LA COMPLAINTE DES EDELWEISS
CHAPITRE XII :Confiance en toi, on verra ce que çà donnera.
Une odeur de chocolat chaud se glissa dans ses narines. Elle huma profondément le parfum familier avant d'ouvrir les yeux. Doucement, prudemment, elle cligna des paupières puis fit face à la lumière vive du jour.
« -Elle se réveille, constata d'une voix traînante le jeune homme qui se trouvait à ses côtés. »
« -Bien, je suis heureuse de constatée que çà n'a pas été trop long. Je vous avais dit de ne pas vous inquiéter, Mr Malfoy. »
Draco voulut protester mais l'infirmière ne lui en laissa pas le temps, elle s'était déjà tournée vers sa jeune malade.
« -Comment vous sentez vous, Miss Granger ? demanda t-elle tout en aidant Hermione à se redresser et s'asseoir confortablement. »
« -Je crois que je vais bien, répondit elle doucement. Que s'est il passé ? Qu'est ce que je fais à l'infirmerie ? »
« -Eh, bien, d'après ce charmant garçon, tout en parlant Mme Pomfrey désigna d'un geste Draco, vous vous êtes évanouie dans votre salle commune, il vous a emmenée jusqu'ici, n'est ce pas adorable de sa part ? »
Hermione acquiesça d'un geste de tête timide, puis tenta un regard en direction du jeune homme qui détourna dédaigneusement sa tête.
« -Buvez cette tasse de chocolat chaud, elle vous remettra d'aplomb, l'infirmière lui tendit le bol jusqu'à ses lèvres. »
Une fois que Mme Pomfrey s'était assurée que sa patiente est avalée entièrement sa médecine, elle partit vaquer à ses occupations quotidiennes, laissant les deux étudiants seuls. Draco s'apprêtait à quitter également la pièce.
« -Tu m'as emmené jusqu'à l'infirmerie ? demanda Hermione soudainement. »
Draco s'arrêta à mi chemin et se retourna pour croiser le regard de la jeune fille.
« -Tu t'es effondrée dans mes bras, j'allais pas te garder comme çà, se défendit il d'un ton méprisant. Mais peut être aurait il mieux fallut que je te laisse te débrouiller, en tout cas çà m'aurait éviter de perdre mon temps ici. »
« -Tu n'était pas obligé de rester, répliqua t-elle aussitôt. »
Elle croisa ses bras devant sa poitrine en signe de provocation et attendit une réaction du jeune homme. Ce dernier la regarda silencieusement avant de lui répondre d'un air nonchalant.
« -Je m'en allais, Granger, c'est toi qui m'a retenu avec tes bavardages, je n'allais pas partir sans te répondre, ce n'est pas très poli de se détourner d'une jeune fille qui vous réclame. »
Malfoy lui lança une œillade moqueuse puis reprit aussitôt le chemin de la sortie. Hermione voulut protester mais le jeune homme ajouta à la volée :
« -Oh, j'allais oublier, la prochaine fois que tu te sens défaillir assure toi que l'un de tes acolytes est près à te réceptionner, çà serait dommage que tu te fasses mal en tombant. »
« -Attend, Malfoy, s'écria t-elle. »
« -Quoi, encore ? demanda t-il une pointe d'exaspération dans la voix. »
« -Merci, lui dit elle d'un ton ferme, merci malgré tout. »
Draco lui adressa un petit sourire en réponse. Hermione fut incapable de traduire l'expression qui se dessinait sur le visage du jeune homme qui quitta aussitôt l'infirmerie. Presque immédiatement après, elle entendit l'écho de deux voix familières qui semblaient s'avancer dans sa direction.
« -Ah, Hermione, comment te sens tu ? »
Ron s'approcha rapidement du lit de la jeune fille suivit de près par Harry.
