…J'suis un peu nerveuse, c'est ma première fic ! Soyez pas trop durs, mais n'hésitez pas à faire des commentaires, bons ou mauvais, ça me ferait très plaisir !

Euh, alors, voyons voir… Ca fait mal au cœur, mais parait que c'est obligatoire ! ^_^

Disclaimer : Meme si je m'en mords les doigts, Sakura et Cie sont pas à moi !

Bon, passons aux choses sérieuses !

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Doucement, Sakura émergea du sommeil. Il lui fallut un moment pour réaliser ce que cela avait d'extraordinaire. Pas de sonnerie de réveil ? Elle tourna la tête et observa l'écran avec étonnement : elle s'était réveillée avec un quart d'heure d'avance ! Se redressant à demi, elle prit conscience de l'atmosphère étrange. Tout était silencieux, et elle n'entendait pas même un chant d'oiseau. Kéro dormait toujours, adorable petite peluche dorée. Mais, flottant à 20 cm au-dessus du bureau, le livre de Sakura était ouvert.

Chapitre 1 : Un retour qui fait des vagues.

Sakura venait d'avoir 14 ans. Ses pouvoirs n'avaient pas cessé de se développer, mais elle ne les utilisait qu'en cas d'extrême nécessité, soit quasiment jamais.

Son père, Thomas et Mathieu étaient maintenant au courant de ses activités passées, et Yué partageaient ses souvenirs avec " son autre facette ", comme il arrivait parfois à Mathieu de se désigner lui-même. Mais le gardien lunaire ne s'était pas manifesté depuis longtemps, préférant dormir en l'absence de danger. Malgré cela, l'emploi du temps de Thomas et son ami allait bientôt être assez chargé, car ils venaient d'être employés dans un restaurant ( Thomas à la cuisine, Mathieu au service ) pour gagner de l'argent en-dehors des heures de cours et financer seuls leurs études à l'université.

Kéro avait épuisé tout le répertoire de jeux vidéo de Sakura, et elle devait maintenant emprunter un peu partout pour qu'il occupe son temps libre : c'est-à-dire à peu près 24 heures par jour, 7 jours par semaine ! ( Il lui arrivait tout de même de s'interrompre pour piquer un somme ou dévaliser le frigo... )

Tiffany était toujours pareille à elle-même, et il ne se passait pas une semaine sans qu'elle rende visite à sa Card Captor préférée pour lui faire essayer un costume ( et la filmer par la même occasion ! ).

Yvan, Sandrine, Sonya et Nadine étaient encore dans la même classe que les deux amies, mais ils ne connaissaient toujours pas leur secret.

En effet, Sakura répugnait à mettre d'autres personnes en danger si quelque chose intervenait dans sa vie, un sentiment dont elle ne pouvait plus se séparer, même si elle ne l'avait dit à personne, depuis que Lionel avait cessé de répondre à ses lettres, 3 mois plus tôt.

Car ils avaient pris l'habitude, une fois par mois, de s'envoyer des nouvelles l'un de l'autre. Les lettres de Lionel étaient assez courtes, et Sakura y retrouvait la gêne qu'il manifestait en sa présence, mais elle était toujours enchantée de les recevoir. Jusqu'à il y avait 3 mois...

Et ce jour-là, Sakura était assise au bord de son lit, les yeux fixés sur son livre. Les cartes étaient toujours là. Alors pourquoi éprouvait-elle ce sentiment de catastrophe imminente ? Sans quitter le bureau des yeux, elle se leva et s'habilla lentement, silencieuse. Au moment où elle se demandait ce qu'elle devait faire, Kéro se réveilla. Les yeux écarquillés, il la dévisagea.

-Sakura ? Qu'est-ce que... ?

A cet instant, il remarqua le livre. Mais il s'était à peine interrompu que celui-ci retombait sur le bureau, fermé. Les sons du dehors parvinrent de nouveau à la chambre.

-Mais c'est génial !

Le cri de Tiffany attira le regard de quelques élèves qui passaient par là. Sitôt arrivée au collège, Sakura s'était mise à la recherche de son amie pour lui raconter l'événement du matin. Elle s'était montrée... très enthousiaste.

