Chapitre 8 : Ennemis

Ils étaient déjà là quand le Poudlard Express arriva en gare de King's Cross. Ils étaient venus en avance, pour être sûrs d'éviter les imprévus. La famille Malefoy détestait les imprévus.

Le quai était plein de gamins pleurnichards qui refusaient de quitter leur mère. Comme ils étaient lamentables Drago se demanda qui, parmi tous ces nouveaux à Poudlard, ferait un bon Serpentard. Pratiquement aucun. Ils étaient tous trop peureux, trop lâches ou trop idiots. Encore que ce dernier défaut n'arrêtait plus trop le Choixpeau Magique, ces dernières années. Il n'y avait qu'à voir ces crétins de Crabbe et Goyle. Qu'est-ce qu'il pouvait les mépriser, ces deux-là! Juste bons à le coller et à rigoler bêtement à chacune de ses moqueries hautement élaborées. Et à taper tous ceux qui ne s'écartaient pas du chemin de Drago Malefoy, ce qui se montrait souvent bien pratique. Il y avait des fois où le nom ne suffisait pas, il lui manquait la force. Avoir deux bonnes montagnes de muscles dans son camp se révélait alors utile.

Lucius Malefoy marchait devant son fils, fier et implacable comme un roi. Drago s'appliqua à imiter son père de son mieux. Il n'avait que les vacances pour retenir son enseignement. En dehors de ces périodes, Drago devait se débrouiller seul à Poudlard. Et faire régner sa loi par lui-même. Ça n'était pas pour lui déplaire. Il aimait voir les plus jeunes pâlir devant lui, les plus vieux s'incliner respectueusement. Il aimait cette forme-là de pouvoir, la plus palpable.

Il passa devant une petite fille, au visage rond et aux boucles blondes de bébé, qui pleurait à chaudes larmes dans les bras de sa mère. Comme il la méprisait à côté d'elle, son frère aîné regardait dans le vague, les yeux vitreux. La mère avait des grandes cernes sous les yeux. Voilà qui expliquait tout. Il avait à faire à une famille victimes d'un des raids de Mangemorts. Il était bien temps de pleurer, maintenant que leur père était mort. Mais ils auraient mieux fait de sentir le sens du vent, comme les Malefoy de se rallier à Voldemort tant qu'il en était encore temps

Lucius se retourna vers Drago, son visage impassible n'exprimant ni joie ni tristesse de voir partir son fils.

- Monte ici, Drago, dit-il.

- Le train part dans un quart d'heure, Père.

- Je le sais très bien. J'ai à faire.

Drago remarqua sa main posée sur l'avant-bras gauche, là où la Marque des Ténèbres le brûlait.

- D'accord. Aurevoir, Père.

- N'oublie pas ce que je t'ai dit. À bientôt.

Et il transplana. Drago resta seul, avec ses questions et ses doutes. Mais un Malefoy ne connaît pas le doute, aussi il se dépêcha de les effacer et monta dans le train.

Les trois premiers wagons étaient réservés par des Serdaigle, toujours ponctuels. Dans le quatrième, il y avait quelques Serpentards et un compartiment de Poufsouffles. Les wagons suivants étaient tous vides.

Drago s'assit dans le premier compartiment de la cinquième voiture et attendit.

Crabbe et Goyle ne tardèrent pas à le rejoindre. Il les avait vu le chercher partout, mais il ne les avait pas appelés. Il n'allait pas s'abaisser à ça.

- Salut Drago, lança Crabbe de sa voix stupide.

- Salut, répéta Goyle.

Il ne répondit pas. Ils n'en avaient pas besoin. C'étaient eux qui lui léchaient les bottes, pas le contraire.

- Tu as passé un bon été? demanda Crabbe.

Drago le fusilla du regard.

- Tu n'as pas de question plus stupide à poser? Évidemment que j'ai passé un bon été! Il ne pouvait qu'être bon, tant que j'étais loin de Poudlard et de tous ces Impurs!

Les deux garçons hésitèrent. Mais Drago se sentait un besoin de parler, alors il enchaîna:

- C'était superbe. Mon père n'a jamais été aussi heureux. Presque chaque semaine, il était sollicité. Les adeptes de Dumbledore tremblent, à présent. Ils savent que le Maître est partout.

- Oui, dit Goyle. Mon père aussi était souvent absent. Je lui ai demandé à l'accompagner, une fois, mais il n'a pas voulu. Il dit que je ne suis pas prêt. Et que le Maître fera appel à nous en temps utile.

- Il a des alliés à revendre, dit Drago. Il n'a pas besoin d'un grand et stupide type comme toi.

Goyle ne fut même pas vexé. Soit il n'avait pas assez de cervelle pour comprendre l'insulte, soit il croyait tout ce que disait Drago.

Une voix trop bien connue alerta les sens du jeune Sorcier. Là, sur le quai, il était là. Son ennemi de toujours. Harry Potter, la vedette des Gryffondors, la mascotte de Dumbledore, le Survivant entouré de ses deux fidèles pot-de-colle et d'une meute de Weasley aux cheveux désespérement roux combien? au moins dix Weasley! mais quand est-ce qu'on allait tous les stériliser, ces malades-là? Quand est-ce qu'on allait comprendre le danger que représentait cette engeance pour la communauté des Sorciers? Encore quelques générations et ils allaient recouvrir la surface du globe, au rythme auquel ils se reproduisaient!

Quel spectacle lamentable, tous ces gamins collés aux jupes de leur mère et l'autre Potter qui observait ce spectacle avec ses yeux de chien battu rien que ce regard de victime donnait à Drago l'envie de le frapper. Qu'est-ce qu'il était insupportable! Comme si tout le malheur du monde reposait sur ses épaules il n'était pas le seul à souffrir, le père Potter, il faudrait bien qu'il le réalise un jour

- Potter, gronda Goyle en l'apercevant à son tour.

Il avait très mal digéré le sympathique petit cadeau de vacances que lui avaient laissé Potter, les Weasley et la Sang-de-Bourbe. Drago aussi, d'ailleurs. Son père avait dû l'emmener consulter un Médicomage spécialisé en chirurgie esthétique pour faire disparaître toutes les traces des petits tentacules qui lui avaient poussé sur le visage sous l'effet du sortilège de Furonculose de Potter. Et Crabbe et Goyle avaient mis plusieurs jours à se remettre des mélanges de sortilèges qu'on leur avait infligés. Tous trois rêvaient de se venger.

Les derniers retardataires sautèrent dans le train au son de la cloche, et bientôt la gare et les têtes des parents défilèrent à la vitre. Puis ils furent remplacés par des arbres, et très vite le Poudlard Express se retrouva en pleine campagne. Drago se leva alors.

- Je propose une petite visite à nos amis, dit-il.

- Hein? ânonna Goyle. Qui ça?

- On a des amis, nous? insista Crabbe.

- Je parlais des Gryffondors, crétins! Potter, Weasley, Granger, ça vous dit quelque chose?

- Ah! ouais ouais ouais, on va leur faire payer!

Et ils se levèrent aussitôt. Accablé par tant de stupidité dans un seul crâne (enfin, deux), Drago prit la tête du cortège et bientôt ils parcouraient le train en sens inverse de la marche.

- En général ils sont dans les derniers compartiments, dit Drago pensivement.

