J'espère que vous serez contents de moi, j'ai pas mis plus d'un mois pour envoyer mon nouveau chapitre, seulement un quinzaine de jours. C'est y pas magnifique. Bon j'arrête de me lancer des fleurs parce que je dois vous avertir que je ne suis pas sûre de pouvoir envoyer ma prochaine partie dans un délai aussi rapide. Je suis sûre que vous m'excuserez (enfin, vous avez intérêt).
J'ai pas grand-chose à rajouter. Je remercie tous ceux qui m'ont envoyé des rewiews et surtout à ceux qui m'ont laissé leur suggestions concernant ma fic. Si je ne suis pas sûre de suivre toutes vos propositions, je sais que certaines d'entre elles ont plus ou moins influencés les scènes que j'ai écrites ou que j'écrirais dans le future. Alors merci mes pitchounes vous êtes adorables (là, je vire en mode neneu).
Paprika star : Merci pour tes messages toujours aussi encourageants. J'espère que je me suis pas trop fait attendre et que ce nouveau chapitre te plaira autant que les autres.
Cathe : Ne t'inquiète pas pour Draco et Herm'. Même si leurs parents sont mariés, ce n'est pas çà qui va changer leur relation. Fais moi confiance.
Pug ; Ravie d'être dans tes fics préférées. Pour les 5 chapitres que je pourrais faire, tu as peut être raison. J'aurais aimé faire une fic de 2O chapitres mais je mes suis laisser déborder par mon histoire. Enfin, il faudra bien que la finisse un jour ou l'autre.
Flapymoon : Merci mille fois pour tes compliments. C'est vrai que çà me prend pas mal de temps d'écrire cette fic quand j'y pense mais j'aime écrire. Et puis recevoir des messages comme le tien çà motive pour continuer. Si tu veux écrire, fais le, qui sait si çà ne deviendra pas une vocation pour toi.
Cloclo : J'espère aussi que çà continuera mais pas trop longtemps quand même parce que çà me demanda pas mal de boulot d'écrire cette histoire.
Céline : En ce qui concerne ta suggestion de trouver quelqu'un pour Harry, je ne suis pas vraiment sûre que j'en serait capable (peut être dans une autre fic). Pour Draco et Herm', je te laisse lire ce nouveau chapitre.
Frite 12 : Aucun mystère derrière la dernière phrase de Herm', juste une petite phrase d'exaspération de sa part. Quand à la suite de leur relation, moi çà ne me gêne pas que leur parents soient maintenant marier pour qu'ils restent ensemble, je ne crois pas vraiment que ce soit cette raison qui puisse les séparer. Après tout, ils ne sont pas frère et sœur.
Blou : Devant une telle menace, j'ai été obligé d'écrire la suite. Me faire manger ou enfermer dans une cave, c'est pas très tentant. J'espère que cette suite te fera sautiller encore. J
Acolite de fic : Merci Kathleen pour ces gros bisous mouillés. Cette fois ci mon chapitre est encore plus long que le précédent. Pour + de Ron/ Harry/ Hermione, c'est pas pour toute suite, par contre pas de Lucius non plus en vue. J'espère que çà t'iras.
So : J'avoue que le couple Sirius/ Yselle me plaisait également mais je n'ai pas pu résister à mon attirance pour les Bad boys. Qui peut résister aux Malfoy ? Je me le demande bien.
Jade 31 : Je vais essayer de continuer comme çà. Je sais pas si je saurais toujours à la hauteur. Enfin, on verra bien.
Manou : Toujours un plaisir de lire tes rewiews. Je te remercie de faire l'effort d'apprécier Yselle. Je sais que ce n'est pas évident pour les fans de Lily/ James, de voir leur histoire un peu mise à mal. Mais comme le fait remarquer Yselle, Lily est le véritable grand amour de James. Je ne sais pas si çà te rassurera mais c'est comme çà que je vois les choses. Entre Draco et Herm', j'essaie de créer une relation qui correspond à leur âge et surtout à leur caractère. J'espère que çà tient la route. Pour le reste de tes questions, je te laisse lire la suite. Merci encore.
Fumseck : Une imagination folle, dis tu ? Ouais çà me plait assez comme compliment. J'espère que mon imagination ne va pas me faire faux bon pour écrire la fin de cette histoire.
Malviana : Si mon histoire, un moment ou une autre commence à s'embrouiller, n'hésite surtout pas à me le dire. Quand on écrit, on n'est pas toujours conscient de la clarté de ce qu'on raconte. J'espère quand même que je ne m'égare pas trop.
Amy Malfoy : Comme tu le dis si bien : « Oh ! Oh ! ». Yselle n'est pas dans une situation enviable mais ce n'est pas la seule. Enfin, çà je te laisse le découvrir quand tu seras revenue de vacances.
Tyjal : Pas de Cho à l'horizon, c'est pas que je l'aime pas (enfin pas trop en vérité) mais comme elle est plus à Poudlard, je n'ai même pas pensé à elle. Enfin, avec tous les problèmes qui assaillent Harry je ne suis pas trop sûre qu'il aurait eu le temps de se soucier de cette pauv'p'tite Cho.
Sam Sydney : Merci pour le compliment. J'espère que la suite te plaira
Christelle : Cà c'est une rewiews comme je les aime ! Pour les personnages de ma fic, j'essaie de mettre en valeur, autant que je peux, le caractère de chacun. Je crois que c'est comme çà que le lecteur s'accroche à l'histoire. Le seul problème, c'est que çà rallonge considérablement une histoire et que çà demande pas mal de boulot. Mais le plus important, je suppose, c'est d'arriver à un résultat cohérent. Et puis, je n'aime pas les idées trop manichéennes :les bons d'un côté les méchants de l'autre. Dans la vie, çà n'existe pas alors travailler sur l'ambiguïté des personnages, leur conscience çà me plait. Si j'avais le temps, j'aurais sûrement approfondi un peu plus certains protagonistes. En ce qui concerne la raison qui a poussé Yselle a laisser Harry, il faudra attendre le 22ième chapitre pour la connaître, peut être que d'ici là leur relation se sera améliorer. Quand à la fin, je ne sais pas encore ce que çà donnera, mais ne t'inquiète pas, ce n'est pas dans mon genre de finir par « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. », enfin pas vraiment. Merci encore pour ton mail, quand je l'ai lu, je me suis tout de suite remise à écrire la suite. Un message comme le tien, c'est réconfortant.
LA COMPLAINTE DES EDELWEISS
CHAPITRE XXI : La culpabilité est un mal comme un autre.
