*Chapitre second*

Le seule source de lumière naturelle qui éclairait la chambre à coucher d'aspect chaleureux, aux murs plaqués de bois, venait d'une baie vitrée recouverte de voilages située face à la porte d'entrée et encadrée de lourds rideaux pourpre à liserés dorés. Au centre de la pièce trônait un lit à baldaquin en acajou à gauche duquel se trouvait deux panneaux boisés ouvrant sur un placard. Une salle d'eau jouxtait la chambre et comprenait un lavabo, une douche, ainsi qu'une petite armoire. A côté du lit, une table de chevet, sur laquelle reposait une lampe à abat-jour vert, était formée d'un tiroir et sa poignée de métal réfléchissait une lueur glacée. Près du lit, un vieil homme en fauteuil roulant regardait à travers la baie vitrée.

- Mon pouvoir de régénérescence ?! J'avoue que je ne comprends pas. Mon ventre était suturé.

- J'étais parti en voyage et Logan aussi. Lui, comme moi, aurait identifié sans problème ton pouvoir. Malheureusement, Scott et Kurt ne sont pas vraiment habitués à faire face à ce genre de situation. Et quand ils ont vu que ta peau repoussait les fils qu'ils venaient de mettre et que ta blessure s'infectait, ils se sont jurés de venir changer les fils et nettoyer la blessure au moins une fois par heure. Tu comprendras qu'il aurait suffit de simples compresses sur ta plaie pour qu'elle cicatrise.

- Qui êtes-vous ?

- Je m'appelle Charles Xavier et, ainsi que tu as pu le constater, tu te trouves actuellement à l'Institut, l'école des mutants. Ici tu pourras apprendre à maîtriser tes pouvoirs et rencontrer d'autres personnes dans le même cas que toi.

- Pourquoi pensez-vous que j'ai plusieurs pouvoirs ?

- Je suis télépathe. Par conséquent, cela m'évite d'avoir à poser des questions dont je connais déjà la réponse. Je ne te demanderais pas pourquoi tu es venue ici après ton agression car je sais que tes parents adoptifs t'en parlaient assez souvent pour que tu puisse retrouver cet abri rapidement au besoin.

~ Mes parents adoptifs ? Qui ai-je donc vu mourir ? Pourquoi ne vivais-je pas avec mes vrais parents ? ~

- C'est rare que je pénètre dans un esprit aussi vulnérable que le tien. Que s'est-il passé pour que les dernières barrières psychiques de ton cerveau volent en éclats ?

- Vous n'avez qu'à violer mon jardin secret si vous tenez tant à le savoir, dit Paige avec aigreur.

- Cela ne servirait à rien, répondit le professeur sans se départir de son calme. Je veux t'aider et pour y parvenir tu dois te confronter à tes démons et les combattre. Si tu désire que je t'appuie, je le ferai.

- Je suis désolée de vous avoir répondu de cette manière. Je me réjouis d'être arrivée chez vous, d'après ma ...« mère » c'est un havre de paix pour mutants. Elle disait toujours que si quelque chose arrivait vous seriez là.

- Quand tu te sentiras prête je sonderai ton esprit, mais avant je souhaiterai que tu te reposes. Si tu veux te changer, il y a des vêtements dans le placard.

Le fauteuil opéra un demi-tour parfait, les roues tournèrent silencieusement et le professeur Xavier sortit de la chambre. Paige l'entendit s'adresser à une femme puis les sons se turent. Elle commença à ressasser les récents évènements mais la fatigue l'emporta et elle s'endormit comme une masse.

* * * * *

- Non, mais quelle idée ! ça crève les yeux ce genre de pouvoir, rugissait un homme à l'allure féline.

Logan se tenait au centre du grand salon, face à deux hommes qu'il se permettait de gronder comme des enfants.

- Nous sommes désolés, nous ne pouvions pas savoir, expliqua Kurt avec son fort accent allemand.

