Auteur :      Zorca

Titre :          Le tango de…

Base :          GW

Genre :        Yaoï, UA, song-fic, sap v.v, le tube de grand-mère… (rhaaa dans mon jeune temps MDR !)

                     Heu… Death-fic… pardon ^^

Rating :       PG-15 pour une scène assez heu… passionnée ? (du moins j'ai essayé ^^ ) dans la partie 2

Disclaimer : 'sont pas à moi… 'sont à eux… et je leur rends dès que j'ai fini de faire mumuse avec.

                     'Le tango de Manon' est interprété par Georgette Plana et appartient à ses auteurs.

Chapitre :   3/3

Coupling :   Particulier c'est pour cela que je l'ai fait en U.A. : 13x4…

Pitit mot :    'L'abus d'alcool est dangereux pour la santé'… encore et toujours…

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Le tango de…

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Partie 3 : Brisez vos archets…

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Cela faisait quatre semaines, déjà. Tétras soupira.

Il faisait nuit noire, il devait être très tard. Trois heures ? Quatre heures du matin ? Certainement mais il n'avait pas le courage de vérifier.

Treize était parti en voyage d'affaire depuis deux jours et il ne rentrerait que dans cinq, pour la fête… Tétras ne se sentait pas très bien, seul dans cette maison qui n'était pas la sienne. Son amant lui proposait toujours de l'accompagner mais Quatre savait bien qu'il n'était pas sa femme, que là n'était pas sa place et que Treize n'aurait pas accepté qu'il fasse illusion. Alors il avait poliment refusé, à chaque fois mais son amant n'avait jamais dû partir aussi longtemps. Une journée, voir deux, mais pas une semaine complète loin de lui, à l'abandonner dans cet endroit où les murs ne le reconnaissaient pas.

Et puis…

Il ne se sentait vraiment pas très bien.

Il n'aurait pas su dire en quoi, c'était une sensation diffuse en lui… Cela devait venir de cette chambre qui était froide quand son amant n'y était pas.

Quatre remua la tête, mécontent. Depuis quand était-il si dépendant d'une seule personne ?

Il voulait obtenir de l'attention, de l'affection et ce du plus grand nombre possible. L'amour l'avait toujours indifféré. Il en avait ressenti, beaucoup, pour sa famille. Mais l'amour était un traître qui gonflait les cœurs pour mieux les transpercer, pour les assécher de leur vie en leur faisant perdre des larmes de chairs et de sang.

Il était devenu le chevalier d'Eon pour être entouré de chaleur. Avec Maître Krushrenada il avait appris que les membres extérieurs à sa famille ne se touchaient pas… pas de la même manière. Il avait appris qu'un baiser était une invite, qu'un câlin était excitant… Il avait appris que les hommes pouvaient en désirer d'autres et qu'il était un jeune homme désirable, car androgyne.

Il avait poussé cette caractéristique à l'extrême pour être aimé, par ces autres si indifférents, par ces autres si insignifiants dans sa vie mais qui pouvaient lui offrir la chaleur.

Il s'était entraîné à séduire devant sa glace. Il y avait testé les expressions provocantes. Grâce à cela il avait réussi à susciter du désir sans jamais en éprouver lui-même… Jamais était un mot rassurant. Il lui avait fait mal mais il lui avait par la suite offert un filin de sécurité alors qu'il jouait aux équilibristes. Jamais était un traître, comme l'amour, comme l'éternit

Susciter le désir et l'attiser… mais ne pas l'assouvir.

On lui avait prêté cinq, voir six amants lors de la fête… Amants ? Non. Seulement deux parmi eux l'avaient été.

Le sexe n'avait jamais été ce qu'il recherchait, jamais. Il voulait la chaleur, il voulait le cocon. Il voulait que son esprit soit saturé par l'affection que lui portaient ces autres. Il n'avait pas eu besoin de sexe pour cela. Un sourire, une œillade, une danse et parfois un baiser quand il sentait chez eux un besoin douloureux de goûter ses lèvres. Homme, femme, quelle importance du moment qu'ils le gorgeaient de chaleur.

Le sexe était venu comme une sorte d'obligation, pour bien tenir son rôle, pour ne pas être pris au dépourvu comme il avait failli l'être lors d'un baiser trop poussé. Il avait ressenti le désir qui était venu de l'autre pour le consumer. C'était monté en lui comme une bouffée de chaleur, un embrasement complet qui avait enflammé son corps… Il avait pris peur, il n'y connaissait absolument rien. Pour palier à cela il s'était abandonné quelques jours plus tard aux mains d'une femme de petite vertu. La partie féminine de son apprentissage étant acquise, il s'offrit aux soins d'un amant pour éprouver la masculine, puis il prit les devants auprès d'un dernier pour mettre un terme à son initiation sexuelle. Cette dernière achevée, ses sens ne s'étaient plus embrasés… jamais… traître.

