A présent qu'Edward (dit 'Ed' pour les intimes) s'est remis de sa mauvaise grippe, je peux enfin vous envoyer mon 27ième chapitre. Je vous préviens tout de suite, c'est un vrai pavé. 30 pages au totale. Je crois que je ne pourrais pas faire mieux. J'espère que vous n'aurez pas d'indigestion en le lisant. Si vous êtes un peu fragile, lisez le en plusieurs étapes. Au moins, çà vous permettra d'attendre jusqu'à la prochaine fois. Pas bête l'idée J!
Comme pour la dernière fois j'aurais bien aimé ajouter des séquences supplémentaires dans ce chapitres (histoire d'approfondir certaines relations entres les personnages) mais j'ai jeté l'éponge pour ne pas faire trop.
Comme vous vous y attendiez sûrement cette partie est axée surtout sur le mariage des lovebirds (les initiés auront compris qu'il s'agit de notre couple d'inséparable : Draco et 'Mione). Y a pas photo, c'est eux les stars de ce chapitre, essentiellement dans la deuxième moitié. Pour plus de détails, allez le lire vous-mêmes. Mais il y a aussi quelques rebondissements (toujours une pointe de suspense pour corser les choses). J'espère que çà vous plaira toujours autant, voire plus si c'est possible.
Lira Sama : Ed va mieux (ouf !), alors c'est plus la peine de te ronger les ongles. Et puis soit pas trop triste parce que c'est bientôt la fin. Il fallait bien que çà arrive un jour. De toute façon, y a assez de potterfictions sur le web pour combler rapidement le petit vide que laissera ma fic une fois terminée. Gros bisou à toi et à ton p'tit ordi d'amour.
CML : Kikoo à toi aussi Mamzelle Coralie. Et oui, y a beaucoup de tension dans cette fic. Plus on se rapproche de la fin et plus tout se bouscule. En tout cas çà risque pas de s'arranger avant l'épilogue, alors Brrr…
Ri-stars : Dis donc t'a eu un sacré courage de tout lire d'un coup. C'est que c'est sacrément long tout de même. Maintenant qu'Edward va mieux, j'espère que tu apprécieras la suite. Bizou.
Lauriane : Pas de panne de l'écrivain pour moi maintenant que je m'approche de la fin. Ne t'inquiète pas de ce côté là. Merci pour ta rewiew.
Callista_666 : Pour la suite, je n'en sais rien mais si tu veux plus de détail jette un coup d'œil à la note d'auteur à la fin de mon chapitre.
Kathleen : Désolé que tu ne puisse plus aller sur internet comme tu le veux. Je sais à quel point çà peut être frustrant (moi-même sans Edward j'étais perdue). Comme tu me le demandes je te remets mon mail : neige2printemps@caramail.com. Bisou à toi Kathe et courage.
Mahel : Moi aussi j'aime bien le passage sur la petite couverture. Pour dire la vérité, j'étais plutôt fière de moi quand je l'ai écrite. Comme toi, il y a certain passage que je préfère à d'autre, c'est comme çà. Quand à Lucius, je suis très très contente de l'avoir rendue plus sympathique à tes yeux parce que c'était plutôt mal parti vu le personnage qu'il campe dans les bouquins de Rowling. Je suis heureuse d'avoir été capable d'un tel prodige (je vais arrêter de me jeter des fleurs). Merci profondément pour ta rewiew si enthousiasmante.
Remus James Lupin : Hello et merci pour ton message d'encouragement. Je suis très heureuse que mon histoire te plaise.
Missa : Tout a fait d'accord avec toi à propos de Lucius, c'est comme çà que je le vois moi aussi ( enfin le Lucius de mon histoire pas celui de Rowling). Pour Locolie et bien je dirais qu'elle est tout simplement et complètement cinglée. Elle s'en veut tellement d'avoir donné le jour à une enfant qui a fricoté avec un descendant des Voldemort, qu'elle en est devenue folle. Elle n'aime pas Yselle. Pour elle, sa petite fille n'aura du jamais naître. C'est l'enfant maudite. Quand à sa prophétie, elle indiquait surtout qu'Harry devait redevenir un Edelweiss comme il l'était à sa naissance avant la 'cérémonie du partage des sangs'. Eusebach, c'est l'endroit où Yselle a vu le jour et où son père et sa mère ont vécu. Yselle y est allé à plusieurs reprises durant son enfance. C'est également l'ancienne propriété des Edelweiss. Mais j'en reparlerai dans mon prochain chapitre ainsi que d'Equilhem. J'espère que mes explications te suffiront. Bisous et un grand merci.
Dega : Avec un peu de chance, il y aura bien un Happy end comme je l'ai déjà dis. D'ici là, il faudra se contenter des rebondissements à venir dans ma fic. J'espère que çà t'ira. Biz et à bientôt.
Cathe : Comme promis je continue ma fic, y a pas de souci. C'est juste histoire de recevoir des rewiews aussi sympa que la tienne.
Alix : Merci à Lucia et à toi de m'encourager. Çà fait chaud au cœur tous ses encouragements.
Darco-tu-es-à-moi : 'Bijou' Adeline et sa conscience. Que cette dernière se rassure j'ai bien tout compris ce que tu m'as dit (non, elle se trompe tu n'as rien d'une 'gourde'). A propos de Lucius, ce n'est pas à Dumbledore qu'il s'adressait mais à Sirius qui fricotait un peu beaucoup, à son goût avec sa Zélie. Alors comme, le vieux serpentard est d'un naturel excessivement jaloux il a piqué une grosse colère contre Patmol. Voilà toute l'histoire. Pas plus compliqué. Bye-bye et gros bisou. (Merci pour cette formidable et longue rewiew.)
Ashley Malfoy : Zélie gentille ou méchante? Je préfère que tu t'en rendes compte toi-même. Ce qui arrive à Zélie à la fin du chapitre ? Et bien elle est simplement très malade. Pourquoi ? Lis ce nouveau chapitre et tu le sauras. A propos de la prophétie de Zinnia et Locolie, je ne sais pas trop comment te l'expliquer, mais je vais essayer. Zinnia a annoncé à Tom J. (dit 'Voldy') que l'un de ses descendants le tuerai. Locolie, quand à elle, a dit que ce descendant n'était autre qu'Harry mais que pour y arriver il devait inverser la cérémonie du partage des sangs et se rapproprier sa partie Edelweiss/Voldemort. Voili Voilou mon explication. Si tu veux plus de détails n'hésite pas à me le demander. Bisou.
P'tit caramel : Oui il est assez long ton message. Çà me va pleinement. Désolé de ne pas avoir envoyé de mes nouvelles mais j'ai eu des problèmes avec Edward comme tu le sais et puis maintenant c'est ma boîte électronique qui déconne. Je vais sûrement changer de compte, histoire que tout aille mieux. Merci une fois de plus pour tes mille milliard de mille millions de bizoux.
Kellÿa : Impressionnante c'est pas tous les jours qu'un auteur à la chance de recevoir une rewiew comme la tienne. Une vrai fic à elle toute seule. Merci, merci un milliard de fois. J'espère que t'as pas été trop déçu que le dernier chapitre ne contienne pas le mariage de Dray et 'Mione. Enfin, je me rattrape dans celui que tu t'apprêtes à lire, c'est déjà pas mal. Si j'ai bien compris en lisant ta rewiew, tu n'aimes pas tellement notre si 'gentil et adorable' Lucius mais pourquoi donc tant d'hostilités à son égard ? JLe tout est de savoir s'il y a des rasions de le suspecter. Enfin, on verra bien. Quand à un rapprochement entre Zélie et Sirius, je n'ai qu'une chose à dire : attend la fin de cette histoire. Hi hi ! Alors encore merci (je sais que je me répète) et @+.
Winkelglasse: J'espère très sincèrement que tu n'as pas été déçu par la suite. Mon histoire n'est pas trop conventionnelle et elle peut dérouter certaine personne. Enfin, tu verras bien si cela t'intéresse toujours. Merci et gros bisous.
Frite 12: Voici l'explication de ce qui est arrivé à Harry : comme pour Yselle, il existe un lien entre Harry et Voldemort, d'une part parce qu'il est son petit-fils et d'autre part parce qu'il porte cette fameuse cicatrice. Depuis qu'Harry a appris qui il est en réalité (un mix entre Potter/Edelweiss/Voldemort), il avait eu quelques légers vertiges avant de tomber dans le coma. Pourquoi ? Parce qu'en apprenant que Voldemort et lui partagent un même sang, Harry a réveillé le lien filial qui existe entre eux et comme ce lien peut avoir des influences néfastes voilà le résultat. Je sais que c'est un peu compliqué voire tordu mais j'espère que mon explication t'aura un peu éclairé. Bisous et encore une tonne de merci.
Sylvia: Eh, ben dis donc, quand tu fais des compliments tu n'y va pas avec le dos de la cuillère. En tout cas çà me plais beaucoup que mon histoire t'intéresse autant. Pour ma part, j'ai bien aimé le 5ième tome de Rowling mais chacun son propre avis à ce sujet. Merci de me rassurer quand à la compréhension de mon histoire, je suis jamais certaine d'être parfaitement explicite dans mes explications. Gros bisou et merci encore mille fois.
Sathina: Et oui, ma fic est 'déjà bientôt' finie. Je suis d'ailleurs pressée d'en voir le bout. Çà fait quand même un certain moment que je potasse dessus, il faut bien que je l'a termine.
Titou Mouny: Mais non tu ne manques pas de vocabulaire. Tu me demandes pourquoi Rogue et Malfoy senior se mettent à lancer des regards assassins à Harry, réponse : parce qu'ils savent qu'en partageant son amulette pour son fils, Yselle s'expose à certaines conséquences mais çà je te le laisse découvrir dans ce nouveau chapitre. Quand à un rapprochement entre Zélie et Sirius, je n'ai qu'une chose à dire, mais où as-tu été pêcher une idée pareil ? Enfin tu verras bien par toi-même si ton hypothèse est potable.
LeslyGlady: Je ne sais pas si ma fic est merveilleuse mais en tout cas je sais qu'il y a encore pas mal de rebondissements à venir. Histoire de vous 'gardez en haleine' comme tu le dis si bien.
Bloody: T'inquiète je continue jusqu'au bout. Un gros merci pour ton message.
Lily Ewans/Potter: J'ai pas été très rapide pour poster ce nouveau chapitre mais c'est ma faute, c'est celle de mon ordi qui est un peu fragile. Merci pour ton message super positif.
Siria: Si tu veux publier ma fic sur le site où tu es inscrite, y a pas de problème. Çà me ferai même vachement plaisir. Merci pour ton message.
Amaia009: Merci pour ta rewiew. Contente que ma fic te plaise.
Diavolo: J'espère que le reste de plaira tout autant que ce que tu as déjà lu. Là j'ai mis le paquet avec mes 30 pages. Y a de la lecture en perspective. Bisous.
Mary Larry: Je suis contente que tu trouves ma fic 'spécial', çà veut dire que j'ai fais un effort côté originalité. Merci.
Shiri: Je te remercie pour le temps que tu as pris pour m'écrire cette rewiew. J'ai bien pris ton conseil en note et j'ai fais attention de pas abuser des 'petit'. C'est pas la première fois qu'on me le fais remarquer mais c'est plus fort que moi, je mets des 'petit' à toutes les sauces. Kiss à toi aussi et à bientôt.
Xxx: J'espère que tu as eu le temps de finir de lire le reste de ma fic. Bonne lecture et merci pour ta rewiew.
LA COMPLAINTE DES EDELWEISS
Chapitre XXVII : La fin sans retour (première partie) – Le bonheur déchu.
Marcher, marcher, marcher. Chaque pas était devenu de plus en plus pénible. Ses pieds s'abattaient, à présent, avec une lourdeur sourde qui venait étouffer les mauvaises herbes de cette forêt sombre. Autour de lui, d'immenses arbres cachaient le teint laiteux d'un ciel encore embrumé par le froid tardif. Tout semblait immobile, figé dans les ombres imposantes de ces troncs qui s'élevaient comme des faisceaux de colonnes de marbres noirs. A mesure qu'il avançait, il s'enfonçait un peu plus dans cet océan ténébreux où tout semblait se ressembler dans une complète exactitude. Le silence régnait comme un despote intransigeant. Nul n'osait déranger ce calme néfaste bien trop suspect à ses yeux. Seul, son souffle rendu roque par l'effort, son cœur que la peur malmenait, le bruissement de ses bras potelés frôlant les flancs de sa robe, venaient mettre à mal ce calme troublant. Il ne se réjouissait en aucune manière du sort qui l'avait mené dans cette forêt où toute vie semblait avoir été enterrer sous le poids d'une nature effrayante.
Cela faisait des mois qu'il parcourait des lieux semblables à celui-ci, lieux où il s'attendait à voir rejaillir, à tout instant, les fantômes vengeurs de ses forfaits passés. Bien que commandé par son seigneur et maître, il ne pouvait s'empêcher de se sentir constamment traqué. Ses démons le terrasseraient un jour, il le savait mais ne pouvait se résoudre à cette perspective funeste, lui qui avait peur de la mort comme un enfant de la nuit. Il savait que se serait pour lui disparaître à jamais, être oublier de tous, se perdre dans le chaos. On avait ignoré son existence, on ignorerait tout autant sa mort.
Arrivé prés d'un arbre plus imposant que les autres, il s'arrêta un instant. Il frotta son bras argenté qui le faisait souffrir quelques fois, à la manière d'un mauvais rhumatisme, d'une cicatrice encore récente. Bientôt il arriverait là où il se devait d'aller. Peut être que cette fois ci serait la bonne, que l'information recueillit quelques jours plus tôt dans un pub locale se révélerait exacte. Il pourrait peut être, avec un peu de chance, ramener ce soir même à son maître cet objet si précieux qu'il lui avait envoyé chercher. Un objet que son seigneur voulait revoir, semble t-il, plus que n'importe quoi d'autre au monde.