- C'est vrai, essaye de comprendre. Sous prétexte que tu connais ce pouvoir, qui est aussi le tien soit dit en passant, tout le monde devrai le connaître, dit Scott d'un ton agacé.

- HUMPFF ! conclut Logan.

Une jolie métisse entra dans la pièce. Ororo Munroe, trente-cinq ans environ, était une mutante dévouée au professeur. Ses cheveux blancs tranchaient avec la couleur de ses vêtements colorés rappelant ceux des tribus indiennes. Sa chevelure était caractéristique de sa mutation ses yeux devenaient blancs lorsqu'elle utilisait son pouvoir, le contrôle du temps et des vents.

- Le professeur voudrait que nous entraînions la nouvelle au combat. Qui veut s'en charger ?

* * * * *

Quand elle se réveilla, Paige mit un certain temps avant de reprendre pied avec la réalité. Il lui était arrivé nombre de choses ces derniers jours et c'était la première fois depuis longtemps qu'elle dormait sans s'inquiéter. Le jeune femme prit une douche puis enfila un pantalon de sport en stretch et sa veste assortie. Instinctivement, elle parcouru le couloir, descendit les escaliers, tourna à droite et se retrouva dans la cuisine.

Elle eu un choc. Un homme lisait un journal jusque là rien d'anormal. Cet homme présentait une morphologie de gorille mai sa peau était entièrement bleue. Il leva les yeux des nouvelles du jour et ôta ses lunettes.

- Bonjour, tu es la nouvelle, je suppose. Hank McCoy ou Le Fauve, dit-il en lui tendant une main qu'elle serra.

- Bonjour. Paige ... Paige Winders, répondit-elle.

- Et ton nom de mutante ?

- Abyss. Mais personne ne m'a jamais appelé comme ça.

- A mon avis, cela risque d'arriver plus vite que tu ne le penses. Au fait, je te conseille de bien manger car tu as entraînement juste après.

- Ah ? Où a-t-il lieu ?

- Dans le gymnase. Je te montrerais le chemin et te ferais visiter l'Institut par la même occasion.

- Merci.

- Pas de quoi.

Paige pris un pan cake et fit couler du sirop d'érable dessus. Elle avala un bol de café noir puis nettoya la vaisselle. Hank se leva et l'invita à le suivre. Il lui expliqua que les étages supérieurs, comprenant chacun deux salles de bain et des toilettes, étaient uniquement composé de chambres et de dortoirs. Au rez-de-chaussée, perpendiculairement au majestueux escalier, s'étendait un long couloir qui desservait la plupart des pièces à vivre du manoir. Sur la gauche, le corridor s'ouvrait sur la cuisine et la salle à manger. Face à ces deux pièces, se trouvait le grand salon qui deviendrait le cœur de l'internat après la rentrée des jeunes mutants. La moitié droite du couloir donnait sur l'ascenseur qui permettait d'accéder aux différents niveaux de l'Institut ainsi que sur le gymnase. Son guide lui dit d'entrer et la laissa seule.

La jeune femme poussa la porte de bois et pénétra dans la salle de sport. Un homme de grande taille se tenait adossé au mur.

- C'est moi qui suis chargé de ton entraînement, grommela-t-il.

- C'est ce que j'avais cru comprendre, répondit-elle sèchement.

Elle ne se rappelait plus du nom de ce mutant mais ce qu'elle savait, c'est qu'il empestait tellement le cigare que cela lui donnait mal au cœur.

- Pour commencer, reprit-il, je vais t'attaquer et tu devras te défendre. Ne retiens pas tes coups.

Il se mit en position de combat et lui décocha un direct du droit ... qu'elle évita avec une facilité déconcertante. Il enchaîna plusieurs séries de coups de poing dans le vide. Wolverine était d'avis qu'elle avait de bons réflexes mais il n'arrivait pas à se faire à cette rapidité.

- Tu es télépathe ? interrogea-t-il d'un ton suspicieux.