Le Prince des fleurs avait pénétré son champ visuel. Il était entré dans sa vie, les bras chargés de roses avec des mots aux lèvres qui faisaient mal… mal à ses résolutions, mal à son âme.

Le Prince des fleurs attirait le regard avec sa tenue d'officier de la garde Napoléonienne parmi cette foule de courtisans royaux.

Le Prince des fleurs était beau avec cette expression imperturbable sur ses traits fins… et puis… il avait un regard si rassurant.

Le Prince des fleurs était intrigant, avec sa voix toujours posée, toujours calme malgré ses propos souvent à fleur de peau.

Il était venu, il l'avait voulu, il l'avait eu… 'Vini, vidi, vixi'… C'était un conquérant en plus d'un fin stratège.

Il avait voulu le garder et il y était arrivé… Quatre semaines déjà que Quatre n'avait pas quitté cette demeure.

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« Y aurait-il quelqu'un qui t'attende chez toi ? »

« Non, personne. »

« Alors tu restes. »

« Non, je pars. »

« Je te veux Tétras. »

« Il m'a semblé le comprendre… »

« Si tu ne veux pas te donner à moi, je te prends. Tu restes. »

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Quatre s'était dit que Treize se lasserait et que très vite il pourrait rentrer chez lui… Il avait eu tord, d'autant plus tord que lui-même n'avait plus réellement envie de partir… quand il était là. Il avait besoin de la chaleur rassurante et incendiaire du Prince des fleurs.

Il avait besoin de Treize.

Depuis quand était-il si dépendant ?

Le jeune androgyne se leva. Il n'arriverait pas à dormir, il le savait, il n'y arrivait pour ainsi dire jamais quand son amant n'était pas là. Il s'entoura dans la robe de chambre de Treize et sortit de la chambre pour aller rejoindre, l'étage plus bas, la salle de bal. Il n'alluma pas la lumière, il la connaissait par cœur. En tâtonnant donc légèrement il entra dans l'alcôve des boutons d'or et fureta du bout des doigts à la recherche d'un bouton pressoir qu'il ne tarda pas à trouver. Il appuya dessus et une lampe de style anglaise s'alluma. Tétras inspira fortement, soulagé. Il se sentait déjà mieux ici. Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ?

Il s'installa en boule dans un fauteuil en s'emmitouflant du mieux possible dans le négligé très sobre de Treize. Il aurait dû penser à prendre une couverture, cela aurait été encore plus confortable. Quatre resta ainsi quelques minutes avant de soupirer. Le sommeil ne viendrait pas. S'il s'était immédiatement senti mieux en arrivant dans la salle, l'impression s'estompait lentement pour recréer celle de la chambre, cette impression de vide… De besoin ?

Il soupira encore, passablement énervé, avant de décider de faire bon cœur contre mauvaise fortune. Il se mit alors à détailler lentement les rares éléments de décors que le faible éclairage illuminait… Rien de bien intéressant en somme. Des tapis qu'ils connaissaient déjà, des fauteuils sur lesquels il avait sa place depuis un petit mois, la desserte de fer forgé et de verre qui lui faisait face. Il l'observa quelques instants, interrogateur, presque soucieux avant de se relever et de sortir de l'alcôve jaune pour emprunter le passage caché sous la grande tenture. Il en revint quelques minutes plus tard, les bras chargés de précieux trésors qu'il déposa consciencieusement sur la table basse. Un verre ciselé, une cuillère perforée, un sucrier de cristal et une bouteille contenant un liquide vert luminescent. Quatre avait trouvé sa solution. Il ne dormait jamais aussi bien qu'après un soir de fête durant lesquels son amant lui offrait toujours une ou deux coupes d'absinthe… Alors Tétras se servit cérémonieusement.

Un verre…

Deux verres…

Trois verres.

Quatre souriait. Sur la table basse des petites fées et des petits lutins dansaient pour lui. Ils les entendaient rire. Ils étaient si heureux, il était si heureux ! La vie était si belle, si magique ! Qu'est-ce qui aurait pu le rendre triste ?

Quelques dizaines de minutes plus tard, le jeune homme aux cheveux d'ange s'était endormi, un sourire ravi étirant ses lèvres violines.

Dès le lendemain Quatre prit quelques affaires, la chemise de nuit de Treize, une cuillère perforée, une boîte à sucre et la bouteille de l'inestimable liqueur des rêves qu'il avait dérobée dans la cave. Il remit une note pour son amant aux domestiques et rentra chez lui afin de retrouver la paix entre ces murs qui l'attendaient.

Le Prince des fleurs rentra un peu plus tard que prévu. La fête avait débuté. Le mot lui fut remis et il l'ouvrit sur un froncement de sourcils anxieux avant de sourire, rassuré.

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'Mon cher ami.

