AN : Un quatrième « délire » à ajouter… cette fois-ci, je n'étais pas fiévreuse… enfin, je crois… ça fait longtemps que je l'ai écrite, celle-là…. Je viens de la retrouver dans un carton, toute poussiéreuse ! Vous me direz si vous appréciez… Mon avis personnel sur un incident mentionné dans les livres. Situé dans les vacances entre la sixième et la septième année des Maraudeurs…
Une visite des Maraudeurs…
Lily se réveilla lentement, tandis que le soleil, encore bas, jouait sur ses paupières closes. L'été promettait d'être un des plus chauds de la décennie, et l'air, s'il n'était pas encore étouffant, était déjà immobile et chaud de si bon matin.
Pas étonnant alors que Lily ait combattu ses draps toute la nuit et se retrouve finalement, au matin, sur un lit complètement dépourvu de draps, ne la laissant couverte que de sa très légère chemise de nuit, celle-là même que James lui avait offert pour son anniversaire, deux mois plus tôt. Mais après tout, les seuls voisins qui pouvaient voir par la fenêtre qu'elle avait laissée largement ouverte étaient partis en vacances. Aucun danger donc que son intimité ne soit violée… pas aujourd'hui, en tout cas.
Les yeux encore fermés, elle pouvait entendre ses parents se lever, avec tous les bruits habituels et rassurants du matin. Elle pouvait même deviner l'origine du moindre petit bruit. Ce froissement de tissu, c'était son père qui ajustait sa robe de chambre en descendant les escaliers de son pas lourd. Le tintement de porcelaine, les tasses que sa mère disposait sur la table. Ce violent claquement de porte, Pétunia qui sortait de sa chambre, apparemment –et comme d'habitude – de mauvaise humeur.
Elle se retourna en fronçant les sourcils, la pensée de Pétunia n'entrant pas dans le plan d'un réveil agréable. Elle se concentra donc plutôt sur les odeurs qui commençaient à lui parvenir : les toasts tout juste grillés, les œufs, le bacon… tout ça arrivant par vagues avec un léger mouvement d'air sur son visage. C'était sûrement cette légère brise qui avait fait grincer la fenêtre… Mais le petit déjeuner pouvait bien attendre encore quelques minutes… elle n'avait pas encore envie de se lever…
Dans la seconde qui suivit, elle révisa complètement cette opinion… car elle se retrouva soudain debout toute droite à côté de son lit, le cœur battant. Elle avait senti une main passer sur ses hanches et la caresser… il y avait quelqu'un dans son lit avec elle !
… Quelqu'un qui avait les cheveux en bataille, des lunettes qui, reflétant le soleil, cachaient l'expression de ses beaux yeux chocolats, et un sourire qui disait tout ce qu'elle ne pouvait pas voir dans ses yeux.
- James Potter ! chuchota-t-elle furieusement. Mais qu'est-ce que tu fais là ? Et où sont les autres ?
Un petit rire venu de derrière elle lui répondit. Elle se retourna pour trouver le reste des Maraudeurs, et se rendit compte dans le processus que la chemise de nuit couvrait effectivement peu de choses de son anatomie. Il ne lui fallut pas longtemps pour se couvrir d'un drap qui traînait, par miracle, à ses pieds, mais elle était déjà aussi rouge qu'une tomate.
- Mais qu'est-ce que vous faites là ? répéta-t-elle à voix basse. Vous ne deviez arriver que cet après-midi ! Et puis d'abord, comment avez-vous fait pour venir jusqu'ici ?
Elle avait totalement ignoré l'évidence des deux balais que tenaient Cathy et Remus.
- Ben, par les airs, évidemment, répondit Sirius avec un sourire narquois.
- Vous vous rendez compte que nous sommes dans un quartier Moldu ? Ils vous ont sûrement vu ! Le Ministère va en avoir après vous !
Elle se figea quand Cathy se mit à balancer la cape d'invisibilité de James sous son nez. Mais il en fallait plus que ça pour faire taire Lily Evans.
