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L'épilogue...

« Nana, Ada, regardez ! » Notre fille courut vers nous, tenant quelque chose de petit et de coloré dans ses mains en coupe. « Il est blessé ! Son aile est cassée. »

Haldir et moi baissâmes les yeux vers le papillon blessé, puis échangeâmes un regard. « Oui, il est blessé, » acquiesça mon époux. « Je ne pense pas que nous puissions l'aider. »

Elle leva ses yeux sombres en manière de protestation. « Non, je peux l'aider ! Regardez ! » Elle ferma les yeux et ses lèvres bougèrent sans émettre un son. Après quelques secondes, elle relâcha son trésor et le contempla, qui volait au gré de la brise.

« Ah, » plaisanta Haldir, « tu nous as encore donné tort. Où est ton frère ? »

Je souris en la voyant se précipiter vers son jumeau. Le jardin dans lequel nous nous promenions avec nos enfants était un vrai paradis, dont l'air était parfumé de la senteur enivrante de fleurs de toutes variétés et multicolores. De grands arbres nous entouraient, leurs feuilles vertes bruissant dans le souffle tiède et léger du vent, créant une musique étrangement unique à Valinor. Et partout où nous allions, l'air murmurait littéralement de vie.

Haldir me prit la main pour y déposer un baiser. « Elle a beaucoup de tes anciennes aptitudes, mon amour, » Ses cheveux blonds et argentés descendaient jusqu'à sa taille, et sa tunique dorée chatoyait dans la lumière du soleil matinal. Je marchais à ses côtés, mes cheveux sombres ornés de tresses elfiques, ma longue robe de soie faisant des bruits effleurés autour de mes chevilles. Et, depuis une semaine, un nouvel enfant grandissait dans mon ventre.

Au-devant de nous, je vis que ma fille avait perdu son intérêt premier et trottinait à présent de plante en plante, les appelant par leur nom, son visage empreint d'une joie évidente. Elle avait mes cheveux sombres, mais les yeux et les oreilles pointues de son père et elle promettait déjà une grande beauté quand elle aurait grandi. Quant à notre fils, il ressemblait tant à son père que je le contemplais souvent avec stupéfaction. Comment cela était-il possible ? m'étonnai-je. Et Haldir de répondre que cela était la volonté des Valar.

Nous nous tournâmes ensemble, lorsqu'un cri vigoureux retentit pour réclamer notre attention. Je vis Haldir prendre un air sévère. « Est-ce ainsi qu'on s'adresse à ses parents ? » s'enquit-il.

Un sourire espiègle s'élargit sur le visage de notre jeune fils, qui se jeta en avant et agrippa son père à hauteur des genoux. « Je peux te jeter par-terre, » déclara-t-il d'un air fanfaron, au grand amusement d'Haldir.

« Vraiment ? » Haldir ébouriffa les cheveux d'argent de notre fils. « Peut- être qu'un jour nous verront cela, mais pas maintenant, à moins que je le permette. Ce qui ne saurait arriver aujourd'hui. Je porte la nouvelle tunique que ta mère m'a faite. »

Comme nos enfants gambadaient par les allées du jardin, nous nous prîmes par la taille. « Nous avons besoin de passer un peu de temps seuls, » fit remarquer Haldir d'un air détaché. « Peut-être les enfants pourraient-ils passer la soirée avec Orophin et Rúmil. »

« Et pourquoi avons-nous besoin de passer du temps seuls ? » taquinai-je.

« Bonne question. Quelle sorte de réponse aimerais-tu ? » Il me fit un sourire éclatant, et l'une de ses images érotiques favorites me traversa l'esprit. Il se mit à rire. « Après tout ce temps, tu rougis encore, Keara ! Je ne comprend pas comment tu fais. »

Je lui administrai une tape sur le bras. « Vous êtes un Elfe très polisson, » dis-je avec sévérité.

« En effet, » répliqua-t-il. « Et je n'ai pas l'intention de changer. »

« Nana, Ada, venez voir ! » Nos deux enfants réapparurent, en trépignant d'excitation. « Venez voir ce qu'on a trouvé ! Dépêchez-vous ! Suivez- nous ! »

Main dans la main, nous suivîmes nos enfants, envahis par un bonheur semblables aux vagues douces d'une mer calme et bienveillante.

Fin.

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Une dernière fois, merci à tous, qui avez lu, apprécié, et reviewé cette histoire. Les auteurs et moi-même sommes très fières de notre travail collectif, et qu'il ait plus à tant de monde. Vous nous avez donné autant de plaisir que nous espérons vous en avoir communiqué. Merci du fond du cœur. Baisers à tous, Mélusine d'Oratlante