Je viens tout juste de terminer ce chapitre. Je voulais vraiment l'envoyer aujourd'hui même si il est un peu tard. Alors je me suis permise de ne pas faire des remerciements personnels comme je le fais habituellement, histoire de gagner un peu de temps. Excusez cette petite paresse. Je profiterais de mon épilogue pour donner mes réponses à toutes ces rewiews. Merci tout de même à ceux qui ont pris le temps de me faire le plaisir d'envoyer ces messages d'encouragements, de conseils...Maintenant place à la lecture. Bon courage.
LA COMPLAINTE DES EDELWEISS
CHAPITRE XXVIII : La fin sans retour (2nd partie) – Tu ne rêveras plus de moi.
Le mois de mai possédait cette qualité appréciable de transformer un triste paysage d'hiver en magnifique tableau printanier. Très tôt les rayons du soleil avaient commencer à réchauffer l'air rendu glacial part l'absence de lumière. Ce fut l'un d'eux, l'un de ses brillants et aveuglants rayons qui vint à réveiller le jeune Potter. En se glissant malicieusement entre les tentures de la fenêtres et les rideaux du lit à baldaquins, que le jeune homme avait oublié de fermer la veille, il parvint jusqu'au visage endormi de ce dernier, pesant de tout son éclat sur ses paupières closes. Harry frotta rageusement ses yeux, incapable d'affronter en face cette lumière sans en ressentir une profondeur brûlure. Il s'en détourna alors avant de se relever. Le sommeil venait de le quitter mais la fatigue alourdissait encor son corps. Un peu de courage et il parvint à s'extirper de son lit. A quoi bon rester là allonger, immobile, il savait très bien que tout ce qu'il y gagnerait serait d'affronter à nouveau les pensées pénibles qui ne cessaient de le tourmenter depuis fort longtemps. Il n'était pas bon pour lui de laisser son esprit flâner ainsi. Harry posa ses pieds nus contre le bois cirés et froid du dortoir. L'endroit était calme, paisible. En regardant ses amis dormir, le jeune homme ne pouvait s'empêcher de les envier, eux et l'air serein qu'ils affichaient à cet instant précis. Harry prit le chemin de la salle de bain. Au moins il pourrait-il prendre sa douche sans se soucier des autres.
Il était rare pour Harry de se réveiller à des heures si matinales, rare d'arpenter les couloirs de l'école sans y croiser âmes qui vivent. Cette situation était à la fois angoissante et tout à fait agréable. Enfin ce fut les premiers sentiments qu'il en eut avant qu'une profonde solitude vienne balayée tout cela. Une solitude qu'il n'avait, lui semblait il, jamais cesser de porter en lui. Ami, sœur, parrain, la réalité le ramenait toujours à ce même constat : il était seul en toute chose, profondément et insidieusement seul. L'apparition de sa mère aurait pu changer cela comme sa filiation avec Hermione aurait pu le faire mais en vérité, tout cela n'était qu'illusion. Sa sœur était à présent marier et sa mère…Sa mère restait inaccessible. Bien plus à présent que tout en elle se rapprochait de son côté le plus sombre.
Harry avait continué à flâner dans Poudlard, appréciant l'air vivifiant qui s'engouffrait dans les parois épaisses du vieux château. Sans même s'en rendre compte, il parvint jusqu'à l'entrée de la tour sud, encor un pas et il pourrait apprécier l'atmosphère apaisante de la salle de prophétie. Quelques uns de plus et il pourrait humer le parfum délicat des magnolias qui garnissaient la table du salon, quelques uns encor et il pourrait la voir. Elle. Ysella Bella Adoria Edelweiss. Sa mère. C'était pour elle qu'il était venu jusqu'ici. Inconsciemment, certes mais pour elle quand même. Pour quel raison ? Il n'en savait rien. Peut être quelle lui viendrait au moment où sa mère serait face à lui. Peut être. Et si elle dormait ? Après tout le soleil était à peine levé et la nuit d'hier avait été longue. Qu'importe, si tel était le cas, il repartirait sans faire de bruit.
Harry traversa la salle de classe d'un pas calme. Il franchit la porte des escaliers, les gravit silencieusement. A peine était il arrivé à mi parcourt que déjà lui parvenaient des bribes de sons. Sa mère ne dormait plus selon toute évidence. Et, qui plus est, elle n'était pas seul. Posté, à quelques centimètres de l'entrée, la main sur la poignée de porte, Harry pouvait, à présent, entendre distinctement les deux voix qui remplissaient le grand salon de sa mère. En glissant son regard dans l'embrasure de cette porte à peine close, il vit plus nettement la silhouette de la jeune femme baignée d'un soleil encor tendre. Harry aurait pu la rejoindre à cet instant, comme il avait prévu de le faire, mais la présence d'un autre le stoppa net dans son élan. Severus Rogue était là, dans cette pièce. Sa figure élancée se dressait comme une ombre dans la clarté du matin. Noir. Une couleur qui semblait constamment s'accrocher sur lui comme l'odeur de la friture sur un vendeur de fast-food. Son visage, taillé au burin, n'en paraissait que plus blafard, cernée par ses rivets de cheveux sombres dont la raideur semblait un miroir à la lumière. Il n'aurait pas été difficile pour Harry de haïr cet homme comme son père avant lui. Après tout, il avait, selon lui, de bonnes raisons pour cela. Son professeur de potions ne le haïssait il pas lui-même ? Pourtant, malgré le désamour flagrant qui existait entre eux, le jeune Potter se savait incapable de détester autant qu'il voulait s'en convaincre l'ancien mangemort. Il les avait sauvé. C'est en tout cas ce que sa mère avait affirmé. C'est grâce à lui qu'ils étaient encor en vie : Hermione, sa mère et lui. Si sa vie n'avait que peu d'importance à ses yeux, celles d'Yselle et de sa soeur demeuraient les fondements essentiels de son existence. Pour cela, un jour, peut être, il viendrait à l'en remercier. Le regard de Zélie posé sur la silhouette longiligne de son professeur acheva d'atténuer son ressentiment. A voir ses yeux d'ambres obscurcis briller comme si elle faisait face à un être d'une magnifique beauté, Harry ne pouvait être que convaincu qu'il subsistait quelques choses de profondément humain au fin fond de cette figure effrayante de mépris. Quelques choses qui réussissait encor à émouvoir le cœur changeant de sa mère. Harry aurait bien voulu connaître la hauteur de l'attachement qui unissait ces deux êtres, en toute chose, dissemblables. Deux êtres qui se faisaient face à présent. Un être de lumière en prise avec la noirceur d'un spectre.
De là où il se trouvait, Harry ne pouvait entendre que des bribes de paroles. Des petits brins de mots décousus dont il avait du mal à comprendre le sens. Yselle et Rogue se tenaient à l'endroit même, où sa mère et lui avaient pris place le jour de sa retenue. Près de cette grande fenêtre bordée des taffetas apaisants, assis sur ces chaises aux couleurs agréables. La théière de porcelaine fumait encore, les tasses étaient à moitié vides. Les amandines à la framboise remplissaient encor fièrement la corbeille d'argent. D'un simple regard, Harry pouvait se remémorer le délice de ces gâteaux que sa mère confectionnait si bien. Tapis dans le noir, le jeune Potter entendait des bouts de phrases. Le nom de Lucius s'échappa des lèvres rosées de l'Edelweiss. Puis un 'ne t'inquiète pas' marmonné par Rogue et un 'fait lui confiance'. Ce fut tout ce qu'il fut capable de comprendre avant de voir l'ombre de son professeur s'appesantir sur la silhouette d'Yselle quand celle-ci s'approcha de lui et captura sa taille dans ses bras frêles.
« -Sers moi, Severus, lui souffla t-elle tandis qu'il l'emprisonnait tendrement. Sers moi dans tes bras pour que je puisse puiser un peu de ta force, juste assez pour terminer ce chemin. »
« -Promet moi alors une chose, reprit il tout en la tenant contre lui. Promet moi même si tu sais que tu ne tiendras pas cette promesse. Promet de rester en vie. »
Yselle leva son regard vers lui. Un regard plein de tendresse. Pour toute réponse, elle apposa un baiser délicat sur le coin de ses lèvres.
« -Pour celer ma promesse, ajouta t-elle simplement en maintenant ses yeux d'ambres dans la noirceur de ses iris. »
« -Stupide petite sentimentale, siffla t-il avec un rictus empli d'ironie affectueuse. Je comprends mieux comment tu as pu te laisser berner par un abruti comme ton Potter. »
Yselle lui renvoya son petit sourire sarcastique avant qu'un craquement léger ne vienne perturber cette scène singulière. Rogue se tourna vivement en direction de la porte d'entrée, là où le bruit semblait s'être échapper.
« -Quand on parle du père, voici le fils qui arrive, grogna l'ancien mangemort. Inutile de vous cacher Potter maintenant que vous nous n'avez fait la grâce de nous prévenir de votre présence. »
Harry apparut alors dans l'encadrement de la porte.
« -Désolé, je ne voulais pas vous déranger. »
« -Tu ne nous dérange en rien, lança sa mère. Je t'en prie entre. »
C'est exactement ce que le griffondore fit. Il s'approcha, un peu avec inquiétude, de la table richement garnie. Inconsciemment il lança un bref regard en direction des amandines dorées. Maintenant qu'il y songeait, il n'avait pas eu le temps de prendre un petit déjeuner et son estomac commençait à s'en plaindre.
« -Vient t'asseoir, Harry, le thé est encor chaud, reprit Yselle tout en lui présentant un siège. »
Harry prit place sans pouvoir émettre aucune objection. L'attention soudaine que lui portait l'Edelweiss le déstabilisa quelque peu. Le temps qu'il se ressaisisse, Yselle avait déjà fait apparaître une nouvelle tasse en porcelaine, l'avait rempli et avait placé quelques gâteaux dans une assiette à dessert.
