Trouver la force de se battre

Disclaimer: rien de ceci ne m'appartient, tout appartient à JK Rowling...

Chapitre 5

Severus reposa sa louche dans sa potion, visiblement excédé. Il était extrêmement fatigué et irritable ce soir en arrivant au labo. Exceptionnellement, il n'avait pas put venir la veille car il avait été appelé par le Seigneur des Ténèbres et avait prévenu Hermione Granger à la dernière minute. La soirée de la veille avait été dure pour Severus qui supportait de moins en moins voir ses collègues Mangemort.

Il n'avait qu'une idée ce soir: faire quelques potions pour se calmer puis aller se coucher. C'est ce qu'il faisait ici d'habitude: un travail un peu compliqué mais qui lui plaisait et rien au monde ne pouvait plus le calmer que de regarder des Potions mijoter. Mais depuis qu'il était arrivé ce soir là, Hermione n'arrêtait pas de lui poser des questions, notamment sur son travail d'espion, sujet qu'il n'appréciait pas particulièrement aborder.

"- Granger, y' aura-t-il un seul instant où vous me laisserez en paix? Depuis quand cela vous intéresse-t-il de savoir ce qu'il se passe à des réunions de Mangemort? répondit Severus visiblement excédé."

Hermione sembla hésiter un instant puis prit une bonne respiration et dit d'un trait: "Depuis que je pense que vous n'êtes jamais passé du bon côté et que vous vous battez toujours dans le camp du mal!"

En une seconde, le regard de Severus s'était fait noir comme jamais il n'avait été. La rage qui monta en lui était aussi puissante qu'inattendue et il ne put passer à travers, quelque chose des plus mauvais monta en lui... Il s'approcha dangereusement de la jeune fille qui déglutit, semblant regretter tout ce qu'elle venait de dire. Un sourire méchant se dessina sur les lèvres de Severus:

" Vous semblez être une fille très perspicace, Granger, il doit y en avoir autant dans votre cerveau que dans celui de votre petit ami ou dans celui de n'importe quel Weasley! Je suis forcément un méchant, j'ai tué... si vous saviez, le regard des petites filles qui voient leurs parents se rouler par terre en criant... Savez vous au moins ce qu'est la domination Granger? Quand on peut voir dans le regard de l'autre la peur, celle qui dévore tout, celle qui avilie, celle qui pousse aux plus abjectes soumissions, celle que je lis dans vos yeux actuellement... "

Tout en disant cela il s'était approché d'elle, elle était à présent appuyé contre le mur, ne pouvant plus reculer. Saisie par une peur effroyable en voyant un homme qu'elle croyait connaître se transformer en un monstre. Severus sembla un instant se reprendre en la voyant comme cela et son expression devint moqueuse:

"Vous me faîtes pitié Granger, vous ne valez pas mieux que les autres, vous n'êtes qu'une sotte qui croyait vous battre pour le bien. Vous croyez que les gentils se battent contre les méchants dans ce monde? Mais il n'y a pas de place pour le blanc ou pour le noir dans cette guerre, il n'y a que le rouge. Et le sang qu'un Auror fera couler ne sera jamais plus légitime qu'un autre.
Sachez que je me fous pas mal de ce que vous pensez, vous et vos amis et de ce que vous croyez savoir, mais je n'accepterais jamais que vous me reparliez ainsi. Vous me décevez Granger, je ne pensais pas que vous étiez aussi conne. La preuve que d'être une Mlle-je-sais-tout n'avance à rien dans la vie et qu'il n'y a rien à apprendre dans les livres tant qu'on en a pas assez dans le cerveau pour voir autour de soi."

Il était temps pour lui de partir et il avait la ferme intention de ne jamais revenir. Il ne put s'empêcher de lancer un dernier coup de baguette derrière lui pour renverser les deux chaudrons encore sur le feu avant de claquer la porte derrière lui. Laissant dans la salle une Hermione complètement retournée qui fondit en larmes dès qu'elle fut seule.