L'appel de mon antre se fait cruellement ressentir et il me faut finalement avouer que cette maison est bien froide sans vous.

Je regagne donc ma demeure pour y passer vos derniers jours d'absence. Vous êtes bien évidement invité à m'y retrouver dès votre retour… ou dès que vous le désirerez.

Je serai quoi qu'il en soit présent à la réception de Samedi.

Affectueusement.

Tétras de Sable.'

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« Monsieur de Sable est-il déjà dans la salle de bal ? »

« Oui Monsieur Krushrenada. »

Treize hocha la tête et congédia le vieux domestique. Après une légère toilette, il passa pour la soirée son costume de Prince et se dirigea, impatient, vers la salle de bal.

Les portiers ouvrirent la grande porte d'entrée face à lui et Treize fut aspiré par l'atmosphère de la fête.

La musique battait son plein. Les rires résonnaient, les jeunes gens couraient, joyeux, devant d'autres, un peu ou bien moins jeunes, qui souriaient béatement. L'air était brumeux, empli des fumées veloutées des cigares coûteux.

Le Prince des fleurs avança lentement car chacun de ses pas étaient stoppés par un invité. Il souriait, amical, saluait, digne, écourtait les discussions, évasif. Celui qu'il voulait voir n'avait pas l'air d'être sur la piste de danse.

« Que vous êtes désobligeant Prince des fleurs ! »

Treize se tendit. S'il n'avait pas prêté le moins du monde attention au long discours de la comtesse de la paix, sa dernière phrase ne lui était pas passée inaperçue.

« Je vous prie de bien vouloir m'excuser Comtesse. Je ne voulais pas le moins du monde vous offenser. »

La jeune femme sourit.

« Je le sais bien Prince des fleurs… »

Elle pencha un peu la tête sur le côté et éclata d'un rire fin.

« Que l'amour est beau cher ami ! »

Elle tourna sur elle-même, ravie, sous le regard confondu de son interlocuteur avant de reprendre sur un sourire attendri.

« Le chevalier d'Eon est dans l'alcôve des boutons d'or cher Prince. Bonne soirée ! »

Elle partit en courant et virevoltant pour tout de suite s'engager dans une ronde folle avec plusieurs de ses amis.

Treize sourit doucement. Les bulles de champagne rendaient l'esprit si léger. Il se détourna alors et sur des signes de mains expéditifs parcourut d'un pas rapide les derniers mètres qui le séparaient de Tétras.

Son amant était là, assis dans un large fauteuil de cuir jaune qui le nimbait de soleil. Il était encore plus androgyne, encore plus interpellant qu'à l'accoutumé. Il semblait avoir choisi d'être le comte ce soir si l'on en jugeait par ses pantalons mais il n'avait pas mis de veste et se contentait de porter, en haut, une chemise légèrement cintrée qui semblait être féminine. Sa perruque sage identifiait un homme alors que l'éventail qu'il actionnait devant ses lèvres soufflait qu'il était une femme.

Treize s'avança un peu et son amant le remarqua. Il vit dans son regard ce que le sien devait aussi exprimer. Tétras était ravi de le revoir. Le Prince avait envie de l'embrasser. Il se contenta de déposer un baiser sur sa tempe après être venu s'installer à ses côtés et prit part à la conversation légère qui continuait.

Mais il avait faim, faim du corps du jeune homme à ses côtés, faim de sa peau, faim de son goût et il croisait le même appétit dans les œillades qui lui étaient de temps en temps adressées.

Treize tenta de reprendre sa respiration et y arriva assez bien alors que Quatre cachait son trouble sous son éventail.

Face à eux avait été dressé la table. Le Prince des fleurs servit un verre à son amant avant de s'en préparer un.

Ce soir il l'entendrait rire, il le verrait danser, virevolter derrière des papillons imaginaires.

Ce soir il gorgerait son esprit de sa joie et demain matin seulement il apaiserait leurs corps.

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En l'éclair d'un printemps sur sa route fleurie

Manon a tout tenté, tout goûté de la vie

Comme un parfum subtil, s'envole sa sant

Mais qu'importe la mort si l'on me rend beaut

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Tétras se mit sur le dos en remontant le plus possible la couverture sur ses épaules. Il remua un peu les mains et étira ses pieds avant de relever les paupières…

En un bon il était assis sur le lit, les yeux écarquillés à se demander, apeuré, où il se trouvait. Treize lui saisit délicatement les épaules et le serra contre lui en murmurant.