Puis au creux de ce qui paraissait être une petite colline couverte de ronces, il crut apercevoir une lueur inhabituelle. Il s'approcha à pas lents près de cette nuée d'épines sombres, éloignant d'un coup de baguette nerveux les branchages qui lui barraient la route. Finalement, il parvînt, après quelques efforts, à atteindre, la source de cette faible lumière. Niché dans ce qui ressemblait à un antique autel païen fait de blocs de pierre sculptés, un objet métallique attirait à lui les rares rayons qui parvenaient à se faufiler dans les ramures des arbres. Un poinçon d'argent finement ciselé, miraculeusement éclatant. Comment un tel objet avait il pu être laisser dans un endroit comme celui-ci ? Comment et pourquoi ? Il ne prit pas la peine de se poser la question, trop pressé qu'il était de ramener l'objet à son maître. Il se pencha pour le saisir mais une voix le stoppa net dans son élan.
« -Pitty, Pitty, Peter, quel joie de revoir ton si joli minois ! »
Pettigrew hésita encore un instant avant de se retourner. Il ne savait que trop bien qui se trouvait derrière lui. Un frisson parcourut aussitôt son petit corps replet.
« -Ne me dis pas Peter que tu es surpris de me voir en vie, j'aurais beaucoup de mal à te croire. »
« -Ys…Yse..lle…bégaya t-il les yeux figés face à la jeune silhouette qui se présentait à lui. Tu n'as pas… »
« -…changé, compléta la jeune femme avec un sourire sarcastique aux lèvres. Toi non plus, tu es toujours égal à toi-même, joli pourceau, répugnant de couardise. »
Yselle avait prononcé ces derniers mots avec une antipathie non feinte. L'expression qui régnait sur son visage n'avait rien de réconfortant pour l'homme qui se trouvait à genoux devant elle. Peter s'étonnait encore de retrouver ce visage jeune que les années n'avaient en rien altéré. Un bref instant, il avait crut à une apparition fantomatique mais la noirceur de ce regard qu'il avait connu si doux l'effraya au plus au point. Quelque chose avait changé en Yselle, il le savait et cette chose lui rappelait bien trop son maître.
« -Je vois que tu as trouvé ce que tu cherchais Pitty Peter, reprit elle dans un rire mauvais. Dommage que tu ne puisses pas le ramener à mon papa chéri. Il en sera d'ailleurs très fâché. »
« -Co…comment savais tu que j'étais ici ? parvînt il à lui demander. »
« -Je ne savais pas que tu traînerais tes grosses fesses dans cette si jolie forêt, répondit elle avec une voix enfantine. Mais je savais très bien que j'y trouverais cet objet. »
Yselle hocha brièvement sa tête en direction du poinçon qui reposait toujours modestement sous son arcade de pierre. Pettigrew suivit le regard de la jeune fille avant de se figer à nouveau devant elle.
« -Il est important pour mon père et il l'est tout autant pour moi, poursuivit elle. Mais maintenant que je l'ai retrouvé il est à moi. »
« -A toi ?! souffla l'animagi à terre dans un hébètement complet. »
Le visage de Pettigrew déjà affecté par la frayeur se crispa aussitôt que son esprit eut compris qu'il lui serait impossible de rapporter cet objet à son maître. Cette perspective le condamnait plus sûrement que n'importe quelles maladies mortelles. S'il ne trouvait pas une échappatoire à cette situation, Peter Pettigrew aurait de terribles comptes à rendre à Lord Voldemort.
« -Mon pauvre Pitty Peter, te voilà dans de sacrés draps, sifflota Yselle quand elle remarqua le désarroi de son ancien ami. Je devrais sûrement faire preuve d'un peu d'humanité envers toi, ne serait ce qu'à l'égard de cette amitié indéfectible qui nous liait, toi et moi, il y a bien longtemps, continua t-elle avec un sarcasme dissimulé. »
A cet instant, Peter eut l'espoir que rien n'était perdu pour lui. Un espoir insensé qu'Yselle lui viendrait en aide d'une quelconque façon que se soit. Au nom de quoi ? Et bien comme elle l'avait dit au nom de « cette amitié indéfectible ». Pourtant il était complètement irrationnel de sa part de croire, ne serait-ce qu'un instant, qu'Yselle puisse faire preuve d'une bonté immodérée à son égard. Oubliait il qui il était, ce qu'il avait fait, qui il avait trahi ? S'il était capable d'une telle ingénuité, il en était tout autrement pour la jeune femme qui le dominait à présent de toute sa hauteur. Elle avait aimé James Potter de toute son âme. La mort avait figé cet amour dans une douleur qu'elle avait longtemps cru insupportable. James, Lily. Tous deux étaient partis, et Yselle avait beaucoup de peine à imaginer que la responsabilité de leur mort soit celle de cette pauvre loque qui se tenait plus bas que terre devant elle.
« -Je suis sûre que mon père s'est abstenue de t'expliquer en quoi cette objet était important, reprit elle d'un air malicieux. Tu as sûrement dû te poser la question durant les trois derniers mois où tu l'as cherché. En quoi un simple poinçon d'argent peut il intéresser un sorcier aussi puissant que ton maître ? La chose est banale à vrai dire. Il y a très longtemps, mon père s'est servi de ce même poinçon pour apposée cette marque, dit elle simplement en découvrant légèrement le haut de sa poitrine. Bien jolie marque, ne trouves tu pas ? »
Peter ne pu s'empêcher de frémir en découvrant l'ombre sombre qui serpentait le long de cette peau, que quelques rayons de lumière rendaient, étonnement blanche.
« -L'argent dans lequel a été ciselé ce poinçon est tout a fait unique, poursuivit elle dans un murmure. Certains esprits éclairés prétendent que c'est l'antique famille des Voldemort qui l'a elle-même commandé à « ceux qui ne marchent pas ». »
« -Ceux qui ne marchent pas ? demanda Pettigrew avec une certaine incompréhension. »
« -Le peuple de Nâga, lui répondit elle d'un air moqueur. Le dieu serpent. C'est lui qui a puisé l'argent de ce poinçon. Il lui appartient en parti. C'est pour cette raison qu'il se trouve ici à présent, dans la forêt de Nâga. Les siens l'ont apporté jusqu'ici, dans cet endroit sacré, protégé par cette antique petite niche. Tout çà explique l'importance de cet objet. »
« -Une forêt de serpents ?! reprit Peter d'une voix chevrotante. Mais je n'ai vu aucun serpent ici. »
« -Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être, dit elle avec un petit rictus malveillant aux lèvres. Tu devrais le savoir mieux que n'importe qui Pettigrew. »
Yselle prononça son nom avec un dégoût affreux comme s'il s'apparentait à quelque chose de pestilentielle. Le petit homme frémit de tout son corps en voyant se figer sur le visage angélique de la jeune femme une grimace machiavélique.
« -Es tu sûre Pitty Peter de ne pas les avoir entendus serpenter dans cette forêt ? reprit elle tandis que son sourire devenait de plus en plus féroce. Pourtant, ils sont bien là… »
Au même instant des sifflements vinrent peupler la noirceur des bois. Ils semblaient s'éveiller de la nuit comme un chant funeste.
« -…partout autour de toi. »
Que se passait il ? Peter eut à peine le temps de se poser la question que ces bruits effrayants se mirent à redoubler. Il tourna la tête dans tous les sens pour identifier leur provenance et ce qu'il vit alors lui glaça le sang. Ce qu'il croyait être des ronces enchevêtrées les unes dans les autres, avaient changées d'aspect. Devant lui, auprès de lui, s'étalaient des centaines, peut êtres des milliers de serpents qui à présent se dressaient menaçants devant lui, leurs crocs exposés fièrement à ses yeux. Peter, encore à genoux, voulut reculer mais une horde de reptiles l'en empêcha aussitôt. Yselle ne lui avait pas menti, « ceux qui ne marchent pas » étaient partout autour de lui.
« -Tu ne devrais pas être effrayé mon cher Peter, poursuivit elle. N'as-tu pas l'habitude de fréquenter les serpents ? »
« -… »
Pettigrew fut incapable de répondre, les mots lui manquaient, l'effroi les avait remplacé. Rien n'aurait pu le mettre plus à mal si ce n'est cette voix qui s'éleva bientôt. Du fourchelang. Son maître était il là ? Etait il venu pour le sauver ? Une note d'espoir s'insinua dans l'esprit de l'animagi mais elle fut bien vite réduite à néant quand il comprit à qui appartenait cette voix onduleuse. Yselle. Yselle parlait fourchelang avec une facilité indéniable. Comme son père, elle possédait ce pouvoir terrifiant de converser avec les serpents et plus encore de les contrôler. Un autre sifflement incompréhensible s'échappa de la bouche rosée de la jeune femme puis un nom : « Nâga ». Un froissement de branchage vînt répondre à l'invitation de l'Edelweiss. Un serpent d'une taille démesuré venait de surgir de nulle part, écrasant sur son passage toute forme de vie. Il se dressait impérieusement au centre de ses congénères, ses yeux fixés dans ceux de la jeune femme. Le roi serpent, Nâga avait fait son entrée. Pettigrew n'avait plus aucun doute sur l'identité de ce monstre.
Peter se retourna vers Yselle, vers ce halo de lumière qui se déversait sur cette silhouette menue. Il regarda avec effroi le sourire malsain qui lui était offert, ses yeux d'ambres devenus rougeoyants, ses pupilles tranchants, à présent, toute la longueur de ses iris. Des yeux de serpent démoniaque. Pettigrew fut incapable de se détourner de cette apparition merveilleusement effrayante, de cette beauté qui frôlait les frontières de l'horreur. Il savait mieux que n'importe qui que c'était la mort réincarnée qui se moquait de lui à cet instant précis. Il aurait tant aimé la fuir, courir au loin comme il l'avait fait si souvent mais cela lui était impossible. Il s'agita une dernière fois comme rattrapé par le désespoir mais il était trop tard. Un autre sifflement se fit entendre. Aussitôt Peter sentit l'un des serpents s'enrouler prestement le long de sa jambe droite puis un autre autour de sa cheville gauche. Un troisième immobilisa durement son poignet d'argent. Yselle ne cessait de psalmodier des choses inexplicables qui semblaient hypnotiser la horde de reptiles. Puis une ombre vînt submerger la silhouette de Pettigrew qui se recroquevilla immédiatement sur lui-même quand il vit le Grand serpent s'approcher de lui, la gueule dangereusement ouverte. Yselle pu encore entendre le halètement fiévreux de Peter quand Nâga abattit ses crocs sur lui. D'un geste vorace, il goba la moitié de ce corps rondouillet, rendu brillant par la sueur. Puis il finit par le faire disparaître à l'intérieur de sa bouche énorme.
« -Je sais que tu n'es pas mort Pitty Peter, dit Yselle en s'approchant de la panse maintenant déformé du serpent. Il faudra du temps avant que tu ne meurt étouffer dans l'estomac de mon gentil Nâga. J'espère que tu ne m'en voudras pas. Il fallait que je me débarrasse de toi. Les traîtres sont une espèce à bannir. Tu le sais bien. »
Tout en parlant Ysella caressa chaleureusement le menton glacé du Grand serpent qui s'était mis à onduler comme une danseuse orientale.
« -Merci mon très cher Nâga, lui siffla t-elle en fourchelang. A présent que j'ai le poinçon de mon père, je peux espérer mener à bien mon plan. Bientôt tout sera enfin fini. Qui sait avec un peu de chance Nagini reviendra à tes côtés.»
Yselle eut encore un dernier sourire satisfait tandis qu'elle capturait dans sa main le fameux objet. Elle le glissa dans une bourse de velours noir puis réajusta la capuche de sa cape sombre au-dessus de son visage de nacre avant de disparaître de cette forêt comme une ombre furtive, abandonnant Peter Pettigrew à son sort funeste, cet homme qui adolescent avait aimé Lily Evans au point de vouloir la voir disparaître quand elle n'avait pas répondu à ses attentes, cet homme qui pour se venger n'avait pas hésité à trahir ses plus fidèles amis et à rejoindre l'être le plus abominable que la terre est portée, cet homme qui servait maintenant de repas au roi serpent. Ses rêves prémonitoires le lui avaient bien dit qu'elle trouverait le poinçon dans cette forêt mais ils avaient omis de lui préciser qu'elle pourrait enfin accomplir sa vengeance. La surprise en était des plus délectables.
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'NOUVELLE ATTAQUE DE MANGEMORTS
Les serviteurs de Celui-dont-on-ne doit-pas-prononcé-le-nom ont à nouveau sévit.
Hier soir, en pleine banlieue de Lettington, un nouveau drame a eu lieu. Douglas Macfear, présupposé à l'établissement des brevets magiques a disparu mystérieusement tandis que son épouse, et lui rentraient à leur domicile, situé au 28 rue Green Grillay. Guillemette Macfear, son épouse, dont la haute valeur morale est reconnu dans tout le monde des sorciers, a apporté un témoignage clé quand aux circonstances de cette mystérieuse disparition.
C'est, très émue, la voix tremblante d'émotion, que Mme Macfear nous a narré les quelques bribes de souvenirs qu'elle conserve de cette tragique soirée :
« Nous revenions, mon mari et moi, d'un cocktail de charité quand une lueur violente nous a brusquement ébloui. J'ai fermé les yeux, l'espace d'un court instant, pour ne pas être aveuglée puis j'ai entendu un bruit terrifiant. Quand j'ai ouvert les yeux, Dougy avait disparu, a t-elle conclut simplement, non sans avoir refoulé un dernier sanglot. »
Mme Macfear affirme avoir vu se dessiner dans l'ombre de la nuit la marque de Vous-savez-qui. Même si cette information n'a pu être étayé par aucun autre témoignage, il est difficile de remettre en doute la parole d'une femme qui a toujours voué sa vie aux plus nobles causes, rappelons à ce titre son intervention fondamentale dans la défense des bouldoquins à queue écarlate (pour plus de détails consulter notre numéro spécial consacré à la préservation des espèces en voie de disparition).