Sur le chemin du retour, Severus serrait ses poings dans ses poches de rage. De la rage contre le monde entier qui l'entourait mais aussi contre lui-même. Arrivé au Château, il aurait voulu se rendre à la salle d'entraînement mais il savait qu'il y retrouverait Potter et il n'aurait pas supporter de le voir, les conséquences auraient put être dangereuse pour leur vie à tous les deux. Il décida donc de monter en haut de la tour d'astronomie pour aller se calmer les nerfs à l'air frais.

Une grande partie de la rage qu'il ressentait lui était destiné: il s'était laissé guider par sa haine ce soir. Son comportement n'était pas tellement excusable même par l'idiotie de son ancienne élève. Il s'était laissé aller à la terroriser et il avait senti l'adrénaline monter alors qu'il s'approchait d'elle. Elle était terrorisé et il adorait cela, il s'était senti fort, supérieur, plein de haine, elle n'était plus qu'une petite chose face à lui prête à tout pour qu'on lui laisse la vie. Et alors toutes ses premières actions de Mangemort lui étaient revenus en tête, l'époque où il usait de son art sombre avec la plus grande finesse pour tuer et torturer. L'humiliation qu'il faisait subir à plus faible que lui comme auparavant on lui avait fait subir.

Il avait toujours été attiré par la Magie Noire et le Seigneur des Ténèbres lui en avait tant appris, il était devenu puissant grâce à cet homme qui était la plus grande Mage Sombre de l'époque... Jusqu'au jour où il s'était réveillé, il ne s'avait plus trop comment et qu'il avait compris, dans la lueur des yeux bleus de Dumbledore l'horreur de ce qu'il faisait. Qu'il avait juré face à ce nouveau maître d'aider pour autre chose et qu'il avait appris à gérer sa haine. C'est là, semble-t-il, qu'il avait découvert la nature humaine, de quoi elle était vraiment faite et qu'était né son horrible antipathie pour le genre humain. A cette époque, une seule haine sommeillait toujours en lui qui s'était révélé en retrouvant Black et qui avait subsisté en Potter. L'humiliation continuel qu'il avait subie avec les Maraudeurs était une plaie trop profonde pour être un jour refermée et il s'était laissé aller, il n'avait put faire autrement que haïr.

Cependant son attitude de ce soir n'était pas autorisée, bien qu'il adore terroriser ses élèves il ne se permettait jamais de le faire en dehors du cadre d'enseignant et là c'était comme Mangemort et rien d'autre qu'il avait menacé Granger. Il fallait pourtant savoir que la veille il avait vécu une terrible soirée avec des Mangemorts et la peur toujours qu'Il ne sache quelque chose, qu'Il se doute,... Le fait de voir une de ses anciennes élèves qu'il pensait moins bête que les autres l'accuser ainsi l'avait dégoûté. Voir que les gens de ce camp pouvaient être aussi bêtes que ses "collègues" Mangemort le dégoûtait. Il y avait de quoi ne plus croire en rien.

Malgré lui, il avait fondé de vagues espoirs sur la nouvelle génération. Granger semblait une fille intelligente et elle lui avait prouvé qu'elle avait beaucoup de capacités en Potions et leur travail d'étude, bien qu'il ne soit que théorique pour l'instant avançait beaucoup. De son côté, Potter faisait beaucoup de progrès, ils se retrouvaient souvent le soir pour s'entraîner et Severus savait que malgré lui il avait appris beaucoup au jeune homme. Il n'appréciait toujours pas Potter avec qui il se disputait souvent mais leur séance, au vu des progrès de son cadet, était devenu pour lui aussi des entraînements et il ne pouvait s'en plaindre. Consacrer quelques soirées à ces deux là ne semblait pas cher payé si cela devait amener la victoire de leur camp mais Severus doutait que ce qu'il fasse serve à quelque chose. Il ne pouvait croire qu'Harry soit plus qu'un Auror comme les autres, que pouvait il avoir de si extraordinaire? Cependant Dumbledore parlait toujours de lui ainsi, comme si seul lui pouvait battre le Seigneur des Ténèbres... c'est, semblait-il, ce qui faisait que malgré lui, Severus conservait un petit espoir...