Soudain, il s'immobilisa. Elle était là, seule dans un compartiment. Plus resplendissante qu'une reine.

- Drago, t'attends quoi? demanda Crabbe.

Il le fusilla du regard et l'énorme Serpentard baraqué se recroquevilla devant le petit blondinet. Mais trop tard, elle avait entendu. elle avait levé les yeux vers lui.

- Oh! Drago, dit-elle tout bas.

Elle parlait du bout des lèvres, précieusement. Il aimait cette grâce, cette superbe que seules les femmes de haute naissance posssédaient.

- Bonjour, Sylverstelle, répondit-il.

Elle eut un petit geste de la main. Ses ongles étaient très longs.

- Viens, entre.

Il se retourna vers ses deux mammouths:

- Allez donc parler aux Serpentards, dans le wagon où on vient de passer. Je suis sûr qu'ils ont plein d'informations intéressantes à communiquer.

Et il s'assit en face de Sylverstelle, prenant soin de refermer la porte et de tirer le rideau devant la vitre.

- Tes chers acolytes ne restent pas? demanda-t-elle, amusée.

- Oh, non. Ils risqueraient de ne pas saisir nos propos.

- Drago Malefoy méprisant ses serviteurs. Voilà qui peut se révéler dangereux

Elle souriait, de ce sourire fin et froid qui la caractérisait si bien. Il se demanda dans quelle sens il devait prendre sa remarque.

- Mais tu as peut-être raison, après tout, déclara-t-elle comme on fait une bonne blague. Ils n'ont pas assez de cervelle pour comprendre ne serait-ce qu'un mot qui ne soit ni un ordre, ni une insulte.

Quelle étrangeté ses rencontres avec Sylverstelle le laissaient toujours surpris, à mis-chemin entre l'admiration et l'agacement.

- Alors, beau chevalier, dit-elle tout doucement, avez-vous réfléchi à ma proposition pendant le long été?

- J'y ai réfléchi, dit-il solennellement.

- Et quelle a été votre conclusion?

Il attendit un peu avant de répondre. Elle souriait, amusée. Ils jouaient au même jeu.

- La voulez-vous ici-même? dit-il enfin, ou ne préférez-vous pas privilégier le lieu et la forme?

- Privilégions.

Elle était douce et froide comme la neige. Son sourire dévoilait deux canines acérées.

- Très bien, approuva Drago.

Il savait ce qu'elle attendait. Il mit un genoux en terre, prit délicatement ses longs doigts fins dans sa main gauche, mit la droite sur son cur.

- Ce soir, dit-il cérémonieusement, j'irai vous parler, gente Dame.

Et il lui fit un baise-main. Elle rit doucement.

- Allez en paix, beau chevalier. Vous avez la bénédiction de votre Dame.

D'un geste de la main, elle le congédia. Il sortit dans le couloir et rabattit la porte lambrissée, non sans un dernier regard à Sylverstelle.

Elle ne faisait déjà plus attention à lui.

Il s'accorda un moment de répit, adossé au mur du couloir, pour reprendre ses esprits.

Les rencontres avec Sylverstelle l'épuisaient et l'ennivraient à la fois.

À présent, il devait se préparer pour un autre genre de conversation.

Mais d'abord, aller chercher les deux molosses.

Comme on aurait pu s'y attendre, Potter et ses poteaux étaient dans le dernier compartiment du dernier wagon. Occupés à ne rien faire, comme de juste. Les Gryffondors étaient-ils tous aussi glandouilleurs? Comment expliquer que la plupart d'entre eux aient de bons résultats, alors? Et qu'ils soient les chouchous des profs? Parce que, quoi qu'on en dise, ça n'était ni les Serpentards, qui travaillaient pour réussir, ni les Poufsouffles, qui travaillaient pour ne pas rater, ni les Serdaigles, qui travaillaient pour travailler, les chouchous des profs. C'étaient les Gryffondors, qui ne travaillaient pas, ou alors seulement pour se faire bien voir. Toujours eux

Potter était affalé dans sa banquette, le regard vide tourné vers l'extérieur, son petit air de victime courageuse toujours scotché sur la face. L'affreux Weasley lui faisait face, dans sa robe trop courte et élimée, et tentait d'instaurer un semblant de conversation. La Sang-de-Bourbe lisait un gros pavé. Il y avait aussi la tripotée habituelle d'emmanchés, Finnigan, Thomas et ce crétin de Londubat. Et c'était ça, la magnifique génération de guerriers de Dumbledore. Il y avait bien de quoi rire.

Drago ouvrit la porte à la volée et s'avança:

- Alors les Gryffondors? Toujours occupés à rien faire? Attention, ça pourrait vous monter au cerveau! Encore que pour ça, il faudrait que vous en ayez un!

Crabbe et Goyle s'esclaffèrent aussitôt. Au moins, ils avaient cette qualité qu'ils n'oubliaient jamais de rire bêtement après chaque tour de force de Drago.

Granger soupira et ferma son livre dans un claquement.

- Et toi, Malefoy, tu n'as rien de mieux à faire que de chercher des noises à tout le Poudlard Express? Qu'est-ce qui t'arrive, ça ne t'a pas suffi la dernière fois?

Malgré lui, il s'aperçut qu'il rougissait de colère. Bien sûr, c'était prévisible qu'ils allaient le moquer sur cette défaite. Mais il avait préparé son armada en conséquence.

- Qu'est-ce qu'elle a dit, la petite Gryffondor? Dis-donc, Granger, je ne suis pas sûr que tu aies très bien compris la leçon: les Sang-de-Bourbe comme toi, vous êtes en sursis depuis Son retour. Alors un conseil: si j'étais à ta place, je me ferais toute petite petite petite, c'est clair?

Immédiatement, ils s'étaient tous levés. Merveilleux, comme Drago les tenait en son pouvoir. Une simple petite allusion à Lui, et il ne restait plus qu'à ramasser les fruits de la discorde.

- Malefoy, espèce de sale enflure! beugla Weasley. Tu retires ça tout de suite!

- Quoi? le "Sang-de-Bourbe"? Qu'est-ce que tu veux, chacun ses problèmes: elle c'est son sang, toi c'est ton argent Potter, son équilibre mental

Raté. Ils avaient tous réagi, sauf la personne concernée. Potter continuait à regarder s n'en ont pas profité pour te refaire le portrait? Comme c'est triste j'imagine que ça doit être épuisant de te voir tous les matins dans une glace, non?- Arrête-toi immédiatement, Weasley! Si tu débite une insulte de plus, tu vas frôler la méningite!Cette fois, Drago était mécontent. Il n'avait pas prévu que les Gryffondors auraient entendu parler de cette histoire de Magicochirurgien. Il allait devoir jouer serré, et pour ça il ne lui resterait bientôt plus que les poings.Weasley semblait temporairems n'en ont pas profité pour te refaire le portrait? Comme c'est triste j'imagine que ça doit être épuisant de te voir tous les matins dans une glace, non?

- Arrête-toi immédiatement, Weasley! Si tu débite une insulte de plus, tu vas frôler la méningite!

Cette fois, Drago était mécontent. Il n'avait pas prévu que les Gryffondors auraient entendu parler de cette histoire de Magicochirurgien. Il allait devoir jouer serré, et pour ça il ne lui resterait bientôt plus que les poings.

