre de Helm
Ethelyn pencha la tête et elle sanglotta en enfouchant Gayne. Elle lança le collier à Legolas et elle partit au galop. Elle ignora les cris de l'elfe et du nain. Elle fonça, tête baissée, vers le Gouffre de Helm. Elle savait où il se trouvait. Elle y était déjà allée. Elle s'arrêta quelques heures plus tard. Elle n'avait pas le choix : sous la fatigue, elle était tombée de sa monture. Son bras était blessé et en sang. Elle tremblait.