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Severus réfléchit à l'idée d'aller voir Dumbledore pour lui raconter ce qu'il s'était passé ou au moins lui annoncer qu'il ne sortirait plus le soir pour fabriquer des potions; mais il décida qu'il avait le temps et qu'il pourrait le faire plus tard: il n'était pas pressé de devoir raconter cette soirée qui avait été fortement désagréable pour lui...

Cependant, il découvrit dès le petit déjeuner du lendemain que cette histoire ne semblait pas être fini. En effet il reçut une lettre de son ancienne collaboratrice qui lui demandait de la rencontrer le lendemain dans un bar très discret de Pré-au-lard en précisant qu'il était important qu'il vienne. Severus fut surpris de cette lettre notamment parce qu'elle ne portait pas le sceau du Ministère, que c'était donc une lettre personnelle et qu'elle lui demandait clairement d'être discret et de ne prévenir personne de cette lettre. La première réponse de Severus fut un reniflement de mépris et la pensée qu'il refuserait clairement cette invitation. Puis il regarda 2 fois à la lettre et quelque chose le fit douter de sa décision un peu hâtive; peut-être était-ce la mention de ce bar, la licorne sauvage dont il n'avait jamais entendu le nom auparavant, peut-être était-ce ce nom d'emprunt sous lequel il devait la trouver ou simplement l'insistance qu'elle mettait à sa venue, proche de la supplication.

Il décida à ce moment qu'il irait à ce rendez-vous, après tout, il était assez fort pour se défendre en cas de problème et si le seul but de la jeune fille était de le déranger à nouveau, il saurait à nouveau la remettre à sa place et pourrait s'en aller.

Le lendemain, il sortit du château peu avant minuit après avoir longuement surveillé les couloirs à la recherche de quelque élève en vadrouille et susceptible de le voir sortir de Poudlard. Il avait prévenu Dumbledore de son départ par un hibou qu'il avait envoyé peu avant son départ, il savait qu'à cette heure le Directeur ne dormirait pas encore mais il s'était refusé à aller le voir de peur que celui-ci ne lui pose trop de questions; cependant, le fait que le vieil homme sache qu'il était parti était une garantie au cas où il devait lui arriver quelque chose.

Il se retrouva donc à déambuler dans les rues de Pré-au-lard dans la nuit froide de la fin novembre. Il trouva rapidement le bar comme le lui avait indiqué Hermione dans un coin sombre et éloigné du village, il ne put d'ailleurs en voyant l'enseigne s'empêcher de penser au chemin des Embrumes. Il rentra donc dans le bar et ne fut pas étonné de le trouver miteux et sale comme le laissait présager la vitrine; derrière le bar, un vieil homme à l'air peu commode le regarda en essuyant un verre; le bar était extrêmement calme et Severus crut qu'il était déjà vide à cette heure de la nuit jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il n'y avait aucune table autour de lui, ni de chaises d'ailleurs, seulement un couloir avec beaucoup de portes d'où sortaient de vagues sons de voix. Il se pencha alors vers le barman à qui il murmura le nom d'emprunt que lui avait donné Hermione, le barman lui indiqua d'un grognement une porte se situant au fond du couloir.

Il se dirigea vers la porte fermée passant devant d'autres "compartiments" (Severus ne pouvait s'empêcher de penser à un train en voyant le façon dont se présentait le bar) où parfois, la porte ouverte, il apercevait des sorciers et sorcières de toutes sortes. Arrivé devant la porte, il marqua une pause. Il se demandait quels dangers il pouvait y avoir à ouvrir la porte, il sortit quand même sa baguette et lança sur la pièce un sort de reconnaissance pour savoir si des sorts étaient déjà placés sur la salle; il y en avait en effet, c'étaient des sorts de confidentialité: une fois entré dans cette salle, personne ne pourrait l'entendre, ces sorts étaient ceux qu'utilisait habituellement le Département des Mystères. La curiosité de Severus en fut accrue et il ouvrit la porte.

Il trouva à l'intérieur Hermione assise sur une des banquettes, remplissant deux tasses de thé fumant.

" Je nous ai commandé du thé." Dit elle simplement quand il entra.

