Résumé (pour ceux que çà intéressent) :

Hermione a perdu ses parents. Tous deux sont morts, victimes de la magie noire. C'est après cette évènement tragique, qu'Hermione apprend qu'elle est en réalité la fille d'une sorcière recueillie il y a près de trente ans par la famille de sa mère adoptive. Qui est-elle ? D'où vient- elle ? Est elle toujours en vie ? Hermione ne le sait pas mais cherche des informations susceptibles de l'aider dans ses recherches. En attendant, elle vit au côté d'Harry et de Sirius. Un jour, Harry trouve un album de photo qui retrace toute la période des études de son parrain à Poudlard. L'une d'elle attire son attention. Son père, James Potter, y est présent mais à ses côtés ce n'est pas sa mère qui se tient mais une jeune fille du nom d'Ysella Edelweiss. Sirius parait troublé à l'évocation de se souvenir. Pourquoi ? La curiosité d'Harry n'a pas le temps d'être contentée, Hermione et lui doivent partir pour Poudlard. Ils y retrouvent Ron et évoquent ensemble ce qui semblent être pour Harry un nouveau mystère. Qui est cette Ysella dont le nom impressionne tellement ses amis ? Cette nouvelle et dernière année à Poudlard apparaît comme prometteuse, sans compter qu'Hermione doit partager ses appartements avec une personne qu'elle est sensée détester : Draco Malfoy.

LA COMPLAINTE DES EDELWEISS

Chapitre VI : Une première nuit.

Hermione aimait déjà la grande pièce dans laquelle elle se trouvait. Tout aurait pu être si merveilleux en cet instant, mais sa joie fut réprimée quand elle vit du coin de l'œil la silhouette de Draco qui n'avait toujours pas enlevé de son visage cette air exaspéré. La présence de Mc Gonagall paraissait redoubler son agacement.

« -Comme vous le voyez vous partagerez cette pièce ainsi que la salle de bain qui se trouve à votre droite, Miss Granger. Ces deux portraits marquent l'entée de vos pièces respectives, je vous laisse le loisir de choisir vous-même vos mots de passe. Vos noms sont déjà inscrits en haut de chaque tableau comme vous pouvez le voir. Je n'ai plus rien à ajouter puisqu'il me semble que toutes les informations attenantes à votre charge de préfet vous ont été communiquées en même temps que votre nomination. Sachez que vous êtes là pour veiller à faire respecter le règlement de cette école, tachez de donner le bon exemple, Mc Gonagall appuya cette remarque en lançant un regard plein de sous-entendue au jeune Malfoy. Passez une bonne nuit. »

Sur ces mots Mc Gonagall prit congé des deux étudiants et s'engouffra hors de la pièce.

« -C'était pas trop tôt, siffla Malfoy en voyant s'échapper la silhouette de la vieille femme. »

« -Tu es d'une humeur délicieuse, mon cher Malfoy, cette cohabitation parait prometteuse, ironisa Hermione. »

« -Ne me cherche pas Granger, tu risquerais de le regretter, lança t-il. »

« -Toujours autant de menaces de ta part Malfoy, je constate que tu  ne sais pas faire grand-chose d'autre, pas terrible pour un « sang pur », tu ne trouves pas ? »

Hermione le regarda de haut, elle savait très bien que ses paroles ne lui vaudraient rien de bon mais elle était incapable de se maîtriser dans de pareil situation. Ce garçon avait le don de l'agacer. Ce sentiment était assurément réciproque. Draco affichait une fureur qui assombrissait ses yeux. Il s'approcha d'elle d'un pas décidé et tendit son bras pour la saisir violement. Une petite voix arrêta son geste. La peinture qui marquait l'entrée de la chambre d'Hermione semblait s'être tout à coup animée.