« -Je crois qu'il me reste du chocolat à la liqueur de mandarine pour accompagner ton déjeuner, poursuivit elle en se dirigeant vers un des élégants guéridons sur lequel reposait une riche bonbonnière de cristal rouge. »
Le jeune Potter aurait voulu lui dire qu'il n'avait pas besoin de ces chocolats, pas même de cette collation qu'on lui offrait si gentiment. Il avait peut être faim mais la présence de son professeur de potions lui coupait toute capacité d'avaler quoi que ce soit. Il s'apprêtait à se lever de son siège quand des pas lourds et bruyants vinrent à raisonner jusqu'à l'étage. Quelqu'un grimpait prestement les escaliers. Harry eut à peine le temps de se tourner vers la porte d'entrée que Draco avait déjà déboulé dans le grand salon, à présent, noyé de lumière. Extenué, le souffle roque, le jeune serpentard apparut comme un spectre inquiétant, la mine défaite, le regard livide. Un autre bruit résonna alors. Un crac assourdissant puis le son de quelque chose qui roule par terre. La bonbonnière qu'Yselle tenait en main venait de lui échapper. Répandue en milles éclats de verres que le soleil faisait éclater au sol comme des constellations de couleurs rouges sangs. Harry jeta un bref regard dans cette direction puis vers sa mère qui semblait s'être pétrifiée d'effroi en un instant.
« -Par Hécate ! Hermione, s'écria t-elle dans un souffle ultime. »
Yselle avait compris. Elle n'avait pas attendu d'entendre gronder la voix éraillée du jeune serpentard pour savoir que quelque chose de grave venait d'arriver à sa fille. Le visage cruellement épouvanté de Draco en témoignait. Comprendre que le fin se hâtait dangereusement, que le temps était venu d'achever le chemin tracé, venu le temps de faire taire les fantômes de leur passé.
Tout c'était passé si vite. Si vite que la disparition d'Hermione ressemblait bien plus à une farce de mauvais goût qu'à un fait réel. Mais Harry devait se rendre à l'évidence : l'enlèvement de sa sœur marquait le début de la fin. Tout s'accélérait pour et à cause de cet enlèvement. Plus que la vie d'Hermione et de son enfant, c'était tout leur univers qui était en péril suspendu au-dessus du royaume d'Hadès, aux frontières du monde des spectres, là où Détracteurs et mangemorts gouvernaient en grands seigneurs. C'était tout cela qui était mis en balance à présent. Harry aurait du être préparé à cela, savoir que ce moment arriverai mais il ne s'attendait pas à y être confronté avec tant de brutalité, pas après tout ce que sa famille et lui avaient vécu, pas après ce mariage heureux, pas après ce moment de joie unique dans le jardin de Brighton. Les bons rires de la veille semblaient n'avoir jamais existé, balayé par l'absence obsédante d'Hermione. C'est à travers le regard de Draco Malfoy qu'Harry avait compris cela, c'est en y lisant une peur infinie mêlée à une témérité indéfectible qu'il avait pris conscience de la gravité de la situation. Ces deux sentiments aussi dissonants se battaient en duel dans l'esprit du jeune serpentard. Harry s'était demandé comment une telle chose était possible, comment un homme pouvait avoir peur et respirer pour autant le courage ? Comment ? Peut être tout simplement parce que Malfoy aimait sa sœur et qu'une telle affection était capable de susciter tant de force en lui.
Une force dont Harry aurait eu besoin maintenant qu'il se retrouvait dans cet endroit tout aussi immense qu'inquiétant. Quelque part où, dit-on, il devait redevenir ce qu'il était réellement, là où il redeviendrait un Edelweiss. A çà non plus, il n'avait pas eu le temps de penser. La première fois qu'une telle perspective avait été évoquée, il en avait ressenti un choc profond, un millier de pensées négatives l'avait alors submergé comme la houle violente d'une marée aurait pu le faire. Puis, le temps passant, il avait oublié cela. Du moins n'y avait-il plus songé. Après tout, n'était ce pas farfelu de croire qu'on puisse renaître différent, être quelqu'un d'autre ? Etre quelqu'un d'autre. Non Harry ne le souhaitait pas vraiment. Il savait très bien qu'il n'y gagnerait rien, bien au contraire. Cela ne rachèterait jamais la tristesse de son enfance, le manque d'amour qui s'était creusé en lui toute sa vie, ces malaises qui avaient maintes fois tenaillé son estomac de petit garçon chétif. Cela resterait quoiqu'il fasse. Alors à quoi bon ? Mais Harry savait également qu'il ne pouvait y échapper. On ne lui avait d'ailleurs pas demandé son avis. Personne ne s'était posée la question de savoir si le jeune homme souhaitait ou non aller jusqu'à Eusebach, vieux château abandonné, noirci par de douloureux souvenirs qui n'étaient pas les siens, participer à cette cérémonie en tout point effrayante. Non, personne. A vrai dire, pas même son parrain n'avait émis la moindre objection. Cela semblait si naturel à tel point qu'Harry lui-même n'avait eu la présence d'esprit de si opposer. Il avait suivi sa mère sans rien dire, il était entré dans ce manoir en silence. Il n'était plus temps de penser à lui-même. Hermione. Il n'y avait plus qu'elle dans son esprit et le bonheur immense qu'il ressentirait en la retrouvant en vie. Harry avait obéit. Il s'était conformé comme un enfant sage qu'il n'avait jamais vraiment été.
En arrivant à Eusebach, Harry avait eu un sentiment étrange. Il lui avait semblé pénétré dans l'antre d'un caveau de famille rongé par le temps. Tout était mort. Tout respirait la mort. Peut être n'étaient ce que la poussière et l'humidité poisseuse qui venaient ainsi s'infiltrer dans ses narines pour mieux l'étouffer mais le jeune homme savait bien que les choses étaient plus complexes qu'il n'y paraissait. Cette demeure était un élément étrange comme un lourd secret transmit de génération en génération. Harry doutait que ce lieu ait pu un jour abriter les jours heureux de ses ancêtres. Pour lui, le palais des Edelweiss semble être celui de la mort.
« -Tu connais bien cet endroit ? lui demanda t-il soudainement rompant ave le silence qui s'était installé entre eux jusqu'à présent. »
« -J'y suis venu souvent dans mon enfance, répondit Yselle en continuant à parcourir des yeux la moindre parcelles du manoir. Après la mort de ma mère, mon père est resté vivre ici. »
'Il a vécu dans ce château !'pensa Harry avec une certaine appréhension. Cela ne l'aida en rien à se sentir plus à l'aise.
« -J'ai eu l'occasion de venir le voir à quelques reprises, poursuivit elle évasivement. »
« -Dumbledore t'a laissé le rencontrer ? reprit le jeune Potter avec une mine surprise. »
« -Ce n'est pas lui qui décidait, répliqua t-elle en se tournant vers son fils. Pour que je puisse quitter Equilhem et m'installer chez les Tecker, grand père a dû assurer à Lacasse Malfoy, le propriétaire de l'orphelinat que je reviendrait passer au moins deux semaines par an dans son établissement. C'était la condition sine qua non. Les Malfoy avait pourvu assez longtemps à mon existence pour avoir ce droit sur moi. Alors chaque année, je revenais à Equilhem et de temps en temps Monsieur Malfoy m'emmenait jusqu'ici auprès de mon père pour qui il vouait une estime sans faille. »
« -Cà ne te dérangeait pas de revenir dans ton ancien orphelinat ? »
« -Non, bien au contraire, répondit elle avec un sourire léger. C'était l'occasion pour moi d'y retrouver Severus et de passer un peu de temps avec lui. Ces deux semaines ont toujours passé très vite. »
« -Je n'arrive pas à comprendre comment toi et lui vous pouvez être…, maugréa t-il sans pouvoir finir sa phrase. »
« -…amis ? Sirius et ton père m'avaient posé la même question quand nous étions à Poudlard, se rappela t-elle avec un peu de nostalgie. Tout ce que j'ai pu leur répondre à l'époque, c'est qu'il n'y avait rien de plus précieux pour moi que lui. »
Harry ne pu s'empêcher de froncer ses sourcils. 'Rien de plus précieux pour elle'. Le jeune homme avait du mal à imaginer qu'un tel personnage puisse être précieux pour quiconque. Dans une autre situation, il en aurait peut être rie mais la sincérité de sa mère l'en empêcha. Harry repensa alors à ce qu'il avait vu ce matin même : sa mère apposant un baiser fugace sur, lui avait-il semblé, les lèvres de son professeur de potions.
« -Ils avaient réagit de la même façon que toi quand je leur avait donné cette réponse, poursuivit elle en souriant d'un air amusé. »
« -Tu dis çà parce que…parce que tu as couché avec lui ? lança Harry avec un empressement qu'il aurait finalement préféré ne pas avoir à cet instant. Désolé çà m'a échapper. »
« -Je ne crois pas que ce genre de chose te regarde, Harry, répliqua sa mère avec une pointe d'amertume avant de reprendre avec un peu plus de sérénité. Tu ne comprendras peut être pas ce que je vais te dire mais Severus a toujours été une partie importante de moi. Je n'ai jamais eu de famille. Jamais réellement. Malgré l'amour des Tecker, de mon grand père et la présence de mon père, je me suis en tout temps senti seule, profondément seule. Il n'y a qu'avec Severus que cette sensation disparaît. Quand je suis avec lui, le vide qui me pèse s'envole. »
'Seule'. Harry ne connaissait que trop bien ce sentiment. Peut être que sa mère et lui avaient bien plus de point commun qu'il ne s'était borné à croire.
« -Tu l'aimes vraiment alors ? demanda t-il d'une voix muette.»