Weasley semblait temporairement à court d'insultes, aussi Drago décida-t-il qu'il était temps de jouer sa carte mère. S'appuyant négligeament contre le murs lambrissé du compartiment, il lança sur un ton badin:

- Dites-donc, les Gryffondors vous continuez à fréquenter votre Survivant, malgré les derniers évènements? À votre place, je refuserais de dormir dans la même chambre que lui! Vous n'avez pas peur qu'il vous saute à la gorge? Vous ne savez pas ce qui arrive aux gens qui lui accordent leur confiance? Comme à l'autre, là, Diggory

En une fraction de seconde, Potter fut sur lui. Drago n'eut même pas le temps de parer avec son bras, ils avaient déjà roulé à terre. Et il était en dessous, Potter assis sur son ventre.

- Ne prononce jamais ce nom, menaça sourdement le Gryffondor.

- Quoi, Diggo mais il n'alla pas au bout de sa question, car Potter lui avait retourné la main si violement qu'il ne pût s'empêcher de crier. Immédiatement, Crabbe et Goyle entrèrent en action, le premier attrapant Potter par le cou pendant que le second le forçait à lâcher Drago. Celui-ci se releva, massant son poignet, et lança:

- Laissez-le, il est à moi.

Et ils se retrouvèrent face à face, comme si c'était la première fois. Drago sentait le goût du sang dans sa bouche, il s'était mordu la langue en chutant. Son poignet était douloureux. Mais Potter ne valait guère mieux, avec sa respiration coupée par l'étreinte de Crabbe et sa main disloquée. Et puis Drago avait deux gardes du corps pour intervenir au cas où le duel tournerait en la faveur de son adversaire.

- Tu vas souffrir, susurra-t-il.

- Silence, gronda Potter. Bats-toi.

Il refusait l'échange usuel de menaces de mort. Très bien. Qu'on passe à l'étape suivante, alors. Drago plongea sous la ceinture de Potter et le fit basculer. Le Gryffondor se rattrapa de son mieux en aggripant les épaules de son adversaire, et il l'entraîna dans sa chute. Drago entendit l'air chassé des poumons de Potter quand ils cognèrent le sol. Il appuya de tout son poids sur son buste pour l'empêcher de reprendre son souffle.

Un choc dans son dos. Il n'avait pas pensé à parer les genoux. Ça faisait mal. En-dessous de lui, Potter luttait pour respirer. Ne pas le laisser faire, surtout pas. Attends encore un peu. Il va bientôt perdre conscience, à ce rythme-là. Il se vidait de son énergie à toute vitesse, à se débattre comme un forcené.

- Malefoy, laisse-le respirer, ordonna Granger dans son dos.

Il ne répondit pas. Trop concentré. Encore quelques secondes, encore un peu les coups de genoux de Potter se faisaient de plus en plus faibles, ses bras étaient complètement bloqués par le corps de Drago. Il ne bougeait presque plus, toute son attention était concentrée à reprendre de l'air et alors que Malefoy croyait avoir gagné, Potter lui envoya un formidable coup de poing de sa main, qu'il pensait immobilisée il roula sur le côté, et le Sorcier brun inspira un grand coup, puis un autre, et encore il reprenait tout son souffle. Perdu.

Sans plus attendre, Drago envoya un violent coup de genoux dans son ventre. Potter se plia en deux. Puis Drago se releva, accroupi, et attrapa la tête de son adversaire à pleines mains. Mais celui-ci la projeta en arrière, déséquilibrant Drago qui lui retomba dessus. Puis Potter le repoussa de ses deux pieds, l'envoyant valser dans Londubat qui s'affaissa sous le choc. Le Gryffondor en profita pour se relever et ils se retrouvèrent à nouveau face à face. Dans le regard de l'autre, Drago pouvait lire cette même haine, cette soif de sang que lui-même ressentait à cet instant. Il aurait voulu le réduire en miettes, l'écrabouiller comme un Horglup. C'était viscéral, rien ne pouvait faire changer ce mépris profond et aucun des deux ne désirait y changer quoi que ce soit. Ni l'un ni l'autre ne connaîtrait la paix tant que l'autre ne serait pas mort et enterré, et humilié par-dessus tout.

- Harry, arrête, suppliait la Sang-de-Bourbe. Ça ne sert à rien

Il ne répondit même pas, trop concentré à envoyer un crochet du droit à Drago, qui le reçut en plein nez. Aïe. C'était douloureux. Il répliqua d'un swing que Potter évita, mais il profita que son adversaire était en position défensive pour rajouter un coup de pied latéral qui toucha son but. Malheureusement, il manquait d'espace dans ce compartiment confiné. Il devait se résoudre à se battre aux poings, essentiellement.

Potter avait mal digéré le coup de pied. Subitement déchaîné, il se mit à faire pleuvoir les coups sans cesser d'avancer. Drago se trouva débordé, il ne pouvait les parer tous. Bientôt, il fut acculé contre la paroi. À droite il y avait la banquette, à gauche Crabbe, Goyle et Londubat. Il sauta sur la banquette et profita de sa position privilégiée pour frapper Potter de son mieux. Mais il était dans un sale état et perdait clairement la partie. Quand l'autre envoya un crochet qui lui faucha les jambes, et que, en tombant, sa nuque heurta douloureusement la paroi, c'en fut trop: il dégaina sa baguette et lança: "Appendicix!"

C'était un petit sort de magie noire, un genre de version dix ou vingt fois simplifiée de Doloris, mais cela faisait toujours son petit effet. Aussitôt, Potter se plia en deux sous la douleur qui irradiait son ventre. Mais il avait suffi que Drago sorte sa baguette pour que tous les Gryffondors exhibent la leur, prêts au combat.

- Malefoy, sale traître! hurla Weasley en se précipitant vers Harry.

- Finite Incantatus, dit-il, et Potter se redressa, encore raidi par la douleur.

- Espèce de sale gronda-t-il en se jetant à nouveau sur Drago. Mais celui-ci en avait assez. Le combat n'était plus à son avantage.

- Crabbe, Goyle, qu'est-ce que vous attendez?

Il n'en fallait pas plus pour que les deux molosses rentrent dans la danse. Le premier s'attaqua à Weasley, tandis que l'autre rejetait Potter en arrière comme une vulgaire chaussette.

- Lâche Ron! piailla Granger.

Puis elle se décida à se jeter sur Crabbe. Le saisissant par derrière, elle enroula son bras autour de son cou et tenta de le déséquilibrer. Dans un même temps, Goyle, tentant de frapper Potter, avait touché Thomas, et il n'en fallut pas plus pour que Londubat et Finnigan interviennent.

Ils faisaient tous tellement de bruit que Drago ne s'étonna pas de voir surgir la moitié du Poudlard Express à leur porte. Il y avait les frères Weasley, bien sûr, en première ligne, et puis tout un tas de Serdaigle venus régler le conflit, quelques Poufsouffles curieux et des Serpentards avides d'aider leurs camarades.

- Vas-y, Ron! meuglait un des jumeaux. Botte-lui son sale derrière de Scroutt à pétard!