« Chut Tétras… Ce n'est rien… Tu es dans notre chambre… Tu te souviens ? »

La force de l'habitude…

Cela faisait deux mois déjà, le temps était passé vite. Cela faisait deux mois déjà que pour la première fois Treize s'était éveillé en sursaut en entendant un glapissement effrayé. Il avait appris, depuis, que Tétras ne se rappelait jamais d'où il se trouvait au réveil… Tout du moins… Il n'arrivait pas à s'en souvenir dans les tous premiers temps. La première semaine avait été dure pour lui. Puis il s'y était fait, lentement, à la grande joie de Treize qui voyait dans cette amélioration la preuve que Tétras acceptait leur relation dans la continuité… Mais depuis quinze jours les éveils anxieux étaient de retour… Certainement n'était-ce pas alarmant mais Treize s'inquiétait.

Il avait l'impression que quelque chose n'allait pas. Il avait l'impression que cette chose était là, sous ses yeux, mais qu'il n'arrivait pas à la voir… et distraitement il se demandait s'il avait réellement envie de savoir.

Tétras s'était apaisé dans ses bras et profitait, les yeux clos, des caresses réconfortantes qu'il lui offrait. Il l'observa en souriant, son petit ange blond, son petit félin. Il était tellement magnifique et Treize avait tellement peur de le perdre…

Peut-être ne voulait-il pas savoir. Peut-être avait-il peur de découvrir que Tétras rêvait à une autre vie… Certainement était-il effrayé à l'idée que son petit androgyne veuille le quitter.

Il lui caressa les cheveux avec tendresse et fronça les sourcils en remarquant qu'il paraissait encore fatigué. Des cernes, légères, faisaient couler délicatement sous ses yeux le bleu de ses iris… Treize l'observa avec attention. Etait-il encore plus pâle que d'habitude où était-ce lui qui voyait le mal là où il n'existait pas ?

« Tu n'as pas bien dormi Tétras ? »

Son chevalier se redressa et l'observa quelques secondes, interrogateur. Puis il se mit debout sur le lit et posa les poings sur ses hanches. Il pencha un peu la tête sur le côté et lui adressa un sourire cynique… Il paraissait si vindicatif, une espèce de guerrier qui le mettait au défi d'attaquer… une sorte de guerrier attendrissant dans une robe de nuit bien trop grande pour lui vu qu'elle appartenait à son amant.

« Aurions-nous eu une activité hier soir qui ne me laisse aucun souvenir ? »

Sa voix était pleine d'ironie mordante et Treize lui sourit, amusé, alors qu'il lui répondait.

« Non, je suis rentré bien trop tard et j'étais bien trop fatigu »

« Alors, qui aurait pu m'empêcher de dormir tout mon soul Prince des fleurs ? »

Menace ? Treize le détailla, chercha dans son regard une impression d'avertissement et ne rencontra que du… reproche. Il lui sourit donc, prédateur et se redressa d'une extension rapide pour le faire tomber sur le lit. Il le plaqua sur l'édredon, ses deux poignets si fins dans sa main puissante, son corps si frêle sous son corps d'homme et il murmura, lentement.

« Veuillez me pardonner mon inconduite, cher comte de Beaumont et permettez moi de rattraper mon manquement de la veille par une abnégation matinale irréprochable. »

Quatre éclata de rire.

« Abnégation ? Tiens donc… »

Treize lui sourit, joueur…

« Une abnégation intéressée alors… »

… avant de défaire, lentement, les attaches du vêtement de nuit et Quatre ferma les yeux pour se noyer dans son propre corps.

Leurs matinées se déroulaient souvent ainsi. Leurs soirées bien plus rarement. Treize avait beaucoup d'obligations qui l'éloignaient de leur nid jusque tard dans la nuit. Il rattrapait alors ce qu'il appelait 'de lourds manquements inacceptables de la part d'un officier médaillés comme il pouvait l'être' dès qu'ils le pouvaient et leurs corps s'emmêlaient, s'unissaient pour former des mots que leurs bouches n'avaient jamais prononcés.

Treize s'inquiétait pour Tétras. Son amant était souvent fatigué et ses joues se creusaient. Au début de leur relation le Prince des fleurs s'était étonné de découvrir un corps si mince surmonté de joues pleines. Aujourd'hui Tétras semblait s'être remplumé alors Treize s'était dit qu'il perdait les joues rondes des adolescents, simplement. Mais l'impression qu'un problème lui échappait restait diffuse et l'officier avait de plus en plus de mal à s'éloigner de la maison, à l'abandonner dans ces murs froids comme lui disait son amant.

Il évitait de partir, le plus souvent possible mais la vie imposait ses impératifs auxquels il ne pouvait pas toujours se dérober. Ce fut le cas quelques jours plus tard et il dut quitter son amant pour six longs jours avec regret et inquiétude … Il ne tint pas.

Trois jours plus tard il était rentré. Il ne prit pas la peine de passer chez lui, il savait que cela était inutile. Dès qu'il partait, Tétras bouclait une légère valise pour retourner dans sa maison familiale. Treize s'y rendit donc. Il était assez tard. Il escalada la lourde grille du jardin et fit le tour de la demeure pour rentrer par la cuisine. C'était Tétras qui lui avait dit que la porte n'était jamais fermée car il en avait perdu la clef. Il entra donc, le plus discrètement possible en pensant que son amant dormait et fut étonné d'entendre de la musique et les rires du jeune homme.