« -J'avais presque oublié le mauvais caractère des serpentards, dit le jeune portrait d'un ton insouciant. »

« -Tu peux parler, c'est cette griffondore qui a commencé à embêter mon jeune maître, répondit aussitôt le second tableaux en désignant Hermione d'un hochement de tête. »

« -Tu racontes n'importe quoi mon pauvre Herbert. Cà fait peut-être longtemps que je n'ai pas vu un serpentard mais je me rappelles fort bien à quel point ils peuvent être colérique, ajouta t-elle. »

« -N'écoutez pas cette idiote de Léonie, c'est une vraie langue de vipère, enfin si je peux me permettre, dit Herbert en s'adressant au jeune Malfoy. »

Le portrait, qui venait de parler, était celui d'un homme entre deux âges. Son habit de bouffon lui donnait une allure volontairement ridicule. Il justifiait tout à fait le titre qu'on lui avait accorder : « Herbert, le bouffon vert ». En comparaison le second tableau ne pouvait qu'attirer la sympathie. La petite fille, qu'elle représentait, semblait, aux yeux d'Hermione, adorable. Elle paraissait se perdre dans le bois épais qui l'entourait. Une certaine innocence émanait de ce personnage. Sa robe blanche, ses pieds nus rasant la terre, son apparente tranquillité, tous ces éléments la faisait ressembler à cette jeune enfant photographiée par Dorothy Lange. La pureté et l'innocence. Pourtant à chacune de ses paroles, son regard laissait transparaître toute son espièglerie. Hermione lut sur le cartel, placé en bas du cadre, cette mention : « Léonie ou l'enfance oubliée, d'Andrew  Locke, 1910. » Apparemment ce titre était loin de correspondre à la jovialité du personnage. De l'autre côté de la pièce Draco attendait silencieusement. Il s'était écarté d'Hermione sans que celle-ci ne s'en rende compte. Puis, n'en pouvant plus de ces chamailleries entres les deux portraits, il se déplaça vers sa chambre. Hermione jeta un regard furtif dans sa direction. Etrange qu'il ne l'ait pas invectivé après ce qu'elle lui avait dit. Léonie et son acolyte l'avaient sûrement sauvée d'une confrontation trop violente avec Malfoy. Le combat à mort serait pour plus tard, pensa t-elle.

« -Excusez là, mon maître, repris Herbert en entamant quelques courbettes. Cette pauvre enfant n'a plus toute sa tête. Le mieux est de faire comme-ci elle n'existait pas. C'est exactement ce que j'ai fait la dernière fois que je me suis retrouvé seul avec elle, c'était il y a plus de vingt ans, je crois. Nous étions tout deux dans cette même pièce. Un cauchemar pour mes pauvres oreilles, elle n'arrêtait pas de jacasser, et patati et patata, pendant toute une année scolaire j'ai du supporter ses bavardages incessants… »

D'un regard, Malfoy parvînt à faire taire le bouffon de serpentard. La seconde de silence, qui suivit, parut interminable. Hermione observait la scène avec attention. La fureur de Draco était palpable, il serra ses poings rapidement pour tenter de se contenir.

«-Ouvre cette porte, lança t-il au portrait qui gardait sa chambre. »

«-Bien sur, maître, voudriez vous avoir l'extrême amabilité de me donner votre nouveau mot de passe ? demanda Herbert d'une voie mielleuse. »

« -Ouvre je te dis, cria Draco. »

Herbert s'exécuta aussitôt. La porte en bois s'ouvrit progressivement laissant assez d'espace pour que Malfoy s'y engouffre.

« -Que mon maître fasse comme bon lui semble, continua le portrait. J'espère que votre chambre vous conviendra, dans le cas contraire, n'hésitez pas à me le faire savoir, je veillerai personnellement à ce que tout soit modifié selon votre bon plaisir. »

Mais pour Draco la voix du bouffon n'était plus qu'un lointain murmure. La porte de sa chambre s'était très vite refermée, lui apportant enfin la tranquillité dont il avait besoin.

« -« Que mon maître fasse comme bon lui semble. » reprit Léonie en caricaturant la voix affable d'Herbert. » 

« -Oh ! Tais toi idiote ! répliqua t-il. L'amabilité du vieil homme avait fait place à une colère soudaine. C'est de ta faute si mon maître est parti. Il va imaginer que nous sommes tous à ton image, futiles et irrévérencieux. A peine l'ai-je rencontré que je le perds déjà. Il me déteste, j'en suis convaincu. »

Les grognements d'Herbert étaient entre coupés de quelques râles, uniques témoignages de la peine qui l'éprouvait à ce moment.

