** Chapitre 7 **
Scott écarquilla les yeux en apercevant le visage bouleversé de Tornade. « Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Tornade, qu'est-ce que je fais là ?!!!» Il fronça les sourcils, puis sentit que quelque chose le brûlait dans le cou. Il passa sa main et sentit la cicatrice. « Oh non... » Tout lui revint peu à peu. La voix, les spectres, puis la forêt, le professeur, et enfin Jean, le phénix...Il bondit, cherchant à se lever. « Tornade ! Tornade ! Le professeur ! Il faut l'aider ! Et Jean ! Jean est vivante ! Il faut les aider !! » Il était à présent en proie à une excitation telle que Malicia, qui était à côté de Logan, poussa un cri.
Kurt s'approcha de Scott, tenta de le contenir, mais le jeune homme se débattait pour sortir du lit. « Vous ne comprenez pas ! Ils sont bloqués dans la forêt ! Ils ont besoin de nous !! » hurlait-il.
Pour Logan, il y avait deux manières d'expliquer son état actuel. Il était soit complètement ivre, soit tout simplement mort. En tout cas, il était sûr d'une chose : il n'était pas dans son état normal. Et encore moins dans un endroit normal. C'était une sorte de forêt, la même que celle qu'il avait visitée précédemment, mais beaucoup plus sombre, et surtout, il était immobile, à terre, incapable de faire le moindre mouvement. Il observa autour de lui et ne vit rien...rien, sinon des feuilles, des troncs et des cailloux. C'était même surnaturel, il n'y avait aucune vie : aucun insecte, aucune limace, aucun oiseau...aucun bruit non plus, sinon celui de ces pas qui se rapprochaient. Un homme se pencha sur lui. Son visage lui était familier... « Stryker... »murmura-t-il avec dégoût.
L'homme esquissa un sourire ironique. « Mon fils...Mon fils...Tu es anormal...Mais on va te guérir...Tu seras à nouveau comme nous. Tu ne seras plus un monstre... » Logan fronça les sourcils. Ce que disait Stryker n'avait aucun sens...D'ailleurs Stryker n'avait plus vraiment le visage de Stryker. L'homme qui le regardait à présent lui ressemblait, mais il était beaucoup plus jeune, et ses yeux...ses yeux étaient différents. Par leur couleur, et surtout par leur reflet. Un reflet terne... « Qu'est-ce que c'est que ce délire... »lança Logan. L'homme lui sourit et répondit « Tu es mort...tu es mort... » Logan sentit qu'il était absorbé à nouveau. « Non ! Non, ça suffit ! » cria-t-il. Puis, peu à peu, la sensation sembla s'inverser. Il entendit une voix douce, féminine, qui le suppliait de revenir. Il connaissait cette voix. C'était Malicia...Il sentait qu'elle tentait de lui transmettre sa force, il sentait cette chaleur remonter en lui. Mais ce n'était pas suffisant. Il n'avait pas assez de force. Il tenta de s'accrocher, mais il ne pouvait rien faire, c'était trop dur... « Malicia !!! » hurla-t-il dans un dernier effort vain pour attraper la vie qu'elle lui tendait.
Tornade essayait d'assimiler tout ce qui venait de se passer en l'espace de quelques secondes. Le retour à la vie de Scott, son excitation, son délire… Elle se força à rester calme et se tourna vers Malicia.