Il se dirigea vers le bruit, lentement. Son cœur battait la chamade. Une petite voix dans sa tête lui soufflait de faire demi-tour, lui soufflait que ce qu'il ne voyait pas ne pouvait pas lui faire de mal. Mais le désir de savoir fut plus fort et Treize pénétra dans le salon.

La première chose qu'il ne put que remarquer lui tira un sourire. Les meubles avaient été poussés contre les murs et Tétras, au milieu de la pièce, tournait, viraient, virevoltait sur l'air d'une valse qu'un vieux xylophone émettait.

Puis Treize haussa un sourcil. Son amant parlait à quelqu'un… Mais à qui ?

« Chante Trinit ! »

Il jeta un coup d'œil circulaire sur la pièce…

et en même temps qu'il se rendait compte que personne n'était là, il découvrait l'apocalypse.

« Ne la réprimande pas maman, j'aime que l'on m'appelle Quatre ! »

Dans un coin du salon avait été jeté, à même le sol, des coussins et des couvertures qui semblaient servir de lit. Devant, ou dessus, s'entassaient des vêtement sales et du pain… qui semblait être la seule nourriture consommée entre ses murs…

Et surtout…

Un verre…

« Chante ! »

Une cuillère…

Une boîte à sucre…

Et une dizaine de bouteilles de verre jetées dans un coin dès qu'elles étaient vides.

« Chante avec Maman ! »

Ivre… Ivre. Il était ivre d'absinthe.

« Danse avec moi Deinde ! »

Il était en pleine crise… en pleine crise d'hallucinations. Treize s'était plu à le voir courir après des papillons imaginaires mais ici Quatre avait trouvé beaucoup mieux. Sa famille avait vécu ici, dans cette maison et même Maître Krushrenada était venu rejoindre le mur de ses souvenirs… le mur vivant de ses souvenirs.

Ici Quatre avait retrouvé son bonheur. Ses morts étaient là, avec lui. Trinité chantait avec sa mère. Consentin dansait avec Deinde en riant et assis sur des fauteuils en cuir blanc imaginaires, monsieur de Sable parlait avec le Roi de la fête. Au milieu des gens qu'il aimait, Tétras virevoltait comme un papillon, porté par l'euphorie de ses rêves et de l'alcool.

« Tétras ? »

La voix de Treize avait résonné dans la pièce, anxieuse, incertaine et Quatre se tourna vers lui avant de se figer. Puis il lui sourit ravi et s'avança, heureux de le voir.

« Treize ! Je suis si content que tu sois l ! Tu n'es pas mort au moins ? »

Il l'embrassa sur la joue et se recula.

« Non, tu es vivant. C'est bien. »

Il lui sourit et le prit par la main pour l'entraîner au centre de la pièce. Dans son regard Treize avait vu que s'il avait été mort cela aurait été pareil… ni meilleur…

Ni pire.

« Viens, je te présente ma famille. Voici ma sœur Deinde qui danse avec mon frère Consentin. Là voici Trinité qui chante avec maman. Allons Treize, ne fais pas ton timide, tu pourrais les saluer tout de même ! »

Le Prince des fleurs avait du mal à suivre ses gestes. Il lui montrait des endroits vides en souriant à des regards imaginaires.

« Je te présente mon père, Monsieur de Sable et… Tu pourrais tout de même dire bonjour à ton père Treize ! »

L'interpellé sursauta et la gifle partit sans qu'il y eut réellement pensé.

« A quoi tu joues Tétras ? Qu'as-tu fait ? Que fais-tu ? Tétras, qu'est-ce que tout ça ? »

Le ton était urgent. Il n'exprimait aucune colère. Seuls les mouvements saccadés des bras de Treize alors qu'il montrait les bouteilles, les vêtements, le 'lit', trahissaient une certaine panique.

Assis sur le sol, là où l'avait projeté le coup, Quatre se tenait la joue. Il releva lentement la tête et l'officier eut juste le temps d'y décerner une colère sourde avant que le jeune homme ne lui saute au cou pour tenter de l'étrangler.

« Tu les as fait fuir imbécile ! »

Il hurlait. Il était en rage.

« Tu les as fait fuir, tu es heureux ?! »

Treize avait réussi à détacher sans peine ses mains de sa gorge. Il tentait à présent de le maintenir mais Quatre ne l'entendait pas ainsi. Il mordait, frappait, griffait, donnait des coups de pied comme un forcené.