Mais il se tut, car Warrigton, un Serpentard de septième année, poursuiveur dans l'équipe de Quidditch, lui avait saisi la tête et s'en servait comme d'un Souaffle. En un instant, toutes les personnes présentes étaient forcées de prendre parti pour l'une ou l'autre des deux maisons ennemies, ou bien de taper sur les deux pour sauver sa peau, ce que firent certains.

- Arrêtez! Mais arrêtez! hurlait une fille, sans effet. Des gens accouraient, ou s'enfuyaient, le fouillis était total dans le couloir du train. En un instant, la moitié de la poulation de Poudlard se pressait sur les lieux de la bagarre, criait des ordres ou, au contraire, des encouragements. Les membres des équipes de Quidditch de Serpentard et de Gryffondor en profitèrent pour régler certains vieux différents qui les opposaient. Bientôt, le chaos régna sans partage sur les lieux.

- ARRETEZ!

La voix amplifiée magiquement sonna suffisament de personnes pour que toute bagarre cesse.

- Vous devriez avoir honte! poursuivit la Préfète-en-Chef, Allis Wonder, dont la voix résonnait dans tous les crânes. Regardez-vous! L'année n'a même pas encore débuté et vous vous comportez déjà ccomme des gamins! Nous ne sommes pas dans une cour de récréation, nom d'un gryffon!

Personne ne remua. Tous étaient sous l'emprise de la surprise et d'autre chose aussi: Wonder avait un charisme naturel étonnant. Dans un tel moment, on ne pouvait que se taire et l'écouter.

- Tous les nouveaux élèves, qu'est-ce qu'ils doivent penser! Ça vous est venu à l'esprit? Nous sommes dans une école, c'est compris? UNE ÉCOLE! Faite pour étudier, pour apprendre à maîtriser sa magie et ses émotions, à devenir plus fort et plus instruits! Ça signifie être tolérants et ouverts, et ne pas céder à de stupides impulsions! Les Gryffondors et les Serpentards sont peut-être opposés par le caractère et l'ambition, mais nous sommes tous dans la même école! dans le même pays! sur la même planète! et surtout

Son regard parcourut chaque personne présente pour finalement venir se poser sur Drago et Potter, assis par terre, les visages en sang.

- Nous sommes tous des êtres humains acheva Allis Wonder dans un murmure.

Le Poudlard Express freina dans un long sifflement et se rangea doucement le long du quai. Il exhala un dernier nuage de vapeur qui plongea la petite gare dans un brouillard moite et argenté. Déjà, des élèves sautaient par toutes les portières. Lorsque l'haleine brumeuse de la locomotive se dissipa, les élèves aperçurent la silhouette titanesque d'Hagrid qui se découpait sur le ciel étoilé. Par une curieuse facétie du hasard, la pleine lune lui dessinait une auréole, si bien qu'on aurait cru voir l'un des anciens colosses au corps de montagne et à la tête de lumière.

Harry avait un il à demi fermé par un hématome et la lèvre fendue. Le sang coagulé lui tirait la peau sous le menton et dans le cou. Les regards en coin que lui adressaient ses amis le laissaient de marbre, tout comme la généreuse bienveillance d'Allis Wonder qui avait accepté de ne pas faire de rapport aux professeurs. Il sentait qu'il aurait dû s'inquiéter, que la rivalité avec les Serpentards n'allait faire que s'envenimer, qu'il s'était conduit irresponsablement, mais il n'en avait cure. Le monde autour de lui était immatériel. Tout fuyait comme dans un rêve. Harry se rendait compte qu'il avait complètement quitté la réalité et une partie de son être s'en inquiétait. Mais quelque part, il était aussi soulagé de planer loin de toute préoccupation.

Ils montèrent dans les diligences, dépourvues de conducteur et de cheval, qui les emmenaient au château. Harry s'assit près de la vitre et regarda défiler le paysage, conscient d'embarasser ses deux amis. Mais il n'avait pas la force de tenir une discussion normale. S'il ouvrait la bouche, il se mettrait à hurler sa rage.

- Hum, toussota Ron, écartelé entre un Harry-pierre tombale et une Hermione désespérée.

- Qu'est-ce qu'on leur a mis, à ces Serpentards! lança le garçon roux d'un ton enjoué qui tomba totalement à plat dans l'atmosphère sinistre.

- Vous avez remarqué, il ne pleut pas, enchaîna-t-il. Mais il paraît que ça va se rafraîchir. La grenouille de Lavande est infaillible, paraît-il. Et vous savez quoi? Je suis enceinte. Et la nuit dernière, j'ai rêvé d'un éléphant rose avec une montre à gousset. Enfin zut! s'écria-t-il. Je peux dire n'importe quelle ânerie, vous vous en fichez?

- C'est pas drôle, Ron, marmonna Hermione.

- Ah, oui, excuse-moi, s'indigna-t-il. J'ai oublié d'apporter mon Almanach Vermot. Je retourne le chercher, si tu veux.

Et il fit mine d'ouvrir la portière pour sauter. Un filet d'énergie d'origine magique se matérialisa pour lui interdire le passage.

- Rôh, et zut, grogna-t-il. Vous êtes pénibles. J'aurais dû monter avec Dean et les autres.

- Désolée, dit Hermione, tranchante. J'ai pas trop envie de rire.

- T'as raison, mieux vaut pleurer! C'est sûr qu'en baissant les bras, on va changer le monde plus facilement! Tu crois que Tu-Sais-Qui nous accorderait un sursis pour nous laisser pleurer tranquillement? À ta place, je lui demanderais

- Mais arrête, Ron! hurla Hermione d'une voix suraiguë. Tu ne vois pas que ça fait du mal?

Elle essuya rageusement ses yeux mouillés. Harry ne broncha pas, mais quelqu'un en lui commençait à refaire surface tout doucement.

- Mais je ne comprends pas! s'exclama Ron, apparement désolé. Tout à, l'heure, tout allait bien, et maintenant tu es plus sinistre qu'une maison hantée!

Elle fit la moue.

- C'est parce que j'ai été incapable de me battre correctement, voilà pourquoi, avoua-t-elle.

- Mais on leur a mis la pâtée! Enfin on a gagné, non?

- Vous, oui moi, je n'ai rien pu faire. D'habitude, c'est moi qui sauve tout le monde avec ma magie. Maintenant, je suis réduite à un niveau de première année.

- Non! cria Ron. C'est faux, tu le sais très bien. Tout est là, dans ta tête. Tu es la meilleure élève de Poudlard, même si tu rencontres quelques difficultés avec ta main. Au contraire, cette épreuve ne peut que te renforcer. Tu dois juste persévérer. Tu es une Gryffondor, oui ou non?

Ellle ne répondit pas.

Les créatures volantes emportèrent Rogue dans les airs. Elles montaient, toujours plus haut, et il voyait le sol rapetisser en-dessous, mais c'était comme si aucune échelle de grandeur, aucune règle de perspective ne s'appliquait à ce monde de fous où il était allé se perdre.

Le vol dura plusieurs heures, ou peut-être plusieurs jours. Aucune sensation, aucune intuition ne pouvait lui permettre dévaluer le temps dans cette dimension délirante.