« -Que t'es t-il arrivé ? demanda ce dernier avec un peu d'inquiétude. »
« -C'est cette crapule de Malfoy, n'est ce pas ? On l'a croisé dans le couloir, ajouta nerveusement Ron. Dis moi, il t'a fait du mal ? »
« -Non, Ron, c'est lui qui m'a emmené ici, rectifia la jeune fille. »
« -Ouais, ben c'est pas une raison pour baisser ta garde, reprit le rouquin. Comme mon père le dit : '' Malfoy un jour, Malfoy toujours ''. »
« -Je suis sûre que 'Mione est d'accord avec çà, ajouta Harry qui s'était aperçu du froncement de sourcils de la jeune fille. Alors, Hermione ? »
« -Et bien, quand vous m'avez quittée, tout à l'heure, commença t-elle, je me suis senti très fatiguée. Je me suis assise sur le canapé avant de m'évanouir. Quand je me suis réveillée, j'étais à l'infirmerie, mais je vais mieux maintenant, j'ai juste l'impression d'avoir dormit un long moment. »
« -Tu n'as pas du être inconsciente très longtemps, intervînt Ron, j'étais à peine entré en salle de cours qu'on est venu me prévenir que tu étais à l'infirmerie. J'ai accouru aussitôt. Harry et moi, on s'est croisés sur le chemin. Toi aussi on est venu te chercher, n'est ce pas Harry ? »
« -C'est çà, confirma Harry. »
« -Je suis heureuse de constater que tu vas bien. »
Hermione jeta un regard tendre en direction du jeune homme à lunettes.
« -Ne t'inquiète pas pour moi, Hermione, dit il gentiment, ce qui compte c'est d'être sûre que tu es en bonne santé. »
« -Ah, oui, à ce propos qu'est ce que t'as dit Mme Pomfrey ? demanda Ron. »
« -Elle a dit que ce n'était pas grave, juste une baisse de tension, répondit elle. »
« -C'est bizarre quand même, reprit le rouquin, à peine a-t-on parlé d'Yselle que l'instant d'après tu t'évanouit. »
« -Où veux tu en venir ? demanda t-elle. »
« -Excuse moi à l'avance de reparler de cette histoire, Harry, reprit Ron en pesant chacun de ses mots, mais je crois qu'il y a peut être un rapport entre ce que nous avons appris en début de matinée et ce qui t'es arrivé après. »
« -Un rapport ? s'étonna Harry, mais lequel ? »
« -Eh, bien, j'ai lu, un jour, un article qui expliquait comment se manifestaient les âmes défuntes. D'après ce qui était écris, un esprit qui a souffert revient toujours sur les lieux qui ont marqués, de manière significative, son existence. Il arrive même, parait il, que ces esprits errants prennent possessions des consciences des êtres vivants. Je ne sais pas si il faut croire ce genre d'histoire mais pour moi y a un lien entre tous çà. »
Hermione n'avait pas répondu, elle réfléchissait silencieusement. La suggestion de Ron avait quelque chose de saugrenu. Elle se demandait bien comment une telle idée avait pu germer dans l'esprit de son ami. Pourtant au plus profond d'elle, Hermione se doutait que quelque chose n'allait pas, quelque chose qui échappait à sa simple maîtrise. Si tout ceci ne s'était réduit qu'à un simple évanouissement, Hermione s'en serait tenu là, mais elle savait qu'il y avait plus que cela. Les rêves, ces images qui la hantaient sans pour autant lui appartenir et qui ne la laissaient plus en paix. Elle en éprouvait comme une peur à cette simple évocation. Etrange, oui, toute cette histoire avait un goût étrange. Devait elle s'en préoccuper ? Assurément, mais il ne servait à rien d'aller chercher des raisons abracadabrantes à tout ce qui arrivait. Hermione préférait imaginer qu'elle était victime de ses propres démons, lesquels ? Peut être ceux de ses parents, mais elle n'en était pas tout à fait convaincu. Elle n'était pas très sûre d'elle. Tandis que l'esprit de la jeune fille bouillait au rythme de ses souvenirs, à ses côtés, Harry semblait aussi captivé par ses propres pensées. Curieusement, elles étaient, à quelques détails près, semblables à celle de son amie. Lui aussi, c'était posé des questions sur Hermione et sur son comportement inhabituel qu'elle avait pu avoir depuis la mort de ses parents. Un comportement qu'il avait tout de suite rattaché à cet évènement tragique. Aujourd'hui, une nouvelle donne venait s'ajouter : Yselle. Quel lien pouvait on faire avec Hermione ? Aucun, à première vue, pourtant…
« -Tu as peut être raison, Ron, intervînt Harry soudainement. »
« -Quoi ? s'exclama Hermione. »
« -Il faut qu'on reste prudent, ajouta son ami. Peut être qu'Yselle est encore présente, d'une certaine manière, dans cette salle des préfets. Peut être qu'elle émet comme…comme des ondes auxquelles tu serais sensible, 'Mione. De toute manière, si c'est le cas, je crois que nous ne devons pas nous inquiéter de cela. Si Yselle a quelques intentions, je suis sûre quelles ne peuvent pas être mauvaises. Le temps nous dira qui avait raison mais pour le moment, Hermione, promets moi une chose. »
« -Laquelle ? demanda t-elle suspicieuse. »
« -Promet moi de nous informer si quoi que ce soit d'étrange t'arrive, Harry plongea ses grands yeux verts dans ceux de son amie. Tu comprends, je voudrais être sûre qu'il n'y a rien de mal dans cette histoire, le seul moyen de s'en assurer c'est d'avoir toutes les cartes en main. Alors promis ? »
Hermione l'observa interdite.