« Je te hais ! Je te hais tu entends ?! »

L'officier réussit finalement à le refaire tomber et à le maintenir au sol. Tétras hurlait, se débattait autant qu'il le pouvait. Ses bras et ses jambes étaient bloqués mais il réussissait encore à mordre et à griffer tout ce qui passait à sa portée. Il invectivait Treize, il était en pleine crise de démence. Quand finalement il vit que tous ses efforts ne parvenaient pas à le libérer, il fondit en larmes.

Le Prince des fleurs le laissa pleurer sans prononcer un mot. Il le maintint encore un long moment, jusqu'à ce que les sanglots se calment, jusqu'à ce que la respiration se fasse lente, jusqu'à ce que Tétras s'endorme.

Il se leva alors, débarrassa un canapé de tout ce qui l'encombrait avant de venir le prendre dans ses bras pour l'y déposer. Il s'y assit, glissa la tête de son amant sur ses genoux et passa la nuit à réfléchir à ce qu'il devait faire à présent pour réparer ses erreurs.

Quand Quatre ouvrit les yeux le lendemain, il se noya dans ceux de son amant. Il lui sourit mais Treize ne lui sourit pas en retour et Tétras comprit directement pourquoi. Derrière le visage de Treize il apercevait le plafond de sa maison de famille… sa maison… Treize était venu chez lui.

Tétras se redressa lentement et se leva. Il tourna le dos au Prince des fleurs et lâcha d'une voix qui se voulait neutre :

« Si tu veux partir, tu peux. Je ne te retiens absolument pas. »

Treize se releva.

« Nous allons partir, oui Tétras. Nous allons rentrer à la maison, manger, nous laver, nous habiller convenablement puis entamer la discussion que nous devons avoir. »

Tétras ouvrit la bouche mais Treize la ferma d'un baiser léger… et impératif.

« Je ne te laisse pas le choix. Faisons ce que je viens de dire… Quatre. »

Le jeune homme sursauta et son amant profita de sa surprise pour l'entraîner dehors.

Le chauffeur s'était endormi dans la voiture et Treize toqua à la fenêtre pour qu'il leur débloque les portières. Il leur ouvrit après s'être éveillé en sursaut et l'officier s'installa à l'arrière à la suite de Tétras.

« Veuillez m'excuser de vous avoir fait attendre toute la nuit Jean. »

Le chauffeur eut un mince sourire.

« Ce n'est rien monsieur. Où allons-nous ? »

« Nous rentrons. »

Jean hocha la tête et les conduisit. De temps en temps il jetait un coup d'œil étonné dans le rétroviseur. Monsieur Krushrenada et son… jeune invité n'étaient jamais à ce point silencieux. Son employeur avait l'air fâché, soucieux, alors que… l'autre semblait… paniqué et même s'il n'avait pas à en juger, Jean devait avouer être plutôt soulagé de la tournure des évènements. Ce genre de comportement n'était pour lui en aucun cas naturel.

Le trajet se déroula donc dans un mutisme des plus complets, comme le petit-déjeuner. Treize s'était apprêté en premier et adressa à son amant ensuite la première phrase prononcée depuis leur départ de la maison familiale.

« Je t'attends dans la bibliothèque. »

Quatre l'y rejoignit une petite heure plus tard. Treize, le visage cadenassé, s'y entretenait avec la bonne à tout faire, la jeune femme toujours habillée en vert lors des soirées. Tétras comprit qu'il lui avait demandé de vérifier les stocks et de parcourir la maison à la recherche de bouteilles vides sans avoir besoin de les écouter. Cela n'annonçait vraiment rien de bon mais son esprit était trop embrumé pour s'en alarmer. Il répondit juste à l'injonction de son amant quand celui-ci lui demanda de s'asseoir après avoir congédié la servante.

Elle dura deux heures. Le début fut calme puis elle fut ponctuée de cris qui se turent sur une joue brûlante. Des ordres furent passés et la fête qui avait lieu trois jours plus tard fut annulée.

La jeune femme avait trouvé les cachettes de Quatre, les lieux où il s'exilait pour boire quand son amant travaillait dans son bureau. Ce dernier en avait déduis que Tétras était devenu dépendant de l'absinthe…

« Ce n'est pas parce que je bois un verre par jour… !!!! »

« Un verre ? Est-ce le nom que tu donnes à une demie voir à une bouteille entière Tétras ? »

Les restrictions s'étaient mises à pleuvoir pour éviter que Quatre ne soit mis en contact avec la boisson pendant au moins un mois… Mais même si Treize avait passé des ordres très stricts, très sévères, il espérait de tout cœur s'être tromp

et il déchanta vite.

Dès le lendemain Tétras ressentit le manque et les minutes, les heures, les jours qui suivirent furent éprouvants.

Crises de violence…

Crises de larmes…

Crises de démence…

Court instant de lucidit

Crise de violence…

Treize appela le médecin de la famille.

Crise de larmes…

Le Docteur Sylvain Sardaigne l'ausculta.