Des milliers de gouttes s'abattaient en cadence contre la peau nacrée de son visage. La chaleur douce se condensait en une buée immaculée sur les parois de la cabine. Cette douche était un véritable bonheur pour Hermione. Après trois jours d'infirmerie, elle se réjouissait de pouvoir à nouveau disposer de ses quartiers. Mme Pomfrey avait lourdement insistée pour qu'elle garde le lit le plus longtemps possible mais devant l'exacerbation croissante de la jeune fille, l'infirmière avait du céder et la laisser regagner sa propre chambre. Ainsi, à peine rentrée, Hermione s'était précipitée dans la salle de bain, avec une joie enfantine. La liberté avait du bon. Se reposer n'était pas aussi revigorant que ce que Mme Pomfrey le laissait entendre. Debout, les pieds plongés dans l'eau chaude qui s'accumulait dans le baquet de marbre blanc, la jeune fille laissait son petit corps apprécier la quiétude de cette brume apaisante. Durant sa convalescence, Hermione avait eu, malgré elle, le temps de repenser à sa situation. Isolée dans une aile froide, elle n'avait eu guère d'autre occupation que de laisser son esprit vagabonder d'un évènement à l'autre : la mort de ses parents, sa nouvelle famille et ses mystérieux secrets, et puis Draco. Draco qu'elle n'avait pas vu depuis ce fameux soir où il était venu en toute discrétion lui rendre visite. Une telle démarche de sa part avait fini de la rassurer sur l'attachement qui existait entre eux. Cela lui suffisait il réellement ? Hermione aurait peut être désiré l'entendre prononcer d'autres paroles mais elle savait, mieux que quiconque, qu'il était bien difficile pour un Malfoy d'avouer avec autant de complaisance son affection. Elle-même s'était privée de lui dévoiler ses sentiments. N'était ce pas, pour elle, s'exposer au caprice de l'autre ? Mais, à présent, il lui fallait le lui dire. Elle laisserait les mots s'échapper sans réfléchir : ''Je t'aime''. Elle le lui dirait, çà…et le reste. Pensive, elle ne prêta pas attention à la porte de la salle de bain qui s'ouvrit discrètement, ni au pan vitré de la douche que l'on fit glisser lentement. Ce n'est que lorsqu'elle sentit une pression se glisser le long de sa taille qu'elle s'échappa du flot de ses pensées. Elle sursauta aussitôt sous l'effet de la surprise.
« -Je t'ai fais peur, lui susurra t-il tandis que, posté derrière elle, il laissait son étreinte se resserrer autour de sa taille. »
« -Mal…Malfoy, on n'a pas idée d'effrayer les gens comme çà, pesta t-elle avec un brin d'hésitation. »
« -Je m'étais dit que tu apprécierais l'initiative, reprit il avec une assurance volontaire. »
« -Ce n'est pas une raison, ajouta t-elle en essayant de paraître la plus détendue possible. Tu sais bien que je suis en convalescence. »
« -Il y a à peine trois jours tu étais prête à te jeter sur moi, lui rappela t-il avec amusement. »
Hermione ne pu lui répondre comme elle avait prévu de le faire. Les lèvres de Draco, traînant le long de son cou, ne lui tirèrent que des petits rires bébêtes. Il approfondit ses baisers sur sa chaire imbibée, mordant suavement son lobe charnu, goûtant le parfum exaltant de sa peau. Bientôt, Hermione se sentit perdre pied contre son si beau serpentard. Elle était si sereine entre ses bras. Il se serra un peu plus près, saisissant dans la paume de l'une de ses mains l'un de ses seins et laissant l'autre voyager sur son petit ventre. La jeune fille laissa échapper un gémissement de plaisir quand elle sentit ses caresses s'accentuer.
« -Dis moi, n'aurais tu pas un peu grossie ? lui souffla t-il à l'oreille tandis qu'il frottait à nouveau sa paume contre la peau lisse de son estomac. »
« -Je…je…tenta t-elle de répondre. »
« -Ce n'est pas que çà même gêne, poursuivit il malicieusement. Ce serait plutôt le contraire. »
« -Draco, il faut que je te dise quelque chose… bredouilla t-elle. »
« -Je trouve tes formes arrondies très appétissantes, continua t-il d'une voix langoureuse. »
« -Je suis…je suis…essaya t-elle de dire dans un demi murmure. »
« -Très appétissantes, répéta t-il sans prêter attention à ce que la jeune fille voulait de lui dire. »
« - Tu m'entends ? demanda t-elle. »
Mais le son de sa voix se perdit dans le murmure de l'eau qui continuait à se déverser en pluie fine.
« -Draco, tu m'écoutes ? reprit elle. »
« -Mm, finit il par dire les lèvres encore posées le long de sa nuque. »
« -Je suis sérieuse, Malfoy, il faut que je te parle, dit elle d'un ton plus résolut. »
« -Cà peut attendre, répondit il évasivement. »
Le jeune homme fléchit légèrement les jambes pour permettre à son bassin de s'appuyer contre les hanches d'Hermione mais avant qu'il ait mis son plan à exécution, elle se retourna pour lui faire face.
« -Non çà ne peux pas, ajouta t-elle en le regardant droit dans les yeux. »
Draco fut un peu surpris par cette réaction soudaine.
« -Qu'est ce qu'il y a, demanda t-il avec un petit rire moqueur, tu as une révélation à me faire ? »
« -Ce n'est pas le moment de plaisanter, Malfoy, siffla t-elle avec une pointe d'exaspération. Ce que je veux te dire est sérieux. »
« -On dirai bien à la manière dont tu me parles, répliqua t-il d'un ton toujours aussi malicieux. Alors de quoi s'agit il ? »
« -Eh bien, commença t-elle incertaine. Ce n'est pas évident à dire, je n'avais pas prévu de t'en parler dans de telles conditions, dit elle en laissant ses yeux voyager autour de la cabine de douche. »
« -Je trouve pourtant l'endroit très agréable. »
La voix de Draco avait pris une tonalité très suave tandis qu'il étendait ses bras pour atteindre le murs carrelé de faïences, plaçant une main de part et d'autre du visage d'Hermione, celle-ci souleva aussitôt ses yeux pour croiser son regard de diamantine. Le désir qu'elle pouvait y lire ne fit qu'accroître la tension qui lui saisissait l'estomac. Elle baissa la tête un instant avant de saisir la main droite du jeune homme pour la placer contre son ventre. Malfoy ne comprit pas où la jeune fille voulait en venir jusqu'à, sa peau toujours en contact avec la sienne, constater quelque chose d'étrange. Son ventre était bien plus rond qu'il ne le pensait, certes il avait laisser sa main voyager à cet endroit bien avant qu'elle ne l'invite mais, maintenant qu'elle se retrouvait en face de lui, il était forcé de reconnaître que cela n'avait sûrement rien à voir avec une simple prise de poids. Alors comme si un éclair avait traversé son esprit Draco comprit enfin où elle voulait en venir. La surprise qui habitait jusque là son regard vacilla pour laisser apparaître une lueur qu'Hermione eut du mal à déchiffrer.
« -Tu…tu es enceinte, bredouilla t-il d'un voix qui avait perdu son enthousiasme du début. »
Hermione se contenta de hocher la tête. Draco replaça ses bras le long de son corps et fit un pas en arrière.