Elle hocha la tête en signe de dénégation.

~ ça t'épate, n'est-ce pas ? Tu ne connais personne qui ne soit pas télépathe et qui puisse réagir quasiment avant que le coup n'ait été amorcé. A moins que ... ~

La désagréable petite voix qui se manifestait quelque fois dans la tête de Logan débitait son agaçant monologue. Il se ressaisit et après un quart d'heure de corps à corps, il décida de passer à l'arme blanche.

- Tous les coups sont permis ? demanda-t-elle.

- Si ça peut t'amuser..., grogna-t-il. Mais je voudrais surtout voir si tu peux combattre sans aucun repère.

L'homme sortit un bandeau noir de sa poche et lui en masqua les yeux. Le premier échange se fit tout en bottes parées et attaques légères mais, au fur et à mesure, les chocs entre les deux armes devinrent plus agressifs et plus violents. Le frottement des lames projetait des étincelles. Puis, soudain, on entendit une épée tomber à terre. Dans un bruit métallique, Logan sortit ses griffes pour continuer l'échange et tout se passa très vite. Il vit la jeune femme perdre l'équilibre et, tandis que son arme heurtait le sol, pousser un hurlement de douleur déchirant avant de s'affaisser au sol. Wolverine se précipita vers elle et lui ôta le bandeau. Ses prunelles, qui d'ordinaire étaient noires, semblaient faites d'encre violette diluée et son cœur battait la chamade. Quand il toucha ses mains, il fut prit d'effroi elles paraissaient dépourvues de vie et étaient aussi chaudes qu'un glaçon. L'homme appela le professeur à l'aide et essaya de la réchauffer. Les iris d'Abyss recouvraient leur teinte initiale quand le professeur arriva.

~ Je dois sonder ton esprit. ~

Il apposa sa main sur la tête de Paige. Il vit un homme nu dans l'ombre, puis la lumière jaillit et il vit son visage révulsé par la douleur : c'était Wolverine. Le corps ensanglanté, les griffes pour la première fois sorties avec ce son si caractéristique. Alors, Charles Xavier compris. Ce bruit avait fait ressurgir un souvenir qu'elle n'était pas capable d'accepter pur la simple raison qu'il ne lui appartenait pas. La seule personne qui pouvait vivre avec était Logan, le mutant aux griffes d'adamantium, car, dans son esprit brumeux, il se rappelait l'avoir vécu. De cet échange entre la jeune femme et le vieil homme, Wolverine ne sut rien. Il sortit du gymnase sur demande de Xavier qui désirait parler à sa camarade.

- Je suppose que tu ne sais pas du tout maîtriser ton empathie, dit-il. Comme tu as put le voir, ce n'est pas un pouvoir inoffensif et facilement utilisable. N'importe quoi aurait put se passer, même le pire. Sans contrôle sur tes pouvoirs, tu es un danger potentiel pour toi et les autres. A partir de cet après-midi, je t'apprendrai à ne pas te laisser submerger par le souvenirs des autres. Néanmoins, je trouve que c'était une sage décision de ne pas lui en parler pour le moment.

- J'étais fatiguée, je ne pouvais pas contrôler deux pouvoirs dans cet état ...

- Ce qui est faux et tu le sais. Je t'attends dans mon bureau une fois le repas terminé, termina-t-il.

La discussion étant close, le professeur s'éloigna, laissant Paige seule. Au déjeuner, elle toucha à peine à la nourriture et ses pas la dirigèrent ensuite au bureau de son mentor. Il lui expliqua qu'elle devait relativiser et prendre du recul par rapport aux souvenirs qu'elle percevait. Chez les personnes dont ils étaient extraits, ils avaient une valeur sentimentale forte et l'erreur qu'elle avait commise par manque d'expérience, était qu'elle avait pris ces émotions comme siennes. Elle devait pouvoir analyser et comprendre des émotions quelle que soit la situation. Il lui donnait des béquilles, à elle de réapprendre à marcher.