Larme…

Crise de démence…

Le médecin lui administra un sédatif pour le calmer et parla de longues minutes avec son amant avant de partir.

Eveil…

Instant de lucidité, rare comme une oasis dans le désert, rare comme une rose des sables. Des yeux limpides qui s'ouvrent et qui reflètent la souffrance, un visage amaigri, grisé, qui se contracte à chaque spasme qui déchire les entrailles, des doigts fins, si fins, qui se tendent pour toucher sa main.

Treize avait veillé son sommeil, assis sur une chaise à la tête du lit. Il adressa un sourire perdu à son amant et Quatre tenta de le lui rendre, lentement.

« Je souffre Treize… »

La voix était faible, sans timbre, comme celle qui lui répondit.

« Je sais… »

Tétras fronça légèrement les sourcils avant d'avaler difficilement sa salive.

« Pourquoi ne me laisses-tu pas être heureux ? »

Le ton était doux, sérieux. Il ne contenait ni reproche, ni énervement et Treize sut que la discussion que Quatre entamait allait être dure, éprouvante. Il eut envie de la fuir mais n'en avait pas le droit. Alors il répondit avec calme, avec douleur.

« Si je te laissais faire petite rose, je ferais ton malheur. »

Il avait tenté de lui sourire et y était faiblement arrivé mais son sourire se fana dès que les muscles de Quatre se contractèrent sous la douleur. Son amant reprit difficilement la respiration que le spasme avait coupé avant de répondre.

« Non… Je deviens libre Treize, enfin libre… Je n'ai plus mal, ni à l'âme, ni au corps… N'est-il pas là le bonheur ? »

L'officier pressa les doigts sur ses yeux. Il ne voulait pas, mais ils lui piquaient tellement.

« Tu ne peux plus, ça va te tuer. Le médecin a dit que ça allait te tuer. »

Tétras lui sourit tendrement.

« Je sais… »

« Tu ne comprends pas, ça va te tuer. »

« Je sais… »

« Au moindre… verre… »

« Je sais… Laisse moi mourir Treize. »

Son amant baissa la tête.

« Non… »

Voix douce…

« Laisse moi fuir la douleur… »

« Non… »

Si douce…

« Laisse moi être heureux encore… »

« Non… »

Tellement douce…

« Laisse moi retrouver ma famille Treize, je n'aurais jamais dû être séparé d'eux. »

« Non, ils voudraient que tu vives… »

Si calme…

« Laisse moi les rejoindre… »

« Ils voudraient que tu sois heureux… »

Si sûre d'elle…

« Près d'eux je le serai… »

« Près d'eux tu seras mort. »

Si réelle…

« J'ai mal Treize. »

« Bientôt ça ira mieux. »

Si sincère…

« Non Treize, j'ai toujours eu mal… dedans. »

« Ne me demande pas ça… »

Si consciente…

« Je t'en supplie, laisse moi mourir. »

« Comment peux-tu me demander ça Quatre ? A moi ? A moi qui t'aime ? »

Il lui avait dit, ces mots qu'il n'avait encore jamais prononcés même s'il les avait toujours pensés. Il lui avait dit comme un dernier rempart, comme sa dernière arme… Mais la voix s'éleva, lente, compatissante… si consciente de la douleur qu'elle savait imposer.

« Si tu m'aimes Treize, laisse moi partir heureux. »

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La foule des convives était déjà là. La musique battait son plein.

Au centre de la piste de danse, virevoltant, riante, heureuse, ivre d'amour et de vie, la comtesse de Beaumont, des roses dans les cheveux, dansait au bras de son chanceux amant, le Prince des fleurs.

Les hommes l'enviaient. Il souriait à son androgyne avec douceur.

Les femmes l'enviaient. Il lui fermait la bouche de délicats baisers.

Ils désiraient tous tellement être à sa place… le Prince des fleurs affichait le masque du bonheur.

Dans ses yeux passait de temps en temps une étincelle inquiète que le chevalier d'Eon chassait d'un rire gai. Ce soir il n'y avait de place que pour les rires, les sourires, les baisers échangés… Le Prince des fleurs noyait son amant de mots d'amour, de phrases belles, comme il l'était, de caresses réconfortantes comme l'était le soleil de son sourire.

Et Quatre virevoltait. Il était si aérien qu'il semblait à peine toucher le sol… un papillon éthéré que Treize tentait de garder dans ses filets… désespérément…

Mais ce soir, il n'y avait pas de place pour la douleur. Le Prince des fleurs affichait le masque du bonheur.

Le chevalier d'Eon s'arrêta… sa tête tournait, son cœur battait la chamade. Il était haletant et n'arrivait pas à reprendre son souffle… il avait chaud… tellement chaud… tellement froid dedans.

Autour de lui sa famille lui souriait.