-Tiffany ! Je t'en prie, calme-toi ! murmura Sakura, gênée.

-Est-ce que tu crois que ça signifie ce que je crois ? souffla Tiffany, un ton plus bas, mais surexcitée.

Comme Sakura ne répondait pas, intriguée, elle se pencha à son oreille, les yeux brillants :

-La Card Captor reprenant du service ! ! ! J'ai justement un tas de costumes qui...

-Tiffany, je crois qu'il faut y aller ! coupa Sakura. On va finir par être en retard.

-Tiens, oui ! Tu as raison, fit Tiffany en levant les yeux vers une des horloges du couloir. Je n'avais pas l'impression qu'il était si tard...

Alors qu'elles se rapprochaient de leur salle de cours, elle ne put s'empêcher d'aborder à nouveau le sujet :

-Tu en as parlé avec Kéro ? Qu'est-ce qu'il en pense ?

-Il m'a bombardé de questions jusqu'à ce que je quitte la maison ! Il voulait même m'accompagner, mais j'ai refusé. Il ferait un scandale si je voulais le laisser dans mon sac ! Et puis, j'ai prouvé que je pouvais me débrouiller.

-Oui... Mais ça peut être dangereux. Il faudrait avertir Yué, suggéra Tiffany, inquiète malgré tout.

-Kéro est resté sur mon dos jusqu'à ce que j'appelle Thomas au restaurant pour le supplier d'inviter Mathieu ce soir ! Ne t'inquiète pas, Tiffany, tout ira bien, la rassura Sakura en entrant dans la salle.

-Bonjour ! salua Sonya.

-Bonjour, Tiffany ! Bonjour, Sakura ! dit Sandrine en se tournant vers elles. Tout va bien ?

-Très bien, merci ! répondit Sakura en souriant.

Elle s'installa avec Tiffany, et, comme tous les jours de rentrée, les récits de vacances fusèrent bientôt de toute part.

-Eh bien, moi, disait Nadine, je suis allée en Angleterre ! Le pays des manoirs hantés... Vous vous rendez compte !

A cet instant, le professeur entra.

-Tous à vos places, s'il vous plaît !

Il s'approcha de son bureau et s'assit.

-Bien ! Comme d'habitude, nous allons commencer l'année par les présentations : nous avons un nouvel élève !

Des murmures se firent entendre autour de Sakura.

-Il vient tout droit de Hongkong, ajouta le professeur.

Sakura se redressa, éprouvant soudain un drôle de pressentiment. Puis, la porte s'ouvrit de nouveau. Le cœur de Sakura manqua quelques battements. " Non, ce n'est pas possible... " La voix du professeur lui parut traverser des années-lumière avant de l'atteindre.

-Voici Lionel Li...

Sakura n'entendait plus rien. Pourtant, le professeur avait dû indiquer une place à Lionel, car il commençait à traverser la classe. Lionel... Il avait grandi, mais c'était bien lui.

Tout en marchant et en s'approchant d'elle, il parcourait les visages des élèves, comme s'il cherchait quelqu'un. Lorsqu'elle croisa son regard, Sakura crut qu'elle allait fondre en larmes. Elle éprouvait tellement d'émotions à la fois... De la joie, bien sûr.

Mais elle se rendit compte qu'il y avait autre chose. Quand Lionel l'aperçut, il se contenta de lui faire un petit sourire en coin avant d'aller s'asseoir à l'autre bout de la classe. Une étrange angoisse l'étreignit. " Il a l'air si distant. Et pourquoi est-ce qu'il ne m'a pas prévenu de son arrivée ? Il aurait au moins pu écrire ! Et si... il ne m'aimait plus ?... " Sakura frissonna, épouvantée. " Mais qu'est-ce que je raconte ? Il va sûrement s'expliquer, et je me trouverais idiote d'avoir fait une montagne de si peu de choses ! " Malgré ses protestations, Sakura était plus secouée qu'elle ne voulait l'admettre.

Elle finit par tourner la tête et observa Lionel. Il écoutait à présent le professeur, mais il lui présentait un profil tellement rassurant et familier qu'elle fut immédiatement persuadée d'avoir rêvé. " Oh ! Et puis, zut ! Je pourrais toujours lui parler à la fin du cours. " Elle jeta un coup d'œil à sa montre et se força à écouter le professeur. Mais le cadran attaché à son poignet ne lui avait jamais paru aussi intéressant...