Si les affirmations de Guillemette Macfear s'avèrent exactes, la situation s'annonce alors des plus terribles. Qu'est il exactement arrivé à son époux ? Est il toujours en vie ? Si tel est le cas, comment expliquer cet enlèvement ? Les partisans de Vous-savez-qui pensent t-ils réussir à glaner de nouvelles informations secrètes sur les actions du Ministère de la Magie ? S'il en est ainsi, il est à craindre que des enlèvements pareils à celui-ci ne deviennent monnaie courante.
La situation ne serait s'aggraver sans que rien ne soit fait pour y remédier. Hier encore, notre envoyé spécial assistait à la crémation de la famille Mingarelli, victime de la folie meurtrière de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcé-le-nom. Darios Mingarelli, chercheur au département de magie noire essentielle, a payé de sa vie sa loyauté envers le ministère, emportant avec lui sa femme, Indira Mingarelli, ainsi que leurs deux enfants, Prosper et Shaka, âgés respectivement de 5 et 10ans. Malheureusement, nous savons tous que cet événement tragique n'en est qu'un parmi tant d'autre. Vous-savez-qui est près à toutes les bassesses pour parvenir à ses fins. Nul ne saurait l'arrêter.
Son retour, annoncé il y a quelques années, avait créé une vive émotion au sein de notre communauté pourtant jusqu'à maintenant il ne s'était jamais manifesté de manière aussi brutale. Mais tout a changé depuis quelques mois. Vous-savez-qui semble avoir décidé de mettre en forme ses plans les plus noirs sans que le Ministère de la Magie ne paraisse s'en inquiéter, laissant nos concitoyens dans le désarroi le plus total.
Le Ministère se refuse obstinément à intervenir d'une quelconque façon que se soit dans cette histoire. Sorciers et sorcières doivent eux-mêmes palier à cette défection de la part de notre institution.
Certains auraient pourtant espéré une intervention minimum. La nomination, de la très respectable Anaïs Glaner, au poste de ministre de la magie, il y a deux ans, avait suscité l'enthousiasme d'un bon nombre de personne, aujourd'hui il n'en est rien. En refusant, obstinément de divulguer la liste des partisans de Vous-savez-qui – plus connu sous le nom de mangemorts – Mme Glaner prouve à tous son désintérêt manifeste dans le drame qui bouscule aujourd'hui notre communauté. Pourquoi une telle attitude ? Le Ministère aurait il des intérêts tous particuliers à maintenir un tel climat d'angoisse ou faisons nous plutôt face à une incapacité frappante d'agir devant l'adversité ? Difficile de le savoir. Une chose demeure : nous devons tous nous maintenir sur nos gardes à présent que Celui-dont-on-ne-doit-prononcer-le-nom et ses partisans ont décidé d'entreprendre une véritable offensive contre la pérennité de notre monde. Espérons que nous serrons trouvé secours dans des personnes plus à même d'assurer notre bien-être.
Edward G. Lallangpandu.'
« -Il n'y a que des foutaises dans ce torchon, vociféra Sirius en jetant la Gazette des sorciers sur la petite table de bois où elle vînt s'écraser lourdement. Tous ceux qui connaissent un minimum les Macfear savent très bien que Voldemort n'a aucun intérêt à enlever ce cher « Dougy ». C'est un crétin né. Quand à sa femme, je n'arrive pas croire qu'on lui apporte du crédit. Si j'ai bonne mémoire, c'est bien elle que l'on surnommait la « gerboise ». »
« -La gerboise ? s'étonna Harry qui se tenait prés de son parrain. »
« -Guillemette Macfear a toujours été portée sur la boisson, expliqua Remus en toute simplicité tandis qu'il continuait à ranger avec soin sa bibliothèque. »
« -'Portée' ?! J'aurais plutôt dit imbibée, répliqua Sirius en prenant place dans un vieux fauteuil de cuire cramoisi. La femme de Macfear a toujours préférée le rhum des trolls à l'eau plate. C'est une seconde nature chez elle. Je suppose qu'elle ne s'était pas contenter de siroter du jus de grenade durant ce fameux cocktail, elle a du littéralement plonger dans la barrique de bourbon. Je suis sûre que ce qu'elle a pris pour la marque des mangemorts n'était pas autre chose que la lumière des réverbères. »
« -Mais ce Macfear a bien disparu tout de même ? intervînt alors le jeune Potter. »
« -On a découvert récemment que Macfear s'était servi copieusement dans les caisses du ministère des inventions. Son soi-disant enlèvement ressemble bien lus à une fuite préméditée. En disparaissant comme il l'a fait, Macfear échappe à toutes poursuites judiciaires, répondit le professeur de DCFM. »
« -Il aurait tout orchestré ? demanda à nouveau Harry. »
« -Faut croire, opina son parrain. »
« -A ce que je vois, la Gazette ne prend toujours pas la peine de donner des infos solides, reprit le jeune griffondore. »
« -Tout ce que ce journal espère, c'est apporter du discrédit au Ministère, le pousser à se justifier et ainsi leur fournir des informations qu'ils n'ont pas, précisa Sirius. »
« -Ce journal n'a jamais été très sérieux, reprit Remus. Il a toujours couru derrière le sensationnel, rien de plus. Mais a vrai dire, c'est situation n'est pas plus mal. »
« -Tant que la Gazette ne met pas le nez sur les agissements de l'Ordre tout ira pour le mieux, poursuivit son ami. »
« -Nul ne connaît l'existence de l'Ordre du Phoenix, il ne faut pas que cela change. »
Tandis que les deux anciens maraudeurs poursuivaient leur discussion, Harry sombra dans une profonde réflexion. Aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres. Sa sœur, son adorable Hermione se mariait. L'évènement n'avait rien d'anodin. Il lui semblait que cette nouvelle lui était tombé dessus avec une brutalité inattendue. Deux jours à peine qu'il s'était réveillé d'un sommeil qui lui avait paru durer des mois, et déjà tout se bousculait à nouveau dans sa vie. Certes il savait comme tous qu'Hermione et Malfoy devaient franchir le pas rapidement mais dans son esprit cette perspective était à mille lieux de se réaliser. Une union de ce genre entre sa sœur et celui qu'il avait longtemps considéré comme la plus arrogante personnification de tous ce qu'il pouvait détester dans le monde sorcier lui avait semblé absolument impensable. Pourtant, aujourd'hui, tout était différent. Hermione allait devenir une Malfoy comme sa mère quelques semaines plus tôt. Sa mère. En repensant a elle, Harry eut comme un pincement au cœur, un vide inexplicable. Quelque chose n'allait pas chez Yselle. Hermione et lui était d'accord sur ce point. Ils avaient tenté, tous deux, de chercher une explication à son comportement étrange mais ils n'avaient, jusque là, trouver aucune réponse satisfaisante.
« -Qu'est ce qui se passe avec Yselle ? »
Cette phrase était sortie de la bouche d'Harry sans que celui-ci ne se soit, lui-même, préparé à la prononcer. Les deux anciens griffondores cessèrent aussitôt leur conversation. Ils échangèrent un bref regard d'inquiétude avant que l'un d'eux ne prennent la parole.
« -Que veux tu dire par là, Harry ? »
« -Elle a changé, reprit le jeune homme en se tournant vers son professeur. Elle parait plus lointaine que d'habitude, je n'arrive pas à comprendre pourquoi mais… »
« -Vous n'arrivez pas, Potter ?! »
Harry pivota vivement pour se trouver nez à nez avec le visage assassin de son professeur de potions. Severus Rogue le toisait de toute sa morgue les bras croisés contre sa poitrine. Son regard se noyait dans une antipathie infinie. Harry le savait plus que n'importe qui, l'ancien mangemort nourrissait envers lui une haine certaine.
« -Même pas l'ombre d'une indication ? poursuivit il dans un rictus moqueur. »
« -Laisse le, Rogue, lança Sirius qui n'appréciait pas l'intervention inopiné de son ancien ennemi. »
« -Votre esprit brillant n'est-il pas parvenu à une déduction des plus élémentaire ? »
« -Tais toi, aboya plus fortement Patmol sans que cela ne semble avoir d'effets. »
« -Qu'y a-t-il, Black ? Tu ne veux pas que ton cher 'protégé' sache la vérité à ce propos ? Tu ne veux pas qu'il sache que c'est de sa faute ce qui arrive à Yselle ? »
« -Ma faute ?! Mais je n'ai… commença à protester Harry avant que Rogue ne l'interrompe brutalement. »
« -…rien fait ?! Comme d'habitude, Potter, vous êtes toujours et en toute occasion d'une innocence irréprochable. Votre géniteur et vous, vous avez toujours causé le mal sans jamais en être conscient. Je suppose que ce trait de caractère est une mièvrerie inhérente à votre statut de griffondore. »
« -Je ne vois pas en quoi je pourrais être responsable de quoi que se soit, répliqua Harry en essayant de maintenir une certaine assurance. »
« -Bien évidement vous ne voyez pas grand-chose, maugréa l'ancien mangemort entre ses dents. Pourtant la réponse vous pend autour du cou, si j'ose dire. »
Rogue avait dévié brièvement son regard sur le médaillon qu'Harry portait ostensiblement. Le jeune homme l'imita. Du bout des doigts, il effleura la surface lisse de son amulette, geste qui était devenu un réflexe depuis que celle-ci agrémentait à présent son encolure.
« -Puisque vous ne semblez pas comprendre, Potter, je vais vous éclairez autant qu'il m'est possible. »
« -Il n'a pas besoin de savoir, lança vivement Sirius au moment même où Rogue s'apprêtait à poursuivre. »
Harry jeta un regard confondu en direction de son parrain. Il ne comprenait pas cette intervention aussi soudaine qu'injustifiée. Sirius se trompait, Harry voulait savoir, bien plus maintenant qu'on voulait le lui interdire.
« -Apparemment, Potter, votre parrain préfère vous préserver, répliqua froidement Rogue qui semblait se délecter de la situation. Pourtant il ne devrait pas, je suis convaincue que vous n'éprouverez aucun remord en apprenant qu'en partageant son médaillon pour préserver votre vie, Yselle a mis la sienne en danger, n'est ce pas ? Après tout qu'importe, puisque vous, vous êtes revenu parmi nous. Ce qui est regrettable cependant, c'est que sans elle vous ne nous êtes d'aucun intérêt. »
« -En quoi ce médaillon est-il responsable de son changement ? demanda Harry d'une voix interdite. Et pourquoi sa vie serait elle tout à coup en danger ? »
Harry demeura le visage droit, son attention fixée sur le rictus toujours méprisant que son professeur de potions lui adressait. Mais ce ne fut pas de l'ex-serpentard que vînt la réponse tant attendue.
« -Cette amulette, Harry, expliqua Remus d'un ton bienveillant, est pour ta mère comme une barrière de sécurité. C'est elle qui annule les effets du lien que Voldemort a créé entre eux à sa naissance. En le divisant, Yselle en a également divisé le pouvoir. Maintenant il semble que cela ne suffise plus pour annihiler l'influence que son père a sur elle. Elle change peu à peu. Elle devient quelqu'un d'autre. »
Le jeune Potter resta figé, incapable de réagir d'une quelconque façon à ce qui venait de lui être dit. C'était de sa faute, n'est ce pas ? Rogue avait vu juste ?! Et si c'était bel et bien le cas, que voulait dire 'elle change' ? Changer pour devenir quoi ?
« -Ce n'est pas possible, protesta Harry. Pourquoi a t-elle partagée cette amulette si elle savait que les conséquences pouvaient être aussi lourdes ? »
« -Yselle ne sait jamais séparée de son médaillon, jamais assez longtemps en tout cas pour savoir ce qui pouvait arriver, lui répondit le loup-garou. »
« -Mais elle s'en doutait, çà revient au même, objecta Harry. »
Il se tourna en direction de son parrain pour y chercher un peu de réconfort mais celui-ci paraissait aussi choqué que lui. Il ne savait rien de tout çà. Sirius n'avait, jusqu'à présent, fait que dessiner, dans son esprit, des hypothèses plus ou moins convaincantes sur ce qui arrivait à Yselle.
« -Vous n'êtes qu'un idiot, Potter, reprit Rogue, mais cela n'est pas une nouveauté, simple transmission génétique. Malheureusement vous êtes loin de mériter un tel sacrifice. »
« -Rogue, je t'en prie, s'interposa Remus, cesse de l'assommer de reproches. Yselle n'est pas une irresponsable. Elle sait mieux que n'importe qui ce qu'elle fait. De plus, mis à part quelques sautes d'humeurs, rien n'indique véritablement que la division de son médaillon l'ait profondément affectée. »
« -Rien ?! s'étonna Rogue. Nous verrons bien le moment venu, n'est pas ? Néanmoins tu dois te douter que le retour de sa marque n'augure rien de bon, absolument rien. »
« -Sa marque ?! Elle…elle la porte à nouveau ? balbutia Remus. »
Sirius avait blêmi. Tout lui revenait en mémoire. Sa marque. Ce simple mot avait fait déferler en lui un océan d'images toutes liées à ce fameux jour où il avait vu pour la première et dernière fois ce tatouage horrible se dessiner sur la chaire rosée de son amie. Ce souvenir faisait remonter en lui un profond sentiment de honte. Il s'en voulait encore et toujours de ce qu'il avait fait, de son comportement d'alors et des responsabilités qu'il avait eues dans la suite des évènements. N'était ce pas lui qui avait convaincu James de ne pas s'excuser auprès d'Yselle après qu'il l'eût giflée ? N'était ce pas lui qui n'avait cessé de la discréditer après cela. Oui, c'était bien lui. Lui, le coupable. 'Coupable', le mot résonnait encore dans son esprit. Tout aurait pu être différent s'il avait laissé ses deux amis se réconcilier. On lui avait appris à ne jamais regretter le passé et il s'en était cru capable mais à ce moment précis son assurance s'était complètement envolée.
« -Je l'ai entrevue, expliqua Rogue. Elle est bien là, aussi noire que possible. »
« -Et elle ne saigne pas ? Pas comme la dernière fois ? demanda Lupin avec une grande inquiétude dans la voix. »
Severus répondit d'un hochement de tête, son visage, à présent, empreint d'une gravité profonde.