« -Oui, bien sur, Harry, répondit elle en hochant la tête lentement, je ferais comme j'ai toujours fait jusqu'à aujourd'hui. »
« -Evidemment, conclut Harry un sourire équivoque aux lèvres. »
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La neige avait recouvert toute la plaine de Poudlard. Le froid s'engouffrait, à présent, dans l'enceinte de l'école. De ci delà, des petits capuchons noirs cheminaient d'un pas rapide sous les flocons blancs. Les élèves emmitouflés semblaient lutter contre la morsure du vent. L'automne était bel et bien fini, l'hiver avait reprit ses droits et faisait sa loi. Haut perchés, dans la tour sud, une poignée d'élèves de septième année semblaient épargnés par les turpitudes de la météo. La salle de prophétie avait préservée son atmosphère chaleureuse. Le soleil semblait être emprisonné entre ses quatre murs, ces rayons transperçaient les branches du chèvrefeuille qui trônait dans la pièce. Il n'avait pas achevé sa floraison. Des petites fleurs crémeuses parsemaient le vert du feuillage et exhalaient un parfum toujours si merveilleux. Hermione et ses amis étaient captivés par l'ambiance du lieu. Ron avait raison quand il disait attendre avec impatience ce moment de la semaine. Aveu bien étrange pour un jeune homme qui accumulait des résultats scolaires plutôt moyens et affirmait à qui voulait l'entendre que l'école était un calvaire pour lui. La raison d'un tel engouement avait dépassé depuis longtemps les beaux yeux du professeur Sullivan. Assidu en classe, étudiant volontaire, Harry, tout comme Hermione, s'étonnait de la transformation de leur ami. Oh, bien sur, Ron n'était pas devenu soudainement un élève prodigieux, pour dire la vérité, il n'y avait qu'en cour de Prophétie qu'il avait obtenu des notes satisfaisantes. C'était tout de même un bon début. Un bon début que le rouquin devait sûrement aux leçons particulières qu'Hermione avait bien voulut lui donner. Qui sait si Ron Weasley ne deviendrait pas un jour un célèbre décrypteur de prophéties ? En attendant, ses amis et lui écoutaient dans un silence quasi religieux les indications que leur donnait Miss Sullivan pour leur prochain devoir.
« -Après les vacances d'hiver nous commencerons le second semestre de cette année. Puisque nous progressons rapidement, j'aimerai vous proposer un projet ambitieux : tout d'abord, trouver une prophétie qui n'aura jamais été étudier auparavant et tenter de la déchiffrer, autant que cela ce peut. La note que vous obtiendrez sera la seule du trimestre, tâchez donc de travailler avec sérieux. Je jugerais votre devoir, premièrement, sur la pertinence du choix de la prophétie, deuxièment, sur les références que vous utiliserez pour la traduire et, pour terminer, sur la traduction en elle-même. N'allez surtout pas m'inventer des décryptages abracadabrants, la prophétie n'est pas une science si aléatoire pour qu'on en joue, ajouta t-elle gentiment. Etant donné que le travail que je vous demande est relativement compliqué, je me suis dit qu'il serait plus intéressant pour vous si je vous groupais par deux. Vous obtiendrez sûrement des résultats plus probants en groupe. Donc je me suis permise de faire moi-même ces groupes. »
Tout en parlant, Miss Sullivan fit tournoyer sa baguette d'un geste délicat. Une liste de noms apparut à la surface du tableau noir. Cette apparition fut aussitôt suivie des commentaires murmurés de chacun.