« -Ne t'en fais pas mon p'tit Herbert, je suis sûre que ton chère « maître », siffla Léonie, ne te déteste pas. »

« -Qu'est ce qui te fais dire çà ? demanda t-il en lui jetant un regard plein d'espoir. »

« -Eh, bien, reprit elle, tout le monde sait que les Malfoy ne ressentent rien, c'est bien connu, ils n'ont pas de cœur. »

Si cette remarque sembla choquer terriblement le vieux portrait, elle eu cependant le don de faire sourire Hermione. « Apparemment, je ne suis pas la seule personne dans cette pièce à avoir constaté que les Malfoy sont dénués de tout sentiment humain, pensa t-elle ». Décidément, cette Léonie lui était bien sympathique.

« -Tu sembles être bien renseigné sur les Malfoy, lança alors Hermione au jeune portrait. »

« -C'est que j'en ai vu passer moi de ces gens là. Il n'y a pas un Malfoy qui n'a été nommé préfet en chef, répondit Léonie. »

« -Ils sont très intelligents, c'est pour cette raison qu'on les nomme à ce poste, répliqua aussitôt Herbert. »

« -Mais bien sûre Herbert, c'est sûrement pour çà qu'on leur donne ce genre de responsabilité, tout en parlant la petite fille envoya un clin d'œil plein de malice à Hermione. Toutes deux se mirent aussitôt à rire. »

Herbert pouffa d'exaspération. Il parti se cacher derrière le rideau présent à l'arrière plan de son  propre tableau.

« - Ce qu'il peut être tarte celui-là, ajouta Léonie. Il n'a pas changé depuis la dernière fois. »

« -Cà fait si longtemps que çà que vous ne vous êtes pas vu ? demanda Hermione. »

« -Une éternité, répondit elle. Cà n'était pas plus mal d'ailleurs. Cà ne donne jamais rien de bon de réunir un griffondore et un serpentard dans une même pièce. Crois en mon expérience. La dernière fois, il y a plus de vingt ans, çà c'était très mal terminé. »

La voix de Léonie avait pris une teinte plus sombre, ses traits de visage avaient eux aussi changés. Elle ne ressemblait plus alors à l'enfant insouciante qu'elle avait été jusqu'à présent. Elle poursuivit son récit :

« - C'est vrai que le serpentard en question n'était autre que Lucius Malfoy, mais qui aurait imaginé qu'on en arriverait là. On a l'habitude de dire que les préfets en chef finissent toujours par tomber amoureux l'un de l'autre, la vérité est tout autre quand il s'agit d'un griffondore et d'un serpentard. Il leur est impossible d'éprouver ce genre de sentiment entre eux. Dans le cas contraire, il y en a toujours un qui finit par le regretter amèrement. Mais je t'ennuie sûrement avec toutes mes histoires. »

« -Non, pas du tout, tenta de protester Hermione. Ce fut en vain, Léonie l'avait déjà interrompue. »

« -Si, si, j'en suis sûre. De plus il commence à se faire tard, tu devrais aller te coucher, demain est une journée chargée pour toi. Ne t'inquiètes pas je me charge de te réveiller. »

Léonie avait repris sa petite voix cristalline quand elle s'adressa tendrement à Hermione. La jeune fille suivit son conseil et entra dans sa chambre après avoir préalablement indiqué au portrait le mot de passe qu'elle avait choisie. Elle y retrouva l'ensemble de ses affaires. La plus part avaient été soigneusement rangés par les elfes de l'école. Sa petite mallette posée sur son bureau, elle l'ouvrit aussitôt pour vérifier son contenue. La photo de sa mère était toujours là à son grand soulagement. Elle trônait au milieu d'un ensemble de documents qu'Hermione avait patiemment rassemblée. Oh, pas grand-chose, seulement ce qu'elle avait pu amasser jusqu'à maintenant. Elle savait très bien que cela était loin de suffire pour retrouver sa mère. Y parviendrait  elle un jour ? Elle jeta un œil sur la gazette d'aujourd'hui. En troisième page figurait la photo des deux nouveaux préfets en chef de Poudlard. Draco et elle avaient été réunis dans une photo improbable, fruit d'un montage soigné. Malfoy y était toujours aussi arrogant, le nez en l'air, il semblait toisé tous ceux qui osaient le regarder. Léonie avait sûrement raison quand elle affirmait que les griffondores et les serpentards n'étaient pas faits pour s'aimer. Et pourtant… Hermione s'endormie sur cette pensée.