« -Depuis combien de temps ? demanda t-il en essayant de maintenir une voix des plus neutre. »
« -Trois, presque quatre mois, répondit elle sobrement. »
Draco recula à nouveau d'un pas, un de plus et il se retrouverait hors du baquet. Hermione posa alors sa main contre son avant-bras comme pour le retenir. Il leva aussitôt son regard vers elle. Si son propre visage laissait transparaître la consternation, il pu lire dans les yeux de la jeune fille un tout autre sentiment. La crainte. Une crainte douce mais palpable. Que craignait elle ? Hermione s'avança vers lui jusqu'à sentir la chaleur de son corps contre le sien, son regard ancré dans celui du serpentard. Malfoy frissonna légèrement quand il l'a senti à nouveau si proche de lui.
« -Draco, murmura t-elle comme une complainte. »
Il resta là, immobile à observer cette jeune silhouette qui lui faisait face. La pluie continuait de courir le long de son visage, de sa poitrine, de son ventre, puis elle s'en allait remplir le baquet de marbre blanc. Ses cheveux sombres imbibés des racines à la pointe ondulaient merveilleusement autour de son visage de nacre. Draco, sans prendre conscience de ce qu'il faisait, saisit délicatement le menton de la jeune fille. Ses doigts glissèrent le long de sa joue comme pour essuyer l'eau qui finissait par y former des petites rigoles. Hermione le laissa faire sans prononcer un mot, ses yeux toujours prisonniers des siens. Draco s'approcha un peu plus d'elle, plaçant son autre main contre sa joue, il se baissa jusqu'à atteindre ses lèvres déjà humides. Comme porté par une fièvre qui lui ôtait toute maîtrise sur ses actions, il l'embrassa délicatement. Puis quand il eut achevé son geste, il s'approcha de son oreille pour lui murmurer ces mots :
« -Il faut croire que le destin a voulu nous lier pour la vie. »
**************
En ce merveilleux dimanche d'avril, le premier du mois, élèves de Poudlard, de toutes années, s'étaient vu offert un voyage inespéré au Pré-au-Lard. De telles opportunités étaient suffisamment rares pour être accueillies avec une joie exacerbée. Très peu d'entres eux avaient refusé de se joindre à cette escapade. Même les plus récalcitrants, instamment priés par la gente professorale, avaient finalement cédé aux sirènes du plaisir, oubliant, un temps, les examens qui se profilaient à l'horizon. Ainsi, en ce si fabuleux dimanche, tandis que le soleil se parait de ses plus doux rayons, que la verdure se rependait gracieusement, Poudlard semblait désespérément vide. Vide ?! Non pas tout à fais. Pour une raison qui aurait parue, à certain, inexplicable, deux étudiants, parmi les plus représentatifs de cette école, hantaient encore les lieux. Harry et Hermione attendaient silencieux l'arrivée d'un mystérieux émissaire. Cette visite expliquait à elle seule l'organisation de cette sortie inopinée. L'opération délicate qui devait se mener en ce jour demandait la plus grande des discrétions. Il ne servait à rien d'attirer l'attention d'esprits trop suspicieux. Le secret se devait d'être préservé. Dans le grand hall, à présent déserté, nos deux élèves prenaient leur mal en patience. Sirius, Lupin et Rogue étaient également présent ce qui ne surpris ni Hermione, ni Harry. Ysella les rejoignit un peu plus tard. Elle salua ses enfants avec un sourire doux comme à son habitude mais ce sourire ne résista pas longtemps. D'après l'expression qui se dessinait sur son visage, Hermione comprit que sa mère ne se réjouissait pas d'être conviée à cette séance si particulière. Sirius se permit de lui jeter de temps en temps des coups d'œil énigmatiques. Harry, posté à ses côtés, tentait de garder un air impassible. Lupin, quand à lui, paraissait plutôt gêné par l'atmosphère lourde qui se faisait ressentir depuis la venue d'Yselle. Seul Severus Rogue était pareil à lui-même, la mine profondément renfrognée. Puis Dumbledore fit son entrer. On pouvait distinguer derrière lui une silhouette élancée drapée dans une longue cape de bure grise. Encapuchonnée, comme le saurait un moine en procession, elle marchait d'un pas lent et mesuré. Il n'était pas difficile de comprendre pourquoi ils leur avaient fallut si longtemps pour venir jusqu'ici. Ainsi à la demande du directeur, la très honorable et énigmatique confrérie des Arum avait enfin consentit à déléguer l'un de ses distingués représentants. La personne en question s'avança un peu plus près du groupe avant de soulever la capuche qui lui cachait jusqu'à présent le visage.
« -Je vous présente Ipomée, dit Dumbledore en tendant sa main vers la vieille femme qui se présentait à eux. »
Hermione l'observa avec un certain malaise. La femme semblait en toute chose d'une grâce innée. Sa silhouette fine, ses gestes mesurés, laissait transparaître une noblesse aristocratique. Cependant sur son visage buriné par le temps, sur ce visage qui eut, naguère, été très beau, deux horribles balafres venaient entailler les yeux vitreux de cette vieille prêtresse. D'après la blancheur homogène de ses globes oculaires, Hermione fut forcée de constater que cette femme était aveugle. Et pourtant. A peine fut elle entrée dans le grand hall que la vieille prêtresse avait déjà tourné son visage vers Yselle.
« -Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de monde pour m'accueillir, dit elle d'une voix caverneuse. »
Ipomée continua à fixer son regard livide sur Yselle qui se tenait un peu en arrière. La jeune Edelweiss préféra se détourner de la vieille femme qui semblait la dévisager. Elle soupira bruyamment comme pour expulser le mécontentement qui l'envahissait soudainement.
« -C'est pour cette jeune fille que nous t'avons fais venir, Ipomée. »
Dumbledore était intervenue comme pour soulager sa petite-fille du regard inquisiteur de la vieille sorcière. Tout en parlant, il avait présenté Hermione d'un geste de la main.
« -Une autre Edelweiss, constata Ipomée en reportant son attention sur la jeune griffondore. »
Hermione fut très surprise par cette remarque. Elle ne pu s'empêcher de ressentir un léger frisson la parcourir quand elle croisa les prunelles laiteuses de l'Arum. Comment cette vieille femme avait elle pu deviner qui elle était en réalité ?
« -La confrérie sera surprise d'apprendre son existence, reprit elle d'une voix monocorde. Nous espérions que notre chère Ysella serait la dernière mais les affres de l'existence en ont décidés autrement. Heureusement, pour cette jeune fille, l'influence de la mère n'a pas encore entamé son caractère. »
« -Ce n'est pas le propos du jour, l'interrompit Dumbledore d'un ton inhabituellement dure. »
« -Exact, répondit elle. Néanmoins je suis forcée de constater que c'est une bien singulière assistance que celle réunit en ce lieu : deux Edelweiss, un loup-garou, un mangemort, un ancien résident d'Azbakan et… »
Ipomée s'arrêta au moment même où elle se tournait vers Harry. Ce fut à son tour d'être confronté au regard effrayant de la vieille femme. Il en resta pétrifié.