La fin du cours avait à peine retenti que Sakura se levait de sa chaise, comme montée sur un ressort. Heureusement pour elle, la plupart des autres élèves avaient fait de même, car le soleil, à l'extérieur, était magnifique. Le côté négatif, c'était que lorsqu'elle eut enfin fini de rassembler ses affaires, Lionel était déjà dans la masse qui se dirigeait vers la porte, et plusieurs filles et garçons tentaient de lier amitié avec lui.

-Ne t'inquiète pas, il viendra sûrement te parler très vite, dit une voix derrière elle.

-Ah, Tiffany ! sursauta Sakura en se retournant. Excuse-moi, je ne t'avais pas entendu venir.

Son amie se contenta de sourire, sachant très bien ce qui lui passait par la tête quelques instants auparavant. Sonya, Nadine, Sandrine et Yvan les rejoignirent en trottinant entre les tables. Ils sortirent ensemble, en silence.

-C'est pas croyable, articula Sandrine.

-Ouais, ajouta Yvan. Ça fait quand même trois ans qu'il est parti. Il ne nous a même pas écrit pour nous prévenir !

-S'il voulait nous surprendre, tenta de sourire Sakura, c'est plutôt réussi.

Tous approuvèrent, mais ils ne manquèrent pas de remarquer l'expression inhabituelle de leur amie.

-Tu vas bien, Sakura ? demanda Sonya.

-Mmh ? Oui, bien sûr !

-Tu as l'air un peu... préoccupée, dit Sandrine.

-Ce n'est rien, je vous assure ! Je me suis levée un peu plus tôt que d'habitude, ce matin, ce doit être la fatigue !

Voyant l'air peu convaincu de ses amis, elle essaya de changer de sujet, sans y parvenir complètement.

-On devrait se dépêcher si on veut parler à Lionel ! Il ne nous reste plus beaucoup de temps avant le prochain cours.

S'apercevant que leur Sakura ne leur en dirait pas plus, ils se hâtèrent de suivre sa suggestion et de sortir. Seule Tiffany devinait quelque peu le sujet du trouble de sa meilleure amie.

Lionel resta entourée d'une foule durant toute la récréation, semblant prendre étrangement plaisir à discuter et à plaisanter, lui qui d'habitude était plutôt solitaire. La chose ne manqua pas d'intriguer Sakura, qui préféra pourtant se tenir à l'écart. Elle voulait parler à un ami, pas participer à un débat.

Comme le cours reprenait sans qu'elle eut l'occasion de le prendre à part, elle fut quelque peu déprimée.

-Il a l'air très détendu, rapporta Yvan qui s'était mêlé à la troupe de curieux, impatient de le revoir. Ça m'a un peu intrigué, mais dès qu'il m'a vu, il a paru très heureux de me revoir. Il m'a demandé comment vous alliez, et pourquoi vous ne vouliez pas venir le voir, en particulier toi, Sakura. Je lui ai dit que vous le feriez bientôt.

En entendant que Lionel l'avait nommée, Sakura se sentit un peu plus joyeuse.

Pourtant, à l'heure du déjeuner, il disparut tellement vite qu'elle ne put même pas voir par où il partait, lui ayant déjà franchi la grille du collège alors qu'elle était encore dans la salle. Les cours finissaient à midi pour le jour de la rentrée, et elle n'aurait pas l'occasion de le revoir avant le lendemain. Est-ce qu'il était donc si pressé ?

Près d'elle, deux filles discutaient en rangeant leurs affaires :

-Il est plutôt mignon, le nouveau. Et sympa, en plus !

-Sûr ! Mais il a certainement déjà une petite amie.

-Tu crois ? Peut-être. Mais on ne risque pas grand-chose à essayer, pas vrai ?

-Sans doute. Dis...

-Oui ?

-Comment il s'appelle déjà ?