Il sentait les puissants muscles du dos de la créature qui le portait, les mouvement régulier du battement des ailes, ces grandes aile noires caoutchouteuses, des ailes de chauve-souris ou de ptérodactyle. Les groupe d'homme-oiseaux fendait les nuages gris et sales, et le sol défilait loin en dessous, mais les sens du Sorcier ne parvenaient même pas à le renseigner sur la vitesse, la distance, la hauteur ou toute autre mesure. Le vent ne soufflait même pas contre son visage. Il ne soulevait pas ses capes ni ses cheveux. Ce monde était mort.

Enfin, sans qu'il n'ait senti son porteur descendre le moins du monde, ils se retrouvèrent sur la terre ferme. Rogue sauta à bas de la créature, et se tourna face à ce qu'elle voulait lui faire voir.

C'était là, devant lui. Avec ses tours et ses cheminées, ses fenêtres à meneaux, ses grandes portes, ses jardins, ses serres, son lac et sa forêt. C'était Poudlard.

Une version morte du château.

Toujours le même trajet à travers les champs et les montagnes. Toujours la même tentative d'évaluer la distance et de localiser Poudlard, rendue impossible par le sort d'incartabilité qui protégeait le château. Toujours les mêmes discussions trop sérieuses avec de trop graves Serpentards. Toujours la même arrivée dans une nuit moite et orageuse, sans étoiles. Toujours le même vieux Poudlard perché en équilibre sur son rocher pointu qui surplombait le vieux lac au fond duquel, disait-on, dormait un monstre aussi ancestral que la magie. Peut-être qu'elles lui avaient manqué, après tout, ces tours innombrables, cette odeur de feuille morte de début d'automne, et des feux de cheminées multicolores qui les attendaient dans chaque pièce, immuables et dansants. Peut-être qu'il y avait quelque chose de rassurant à être là, au pied des sangliers ailés, attendant les diligences ensorcelées, et la perspective du bon dîner qui allait les acceuillir. Peut-être qu'ici aussi, c'était une part de la maison de Drago, une part de sa jeunesse qui servait de cadre à de nombreux souvenirs, de victoires comme de défaites, d'humiliations commes de gloires. Un endroit où il avait forgé la personne qu'il était aujourd'hui, où il travaillait à forger celle de demain. Plus forte, plus puissante que jamais.

Toujours le même chemin cahotant à bord des diligences brinquebalantes. Toujours le même hall d'entrée, et les gigantesques portes de bois massif qui ouvraient sur la salle de toutes les fêtes et les défaites, la Grande Salle où se déroulaient les évènements importants, où Gryffondors et Serpentards pouvaient mener aux yeux de tous leur guerre sans merci.

Quoique, tout compte fait, ils n'attendaient jamais d'être dans la Grande Salle pour se jeter des piques et des poings.

Drago prit sa place habituelle, en plein milieu de la table de Serpentard. De là, il dominait son petit monde, comme un prince ou un roi. Bienheureuse suprématie.

Elle était là, à nouveau. Si belle, ses cheveux blancs et fins cascadant jusqu'à sa taille. Ce soir ou peut-être le lendemain. Sylverstelle aimait faire durer le plaisir. Le reste aussi, d'ailleurs. Elle vivait dans une attente permanente que sa vie débute enfin, qu'elle lui apporte le piment qui lui avait toujours fait défaut. Alors en attendant, elle faisait durer chaque chose à l'extrême.

Elle dépassa Drago sans lui acorder le moindre regard. Elle alla s'assoir plus loin, parmi des Serpentards de septième année qui lui firent bon acceuil.

- Salut, Malefoy, lança Ken Bundy en s'asseyant en face de lui.

Bundy. Un Serpentard de cinquième année, comme Drago. Qui jouait au poste de Poursuiveur de l'équipe de Quidditch depuis un an. Qui prétendait au poste de Capitaine depuis qu'il avait été à peu près certain que Flint, le Capitaine précédent, finirait enfin par avoir son Aspic. Un type plutôt malin, ce Bundy. Drago s'en méfiait. Bundy ne lui avait jamais témoigné aucune dévotion. Juste le strict minimum de respect pour éviter de s'attirer les foudres de la famille Malefoy.

- Tu connais les dernières nouvelles?

- Quoi? fit froidement Drago.

Ken Bundy se rapprocha, prenant des airs de conspirateur.

- Bien sûr, tu es au courant du succès de l'attaque de notre Maître contre l'école de sorcellerie de Bilbao

- Évidement, dit méprisément Drago.

Si Bundy croyait le surprendre avec ça

- Eh bien, poursuivit le garçon, les élèves de Bilbao ont été dispersés entre les différentes écoles européennes.

- Quoi? s'étonna Drago.

Ça, c'était un scoop.

- Ils ne vont pas reconstruire une école en Espagne?

- Non, déclara Bundy, tout fier d'avoir surpris un Malefoy. Ils n'ont soit-disant plus confiance en aucune de leurs places-fortes. Donc on va avoir une fournée d'espagnols dans Poudlard.

- Hmm grogna Drago.

Il n'aimait pas particulièrement cette idée de voir son école envahie par des étrangers. Est-ce qu'ils parleraient anglais, au moins?

C'est ce moment que choisit Pansy Parkinson pour s'incruster dans la conversation.

- Vous savez quoi? lança-t-elle à la volée.

- Dis, lâcha Drago, fatigué à l'avance.

- Ce crétin de Fudge a été interviewé par La Gazette du Sorcier au sujet des évènements de samedi dernier, sur le Chemin de Traverse. Il a mis ça sur le dos des Sorciers inexpérimentés qui manient la magie n'importe comment. Il a même reproché à Dumbledore de mal former des générations entières de Sorciers! C'est trop drôle, non?

Soupir excédé. Qu'est-ce qu'elle pouvait lui taper sur les nerfs! Pansy était fermement persuadée que tous les Serpentards détestaient Dumbledore, aussi elle tentait désespérement de se faire bien voir en criant à tout va combien le gouvernement et la direction de Poudlard étaient des crétins. Mais cela ne pouvait que faire du tort, car elle ne mesurait absolument pas ses propos. Elle n'avait même pas une idée précise de ce que pensaient les adeptes du Maître. Elle ne savait pas faire la différence entre un Mangemort et un Serpentard. Et, même si Drago détestait Dumbledore, il savait très bien que celui-ci était diablement intelligent, et qu'il avait des oreilles partout.

Et en plus, il avait lu cette interview au moins trois jours avant.

- Et j'ai aussi entendu dire que Vous-Savez-Qui était sur le Chemin de Traverse pendant l'attaque! clama Pansy.

Cette fois, c'en était trop.

- Écoute, Pansy, lui dit Drago. Les murs ont des oreilles, ok? Alors si tu pouvais parler un peu moins fort! merci.

- Oh, minauda-t-elle. Excuse-moi, mon Dragounet. Je ne voulais pas révéler d'importants secrets à n'importe qui. Je ferai plus attention la prochaine fois.

- Ce ne sont pas d'importants secrets! tout le monde sait ça! simplement ho, et puis zut.

Il n'arriverait à rien avec elle. Mieux valait écouter des personnes qui avaient réellement des informations à communiquer.

- Crabbe, fit-il à son garde du corps. Est-ce que tu as appris des choses utiles, dans le Poudlard Express?