« -…et ce jeune homme, bien étrange jeune homme, poursuivit elle d'un air songeur. Il y a quelque chose en lui que je n'arrive pas à déterminer, quelque chose de sombre presque… maléfique, pourtant… »
Les yeux d'Ipomée s'élargirent comme si la vieille femme tentait de scruter l'âme d'Harry. Ce dernier en fut profondément troublé. Harry n'aimait pas la tournure que prenait la situation, il ne comprenait peut être pas ses paroles quasi prophétiques mais ce qu'elle laissait suggérer ne lui plaisait pas du tout. ''Sombre'' ? ''Maléfique '' ? Harry savait qu'il n'était rien de tout cela. Mais après tout le jeune homme savait il réellement qui il était ? Qui sait si cette vieille femme n'avait pas démasqué en lui la présence d'une chose qu'il répugnait encore à accepter ? Qui sait si elle n'avait pas senti le sang de Voldemort et Edelweiss se mêler dans ses veines ?
« -… il y a sûrement plus que cela en vous, jeune homme, bien plus, poursuivit elle d'un air énigmatique. Mais comme le disait Albus ce n'est pas le propos, pour le moment, en tout cas. »
Au grand soulagement d'Harry, Ipomée cessa de diriger son attention sur lui pour se retourner vers le professeur Dumbledore. Celui-ci s'appliqua à lui expliquer pour quelles raisons sa présence avait été requise en ces lieux. Durant cet instant de répit, le jeune Potter se permit d'adresser la parole à son parrain.
« -Tous les Arum lui ressemblent ? lui demanda t-il d'une voix silencieuse tandis qu'il haussait la tête dans la direction d'Ipomée. »
« -Je suppose, répondit Sirius d'un ton vague. »
« -Tu n'en as pas vu d'autre ? »
« -C'est très rare, même pour un sorcier, de pouvoir rencontrer l'un des leurs, reprit son parrain. Ils vivent en ermites dans un endroit que nul ne connaît. Ils ne se déplacent parmi nous que pour des occasions très particulières ou bien lorsqu'on leur offre une rétribution à la hauteur de leur prestation comme c'est le cas ici. »
« -Pourquoi vivent ils isolés de nous ? l'interrogea à nouveau Harry. »
« -C'est une question de quête spirituelle, quelque chose dans ce genre là, ajouta Sirius. La plupart, des Arum sont des anciens sorciers de grandes importances. La vie de reclus leur permettrait d'atteindre un niveau de sorcellerie des plus élevé. Selon moi ce ne sont que des mystiques exubérants dont le défaut principal est de se prendre au sérieux. Néanmoins il faut reconnaître qu'ils ont développés certaines capacités étonnantes. Mais ce n'est pas une raison pour prendre leurs indications au pied de la lettre, ils ont toujours eu un penchant pour dramatiser n'importe quelle situation. »
Sirius avait adressé un clin d'œil à son filleule. Ses paroles avaient un peu réconforté Harry mais elles n'avaient pas complètement effacé la sensation désagréable qui s'était insinué en lui depuis qu'il avait croisé le regard d'Ipomée.
« -Une chose est sûre, en tout cas, ajouta Harry après un petit silence. Cette femme ne semble pas apprécier Yselle. »
« -Ce n'est pas vraiment Yselle qui est en cause mais plutôt les Edelweiss en général. »
Harry haussa les sourcils quand il entendit la voix de Remus.
« -Les Arum ne les aimes tout simplement pas, poursuivit Lupin. Question de jalousie d'après certain, de méfiance pour d'autre, il est difficile de déterminé le vrai du faux dans cette histoire. »
« -Je vois, souffla Harry en balançant son regard d'Ipomée à Yselle. »
D'après ce qu'il pouvait voir, l'Edelweiss semblait dérangé par la présence de cette femme. Son regard s'était assombri au moment même où elle l'avait vue pénétrer dans le Grand hall. Harry comprenait ce que sa mère pouvait ressentir à cet instant. L'Arum le rendait lui aussi mal à l'aise. Plus les minutes passaient, plus ce sentiment désagréable l'envahissait sans qu'il ne puisse le contrôler.
« -Je vois, souffla la vieille femme une fois que Dumbledore eu achevé son récit. Je crois que pour un tel travail, il nous faudrait renégocier notre contrat. »
« -Je croyais que nous nous étions déjà mis d'accord, Ipomée, répliqua aussitôt le directeur. »
« -Nous l'étions, concéda l'Arum, mais c'était avant que je saches qu'elle était l'ampleur de la tâche. Je crois qu'il ne serait pas trop d'ajouter un petit supplément. »
Dumbledore demeura silencieux face à cette requête. Il ne semblait pas être de l'avis de la vieille femme. Harry aurait pu parier que son directeur redoutait ce que cette dernière pourrait bien lui demander.
« -Vous ne pourriez pas nous aider tout simplement, intervînt brusquement Hermione. »
Tous les regards se tournèrent aussitôt dans sa direction.
« -Je veux dire…poursuivit elle d'une voix plus timide. Nous permettre de combattre Voldemort, ne vous suffit il pas ? »
« -Non. »
La réponse de l'Arum était brève et sans appel.
« -Nous n'avons que faire du conflit qui vous oppose, continua t-elle d'un ton complaisant. Cela ne nous regarde en rien. Qu'importe à qui revient le pouvoir, la confrérie des Arum demeurera quoiqu'il arrive. »
Les poings d'Harry commencèrent à se serrer imperceptiblement jusqu'à ce que ses ongles viennent à meurtrir la chaire de ses paumes. Ces soi-disant sorciers se moquaient bien de ce qu'il pouvait advenir de leur propre monde ?! Ils se fichaient de la souffrance que pourraient engendrer de tels bouleversements ?! Un seul mot siffla contre les dents du jeune Potter : « lâche ! ». Il aurait aimé le crier à la face de cette vieille femme, pour qui il avait déjà perdu toute considération mais le regard entendu que lui renvoya sa mère l'en dissuada.
« -Que veux tu ? demanda aussitôt Dumbledore. »
Ipomée ne répondit pas elle se contenta de tourner son visage en direction d'Yselle. Le silence qui s'installa alourdit sensiblement l'atmosphère.
« -Cessez de me dévisagez avec vos yeux de poissons morts ! »
La voix enraillée d'Yselle surprit l'ensemble de l'assistance. Son regard semblait oser pour la première fois affronter celui de la vieille femme. Harry remarqua, peut être mieux que n'importe qui, comment les pupilles de ses yeux s'étaient foncés. L'ambre avait fait place à un noir profond, une couleur qui paraissait étrangement familière au jeune homme. Si il avait été plus près de sa mère, il aurait peut être noté comment les yeux d'Yselle avaient déjà commencer à rougeoyer dangereusement. Puis avec un renoncement inattendu, elle poursuivit d'une voix désenchantée :
« -Nous savons tous ce que vous voulez…et vous l'aurez. Alors ne nous faites pas perdre de temps et commencer le travail pour lequel on vous paie. »
Ipomée ne se fit pas prier. Elle prit rapidement ses marques avant d'extirper, de l'une de ses larges manches, une petite bourse qu'elle ouvrit prestement. Elle plongea sa main à l'intérieur, tira une poignée de la poudre qu'elle contenait avant de reprendre cette dernière sur le sol du Grand hall.