Sur ces mots, elles se mirent à pouffer derrière leurs mains. Sakura, écoeurée, ne put s'empêcher de s'approcher d'elles, et dit, plus brusquement qu'elle ne l'aurait voulu :

-Il s'appelle Lionel ! Et il n'est pas du genre à sortir avec une fille qui ne se rappelle même pas son nom !

Elle sortit brusquement, laissant les deux filles plantées derrière elle, éberluées par la soudaine colère d'une fille qu'elles étaient habituées à voir toujours le sourire aux lèvres, et oubliant Tiffany, qui commençait à comprendre que cette histoire ne commençait pas sous les meilleurs auspices.

Sakura se sentait franchement déprimée, et ce n'était pourtant pas son genre. Tout en suivant le chemin qui la ramènerait chez elle, comme d'habitude sur ses rollers, elle repensait aux évènements de la matinée. Pourquoi s'en était-elle prise à ses filles ?

Elle s'aperçut tout à coup que son attitude avait dû ressembler à celle que Stéphanie aurait eu si elle avait entendu cela, et cette pensée la fit sourire. Stéphanie... Comment allait-elle maintenant ? Il faudrait absolument qu'elle demande à Lionel demain. Demain ? Oui, elle le verrait demain !

Finalement, quand Sakura arriva chez elle, elle avait presque retrouvé sa bonne humeur habituelle, même si elle se sentait un peu coupable d'avoir largué Tiffany sans s'excuser. Il fallait qu'elle l'appelle cet après-midi. Son amie comprendrait sûrement.

Elle ouvrit la porte et réalisa soudain qu'elle avait grand besoin de parler à quelqu'un. Elle devait déjeuner seule ( enfin, seule avec Kéro, qui n'était quand même pas négligeable ), son père ayant du travail à l'université et son frère au restaurant.

Elle enleva rapidement ses chaussures et se précipita dans l'escalier en appelant :

-Kéro !

Elle entra dans sa chambre en coup de vent, laissa tomber son sac et regarda autour d'elle. Comme elle s'y attendait, son gardien était devant l'écran, la manette de jeux vidéo dans les mains ( ou les pattes ). Elle posait à peine le pied sur la moquette qu'il se retournait vers elle en geignant :

-Ouin ! Tu as brisé ma concentration, peuchère ! J'étais au dernier niveau...

-Tant mieux ! Peut-être que comme ça, je gagnerais un peu de temps avant de rendre le jeu ! On me demande toujours comment j'ai passé tel ou tel endroit alors que je n'ai même pas dépassé l'intro...

Elle débrancha le téléviseur pour que Kéro ne recommence pas aussitôt une autre partie et s'affala sur son lit.

-Et alors, quand est-ce qu'on mange, pitchoune ? fit-il en flottant devant ses yeux.

-Tu es un vrai estomac sur p... avec des ailes, Kéro, se corrigea Sakura.

-Quand ? insista l'intéressé.

-Je ne sais pas !

-Comment ça, tu ne sais pas ! s'indigna-t-il en roulant des yeux. Mais qu'est-ce que tu fais là, alors ? Allez, pitchoune, à la cuisine !

Sakura se releva en riant, l'attrapa par une aile et l'entraîna vers l'escalier.

-Très bien, mais tu viens avec moi !

Maintenant qu'elle savait qu'elle avait tout son temps, elle n'était pas pressée. Et puis, Kéro était toujours plus attentif, le ventre plein... à supposer que son ventre puisse être plein.

Quelque part. Un palais. Non. Une forteresse.

La porte principale. Des couloirs, des salles obscurs, peuplés de voix étouffées et de gémissements.

Une nouvelle porte. Une nouvelle salle, gigantesque, mais plongée dans l'ombre.

Une forme, plus sombre encore que ce qui l'entoure, ramassée sur un trône.

-Petite Chasseuse de Cartes, tu ne sais même pas que j'existe ! (rire) Et pourtant, ma première chaîne s'est déjà refermée autour de ton cœur !

Au centre de la pièce, entre la porte et le fauteuil, deux rangées d'objets volumineux se dressent. L'ombre s'écarte de son siège pour aller frôler l'un d'entre eux.

-(nouveau rire) Oui, mes démons font bien leur travail...

L'objet est légèrement transparent. A l'intérieur, une forme humaine, recroquevillée sur elle-même...