« -Comme une sœur aime un frère je suppose, répondit elle d'un air mélancolique. Il a longtemps été mon unique famille. Le seul qui soit resté en tout occasion à mes côtés, le seul en qui j'ai toujours eu une confiance totale. »
'Et mon père ?' aurait il voulut lui demandé. Mais Harry n'osa pas le faire. A quoi bon remué le passé, ils n'étaient pas venu là pour çà. Ils avaient plus important à faire.
« -Suis moi, Harry, c'est par l ! souffla Yselle qui s'était déjà éloigné de lui pour pénétrer dans une pièce, lui semblait-il, plus sombres que les autres. »
Harry traversa l'espace qui le séparait de sa mère avant d'entrer à son tour dans une salle noyée par l'obscurité. En un coup de baguette, Yselle permit à la lumière de venir éclabousser les murs de cette chambre qui était demeurée bien trop longtemps close. Le jeune Potter pu alors se rendre compte de l'endroit où il se trouvait à présent. Tout lui semblait moins sinistre maintenant que le soleil se pavanait dans cette vaste pièce. Pourtant, elle n'en restait pas moins étrangement triste. Sans savoir pourquoi, Harry éprouvait une affliction soutenue en se tenant au centre de cette salle qui pourtant ne lui évoquait rien de familier.
« -C'était la chambre de ma mère, dit Yselle à titre d'information. »
Zinnia avait vécu ici il y a bien longtemps. Le lieu semblait encore parfumé par une odeur maternelle, une odeur envoûtante presque apaisante qui venait rappeler cruellement à Harry combien la présence d'une mère lui avait manqué durant sa courte existence. Le jeune homme tourna sa tête de droite à gauche. Il observa avec attention les moindres détails de cette chambre où chaque objet avait précieusement gardé sa place d'origine. Rien n'avait changé depuis la fuite de Zinnia. Pas même les draps du lit n'avaient été tirés comme si son occupante venait à peine d'en sortir. Sur un mur plaqué d'un bois blanc éclatant, parmi les délicates peintures cernées de cadres d'or, un portrait attira l'attention d'Harry. Il ressemblait à l'un de ceux qu'il avait aperçu dans la grande galerie de son directeur. Là où ses ancêtres, les Edelweiss, trônaient dans des tableaux élogieux. Comme eux, ce portrait était accompagné d'une mention qu'Harry n'eut pas de mal à deviner. 'Zinnia Alba Flora Edelweiss'. Sa grand-mère semblait si jeune. Elle était loin de ressembler à l'image que le jeune homme s'était faite d'elle. Il pensait retrouver un visage semblable à celui d'Yselle, un peu plus affecter par le temps. Mais il n'en était rien. Zinnia avait les traits de sa propre mère, ceux de cette folle de Locolie. Et ses grands yeux en amande. Des yeux couleur violine pareils à ce bouquet de myosotis qui accompagnait le portrait. Yselle, quand à elle, ne ressemblait ni à l'une ni à l'autre. Tout en elle paraissait étranger à ces deux femmes. La beauté captivante de Zélie venait d'ailleurs. Aussi incroyable que cela puisse être, c'est à son père qu'elle la devait. C'est des Voldemort qu'elle avait héritée cette aura si particulière. Il valait mieux pour Harry ignorer un tel détail. Il n'aurait fait qu'amplifier son inquiétude déjà grandissante. Yselle effleura du bout des doigts la surface craquelée de la toile, arrondissant d'un geste les contours du visage de sa mère, frôlant la texture crémeuse de ses mains à jamais immobile. Son regard s'attarda un instant sur les myosotis qui reposaient sur les genoux de Zinnia. 'Ne m'oublie pas', murmura t-elle. Voici quelle était la signification de ses fleurs. Harry observait muait le ballet gracieux de ses doigts fins contre la peinture lisse. Tout en Yselle respirait la mélancolie profonde. Ce sentiment l'isolait à cet instant précis. Il la cloisonnait loin de toutes conception rationnelle. Le corps de l'Edelweiss frémit l'espace de quelques secondes. Quelque chose semblait l'avoir frôlée. Quelque chose ou quelqu'un.
« -Nous allons commencer la cérémonie. »
Elle venait de parler. La tristesse qui l'habitait quelques secondes auparavant s'était envolée avec une facilité déconcertante. Harry n'eut pas le temps d'y réfléchir. Il prit place à même le sol près d'Yselle, là où elle avait promptement installé chaudron et ustensiles nécessaires au rituel. Elle craqua quelques herbes au-dessus de la bassine de fonte, émietta des queues de salamandre desséchées, versa du bouilli de sangsues, égrena des fleurs du paradis puis ajouta une énième substance brunâtre confectionnée soigneusement par le professeur de potions quelques semaines plus tôt. Il ne lui restait plus qu'à faire bouillir le tout. Elle fit surgir, à travers la faïence qui pavait le sol, des flammes d'un bleu électrique qui rapidement permirent de lié les ingrédients et de les transformés en un liquide noir terriblement épais.
« -Avant, que nous commencions, Harry, je tiens à te prévenir que cela risque d'être douloureux pour toi. Ton corps va subir quelques changements, légers, me semble t-il, mais suffisants pour que cela perturbe ton métabolisme. Mais ne t'inquiète pas, çà ne durera pas très longtemps, juste suffisamment pour que tu t'habitues à ces transformations. »
Le jeune Potter hocha brièvement la tête. Que pouvait il répondre à cela ? Il n'était plus temps pour lui de refuser. Souffrir, Harry savait depuis longtemps ce que cela voulait dire. Ce n'était pas la douleur qu'il appréhendait mais bien autre chose. Yselle laissa ses yeux se fixer dans les iris émeraude de son fils avant de saisir le poignet du jeune homme et de l'entailler sans plus de délicatesse. Harry ne bougea pas d'un pouce, son regard figé dans la contemplation passive de son sang s'écoulant dans ce chaudron bouillant. L'Edelweiss tailla à son tour la chaire de son bras pour que son sang vienne lui aussi se mélanger à la potion ténébreuse. Puis elle porta son index à sa blessure et traça, à l'aide du liquide rouge répandu sur son doigt, un signe cabalistique sur le poignet de son fils. Elle répéta son geste en répandant cette fois-ci le sang d'Harry sur sa chaire blanche. La chose faite, Yselle versa une louche de breuvage sur le carrelage finement peint. Dans un jet de lumière la nappe de liquide noire se transforma en un dessin étrange dont les lignes brillaient d'une couleur écarlate. Harry pensa un instant qu'il s'agissait d'un pentagramme mais il n'en était rien. Le chaudron fut placé au-dessus de cette flaque rouge. Le bouillon cessa aussitôt de frémir.
« -Du sang à un autre, d'un corps à l'autre, que ses origines reviennent palpiter dans ses veines, que le poids de ses ancêtres l'habite à nouveau, psalmodia Yselle en faisant danser ses mains au-dessus du marasme noir. »
« -Esprits qui régnés dans ce lieu, spectres des Edelweiss, venez répondre à l'appel de l'une d'entre vous, remplissez le corps de votre fils, qu'il puisse renaître une fois de plus en souverain, faites en l'héritier de notre illustre dynastie, poursuivit elle d'une voix plus grave qu'à son habitude. »
Une lumière chaude s'échappait da la potion, elle montait telle une fumée épaisse puis retombait sur le sol, pour venir éclairer les lignes du motif peint sur le carrelage. Harry sentit alors son bras le brûler à l'endroit même où sa mère y avait apposé son dessin rouge sang. Cette brûlure commença à se répandre peu à peu en lui. A mesure que la voix de l'Edelweiss se faisait plus pénétrante, Harry éprouva une sensation étrange s'élever dans son corps. Il sentit distinctement qu'une chose le frôlait, puis une autre et encore une autre. Tout autour de lui, dansaient, à présent, des formes évanescentes d'un bleu laiteux. Les Edelweiss. Les esprits de ses ancêtres virevoltaient en rond comme un cortège fantomatique. Zinnia était elle parmi eux ? Puis tout s'arrêta d'un seul coup quand Yselle plongea une timbale d'argent dans le liquide obscure. Elle la tendit vers Harry qui hésita un bref instant avant d'avaler d'un coup la mixture âcre. La chaleur de son corps se transforma en brûlure insupportable. Le jeune Potter en eut le souffle coupé. L'air ne parvenait plus jusqu'à ses poumons. Il étouffait. Une fine sueur s'échappa des pores de sa peau pour endiguer ce feu qui le consumait mais rien n'y faisait. Harry se sentait mourir. Il s'effondra contre la faïence glacée, maigre réconfort qu'il n'eut pas la capacité d'apprécier. Son cerveau menaçait d'imploser, son cœur de s'arrêter. Déjà sa vue se brouillait. Face à lui plus que du noire et blanc puis plus rien. Tout était noir, inexorablement et péniblement noir.
Harry ne savait s'il s'était évanoui mais en ouvrant ses paupières à nouveau, il constata que la douleur avait disparu. Envolée miraculeusement. Il reprit sa position assise. Il n'avait pas bougé de place, son corps toujours plaqué contre le froid du carrelage. Sa mère lui faisait face avec une sérénité inattendue comme si rien de tout cela n'avait eu lieu. Son regard était fixé dans les iris de son fils. Ses paupières légèrement plissées, elle semblait inspecter en détail la physionomie du jeune homme. Yselle approcha lentement sa main pour caresser la joue de son fils. Harry, dans un premier temps surpris, recula légèrement puis laissa sa peau apprécier ce contact singulier. Sa mère lui offrit un sourire empreint d'une certaine mélancolie avant de lui tendre un miroir.