« -Le cours est finit, ajouta t-elle. La prochaine fois, je vous donnerai plus de précision sur le travail à faire. Nous essayerons de chercher dans les livres qui sont ici des prophéties intéressantes pour vous. Passez une bonne fin de journée. »
« -Merci, vous de même, entonnèrent d'une même voix les élèves qui déjà avaient rangés leur affaires. »
Chacun sortit calmement de la salle. Seule Hermione était restée.
« -Cà ne te plais pas, Granger ? se moqua une voix traînante. »
« -Tu n'es pas parti, Malfoy ? T'attends peut être quelque chose, répliqua t-elle vivement. »
« -Je voulais juste m'assurer que tu allais bien demander à ce qu'on ne fasse pas ce devoir ensemble, contrairement à ce qui est prévu. Cà serait très gentil de ta part, ajouta Draco en souriant avec arrogance. »
Hermione détourna rapidement la tête. Elle entendit derrière elle les pas du jeune homme s'éloigner.
« -Vous aviez quelque chose à me demander, Hermione ? »
Miss Sullivan se tenait près d'une grande baie vitrée, à l'aide de sa baguette elle arrosait les quelques plants qui garnissaient le dessus des petites bibliothèques. Hermione s'approcha lentement.
« -C'est à propos des groupes que vous avez constitué, commença t-elle. Ne serait il pas possible de les modifier ? »
« -Le votre ne vous plais pas ? s'étonna à peine Miss Sullivan. »
« -Faire équipe avec Malfoy…je veux dire Draco, se reprit elle, n'est pas ce que j'avais imaginé. »
« -Vous ne vous entendez pas avec lui ? demanda d'un air innocent son professeur. »
« -Non, pas du tout, répondit Hermione franchement. »
« -Oh, je vois, il est vrai que les Malfoy ne sont pas des personnes très… »
« -Agréables, compléta la jeune fille. »
« -Non, ce n'est pas vraiment ce qu je voulais dire, disons qu'ils ne sont pas de nature très chaleureuse, rectifia Miss Sullivan, mais ce n'est qu'apparent. Je suis sûre que Draco et vous ferez un travail merveilleux ensembles. Vous êtes mes deux meilleurs élèves, c'est un peu pour çà que je vous ai réunis. »
« -Mais…tenta d'argumenter la jeune fille. »
« -Ce n'est pas la peine de vous fatiguer, Hermione, ma décision est irrévocable. Ne la prenez pas comme une punition mais plutôt comme une chance de fournir un travail au-dessus des capacités moyennes d'un élève de septième année, ajouta son professeur avec douceur. »
« -Bien, je crois que je n'ai plus rien à ajouter, dit elle avec dépit. Oh, j'allais oublier de vous rendre le livre que vous m'aviez prêté. »
Hermione extirpa de son sac, un petit livre de cuire. Sur son arête était gravé : ''Traité de prophéties slaves ''.
« -Je vous remercie, pouvez vous le ranger à sa place ? demanda Miss Sullivan tout en continuant à s'occuper de ses plantes. J'espère qu'il vous a plu. »
« -Beaucoup, répondit la jeune fille qui venait de remettre le livre sur l'étagère. »
Hermione parcouru des yeux le rayonnage de livres. Son regard fut vite intrigué par l'un d'entre eux. Miss Sullivan remarqua tout de suite que l'intérêt de son élève avait été captivé par quelque chose.