« -Excelsior revellaurum arum mundi »
Une nuée bleue s'échappa aussitôt de la terre. La lumière du jour s'affaiblit considérablement, plaçant la salle dans une quasi-pénombre. La fumée bleutée se mit alors à rayonner, donnant à la vieille femme, qui la surplombait, un air des plus sinistre. Les lèvres de l'Arum marmonnaient des paroles incantatoires incompréhensibles. Sa voix d'abord silencieuse devint, au fur et à mesure, de plus en plus forte, jusqu'à mourir dans un cri effrayant. Ipomée semblait s'être abandonnée dans une transe mystique, ses pieds se levèrent du sol. La vieille sorcière planait à présent dans les aires sous le regard incrédule d'une partie de l'assistance. Au même instant, un bruit lourd se fit entendre contre les parois de la salle. Des coups martelaient les murs et les vitres dans un rythme de plus en plus soutenu. Bientôt, battants des fenêtres et des grandes portes cédèrent sous le poids des chocs. De nouvelles nuées bleutées vinrent à s'engouffrer dans la salle avec une violence terrifiante. Elles se mirent à tournoyer autour de la vieille femme, l'inondant de leur lumière pâle, avant de s'arrêter subitement. C'est à ce moment là, que ce qui n'était que des formes évanescentes sans importance se matérialisa en des silhouettes diaphanes aux apparences multiples.
« -Yesod, s'écria subitement la vieille femme en pointant du doigt l'une de ses figures fantomatiques. »
Les autres silhouettes disparurent aussitôt. Ipomée retomba doucement à terre.
« -Il a donc fait appel à Yesod, constata Dumbledore d'un air apparemment soucieux. »
« -C'était sûrement le même esprit que celui qu'il a utilisé pour t'atteindre, Yselle, intervint Lupin. »
« -Voldemort tenait vraiment à te récupérer, pour faire appel à de telles puissances, ajouta sombrement Sirius à l'adresse de la jeune femme. »
Celle-ci demeura stoïque, le regard toujours aussi obscur.
« -Il ne sera pas facile à déloger mais j'y arriverai, se contenta de dire Ipomée d'une voix encore gutturale. »
Elle reprit ses incantations avec une ardeur redoublée. La silhouette commença à prendre une forme de plus en plus distincte jusqu'à se changer en un être redoutable. L'esprit devenait presque palpable quand l'Arum prononça ces paroles :
« -Evanesce questo ques arum disappae. »
A cet instant même, l'apparition s'évapora dans un souffle sourd. Ipomée, épuisée par le charme, respirait lourdement comme après un effort physique surhumain. Sur son front s'étaient mis à perler des gouttes de sueurs rouge sang que la sorcière essuya d'un revers de manche avant que quiconque ne remarque ce phénomène étrange. Après quelques minutes, Ipomée reprit le maintient qui était le sien à son entrée dans le Grand hall.
« -Bien, je crois avoir rempli mon contrat, à toi de remplir le tien, Ysella, ajouta t-elle en reportant son attention sur la jeune femme. »
Yselle se contenta de hocher la tête en signe d'acception l'air toujours grave. Elle semblait décidée à prononcer le moins de mots possibles. Ipomée s'approcha d'elle alors sans que la jeune femme n'émette une seule protestation. Elle continua à la fixer de manière introspective avant de sortir un nouvel objet de l'une de ses manches. Une clepsydre. Elle la laissa suspendue dans les air devant elle puis ajouta :
« -Je ne veux qu'une chose que tu répondes à mes questions jusqu'à ce que l'eau est finit de s'écouler. Et surtout ne t'avise pas de me mentir, je le saurais de toute façon. »
Yselle opina à nouveau. Ipomée enclencha aussitôt la clepsydre.
« -Bien. J'aimerai savoir pourquoi Voldemort veux que tu reviennes auprès de lui ? demanda la vieille d'une voix calme. »
« -Il veut mettre mes pouvoirs à sa disposition, répondit elle d'un ton neutre. »
« -Est-ce la seule raison ? »
« -Il veut également pouvoir me surveiller. »
« -Te surveiller ? s'étonna Ipomée. Pourquoi aurait il besoin de te surveiller. »
« -Parce qu'il connaît la prophétie. »
« -Quelle prophétie ? »
« -Celle qui dit qu'une personne de son propre sang causera sa perte, indiqua sobrement Yselle. »
« -Et il pense qu'il s'agit de toi ? »
« -Je suppose. »
« -Il ne sait donc pas que tu as une fille ? demanda la vieille femme en se tournant légèrement vers Hermione qui les observait d'un air circonspect. »
« -Non. »
« -Ce serait bien triste s'il venait à l'apprendre, n'est ce pas ? ajouta Ipomée avec un rictus étrange. »
Yselle se permit de ne pas répondre à cette question.
« -Si Voldemort te veux pour tes pouvoirs, c'est qu'il a déjà pu les utiliser, poursuivit la vieille femme en reprenant son air sinistre, est ce le cas ? »
Yselle jeta un coup d'œil rapide en direction de la clepsydre. A peine la moitié de l'eau qu'elle contenait s'était écoulée.
« -Oui, répondit la jeune femme. »
« -Comment a t-il pu ? »
« -Il m'a jeté un sort. »
« -Quel sort ? »
« -Le mélange du sang et de l'esprit. »
« -Il est entré dans ton esprit, il est parvenu à lire tes pensées. C'est un sort qui a du lui demander beaucoup d'effort, tout puissant qu'il est. Tu as du lui être d'une grande aide pour qu'il s'épuise à l'utiliser sur toi. »
De l'autre côté de la salle, Hermione et Harry regardait la scène avec une certaine appréhension.
« -Pourquoi lui pose t-elle ces questions ? Je ne vois pas où veut elle en venir, demanda la jeune fille à ceux qui se trouvaient à ses côtés. »
« -Elle essaie de faire craquer ta mère, répondit Lupin son regard soucieux fixé sur les deux femmes. Elle sait très bien que c'est un sujet sensible pour elle. Si Yselle pouvait avoir un accès de folie, à cet instant, la vieille Ipomée en serait pleinement satisfaite. Comme je l'ai déjà dit, les Arum n'aiment pas les Edelweiss. »
Yselle jeta un nouveau coup d'œil pour savoir quand ce questionnaire s'achèverait.
« -Tu te sens coupables, n'est ce pas ? reprit la vieille femme d'un ton de plus en plus assuré. »
« -Oui. »
Au sourire que l'Arum afficha soudain, il était facile de croire que cette brève réponse était à son goût.
« -J'en étais sûre. Je l'ai sentit dès que je suis entrée dans cette salle, ajouta t-elle. Et qu'est ce qui te rend si coupable ? Qu'as-tu dis à ton cher père pour que ta conscience s'alourdisse à ce point ? »
Une fois encore, Yselle vérifia rapidement l'état de la clepsydre. C'est avec une certaine anxiété qu'elle constata qu'il n'était pas encore temps pour elle d'échapper à cet interrogatoire. Elle fixa à nouveau ses yeux dans les pupilles blanchâtres de la vieille femme, préférant faire abstraction du reste de l'assistance.