« -Peut être voudras tu voir à quoi tu ressembles à présent, lui souffla t-elle doucement. »
Harry lui jeta encore un regard incertain avant de se plonger dans la contemplation de son propre reflet.
« -Tu as les yeux de ta grand-mère, reprit elle d'une voix monotone. Aussi violets que les siens. »
Son regard avait bien changé. Le vert émeraude et doux de Lily Evans avait été étouffé par le lilas perçant qui animait les iris de Zinnia et de Locolie. Une tristesse insondable le submergea. Il venait de perdre l'unique lien qui l'unissait encore à Lily, le seul qui avait permis à la jeune femme d'exister encore un peu. A présent tout ce qui était d'elle venait de se dissoudre face au poids génétique des Edelweiss. C'était pour Harry comme affronter une seconde fois la mort de celle qu'il avait longtemps cru être sa véritable mère. Il l'avait senti disparaître peu avant de s'évanouir. Il avait senti sa présence réconfortante le quitter définitivement. Il plongea à nouveau son regard embué de chagrin dans le reflet que lui renvoyait le miroir fracturé. Ce visage qui lui faisait face était bien le sien, la réplique exact de James Potter mais quelque chose d'autre venait à présent s'y ajouter. Quelques choses qu'Harry aurait beaucoup de mal à accepter, le pouvoir d'Edelweiss et Voldemort palpitant dans ses veines qui lui confèrerait une aura aussi énigmatique que celle d'Yselle.
Un affreux mal. Ce fut la première sensation qui s'imposa dans son esprit quand elle se réveilla. Une douleur lancinante courrait à travers son dos. Hermione se releva lentement en prenant appui sur les pavés glacés et humides. Où était elle ? Elle eut juste le temps d'y songer qu'elle ressentit à nouveau un mal la tirailler. C'était au tour de ses épaules de la brûler désagréablement. La jeune femme effleura du bout des doigts sa peau meurtrie quelques temps plus tôt par des serres acérées. Tout lui revint aussitôt en mémoire.
Elle se souvenait très bien de s'être réveillée dans la chambre de Draco peu après le départ de celui-ci. Elle s'était levée difficilement puis habillée après une douche rapide. C'était en s'apprêtant à ouvrir l'une des grandes fenêtres que tout avait basculé. Un vautour d'une envergure irréelle avait forcé d'un coup de bec l'ouverture des baies vitrées. Hermione avait immédiatement fait un bon en arrière avant de chercher à tâtons sa baguette qui demeurait néanmoins introuvable. La jeune femme avait compris qui lui faisait face à cet instant, quel animagi se dissimulait derrière le costume effrayant de ce charognard emplumé. Borromée Pollster. Un mangemort chargé de l'espionner. D'un regard elle su que l'oiseau était venu la chercher. Sans qu'elle ne puisse rien faire, elle se sentit comme aspirée vers la silhouette de l'animal qui se tenait impérieusement sur le rebord de la fenêtre. D'un coup de serre il empoigna ses épaules avant de s'élever dans les airs. Hermione vit avec frayeur le sol se dérober sous elle tandis que Pollster l'emportait hors de Poudlard. Il la conduisait vers LUI, elle le savait, en était convaincu jusqu'à ce que subitement le vautour ne desserre sa prise et la lissa tomber dans les airs. Hermione allait mourir. Son cœur s'arrêta quand elle sentit l'attraction de la terre l'attirer inexorablement. Elle ferma les yeux attendant que tout se finisse mais il n'en fut rien. Son heure n'avait pas encore sonné. Au milieu du ciel, dans un pouf sonore, la jeune fille disparut.
Hermione pouvait se satisfaire de ne pas être morte. Elle ne fut pas pour autant rassurée. Ses pires craintes étaient en train de prendre formes. Elle se retrouvait seule, sans aucun moyen de défense, attendant à tout instant la venu de l'être qu'elle redoutait le plus. Hermione resserra un bref moment sa main contre son ventre d'un geste protecteur. Il lui fallait résister, au moins jusqu'à la venue des siens. Si Pollster l'avait mené à son maître, comme elle le pensait, alors ce sol froid, sur lequel elle se reposait, devait être celui d'Equilhem. Dans ce cas il lui restait encor un espoir de voir l'Ordre venir à son secours.
La jeune femme essaya de se ressaisir, d'éclaircir son esprit. Un peu de pragmatisme ne pouvait pas lui faire de mal. Elle tenta de discerner le moindre recoin de la pièce dans laquelle on l'avait délaissée. Pas de lumière ou si peu. Il lui était bien difficile de savoir la limite de cette cellule, à peine éclairée par les nuances grises de la lune qui venaient s'y déverser depuis une haute lucarne. Hermione s'apprêtait à se lever quand…
« -Une nouvelle Edelweiss ! »
Hermione tressaillit avant de tourna sa tête en direction de cette voix caverneuse qui s'était élevée de nulle part. Deux yeux orangés pareils en tout point à ceux d'un félin se tenaient suspendu dans la noirceur de ce cachot. Un brin de lumière leur donnait des allures de points fixes scintillants d'un éclat étrange. L'homme mystérieux qui se tenait dans l'ombre approcha son visage pour le baigner dans le halo lumineux de la lune. La jeune Edelweiss retint alors son souffle en découvrant la figure qui se présentait à elle.
« -Une jolie Edelweiss ! souffla t-il à nouveau d'une voix suave qui vola à Hermione un nouveau frémissement de frayeur.»
Les yeux écarquillés, elle était incapable de se défaire du regard pénétrant de la grande silhouette longiligne qui lui faisait face avec une morgue insolente. Comment ne pas être fasciné par cette beauté qui animait chaque trait de ce visage mûr. Une beauté qu'un air malveillant venait néanmoins salir. Qui était cet homme ? Que faisait il dans cet endroit avec elle ? Un mangemort. Pas de doute là dessus. La jeune fille avait facilement reconnu la robe noire qui se fondait quasiment avec l'obscurité ambiante. Hermione en vint à regretter la solitude totale dans laquelle elle pensait être quelques instants plus tôt.
« -Comme tu ressembles à ta mère, Edelweiss, poursuivit il. »
Il se déplaça d'un pas nonchalant vers la fenêtre, ses yeux cornalines toujours fixés dans ceux de la jeune fille. La lumière finit par le submerger doucement. Hermione pu alors mieux distinguer les contours du mangemort : un visage princier, des cheveux d'ébènes, un nez aquilin, des yeux en amande…Elle plissa ses paupières, fit tourner ses méninges pour tenter de savoir si cette silhouette ne lui était pas familière. Mais ce fut en vain. Le mangemort s'aperçut de cela et avec un petit rictus charmeur fit résonner à nouveau sa voix sinueuse :
« -Excuses moi de mon impolitesse, jeune Edelweiss, j'ai crut un instant avoir affaire à cette chère Zélie, j'en ai omis de me présenter : Laszlo Amant Magyar Saint-lô, énonça t-il fièrement en esquissant une petite révérence. »
Saint-lô…Saint-lô…même en faisant un effort de concentration ce nom n'évoquait rien à Hermione. Pourtant…Ne l'avait elle pas déjà vu inscrit dans le carnet de sa mère ?
« -Zélie ne t'a pas parlé de moi. Ce n'est pas très aimable de sa part. Nous étions pourtant si proches, siffla t-il entre ses dents. Très proches. »
Tandis que son regard cornaline devenait plus pénétrant, tandis que son expression se noircissait de plus en plus, Hermione se releva lentement en espérant que ses jambes puissent encore la soutenir. Elle fit un pas en arrière. Peut être, le moment venu, trouverait elle une porte par où s'enfuir.
« -Cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas vu mais je pensais qu'elle gardait de moi un souvenir impérissable, poursuivit il avec un rictus plein de sous-entendus, comme je garde un souvenir précieux de chaque instant que nous avons passé ensemble. C'est pour cette raison que je me fais une joie toute particulière de te rencontrer. Qui aurait cru qu'un homoncule ahuri comme Potter puisse engendrer une merveille comme toi ?! Cela tient du miracle. Par chance tu as tout hérité de Zélie, tout… »
Saint-lô se rapprocha d'Hermione comme un prédateur de sa proie. La jeune fille serra ses poings et tenta de contenir son souffle qui devenait de plus en plus saccadé. Les attentions qui se dessinaient dans chaque mouvement du mangemort laissaient présager des choses qu'Hermione ne souhaitait pas connaître.
« -…si ce n'est ses capacités si singulières, acheva t-il quand il fut assez proche de la jeune Edelweiss pour qu'elle puisse sentir la chaleur qui s'échappait de ses narines. Je sais que tu n'as pas le pouvoir de ta mère, le pouvoir de lancer des sorts impardonnables sans l'aide de baguette magique. »
D'un geste brusque, il empoigna le menton de la jeune fille.
« -Tu ne pourras pas t'enfuir comme avait pu le faire ma si charmante Zélie, il y a quelques années de cela. »
« -Ne me touchez pas, ignoble chacal ! cracha t-elle en se retirant violemment de sa prise. »
« -Petite peste, tu auras beau te débattre comme un sale vermisseau, çà ne changera rien à l'issu finale, siffla t-il d'une voix odieuse en l'empoignant rudement. »
« -De quel droit osez vous poser vos affreuses pattes de pervers sur moi, sale purin immonde ! harangua t-elle avec toute la hargne qu'elle pouvait exprimer avant de lui assener un coup de genou monumental sur son entrejambe. »
Saint-lô lâcha sa prise pour se plier de douleur. Hermione en profita pour reculer aussi loin que possible de cet homme qui déjà se remettait miraculeusement du coup qu'elle lui avait porté. Quand le mangemort releva son visage, la jeune Edelweiss pu lire dans ses yeux démoniaques la haine lui déformé son visage altier.