« -Alors, il nous faut être prudent, poursuivit le loup-garou. Mais tu le reconnaîtra toi-même, Severus, pour le moment nous ne pouvons rien y faire. »
« -Evidement, maintenant que les cartes sont jouées, il nous faut attendre de voir si nous avons misé sur le bon cheval, répliqua Rogue d'une mine renfrogner. Pour ma part, je l'espère car dans le cas contraire, les conséquences seraient des plus néfastes. »
L'ancien mangemort fit quelques pas en direction de la sortie. Il s'arrêta près d'Harry avant de partir et lui souffla d'une voix basse mais glaciale.
« -Un seul faux pas, Potter, et je n'aurait aucun remord à me débarrasser de la brebis galeuse que vous êtes. »
A l'œillade que son professeur de potions lui jetait, Harry su tout de suite qu'il ne plaisantait pas. Rogue le détestait assurément. Il le détestait au point de souhaiter vivement sa mort.
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Tout était beau en ce lieu, à présent, que le soleil souriait sur l'étendue verte que formait un tapis d'herbes hautes vrombissant au contact léger du vent. Pas l'ombre d'un nuage ne viendrait perturber la moiteur du ciel étincelant de gaieté. Hermione en était convaincue. Rien ne pourrait altérer cela. Assise, là-haut, dans cette chambre, où elle avait passé un été heureux entourée d'Harry et de Sirius, elle se jaugeait avec anxiété dans le miroir de nacre qui reposait magnifiquement sur sa coiffeuse de petite fille, vestige de son enfance heureuse auprès des Granger. L'air bucolique de Brighton avait inondé la pièce dans laquelle elle se trouvait. La fenêtre grande ouverte offrait un tableau animé de la nature impérieuse qui dominait ce coin serein de campagne. Un peu plus loin, au creux de la vallée balayée par la brise, un étang scintillait de milliers de constellations dorées. Hermione inspira, à nouveau, profondément, puis expira dans l'espoir d'évacuer la boule d'inquiétude qui lui nouait l'estomac.
« -Je n'ai jamais assisté à un mariage sorcier, dit elle d'une voix enraillée. Tout ce que je peux en savoir je l'ai lu. Il a fallu que j'attende le mien pour en avoir une idée, disons plus vivante. Je suppose que ce que j'ai pu voire dans mes livres n'est pas tout à fait identique à la réalité.»
« -Il n'y a pas grand-chose à savoir sur ce sujet, tu sais, répliqua Ginny pendant qu'elle essayait d'empêcher Pattenrond de massacrer à coups de griffes les bouquets de fleurs qui remplissaient la pièce coquette. »
« -Peut être, reprit Hermione d'un demi ton. Mais toi, tu as du déjà en voir, n'est ce pas ? Raconte moi, Ginny, je t'en pris. »
La jeune Edelweiss s'était retournée précipitamment vers son ami, les yeux amplis d'intérêt.
« -Oui, enfin pas beaucoup non plus, avoua la jeune rouquine. Seulement celui de ma cousine et puis d'un parent lointain, et aussi d'un ami de papa…je crois que c'est tout. Mais tu sais bien que les mariages ne se ressemblent pas. Avant les codes étaient stricts, il fallait… »
« - …je sais, se conformer aux rituels anciens et appliquer les règles de transmission. »
« -C'est çà, reprit Ginny. Maintenant une signature suffit. C'est vrai que si tu avais voulut faire dans l'originalité, tu aurais pu te marier du haut d'un hippogriffe ou bien en chevauchant un sphinx à deux têtes. »
« -Se marier sur un sphinx à deux têtes ? s'étonna Hermione. »
« -Oui, confirma son amie. J'ai lu çà dans 'Pipelettes magazine'. Les magasins 'Magico mariages' proposent un forfait avec un voyage sur le Nil compris dedans. »
« -Qui voudrais se marier sur un sphinx à deux têtes ? demanda la jeune Edelweiss d'un air perplexe. »
« -A vrai dire, je me suis pas vraiment posée la question. C'est sur qu'un mariage au milieu des moldus, c'est quand même autre chose. »
« -Si tu le dis, opina Hermione avec une voix un peu éteinte par l'inquiétude. »
« -Allons, 'Mione, ne fait pas cette tête, tenta de la rassurer son ami, tout ira bien. Ici, il ne peut rien arriver. »
« -Ginny a raison, ma chérie, ne soit pas préoccuper, lui souffla sa mère qui venait d'entrer dans la chambre de sa fille. »
« -Je ne suis pas vraiment inquiète, se défendit Hermione. Un peu anxieuse, pas plus, concéda t-elle. »
« -C'est vrai que tu as la tête de quelqu'un de très calme, se moqua gentiment la jeune Weasley en lui lançant un petit clin d'œil. »
« -Ginny, intervint Yselle en s'approchant des deux jeunes filles. Tu devrais aller voir ta mère. Elle a besoin de ton aide pour finir de préparer le banquet. »
« -Il vaut mieux que je me dépêche, dans ce cas, à toute à l'heure, lança t-elle avant de quitter précipitamment la salle d'un bond enjoué. »
Yselle prit place derrière Hermione qui se tenait encore assise sur un petit banc d'acajou face à sa table de toilette, son visage plongé dans son grand miroir sculpté.
« -Tiens, c'est la vieille boîte à bijoux de Merry, s'exclama sa mère tandis qu'elle caressait du bout des doigts la surface brillante de la boîte en question qui reposait sur le bois lisse de sa coiffeuse. »
« -Oui, maman…enfin Meredith, hésita Hermione avec un peu de gêne. »
« -Appelle la comme tu veux, 'Mione, lui dit sa mère d'un air tendre tandis qu'elle ouvrait précautionneusement la boîte couverte d'argent ciselé. Ne te formalise pas pour moi. »
« -Très bien, reprit t-elle. Elle me l'a offerte pour mon 16ième anniversaire. »
« -C'est un très beau cadeau. Je vois que Merry n'a pas oublié que le 16ième anniversaire d'une sorcière était une étape importante dans sa vie. »
Hermione confirma d'un geste de la tête. Un léger sourire glissa sur son visage quand elle se rappela de ce fameux jour où ses parents, les Granger, lui avaient fêté sa 16ième année. C'était un souvenir heureux, insouciant, l'un de ceux qu'elle conservait précieusement au fond de son cœur. Un souvenir heureux qui néanmoins venait lui rappeler l'absence cruelle de ceux qui l'avaient tant chéri. Non, les Granger ne serait pas là aujourd'hui pour assister à ses noces. Pourtant, elle aurait tant espéré sentir leur présence réconfortante durant cet instant privilégié, leur présence ainsi que celle de son père, James Potter, de cet homme dont, finalement, elle ne connaissait que très peu de chose.
« -As-tu choisis le bijou que tu allais mettre ? lui demanda alors sa mère. »
« -Pour dire la vérité, je ne sais même pas comment me coiffer, avoua la jeune fille en jetant un regard désespéré au reflet que lui renvoyait son miroir. »
Elle tenta vivement de relever sa chevelure inextricablement emmêlée mais sa mère la précéda.
« -Laisse moi faire, ce n'est qu'une affaire de seconde. »
En effet, à peine eut elle posé ses fines mains sur la tête de sa fille que déjà ses boucles dorées par le soleil avaient prises une forme plus harmonieuse. Hermione ne savait pas comment un tel miracle était possible. Etait ce les mains prodigieuses d'Yselle ou bien l'incantation qu'elle semblait réciter du bout des lèvres qui avaient si précipitamment remis de l'ordre dans ses cheveux ? Elle ne le savait pas. Elle se contentait d'observer avec une admiration non dissimulée, sa mère qui s'appliquait consciencieusement dan son travail. Il y avait, alors, dans son visage, une douceur hypnotique qui apaisa quelques instants le cœur anxieux de la jeune fille. Tout en regardant sa mère, Hermione ne pouvait s'empêcher de repenser aux paroles qu'elle avait échangées la veille avec son frère. Ce dernier lui avait fais part de son inquiétude quand au comportement déroutant de leur mère. 'Etrange'. C'est le qualificatif qu'il avait utilisé la veille à son propos. Hermione avait crut se dessiner une certaine suspicion dans le regard d'Harry lors de leur discussion. Bien qu'elle ne pouvait que reconnaître que quelque chose avait changé chez Yselle depuis l'accident de son frère, Hermione était loin d'exprimer une inquiétude aussi radicale que ce dernier. Maintenant que le reflet du miroir lui renvoyait l'image d'une mère calme et toute dévouée à son enfant, les suspicions d'Harry lui paraissaient des plus rocambolesques.
« -Voilà, je crois que çà ira ainsi. »
La remarque d'Yselle fit sortir brusquement Hermione de ses pensées.
« -Qu'en penses tu ? demanda sa mère. »
La jeune fille tourna sa tête de gauche à droite pour admirer l'ouvrage soigné de sa mère. Boucles entremêlés de fleurs fraîches, lys et magnolia qui s'entortillaient sur ses tempes avec une grâce infinie, longues mèches retombant sur le velouté de son cou. Hermione offrit un large sourire tandis qu'elle s'inspectait. Une chose était sûre : elle était pleinement satisfaite de l'image que son miroir lui renvoyait.
« -J'ai un présent pour toi, reprit Yselle tandis qu'Hermione prenait encore un plaisir narcissique à se contempler. Un cadeau de famille, précisa t-elle pendant qu'elle attachait soigneusement un bijou d'une brillance extrême. »
Hermione resserra son attention sur ce qui ornait à présent son cou. Elle fit glisser entre ses doigts les maillons qui semblaient avoir été finement taillés dans un cristal étincelant. Accroché le long de cette chaîne, un pendentif marquait, maintenant, l'échancrure de sa poitrine : une perle d'un gris velouté emprisonnée dans une griffe d'or blanc parsemé de petits diamants et d'un grand rubis au rouge enivrant. Une perle à la surface de laquelle se dessinait les contours d'une petite fleur : une edelweiss.
« -Dans notre famille, nous l'appelons 'la larme des Edelweiss', ajouta sa mère tandis qu'elle observait sa fille caresser la rondeur de la perle. »
« -C'est un triste nom, commenta d'un air maussade la griffondore tout en contemplant son nouveau bijou. »
« -Comme tout ce qui se rapporte à notre famille. Nous avons toujours eu un goût immodéré pour le tragique, plaisanta Yselle. Mais n'oublie pas : très peu d'entre nous on vraiment eu à souffrir de ce qu'ils étaient. Le pire est derrière toi, Hermione, reprit elle en caressant affectueusement les cheveux de sa fille, le meilleur est à venir. »
« -Comment peux tu le savoir ? »
« -Tu épouses l'homme que tu aimes, cela suffit pour me convaincre. »
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La petite maison de Brighton n'était, à vrai dire, pas si petite que cela. Certes en comparaison avec le manoir des Malfoy, il était difficile de lui reconnaître une magnificence égale mais cela n'enlevait rien à son cachet, bien au contraire.
Elle avait été autrefois la résidence tant aimée d'une sorcière que beaucoup avaient taxée d'excentrique. Dans une famille où la pureté de l'ascendance était une donnée capitale, Mandeline Black (dite 'Manny'), adoratrice des moldus, avait longtemps été perçue, par les siens, comme une infâme blasphématrice. Exilée selon sa propre volonté, elle avait trouvée refuge dans cet océan de verdure noyé par les flots soyeux d'une herbe aussi haute que grasses. Elle avait appris à vivre et à aimer la vie qu'elle y menait. Là étaient ses vraies racines, avait-elle toujours pensée. Elle y avait vécue seule, c'était bien l'unique nuage qui avait assombri son cœur. C'est à la fin de sa vie qu'elle avait compris que la solitude n'était pas une situation viable. Son petit-neveu, Sirius Black, le lui avait prouvé. Tous deux étaient identiques. Tous deux étaient nourris d'un besoin d'indépendance profond. C'est pour cette raison que peu avant sa mort, Manny Black lui avait fais cadeau de son bien le plus précieux : cette maison située entre deux mondes, cette maison qui lui avait permis, à elle, de trouver son équilibre. Sirius avait, dès sa majorité, pris ses quartiers dans ces lieux. A son tour, il s'y était attaché. C'est ici, au bord du grand étang de Brighton, qu'il avait passé les plus belles vacances de sa vie. Les dernières qui s'étaient déroulées dans une complète innocence. James, Remus, Peter, Yselle et lui. Tous les cinq y avaient été réunis une dernière fois.
Aujourd'hui, cette vieille maison, au charme incontestable, résonnait à nouveau d'éclats joyeux. C'est sur cette propriété que devait avoir lieu le mariage du jeune Malfoy et de sa fiancée. Lieu idéal, s'il en est, pour organiser en toute discrétion un tel évènement. Situé loin de tout, oublié dans les confins du monde moldu, il ne pouvait exister de meilleure endroit pour ce type d'occasion. La lumière du printemps offrait, de plus, le cadre parfait pour donner au lieu une splendeur magnifique.
Lucius Malfoy aurait bien aimé que tout se déroule dans sa somptueuse propriété familiale ('Là où, durant 9 siècles avaient été célébrés tous les mariages de sa dynastie' comme il le disait si bien). Cependant il avait été conclut à l'unanimité qu'une telle proposition ne pouvait être acceptée. Trop dangereux. Alors voilà que Brighton apparaissait comme une solution remarquable.