- Ouaip', répondit-il. Un gars de Sixième année, là, Murcroft, je crois. Il dit que

Mais il fut interrompu, car trois grands coups sonnaient jusqu'à la voûte orageuse. Au même instant, les gigantesques portes de la salle s'ouvraient et Mac Gonagall entrait, suivie des nouveaux élèves. On entendit plus que des chuchotements amusés ou intrigués, chacun jugeant des têtes des nouveaux : Qui irait bien dans quelle maison, qui avait une tête à se laisser embobiner par les maisons adverses. Derrière le troupeau des habituelles têtes de nains des premières années, il y avait une trentaine d'élèves de tous âges, à la peau mate. Des élèves de l'école espagnole, sans aucun doute. Ils avaient l'air totalement perdus. Qui, parmi tous ces nouveaux arrivants, ferait une bonne recrue pour le Maître? Peu, bien peu Trop peureux, ou trop dégoûtés de la magie noire après ce qui était arrivé à leur école Drago n'en voyait aucun qui sortisse réellement du lot.

Dumbledore se leva. En général, il faisait son discours après la Répartition. Mais impossible de juger, avec ce vieux schnock, il ne gardait jamais la même ligne de conduite.

- Bonsoir à tous, lança-t-il de sa voix puante de bienveillance. Avant de commencer la cérémonie de la Répartition, comme il est d'usage de le faire, je souhaiterais prononcer un petit mot d'acceuil pour nos nouveaux élèves venus de l'école Cigarao, en Espagne.

Il s'était adressé à toute l'assemblée, mais cette fois il se tourna exclusivement vers les espagnols qui se serraient tout près de l'entrée (enfin, pas tout à fait exclusivement : Avec Dumbledore, on avait toujours l'impression qu'il avait cinq yeux de chaque côté de la tête. Où qu'il se tourne, il savait toujours ce que faisaient les élèves dans son dos).

- Bienvenue. À partir d'aujourd'hui, vous êtes à Poudlard comme chez vous. Ce qui signifie, bien sûr, que vous devez respecter les mêmes règlements ennuyeux et rébarbatifs que dans votre ancienne école, mais aussi que vous pourrez trouver aide et réconfort auprès des élèves ou des professeurs quand vous en aurez le besoin. Comme vous êtes désormais des élèves de Poudlard à part entière, vous allez coiffer le Choixpeau Magique pour être répartis dans une des quatre maisons. Inutile de vous dire, bien sûr, que nous compatissons tous profondément au drame qui s'est produit à Cigarao et que nous ferons de notre mieux pour vous acceuillir comme il se doit.

Et blablabla et blablabla. Drago n'écoutait même plus. Quelles salades. Comme si les nouveaux avaient besoin de compassion. Ce dont ils avaient besoin, c'était qu'on se comporte avec eux comme s'ils étaient des gens normaux, afin qu'ils puissent au plus vite reprendre pied et s'intégrer à leur nouvelle école. Qu'on leur laisse une chance de prouver ce qu'ils avaient dans le ventre, pas qu'on leur prémâche leur repas en leur demandant si ce n'est pas trop chaud. Ne pas leur demander à tout bout de champ si ça va, c'est pas trop dur, le dépaysement, être séparé de ses amis bien sûr c'était dur, mais si on leur demandait de l'admettre, c'était comme de les encourager à se lamenter sur leur sort, au lieu de reprendre pied un Serpentard savait au moins ça!

Aïe. Une voix criarde. La Répartition commençait. Le Choixpeau chantait. Au secours!!!

"On m'appelle Choixpeau Magique

Je suis un chapeau fantastique

Comme je suis un peu poète

Il faut écouter la chanson

Pour apprendre votre maison.

Posez-moi donc sur votre tête,

Et tout au fond de votre cur,

Je lirai celle qu'il vous faut.

Vous deviendrez alors l'honneur

De la maison, et son flambeau.

Elles ont toutes été crées

Il y a de cela très longtemps

Par quatre très grands Sorciers

Ou on pourrait dire puissants.

Ils avaient eu un rêve,

Une idée, un défi :

Éduquer des élèves,

Enseigner la magie.

Pour pouvoir aller à Serdaigle,

Il vous faut bien suivre les règles

Aimer travailler durement

Pour bientôt devenir savant.

À Poufsouffle iront les gentils,

Les gens honnêtes en compagnie,

Leur cur en or sera délice

Pour ceux qui seront leurs complices.

Les Serpentards sont des rusés,

Doués, malins, déterminés,

Là-bas iront les ambitieux,

Tous ceux qui n'ont pas froid aux yeux.

Les courageux et les plus forts

Sont envoyés à Gryffondor.

Là-bas vont les curs valeureux,

Les bons vivants et les joyeux.

Après cette présentation,

Commençons la Répartition."

- Ouf, soupira Drago en s'extirpant les doigts des oreilles. Il a fini.

- Je trouve ses chansons pires d'année en année, pas vous? fit Pansy.

- C'est parce que tu en as marre de les entendre, dit Ken Bundy. Je suis sûr que celle de l'année dernière était aussi nase. Il ne sait même pas chanter.

- Et il a une voix infâme! lâcha Pansy, dont la voix était au moins aussi suraiguë que celle du Choixpeau.

Comme pour appuyer ses dires, le Choixpeau venait de décider de la maison du premier élève, "Anderson, Cathy":

- Serpentard!

Aïe, se dit Drago. La gamine en question était toute petite, un mètre trente tout au plus, avec des boucles de bébé et des taches de rousseur qui lui donnaient un air innocent. Qu'est-ce qu'une débutante pareille fichait à Serpentard? Elle se ferait bouffer dans la première semaine.

- Acatty, Sarina!

- Serpentard!

Encore! et encore une fille. Qu'est-ce qui lui prenait, au Choixpeau Magique? Il avait décidé de toutes les expédier dans la maison honnie de tous?

- Belén, Alejandro!

Cette fois, il s'agissait d'un jeune homme, grand et sombre, un des espagnols qui n'était certainement pas en première année.

- Gryffondor!

Et allez! tous les ténébreux dans le camp de Potter, tous les nuls et les idiots pour les Serpentards!

- Belén, Àngel!

- Gryffondor!

Le petit frère alla rejoindre son aîné dans les bancs de l'Ennemi. Qu'il y aille, qu'il y aille! Les Serpentards ne voulaient pas de gens capables de sympathiser avec Monsieur le Survivant.

- Belén, Isabel!

- Encore! s'écria Pansy. Mais ils sont pires que des Weasleys, ceux-là! Et tous à Gryffondor, ajouta-t-elle tandis que la sur partait elle aussi s'assoir à la table rouge et or.

- Tu as vu leurs nez? demanda Pansy à Drago avec un grand sourire moqueur.

En effet, les trois espagnols portaient le même appendice démesuré au milieu de la figure, y comprit la fille, ce qui la rendait plutôt moche. Très bien, qu'elle aille s'acoquiner avec les Gryffondors. Serpentard acceuillerait les belles, Drago en était sûr.

- Enfin, minauda Pansy, lui il était plutôt pas mal.

Elle désignait le plus vieux des trois, qui portait de longs cheveux blonds et une peau bronzée.

- C'est ça, fit Drago en regardant ailleurs.

Qu'est-ce qu'elle était stupide! à quoi croyait-elle jouer, à tenter de le rendre jaloux? Comme si ce que pensait Pansy avait eu une quelconque importance pour lui! Toutes ses pensées étaient tournées vers elle, et les tentatives lamentables de Pansy pour se faire remarquer n'y changeraient jamais rien.