« -Sale garce ! laissa t-il échapper tout en affichant un sourire ampli de mépris. Moi qui souhaitait faire les choses en douceur, je voix que comme Zélie tu préfères que je sois un peu plus méchant avec toi. »
Hermione recula en entendant son rire résonner dans ce grand cachot qui semblait se resserré sur elle. Encore un pas, elle trébucha contre les pavés ruisselants. Saint-lô semblait se réjouir de plus en plus de la situation, heureux de voir la peur inonder le visage de cette jeune fille qui lui rappelait en tout point cette infâme Ysella Edelweiss. En fermant les yeux, peut être qu'il pourrait s'imaginer en face d'elle à nouveau, imaginer qu'il lui faisait payer ce qu'elle lui avait fait subir quelques années auparavant. Qu'importe si depuis les dommages que cette chienne de Zélie lui avait causés avaient été soignés avec l'aide de la magie noire, les souffrances et l'humiliation, qu'il avait ressentit, demeuraient profondément ancrés en lui. Hermione tenta de se relever mais déjà Saint-lô avait extirpé sa baguette de sa robe et s'apprêtait à lui lancer un sort impardonnable.
« -Alors, Laszlo, tu as mis la main sur un nouveau jouet. »
Saint-lô stoppa son geste et se retourna pour voir apparaître derrière lui la silhouette de l'un de ses condisciples.
« -Lucius, siffla t-il quelques peu étonné par cette intrusion inopinée. Que fais tu ici ? »
« -Je voulais m'assurer que tu te tenais convenablement, lui répliqua Malfoy avec une once se sarcasme. »
« -Ne t'inquiète pas, je sais très bien me conduire avec les jeunes Edelweiss, répondit il en affichant à nouveau un sourire en coin. »
« -Je vois, souffla Lucius en jetant un regard vers une Hermione qui malgré la peur qui la faisait trembler essayait de se contenir. »
« -Peut être que tu voudrais te joindre à nous, reprit Saint-lô. »
« -Peut être. »
« -Dans ces cas là, je pense que tu ne verrais aucune objection à me laisser commencer. »
« -Je t'en prie, répondit Lucius en l'invitant d'un geste à poursuivre. »
L'arrivée inattendue de Malfoy avait éveillé chez Hermione un espoir certain mais maintenant elle craignait s'être méprise sur les attentions de son beau-père. Etait il venu pour lui porter secours ou bien pour…Saint-lô oublia la présence de son acolyte pour fixer à nouveau son attention sur le gamine tremblante qui lui faisait face à présent. Celle-ci se releva promptement. Peut être qu'elle pourrait fuir ou au moins croire que cela lui était possible. 'Oh ! Mon dieu, Draco !songea t-elle tandis que Laszlo tendait sa baguette dans sa direction en s'approchant d'elle. Hermione ferma ses yeux. 'Penser à des choses joyeuses, penser à des choses joyeuses…'se répéta t-elle pour essayer d'oublier ce qui se profilait devant elle. Puis…
« -Avada Kadavra ! »
Hermione ouvrit ses paupières, incrédule face à ce qu'elle découvrait. Saint-lô gisait à terre, le visage pétrifié dans une expression de souffrance intense qui souleva le cœur de la jeune fille. A quelques mètres de là, Lucius Malfoy se tenait debout avec dédain sa baguette encor fumante à la main.
« -Ce n'est pas le moment de tomber en expectative. Dépêche toi, nous n'avons pas beaucoup de temps, lui lança t-il tandis qu'il récupérait la baguette de Saint-lô. Tiens, prend là, tu risques d'en avoir besoin. »
Hermione obtempéra sans vraiment réalisée ce qu'il venait de se passer. Elle était saine et sauve, Laszlo ne pourrait plus jamais poser ses mains sur elle, Lucius lui était venu en aide. Elle aurait pu rire à cet instant, s'esclaffer dans un sursaut hystérique mais déjà elle sentait une nouvelle angoisse la ronger. Rien n'était terminé. Il lui fallait encore parvenir à quitter Equilhem, cet ancien orphelinat transformer en antre du diable. Hermione emboîta le pas de Malfoy qui la guidait sans aucune hésitation dans les méandres de la grande bâtisse. Selon tout évidence, le mangemort connaissait fort bien le lieu. Rien d'étonnant pour un homme qui avait passé de nombreux moment dans son enfance à arpenter la moindre parcelle d'Equilhem en compagnie de son meilleur ami, Severus Rogue.
« -Où va-t-on ? demanda t-elle après quelques minutes de marches dans l'obscurité de l'orphelinat. »
« -Dans le réfectoire des surveillants, c'est le seul endroit qui est relié au réseau de transplanage. Il n'y a que par là que nous pourrons sortir d'Equilhem, lui répondit il en poursuivant son chemin, sa cape noire claquant derrière lui, sa baguette prête à servir à tout instant. »
« -C'est par là que l'Ordre arrivera ? »
« -Si ils y arrivent, oui. Avec l'aide de Severus et Yselle, ces crétins de l'Ordre devraient accéder à cet orphelinat. »
Lucius se tourna vers Hermione tandis qu'il répondait d'une voix acerbe à sa question. D'un coup d'œil, il pu voir que l'inquiétude de la jeune fille n'avait pas diminué. S'en souciait il réellement ?
« -Saint-lô t'a fais du mal ? »
« -Non…non, il n'a pas eu le temps, assura t-elle. »
« -Bien, ajouta t-il sans se défaire de son air hautain. »
Il reprit son chemin, son regard fixé sur les longs couloirs qu'ils empruntaient.
« -Depuis le temps que je rêvais de lui faire roussir la cervelle à ce présomptueux de Laszlo, j'avoue que j'ai éprouvé une joie immense en faisant sortir ses yeux de fennec de ses orbites. »
« -Agréables détails que tu nous donnes là, siffla une voix inconnu depuis les ténèbres du vestibule. »
Bientôt d'autres formes noires se dessinèrent, éclairés par les faisceaux de feu qui flottaient à leurs côtés.
«- Ce serait tellement charmant si nous nous appliquions à en faire de même avec un traître de ton espèce, ne trouves tu pas, Lucius ? »
« -Vu tes talents médiocres, MacFluch, il te sera très difficile d'effleurer ne serait-ce que les pointes de mes cheveux, répondit il avec une morgue extrême qui déstabilisa quelque peu le mangemort visé. »
« -Tu te pavaneras moins quand j'aurais cramé ta face d'albinos, rétorqua l'homme encagoulé dans un souffle hargneux. »
MacFluch lança aussitôt un sort d'une grande violence en direction de Lucius. Celui-ci agrippa Hermione fermement et la protégea de son corps élancé. Le charme les manqua de peu. Il vint s'écraser sur un des murs avant de retentir dans un fracas assourdissant.
« -Tu perd la tête, MacFluch, s'écria un de ses compères. Le maître a spécifié qu'il voulait la gamine vivante et non pas réduit en porridge maltais. »
« -Springer a raison, répliqua un autre. Oublions Malfoy un instant. Il ne sera jamais trop tard pour lui faire payer sa duplicité. »
Tandis que la cohorte de mangemorts échangeait ces quelques mots, Lucius en profita pour saisir à nouveau Hermione par le bras et l'emporter rapidement hors de leur vue. Sa fuite fut aussitôt suivit par les pas lourds de ses condisciples qui les poursuivaient à présent. Les deux fugitifs entrèrent prestement dans une pièce inconnue qui marquait le début d'une enfilade de salles à peine éclairées par la lumière de la nuit. Le groupe de mangemorts se rapprochaient inexorablement, leur pas devenaient de plus en plus claires dans le silence d'Equilhem.
« -Prend cette carte. Il suffit que tu lui demandes pour qu'elle t'indique le bon chemin, expliqua Lucius prestement à la jeune fille en lui collant dans la main un bout de parchemin encore vierge. »
« -Mais…que…balbutia t-elle avant d'être stoppée par la voix autoritaire de son beau-père. »
« -Cesse de discuter et rejoint le réfectoire que je t'ai indiqué, il n'est plus très loin. »
« -Et vous ? ne pu t-elle s'empêcher de demander avec une pointe de désarroi. »
« -Je vais retenir les abrutis qui nous poursuivent. Allé maintenant, va t-en ! »
« -Je ne peux pas vous laissé, il faut que je reste avec vous. A deux nous aurons plus de chance d'en venir à bout. Pas question que je parte sans vous, lança t-elle avec une témérité dont elle ne se sentait plus capable depuis son arrivée à Equilhem. »
« -Stupide gamine, cracha t-il en l'empoignant par les épaules. Si ils t'attrapent, s'en est finit pour nous tous. Ce n'est pas le moment d'exposer ton indéniable bravoure de griffondore. »
Hermione le regarda effarée. Lucius cessa de la secouer et la libéra de sa prise.