« -Je lui ai dit qu'un enfant le vaincrait, répondit Yselle en essayant de paraître aussi impassible qu'elle pouvait l'être. »
« -Quel enfant ? reprit Ipomée intéressée par la réponse à venir. »
« -Si je répond à cette question, commença la jeune femme, je veux en retour que vous placiez un sort de protection sur l'ensemble de cette école. »
« -Impossible, répliqua aussitôt l'Arum avec une certaine dureté. Ce n'est pas dans notre contrat. »
« -Je ne le ferais pas tant que vous n'accepterez pas ma proposition. Dépêchez vous, il ne vous reste plus beaucoup de temps, finit elle par dire en pointant son visage vers la clepsydre qui se vidait à une cadence de plus en plus rapide. »
« -Bien, j'accepte, se pressa t-elle de répondre. Parle maintenant! »
« -Harry…Harry Potter. »
La voix d'Yselle résonna dans le Grand Hall dans un écho terrifiant. Plus que ces simples sons s'échappant de ses lèvres, c'était leur signification qui plongea l'ensemble du lieu dans un silence lourd. Seule Ipomée semblait se réjouir de la situation. Elle allait se permettre de poser une énième question mais le jeune Edelweiss l'interrompit aussitôt :
« -Le temps est finit, indiqua Yselle en montrant la clepsydre. Plus de question. »
« -Je me contenterait de ce que je viens d'apprendre. A vrai dire, cela me suffit pour comprendre le reste, répondit la vieille femme avec un calme outrancier. »
Ipomée avait raison, cela suffisait pour savoir. Savoir pourquoi Voldemort avait soudainement décidé d'attaquer les Potter, pourquoi il avait tenu à éliminer lui-même un couple et son enfant. Yselle était responsable. Harry aurait sûrement préféré dire qu'elle était coupable, oui coupable. Le jeune homme était sous le choc. Tout semblait se mélanger dans son esprit avec une brutalité qui lui était inconnue. La vieille Arum, satisfaite de son entretien, se dirigea vers la sortie. Avant de quitter ses hôtes, elle se permit un dernier regard en direction d'Yselle.
« -La culpabilité a toujours eu raison de vous, Edelweiss, lui lança t-elle avec une morgue sinistre. C'est elle qui a menée ta mère à la folie et avant elle sa propre mère. Tu n'y échapperas pas. Le fondateur de notre confrérie, Albin Scarecrow, a toujours dit que vos dons prophétiques n'étaient que le feuillage qui dissimulait l'arbre de votre véritable démence. C'était un homme sage. »
Sur ces mots, la vieille disparut derrière les battants des grandes portes suivit de près par Dumbledore. Aussitôt que les portes se refermèrent sur eux, Yselle se sentit chanceler. Sa tête lui tournait et sa vue commençait à se brouiller. Elle se retînt de tomber en s'appuyant aux bords de l'une des longues table de bois.
« -Tu te sens bien ? demanda rapidement Severus qui s'était déjà approchée d'elle. »
« -Oui, je crois que çà va aller, répondit elle d'une petite voix fragile qui lui était peu familière. »
« -Viens avec moi, l'invita le professeur en l'aidant à se redresser. Je vais te donner quelque chose pour te soulager. »
« -Non, attendez ! intervînt brusquement Harry. J'ai des questions à poser avant. »
« -Vous patienterez, Mr Potter, lui répondit son professeur de Potions d'un ton sec. »
« -Je ne vous ai pas parler, siffla aussitôt le jeune homme avec animosité. »
« -J'espère que l'insolence que j'ai sentit dans votre voix, Mr Potter, n'était qu'une pure hallucination de ma part, lui rétorqua Rogue d'un air pincé. »
« -Je me fiche bien de ce que vous pouvez espérer, reprit Harry les yeux animés d'une rage soudaine. »
« -Cessez de me dévisagez de cette manière…s'offusqua le professeur avant que le jeune homme ne l'interrompe brutalement. »
« -Je n'ai pas d'ordre à recevoir de la part d'un traître gluant de votre… »
SPLASH
Harry se figea, la joue rougit par la gifle que sa mère venait de lui donner. Elle se tenait face à lui, son regard menaçant fixé dans celui de son fils.
« -Ne t'avise jamais plus de parler ainsi, Harry, jamais ! lui dit elle d'un ton courroucé. Si tu dois t'en prendre à quelqu'un c'est à moi et surtout pas à Severus. Pas à un homme à qui ta sœur, toi et moi devons d'être ici. Pas à ceux qui ont risqué leur vie pour que notre monde soit préservé du pire. Sache que si j'étais restée auprès de Voldemort, si Severus ne s'était pas engagé auprès des mangemorts pour me retrouver, si ton père et lui n'étaient pas venus me chercher, notre univers tout entier serait aujourd'hui la proie des mages noirs. N'oublie pas ce que je viens de dire, n'oublie jamais à qui l'on doit d'être ici. »
« -Je n'oublie pas, se risqua t-il à répondre mais au moment où il prononça sa phrase, le regard que sa mère lui renvoya lui fit regretter sa réaction trop spontanée. »
Harry, gêné, détourna son visage un temps avant d'oser à nouveau faire face à la jeune femme. A sa grande surprise, son expression sévère avait fait place à une tristesse profonde, identique à celle qu'elle affichait quand ils s'étaient rencontré quelques jours plutôt devant le miroir de Risèd. Yselle ne lui prêta pas la moindre attention jusqu'à ce que, parvenu aux portes, elle se retourne vers lui.
« -Harry, tu viendras en détention la semaine prochaine, ajouta t-elle avant de quitter le Grand Hall. »
Harry eu à peine le temps de remarquer comment Yselle frottait nerveusement son pouce le long de son poignet avant qu'elle ne referme, dans un claquement brusque, les battants de l'entrée une fois qu'elle les eut franchi.
**************
« -Harry, je t'en prie entre. »
Le jeune homme avait à peine frappé à la porte du bureau du directeur quand il entendit la voix de celui-ci résonner à travers le bois épais.
« -Vous vouliez me voir professeur ? demanda t-il en tendant la tête à l'intérieure de la salle. »
« -Je souhaitais te parler, répondit Dumbledore. »
« -C'est à cause d'hier, n'est ce pas ? reprit Harry la mine un peu inquiète. »
« -Pour çà et pour le reste, ajouta le vieille homme depuis le bureau où il se tenait assis. »
Dumbledore échangea un regard apaisant avec son invité avant de reprendre :
« -En vérité, je voulais avoir une conversation avec toi depuis longtemps. Je suppose que la situation n'est pas évidente pour toi, je me trompe ? »
Harry ne su quoi répondre. Ses sentiments étaient encore confus. Ce qu'il avait apprit la veille l'avait profondément bouleversé. Il se souvenait de la colère qu'il avait ressenti au moment où il avait précipitamment quitté le Grand Hall. Il avait été incapable d'adresser la parole à quiconque, ni à Hermione qui s'était présenté à lui quelques heures plus tard, ni à Ron quand celui-ci l'avait questionné sur la venue de l'Arum. Harry s'était enfermé dans son mutisme, ressassant sans cesse les paroles de sa mère. Il ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir tout comme il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir à lui-même. Quand Mc Gonagall l'avait averti que le directeur l'attendait dans son bureau, Harry avait senti son estomac se contracter comme s'il appréhendait cette entrevue. Mais ce sentiment avait aussitôt disparu quand il avait croisé l'air avenant du vieil homme.