Elle sortit de cette entrevue avec l'impression de vivre à nouveau. Depuis que Paige connaissait le passé de Logan, elle se demandait comment réagir face à lui mais finalement elle compris qu'i n'y avait qu'en lui en parlant qu'elle parviendrait à oublier. Seulement, si i apprenait qu'elle était au courant, il se considérerai comme blessé dans son intimité. Et puis, cela était intéressant de pouvoir prévoir les réactions de celui qu'elle côtoyait régulièrement en fonction de son passé caché. Elle décida d'adopter une attitude lui permettant de rejeter toute le douleur de ces souvenirs.

Le mois d'Août se termina. La veille de la rentrée des élèves, le professeur lui proposa d'assister Hank McCoy dans les cours de physique chimie qu'il officiait. Xavier expliqua à Paige que l'internat dispensait différents cours. Ororo s'occupait de l'histoire et des mathématiques, Kurt de la musique, Scott de la mécanique, Hank de la physique chimie et Charles de la littérature anglaise. Logan, quant à lui, régnait en maître sur l'éducation physique. Les plannings furent remis aux professeurs qui finalisèrent leurs cours. Septembre fut enfin là et les élèves arrivèrent. Tout le monde avait l'air de se connaître mais Paige était un peu perdue. Elle laissa les autres entre eux et on ne la vit pas de la soirée.

* * * * *

Depuis le début de la période scolaire, Paige était très prise par son travail. La vie à L'Institut s'écoulait paisiblement sans qu'elle y prêta trop d'attention. Le professeur lui parlait en termes ambigus dès qu'elle abordait le sujet de ses parents naturels et s'empressait de lui dire que toutes ses pensées et émotions entraient en lien avec son empathie. Son pouvoir était comme un vase communicant, elle pouvait ressentir ce que ressentait quelqu'un d'autre et faire partager un sentiment avec n'importe qui. Avec de la maîtrise, elle apprendrait à créer des sentiments à partir de rien mais pour le moment elle devait faire abstraction de ses doutes sinon, ils interféreraient avec ses liens empathiques et risqueraient de blesser psychologiquement ses camarades. En attendant, elle ne se servait pas de ce don , privilégiant ainsi la télékinésie.

* * * * *

Vers la fin du mois de novembre, alors que la température stagnait bien en- dessous du point de congélation et que le soleil tendait à se lever, Logan, assit dans la pénombre de la cuisine, semblait en proie à une intense réflexion, ou peut-être était-ce son expression faciale naturelle, quand il entendit un bruit à quelques mètres de lui. Lentement, il se retourna et s'approcha en silence de la source du bruit. Il vit l'ombre d'une silhouette se découper sur le mur.

- Tu comptes faire le mur aussi tôt dans la journée ? grommela-t-il.

Aucune réponse ne lui parvint. L'ombre leva son bras et à son extrémité, Logan crut voir une arme. Il se jeta sur la silhouette et la plaqua à terre en pesant de son corps sur le sien. Il dressa ses griffes au dessus de la nuque de l'individu et grogna :

- QUI ES-TU ?!

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Note de l'auteur : Voilà ! Le chapitre 2 est enfin en ligne ça fait beaucoup de temps pour pas grand chose mais mon ordinateur est tombé en panne et pendant les vacances je n'ai pas du tout écris donc j'ai des circonstances atténuantes ! Je tiens à remercier mes rewieveuses de m'avoir motivées pour que je continue à écrire et j'espère que cela vous plaira. Je m'excuse encore d'avoir supprimer des rewiews mais c'était indépendant de ma volonté. Vu que je ne maîtrise pas l'anglais (certaines peuvent en témoigner), j'ai un peu de mal à manipuler FanFiction et j'ai supprimer mon histoire 3 fois avant de comprendre comment ça marchai ! Bisous à toute celles qui me lirons. Parlez en autour de vous si ce n'est pas trop nul.