« -Et puis ta mère m'en voudrait éternellement s'il t'arrivait quelques. Je ne parle même pas de mon fils, souffla t-il en se contenant quelque peu. »
La jeune Edelweiss hocha la tête difficilement. Il esquissa un maigre sourire en retour, un sourire anxieux qu'il n'avait jamais affiché de toute sa vie. Hermione lui renvoya une expression gentille comme un dernier au revoir puis disparut happée par l'opacité de la nuit. Elle courut alors, courut sans jamais s'arrêter pourtant elle aurait bien aimé rejoindre Lucius Malfoy, l'homme pour qui elle ressentait à cet instant une gratitude infinie. Bientôt elle entendit des cris strier la noirceur du soir. Les mangemorts avaient rattrapés Lucius. Des sorts s'échangèrent, puis des cris de douleurs, des racles…Hermione espérait au plus profond d'elle-même qu'aucun d'entre eux n'appartiennent à son beau-père. Un autre hurlement de douleur lui parvint. Un hurlement qui la glaça de frayeur. C'était sa voix, sa voix à lui qui avait crié, celle de Lucius Lacasse Lampshire Malfoy, une voix si proche de celle de Draco. La jeune Edelweiss ne pu réprimé un sanglot qui fit tressaillir sa gorge, elle poursuivit néanmoins son chemin sans jamais se retourner. Il fallait qu'elle parvienne jusqu'à ce fameux réfectoire, il fallait qu'elle sorte d'ici. Elle pourrait ainsi trouvé de l'aide et porté secours à Malfoy. Tout n'était peut être pas perdu pour lui. Puis comme une réponse à son vœu, elle vit se dresser face à elle une porte de bois gravée. Elle était arrivée. Elle s'empressa d'ouvrir la porte et…
« -Oh ! Draco ! s'écria à t-elle quand elle découvrit le jeune homme au centre du réfectoire. »
Hermione vint s'écraser dans ses bras qui la capturèrent aussitôt de leur étau protecteur. L'Ordre était enfin parvenu jusqu'à Equilhem. Une cinquantaine de partisans emplissait à présent les lieux. Mais la jeune Edelweiss n'en remarqua rien. Tout ce qui semblait compté pour elle, à cet instant, c'était de sentir la pression douce de Draco sur son corps fragile. Elle avait cru, l'espace d'un court moment, ne jamais connaître cette chaleur envahir à nouveau sa poitrine tandis que le jeune Malfoy la tenait. Les larmes lui vinrent avec une facilité déconcertante. Draco caressa ses longues boucles comme pour l'apaiser.
« -Tu m'as tellement manqué, Draco, lui murmura t-elle comme pour justifier les pleurs soudains qui l'agitaient. »
« -Je sais, à moi aussi tu m'as manqué, lui susurra t-il en plongeant son regard brillant dans celui de la jeune fille avant de l'embrasser tendrement sur le front. »
« -Ma chérie, es ce que tu vas bien ? Il ne t'est rien arrivé de mal ? »
Hermione détacha sa tête du torse protecteur du jeune Malfoy pour se retourner vers sa mère. Celle-ci ne pu s'empêcher de prendre à son tour la jeune griffondore dans ses bras et l'embrasser avec douceur.
« -Non, je vais bien, lui répondit elle encore incertaine. Mais Lucius…des mangemorts nous ont attaqués, je ne sais si… »
Le regard d'Yselle s'assombrit un bref instant. Lucius. Elle avait compris que quelque chose de grave lui était arrivée. Elle l'avait ressentit au plus profond d'elle-même. Un mauvais pressentiment que les yeux perdus d'Hermione semblaient confirmer. L'inquiétude commençait à la dévorer mais il ne fallait pas. Il ne fallait pas qu'un tel sentiment la submerge et lui fasse oublier ce qu'elle devait accomplir. Oublier Lucius. Il était indispensable de s'y résoudre.
« -Très bien, très bien, tenta de la rassurer sa mère. Ne t'inquiète pas nous allons l'aider. »
« -Et les autres où sont ils ? demanda soudainement la jeune fille tandis qu'elle reprenait enfin pied dans la réalité. Le professeur Dumbledore, Sirius… »
« -Avec Severus, lui répondit Yselle. Ils ont transplané à l'extérieur d'Equilhem pour empêcher le moindre mangemort de s'enfuir. Maintenant il faut que tu t'en ailles. Ron est là pour te raccompagner à Poudlard. »
« -Mais je peux me battre, rétorqua t-elle aussitôt en brandissant la baguette volée à Saint-Lô. »
« -Pas question, Granger, intervint d'une voix ferme le jeune Malfoy. Tu rentres. Tu n'es pas du tout en état de… »
« -Qu'est ce que tu racontes ? l'interrompit elle d'un air fâché. Tu veux que je m'enfuie pendant que vous vous jetez dans la gueule du loup ?! C'est ?! »
« -Non, je veux que tu protèges notre enfant, lui dit il d'une voix plus douce tout en portant sa main sur son ventre rond. Ici lui et toi, vous n'êtes pas en sécurité. Et puis tu vois bien que depuis que tu es enceinte tes pouvoirs sorciers sont moins certains. »
Draco jeta un regard entendu à la jeune fille qui ne pu qu'accepter ce qu'on lui proposait.
« -Allé viens, 'Mione, il faut les laisser se débrouiller, intervint Ron en prenant délicatement Hermione par la main. Nous aussi nous avons une mission à accomplir à Poudlard… »
Mais la jeune Edelweiss ne l'écoutait qu'à moitié tandis que le rouquin l'attirait au centre de la pièce. Ses yeux demeuraient emprisonnés dans ceux de son si jeune époux. Tout en elle, lui criait de rester prés de lui, de ne jamais s'éloigner de sa présence si réconfortante. Près de lui, elle se sentait investie par une force surnaturelle qui pouvait lui faire accomplir de vrai miracle. Pourtant, elle se laissa guider par son ami alors qu'une tristesse insidieuse emprisonnait son cœur.
« -Ne me regarde pas comme si on allait plus se revoir, lança le jeune Malfoy en tentant de dédramatiser cet instant. »
Cette phrase eut pour effet de rougir à nouveau les yeux d'Hermione qui esquissa néanmoins un faible sourire en réponse. Puis elle tourna son attention vers le visage de sa mère, celui de son frère, et puis plus rien. Ron et elle venaient de disparaître à des milliers de kilomètres de là, en plein milieu du Grand hall de Poudlard.
« -Maintenant nous pouvons mettre en place notre plan, reprit Yselle d'un air plus autoritaire. Nous allons appliquer comme prévu ce qu'y a été décidé. Remus, je te laisse mener l'offensive dans l'aile nord. »
Son ami confirma d'un geste de la tête avant de partir remplir sa mission, accompagné d'une majorité de membres de l'Ordre. Yselle quand à elle empruntait un chemin opposé, Harry marchant à ses côtés. Avant de quitter le réfectoire, elle se tourna vers le jeune Malfoy pour lui donner une ultime instruction.
« -Draco, j'aimerais que tu t'occupes de retrouver ton père. Je sais que tu feras pour le mieux.»
« -Ne vous en faites pas, je le ramènerais en vie, lui répondit il avec sérieux. »
Puis lui aussi s'en alla arpenter les vastes espaces d'Equilhem en compagnie d'une poignée de sorciers. Yselle et Harry traversèrent halls et couloirs sans croiser la moindre forme de vie. Comment croire qu'une guerre était entrain de se mener quand aucun bruit de combat ne venait perturber l'atmosphère déjà pénible qui régnait dans cet orphelinat ? Difficile également d'imaginer pour Harry que sa mère ait pu se réjouir, plus jeune, de séjourner dans un pareil endroit. Eusebach et Equilhem paraissaient étrangement identiques, en tout cas ils partageaient ce même air énigmatique quasi obsédant, une impression de désolation angoissante. Peut être était-ce sa présence à LUI qui avait appesantie le climat, glacée les lieux et exacerbé les sentiments les plus affreux que tout un chacun gardait bien tapie au fond de soi. Harry pensait qu'il pouvait faire abstraction de ce genre de détail. Sa témérité avait pris le dessus sur toute chose. Il était résolu de parvenir aux fins fixées par l'Ordre durant leur ultime réunion quelques heures auparavant : éliminer une fois pour toute Celui-dont-on-n'-entenderait-plus-jamais-parler. Il avait toutes les cartes. La prophétie le désignait comme le grand sauveur, celui qui devait en venir à bout, les sangs des Edelweiss et des Voldemort palpitaient à nouveau dans son cœur. Leur mission serait assurément couronné de succès pourtant…il ne pouvait s'empêcher de crisper son esprit sur des pensées obscures. Il devrait bientôt tuer quelqu'un. Certes les crimes qu'avait commis cet homme étaient une suite de forfaits innommables mais lui ôter la vie était tout aussi criminelle. Oter la vie à un être fait de chaire de sang qui plus est son grand-père, Harry s'était demandé un instant si il aurait les ressources suffisantes pour y arriver. De quel manière si prendrait il pour y parvenir ? Suffirait il qu'il pense à Diggory, à son père, à Lily… ? Le jeune Potter se rapprocha un peu plus de sa mère tandis qu'ils poursuivaient leur route plus en profondeur dans le réseau de couloirs. Sa présence avait au moins le don de le réconforter. Et elle, allait-elle hésiter à voir mourir son père ? Allait t-elle l'aider à le supprimer ? La conviction qui animait tout son être paraissait le démontrer mais il est bien connu que certaines apparences étaient parfois trompeuses.
Au fur et à mesure qu'ils avançaient, les pièces qu'ils traversaient semblaient de plus en plus lumineuses, de plus en plus intimes. Ils venaient de pénétrer dans un secteur que le seigneur foncé avait su remettre en valeur avec une pompe digne des quartiers des serpentards. Pas de doute ils étaient proches de leur cible. Harry se demandait bien comment Yselle avait pu ainsi les mener avec une telle certitude jusqu'à cet endroit éloigné, comment elle avait pu détecter la présence de son père avec une telle facilitée. Le jeune Potter avait oublié à quel point le lien qui existait entre ses deux personnes pouvait être fort, assez pour que l'un comme l'autre ils parviennent à se retrouver dans les détours de cet orphelinat. Yselle s'arrêta dans une salle qu'elle jugea plus adéquate à ce qu'elle s'apprêtait à faire. Il suffirait qu'elle reste ici à l'attendre. Il viendrait bientôt la rejoindre. Elle le savait très bien.
« -Qu'allons nous faire ? demanda le jeune Potter quand il vit la jeune Edelweiss examiner d'un œil acéré le moindres recoin de la salle dans laquelle il se trouvait. »
Yselle ne lui répondit pas. Elle se contenta de faire quelques pas jusqu'au bout de cette longue chambre où seule une énorme cheminée de boutisses grises subsistait. Elle se figea face aux deux battants de portes qui se dressaient devant elle avant de les ouvrir sur une autre salle aux dimensions restreintes.