« -Dis moi, Harry, reprit Dumbledore, est ce que tu m'en veux ? »
« -Quoi ? Pour quelle raison vous en voudrais je ? demanda t-il incrédule devant cette question inattendue. »
« -Je ne t'ai jamais parlé de ta mère auparavant, je t'ai caché beaucoup de secrets te concernant, cela pourrait suffire pour que nourrisses un certain ressentiment, lui expliqua t-il simplement. »
« -Jamais, jamais je ne pourrais, se défendit le jeune homme. D'ailleurs je n'en veux à personne, sauf… »
Harry se tut rapidement conscient de ce qu'il s'apprêtait à dire. Dumbledore lui renvoya un regard entendu à travers le verre de ces lunettes avant de se lever lentement de son siège et de faire quelques pas en direction de l'une des portes de son bureau.
« -Suis moi, Harry, je veux te montrer quelque chose. »
Harry obtempéra sans se poser la moindre question. Ils passèrent la large porte que le vieil homme venait d'ouvrir, traversèrent une petite salle carrée couverte de hautes étagères toutes remplies par des livres anciens, franchirent un nouveau passage bien plus grand que le précédent avant de se retrouver dans ce qui semblait être un vaste corridor. Le lieu avait quelque chose de solennelle. Harry ne savait pas si c'était le bois précieux des lambris, le rouge écarlate de la tapisserie ou bien si c'était tout simplement cette centaine de tableaux qui couvrait les murs dans toute leur longueur, qui l'impressionnait le plus. Pendant qu'ils parcouraient cette vaste galerie, Harry fut surpris de constater que toutes ces peinture n'étaient autre que des portraits : de hommes, des femmes, des jeunes, des plus âgées, tous semblaient partagés un certain maintien aristocratique. Le jeune Potter ne se sentait pas très à l'aise face à ces centaines de regards qui semblaient le dévisager. Il était certain d'en avoir vu quelques uns parler entre eux à son sujet. Dumbledore s'arrêta tout à coup face à l'un de ces tableaux. Harry tourna son regard. Une jeune femme dont les longs cheveux bouclés étaient lâchement retenue par une précieuse broche, leur sourit aussitôt. Elle se tenait sereine dans son cadre, vêtue d'une élégante robe de velours pourpre, ses fines mains blanches reposaient sur un petit carnet vieilli. Quand les deux hommes lui firent face, son visage afficha aussitôt un petit air aimable malgré cela Harry ne pouvait s'empêcher de lui trouver quelque chose de mélancolique.
« -Sais tu qui es cette jeune femme, Harry ? lui demanda soudainement le vieil tandis qu'il se tournait vers lui. »
Harry examina à nouveau le visage de la jeune femme. Il lui semblait que ce portrait lui était quelque peu familier mais il était incapable de savoir pour quelle raison. Devant son silence, Dumbledore l'invita à lire le cartel qui accompagnait le tableau.
Locolie Agnéssé Edelweiss.
« -Edelweiss…répéta Harry d'un air dubitatif. »
« -Tous ses portraits sont ceux de tes ancêtres, mon cher Harry, l'informa alors son professeur un petit sourire de satisfaction aux lèvres. Tous font partis de la lignée des Edelweiss. »
Harry tourna sa tête dans toutes les directions pour observer ces tableaux comme s'il les découvrait pour la première fois. Le mal aise qu'il avait ressenti en entrant disparu aussitôt.
« -Et cette jeune femme, commença le vieil homme en présentant à nouveau le tableau devant lequel ils s'étaient arrêtés. Cette femme est ton arrière grand-mère, Harry…mon épouse, Locolie Edelweiss. »
« -Votre épouse ?...mon arrière grand-mère ? murmura le jeune homme l'air toujours circonspect. Mais pourquoi me montrer tout cela ? »
« -Je t'ai amené dans cet endroit parce que je voulais te parler d'elle, lui répondit il en fixant son regard sur Locolie. »
Harry reporta à nouveau son attention sur le portrait avant que Dumbledore ne reprenne :
« -Locolie était une femme d'une grande intelligence. Belle, aimable, douée en toute chose, ton arrière grand-mère possédait toutes les qualités pour que son existence soit des plus radieuse. Pourtant cela ne l'a pas sauvé de sa propre folie. »
« -Folie ?! L'Arum disait donc juste, souffla Harry. »
« -Sur ce point là, pas sur le reste, rectifia le vieil homme. »
« -C'est…c'est sa folie qui la tuée ? demanda t-il avec un peu d'appréhension. »
« -Non, ce n'est pas cela qui la tuée, répondit Dumbledore d'une voix mélancolique. Pour la simple raison que Locolie est toujours en vie, enfin, si on peut dire cela, car comme le disait un homme censé : la folie, c'est la mort avec les veines chaudes*. »
« -En vie ?! Mais où ? »
« -A St Mungo, Harry, lui précisa t-il sobrement. »
Harry demeura silencieux le regard toujours fixé sur le visage de son arrière grand-mère.
« -Locolie a toujours été sujette à une certaine fragilité d'esprit, poursuivit le vieil homme. Peut être était ce du à sa difficulté de contrôler son don prophétique, peut être qu'il avait exacerbé sa sensibilité. Cependant, cela ne lui à jamais empêcher de rester égale à même en toute chose. Elle n'a jamais montré aucun signe particulier jusqu'à la naissance de notre fille, Zinnia. Son comportement a changé peu à peu. Elle est devenue étrangement froide, distante avec son propre enfant. Plus le temps passait plus elle se renfermait sur elle-même jusqu'à refusé de voir Zinnia. Ta grand-mère avait seulement 10ans quand j'ai du la placer dans un internat pour l'éloigner de sa mère. C'était la seule solution qui semblait pouvoir la calmer. »
« -Qu'est ce qui l'a mis dans cette état ? »
« -Locolie, malgré ses nombreuses qualités, renfermait en elle un défaut majeure : elle était hantée par l'histoire de sa propre famille. »
« -Hantée ? Comment cela ? »
« -L'éducation qu'a reçu Locolie lui a toujours enseignée que seules les prophéties de ses ancêtres ainsi que les siennes pouvaient guider sa vie. Elle s'est tenue à ce principe jusqu'à s'en laisser submerger. Quand une vision lui a indiqué que sa fille serait celle qui s'unirait à un Voldemort, elle n'a pas cherché à l'en protéger, bien au contraire, elle a permis, malgré elle, au destin de s'accomplir. Elle a rejeté Zinnia et de ce fait conduit son propre enfant vers un avenir des plus sombre. La mort de sa fille a finit par étouffer le peu de raison qui restait encore à Locolie. »
Quand Dumbledore eut achevé son récit, Harry ne pu s'empêcher de tourner son visage vers le vieil homme. La voix de ce dernier était demeuré détaché tandis qu'il parlait pourtant quand il l'observa, Harry discerna dans ses yeux bleus, vieillis par le temps, une tristesse nostalgique qui lui poignarda le cœur. Le jeune homme se doutait que la tragique histoire de Locolie était également celle de son arrière grand-père, il en ressentit comme une profonde mélancolie. Locolie, Zinnia, Yselle…lui. Etaient ils les seuls Edelweiss à avoir tant soufferts des vicissitudes de la vie ? Harry balaya à nouveau du regard l'ensemble de cette grande galerie, là où tous ses ancêtres reposaient.