« -Vous pouvez m'en empreinter un autre si vous le souhaiter, lui proposa t-elle. »
« -N'importe lequel ? demanda timidement Hermione. »
« -N'importe, répondit simplement la jeune femme. »
« -Même celui-ci ? demanda t-elle à nouveau en tendant un vieux grimoire qu'elle avait tiré de son étagère. »
« -'' L'Histoire des Edelweiss : entre mythe et réalité '', c'est un choix intéressant, commenta son professeur un sourire aux lèvres, très intéressant. »
***************
Hermione était reparti, le vieux livre serré contre sa poitrine. C'était une consolation qui lui avait fait oublier un instant qu'elle devrait bientôt s'associer à son pire ennemi. Etait il vraiment son ennemi ? Oh, certes ils se disputaient à l'occasion. Draco la provoquait et elle ne se gênait pour lui répondre de manière égale. Mais depuis le temps que ce jeu durait entre eux, elle n'était plus capable d'éprouver un quelconque ressentiment à ce sujet. Cela ne la touchait plus comme avant, elle avait mûrie, s'était endurcie et, oserait elle l'avouer, ses sentiments, à l'égard du jeune homme, avaient changés. Quand, lui revenait à l'esprit, le comportement singulier que Malfoy avait eu envers elle il y a quelques semaines de cela, Hermione en éprouvait une brûlure légère à la poitrine, un picotement qui faisait accélérer les battements de son cœur. Pour une jeune fille qui avait consacré ses dix dernières années aux études, cette sensation était une expérience nouvelle qui ne lui déplaisait pas. Cependant, cette situation avait quelque chose d'impossible. Il était vain de sa part de penser que les attentions de Draco à son égard étaient sincères. L'aimer ou, du moins, éprouver un sentiment équivoque à son sujet, ne la mènerait nul part. Si elle s'obstinait dans cette direction, elle savait bien ce qu'elle risquait, Léonie lui avait suffisamment mise en garde sur toute relation avec un Malfoy. L'exemple d'Yselle en était la preuve. Mais que prouvait il exactement ? Hermione n'en savait rien. Que devait elle faire ? Avant tout, éclaircir la situation pour qu'ils puissent travailler ensemble sans aucune gêne. C'était décidé, elle lui parlerait ce soir, si elle avait la chance de le voir. Quand elle rentra dans sa salle commune, il n'était pas là. Rien d'étonnant, Draco, déjà fréquentant peu ces lieux, les avaient pratiquement délaissés depuis qu'ivre il avait eu cet entretien avec elle. Après avoir pris un long bain, avoir revêtue sa chemise de nuit, elle s'installa confortablement dans le canapé son vieux livre entre les mains. ''L'Histoire des Edelweiss : entre mythe et réalité ''. Le titre, gravé à l'or fin sur la tranche de la couverture, s'effaçait part endroit. Le vélin rouge, qui recouvrait ce livre, avait été rongé par le temps. Hermione en conclut qu'il avait été lu à maintes reprises. Cela accrut son intérêt. Elle se plongea dans sa lecture. Quand elle entendit le bruit d'une porte ouverte, elle se leva aussitôt. Draco avait presque atteint l'entrée de sa chambre. Elle l'arrêta de sa voix ferme.
« -Malfoy ! »
« -Tiens, tiens, Miss Granger, répondit il railleur, ne me dit pas que tu es restée ici pour moi. »
Son arrogance irrita très vivement la jeune fille mais elle parvint à faire abstraction de cela pour lui répondre de manière posée.
« -Nous devons parler, commença t-elle, à propos de notre devoir de prophétie. »
« -Notre devoir ? J'en conclut que tu n'as pas réussi à ce que Sullivan change d'avis, constata t-il avec dépit. »
Hermione lui confirma d'un hochement de tête. Draco ne semblait pas ravi par cette nouvelle mais cet réaction n'étonna nullement la jeune fille.
« -Dans ce cas là, nous n'avons rien à nous dire, reprit il, n'est ce pas Granger ? »
« -C'est que…tenta t-elle de répondre. »
Un sourire douteux s'incrusta sur le visage du jeune homme. Il se rapprocha d'Hermione d'un pas lent et assuré. Cette dernière recula légèrement avant de buter contre le dossier du canapé de velours.
« -Chère Granger, tu sembles hésiter à me parler, ajouta t-il amusé. C'est étonnant de la part d'un courageux griffondore comme toi. Y aurait il une raison à cela ? »
Hermione voulait lui répondre, elle avait déjà entrouvert sa bouche mais elle fut aussitôt stoppée.
« -Non, non, Granger, laisse moi réfléchir, je vais bien trouver par moi-même, s'empressa t-il de rajouter d'un ton railleur. »
Il fit mine de se plonger dans ses pensées, le doigt posé contre son menton.
« -Ne joue pas avec moi, Malfoy, gronda t-elle, je voulais juste… »
« -Etre avec moi, l'interrompit il, c'est charmant. »
« -Non, protesta t-elle le rouge aux joues. Je voulais savoir…je voulais savoir… »
« -Eh bien, je t'écoute, lui dit il impatient. Parle, je ne vais pas te manger, pas pour l'instant en tout cas. »
« -Pourquoi t'es tu comporté comme çà la dernière fois avec moi ? Pourquoi m'as-tu pris dans tes bras ? »
Hermione avait parlé d'un jet comme si ses mots s'échappaient avec l'air qu'elle avait emmagasiné dans ses poumons. Draco la regarda étrangement mais il se reprit immédiatement.
