5 – Le chemin qui mène au Gouffre de Helm
Le temps était au beau fixe, comme pour les jours précédents. La veille, Théoden roi avait ordonné aux Rohirrims de ne prendre que le stricte necéssaire pour se rendre au Gouffre de Helm. Les deux enfants qui étaient arrivés la veille s'étaient joins à d'autres enfants de leur âge. La petite ne lâchait pas son grand frère d'une semelle et le grand frère était très protecteur de sa cadette.
Ethelyn marchait aux côtés d'Aragorn. Mithrandir était partit à l'aube avant eux. Il avait quelque chose à faire. Aragorn n'avait pas dit à la jeune femme quoi et Ethelyn le soupsonnait de ne pas le savoir non plus. Ethelyn avait la main sur les rênes de son cheval. Un des bébés de la jument qu'elle possédait et qui était restée en Lorien. Le chaval, jeune et fringant, se nommait Gayne. Sa crinière était noir ébène. Son poil était couleur caramel et le bout du museau de l'animal était blanc. Eowyn parlait à Gimli, qui se ventait d'être un redoutable cavalier… jusqu'à ce que le cheval décide que le nain avait assez frimé et il partit à la course. Gimli se retrouva donc les quatre fers en l'air. Eowyn se précipita pour aller l'aider à se relever. Gimli lui assura qu'il allait bien.
Ethelyn vit très bien le regard que lançait sa meilleure amie à Aragorn. Elle avait un faible pour l'héritier d'Isildur. C'était clair comme de l'eau de roche. Peut-être qu'Aragorn ne s'en était pas rendu compte. Ethelyn regarda le rôdeur sourire d'amusement de voir maître Gimli le nain les quatre fers en l'air.
Ethelyn caressa le museau de Gayne. Il hennit légèrement.
- Oui, mon beau, tout doux, murmura Ethelyn.
- Gayne va mal ? questionna Aragorn.
- Il va bien. Enfin, je crois.
Ethelyn cessa sa progression pour caresser Gayne qui semblait énervé. Elle lui siffla des mots doux et elle chanta légèrement. Mais rien.
- Ethelyn ?
Ethelyn avança vers le rôdeur.
- Des problèmes ?
- Je crois qu'il veut galoper un peu. Bouger.
Ethelyn enfourcha son cheval. Elle voyait bien qu'Aragorn était inquiet. Elle s'empressa de le rassurer et elle partit.
Ethelyn fit galoper Gayne pour aller rejoindre les éclaireurs et le roi qui était en avant complètement, pour finalement les dépasser. La jeune femme monta sur un léger plateau et elle observa tous les Rohirrims. Il y en avait des centaines. Des milliers, même ! Aragorn lui avait dit que s'ils étaient embusqués, s'en était fini d'eux. De tous les Rohirrims présents. Et tous les villages avoisinant Edoras étaient là…
Ethelyn tapota la tête de son cheval.
- Là, ça va mieux mon beau ? rit-elle.
Gayne leva la tête bien haute et Ethelyn gratta sa crinière.
Soudain, Ethelyn eut une mauvaise impression et elle pencha la tête. Une flèche siffla au-dessus de sa tête. Elle fit pivoter sa monture. Un éclaireur Orc sur un loup du Mordor avait tiré. Un éclaireur… Ethelyn sortit une flèche du carquois qu'elle avait sur le dos, banda son arc et tira. La flèche atteignit sa cible.
- Là, mon beau, on court ! dit Ethelyn en frappant les flancs du cheval.
Elle passa davant les éclaireurs. L'un d'eux avait été touché par une flèche d'Orc. L'autre partit au galop avec elle pour trouver le roi.
- Nous sommes attaqués ! Une armée ! Ils sont peut-être une cinquantaine ou plus ! s'écria l'éclaireur.
Le roi ne céda pas à la panique.
- Que tous ceux qui savent se battre partent avec moi, cria-t-il.
Ethelyn sortit Lumne de son fourreau et elle rejoint Legolas qui était devant. Il avait bandé son arc et tirait sur quelques Orcs. Ethelyn l'imita. Aragorn eut tôt fait de les rejoindre. Il n'avait pas d'arc. Gimli avait bien hâte de les attaquer, lui, à terre, mal à l'aise sur un cheval.
- Tu n'es pas un homme, Ethelyn.
- J'avais remarqué, Legolas, dit-elle en lâchant sa flèche. Et vous non plus. Vous êtes un elfe.
Piégé à son propre jeu. Elle recommença à tirer ses flèches plusieurs fois.
- Les elfes de la Lorien m'ont entraînée, expliaua-t-elle.