Les élèves défilèrent, chacun posant à peine le Choixpeau sur sa tête. Celui-ci, qui n'avait jamais eu autant d'élèves à répartir, abattait le boulot à toute allure, et Drago se demanda parfois s'il ne se trompait pas : notament, lorsqu'une petite fille envoyée à Serdaigle éclata en sanglots. "Une de moins pour Serpentard, pensa Drago. Bon courage aux Serdaigles qui vont devoir gérer cette incapable".

Bientôt, il ne resta plus dans la queue que quelques jeunes non répartis, dont au moins trois têtes rousses : On n'avait pas encore appelé les W.

Le Choixpeau hésita longuement sur "Spinnet, Alexander", chez qui deux forts traits de caractère devaient s'opposer. Finalement, il se décida pour Serdaigle. Le garçon s'y dirigea sans regrets, sous les applaudissements "joyeux mais modérés" des Serdaigles toujours raisonnables. Répugnant.

Et Mc Gonagall qui poursuivait sa lente énumération:

- Summers, Aldous!

- Poufsouffle!

- Varley, Gaby!

- Serdaigle!

- Wakewage, Morgane!

- S

Mais le Choixpeau ne poursuivit pas. Fronçant les plis qui lui tenaient lieu de sourcils, il se concentra, ou du moins c'est l'impression qu'il donna. Dans l'ombre du couvre-tête, il était impossible de voir l'expression de la fille, mais elle avait apparement fermé les yeux.

- Gryffondor! cria finalement le Choixpeau, sur le ton de soulagement de celui qui s'est dépêtré d'une impasse.

La fille – Wakewage – se leva et rejoignit les rangs de l'Ennemi; curieusement, ses camarades ne lui firent pas bon acceuil. Les applaudissements qui résonnèrent étaient tout juste polis, et personne ne cria ni ne siffla. Drago se demandait bien pourquoi, jusqu'à ce que Crabbe se penche vers lui.

- Cette meuf, dit-il. Elle vient de Durmstrang. C'est Murcroft qui me l'a dit. Il a dit "il y a une fille de Durmstrang dans les nouveaux. Une brune. De cinquième année."

- Quoi! mais qu'est-ce qu'elle fait à Gryffondor? s'étonna Drago, avant de comprendre sa stupidité.

Bien sûr.

Voilà pourquoi la maison n'avait pas applaudi.

Ils savaient d'où elle venait.

Le Choixpeau avait dit "S" avant de se reprendre.

Mais pourquoi avait-il changé d'avis?

- Elle est des nôtres? demanda-t-il à Crabbe.

- Pas sûr. Il faudra vérifier.

Là-bas, Mc Gonagall appelait "Weasley, Mim".

- Gryffondor! beugla immédiatement le Choixpeau.

- Alors, Drago, lança Pansy en plein milieu de sa cuisse de poulet. Tu as passé de bonnes vacances?

- Ouais, lâcha-t-il en se dévissant le cou pour regarder à l'autre bout de la table des Serpentards, avec qui elle parlait.

Un sale septième année était en train de la draguer.

Drago allait lui casser la gueule, à celui-là.

Il lui mettait la main dans le dos! Qu'est-ce qu'il croyait, celui-là? Que Sylverstelle se laissait faire comme ça? Ce pauvre type ne lui arrivait même pas à la cheville.

Il y eut un tout petit remous dans la magie. Le septième année retira sa main d'un coup, comme si elle avait pris feu. Sylverstelle ne le regardait même pas.

Bien fait.

- Oh! tu m'écoute? s'impatienta Pansy.

- Tu disais quoi?

- Comment se porte ta mère?

Il la foudroya du regard. Elle se rétracta sensiblement.

- Que sais-tu sur ma mère? gronda-t-il.

- Quoi? Mais rien, rien du tout! Je te demande si elle va bien.

- Ah.

Il n'aurait pas dû s'enflammer aussi vite.

- Ouais, elle va bien.

Il n'hésita qu'un instant.

- Merci de le demander.

Pansy se rassura aussitôt. Elle minauda :

- Oh, mais c'est tout naturel! Et comment va mon Draginouchet? Tu n'as pas l'air dans ton assiette.

- C'est peut-être la Répartition qui l'a déçu, supposa Burny.

Encore là, lui?

- C'est vrai que Serpentard n'a pas été gâté, cette année. Les plus jeunes sont bien jeunes. Et les espagnols n'ont pas l'air d'avoir beaucoup d'affinités avec notre maison.

- Oui, enchaîna Pansy. La plupart d'entre eux sont à Poufsouffle ou à Gryffondor.

- Encore une génération de gens honnêtes et bien élevés, railla Drago.

Crabbe et Goyle pouffèrent bêtement, fidèles à leur poste.

Mc Gonagall tapota son verre de sa cuillère pour réclamer le silence. Il se fit progressivement, jusqu'à ce qu'on n'entende plus qu'un ou deux murmures sous le plafond orageuse.

- Bienvenue à Poudlard, en ce début de nouvelle année, dit Dumbledore de son ton maniéré. Cette fois encore, j'ai plusieurs recommandations à vous faire au sujet du règlement. Les nouveaux élèves doivent savoir qu'il est formellement interdit de pénétrer dans la Forêt Interdite, qui porte ce nom pour des raisons évidentes. À vrai dire, les anciens élèves doivent le savoir aussi, et j'aimerais que, pour une fois, chacun prenne au sérieux cet avertissement.

Un silence embarrassé plana sur la Grande Salle. Les jumeaux Weasley jetaient des regards innocents à qui voulait les voir.

- En effet, et bien que notre Ministère ne l'ait toujours pas admis publiquement, je ne pense rien apprendre à personne si je vous affirme que Lord Voldemort est de nouveau de ce monde.

Des mines sinistres s'affichèrent sur les trois quarts de l'assemblée, tandis que les Serpentards, Drago en tête, prenaient soin d'afficher des sourires triomphants.

- Par conséquent, de nouvelles mesures de sécurité ont été prises. Il est formellement interdit de se promener hors des limites du parc. Pour ceux qui souhaiteraient prendre l'air, nous vous conseillons d'aller de préférence dans les jardins, dont l'accés a été facilité. Vos préfets vous indiqueront le chemin. D'autre part, Madame Pomfresh me demande de vous rappeler qu'une promenade nocturne est vivifiante mais ne doit pas être trop prolongée, sous risque d'attraper froid. Vous êtes donc avertis!

Il avait dit cela en souriant, et Drago décida mentalement que les blagues du vieux croûton étaient vraiment très nases.

- Malgré cette mesure de sécurité, reprit Dumbledore, je ne saurai trop vous recommander la plus extrême prudence. Tant que vous êtes au sein de cette école, rien ne peut vous arriver. Cependant, j'aimerai que vous n'hésitiez pas à me prévenir en personne du moindre évènement étrange, de la moindre chose. Et ce en particulier lors de vos sorties à Pré-au-Lard qui, bien que surveillé par vos professeurs, n'en sera pas moins plus risqué que Poudlard. N'accordez votre confiance à aucun inconnu, ne laissez personne pénétrer dans l'enceinte du château et gardez précieusement les mots de passe de vos Salles Communes respectives.