Deinde lui disait :

« Danse Tetras, danse encore pour nous. »

Son père avait un regard bienveillant, sa mère un sourire rassurant et Trinité virevoltait entre les couples de danseurs. Assis sur un fauteuil en cuir Consentin penchait la tête en le regardant, sérieux, aimant.

« Danse encore pour moi Quatre. »

Deinde riait et Tetras sourit à son amant qui le regardait, inquiet. Il lui déposa en riant un baiser sur les lèvres et se remit à tourner en l'entraînant dans sa ronde

« Je t'aime mon prince des fleurs, je suis si heureux. »

« Viens… »

Il riait encore et toujours et Treize ne put s'empêcher de sourire, grisé malgré lui par l'ange éthéré qui l'entraînait dans une ronde endiablée, transporté par ses mots qu'il ne lui avait encore jamais dit…

« Je t'aime tant mon doux Prince… »

« Viens… »

Ivre d'absinthe et de bonheur, la comtesse de Beaumont tournait et tournait encore. Elle semblait vouloir s'envoler.

Elle lui disait en riant les mots d'amour qu'elle n'avait jamais prononcés et Treize se sentait heureux, euphorique. Son chevalier l'aimait.

« Je t'aime tant. »

« Viens. »

Tétras s'arrêta… sa tête tournait. Sa famille lui souriait et alors qu'il se voyait tomber, il sentit les bras de son amant tenter de le retenir… En vain. Le papillon s'était envolé.

Les roses de sa coiffure étalées autour de son visage, Quatre regardait fixement le plafond de la salle de bal avec un sourire euphorique aux lèvres.

La musique s'était tue.

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Allons vous les violons, attaquez dont la danse

De ce tango final rythmez bien la cadence

Mais brisez vos archets vous avez réussi

Que tout s'arrête ici pour Manon le bal est fini

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Personne n'avait jamais vu dans un cimetière une cérémonie si étrange.

Aujourd'hui était enterré au Père Lachaise  un illustre inconnu, Tetras de Sable. Inscrit en doré sur le caveau familiale on pouvait voir les dates funèbres, celles de sa naissance, si heureuse et de sa mort… si euphorique…

un enfant…

juste un enfant… Il n'avait pas encore 19 ans.

Devant la porte du tombeau qui se refermait sur un silence éternel, une foule colorée de personnes en costumes grand siècle pleurait, des roses rouge sang dans leurs mains gantées de velours noir, seul signe vestimentaire de leur deuil.

Ils s'avancèrent tous, les uns après les autres, pour poser devant la porte close les roses carmines qu'ils tenaient en main, chacun pleurant la nouvelle vie fauchée, celle qui les avait ramenés à la réalité.

Ils restèrent tous là, droits…

Silence.

Sanglots étouffés.

Etait-ce le vent ou un gémissement de douleur ?

Un dernier homme s'avança.

Il portait sur ses traits le masque de la souffrance mais il ne pleurait pas.

Avec une retenue toute aristocratique il déposa sur le sol la dernière rose et murmura, un léger chuchotement emporté par la brise fraîche du matin.

« Tu as été cueilli par le plus ancien des jardiniers avant même l'été… Toi ma toute jeune rose, trouve enfin la paix. »

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Les roses, elle a vécu ce que vivent les roses

Manon comme une fleur est morte à peine éclose

Selon sa volonté dans un reste d'ego

Fleurissez son tombeau de roses de couleur… Tango.

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Dans une demeure abandonnée, un magnifique parquet brillant trônait dans une immense salle. Au centre de ce dernier étaient placés une desserte et un pouf de couleur rouge. Quatre esquisses d'alcôves qui avaient été construites pour abriter en discrétion les débordements tout aristocratiques des convives constituaient le reste de la pièce… Un strapontin vide leur faisait face.

Les lustres s'étaient à jamais éteints, la musique s'était tue.

Dans un placard à l'étage, des costumes 'grand siècle' attendaient de retrouver une utilité.

La fête avait déserté les lieux en même temps que le bonheur avait fui l'esprit du propriétaire.

L'ancien Prince des fleurs revenaient de temps en temps avec une petite mallette. Il la déposait sur la table basse et s'asseyait lentement sur le pouf avant de l'ouvrir. Cérémonieusement il en sortait deux sucres, un verre, une cuillère perforée et une bouteille contenant un liquide vert, brillant.

Il buvait toujours avec lenteur et quelques minutes plus tard la salle, autrefois emplie de musique, résonnait de rires gais et de phrases sans suite.

« Danse Tétras, danse pour moi, mon beau chevalier, ma belle rose.

Danse Tétras.

Es-tu heureux ? »

Et plus tard dans la soirée, le vent emportait parmi les vestiges fantômes des airs de tango, des larmes cristallines comme l'étaient à une époque révolue le tintement des coupes de champagnes.

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Fin…

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Zorca *qui ne sait pas quoi ajouter…*

Février 2004