A/N : troisième partie de mes délires… j'ai un peu hésité à la mettre, parce qu'elle est… spéciale. Quand on est malade, il n'y a pas que la fièvre… enfin… sûrement une manière de me moquer de moi-même… (NB : Je déteste être malade !!)
A chaque fois, on a l'impression de mourir.
J'étais à genoux, et d'ailleurs je n'aurais pas pu me tenir debout tant je tremblais. J'étais terrifié, aussi. Mon estomac se révoltait.
J'aurais dû m'y attendre, d'ailleurs, il n'avait pas eu la vie facile ces derniers mois. Rassembler les "anciens", comme me l'avait demandé Dumbledore, n'avait pas été tâche facile, d'autant plus que j'étais toujours recherché par le Ministère. Vivre comme un évadé en fuite avait été dur, avant cela. Il m'avait fallu rajouter, après le fiasco du tournoi des trois sorciers, cette importante mission à accomplir. Sans compter que les Mangemorts revenaient déjà à leurs activités funestes. Tout cela m'avait fait alterner des périodes de jeun et de maigres repas que je n'aurais jamais pensé pouvoir avaler.
Mais échouer si près du but…
Je me convulsais de douleur alors que mon estomac se contractait. A plusieurs reprises. Je songeais que, s'il se contractait un peu plus, ce n'était pas seulement mon dernier repas qu'il éjecterait, mais aussi toutes mes tripes, sans autre forme de procès.
La douleur s'arrêta, et le soulagement fut si vif que je me sentis presque mieux qu'avant. Et c'était peut-être le cas. Encore tremblant, je me laissai glisser assis sur le sol froid, appuyé au mur tout proche.
Une silhouette sombre s'encadra dans la porte, bloquant toute lumière dans le petit espace. C'était aussi bien, d'ailleurs, car la lumière me faisait mal aux yeux.
Je levai un regard misérable sur Remus, qui me regardait avec une expression désolée.
- Je t'avais prévenu, Sirius…
Il se pencha au-dessus de moi et tira la chasse d'eau.
- … tu n'aurais pas dû manger autant et aussi vite.
- J'avais faim.
Il roula les yeux à ma protestation plaintive, mais, alors qu'il allait répondre, il se tourna vers un nouvel arrivant. La vieille Mme Figg le poussa sans trop de ménagement de son chemin et me tendit un verre d'eau.
- Doucement, mon garçon, bois. Allez, ne reste pas assis sur ce sol froid, viens, on va te mettre au chaud dans un bon lit. Et dorénavant, tu mangeras uniquement ce que je te dirais de manger, c'est bien compris ?
Jamais je ne m'étais senti à la fois aussi heureux et aussi exaspéré que la bonne vieille Arabella ait décidé de venir nous tenir compagnie chez Remus. Je lui rendis le verre vide et tentai de me redresser, sans trop de succès. Je m'affalai à nouveau contre le mur. Mme Figg poussa un soupir exaspéré.
- Ces hommes, grommela-t-elle en s'éloignant. Ils sont un petit peu malades, et c'est la fin du monde pour eux. Mais ils refusent toujours obstinément de faire ce qui est bon pour eux. Des petits garçons qui refusent leur médicament.
Remus, à qui il restait – Dieu merci – un peu de cœur, me souleva presque comme une plume, m'aida à prendre appui sur lui, et me sortit des toilettes. Sans se priver du luxe de ricaner, cependant. Jusqu'à ce qu'Arabella se tourne à nouveau vers nous, au moment même où nous entrions dans la cuisine.
- D'ailleurs, Remus, une fois que Sirius sera au lit, je te donnerais ta potion Tue-Loup.
Remus pâlit.