Grâces aux bons soins de Mrs Weasley, la maison de campagne de Sirius Black s'était miraculeusement transformée en un lieu féerique. Il fallait reconnaître à Molly Weasley ce don prodigieux d'embellir tout ce qui lui passait entre les mains. Le jardin, qui autrefois, ne ressemblait guère plus qu'à un amoncellement de fleurs sauvages, s'était complètement métamorphosé. Il se parait, à présent, de boutons de roses odorantes, de chèvrefeuilles aux couleurs de l'aurore, d'allées de pavots écarlates et de bien d'autres rêves végétaux. Au bout du grand carré de verdure que cloisonnait un petit mur rustique, près d'une vieille fontaine sculptée par la mousse et noyée sous l'ombre d'un chêne tordu, avait été installé un chapiteau de fer forgé, garni de fleur et enrubanné de guirlandes soyeuses. Tout autour, avaient été disposé de nombreux bancs, sûrement empruntée à la paroisse avoisinante. Mrs Weasley les avait fais recouvrir de peintures festives dont les figures mignonnes semblaient former un cortège qui évoluait progressivement sur le bois vieillis de ses sièges d'appoints. Un peu plus loin encore, une piste de danse, quelques tables, des chaises, des lampions par centaines, s'organisaient agréablement. De l'avis de tous, l'aménagement du lieu était parfait, respirant à plein nez le parfum d'une intimité bucolique.
Seul Lucius Malfoy aurait sûrement eu quelque chose à redire sur cette décoration indigne de son rang mais il s'abstint de tous commentaires, préférant arborer son habituel air condescendant. Le mangemort ne souhaitait pas, contrairement à ce qu'on pouvait attendre de lui, gâché cet instant. Il désirait que tout se passe au mieux pour son fils. Un mariage était un évènement important dans le monde des sorciers. Un tel engagement durait toute une vie, rien d'autre que la mort ne pouvait le briser. Une fois que Draco lui eut réitéré sa volonté de souscrire à ce mariage, une fois qu'il eut d'un simple regard exprimé l'attachement profond qui le liait à la jeune Edelweiss, Lucius ne pouvait être que convaincu de la nécessité de cette entreprise. Bien sur il aurait préféré le faire à sa façon, sans plus de babillages, rapidement comme ce fut le cas pour son propre mariage et celui d'Yselle mais sa proposition avait été très vite rejetée.
Dumbledore prétendait ne pas vouloir que la magie noire se mêle à cette union, il avait insisté sur la nécessité de procéder de façon plus originelle en puisant dans des traditions séculaires héritées des principes druidiques des anciens. Un tel cérémonial permettrait, selon lui, de renforcer le charme de protection que créait aussitôt ce type d'union. Lucius, néanmoins, émettait de sérieuses réserves quand à l'efficacité d'un tel procédé. En tant que mangemort, il savait très bien que cela ne suffirait pas à contrecarrer les projets de son maître. Il restait encore convaincu que la magie noire était la seule manière d'apprivoiser le pouvoir ultime et de s'en protéger.
Parmi le petit groupe d'invités réunis pour l'occasion, le directeur avait tenu à ce que le nombre soit réduit au strict minimum. On retrouvait quelques professeurs de Poudlard : Mac Gonagall, Remus Lupin, Severus Rogue, Rubeus Hagrid, Mrs Pomfrey et bien évidement Dumbledore, lui-même. La famille Weasley, elle aussi, s'était jointe à cet évènement. Tout ce beau monde attendait de voir la jeune Hermione Granger faire son entrée. Draco se tenait, quand à lui, face à l'assistance aux côtés de son directeur qui allait procéder à la cérémonie. Le jeune serpentard, bien que le cœur palpitant, ne laissait pour autant rien paraître, préférant adopter une attitude plus détachée. Dans son habit de velours noir bordé par des gallons de soie gaufrée, Draco avait des allures de gentilhomme élégant. Sa silhouette élancée se découpait dans l'horizon avec une prestance parfaite. Ses cheveux blonds voltigeaient dans la brise légère comme des brins d'herbes brossés par l'air chaud. Tout en lui respirait la grâce et le charisme princier.
Quand Hermione eut fait un premier pas en direction de l'autel, le bras noué à celui de son tuteur, Sirius, qui la conduisait fièrement, une musique douce s'éleva dans les airs, comme un doux écho du printemps qui s'épanouissait autour d'eux. Cette mélodie agréable s'accompagna de quelques murmures d'admiration, tous adressés à la jeune fille qui se présentait à l'assistance, à présent. Il n'était pas difficile de comprendre pourquoi Hermione éveillait une telle fascination. Il suffisait de la voir évoluer gracieusement : sa tête couverte par la capuche de sa pèlerine de velours bleuté qui retombait sur ses épaules menues. Un velours d'une finesse extrême dont la couleur semblait rivaliser avec la profondeur de cet après-midi heureux. Sous cette cape retenue par une broche d'or blanc, on devinait aisément l'ample robe de soie blanche de la jeune fille. Sa poitrine était enserrée dans un corset court marqué dans le bas par un long ruban bleu pâle qui marquait l'arrondi léger de son ventre. Le voile de son vêtement retombait lâchement depuis da taille jusqu'à ses genoux. Une bande brodée de motif écrus et de pendants de cristal agrémentait l'extrémité de ce premier jupon. Le second, plus long, recouvrait entièrement les pieds minuscules de la jeune fille. Fait de milliers de plis qui s'organisaient merveilleusement autour de ses jambes élancées. Cette sous-jupe rayonnait par le soyeux du tissu dans lequel elle avait été confectionnée. A chaque pas résonnaient les bruissements d'un habit qui donnait à l'Edelweiss une prestance saisissante. Tout dans le dessin de cette robe était d'une grande simplicité pourtant elle semblait avoir été faite pour la plus précieuse chose au monde. Hermione resplendissait d'une pureté rare.
Draco fut sûrement le premier à être saisit par cette apparition. Il n'avait pas attendu de la voir ainsi apprêtée pour juger de la beauté de sa fiancée néanmoins il demeurait extatique devant celle qui s'avançait vers lui, celle qui malgré sa taille modeste semblait, à cet instant, dominer tous ceux qui se trouvaient réunis dans ce jardin, au milieu de nulle part. Le jeune serpentard sentit à nouveau son sang se précipiter dans sa poitrine à l'endroit même où son cœur s'emballait inexorablement. Ses doigts tremblaient. Pour la première fois de sa vie, il perdait le contrôle de ses émotions. Rapidement il dissimula ses mains derrière son dos et inspira profondément mais cela ne suffisait pas pour calmer son émoi. Puis en croisant son regard, le regard de celle qui serait bientôt sa femme, en voyant se dessiner sur son si joli visage son doux sourire, ce sourire qu'elle n'offrait qu'à lui, Draco sentit tout son être se ressaisir, puiser la force dans l'assurance que la jeune Edelweiss lui réitérait d'un simple éclat. Elle l'aimait. Oui, il ne pouvait pas en être autrement. Elle l'aimait et c'était tout ce qui comptait.
Quand elle l'eut enfin rejoint, Hermione effleura délicatement sa main contre celle de Malfoy sans que personne ne puisse le remarquer. Le jeune homme demeura le regard figé dans ses grands yeux d'ambre jusqu'à ce que la voix de Dumbledore ne s'élève au dessus de la campagne anglaise.
« -Voici venu le temps de réunir deux âmes aimantes, voici venu cet instant où nous tous nous nous joignons à eu pour commencer une ère nouvelle. Dans les racines anciennes nous puisons la force nécessaire pour célébrer un rituel né dans le cœur des premiers d'entre nous. Je vous en prie mes enfants joignez vos mains. »
Hermione et Draco s'exécutèrent aussitôt. Le jeune Malfoy enserra dans ses longues mains d'aristocrate les doigts délicats de l'Edelweiss qui frissonna au contact brûlant de sa peau contre la sienne.
« -Qui présente cette enfant ? reprit le vieille homme en se tournant vers Hermione. »
Yselle se leva et prononça d'une voix solennel ces quelques mots :
« -Moi, Ysella Bella Adoria Edelweiss Malfoy, je la présente en ce jour. »
Sirius grimaça en entendant le nom de son ennemi s'échapper de la bouche fragile de la jeune femme. Dumbledore satisfait hocha de la tête.
« -Qui présente cet enfant ? demanda t-il à nouveau en faisant cette fois-ci un signe en direction de Draco. »
« -Moi, Lucius Lacasse Lampshire Malfoy, je le présente en ce jour, avait sitôt répondu le mangemort avant de se rasseoir sans plus de cérémonie. »
La chose faite, le directeur dessina alors, d'un geste de la main, une arabesque dans les airs. Aussitôt, deux petites flammes en lévitation apparurent face aux deux jeunes fiancés.
« -Deux flammes pour deux cœurs, psalmodia le vieux sorcier en faisant gronder les cordes de sa voix. Chacune vous appartient, elles sont le reflet de vos âmes respectives, le joyau qui vous anime. »
Hermione regarda intensément la flamme rouge minuscule que la brise venait taquiner inlassablement. Son âme ?! Ressemblait elle réellement à cette chose rougeoyante, instable ? Celle de Draco ne paraissait en rien différente.
« -Acceptez vous de les réunir, que vos âmes ainsi mêlées ne fassent plus qu'une, qu'une même flamme vous anime aujourd'hui et à jamais. »
« -Oui, j'accepte, répondirent en cœur les deux concernés. »
« -Hermione répète après moi : 'Moi, Hermione Edina Meredith Edelweiss… »
"- Moi, Hermione Edina Meredith Edelweiss..."
"- ...accepte de lier ma vie à la tienne, Draco Adamante Eden Malfoy… »
« -… accepte de lier ma vie à la tienne, Draco Adamante Eden Malfoy, reprit elle d'un air résolu avant que le jeune serpentard ne l'imite à son tour. »
Le directeur adressa alors un sourire aimable aux deux protagonistes qui lui faisaient face puis il claqua ses deux grandes mains l'une contre l'autre d'un mouvement vigoureux. Comme obéissant aux moindres de ses gestes, les deux petites flammes, qui n'avaient cessés jusque là de s'élancer désespérément dans les airs chacune de leur côté, se rejoignirent dans un éclat magnifique. De brillantes étincelles s'échappèrent à l'instant précis où elles se rencontrèrent, ne devenant alors qu'un seul et unique feu brûlant. Hermione fut subjuguée par ce prodige. En plongeant son regard dans ce brasier ardent, il lui semblait que c'était l'éclat du soleil lui-même qu'elle osait affronter. 'Quel magnifique symbole', pensa t-elle. Etait il vraiment celui de leur sentiment respectif ? Elle sentit, à cet instant précis, les mains de Draco se presser contre les sienne comme si celui-ci souhaitait s'accrocher à la réalité de ce moment unique.
« -Voici vos âmes maintenant unies en un même feu, In aeternum. »
A peine eut il achevé sa phrase que Dumbledore plongea sa main dans les hautes flammes rougeoyantes. Il en sortit prestement un petit poignard, un petit objet brillant comme le verre qui capturait avec brio les moindres éclats du soleil. Il tendit le mince couteau d'argent au jeune Malfoy qui le saisit d'un geste résolu. Il adressa un sourire réconfortant à Hermione, un sourire qui semblait dire : 'Tout ira pour le mieux', avant de capturer doucement son poignet dans son autre main. Il fit glisser lentement la lame sur la peau rosée de la jeune fille jusqu'à y laisser une traînée d'un rouge captivant. Hermione n'émit aucun râle de douleur, pas la moindre grimace, bien au contraire. Son visage paraissait des plus serein. A son tour elle referma ses doigts sur le manche d'ivoire et fit une entaille légère le long du poignet du jeune homme. Une ligne écarlate vînt illuminer la chaire laiteuse de son bras. Le sang se précipita sur sa peau jusqu'à former une rigole brillante qui finit par s'aplatir contre le sol rocheux du chapiteaux qui les abritait. Tous deux joignirent leur poignet l'un contre l'autre, embrassant leur entaille, partageant leur sang. Un long ruban de velours rouge apparut de nulle part claquant dans les airs avec une élégance infime. Il s'entortilla autour de ces deux bras pour les unir définitivement. D'un nouveau geste empreint de cérémonie, Dumbledore sembla bénir cet instant avant que le tissu de velours ne disparaisse aussi vite qu'il était venu. Le bras à nouveau libre, Hermione examina brièvement l'endroit même où Draco avait fais courir le plat de la lame. Il n'y a avait plus qu'une ligne rosée, mince, brillante, une petite cicatrice. Le jeune Malfoy devait sûrement partager une marque identique à la sienne. Hermione rapporta son attention sur la flamme qui brûlait encore face à eux. Elle pouvait sentir l'incroyable chaleur qui s'en dégageait lui roussir son visage. Une chaleur douce et bienfaisante venait inonder tout son être. Hermione n'avait qu'une envie : l'attraper pour ne jamais s'en défaire. Elle fut pleinement satisfaite quand le brasier se sépara à nouveau en deux pour venir s'aplatir contre sa poitrine et celle de Draco. Elle sentit, à cet instant précis, une brûlure envahir son cœur et s'infiltrer dans tous les pores de son corps. Quelque chose d'inconnu avait pris place en elle, quelque chose qui ne lui appartenait pas jusqu'à maintenant mais dont elle ne voulait plus jamais se défaire : un sentiment apaisant, réconfortant, une certitude. En posant sa main contre sa poitrine, Hermione pouvait le sentir palpiter, papillonner en elle avec une douce allégresse. Pour la première fois de sa vie, elle goûtait au bonheur pur, un instant de grâce qui lui fit oublier, momentanément, tout ce qui se passait autour d'elle. Il n'existait plus qu'elle et la sensation de Draco déposé au plus profond de son cœur.
« -Benevoli conjunctio animi maxima est cognatio ('il n'y a pas de lien plus fort que l'union de deux cœurs amoureux'), la voix de Dumbledore, résonnant à nouveau dans la plaine, permit à Hermione de reprendre pied dans la réalité. »
Elle cilla en direction du jeune Malfoy. Lui aussi semblait se remettre difficilement de cet instant magique même s'il s'évertuait à ne rien laisser paraître. A présent, il était son époux. Quel chance avait elle de l'avoir à ses côtés ! Quel bonheur de l'aimer et d'en être aimée en retour ! Elle savait cela maintenant que cette flamme reposait en elle. Elle savait que Draco l'aimait, elle pouvait le voir jusque dans la lumière de ses yeux bleus. Cette lumière magnifique qui laissait transparaître tellement plus de choses que ce que le jeune homme n'aurait souhaité. Une même lueur avait pris vie dans le regard d'Hermione. Une lueur qui annonçait la naissance d'un sentiment nouveau et éblouissant.