Il s'assit sur la banquette face à elle, affichant l'air froid qu'il avait toujours, elle lui tendit sa tasse de thé. Severus nota qu'elle semblait s'être remontée depuis leur dernière rencontre, elle affichait à présent un air résolu et regardait Severus en face:

"J'ai des excuses à vous faire. Je voulais commencer par cela avant tout. Mais j'ai surtout des aveux à vous faire. Le premier est que je n'ai jamais été employé du Département de la Recherche, que vous non plus et qu'il n'existe aucune Eugénia Gorlops. "

Hermione regarda Severus qui n'affichait aucune émotion, toujours un masque d'indifférence froide et prit une grande respiration pour continuer: elle ne savait pas trop par où continuer:

"Tout ceci est une mise en scène que j'ai préparé de façon à pouvoir travailler avec vous ou pour être plus précise: à vous espionner."

Hermione leva à nouveau les yeux vers Severus malgré tout ce qu'il en coutait pour elle.

" J'ai été employée par le Département des Mystères pour vous espionner. Je fais partie du département des Mystères à titre secret, personne ne le sait pas même Ron, mon petit ami. Vous comprenez donc que le nouveau Ministère doute de vous, il n'y a rien de plus logique je pense que vous pouvez comprendre pourquoi. Le nouveau Ministre qui soit dit en passant est un des plus débiles que nous ayons eu depuis des années, reprend la fameuse technique de ce vieux sénile de Fudge en écartant Dumbledore de son réseau d'influence. Il faut donc qu'il doute de tous ceux qui ont trait à Dumbledore et vous êtes le premier sur cette liste. "

Hermione ne put déceler aucune émotion sur le visage de son interlocuteur mais ne se laissa pas déconcentrer:

" J'ai donc été embauchée pour découvrir si vous étiez quelqu'un de fiable. Je vérifiais chaque soir vos potions pour savoir si elles n'étaient pas sabotées et j'essayais d'en découvrir plus sur vous. Tous mes résultats me ramenèrent à penser que vous étiez quelqu'un en qui on pouvait avoir confiance et mes rapports au Département témoignaient de ce même sentiment. Cependant j'ai vite compris que ça n'allait pas: on ne m'avait pas employé pour cela, on m'avait employé pour prouver que vous étiez un espion de Voldemort, voir pire, un agent de Dumbledore prêt à renverser le Ministère!"

Là dessus Hermione lâcha un petit reniflement amusé mais qui sonna très ironique et amer aux oreilles de Severus.

" C'est à ce moment que le Ministère a découvert l'affaire des Potions sabotées: les Aurors possédaient des potions qui ne fonctionnaient pas ou qui n'étaient pas ce qu'elles prétendaient être. Ils ont donc considérés que vous étiez le responsable. J'ai essayé de les raisonner, de leur faire comprendre que c'était impossible, ils ont alors pensés que j'étais votre complice!"

Hermione marqua une pause, visiblement raconter cela n'était pas très facile pour elle et l'homme qui lui faisait face ne lui facilitait pas la tache... Elle avait les traits tirés et n'importe quel observateur aurait put dire que la situation qu'elle vivait n'était pas simple, Severus aussi l'avait remarqué mais rien ne semblait pouvoir le pousser à montrer un peu de compassion. Hermione but une gorgée de thé, se racla la gorge et reprit:

" On m'a accusé de ne pas bien faire mon travail et on m'a demandé d'être plus active, ce qui explique ce que je vous ait dit hier et que je ne pensais pas du tout, évidemment.

- Si votre petit jeu était en effet de l'espionnage, je peux vous dire, en connaissance de cause qu'en effet vous faîtes une bien piètre espionne, Mlle Granger. Il semblait bien que votre respect scrupuleux des règles et des ordres pouvaient mal vous mener, mais je ne pense pas que vous iriez aussi loin dans la bétise!"