Un cri. Draco se réveilla en sursaut. Il n'était pas sûr de ce qu'il avait entendu jusqu'à ce que le bruit se répète. C'était un son pareil à une plainte. Le jeune homme se leva d'un bon et sorti hors de sa chambre. A mesure qu'il avançait, il parvenait à l'entendre plus distinctement. Il parcouru la grande salle commune pour se retrouver face au portrait de Léonie. Le bruit semblait s'échapper de la porte dissimulée derrière ce tableau. « -C'est Hermione, pensa Draco. » La petite fille l'observait tandis qu'il était plongé dans ses pensées.

« -Inquiet ? demanda t-elle dans un murmure. »

Malfoy sursauta. Il ne s'était pas attendu à entendre autre chose que la voix d'Hermione résonnée dans cette nuit profonde.

« -Quoi ? Qu'est ce que tu racontes ?demanda t-il à son tour. »

« -Tu ne devrais pas te faire autant de souci, mon petit Malfoy, elle rêve seulement, repris Léonie un petit sourire au lèvre. »

« -T'appelles çà rêver ? Je l'ai entendu depuis ma chambre, pesta t-il, elle n'a pas l'air de faire de beaux rêves. Et puis, arrête de sourire comme çà, stupide tableau. »

« -Tu vas pas t'énerver encore, petit Malfoy, n'est ce pas ? »

Draco haussa les épaules pour lui montrer son exaspération. Il pencha son oreille contre le mure de la chambre. Que disait-elle ? Qu'est-ce qui la perturbait autant ? Les cris n'étaient maintenant plus que des plaintes étouffées. Il se concentra un peu plus sur les paroles qui pouvaient s'échapper mais il était incapable de distinguer quoi que ce soit de clair dans ce brouhaha.

« -J'avais bien raison, tu es vraiment inquiet, repris le portrait qui n'avait pas arrêter de scruter le visage du jeune homme, comme c'est mignon de voir autant de bienveillance chez un serpentard, qui plus est un Malfoy, je ne l'aurait jamais imaginé. »

Draco la regarda à son tour. Gêné un instant d'être pris ainsi en défaut, il se ressaisit rapidement et adopta une de ses expressions dont il avait le secret.

« -Ne te méprend pas vieille croûte, Granger peut bien s'étouffer dans son sommeil que je ne m'en soucierait pas, bien au contraire, déclara t-il avec arrogance. Si je suis là, c'est juste par… »

« -Curiosité, ajouta Léonie à sa place. »

« -C'est çà, tu as compris, répondit il. »

« -Si tu le dis, je suis forcer de te croire. Et puis je préfère çà, dit elle. »

« -Comment çà tu préfères çà ? »

« -Je n'aimerais pas savoir que tu tournes autour de cette jeune fille, est-ce que tu me comprends, déclara t-elle d'un ton menaçant. »

« -Ne t'inquiète pas pour çà, je préférai me faire bouffer le cerveau par un veracrasse, cracha t-il. »

« -Belle perspective, petit Malfoy, répondit elle comme pour le défier. »

« -Et ne m'appelle plus ainsi, je ne crois pas que je pourrais le supporter encore une fois. Les yeux de Draco brûlaient de rage quand il s'adressa au jeune portrait. »

Sur ces mots, il reprit le chemin de sa chambre.

« -Bien, comme il vous plaira, très cher Draco Malfoy, maître d'Herbert le bouffon vert, lui lança  Léonie en imitant  la voix mielleuse de son acolyte qui était toujours dissimulé derrière son rideau de velours rouge. »

Malfoy se retourna pour lui adresser une dernière fois un regard menaçant en signe d'avertissement. Content de son effet, il se faufila à nouveau dans l'ouverture de sa chambre avant de se recoucher entre les draps douillets de son lit. Léonie était restée là à l'observer cheminé comme un prince dans la noirceur épaisse de la nuit.

« -Je ne t'aime vraiment pas, petit Malfoy, se dit elle, tu ressembles bien trop à ton père pour moi. Ne t'inquiètes pas chère Hermione, cette fois ci je saurais veiller sur ma maîtresse, je te promets que ce serpent ne t'approchera pas, parole de Léonie.»

Tout était enfin redevenu calme. Plus un bruit ne se faisait entendre mise à par l'étrange complainte du vent s'écrasant sur les fenêtres de cette petite chambre où dormait Miss Hermione Granger.