« -Malheur, à l'homme seul ! Heureux celui qui est aimé ! Que vos différences deviennent vos ressemblances, que vos sentiments ouvrent la voie de ce qu'il y a de plus profond en vous. Omnia vincit amor. Ad vitam aeternam (L'amour triomphe de tout. Pour l'éternité'), chanta le directeur une dernière fois. Je crois que vous pouvez vous permettre de l'embrasser, souffla t-il dans une ultime conclusion au jeune Malfoy qui ne se fit pas prier avant de se tourner vers celle qui était à présent sa femme. »
Hermione l'imita. Elle retira délicatement la capuche de velours azur qui lui couvrait encore la tête, mettant ainsi à jour son visage rayonnant. Draco se pencha vers elle tandis qu'elle se hissait sur la pointe de ses pieds, les bras en appui contre les avant-bras du jeune homme. Au moment même où leurs lèvres se touchèrent, on pu entendre un petit reniflement s'échapper de la cohorte des invités. Molly Weasley écrasa une petite larme qui menaçait de s'étendre sur sa joue potelée. L'émotion était à son comble.
« -La première fois que j'ai vu Malfoy, ce n'était qu'un furet blafard qui semblait avoir abusé de la poudre de riz et voilà, maintenant, qu'il est marié à notre 'Mione. Y a des fois, je me demande si c'est moi qui tourne barzing ou si c'est le monde autour de moi qui est sacrément entamé côté fonctionnement cérébral, souffla Ron d'un air dépité à son meilleur ami tandis que le reste de l'assemblée semblait s'extasier devant la scène qui se jouait devant eux. »
« -Arrête de bougonner, Ron ! l'interpella sa sœur. Je comprends que tu ne te réjouisses pas qu'Hermione soit mariée à Malfoy mais tu devrais quand même être un peu rassuré maintenant que tu sais qu'il l'aime vraiment. »
« -Comment peux tu en être aussi sûre ? lui demanda aussitôt Harry étonné par l'aplomb de la jeune Weasley. »
« -Tu l'as bien vu comme moi, Harry, lui répondit elle. La flamme. C'est la preuve. »
Le jeune Potter n'arrivait pas vraiment à comprendre où son amie voulait en venir. La flamme ? Une preuve ? Quel était le rapport avec les sentiments de Malfoy à l'égard de sa sœur ?
« -Dumbledore a sûrement dû te l'expliquer, reprit à son tour le rouquin. Ce genre de cérémonie ne marche pas que si les sentiments partagés par les deux partis sont les mêmes. Au moins, maintenant, j'ai la preuve que notre 'Mione est complètement fêlée. Je la suspectais déjà d'être pas tout à fait nette dans sa tête, à présent qu'elle a réussi à s'amouracher de ce truc, j'en suis certain. Faut dire que Malfoy n'est pas mal non plus de ce côté-là. Il faut pas avoir l'esprit très claire pour tomber amoureux d'une fille comme elle. »
Ginny jeta aussitôt un regard noir à son frère. Un mot de plus, et l'orage menaçait d'éclater.
« -Enfin…je voulais dire…balbutia t-il. Tu reconnaîtras quand même, qu'elle a pas un caractère facile. Elle…elle a toujours eu une tendance à l'excès. Harry tu pourrais m'aider au lieu de te moquer de moi. »
« -Mais je t'en prie, je te laisse faire, glissa son ami entre deux rires. Tu te débrouilles très bien tout seul. »
Tandis que les trois élèves se chamaillaient comme des gamins qu'ils n'étaient plus sensés être. Yselle contemplait, d'un air absent, un point au milieu de nulle part. Tout irait pour le mieux maintenant pour son Hermione. Elle en était convaincue au plus profond d'elle-même. Ce genre de pressentiment ne l'avait jamais trompé. Son enfant était sauvée, qu'importe ce qu'elle aurait à endurer, sa fille finirait sa vie heureuse. Elle au moins n'aurait plus rien à craindre, pensa t-elle. Pourtant il restait à Yselle tellement de choses à réaliser avant que le ciel ne s'éclaircisse dans l'univers des Edelweiss. La jeune femme repensa encore aux vieux souvenirs qui la hantaient. Ces bribes de bonheur auxquelles elle s'était si longtemps rattachée n'avaient de cesse de la torturer depuis qu'elle savait que jamais elle ne ressentirait une telle osmose dans sa poitrine. Petite fille, elle aussi avait rêvé d'une belle journée de printemps comme celle-ci, une belle journée remplie de bruissements de feuilles, d'odeurs de fleurs mélangés, rêvé d'un être aimé à épouser. Elle avait pensé plus tard que James Potter était cet homme mais le temps l'avait contredite. Tous les rêves n'étaient pas fais pour se réaliser. Yselle aurait tellement aimé tout oublier, ses bonheurs comme ses malheurs. S'endormir et se réveiller sans mémoire, sans regret, sans culpabilité. Elle aurait aimé le faire simplement en fermant ses paupières alourdies mais elle s'en savait incapable. « Seul ce qui ne cesse de faire souffrir reste en mémoire », avait elle entendu dire un jour. Ses souvenirs à elle étaient bel et bien des cicatrices marquées au le fer rouge dans son esprit, aussi indélébiles que cette marque noire qui meurtrissait sa poitrine.
Quand Hermione rouvrit ses yeux, quand elle ne sentit plus la chaleur de Draco contre ses lèvres, elle se permit d'adresser un regard enfiévré au jeune homme qui lui souriait d'un air triomphal. Décidément, Malfoy ne pouvait s'empêcher d'être un Malfoy.
« -Tu sais qu'il faudra bien plus qu'un baiser pour sceller notre mariage, lui susurra t-il à l'oreille ses longs doigts toujours accrochés à son menton. »
Hermione ne pu s'empêcher de rougir à cette simple remarque. Bien sur qu'elle le savait. Mais elle savait surtout que le jeune serpentard ne se satisferait jamais d'un simple baiser.
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La cérémonie terminée, les congratulations présentées, la fête se poursuivit sans plus de solennités dans une atmosphère intime et chaleureuse. La lumière du jour vacillait déjà quand la musique se mit à retentir de nouveau amenant avec elle des couples à se former sur la piste de danse. Durant tout le festin, Lucius Malfoy ne décoléra pas tandis qu'il observait Yselle valser de bras en bras. Ses nerfs s'emballèrent brusquement quand Black osa à trois reprises enlacer sa femme sous prétexte de lui servir de cavalier. Néanmoins il s'abstint de montrer d'une quelconque façon que se soit à quel point tout ceci l'excédait. Il préférait adopter une attitude désinvolte accompagnée d'une pincée de mépris qu'il aimait à afficher. Durant cette longue soirée, il essaya de se contenir, s'interdisant formellement de venir empaler Black sur la fourchette à calmar qu'il était entrain de triturer nerveusement. Une telle initiative aurait sûrement été jugée trop barbare pour un homme de son rang, de plus il craignait de gâcher quelque peu la fête qui jusque là c'était déroulée sans encombre majeure. Ah, que d'efforts produisait-il à cet instant ! Il lui aurait été tellement plus aisé de laisser éclater sa rage mais il demeura pourtant des plus courtois, tant que cela lui était possible.
A la différence de son père Draco semblait trouver cette soirée des plus agréable. Hermione et lui n'avaient eu de cesse de rester pelotonnés l'un dans l'autre, virevoltant aux rythmes des mélodies légères qui chargeaient l'atmosphère d'un parfum bucolique. Le jeune Malfoy pouvait sentir le cœur de l'Edelweiss battre contre sa poitrine tandis qu'il la serrait dans ses bras. Il lui semblait qu'il ne pouvait se défaire du besoin étrange de la sentir vivre contre lui. Cette sensation n'avait fais que s'amplifier depuis que la cérémonie s'était achevée. Il aurait voulu plus qu'un simple contact avec elle, plus que ces danses languissantes sur un parterre de fleurs, ce qu'il désirait c'était se fondre en elle, l'avaler pour ne plus jamais la laisser s'échapper. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait face à ce genre d'émotion extrême mais il avait toujours refusé de s'avouer à lui-même la force des sentiments qui le liaient à la jeune fille. Jusqu'à aujourd'hui il en avait presque eu honte. Une honte qui cachait bien plus la peur du rejet, la peur de voir tout ceci disparaître qu'un sentiment purement infantile. Peut être ne lui dirait il jamais de vive voix combien il l'aimait, peut être qu'il s'en abstiendrait jusqu'à son dernier souffle, en bon Malfoy qu'il était, mais qu'importe, il était convaincu, à présent, qu'il n'avait plus besoin de parler pour se faire comprendre d'elle. Leur cœur n'était plus qu'un même noyau, une même flamme éternelle.
Après un petit repos entre deux danses, Hermione et lui se lancèrent à nouveau à l'assaut de la piste. Ron, à qui cela n'avait pas échappé, pouffa entre deux bouchées de valoutins à la crème :
« -J'espère qu'il va pas nous la monopoliser, l'autre cafard, avait il dit en fixant son air ronchon sur l'adorable couple qui faisait encore pleurer d'émotion la bien sentimentale Molly Weasley. C'est pas parce qu'elle est d'accord pour se le coltiner toute sa vie qu'il faut qu'il s'imagine qu'elle lui appartienne. »
« -Je crois que Malfoy a compris qu'Hermione n'appartenait qu'à elle-même et si ce n'est pas le cas, il s'en rendra compte rapidement, s'était permise de répliquer sa sœur avant qu'elle ne propose à Harry une danse. »
Le jeune Potter n'avait pas encore donner sa réponse que déjà Ginny l'avait entraîné jusqu'au centre de la piste, laissant derrière lui son ami apprécier les plats qui s'étalaient copieusement sur les tables du banquet. Tandis qu'il tournoyait sans grande assurance, la jeune Weasley accroché gentiment à son bras, Harry remarqua du coin de l'œil le départ, semble t-il, précipité de Malfoy senior. A ce qu'il avait pu constater, ce dernier affichait un air des plus austères pour ne pas dire contrarié. Harry ne se serait pas étonné d'un tel détail si sa mère n'avait pas, à son tour, quitter la petite fête pour rejoindre le mangemort. 'Etrange', pensa t-il.
« -Harry Potter ! Je ne t'ai pas invité pour que tu me massacres mes pieds, l'apostropha Ginny d'un air faussement courroucé. »
« -Désolé, hoqueta le jeune homme qui ne s'était pas même rendu compte de son indélicatesse. »
« -Si tu faisais plus attention, je suis sûre que je pourrais ressortir toute entière, poursuivit elle en lui adressant un regard entendu. »
Le départ de Lucius Malfoy et du professeur Sullivan ne lui avait certainement pas échappé tout comme ne lui avait pas échapper l'air absent de son cavalier. Harry, comme pour se faire pardonner, lui adressa un sourire. L'un des rares qu'il offrait à son entourage. Un petit sourire chaleureux presque maladroit mais en tout point adorable. Puis, en même temps qu'il fixait son attention sur la jeune fille, il remarqua quelque chose de curieux.
« -Ce n'est pas des brins de tilleuls que tu as dans les cheveux ? lui demanda t-il avant d'effleurer du bout des doigts la couronne dont s'était coiffée la petite rouquine. »
« -Oui, balbutia t-elle un peu surprises de l'intérêt soudain que le jeune homme portait à sa coiffure. C'est ta mère qui me l'a tressée. Elle m'a dit que le tilleul était mon 'Fleurus Patronus'. Pourquoi poses tu cette question ? »
« -Pour rien, pour rien, nia t-il en tentant de paraître le plus normal possible. En tout cas tu es très jolie coiffée ainsi, conclut il d'une voix tendre. »
Ginny rougit aussitôt. Avait il dit 'jolie' ? Certainement. A présent, elle pouvait bien oublier l'état de ces pieds que Harry avait, quelques minutes plutôt, lourdement écrasé. Un tel compliment suffisait pour faire de cette soirée un évènement. Le jeune Potter quand à lui repensait à cette couronne de tilleul qui trônait à son chevet quand il s'était réveillé quelques jours auparavant à l'infirmerie, une couronne identique à celle que Ginny portait aujourd'hui et à celle qui la coiffait le jour de la célébration du printemps. Harry se demandait si ce n'était pas la jeune Weasley qui l'avait placée là à son intention. Il se permit de tirer l'une des fleurs vertes qui épaississaient cette couronne pour pouvoir respirer tout l'arôme délicat qu'elle exhalait sous le regard étonné de sa cavalière qui se laissa faire sans protestation.
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Pendant que tout le monde profitait de la douceur du jour déclinant, du grillon velouté du petit orchestre, pendant que tout le monde s'occupait entre bavardages et ronds de danse, Yselle était entrée à l'intérieur de la maison de Brighton. Elle avait rapidement retrouvé la trace de Lucius. Au centre de la grande buanderie, il s'apprêtait à se vêtir de sa cape, sa canne posée contre le mur à côté de lui quand l'Edelweiss l'interrompit.
« -Que viens tu faire ici ? lui demanda t-il abruptement sans prendre la peine de lui jeter un regard. Tu es venu vérifier si je ne m'étais pas pendu ? »
Ses mots résonnèrent comme une claque mais Yselle préféra les ignorer.
« -Que fais tu ? répliqua t-elle d'une voix calme et douce. »
« -Je m'en vais, répondit il sans plus d'amabilité. »
« -Dis plutôt que tu t'enfuis. »
Lucius leva aussitôt ses yeux vers elle, une expression de profonde colère peinte sur son visage. Il plissa insidieusement ses paupières tandis que l'Edelweiss soutenait son regard sans sourciller. Puis, comme s'il avait compris qu'il n'arriverait à rien avec elle de cette manière, il préféra afficher un air arrogant, un rictus sarcastique vînt à soulever les commissures de ses lèvres.