- Vous allez me faire croire que vous êtes venus, tous les six, sur deux balais, convenablement cachés par une cape d'invisibilité ? Dites-moi pourquoi je trouve ça dur à avaler !
- En fait, expliqua Remus avec un sourire en direction de Kyana, James a gardé la cape et Kyana a lancé un sort d'invisibilité sur l'autre balai.
Ils furent interrompus par un léger coup à la porte de la chambre. M. et Mme Evans étaient des gens très gentils, mais même Lily doutait qu'ils acceptent la présence des Maraudeurs –dont James ! – au grand complet alors que leur fille était à moitié nue.
- Lily ? appela la voix de M. Evans à travers la porte. Tu es réveillée ?
- Ouioui, mais… je suis pas encore habillée ! J'arrive !
Il y eut un bruit de pas s'éloignant dans le couloir, et Lily se tourna à nouveau vers ses amis.
- Vous allez rester là bien tranquillement, sans toucher à rien, et sans sortir de cette pièce, c'est bien compris ?
Elle empoigna une robe de chambre et l'enfila sans se préoccuper des ricanements des autres. Sirius se laissa tomber sur le lit avec un soupir théâtral.
- Même pas drôle ! Qu'est-ce qu'on est sensé faire en attendant ? On n'a même pas le plaisir de te voir dans cette ravissante petite chose…
Lily ne porta aucune attention à la dernière réplique de Sirius, laissant Cathy et James s'en préoccuper. D'après les regards meurtriers qu'ils lui lançaient, le garçon était pratiquement certain d'avoir à esquiver deux sorts dans la minute.
Néanmoins, Lily avait les joues très roses en descendant dans la cuisine… jusqu'à ce qu'elle trouve Pétunia plantée devant la porte de la cuisine, les bras croisés et l'air de quelqu'un de très borné.
- Je n'entrerais pas dans la cuisine tant qu'il y aura cet animal de malheur dedans ! cria-t-elle aussitôt qu'elle vit sa sœur approcher.
Le pauvre "animal de malheur" était une petite chouette hulotte de Poudlard que Lily avait souvent utilisée pour écrire à ses parents. Quant à ces derniers, Danny et Emily, finalement habitués à la présence de ce genre de volatiles, ils regardaient Pétunia avec un air désemparé. Lily se dépêcha de prendre la lettre de Poudlard que lui apportait la chouette et renvoya le rapace immédiatement, bien que cela démangeait terriblement Lily de taquiner sa sœur avec la chouette. Mais cela, songea-t-elle avec un léger soupçon de culpabilité, devait être la mauvaise influence des Maraudeurs.
Pétunia entra enfin dans la cuisine, et s'assit à la table sans autre salutation qu'un grognement, tandis que Lily embrassait chaleureusement ses parents. Elle se mit à manger rapidement, songeant à ses amis et à toutes les catastrophes qu'ils étaient capables de commettre si elle les laissait trop longtemps seuls. Au moins, elle faisait confiance à Kyana… si la jeune Serdaigle pouvait les retenir un peu…
Aussitôt quelques toasts engloutis et son thé bu, elle se leva et prit ses couverts pour les mettre dans le lave-vaisselle. Elle ne s'était pas plus tôt retournée que Petunia poussa un cri aigu.
Lorsque Lily se retourna pour voir ce qui l'avait fait hurler, son cœur faillit tomber dans ses talons. Peter était là, Peter sous sa forme de rat, et il grignotait tranquillement les miettes qui restaient dans sa soucoupe. La jeune sorcière sortit rapidement sa baguette et prit l'excuse la plus simple qui lui passait par la tête.
- J'ai transformé ma tasse en rat, expliqua-t-elle avec un sourire coupable. C'est un entraînement pour les… Métamorphoses. Le professeur McGonagall insiste beaucoup pour qu'on s'entraîne, vous savez.
D'un mouvement léger de baguette, Lily transforma Peter en une tasse presque identique à celle qu'elle venait de mettre dans le lave-vaisselle. Il y avait bien encore des moustaches tout près de l'anse, mais, après tout, ce n'était pas elle, l'experte en Métamorphoses !
