Autour de lui, des multitudes d'élèves passaient et repassaient, quelques uns, tournaient la tête vers eux, les autres continuaient leurs routes, tranquilles. Un vieillard noueux les arrêtta sur l'escalier.

- Nous demandons une entrevue spéciale avec le directeur. Dit calmement Hermione à Rusard qui était plus laid que jamais. Il les considéra d'un oeil mauvais, puis leur donna le mot de passe dans un grognement (sucre de milet, une friandise inventée par Fred qui gloussa de plaisir). Harry s'avança, les larmes aux yeux, dans ce qui avait été pendant sept, années , sa maison. Il se vit, accroupi sur cette armure, riant, accoudé à la rampe de l'escalier. Il se souvint du mur, ou Tom Riddle avait marqué par l'intermédiaire de Ginny, les messages déroutants de la chambre des secrets, il aperçu, le saule cogneur par la fenêtre, qui s'ébattait difficilement à présent.

- Harry, ça va ? demanda Ron. Il tapota l'épaule de Harry fraternellement. Ils arrivèrent devant la gargouille de pierre qui souriait malicieusement derrière sa face de roc. Fred murmura le mot de passe, et la gargouille s'écarta, avec son bruissement familier. Hermione mit Thomas dans les bras de Harry pour avoir tout son souffle, étant donné qu'elle devait grimper ces quelques centaines de marches, avec un bébé dans le ventre. Ron la soutint et Harry resta derrière. Il observa les marches en marbres qui donnerait bientôt accès au retour à la civilisation et à la porte du bonheur. Fred poussa cette porte quelques secondes plus tard. Thomas gigotait dans les bras de Harry et Hermione porta la main à son ventre.

- Viens, Harry. Harry franchit lentement le pas de la porte et se retrouva dans le bureau de Sirius. Rien, absolument rien n'avait changé... Si ce n'était que Fumseck n'était plus là et que le portrait de Dumbledore avait été placé dans l'angle d'un mur. Harry posa Thomas sur le tapis, retira son capuchon et se mit à parcourir les étagères du regard. Il marcha vers la bibliothèque, contemplant son passé. Sirius arriva sans crier gare, en dévalant presque l'escalier. Il s'assit derrière son bureau, ne s'attarda pas sur les personnes qui se trouvaient là.

- Ah, Hermione ! Tu m'amène déjà le résumé sur la confrérie des sorciers au 16ième siècle ? Harry ne se retourna pas, sa cape empêchait Sirius de voir ses traits, seuls ses cheveux en bataille demeuraient visibles.

- Pas vraiment non...répondit Ron. Harry ne sentait que son cœur qui le brûlait affreusement, il avait la désagréable impression que tout son corps était en flamme.

- En fait...On...Voulait te présenter quelqu'un...Harry entendit un bruit sourd. Ron devait sûrement avoir agrippé Sirius et il lui souffla.

- Attends toi à avoir un choc ! Un choc mémorable ! Harry entendit un raclement de chaise. Il se retourna et vit Sirius s 'immobiliser, debout, au milieu du dessin que le tapis traçait avec de grandes courbes. Harry eut un sourire d'excuse alors que son parrain reculait de quelques pas.

- Je suis de retour. Dit-il en marchant vers lui. Sirius s'appuya à un meuble, blanc comme un linge. Puis il courut vers lui et le prit dans ses bras. Harry le serra et se mit à pleurer. C'était la fin d'un cauchemar, et le début d'un beau rêve. Sirius sanglotait sans bruit comme un vieillard émotionné. Harry, mal à l'aise, souriait timidement et l' étreint une dernière fois avant de se dégager.

- Mais... Bon sang que ce que tu fais ici ? s'écria Sirius en passant une main sur ses yeux. Tu m'as fait peur.

- Ouais toi aussi ! s' entendu dire Harry. Il regretta aussitôt ses paroles.

- Oh, je me fais vieux ! J'en ai trop vu.

- Mais enfin ! Tu n'as même pas cinquante ans ! protesta Harry. Sirius eut une expression qui en disait long et Harry préféra se taire. Il se contenta d'observer Sirius qui faisait la même chose. Ron et Hermione étaient béats, et Fred annonça qu'il s'esquivait ( il avait un explosif à inventer ). Sirius tapa la paume de sa main avec son poing :

- Au fond, c'est vrai ! Tu avais tout simplement disparu ! On ne t'avais jamais dit mort.

- Voldemort m'avais banni dans je ne sais pas encore quel pays. Répliqua Harry. Il m'a fallu des années pour retrouver ma route et assez d'argent pour la poursuivre.

- Pauvre Harry... Hermione semblait prête à pleurer de nouveau, elle se mit à feuilleter un magazine, prenant une mine absente, alors qu'elle ne l'était pas. Thomas fouillait les mèches de Ron qui s'était assit, mal à l'aise et Sirius annonça qu'il allait faire du thé. Hermione leva la tête avec effroi.

- Il faudrait peut-être mieux que je m'en occupe ! proposa précipitamment Ron. Il largua son bébé dans les bras du directeur et murmura à Harry en passant.

- Les douze ans passé à Azkaban n'ont pas développé ses talents culinaires... Il disparut dehors pour appeler une elfe à qui il demanda gentiment (Hermione écoutait le moindre mot, passionnée) s'il elle voulait bien préparer un goûter frugal. On entendit l'elfe s'enfuir à toutes jambes et Ron revint dans le bureau. Sirius s'était, entre-temps, mit à chipoter un espèce de cube en verre dont les arrêtes semblaient prise de vies.

- Quel est ce fascinant objet ? demanda Ron. Harry riposta :

- Je le lui ai rapporté, il fabriquaient ça, d'où je viens...C'est berbicub, et ça ne sert strictement à rien, sauf à être contemplé.

- En effet, c'est très joli. Notifia Sirius comme un enfant.

- Observe le à la loupe.

- Passons ! rétorqua t'il. Il se leva, saisit Harry de force (il se fait vieux, mon œil !pensa Harry, qui avait l'impression d'être entre deux pinces). Il l'examina la pupille de son œil et sa langue. Puis, il demanda à l'elfe, qui revenais justement, d'aller chercher Mme Bigood. L'elfe repartit, toute essoufflée.

- Qui est Mme Bigood ?

- Une infirmière, Barbara, que vient d'engager. Elle te reconnaîtra, bien entendu, elle a à peu près le même age que toi et elle était à Pouffsouffle, mais ne t'inquiètes pas, j'utiliserais lâchement le sortilège d'amnésie.

- Professeur Black ! s'écria Hermione.

- Je réserve la surprise pour ce soir ! Alors qu'il décrivait le plus faramineux banquet jamais fait, en l'histoire de Poudlard, en dansant la java avec Harry perplexe, un énorme chien déboula dans ses pattes, étrange, il ressemblait à Sniffle, noir, une grosse truffe, des yeux sombres et archis explicites.

- Mais que ce que... Sirius attrapa le chien par le collier alors qu'il allait bondir sur Hermione.

- Je te présente Sniffle, mon chien... Je ne l'ai pas encore dressé, mais il est très doux, tu verras...Sniffle s'était mit à renifler la moquette et il s'arrêta devant Thomas ( Hermione se retint de pousser un cri, car les griffes de Sniffle était d'une taille considérable), il le flaira alors que Thomas le caressait doucement puis il poussa un soupir (Hermione aussi), et se coucha près de lui, tandis que le gamin ravi, riait de plaisir.