Un sourire moqueur apparut sur les lèvres de Legolas. Ethelyn ne put rien lui dire car les Rohirrims combattants venaient les rejoindre. Ils se lancèrent sur les Orcs, leur épée au poing. Ethelyn en tua plusieurs. Les loups, hideux et énormes, montraient les crocs. Ethelyn lança une flèche dans la gorge de l'un d'eux. Beurk ! Du sang gicla sur sa légère armure.
Son épée tinta contre celle d'un Orc. Il avait la peau verte et crasseuse. Ses dents étaient pointues et jaunâtres.
- Un bon goûter, dit-il d'une voix rapeuse et aiguë en se passant la langue – orange, beurk ! – sur ses dents.
Ethelyn le poignarda en plein cœur. Elle n'était le dîner de personne. Surtout pas celui d'un Orc immonde. Son sang, noir et gluant, se déversa sur le loup. Ethelyn entra son épée dans ses flancs. L'animal hurla de détresse et Ethelyn s'éloigna au galop. Plusieurs attaquants étaient morts. Plusieurs Rohirrims aussi.
- Héhéhé… Arg !
- Première règle, ne jamais laisser sentir sa présence.
Un Orc à pied s'était glissé derrière Ethelyn et avait ricané. Ethelyn avait planté sa longue épée dans le corps de la créature. Dégoûtée, Ethelyn le poussa avec son pied. Puis, elle repartit. Un loup et un Orc sur son dos passèrent en vitesse à côté d'elle. Ethelyn se retourna. Le loup fit tomber son Orc, mais une forme était toujours accrochée à la bête lorsqu'elle tomba dans le ravin. Ce devait être un autre Orc, songea Ethelyn en haussant les épaules.
Elle retourna au combat.
Ethelyn marchait parmi les morts avec Legolas et Gimli.
- Où est Aragorn ? Il devait être là mais je ne le vois nulle part, dit la jeune femme en regardant autour d'elle.
- Je l'ignore Ethelyn, dit Gimli. Mais ce n'est pas bon signe, je le crains.
Ils passèrent près de la falaise. Un Orc était étendu et il riait, agonisant.
- Je vous ai entendus parler, dit-il.
Gimli l'attrapa par le collet et il mit sa hache au-dessus de sa tête.
- Parle, Orc, et j'abréverais tes souffrances, menaça-t-il.
Ethelyn observait l'Orc, le nain et l'elfe. Legolas semblait avaoir trouvé un pendentif… Celui d'Aragorn. Ethelyn prit le collier blanc pur des mains de l'elfe et elle le caressa. C'était une très belle pièce. Gimli s'approcha d'eux.
- Est-ce là une fin digne ? demanda Gimli en regardant au pied de la falaise.
- Il… Il est… tombé ? bégaya Ethelyn.
- Oui, dit Gimli en penchant la tête.
Ethelyn pencha la tête et elle sanglotta en enfouchant Gayne. Elle lança le collier à Legolas et elle partit au galop. Elle ignora les cris de l'elfe et du nain. Elle fonça, tête baissée, vers le Gouffre de Helm. Elle savait où il se trouvait. Elle y était déjà allée. Elle s'arrêta quelques heures plus tard. Elle n'avait pas le choix : sous la fatigue, elle était tombée de sa monture. Son bras était blessé et en sang. Elle tremblait.
Boromir, Théodred, Aragorn… qui serait le prochain ? Le roi ? Eowyn ? Eomer ? Legolas ? Gimli ?
Son cheval mit son museau dans ses cheveux blonds. Ethelyn émergea doucement et elle remonta sur lui. Elle verra tout ça en arrivant au Gouffre. Elle encouragea sa monture et elle repartit au galop.
Ethelyn marchait dans les couloirs du château d'Or. Elle était alors âgée de seize ans. Elle était née à Edoras et elle y avait vécu du plus loin qu'elle ne se souvienne. Elle passait le plus clair de son temps dans les écuries car elle était l'écuyer de la jeune Eowyn, qui avait son âge. Elle avait de magnifiques cheveux blonds clairs aux reflets de soleil. Elle était vêtue de lin en cette journée chaude. Ses cheveux étaient tressés serré et quelques mèches tombaient sur son front et encadraient son visage oval. Elle ne se pressait pas, prenant le temps d'observer les tapisseries qui ornaient les murs. Elle marchait à reculons. Elle finit par foncer dans quelqu'un.
- Désolée, Hama, dit-elle sans le regarder, persuadée que c'était lui.
- Hama ?
Oups ! Ethelyn leva les yeux. C'était Théodred. Elle s'inclina.
- Bonjour, monsieur.