- Oups, il me faudra un peu d'entraînement.
Les parents Evans montrèrent un visage compréhensif, mais sa sœur se tourna vers elle avec une expression de fureur intense.
- Tu n'es qu'un monstre ! lui cria-t-elle avant de décamper de la cuisine.
Lily se retint soigneusement de ne pas montrer toute l'étendue de l'exaspération que lui inspirait Pétunia. Elle savait que leurs parents, Danny et Emily, étaient les premiers à souffrir de leurs constantes disputes. C'était normal de désirer une vie de famille heureuse, et Lily avait fait son possible pour ne pas se mettre en colère contre Pétunia. Mais celle-ci ne faisait aucun effort de son côté.
- Lily, soupira Emily.
- Je suis désolée. Je vais arranger les dégâts… dans ma chambre, dit-elle en prenant la tasse-Peter et en la fourrant dans la poche de sa robe de chambre.
- Ce n'est pas ça, dit Danny. Tu peux détruire toutes les tasses que tu veux, je n'en ai rien à faire. Mais, la prochaine fois… préviens-nous que tu es sur le point de faire ce genre d'expérience, tu veux ? Tu as fait peur à ta sœur et je dois dire que moi-même, je ne l'ai pas vu venir…
- Je suis désolée, répéta Lily en filant dans sa chambre.
Contrairement à ses terreurs les plus profondes, les Maraudeurs n'avaient pas quittés la chambre de Lily. Mais ils n'étaient pas exactement sages non plus. Assis sur le lit, ils regardaient Sirius faire danser le drap dont Lily s'était couverte quelques minutes plus tôt.
Cela n'aurait rien eu de remarquable si le drap ne passait pas de temps à autre devant la fenêtre, d'où Lily était sûre que même les gens à l'autre bout de la ville pouvaient le voir.
Dans un instant, elle aurait le Ministre de la Magie à ses trousses.
- Mais enfin… qu'est-ce qui se passe, ici ? demanda-t-elle un peu brusquement. Et où est Peter ?
L'idée de vérifier s'ils étaient au courant des facéties de Peter lui était tout juste venue à l'esprit. Mais à voir les coups d'œil frénétiques que James se mit à lancer dans tous les coins de la pièce, ce n'était certainement pas le cas.
- Peter ? Il… il était là…
Il y eut un moment de panique générale, dominée par le ricanement dédaigneux de Cathy, avant que Lily ne sorte la tasse de sa poche et raconte toute l'histoire, en occultant évidemment l'attitude de Pétunia.
- Maintenant, quelqu'un pourrait-il re-transformer cette tasse en Peter, qu'il puisse nous expliquer pourquoi il est venu se balader dans ma cuisine, alors que je vous avais interdit de quitter cette pièce ?
Aussitôt dit, aussitôt fait. Bientôt, Peter regardait Lily avec des yeux terrifiés.
- On t'a déjà dit à quel point tu ressemblais à McGonagall quand tu te mets en colère ? Je voulais juste visiter…
La jeune Evans tenta de ne pas exploser de colère. Parfois, il lui devenait si simple de comprendre pourquoi les professeurs les détestaient tant…
- Ca va pour cette fois… maintenant vous allez tous descendre dans la rue par ma fenêtre, vous allez faire un tour le temps que je me prépare, et vous revenez dans une demi-heure en disant à mes parents que vous êtes en avance. Ca vous va ?
Lily avait l'air tellement menaçant que même Cathy n'osa pas prononcer un mot. Ils hochèrent tous la tête en signe d'accord et se dirigèrent en file indienne vers la fenêtre, comme des enfants sages.
James venait le dernier, et comme il s'apprêtait à descendre à son tour, il se tourna vers Lily avec des yeux implorants.
- Même pas le droit à un petit… ?
- NON ! interrompit sèchement Lily.
Il y avait une certaine satisfaction, songea Lily en regardant James disparaître docilement, à savoir qu'elle pouvait avoir un peu d'autorité sur les légendaires Maraudeurs. Un peu.