« -Harry, dit elle enfin en se tournant vers le jeune homme. Ecoute bien ce que je vais te dire. Je veux que tu rentres dans cette pièce et que tu y restes. »
« -Mais pourquoi… »
« -Ne discute pas, Harry, nous n'avons pas le temps, poursuivit elle d'une voix calme mais ferme. Dès que tu entendras un cri… »
« -Un cri ?! demanda t-il aussitôt. »
« -Oui. Dès que tu l'entendras, reprit elle avec une gravité de plus en plus palpable, sort d'ici et jette l'Avada Kadavra. »
« -Mais je ne peux par faire çà, je ne l'ai jamais fais…se défendit il. »
« -Bien sur que si, tu le peux, Harry. C'est toi que la prophétie a désigné pour vaincre Voldemort. C'est toi qui y arriveras. »
« -Et toi que vas-tu faire ? »
« -Cà n'a pas d'importance, répondit elle mécaniquement. Rentre maintenant et ne bouge pas tant que tu n'entends pas crier, compris ? »
« -Tu ne restes pas avec moi ? »
Harry la regardait incertain de bien comprendre où elle voulait en venir. Tout lui paraissait totalement abstrait à cet instant. Pourquoi lui demandait elle de faire une telle chose ? Qu'avait elle prévu qu'il ne pouvait savoir ? Il aurait aimé trouver dans ses yeux sombres la réponse à cette question mais c'était comme si sa mère avait dressé un mur entre eux. Il sentit alors l'inquiétude le gagner. Un mauvais pressentiment menaçait de le plonger dans le doute absolu.
« -Non je dois faire ma part du travail, lança t-elle sans plus de détail. »
« -Quel travail ? reprit il en essayant d'afficher une certaine détermination qui ne résista pas au regard étrange d'Yselle. »
« -Ne t'en occupe pas et rentre, répéta t-elle en le poussant doucement dans la buanderie obscure. »
« -Mais… »
« -Presse toi ! Il arrive ! continua t-elle d'une voix toujours plus pressante tandis qu'elle lançait des petits regards nerveux derrière elle. »
Harry ne pu qu'obtempérer. Il se glissa dans la petite salle et se laissa noyer par son ombre. Il fit taire ses préoccupations et préféra suivre les instructions de l'Edelweiss. Puis pris par un sursaut soudain, il saisit ses poignés fermement, fixa son regard perçant dans le sien et d'une voix convaincue lui dit :
« -Promet moi que je te reverrais après çà, promet ! »
Yselle fut surprise mais bien vite elle détourna son regard comme pour éviter de faire face à son regard inquisiteur.
« -Allé, Harry ! parvint elle à dire après avoir laisser couler ses émotions. »
« -Pas avant que tu m'es promis, reprit il comme une petit enfant exigeant. »
Yselle fit alors quelque chose à laquelle le jeune homme ne s'attendait pas. Elle se dressa sur la pointe de ses pieds et embrassa son front avec une tendresse qui le fit frémir. Il venait de recevoir un baiser que seule une mère pouvait donner à son enfant.
« -Harry, reprit elle d'une voix bienveillante. Ta sœur et toi vous êtes ce que j'ai de plus précieux. Je t'aime Harry, acheva t-elle d'une souffle doux tandis qu'elle caressait la joue blême de son fils. »
« -Pourquoi…pourquoi di tu ? Pourquoi le dis tu maintenant ? demanda t-il d'un ton qui devenait de plus en plus fâché. »
Mais déjà Yselle avait commencé à fermer les deux battants de la salle où il se trouvait.
« -Non, attends ! s'écria t-il. »
Il voulait savoir, il voulait une réponse.
« -Chut, Harry, souffla t-elle dans un chuchotement serein. Ne fais plus de bruit. »
Puis les portes se refermèrent dans un clic léger qui glaça le cœur du jeune homme resté pétrifié dans l'obscurité, le visage livide.
« -Maman, murmura t-il une dernière fois. »
Mais en vain. Le son de sa voix vint s'écraser lâchement contre le bois usé qui lui faisait face à présent. Harry, les yeux fixes groggy par l'incertitude, demeura figé, incapable de bouger, incapable de tourner la poignée et d'ouvrir en grand ces portes closes pour rejoindre sa mère. Il le voulait, le désirait. Il oublia ce qu'on lui avait demandé pour précipiter son geste mais s'arrêta brusquement quand il sentit sa présence. Il était là, dans ces murs, il s'approchait de plus en plus, jusqu'à ce qu'une brise glaciale vienne investir les lieux amenant avec elle une odeur de mort. Une ombre glissa dans la grande pièce où Yselle se trouvait. Une silhouette encapuchonnée de noir se dressait devant elle. Harry, pris, un bref instant, d'une angoisse inconnue, parvint néanmoins à s'approcher de la feinte de lumière qui brillait entre les deux battants de porte. L'œil alerte, il pouvait voir, à présent, la scène surréaliste qui se jouait de l'autre côté. Le jeune homme observa avec horreur l'homme se défaire de sa capuche, appréhendant le visage déformé qu'il savait caché sous l'habit épais. Mais ce ne fut pas cette figure de serpent crispée par la haine qu'il découvrit à cet instant, pas cette figure qu'il avait vu aux heures les plus noires de son existence. Non. Le visage de Voldemort était différent. Oserait il se l'avouer ? Il semblait en tout point magnifique. Ces traits étaient ceux d'avant sa chute. Les traits d'un être au firmament de son pouvoir. Comment un tel prodige était il possible ? Comment pouvait il arborer à nouveau ce visage si anguleux, ce regard si pénétrant ? Des yeux qu'Yselle et lui partageaient. Harry ne savait pas que c'était pour elle, pour son Edelweiss qu'il cachait à présent sa véritable image, pour elle qu'il se masquait derrière cette parure grandiloquente qui faisait ressurgir chez la jeune femme les débris de son enfance. Yselle ne pu s'empêcher d'haleter en découvrant cette figure si familière. Son père. Son père était devant elle. Tellement d'années s'étaient écoulées depuis leur dernière rencontre, tellement de choses s'étaient produites depuis et pourtant il lui apparaissait pareil à la première fois où elle l'avait vu à Eusebach, trônant impérieusement dans un fauteuil de brocart. C'était la première image qu'elle avait eu de son père, celle d'un homme au charisme impressionnant.
« -Ma petite fille, te voilà enfin, je t'attends depuis si longtemps, siffla t-il d'une voix profonde. »
« -Père…souffla t-elle à son tour avec une certaine appréhension. »
« -Approche que je te vois, poursuivit il en laissant ses yeux vénéneux traîner sur la jeune silhouette qui se dressait devant lui. »
Yselle agita sa tête. Non, il ne fallait pas qu'elle l'écoute ni qu'elle se laisse appréhender par ces craintes d'enfant. Ne pas oublier sa mission, ne pas oublier, se répéta t-elle une énième fois pour se donner la force de lui faire face sans faillir.
« -Allons, ma chérie, ne me dit pas que tu as peur de moi, ne me dit pas que tu crains ton vieux père, reprit il d'une voix qu'il voulait la plus bienveillante possible. »
La jeune femme ne lui répondit pas.
« -Je sais bien que c'est le cas, je sais que tu frémis à chacun des mots que je prononce, n'est ce pas ? lança t-il en laissant se dessiner sur son visage un sourire arrogant. Je sais tellement de chose sur toi, mon Edelweiss, tellement, à présent, que tu es à mes côtés. »
« -C'est faux, père, souffla t-elle avec un calme saisissant. »
« -Je te demande pardon ?! »
« -Tu ne connais rien de moi. Absolument rien. Comment le pourrais tu puisque tu n'as jamais essayé de me connaître. »
« -Cela serait si facile, Ysella, de penser que je suis étranger à tous ce qui te concerne, n'est ce pas ? C'est sûrement plus commode de croire que tu n'as rien avoir avec moi. Pourtant toi et moi, nous sommes semblables. A tel point, que je ne peux m'empêcher d'être admiratif devant tant de similitude. A croire que tu me le dois tout en toi. Tu ne dis rien ? Aurais tu perdu ta langue ? Ou bien es tu simplement d'accord avec toi ? »
« -Comment ne pourrais je pas l'être ? Je ne peux pas nier une telle évidence. Tu es mon père et je te ressemble… »
Harry retint sa respiration.
« -…mais ce n'est pas pour autant que mes pensées t'appartiennent, tout comme je ne t'appartiens pas. »
Voldemort s'esclaffa vivement, d'un rire qui semblait pétrifier tout autour de lui.
« -Et cette marque qu'est ce donc alors, ma très chère Edelweiss ? reprit il d'un ton moqueur en pointant un doigt en direction de la jeune femme. »
Yselle posa dans un réflexe sa main à l'endroit même où son empreinte serpentait. Puis lentement, elle ouvrit les premiers boutons de sa blouse pour laisser sa peau salie de traits noirs scintiller sous les grandes lumières.
« -Pas grand-chose, murmura t-elle avec un sourire nostalgique aux lèvres tandis qu'elle laissait ses yeux vagabonder au grès du dessin. Un souvenir tout au plus. »
Son père la regarda d'un air circonspect mais se ravisa aussitôt. Il voulait se contrôler, l'amadouer aimablement tant qu'il en était capable. Son but restait le même : la garder à ses côtés. Si elle ne l'acceptait pas aujourd'hui, il pourrait toujours employer des moyens plus rugueux pour la convaincre.