"Enfin, soyez plus que jamais attentifs en cours et travaillez soigneusement, car le plus petit sortilège, la moindre connaissance en Histoire ou en Soin aux Créatures Magiques peut un jour vous sauver la vie.

"Pour finir sur une note plus joyeuse, j'aimerais vous présenter vos nouveaux professeurs : Mélusine Géranium, qui vous enseignera les potions

Des déferlements de joie couvrirent la voix du vieux barbu, aux tables de Serdaigle, Poufsouffle et Gryffondor. Tous ceux qui avaient connu et haï Rogue laissaient éclater leur joie. Au contraire, à Serpentard, la plupart des élèves fronçaient les sourcils. Leur nouvelle professeur serait nettement moins portée à les favoriser, d'autant plus qu'elle n'avait vraiment pas le profil qu'ils appréciaient en général. C'était une originale, avec ses cheveux violets, son chapeau mauve et son épaisse paire de lunettes qui cachaient ses yeux. Elle était loufoque, pas d'autre qualificatif. Loufoque et décalée. Drago la trouvait pitoyable.

- Mais où est Rogue? demanda-t-il à Goyle.

- sais pas, répondit celui-ci.

- Oh non! s'exclama Pansy de sa voix perçante. Regardez là-bas!

- Où? fit Drago.

- Près du demi-géant!!!

Et alors il le vit. Non. Pas ça. Tout mais pas ça. Horreur!

Un Weasley était assis à la table des professeurs.

- Et voici, criait Dumbledore pour couvrir le raffut, Bill Weasley, votre nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal!

Les Serpentards eurent beau siffler, huer et hurler au scandale, rien n'y fit. La salle était déchaînée. Tous les élèves, même ceux qui n'avaient pas d'affinités particulières avec les jumeaux, reconnaissaient que Bill Weasley, avec son crochet de serpent à l'oreille et ses habits en cuir de dragon, avait vraiment l'air sympathique. Dans les rangs des Serpentards, en revanche, on se demandait si on ne préférait pas encore l'affreux Fol'il.

- Silence, je vous prie! criait Mc Gonagall. Silence!

Il fallut un certain temps avant que le vieux schnock puisse reprendre:

- Et enfin, il faut vous annoncer que, étant donné le contexte actuel, les professeurs et moi-même avons décidé d'ajouter deux nouvelles matières au programme. Il s'agit de domaines de la magie portés sur le combat, c'est pourquoi nous ne les avions plus enseignés à Poudlard depuis de nombreuses années. Mais à présent, il nous a semblé que vous pouviez être amenés à combattre pour sauver vos vies ou celle de vos proches, et c'est pourquoi nous avons décidé de vous enseigner le Duel et l'Invocation.

- Il est complètement fou, râla Crabbe en se frappant le front de la main, ce qui rendit un son creux.

- Quoi, tu ne le savais pas? grogna Drago. Moi, ce que je voudrais savoir, c'est pourquoi mon père n'en a pas été informé. Après tout, il est au Conseil d'Administration. Dumbledore fait des choses dans le dos des gens, je n'aime pas ça

- Il a toujours fait ça, intervint Bundy (décidément, il se mêlait un peu trop des conversations, celui-là). Il fait semblant d'être impartial, et puis au dernier moment il favorise les Gryffondor en douce. C'est un sale hypocrite.

- Oooh, railla Drago, mais le petit Ken se déchaîne!

- Tais-toi, Malefoy, cracha aussitôt Bundy.

Bien. Il l'avait poussé dans ses retranchements. À présent, le remettre à sa place.

- Répète ce que tu viens de dire? pria Drago d'une voix doucereuse.

Il savait bien s'y prendre avec les voix doucereuses. Ça lui venait de son père. À droite et à gauche, Crabbe et Goyle serraient les poings.

Aussitôt, Bundy se rétracta comme un molusque dans sa carapace.

- C'est toi le chef, Malefoy.

- J'y compte bien.

- Chut, les garçons! dit Pansy. Vous allez rater les noms de nos mystérieux profs.

Ils prêterent une dernière fois attention au directeur. Le professeur de Duel était un homme d'une quarantaine d'année, grand, ténébreux, aux cheveux très longs et grisonnants. Drago le connaissait. C'était un Auror, l'un des meilleurs. Il s'appelait Balcor Funestor et portait de nombreuses cicatrices sur le visage, quoique moins incroyables que celles de Maugrey Fol'il.

Le professeur d'Invocation était une femme, encore une. Petite, menue, la peau pâle, elle fut présentée comme Luce Fireflies. Un nom tordu, songea Drago. Même pas sorcier. De plus, elle était très jeune. Dumbledore avait dû avoir beaucoup de mal à trouver une Invoqueuse, s'il s'était rabattu sur celle-là.

Plus tard dans la soirée, lorsque Drago rentra dans la Salle Commune de Serpenatrd, il ressentit une ivresse soudaine. Il avait oublié comme c'était bon d'être là, bien au chaud, avec les feux verts qui crépitaient dans les cheminées et les flots sombres du lac qui claquaient contre les vitres. Il monta dans sa chambre, et ses affaires avaient déjà été amenées. C'est avec un plaisir incomparable qu'il se vautra dans ses draps tièdes, sous une bonne couverture bien lourde, et s'endormit sans songer plus à rien.

– fin du chapitre 8 –

Bah je continue à raconter ma vie, hein c'est marrant, j'ai l'impression d'être comme les auteurs de mangas, quand ils mettent des "bavardages ultra-spécial à propos de rient du tout" et autres notes de l'auteur dans les marges, c'est cool. En tout cas, c très chouette pr l'auteur, je sais pas si ça l'est autant pour le lecteur ^_^

À propos de ce chapitre, ce que j'ai à dire euh, eh bien il a été le premier à être écrit sur mon ordi (mon cher petit SE de 1981 à écran noir et blanc). Ça fait donc hnng bah, quelques mois qu'il est bouclé, je sais pas exactement. Toujours est-il que j'écris cette chronique au moment de l'éditer, ce qui explique les incohérences avec les chroniques des chapitres suivants: vous allez notament remarquer que le chap 15 est signé du 3 juin, alors que cette chronique-ci date d'aujourd'hui 26 juin (mais qu'est-ce qui me prend de mettre des dtaes comme ça? Dans un mois mes lecteurs n'en auront plus rien à foutre!)

Bon, j'avais dit que je parlerai de ce chapitre. Ce que j'ai à en dire euh ah, oui!!!! Très important: mille milliers de mercis à Florence pour la chanson du Choixpeau Magique (je suis tellement douée pour la poésie!!! Heureusement qu'elle était là!) et, évidemment, merci à Joelle et à Florence pour la superbe semaine en Sicile au cours de laquelle nous avons parlé de Harry Potter, of course!!! C'est à elles deux (et à la Sicile) que je dois l'idée, primordiale dans ma fic, de la raison pour laquelle Voldy devait tuer James et Harry si si, attendez un peu (dix ou douze chapitres, mdr)!

Gros bisoux à tous ceux qui ont eu le courage d'arriver jusque là, et même à tous les autres! Je suis d'humeur généreuse, happy new year, imhotep à toi et may the Force be with you!

Ona