« -Vois cela comme bon te semble, le résultat reste le même, je rentre chez moi, avait il finis par dire quand l'attache de sa pèlerine fut solidement accrochée. »
« -Si j'étais une petite idiote sans cervelle, reprit elle, je m'empresserais de demander ce qui ne va pas… »
« -Mais tu n'en es pas une, n'est ce pas ? rétorqua t-il avec un calme glacial. Tant mieux, nous gagnerons du temps ainsi. Je n'ai d'ailleurs aucune envi de répondre à ce genre de question. »
Lucius quitta la buanderie et parcourut à grandes enjambées l'espace qui le séparait de la porte d'entrée. Mais au milieu du parcourt, Yselle l'arrêta à nouveau.
« -C'est trop facile de partir comme çà, comme un voleur ! souffla t-elle d'une voix tendue. »
« -J'espère que tu ne vas pas me faire une scène, dit il alors que sa main reposait sur la poignée de la porte. Je te l'ai déjà dit, je n'ai vraiment pas la tête à ce genre d'enfantillages. »
« -Pourquoi…pourquoi est ce si dire toi de me dire ce que tu ressens ? »
Lucius se retourna vers elle lentement et l'observa d'un air perplexe, son sourcil droit levé.
« -C'est si difficile pour toi de m'exprimer tes sentiments ? poursuivit elle en se rapprochant de lui sans en prendre conscience. »
« -Je n'en suis plus là, Yselle, lui répondit il avec une certaine amertume. Il y a longtemps que j'ai dépassé cette simple question. J'ai toujours su que tu seras à moi maintenant que c'est le cas, je… »
« -Ce n'est pas ce que tu imaginais, n'est ce pas ? l'interrompit elle. »
« -Peut être ou peut être pas, admit il avec une facilité déconcertante. J'ai simplement omis quelques détails en t'épousant. Tout serait plus évident si notre mariage n'avait pas eu lieu. »
« -Pourquoi remets tu cela en cause, Lucius ? Tu sais bien à quel point je suis attachée à toi. »
« -Justement je ne le sais pas, répliqua t-il vivement. Si je me laissais guider par mon bon sens, je serais tenté de dire que je ne suis pas plus qu'un rouage dans le plan que tu as imaginé pour parvenir à tes fins. Tu es assez intelligente, Zélie, pour savoir où est ton intérêt, n'est ce pas ? Après tout tu es sa fille. En tant que mangemort, j'aurais du le savoir, savoir que ce mariage n'était pas plus qu'une mascarade… »
« -Arrête, Lucius ! le coupa t-elle brusquement. C'est…c'est absurde. Tout ce que tu dis, tout ceux-ci n'a… »
Mais Lucius ne lui laissa pas le temps de finir.
« -Tu voulais savoir ce que je ressens pour toi, Zélie ? C'est simple, je te hais, lança t-il le regard brûlant. Je te hais, Zélie, pour me donner cet espoir de croire que les choses changent et que je pouvais trouver ce que je cherchais à tes côtés. Je te l'ai dit déjà : je ne suis pas ton 'Saint Potter'. Je ne suis pas animé de ce même esprit de loyauté serviable. La preuve en est puisque j'ai su tourner le dos au seigneur foncé quand tu me l'as demandé. Non, Zélie, je n'ai pas de foi, en tout cas aucune autre que la mienne. Je pensais que je pouvais devenir ce que tu voulais que je sois mais il est trop tard. Trop tard pour moi qui suis tel que tu m'as toujours connu, trop tard pour toi qui vis dans un idéal qui dépasse mes convictions. »
Il s'arrêta un instant sans qu'elle n'ose prendre à son tour la parole. Elle attendait qu'il finisse. Ce qu'il fit d'une voix étrangement nostalgique.
« -Je t'ai toujours voulu, Zélie, reprit il en caressant affectueusement la joue rosée de l'Edelweiss. J'ai tant voulu de cette petite fille aux yeux ronds, aux boucles brouillons, qui m'avait épié depuis une fenêtre d'Equilhem. C'est elle que j'ai toujours désirée. Mais tu n'es plus cette enfant, peut être qu'elle n'a même jamais existé. »
« -Où veux tu en venir ? lui demanda t-elle les yeux fixés dans les siens. »
« -Je ne veux plus que tu sois là, répondit il avec dépit en posant furtivement sa main sur le haut de sa tête. Je veux que tu en sortes. J'aimerai tant ne jamais avoir posé mon regard sur toi ce fameux jour. Nous n'avions pas quatre ans mais il me semble que tout c'est joué à cet instant précis. »
Le silence succéda à cette voix profonde qui s'était exprimée avec une sincérité étrangère aux habitudes de Lucius. Tous deux continuèrent à se fixer avec une intensité croissante. Yselle semblait chercher une réponse dans les iris de diamantine étincelant du serpentard. Puis, elle coupa brutalement ce lien invisible, elle détourna son visage un bref instant avant d'ajouter avec une expression de défection totale qui était des plus inattendue :
« -Que veux tu que je te dises, Lucius ? Si je t'implore de rester, tu t'empresseras de croire que je le fais pour protéger le secret des miens et en cela tu n'aurais pas tout à fait tord. Après tout je suis une mère et en tant que tel je fais passer ce sentiment au-dessus de tout autre. Dois je pour autant me taire et t'écouter babiller tes sottises sans réagir ? Peut être. Je n'ai pas le cœur à entamer une discussion aussi capitale avec toi en ce moment précis mais je ne souhaite pas que tu te m'éprennes sur mes sentiments à ton égard. Je n'aurais jamais épousé un homme que je n'estime pas ? »
A ces mots, Lucius réagit d'une manière violente et inattendue. Il empoigna prestement le menton de la jeune femme entre ses doigts filandreux, la forçant à faire face à la colère sombre qui investissait son regard argenté.
« -De l'estime ?! cracha t-il entre ses dents. Ce n'est pas cela que je veux de toi, Ysella ! Ce que je veux, c'est que tu me regardes comme tu regardais ton Potter 'adoré', comme tu le bénissais à chaque instant. C'est çà que j'attends de toi ! »
« -Mais c'est impossible, souffla t-elle avec une lueur d'incrédulité dans les yeux tandis que Lucius retenait toujours son visage prisonnier au creux de sa main. Je peux t'aimer mais jamais comme j'ai aimé James. Tu l'as dit toi-même, lui et toi vous êtes deux personnes différentes. »
« -Alors aime moi, aime moi tout de suite, reprit il aussitôt en capturant Yselle dans ses bras. »
L'Edelweiss s'agita comme une couleuvre prise au piège puis fit quelques pas en arrière avant d'ajouter d'un air désabusé :
« -Je ne peux pas, pas pour l'instant. »
Cette petite phrase qui sonnait comme une excuse fragile figea Lucius dans un état de stupeur infinie avant que la fureur ne reprenne le dessus. Yselle ne pouvait donc pas l'aimer. Elle ne l'aimait pas. N'est ce pas ce qu'elle venait d'avouer ? Il n'avait jamais voulu croire en cette possibilité pourtant elle devenait maintenant une réalité des plus cruelles Ses paroles avaient fais envoler tous ses espoirs, les seuls qu'il s'obstinait encor à posséder. Il aurait pu la tuer pour cela. Il en aurait été capable mais cette solution n'en était pas une. Yselle resterait à jamais gravée en lui comme cette marque qui salissait l'avant de son bras. Il n'y avait pas de remèdes à cela mis à part son amour à elle pour lui. Peut être cela aurait pu suffire à le contenter mais ce chien de James Potter lui avait dérobé jusqu'à cette chance. Il n'attendit pas d'ouvrir la porte pour transplaner à mille lieux du hameau tranquille de Brighton. S'il avait pris le temps de poser une dernière fois son regard sur cette femme qu'il désirait tant honnir de son esprit, il aurait pu voir apparaître, dans son regard noir, les rougeurs d'une peine qui la submergeait. Mais il ne vit rien de tout cela, ignorant du flot de sentiments confus qui venaient tirailler l'Edelweiss.
Tandis que parvenaient encor de l'extérieur les rires joyeux des convives, le ronron de la douce musique, tandis que tous profitaient de la quiétude du moment, tandis que le jardin s'habillait des bruits du bonheur, l'intérieur de la maison s'alourdissait comme si toute vie en avait été aspirée en un instant. Yselle fit quelques pas jusqu'à une petite fenêtre cernée de torchis blanc. Une main appuyée contre la vitre déjà froide, Yselle regardait avec une impassibilité étrange l'herbe grasse que l'ombre du jour avait grisé d'une atmosphère morne. Debout, figée dans le silence, elle demeurait face à ce lieu qui avait autrefois accueillit ses jours insouciants, là où, il lui semblait, elle avait vécu une dernière fois. En revenant dans cet endroit, elle avait pensé naïvement pouvoir y retrouver la silhouette heureuse de ces instants passés. Des instants que le doux été de ses 17ans avait baigné de rayons lumineux. Mais, à présent que l'éclat du jour délaissait la vallée, maintenant que tout ce couvrait d'un voile terne, ses souvenirs s'évanouissaient inexorablement, filant hors de son esprit. Ce paysage ainsi mué par la lumière d'une nuit qui s'installait n'avait rien avoir avec l'image idéalement ensoleillée qu'elle associait à cet été passé avec ses amis. Le soleil mourrait, à présent, et ses espoirs avec. Quelque chose venait de se briser. Le départ de Lucius avait causé une fracture violente en elle qui menaçait de l'anéantir. Yselle demeurait cependant stoïque, incapable de la moindre réaction, son esprit fermer à toutes tentatives de comprendre ce qui venait de se passer. Peut être qu'elle pouvait attendre que tout revienne à la normal comme c'était le cas quelques instants auparavant. Peut être pouvait elle rejoindre le reste du groupe, rire, danser avec eux et penser que tout allait pour le mieux. Peut être pouvait elle imaginer pouvoir le faire. Quelques secondes encor d'espoir avant que la réalité ne vienne la frapper plus durement qu'elle ne l'aurait souhaité. Peut être aurait elle dû le retenir. Peut être aurait elle du courir rejoindre Lucius, essayer de réparer ce qui venait de se casser. Peut être. Mais Yselle ne le fit pas. Elle ne fit rien de tout cela. Au fond d'elle, elle savait que tout cela ne servait à rien. Une page venait d'être tournée et cette simple pensée la plongeait dans une affliction pénible. 'Gloire à celui qui oubli', criait on autrefois. Yselle aurait aimé, à présent, en être capable, oublier comme son père avait su le faire avant elle. Oublier et tout aurait été si facile. N'était ce pas ce que la petite voix dans sa tête l'invitait à faire, à cet instant précis ? Oublier puis renaître, renaître aux côtés de son père.
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La nuit était bien entamée quand Draco et Hermione regagnèrent leurs appartements situés en haut de l'aile nord. Sans faire de bruit, le jeune homme murmura le mot de passe à Lord Théodore qui fut fort agacé de se voir réveillé à une heure pareille. Mais les deux jeunes gens n'avaient que faire de la mauvaise humeur du vieux bonhomme qui d'ailleurs ne se lassait jamais de son éternel air bougon. Sur la pointe des pieds ils entrèrent tous deux dans leur salle commune, convaincus que leur tableaux respectifs se trouvaient plongés dans un sommeil profond. Ils furent quelque peu surpris de constater le contraire.
« -Oh, mon maître ! Quelle splendeur ! Vous êtes d'une magnificence éblouissante, s'enthousiasma Herbert le bouffon vert en voyant le jeune serpentard pénétrer dans la salle. Je ne puis croire à une telle prestance. Certes votre père a toujours eu un port altier en accord avec son incroyable intelligence, mais dans cette tenue vous dépassé tout ce que notre bienheureuse maison de serpentard à pu connaître de majestueusement royal, vous êtes… »
« -Tais toi, Herbert ! le coupa vivement Léonie la chipie qui n'en pouvait plus de tant d'affabilités. Tu nous irrites les tympans, face de vermisseau, avec tes mièvreries. Tu ne vois pas que ces jeunes gens ont d'autres choses à faire que de t'écouter minauder. Alors comment çà s'est passé ? demanda soudainement le tableau en détournant son attention en direction des jeunes mariés. »
« -Très bien, répondit brièvement Hermione avec un petit sourire heureux dont elle n'arrivait pas à se défaire. »
« -Mais encore ? »
« -Très, très bien, reprit la jeune préfète qui semblait ne pas vouloir s'embarquer dans une longue conversation. »
« -J'aurais tellement aimé voir çà, reprit la petite Léonie avec un regard émerveillé. Un mariage. Cela fait tellement longtemps que je n'en n'ai pas vu. Une éternité. Un mariage sorcier. Le mariage de ma maîtresse, certes avec un immonde serpentard, fils du plus affreux d'entre eux qui plus est, mais un mariage quand même et heureux d'après ce que je vois, acheva t-elle en adressant un petit clin d'œil entendu à l'attention d'Hermione qui le lui rendit aussitôt. »
« -Qui traite tu 'd'immonde', petite chipie ? s'emporta le bouffon vert. C'est un très grand honneur que fait mon seigneur d'épouser une écervelée de griffondore. Plus qu'un honneur, c'est un miracle étant donné le statut de mon maître. »
« -Quel statut, tête d'épingle ?! Tu oublies que ma maîtresse est une Edelweiss rien de moins, rétorqua Léonie dans une grimace narquoise. »
« -Fi ! siffla Herbert d'un air méprisant. Edelweiss ou pas, il n'empêche que cela ne vaut pas un Malfoy, serpentard qui plus est. Edelweiss ! Edelweiss ! Du n'importe quoi, oui, persifla t-il. Ah ! Mon seigneur, vous êtes définitivement trop bon avec les pauv'gens. »
« -Bah, l'écoutez pas, lança Léonie discrètement aux deux étudiants. Il est en plein délire. Sauvez vous avant qu'il ne vous empoisonne en jouant les Iago de bazar. »
« -Ne crois pas que je ne t'ai pas entendu, sale petite mégère, reprit vivement le 'Iago' en question. »
Herbert continua à pester contre Léonie et Léonie à se moquer d'Herbert mais Hermione et Draco n'entendirent rien de tout leur babillage. Enfermés, à présent, dans la chambre du jeune homme, les bavardages des deux portraits n'étaient pas plus que des bourdonnements à peine audibles. Quand la porte fut enfin close, qu'ils ne furent plus que tous les deux dans cette salle plus intime, Draco captura dans ses grands bras la silhouette fine de la jeune fille qui se retourna aussitôt pour se pendre à son cou.