Sakura rentrait des courses, un énorme gâteau dans le sac qui pendait à sa main. Puisque Mathieu venait dîner, et que lui et Thomas seraient sûrement affamés après toute une journée de travail ( c'était leur premier jour au restaurant ), elle s'était dit qu'il valait mieux prévoir un peu plus que d'habitude. Tout était prêt, mais elle s'était aperçue au dernier moment qu'elle n'avait plus de quoi faire elle-même un dessert et elle avait dû aller en acheter un.

De loin, elle vit son frère et Mathieu traverser la rue et roula un peu plus vite pour aller les rejoindre. Thomas se retourna lorsqu'elle arriva à leur hauteur.

-Eh bien, petit monstre, tu te l'es coulé douce tout l'après-midi ?

Sakura grimaça. Elle allait répliquer quand elle remarqua son dos un peu courbé et sa manière de laisser pendre les bras : comme si il était prêt à tomber en morceaux si on le touchait.

-Moi, en tout cas, répliqua-t-elle en pouffant, je pourrais dormir cette nuit sans me retourner sans cesse pour épargner mes courbatures ! Tu es passé au mixer à la place de tes ingrédients ?

-Ce n'est pas très charitable de ta part de te moquer de ton frère, Sakura, dit Mathieu en souriant. En réalité, le propriétaire du restaurant nous a testés, aujourd'hui, et Thomas a du porter des caisses du camion jusqu'à la cuisine pendant toute la matinée, avant de pouvoir seulement toucher à un mixer !

-Il disait qu'il voulait être sûr qu'on était adaptés au travail, ajouta l'intéressé en levant les yeux au ciel. En tout cas, ça l'amusait beaucoup...

En riant, Sakura ouvrit la porte et entra. Elle déposa le gâteau dans la cuisine et monta rapidement dans sa chambre pour prévenir Kéro.

-Kéro ? appela-t-elle en ouvrant la porte. Thomas et Mathieu sont arrivés...

Elle s'interrompit en s'apercevant qu'il n'y avait personne dans la pièce.

-Kéro ? répéta-t-elle quand même. Où es-tu ?

Comme il n'y avait toujours pas de réponse, elle redescendit l'escalier en trombe, étonnée. Si il avait été au rez-de-chaussée, il l'aurait vu entrer et serait accouru.

-Kéro ?

-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda son frère en accrochant son manteau et en la regardant.

-J'ai... enfin..., hésita-t-elle en fouillant les autres pièces du regard, ne trouvant pas ses mots. J'ai... " perdu " ... Kéro...

Soudain, elle entendit comme un bruit de choc. Sous les regards ébahis des deux jeunes hommes, elle s'élança dans la cuisine et regarda autour d'elle. Mathieu la rejoignit alors qu'elle s'approchait du frigo, l'air soupçonneuse, et Thomas, étant persuadé que c'était encore une farce de la " peluche ", gagna le salon pour s'écrouler sur un canapé.

Sakura était sûre que le bruit venait du frigo. S'attendant un peu à ce qu'elle allait découvrir, elle saisit la poignée et tira. La porte s'était à peine entrouverte qu'une boule de fourrure orangée se précipitait sur elle, lui faisant perdre l'équilibre.

-Aah ! cria Kéro, inspirant une grande goulée d'air sans vraiment se soucier de Sakura, qui atterrit par terre de la manière la moins élégante qui soit. J'ai cru que j'allais mourir étouffé !

-Mais qu'est-ce que tu faisais là-dedans, Kéro ? demanda Mathieu, le visage fendu d'un large sourire.

Le gardien ne parut pas l'entendre, mais il s'aperçut soudain de la présence de sa maîtresse et fondit sur elle.

-Pardi ! C'est la révolte des frigos !

-Kéro, combien de temps as-tu passé sur la console depuis que je suis partie ? demanda Sakura, assise par terre, d'un ton menaçant.

-Ils veulent envahir la Terre, continua-t-il sur sa lancée sans lui prêter attention, mais ils savaient qu'ils devraient d'abord me passer sur le corps, alors ils ont voulu se débarrasser de moi ! Ils étaient bien renseignés, les bougres, mais une fois encore, l'invincible Kérobéros a échappé à ses ennemis !