Hermione avala difficilement mais tenta de garder un visage indifférent puis continua:

" C'est la raison pour laquelle j'ai abandonné, j'ai donné ma démission. J'ai compris qu'on ne pouvait pas être bonne partout, voilà tout. En tout cas, je suis ensuite allée voir le Département de la recherche à qui j'avais envoyé des potions fabriqués ensemble; ils étaient très content de notre travail qui leur fournissait des Potions en plus, j'ai usé de mon influence pour pouvoir être engagée auprès d'eux, il y a aussi une place pour vous si vous le souhaitez. "

Severus regarda Hermione, voyant qu'elle était sérieuse et qu'elle n'ajoutait rien, il eut un reniflement méprisant:

" Vous croyiez vraiment que j'accepterais de retravailler avec vous? Est-ce que vous croyez vraiment que votre pouvoir de persuasion peut avoir un quelconque effet sur moi?"

Cette fois-ci, Hermione affichait un visage déterminé, elle sortit de sa cape un paquet de parchemin qu'elle jeta sur la table devant Severus qui, d'un air méfiant, les prit et commença à les inspecter.

"Si on remplaçait l'asphodèle en poudre par de l'eudrogène sèche, on réduirait le problème de l'échauffement de la potion, dit-elle.

- Mais si on retire l'asphodèle, on diminue le temps d'incubation de la potion, impossible!

- Sauf si on augmente la quantité de liquides.

- Alors on retrouvera notre problème de combustion! "

Severus inspecta à nouveau le papier: Hermione avait recopié au propre toutes les équations qu'ils avaient faites sur la fameuse potion explosive qu'ils avaient commencés à créer.

" Professeur, dit Hermione à voix plus basse, cette potion sera une aide inimaginable pour la résistance, la potion offensive la plus forte jamais créée, ce sera une première dans le monde de la Magie. Je suis incapable de la finir seul, j'ai besoin de vous pour cela."

Severus sembla peser la proposition très consciencieusement, ses yeux allant de la jeune fille au regard déterminé en face de lui aux feuilles qu'il tenait dans les mains.

" Je pense que vous laisser continuer ce genre de travail seule est un grand danger tant pour vous que pour le monde sorcier dans son ensemble, vous seriez capable de faire sauter la terre entière si je vous laissais seule dans un labo. "

Le sourire d'Hermione s'était agrandi tandis qu'il parlait et malgré ses efforts elle n'avait pas pu le réprimer.

" J'accepte donc de retravailler avec vous. Mais ne vous réjouissez pas trop vite, vous regretterez bientôt de devoir me supporter encore et vous pouvez vous imaginer que je regrette déjà ma propre réponse."

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Le lendemain, Severus se rendit auprès de Dumbledore pour lui annoncer les nouvelles. Dumbledore ne se réjouissait en effet pas du comportement du nouveau ministre mais ne s'en étonnait pas: il savait déjà ce qu'était la position du Ministère depuis peu. Cependant il ne put réprimer un sourire quand Severus lui dit qu'il avait "par conscience professionnelle" accepté la proposition de Miss Granger même si rien ne lui était plus désagréable que de devoir la supporter.

Severus n'aurait jamais osé dire qu'il avait été séduit par l'esprit de la jeune fille qui travaillait toujours à réussir ce qu'elle commençait, sa détermination mais aussi la façon dont elle avait su comment le pousser, lui, à accepter; non, ça il ne le dirait pas puisqu'il ne pouvait pas se l'avouer à lui-même. Néanmoins il voyait dans les yeux de Dumbledore que celui comprenait par dessus les mots et qu'il voyait ce que l'autre homme croyait pouvoir si bien cacher. Severus avait compris avec le temps que Dumbledore n'utilisait pas la légilimencie, non, Dumbledore comprenait et savait tout car Dumbledore avait ce pouvoir de comprendre la nature humaine comme personne ne le pouvait.

Severus passa une journée exécrable. La fatigue accumulée depuis quelques temps le rendait plus désagréable que jamais et c'étaient ses élèves, qui de leur côté ne montraient pas une attitude irréprochable non plus, qui en pâtissaient.