« -Je suis heureuse, je suis tellement heureuse, chanta t-elle d'une voix emplie d'allégresse. Si tu pouvais savoir à quel point je suis heureuse d'être simplement là avec toi. »
Draco resserra son emprise sur elle pour pouvoir soulever son visage jusqu'à ses lèvres.
« -Je sais, lui susurra t-il d'une voix brûlante. Moi, aussi je le suis. »
Ajoutant le geste à la parole, il glissa ses lèvres tendres contre celles d'Hermione avant de les caresser avec la pointe de sa langue. La jeune fille entrouvrit sa bouche pour le laisser flirter le long de sa gorge. Elle fit voyager une de ses mains, puis la deuxième dans le flot soyeux de ses cheveux de platine. A mesure que leur baiser se prolongeait, elle accentuait sa prise dans cette crinière qui balayait le visage du jeune homme. Son cœur s'emballait contre sa poitrine mais cette sensation, loin de la dérouter, l'incitait à poursuivre plus loin, à s'abandonner une fois pour toute et elle savait au fond de sa poitrine qu'il en était de même pour Draco. Quand ils se séparèrent pour reprendre leur souffle, quand leurs regards se lièrent à nouveau, ils comprirent que tous commençaient pour eux à cet instant, que leurs vies prenaient enfin son envol. Pas besoin de mots entre eux pour le savoir. Hermione saisit la main de Draco, l'invitant à la suivre jusqu'au lit. Elle prit le temps de se débarrasser de sa cape de velours bleu, d'ôter ses chaussures. Draco l'imita en tous points sans jamais défaire ses yeux de ses grands iris ambrés. Puis il vînt près d'elle, contre elle, l'embrassant encor tendrement. Il s'allongea sur elle avant de faire voyager sa main le long de son corps menu. Il remonta les jupons légers de sa robe de soie, découvrant jusqu'à son ventre plus arrondi qu'il ne l'était quelques mois auparavant. Hermione l'observa, d'un œil affectueux, caresser la rondeur de sa chaire puis apposer ses lèvres contre son estomac comme si cette partie de son corps renfermait la chose la plus précieuse qu'il soit. Elle pouvait sentir ses cheveux flirter contre sa peau, ses longs cheveux blonds, dont elle appréciait la douceur à présent qu'il voyageait contre son ventre dénudé. Hermione aurait aimé prolonger cet instant béni mais au moment où cette idée se muait dans son esprit, elle perdit le contact délicat de Draco contre elle.
« -Que fais tu ? demanda t-elle en se relevant. »
« -J'avais oublié quelque chose, lui souffla t-il après être parti farfouiller dans les profondeurs de sa commode. »
Puis il se retourna triomphant vers elle. Apparemment satisfait d'avoir trouvé ce qu'il cherchait. Hermione le regarda d'un air circonspect. Le jeune homme la rejoignit, un paquet bleu dans les mains.
« -Tiens, c'est pour toi, lui dit il en lui tendant la paquet en question. »
La jeune fille l'agrippa entre ses mains tandis que Draco venait s'asseoir à ses côtés sur le bord du lit.
« -Cà fais un certain temps que je voulais te l'offrir mais je n'ai pas eu le temps jusqu'à présent, poursuivit il en essayant d'être plus détendu qu'il ne l'était en réalité. Je m'étais dit qu'aujourd'hui serait l'occasion idéale. »
« -C'est vrai ? C'est un cadeau pour moi ? s'enthousiasma la jeune fille en faisant des petits bons réjouis sur le lit. »
« -Oh, c'est pas la peine de t'exciter comme çà, lui lança t-il. C'est pas grand-chose. C'est juste un petit truc que j'ai trouvé la dernière fois que je suis allé au Pré au lard. »
Hermione lui adressa un sourire de reconnaissance avant de déchirer d'un coup d'ongle bien placé l'emballage bleuté. Ce qu'elle entrevit alors figea son visage dans une mimique adorable avant qu'elle ne vienne s'écraser dans les bras du jeune homme.
« -Oh ! Draco, tu es merveilleux, souffla t-elle en l'embrassant passionnément. »
Puis elle se redressa pour serrer contre son cœur le présent que venait de lui offrir le jeune Malfoy : un petit T-shirt de quidditch pas plus grand qu'un cahier d'écolier qui abhorrait fièrement dans le dos 'Malfoy junior' brodé en lettre d'argent. Draco semblait se ravir de la joie enfantine de sa compagne même s'il ne laissait rien paraître.
« -Cà sera sûrement un peu grand pour lui au début, reprit elle en apposant le joli maillot contre son ventre comme si elle voulait juger de sa bonne taille, mais je suis sûre qu'il sera magnifique dedans, une vraie graine de champion. »
« -Y a intérêt, répliqua t-il avec une certaine morgue. S'il ressemble à son père ce sera le meilleure d'entre tous. Quand il sera assez grand pour monter sur un balai, je lui en achèterai un, le plus beau, le plus rapide qu'il soit : un 'Silver shadow' peut être ou bien le nouveau 'Cyclotempête'. »
« -Pas trop rapide quand même, ajouta t-elle avec une pointe de souci dans la voix. »
Le jeune Malfoy lui jeta un petit regard en biais. Granger ne changerait donc jamais.
« -Mais Draco, reprit elle en changeant soudainement d'expression, et si c'est une fille ?! »
« -Ce n'est pas grave, lui répondit il simplement en s'approchant au plus près d'elle. Ce sera pour le prochain ou bien celui d'après ou l'autre qui suivra, poursuivit il d'une voix séduisante tandis qu'il grignotait la chaire douce de son cou. »
Hermione ne pu s'empêcher de répondre par un petit rire bébête quand le souffle de Draco vînt à lui chatouiller le cou. Il voulait d'autres enfants. Cette pensée ravit au plus haut point l'imagination de la jeune fille qui se voyait déjà entourer par des bambins en tous points semblables à l'homme qu'elle aimait tant. Peut être qu'Hermione n'avait pas rêvé sa vie ainsi. Peut être qu'elle ne s'était jamais imaginée épouse et mère si jeune mais cela n'avait plus d'importance. Elle n'était plus, à présent, la petite Mademoiselle-je-sais-tout qui avait planifiée, dès son entrée à Poudlard, les moindres détails de sa vie à venir. Tout avait été balayé à l'instant même où Malfoy avait franchit un pas dans son monde. Il avait bouleversé ses convictions les plus tenaces. Après cela comment pouvait elle encore vouloir de cette existence bien rangée qu'elle s'était inventée ? L'enfant qu'elle avait été lui semblait loin à présent que renaissait dans son cœur le désir profond de le sentir frémir contre elle, de se sentir frémir contre lui. Les seules certitudes qui comptaient pour elle, maintenant, étaient les sentiments passionnés qui l'unissaient à son arrogant serpentard. Vouloir mourir dans ses bras : Hermione avait souhaité cela toutes les fois où il s'était logé en elle mais elle savait, à présent, que cela ne lui suffirait plus. Elle désirait plus, toujours plus. Elle voulait vivre, vivre avec lui, emprisonnée dans son étreinte, protégée de tout comme une chose fragile qu'elle n'était pas vraiment. Vivre c'était bien plus beau que mourir, c'était un cadeau infiniment plus précieux, un sacrifice ultime, un courage démesuré, c'était faire abnégation de ses peurs les plus profondes, s'enrubanner dans le temps et l'affronter sans craindre ni les changements, ni les difficultés de la vie. Hermione s'en sentait capable, capable de résister à tout cela pour lui. Draco et l'enfant qui grandissait en elle lui donnaient cette force miraculeuse. Cette force qui courait dans ses veines, sa mère l'avait elle aussi ressentit quand James lui avait dit à quel point il l'aimait, puis quand Harry et elle avaient investit son corps ? Etait ce elle qui lui avait permis de surmonter toutes ses épreuves ? Si tel était le cas, Hermione pouvait accomplir des prodiges rien qu'avec cette force logée au plus profond d'elle-même. Elle s'extirpa un instant de sa rêverie pour déposer son cadeau sur la table de chevet puis reprit sa place dans les bras de son époux qui pour l'en remercier l'embrassa une nouvelle fois. La nuit était bien noire déjà mais pour Hermione et Draco Malfoy, elle n'était que le prélude aux merveilles de leur existence à venir.
« -Si je pouvais t'avaler, je ne ferais qu'une bouchée de toi, lui glissa t-il à l'oreille avant de flirter son corps contre le sien, avant de mourir une nouvelle fois en elle. »
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Draco Malfoy se réveilla plus tôt qu'il ne s'en serait cru capable. Il ne s'était sûrement pas délassé plus que quelques heures mais il se sentait assez de vigueur pour s'extirper du lit où reposait encore endormie sa magnifique Granger. Il ajusta un peu mieux le drap sur ses épaules menues puis, dans le plus grand silence, il quitta la chambre pour regagner les cuisines. Il avait faim, horriblement faim. Avec un peu de chance, il trouverait de quoi se rassasier.
Quand il eu déniché de quoi combler son estomac, il repartit vers ses appartements, en n'oubliant pas d'emporter avec lui assez de nourriture pour confectionner un petit déjeuner idéal à la préfete en chef qui spoliait son lit à cet instant. Herbert, le bouffon vert, avait raison, la générosité du jeune Malfoy n'avait pas de mesure ! Il s'empressa donc de remonter les escaliers qui le menaient jusqu'à sa chambre, espérant, au passage, l'y retrouver encore assoupie. Juste le temps de pouvoir l'observer. Juste le temps de se rappeler à quoi ressemblait un ange. Il ouvrit délicatement sa porte en essayant de faire taire d'un regard noir le bouffon vert de serpentard qui était une fois de plus parti dans ses élucubrations. Quand ses yeux se posèrent sur la surface du lit, il ne pu s'empêcher de laisser échapper un souffle d'étonnement. Il n'y avait personne. Il était vide tout comme l'était sa chambre. Il déposa son plateau richement garni sur une table avant de se diriger vers la salle de bain. Elle devait sûrement prendre une douche.
« -Granger ! haleta t-il. »
Aucune réponse.
« -Granger ! reprit il d'une voix de plus en plus assombrie par le souci. Ne joue pas les gamines en te cachant, çà n'a rien d'amusant, lança t-il en ouvrant brusquement la porte de la chambre de la jeune fille. »
Personne. Son inquiétude était palpable. Quelque chose n'allait pas, il pouvait le sentir. Un pressentiment qui lui tiraillait les entrailles, un mal sourd qui s'insinuait en lui. Il se précipita vers sa propre chambre pour l'inspecter de nouveau. Les deux battants de la fenêtre étaient grands ouverts. L'une des vitres était fracturée. Quelques débris de verre constellaient le parquet vernis. Draco n'avait pas fait attention à cela en entrant la première fois mais maintenant ces détails venaient lui frapper au visage comme les preuves d'une impossible réalité. Il s'approcha un peu plus de cette fenêtre qui lui semblait, à présent, coupable. Des plumes. Des plumes s'étaient coincés dans l'un des accrocs de la rambarde. En les regardant plus attentivement, Draco comprit à qui elles appartenaient. A un vautour et pas n'importe quel vautour. L'absence inexpliquée de la jeune Edelweiss ne l'était plus. Il savait, maintenant, ce qu'il en était. L'incompréhension fit place au plus insondable sentiment d'épouvante. Hermione venait d'être enlevée sans que quiconque ne puisse rien y faire.
A suivre…
A/n : Une fois de plus je finis mon chapitre un peu n'importe comment, juste de quoi émoustiller (tiens !j'ai réussi à placer un mot intelligent) votre curiosité. Un peu de suspense çà peut pas faire de mal. Et puis de toute manière c'est bientôt la fin. Un chapitre + un épilogue et bye-bye la 'Complainte'.
Je ne sais pas encore si je vais faire une suite. En vérité, je n'y avais pas songé jusqu'à ce que certaines personnes (ils se reconnaîtront) me le suggère. Je ne suis pas sûre d'avoir ni le temps, ni le courage nécessaire pour çà. En supposant que j'en sois capable, il y a deux possibilités qui s'offrent à moi. Comme je ne vois pas l'intérêt qu'il pourrait y avoir à écrire une suite classique à cette fic, je ne vois que deux solutions :
-Ecrire l'avant 'Complainte', c'est-à-dire la jeunesse d'Ysella, une sorte d'histoire des Maraudeurs version Edelweiss.
Ou bien.
-Reprendre la trame de cette histoire mais en partant sur un postulat différent à savoir : 'et si Yselle avait décidé d'avouer à James qu'elle était enceinte au lieu de disparaître dans le lac, qu'est ce qui se serait passé ?'
Voilà donc les sujets que je pourrais traité. Mais avant cela, il faut que je saches quel est de ces deux thèmes celui qui vous intéresserait le plus. Il faut que je sois sûre que cette suite ait vraiment ne raison d'être. C'est pour çà que j'organise une sorte de vote. N'hésitez pas à me donner votre avis à ce sujet. Çà m'aiderait énormément.
Dans le cas où vous n'auriez aucun avis là-dessus (et oui çà arrive), çà ne vous exempte pas d'un envoi de rewiews (de longues et bienveillantes rewiews pour finir en beauté). Alors maintenant que vous avez fini de lire ces 30 pages que j'ai écris avec amour à vous de vous mettre au boulot.
Gros bisous et à la prochaine (j'espère ne pas mettre trop de temps pour poster la suite, croisons, encore une fois, les doigts.)
Nell, qui vous adore.