-Si tu veux mon avis, répliqua Sakura d'un air désespéré, c'était plutôt une protestation contre tout ce que tu fais subir chaque jour aux paquets de gâteaux qu'un complot mondial...

Mathieu, les larmes aux yeux et se tenant les côtes, devait s'appuyer à la table pour ne pas rejoindre Sakura par terre. Thomas finit par les rejoindre, attiré par le bruit.

-Mais qu'est-ce qui se passe, ici ? ! dit-il en voyant la porte du frigo toujours ouverte et sa sœur affalée sur le carrelage.

Kéro n'avait pas plus tôt repéré une nouvelle victime qu'il se précipitait vers lui.

-C'est la révolte des frigos ! Tout le monde aux abris !

Il fallut encore quelques minutes et une intervention de Yué pour que Kéro se calme et se rappelle les évènements de la journée. Après quoi, il entraîna Sakura et l'autre gardien dans le salon pour " parler affaires ".

-Et toi, dit-il à Thomas en lui bloquant la porte, tu n'as rien à faire là !

-C'est ça ! Et je devrais laisser une peluche de 10 cm de haut embarquer ma sœur dans des ennuis sans fin, peut-être !

Il l'écarta sans difficulté et alla s'asseoir à côté de Sakura, Yué restant debout. Comme Kéro le fixait rageusement, sa belle autorité réduite en fumée, Sakura intervint :

-Eh, Kéro ! Ce n'est pas un conseil de guerre ultra-secret !

-Est-ce que quelqu'un pourrait enfin m'expliquer ce qui se passe ? demanda Yué, toujours impassible.

Kéro céda enfin et raconta ce qui c'était passé ce matin et l'arrivée de Lionel, en profitant pour bombarder Sakura de toutes les questions qu'il n'avait pas encore posées ( et elle n'aurait jamais cru qu'il en restait autant... ).

-C'est bizarre, finit par commenter Yué. D'habitude, lorsque les cartes cherchent à avertir Sakura de quelque chose, Dream lui fait faire un rêve prémonitoire...

-C'est vrai, renchérit Sakura. Ça a toujours eu lieu comme ça.

Il y eut un silence, puis Kéro avança prudemment une hypothèse :

-Peut-être qu'elles ne savent pas ce qui va arriver, mais seulement que ça va arriver.

-Comment est-ce que cela serait possible ? sursauta Sakura.

-Personne ne peut connaître le futur, philosopha Yué. Pourtant, les cartes peuvent prévoir ce qui dépend de la magie, ce qui arrivera grâce - ou à cause - d'elle. Or, ajouta-t-il en se tournant vers sa maîtresse, ce qui te menace ne peut être que lié à la magie. Si elles ne peuvent le voir...

-C'est que quelqu'un les en empêche, termina Kéro d'un air sombre.

Sakura se sentit glacée. Est-ce que cette impression, cette intuition qui datait de trois mois se révélerait juste ? Elle dévisagea ses deux gardiens. Ils baissaient tous les deux la tête. Ils avaient peur, c'était évident.

-Pourquoi êtes-vous aussi négatifs ? intervint brusquement Thomas. Je sais que je ne connais pas grand-chose à la magie, mais puisque le... hum... puisque Lionel, corrigea-t-il après un coup d'œil à sa sœur, a des pouvoirs, les cartes ne pouvaient-elles pas tout simplement annoncer son retour ?

Kéro et Yué gardèrent le silence, ne voulant pas affoler les deux humains. " Ca ne tient pas debout mais c'est inutile de leur ôter cet espoir. Après tout, nous pouvons nous tromper... " se dit Kéro sans trop y croire.

Sakura se sentait par contre nettement rassurée. Cette simple évocation de Lionel avait un effet... magique, sur elle. Quand bien même il y aurait un danger, il serait là pour la soutenir ! Qu'aurait-elle pu vouloir de plus ?

-En tout cas, conclut Yué, il n'y a rien d'autre à faire qu'attendre.

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Alors, alors ? Qu'est-ce que ça donne ? N'oubliez pas de me laisser une 'chtite review !