Ethelyn l'avait toujours admiré. D'ailleurs, il n'était guère plus âgé qu'elle. Il avait le même âge qu'Eomer, qui avait dix-neuf ans.
- Bonjour Ethelyn. Que faisais-tu là ?
- J'allais rejoindre Eowyn. Nous devons pique-niquer ensemble, Eomer, elle et moi, tout à l'heure. Je viens m'assurer qu'elle est prête à partir.
Ethelyn aperçut un tic sur le fils de Théoden. Il semblait… triste.
- Vous voulez venir avec nous ? offrit-elle poliement.
Théodred sourit à sa proposition.
- Avec plaisir, Ethelyn. Quand partons-nous ?
- Dans une vingtaine de minutes. Mettez des vêtements simples. Nous dînons, nous ne nous battons pas.
- Oui… Je vous admire, Ethelyn… Pour vous, tout est si simle.
- Pourquoi ?
- Pour rien, répondit Théodred avec un sourire mystérieux.
Ethelyn haussa les épaules. Le prince était bien étrange. Et trop compliqué pour elle. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de le trouver très mignon. Elle rit à cette pensée.
Les portes de pierre de la forterresse se poussèrent et Ethelyn pénétra dans la forteresse du gouffre. Il y avait déjà des centaines de personnes qui étaient arrivées. Quelques-uns uns la saluèrent étant de vieilles connaissances. Mais ils étaient trop occupés à nourrir leurs enfants, car il était midi, et à en coucher d'autre qu'ils ne lui pretèrent bientôt autant d'attention qu'à une bouse de vache. Ce qui n'était pas pour déplaire à Ethelyn.
Elle laissa son cheval dans une écurie et elle se retira dans les hauteurs, sur les crênaux. Elle s'y assit, éblouie par le fort soleil de midi. Elle balança ses pieds dans le vide. Pourquoi avait-il fallu que ce satané anneau ait été créé ? Elle regarda son propre anneau. Elle le retira de sa chaîne et elle le leva à bout de bras.
Et si elle s'en débarassait ? C'était un des anneaux des Hommes. Des hommes destinés au trépas. Étais-ce dont là la confiance qu'avait la Dame Galadriel en elle ? Elle voulait qu'elle devienne l'un des éléments qui forment la troupe de Sauron ?
Tout à coup, une forte envie de lancer le précieux objet dans l'eau stagnante qui entourait la forteresse la prit.
« Tu n'oseras pas. »
- Dame Galadriel ? demanda Ethelyn, surprise.
« Cet anneau va t'aider. Il n'est pas comme les neuf autres. Il est différent. »
- Et en quoi ?
« Tu verras le moment voulu. »
- Merci, ma Dame, cela m'aide beaucoup, dit Ethelyn avec ironie.
Manquer de respect à la belle elfe ne l'aiderait pas à se sentir bien, mais elle devait déverser ce qu'elle avait sur le cœur à quelqu'un !
- Théodred est mort, dit-elle.
« Je suis désolée. »
La voix de Galadriel était sincère.
- C'est fou… Il m'avait attendu. Pour les autres, il était mort. Mais il est encore resté vivant un moment pour moi. Il savait que j'allais venir.
Ethelyn soupira.
- Et cet anneau, quel est son nom ?
« Lumya. »
Et Galadriel partit. Lumya. Eyhelyn sortit Lumne de son fourreau. Lumya. Ça ressemblait à lumière. La lumière qui illumine les ténèbres… Ethelyn resta songeuse. Lumya…
J'espère sincèrement que vous avez aimé ! Mais, je vais encore me répéter : si vous voulez savoir comment je m'imagine Ethelyn, envoyez-moi un e-mail et je vous l'envoie. Si vous avez WinZip, mentionnez-le, je vais le zipper.
Réponses aux reviews :
Eryna Khan : lol ! Merci de tes encouragements!
kristaline : J'espère que ce chapitre a répondu à tes attentes !
Miriel : Prends ton temps, rien ne presse. Tu peux toujours lire quand tu veux ! ^_^
Extrait du prochain chapitre : Avant les Orcs…
Un garde la gifla.
- Tais-toi, petite sotte, intima-t-il, ou tu le paieras de ta vie.
Ethelyn secoua la tête. Les larmes lui piquaient les yeux un filet de sang s'écoulait de la coupure que le soldat lui avait faite. Ses longs cheveux blonds étaient tirés en arrière par le garde. Elle serrait les dents.
- PAPA!!! hurla-t-elle à nouveau. NON! PAPA! EOMER! EOWYN! QUELQU'UN! À L'AIDE! ILS VONT LE TUER! OH MON DIEU! ILS VONT LE TUER! THÉODRED! ILS VONT LE TUER! PAPA!