« Toi, tu t'occupes de Logan, fais ce que tu peux. »
Puis elle s'adressa à Scott :
« Bon. Voilà. Cette nuit, le professeur a fait un cauchemar, comme toutes les nuits. J'ai voulu t'en parler et quand je suis venue dans ta chambre, tu as perdu connaissance. J'ai appelé le professeur, mais… euh… il n'a rien pu faire pour toi. Logan t'a conduit ici pendant que Kurt et moi allions chercher le professeur. Il est tombé dans son bureau et s'est assommé sur la vitre. En l'emmenant à l'infirmerie, nous avons trouvé Malicia qui tentait de tuer Logan. Elle était possédée. Enfin j'ai eu l'impression. Mais elle est redevenue normale. Toi… tu as eu une crise, tu as appelé Jean… mais surtout… quelqu'un t'a injecté le produit qu'utilisait Stryker… c'est peut être pour ça que ta blessure ne guérit pas. On la maintient active. Toute la question est de savoir qui et pourquoi. A toi maintenant. »
Elle se demanda si elle avait bien fait de tout lui révéler d'un bloc, mais elle avait le sentiment que le temps jouait contre eux…
Scott sembla se calmer un instant, captivé par le récit de Tornade. Tout était assez confus dans sa tête, mais il entreprit de raconter ce qu'il savait à son amie. « Tornade...Je crois que tu as raison...Cela fait quelques jours que ma blessure me fait à nouveau mal...Je...je n'avais pas voulu vous en parler pour ne pas vous inquiéter...mais... » Il détourna son regard de celui de Tornade un court instant, comme s'il craignait les reproches, puis poursuivit : «Tout à l'heure...je n'ai pas eu l'impression de perdre connaissance. C'était plutôt comme si j'étais transporté dans un autre monde, comme lorsqu'ils ... » Il baissa la tête, tentant de retenir ses larmes. « ...lorsque j'ai été forcé à attaquer Jean, au barrage : j'étais conscient, mais dans un état de conscience différent. Cela doit être l'effet de ce maudit produit... » Il marqua à nouveau une pause, comme pour calmer la rage qui semblait le consumer. « Dans ce monde, j'entendais une voix, je voulais y résister, et j'ai fui...Je me suis perdu, et il y avait cet enfant bizarre...et puis j'ai pu voir le professeur, il hurlait si fort ! » Scott secoua la tête pour chasser l'image de sa tête. « J'ai voulu l'aider mais Jean est apparue, elle m'a tendu la main...et puis elle est partie. A la place, il y avait un oiseau. C'était un Phénix...Mais Jean était là, j'en suis sûr ! Je suis sûr que c'était elle, Tornade. Je te promets que je ne suis pas fou. Je l'ai sentie, tu sais que nous avons un lien psychique ! Je te jure, elle est vivante ! » Il semblait entrer à nouveau dans l'état d'affolement dans lequel il s'était trouvé peu de temps auparavant. Il agrippa la robe de chambre de Tornade. « Il faut l'aider ! Tornade !! Aide-moi !! Aide-les ! » hurla-t-il, avant de prendre la tête dans ses mains et d'éclater en sanglots comme un enfant. Il n'était plus lui-même. Il se sentait perdu, impuissant, et pourtant il savait qu'il devait faire quelque chose. Il n'avait pas ressenti un tel conflit de sentiments en lui depuis que Jean avait quitté le jet, au barrage...
Tornade regarda Kurt qui était resté silencieux, puis, elle prit Scott dans ses bras et le berça.
« Je sais Scott, je sais que c'est dur. Mais tu dois te reprendre, il ne faut pas te laisser aller. Jean a choisi de partir et tu sais… on dit souvent que le monde des morts permet les retrouvailles. Je crois que tu as vécu cette expérience. Tu étais dans un état désespéré, et nous avons vraiment failli te perdre… Je ne dis pas que je ne te crois pas, mais plutôt que tu as vécu une expérience hors du commun, où tu as pu retrouver Jean l'espace d'un instant. J'aimerais que ce soit la réalité, qu'elle revienne parmi nous, mais c'est impossible… Ce n'est que dans… la bible que les morts reviennent à la vie. Mais nous sommes humains, même si nous sommes mutants. Nous sommes faits de chair et de sang. Tu ne peux rien y changer. Mais tu peux t'adapter, comme nous tous. Faire face et combattre celui qui nous joue ce tour odieux. Tu dois te reprendre. Tu dois terminer la lutte avec nous, pour Jean. »
Elle s'était assise au bord du lit et gardait un bras autour des épaules de Scott.
Malicia avait écouté le discours de Tornade et elle se pencha à l'oreille de Logan :
« C'est valable pour toi aussi. Ne nous laisse pas tomber. Montre leur que t'as la haine. Fais leur voir qui tu es en réalité… Que tu n'es pas le looser qu'ils pensent que tu es… »
Scott pleura quelques temps sur l'épaule de Tornade, avant de se détacher de son étreinte. Il la regarda avec un air suppliant. « Non...je t'en prie, Tornade...Il faut que tu me croies...Je t'en supplie... »
Kurt prit soudainement la parole : « Attendez ! Monsieur Cyclope ?»
Scott tourna la tête vers lui, un peu surpris. « Scott. » répondit-il simplement.
Kurt sourit timidement. « Euh, ja , Scott...Mmm...Vous afez dit que vous afiez vu un enfant. A quoi ressemblait-il ? »
Scott fronça les sourcils. Il avait toujours considéré l'allemand comme quelqu'un d'étrange, mais il semblait à présent être la seule personne qui le croyait encore... « Je ne me souviens plus vraiment...mais...je me souviens très bien de ses yeux...des yeux vairons.» répondit-il, convaincu que Kurt, à son tour, allait le prendre pour un fou...
Kurt regarda Tornade avec insistance. Eux seuls, avec Xavier, savaient qui était cet enfant... Eux seuls l'avaient déjà rencontré...