Le soir même cependant, son humeur ne lui permettrait pas de pouvoir trouver le sommeil, il le savait à l'avance. Mais une autre chose le tourmentait: il n'avait pas fait d'entraînement avec Potter depuis longtemps et il se devait de monter le retrouver. En effet, bien qu'ils ne se soient jamais fait de promesse, leur rencontre 2 à 3 fois par semaine était devenus une habitude. Leur attitude avait peu à peu changé, ils avaient arrêtés de parler, de s'insulter ou le réduisait au minimum et ne faisaient que se battre, pour l'entraînement, évidemment. Severus se rendait de plus en plus compte que ces entraînements étaient nécessaires pour lui comme pour Potter; et il était heureux d'avoir trouver un adversaire à sa mesure, il savait aussi, même s'il ne se le formulait jamais pour lui-même avec autant de mots qu'il en avait appris beaucoup à Harry et qu'il avait transmis un savoir très important.

Mais les entraînements étaient aussi devenus de plus en plus dangereux et ils prenaient toujours plus de risques, après les corps à corps ils s'étaient battus à la baguette et enfin ils avaient commencés à l'arme blanche. C'est ainsi qu'ils se battirent ce soir-là, avec une hargne pire que jamais semblait-il. Au bout d'une heure de combat acharné ils étaient tous les deux à bout de souffle. Severus avec une taille sur l'épaule, Harry avec une entaille le long de la joue.

Harry essaya de récupérer son souffle quelques instants puis détacha de sa ceinture une potion dont il but la moitié.

" Prenez ça pour cicatriser vos blessures" dit il à Rogue en lui lançant la potion.

Severus la rattrapa au vol et la but, avant de la jeter contre le mur où elle s'explosa avec un grand fracas. Il s'avança alors vers Potter, son couteau en main et l'air plus enragé que jamais.

"Que venez vous de me faire boire, Potter? dit il détachant chaque syllabe.

- Une potion de guérison, rien de plus, répondit Harry ne comprenant rien à la situation.

- Je m'y connais quelque peu en Potions et je peux vous dire que ceci n'était pas une potion de guérison.

- Je vous dis que c'est une potion du ministère, une potion de guérison, c'était écrit sur l'étiquette!

- ALORS POURQUOI NE SUIS-JE PAS GUERI?" cria Severus montrant sa plaie à l'épaule, toujours ouverte.

Cette fois, il avait cloué Harry au mur, la pointe de son couteau appuyé sur son ventre, l'autre main maintenant l'épaule du jeune homme le long du mur. Harry se débattait de toutes ses forces pour se libérer. Severus se trouvait tout près de lui et semblait prêt à tuer pour avoir sa réponse. Ses yeux noirs semblaient transpercer le jeune homme de part en part, celui cessa finalement de se débattre. Sur le coup Severus pensa que c'était l'effet du couteau qu'il appuyait de plus en plus fort contre son ventre et qui avait déjà transpercer la première épaisseur de ses vêtements. Severus attendait, serrait contre l'autre homme, quand il eut soudain la sensation de la douce odeur de sueur qui les entouraient, qu'il sentit le souffle irrégulier d'Harry toucher son visage et qu'il prit conscience de tous les endroit où leur corps étaient en contact, la sensation de la chaleur de l'autre homme le touchant.

Alors, sans que Severus comprenne comment, les lèvres d'Harry se posèrent sur les siennes et Severus répondit au baiser passionné, sentant son souffle de plus en plus court. Il hésita encore un instant puis jeta le couteau au sol, permettant à Harry de coller l'intégralité de son corps contre lui. La vague idée qu'ils étaient en train de faire une bêtise parvint à l'esprit de Severus alors que déjà Harry avait glissé ses mains sous son t-shirt, tentant de faire disparaître le dernier rempart qui séparait leurs deux corps: les vêtements...

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Et voilà enfin le début du slash que vous attendiez tous (en fait il serait probablement plus juste de dire: "toutes" non?)... J'espère que personne ne sera déçu car je préviens qu'il n'y aura jamais de lemon, je n'irai probablement pas plus loin que ce que je viens d'écrire. Je pense que l'intérêt de ma fic se portera ailleurs....
Je préviens aussi qu'il est normal que vous trouviez qu'il y a quelque chose d'étrange dans la façon dont commence le slash mais j'imagine que certains d'entre vous ont compris pourquoi....

Sur ce, merci encore à tous mes reviewers et j'espère avoir pas mal de réactions pour ce chapitre là...

A bientôt!