« -Cà t'as plu ? Tu voudrais que je recommence ? demanda t-il moqueur, c'est pour cette raison que tu m'attendais. »
« -Non, s'écria t-elle hors d'elle. »
« -Tu mens, Granger, tu recommences à rougir, constata t-il ses yeux perçants toujours fixés sur les siens. Si je n'étais pas un gentleman, je pourrais en profiter. »
« -Tu n'es pas un gentleman, Malfoy, répliqua t-elle acerbe. Je voulais juste qu'on s'organise pour notre prochain devoir de prophétie mais je m'aperçois qu'une fois de plus il est impossible de te parler en toute civilité. »
Hermione avait déjà fait un pas en direction de sa chambre quand Malfoy la saisit vivement par le poignet avant de la tirer vers lui. La jeune fille trébucha et s'écrasa contre le torse de Draco. Il encercla aussitôt ses bras autour d'elle. Ses mains blanches emprisonnèrent les petits poignets d'Hermione qui fut trop surprise pour réagir. Il approcha ses lèvres de son cou puis les appliqua contre la peau crémeuse qui frémit à ce contact. Il continua à traîner sa bouche jusqu'à l'oreille de la jeune fille.
« -Que…que fais tu, bredouilla t-elle faiblement ? »
« -Je profite, lui susurra t-il. Tu l'as dit toi-même, je ne suis pas un gentleman. Dans ce cas là, je peux faire ce que bon me semble. »
« -Arrête çà tout de suite ! »
Hermione espérait que ses protestations suffiraient pour que Malfoy la laisse en paix, mais le jeune homme ne semblait plus l'entendre. Il finit par la pousser contre le dossier du fauteuil, elle se courba légèrement en arrière pour éviter qu'il ne la touche comme il le faisait encore. Mais ce fut en vain. Elle-même n'était pas capable de fuir devant les caresses du jeune homme, aussi brutales soient elles. Draco abaissa son visage contre le haut de son sein que sa chemise laissait à découvert. Il relâcha son emprise sur ses poignets pour placer l'une de ses mains contre son dos. La seconde traîna le long de la cuisse d'Hermione. Elle glissa sous le léger coton blanc pour y découvrir la peau douce de la jeune fille. Quand elle le sentit découvrir peu à peu sa jambe, Hermione frissonna. Ce n'était pas l'air frais de la pièce qui l'a faisait trembloter, mais c'était lui, tout simplement lui contre elle. Son corps réagissait au contact de sa peau contre la sienne, à ses baisers sur sa poitrine. Mais elle ne pouvait pas l'accepter, pas de cette manière, çà serait faire de cet instant une victoire pour lui, alors qu'elle aurait aimé qu'il en soit autrement.
« -Arrête, Malfoy, laisse moi tranquille, l'implora t-elle dans un murmure. »
Draco ne semblait pas prêter attention à ce qu'elle lui disait, pourtant…
« -Pourquoi te laisserais je partir ? demanda t-il entre deux baiser. »
« -Tu…tu me l'as promis, répondit elle doucement, tu m'as promis que jamais tu ne ferais de mal. »
Draco releva soudainement son visage pour croiser le regard de la jeune fille. Il la relâcha presque immédiatement.
« -Qu'est ce qui te fais croire que je me tiendrai à ce que je t'ai dit ? ajouta t-il après avoir reprit un peu plus d'assurance. »
« -Parce que…parce que j'ai confiance en toi, lui dit elle d'une petite voix. »
Il s'écarta aussitôt d'elle, détourna son regard de ses yeux rougis et repartit en direction de sa chambre.
« -Idiote. »
Hermione ne le quitta pas des yeux jusqu'à ce qu'il ait disparu derrière le portrait d'Herbert. Elle était troublée par ce qui venait de se passer. Le comportement de Draco la laissait en pleine confusion. Elle traîna ses doigts là où elle avait senti les lèvres du jeune homme, son souffle chaud contre sa peau, sur sa poitrine, contre son cou, près de son oreille, partout, il lui semblait ressentir une douce brûlure.