« -Cela n'a plus d'importance, poursuivit elle en offrant à voir un sourire sarcastique. Bientôt elle aura disparu. »
« -Et comment un tel prodige serait-il possible ? Il faudrait que je disparaisse pour cela. Laisserais-tu vraiment ton père, tant aimé, mourir ? Le ferais-tu, mon amour ? »
Tom se rapprocha de sa fille, d'un pas à peine prononcé. Il glissa vers elle en fixant ses yeux de serpents dans les siens pour mieux l'hypnotiser et faire taire en elle toute capacité de contestation.
« - Non, je ne les laisserais pas, répondit elle d'un ton monotone. Puisque c'est moi qui le ferais, c'est moi qui te ferais disparaître. »
« - Que de présomptions, mon Ysella ! Je suis navré de constater que ton séjour auprès de Dumbledore ne t'a perclus d'illusion. Oh, mon Ysella ! Ma si belle enfant, quel gâchis ils ont fait de toi ! siffla t-il en caressant sa joue de sa main striée par le temps. »
Zélie le regardait sans plus rien dire. Ses yeux brillaient bien trop, son cœur palpitait trop vite. Elle l'avait attendu avec une résolution qu'elle pensait indéfectible, mais ses mots, son souffle, ses yeux…tout en lui était l'expression d'un père, la même qu'il employait toujours avec elle, en toutes occasions même les plus sinistres.
« -Tant de capacités qu'ils ont dissimulés par peur. Ma brillante petite fille, vient dans mes bras, poursuivit il en la guidant dans son étreinte. Vient que je te berce comme ce premier jour où je t'ai logé contre moi, tout contre mon âme, mon incroyable Edelweiss. »
Elle se laissa faire, passive comme si tout cela n'était qu'un étrange rêve, comme si ce n'était pas la main de Tom qui filait dans ses cheveux, comme si ce n'était pas le froid de son corps qui reposait contre la chaleur du sien. Mais cela n'était pas une illusion et quand bien même c'était le cas, elle devait s'en dessaisir, lutter contre la croyance inconsidérée en l'amour qu'il lui offrait. Alors Yselle fut prise d'un rire qui déstabilisa son père au point que celui-ci prenne un peu de recule pour voir une expression déconcertante se dessiner sur le visage de la jeune fille. L'Edelweiss s'éloigna de lui sans se dessaisir de son rictus inquiétant.
« -Pourquoi ne reprends tu pas ton vrai visage, père ? Pourquoi joues tu à être ce que tu n'es pas ? Allons fais rougeoyer tes yeux, papa. Montre moi si ils sont aussi terrifiants que les miens. »
Voldemort se figea devant tant d'impertinence. Sa fille était-elle folle ? Ou peut être devenait elle comme il souhaitait qu'elle soit, à son image.
« -Alors tu es venu pour me tuer ? reprit il avec un amusement cruel. Et comment t'y prendras tu ? Racontes moi, Ysella. »
« -Je pourrais te voler tes pouvoirs, répondit elle toujours avec son sourire démentiel. »
« -Excellente idée, approuva t-il. Mais tu n'en es pas capable. Malgré ta force exceptionnelle, petite fille, tu es loin de pouvoir te mesurer à moi. »
« -C'est ce que tu crois, reprit elle en lui jetant un regard brillant de malice. Mais tu te fourvoies dans tes piètres illusions. C'est à elle que tu dois de te cacher dans un tel endroit, si sordide, si peu à la hauteur de ce que tu penses valoir. Quelle misère pour le plus éminent sorcier de notre Histoire, celui qui était appelé à faire tant de grandes choses ! »
« - Que d'effronterie, Ysella ! Une vraie langue de vipère, siffla t-il comme s'il se délectait de voir ce mal investir l'esprit de son enfant. Ne me fais pas attendre et dis moi où tu veux en venir. »
L'Edelweiss approuva sa demande. D'une bourse qui s'accrochait à sa taille elle extirpa une dague fine et étincelante pour la présenter au sorcier.
« -Reconnais tu cela, père ? Tu devrais pourtant. L'objet a changé de forme mais le matériau reste le même. C'est avec cela que tu nous as lié toi et moi, avec cette dague qui était avant un poinçon. Un si bel instrument brillant dans les forêts du roi serpent, là où ton si désagréable traître de Pettigrew traînait ses guêtres, darda t-elle avec un regard dangereusement scintillant, un regard de feu. Je l'ai récupéré puisqu'il m'appartient. N'est ce pas qu'il est à moi cet objet qui ma noirci si horriblement la poitrine ? Dit le qu'il est à moi, je veux l'entendre de ta bouche. »
Voldemort blêmit en voyant apparaître cette dague. Ce fut à ce moment qu'il réalisa que la démence de sa fille n'avait plus rien de réjouissant. Elle ne l'était plus, à partir de l'instant où elle avait brandit cette dague dont il connaissait les capacités terrifiantes. Cet objet de convoitise avait pris à ses yeux des accents terribles.
« -Que vas-tu en faire ? demanda t-il en maintenant un dernier rictus. »
« -Tu le sais mieux que quiconque, papa, répondit elle d'une voix surprenante de douceur. »
Il l'examina à nouveau, cette petite chose de rien, son enfant, son Ysella qui lui appartenait. Il la regarda attentivement avec une sorte de défis dans les yeux mais il n'en fit que plus déstabilisé parce qu'il su alors à quel point elle lui ressemblait, de quel façon la cruauté pouvait aussi animer son corps si fragile et comment elle pouvait s'en délecter tout comme lui. Voldemort crut alors faire face au seul être qu'il craignait réellement, un autre lui-même. Ce fut la première fois que le doute s'empara de lui au point de le figer de dégoût. Yselle lui sourit une dernière fois avant de resserrer sa prise sur le poignard qu'elle tenait en main et de le lever au-dessus de cette empreinte maudite qui barrait sa chaire blanche. Harry, caché dans l'ombre, ne pu s'empêcher de détourner son regard. Il avait déjà compris ce qui allait se passer mais il ne voulait pas le croire. Cette éventualité n'avait pas de sens. Les choses ne pouvaient se dérouler ainsi. Ne pas voir, c'était comme nier ce qui se passait et c'était tout ce qu'il demandait. Nier qu'on lui demandait d'être lâche, de rester tapis jusqu'à la fin, nier que lui-même avait peur de s'opposer aux lignes du destin et de chambouler leur prochaine délivrance. S'il ouvrait ses portes maintenant, ils ne seraient pas débarrasser de Voldemort mais sa mère elle au moins serait…Un cri étouffé se fit entendre puis un autre plus roc, plus plaintif. Le signal avait retentit plus sinistre qu'il ne l'imaginait. Harry sortit de sa cachette et face à un Voldemort tenaillé par une douleur innommable qui brûlait sa poitrine lança avec toute la haine qui l'habitait l'Avada Kadavra. Puis…plus rien que le silence d'une nuit aussi pesante que la mort.
« Il y a aurait eu tellement de chose à dire sur mon père, tellement à expliquer. Dire qu'il n'était pas fou, dire que toute sa vie il n'avait fait que penser à braver son destin, dire qu'il se piégea à ce jeu, dire que j'aimerais que tout cela ne soit pas de sa faute. Je ne crois pas que l'on n'aurait accepté de m'écouter parler de lui ainsi. Je ne me fais pas d'illusion, pas à ce sujet. Mais au fond de moi, j'aurais souhaité parler de lui, un peu. Suffisamment pour qu'ils comprennent. Qu'ils comprennent comment je pouvais, malgré tout, l'aimé. Je n'ai peut être pas aimé l'homme qui se dessinait dans leurs esprits mais j'ai aimé l'être à qui je dois la vie, celui par qui j'existe, celui qui voulait tant de chose, celui qui aurait été capable de les partager avec moi. Dans les couloirs d'Eusebach, à Equilhem…partout çà présence élevait en moi un flot d'émotions, la peur mêlée à l'envi, le doute à la certitude. Même si je le craignais je n'ai jamais pu me résoudre à cesser d'entretenir l'espoir qu'il soit enfin le père aimant que mes rêves de petites avaient esquissJournal d'Ysella Edelweiss. »
A suivre…
A/n : Quand je vous disais que l'épilogue était indispensable ! Après avoir lu ce 28ième chapitre vous conviendrez que je n'exagérais pas. Il faudra bien quelques explications aux nombreuses interrogations que je vois se formuler dans vos esprits calculateurs. Est-ce qu'untel est mort ? Est-ce que truc est encore en vie ? Et machin, que lui était il arriv ? Pas d'inquiétude à avoir. Tout çà, c'est fais exprès. Pour dire la vérité, j'ai fais preuve de paresse, je ne voulais pas m'étendre dans le récit de ce qui était arrivé à chacun. Les récits de guerres, ce n'est décidément pas mon truc, alors j'ai préféré vous laisser dans le flou, çà rajoute à la surprise. C'est bien n'est ce pas d'être tenu en haleine jusqu'aux dernières lignes d'une histoire ? Au moins je suis sûre que vous attendrez mon épilogue avec toute l'impatience qu'il mérite (j'ai d'ailleurs intérêt à pas le rater sinon je me fais trucider par une horde de lecteur en colère). Conclusion : à bientôt pour le dénouement heureux (eh oui, malgré les apparences la fin sera bel et bien heureuse, n'en doutez pas) de cette fic, qui m'a paru bien souvent interminable. Le bout du tunnel s'approche enfin, bientôt, chers amis lecteurs nous serons en pleine lumière (mon dieu ! Quelle métaphore pathétique !).
Voilà tout ce que j'avais à dire de bien sérieux. Sans oublier des REWIEWS. Parce que sans REWIEWS pas de fin. N'oubliez pas que je peux être une vraie teigne quand j'ai envie, hi, hi, hi… (Çà c'était un rire sadique pour ceux qui ne l'auraient pas remarqué).