« -Penses tu que Locolie était coupable ? lui demanda soudainement Dumbledore. »
« -Coupable ? s'étonna le jeune homme. Pourquoi serait elle coupable ? N'allait elle pas été victime de ses propres convictions, de l'influence de sa famille, de ses pouvoirs ? N'est ce pas votre avis professeur ? »
« -A vrai dire, j'ai longtemps pensé qu'elle avait une grande part de responsabilité dans les évènements tragiques qui ont suivis, avoua t-il. Mais peut être as-tu raison, Harry. Peut être que je suis moi-même trop impliqué pour me rendre compte que Locolie n'a été qu'une simple victime d'évènements qu'elle ne contrôlait pas. »
Sur ces mots, Dumbledore commença à rebrousser chemin. Harry le suivit après avoir lancé un dernier regard en direction du portrait de son arrière grand-mère. Pendant qu'il traversait galerie et bibliothèque, le jeune homme repensa à ce qu'il venait d'apprendre. Si Locolie n'était pas responsable, alors qui l'était ? Zinnia, Yselle ? Peut être pas. Alors qui ?
« -Professeur ? l'interpella Harry quand ils eurent rejoint le bureau du directeur. »
« -Je t'écoute, Harry. »
« -Je suis désolé, pour hier, mais… »
« -Il ne sert à rien de t'expliquer, l'interrompit le vieil homme. Je suis sûre que quiconque peut comprendre ta réaction. Le plus important c'est que tu sois à ton tour capable de porter un jugement juste sur ce qui s'est déroulé hier…et dans le passé. »
Harry hocha légèrement sa tête pour montrer son assentiment. Dumbledore lui offrit un petit sourire en retour.
KNOCK, KNOCK.
« -Entrez, siffla aussitôt le directeur. »
Yselle pénétra dans le bureau avec précaution, balayant du regard l'ensemble de la pièce.
« -Excusez-moi, dit elle aussitôt. J'espère que je ne vous dérange pas. »
« -Non, la rassura son grand-père. Nous venions juste de terminer. Merci, Harry de m'avoir écouté. »
« -Je vous en prie professeur, ajouta le jeune homme avant de quitter les lieux. »
« -Au revoir, Harry, ajouta Yselle avec un ton incertain. »
« -Au revoir. »
Tandis qu'il s'apprêtait à partir, Harry remarqua comment la jeune femme glissait à nouveau son pouce sur son poignet, avec une anxiété à fleur de peau. Ce geste l'intrigua. Il referma la porte derrière lui, laissant Dumbledore seul avec sa petite-fille.
« -Alors, Zélie, que me vaut cette visite ? lui demanda le vieil homme. »
« -J'ai quelque chose à te dire. »
**************
Harry se pressa de rejoindre la tour des Griffondors. Quand, il pénétra dans la salle commune, il fut surpris de trouver Ron assoupi dans un des larges canapés. Le jeune homme s'approcha de son ami avant de le secouer légèrement pour le réveiller. Le rouquin sursauta légèrement quand il sentit la main d'Harry sur son épaule.
« -C'est moi, Ron, le rassura t-il. »
« -Hé ! Tu rentres tard, dis donc. »
« -J'étais chez Dumbledore, l'informa t-il. Il voulait me parler. »
« -Oh. »
Le jeune Weasley aurait aimé savoir pour quelle raison leur directeur avait appelé son meilleur ami, mais il ne préférait pas insister. Les événements récents l'avaient suffisamment bouleversé pour que Ron ne l'assomme par sa curiosité. Le rouquin savait quand il était temps de se taire et c'est ce qu'il fit.
« -Qu'est ce que tu fais là ? lui demanda Harry. T'as oublié où se trouvait ton lit ? »
« -Moque toi, je t'en prie. Figure toi que je t'attendais. »
« -Pour quelles raisons ? »
« -Hermione est venu ici, tout à leur, expliqua Ron. Elle te cherchait. »
« -Elle me cherchait ? s'étonna Harry. »
« -Mm. Tiens, lui dit il en lui tendant les deux objets qu'il tenait dans ses mains. Elle voulait te donner çà. Je crois qu'elle voulait que tu les lises, lui expliqua t-il dans un profond bâillement. »
Harry regarda les deux petits carnets que Ron venait de lui donner.
« -Bon, je te laisse, souffla le rouquin avant de rejoindre sa chambre. Je suis exténué. Bonne nuit, Harry. »
« -Bonne nuit, Ron, lui dit il en retour. »
Harry s'installa dans un des fauteuils puis ouvrit l'un des cahiers. Hermione lui avait laissé ses plus précieux trésors : les carnets de prophéties des deux dernières Edelweiss.
A suivre…
A/n : Pour les Edelweiss mère et fille, c'est pas la joie. Entre notre 'Mione qui se laisse emporté par notre Bad boy adoré et Yselle qui est rattrapé par son passé, on se demande bien comment la suite va se passer. Pauvres petites, on n'a pas idée de torturer à ce point les pauv' gens. Mais qui sait qu'a pondu ce script ? On se le demande bien. J'espère quand même que le prochain chapitre sera plus joyeux (çà, j'y croit pas du tout), en attendant on peut toujours continuer à se poser des questions sur la suite des évènements, lesquelles ? Ben, j'ai oublié. Enfin, c'est pas grave, mes lecteurs adorées doivent bien le savoir. Pour la suite, je sais à peu près comment çà va se passer, même si à chaque fois j'ai de nouvelles idées qui me trottent dans la tête. Le seule hic, c'est de savoir comment va se dérouler la fin. La seule chose que je peux indiquer c'est qu'il y aura un épilogue mais, à vrai dire, çà ne nous avance pas beaucoup. Donc pour l'épisode finale, je ne serais pas très dérangée si vous pouviez me faire quelques suggestions, çà boostera mon imagination.
P.S : Petite question subsidiaire : sur quel poignet se trouve la marque des mangemorts ? Je sais très bien que je n'ai qu'à vérifier dans un bouquin d'Harry Potter mais je suis trop flémarde pour le faire, alors si quelqu'un s'en rappelle, il peut toujours me l'indiquer, merci bien. Mais attention, çà ne vous dispense pas de m'envoyer des rewiews…parce que Miss Nell sans rewiews, elle est pas sûre de pouvoir continuer d'écrire (Ne serait ce pas une menace ? Non pas du tout, c'est simplement une suggestion. J)
* Citation volée à un certain Xavier Forneret. Me demandé pas qui sait j'en ai aucune idée, je l'indique simplement pour pas être accusé, un jour, de plagiat éhonté (manquerai lus que çà).
