Chapitre 19: Trahison

Neuf jours plus tard, ils avaient une sortie à Pré-au-Lard. Harry passa ces neuf jours à se morfondre au sujet de son parrain. Il ne pouvait s'empêcher de se faire du souci pour lui, et encore plus de se demander ce qui l'avait poussé à enlever une pauvre Elfe de Maison inutile. L'avait-on forcé? Était-il entre les mains de Voldemort? Cela expliquerait le fait que Harry n'avait pas reçu une seule lettre depuis des mois, pas même pour Noël. Il avait peu à peu oublié le problème parce qu'il avait d'autres soucis, et parce que Cho occupait une place croissante dans son esprit, mais à présent qu'il savait que Sirius était venu à Poudlard, il ne pouvait plus faire taire ses angoisses. Il avait hâte qu'arrive la sortie à Pré-au-Lard.

Et elle arriva, enfin. Harry, Ron et Hermione partirent au village de bonne heure. Ils avaient prévu de le traverser en ligne droite et de resortir dans les collines, là où Sirius avait sa cachette, du moins là où ils espéraient le trouver. Harry avait envoyé Hedwige demander à Sirius s'il se cachait toujours à cet endroit-là, mais la chouette n'était pas revenue.

Malheureusement, quand les trois jeunes Sorciers voulurent sortir du village, un homme se mit en travers de leur route. Il était vêtu d'une cape grise et d'un chapeau à larges bords, et il se campa sur le chemin en croisant les bras, sa baguette prête à l'emploi.

- Où allez-vous, jeunes gens? s'enquit-il tranquillement.

- À un endroit où vous nous empêchez de nous rendre, à l'évidence, dit Harry d'un ton rêche, puisque vous êtes sur notre route. Maintenant, si vous vouliez bien vous pousser

- Il est inutile de vous demander si vous êtes des élèves de Poudlard, dit l'homme.

- En effet, c'est inutile. Ravi de vous avoir connu, et à une prochaine f fit Harry en essayant de forcer le passage. Mais l'homme était campé plus solidement qu'un roc, et il ne paraissait pas d'humeur à discuter.

- Écoutez, dit Hemrione. Nous avons quelque chose d'important à faire. On peut savoir qui vous êtes et pourquoi vous nous empêchez de passer?

Le Sorcier esquissa un sourire sans joie.

- Je suis un garde. J'empêche les jeunes inconcients comme vous de sortir de la zone protégée de Pré-au-Lard.

- C'est très aimable à vous, mais nous devons réellement sortir nous sommes très prudents, vous savez, et nous savons nous battre.

- Vraiment? se moqua le garde. Eh bien, Pré-au-Lard est plein de petites ruelles sympas où on peut délinquer en toute tranquilité. Pourquoi vous n'iriez pas vous battre ailleurs? Je vous assure que personne ne vous embêtera. Enfin, pas moi ni mes collègues en tout cas.

- Vos collègues? s'étonna Ron. Vous êtes combien?

- Mais c'est qu'il est curieux le petit jeune homme! C'est top secret, gamin, alors retourne jouer dans les jupes de ta maman et arrête de déranger les gens qui bossent.

Sans même s'être concertés, Harry, Ron et Hermione avaient sortis leurs baguettes et avaient crié: "Stupéfix! ". Le garde s'effondra et ils enjambèrent son corps rapidement. Dès qu'ils furent sortis de Pré-au-Lard, ils se mirent à courir de toutes leurs forces et ne ralentirent qu'une fois hors de vue des maisons, cachés dans les hautes herbes des champs.

- Oh mon dieu, on a attaqué quelqu'un! gémit Hermione en donnant un coup de pied dans une motte de terre. On est des criminels!

- Mais non, arrête, fit Ron. Il n'avait qu'à pas nous prendre le chou.

Mais lui aussi était inquiet. Quant à Harry, il n'avait qu'une seule pensée en tête: revoir Sirius, le plus vite possible, lui demander des explications pour ses six mois de silence et ses actes mystérieux.

Le trajet qui menait à la grotte n'avait pas pris plus d'une demi-heure quand ils l'avaient emprunté à la suite de Sirius. Mais pour le retrouver dans les collines broussailleuses et transfigurée par le manteau de boue qui avait succédé à la neige, ils durent silloner la région pendant près de deux heures. Finalement, c'est épuisés et meurtris qu'ils se présentèrent à la fameuse fissure, derrière laquelle il était impossible de deviner la présence d'une grotte.

- Sniffle! appela Harry.

Il y eut un remue-ménage, le bruit de pas précipités, et la tête de Sirius Black, le criminel en fuite, recherché pour un crime qu'il n'avait pas commis, le parrain de Harry et l'un des quatre Maraudeurs, s'encadra dans la fissure.

- Harry! Ron, Hermione! Qu'est-ce que vous faites là?

- On s'inquiétait, figure-toi, dit durement Harry. Tu ne m'as pas écrit depuis des siècles.

- On vous a envoyé une lettre pour vous prévenir, vous ne l'avez pas reçue? fit Hermione.

- Si, Hedwige est encore ici. Mais entrez! Ne restez pas dehors, c'est trop risqué.

À tour de rôle, ils se faufilèrent dans la grotte. Elle était encore plus sale et sinistre qu'à la dernière visite des trois jeunes: des os et des restes de nourriture s'entassaient dans les coins, quelques vêtements étaient posés à même le sol, à côté d'une couche rudimentaire et d'un gros bidon d'eau; sur ce dernier était posée Hedwige, endormie. Des exemplaires de la Gazette du Sorcier, chiffonés et déchirés, traînaient dans tous les sens. Et surtout, assise sur un tas de foin sec recouvert d'un vieux drap, tremblant de tous ses membres, il y avait

- Winky! s'exclama Hermione.

Elle se jeta auprès de l'Elfe, la questionna sur son état, sur sa santé. Harry, lui interrogea son parrain d'une voix pleine de reproches:

- Alors c'était bien toi! Mais qu'est-ce qui t'a pris de kidnapper Winky? Tu deviens fou!?

- Jamais été aussi censé, répliqua froidement Sirius. Je sais que ça peut paraître bizarre, Harry, mais je ne fais qu'obéir à Dumbledore. Il m'a demandé de mettre Winky à l'abri.

- Quoi! et pourquoi ça?

Le regard du Sorcier se fit encore plus sombre, si c'était possible. Il portait une barbe vieille de plusieurs jours, ses joues étaient creuses et la peau de ses bras si plaquée à ses os que les veines saillaient. C'est d'une voix mortifère qu'il dit:

- Voldemort est là, Harry, et plus actif que jamais. Or Winky était l'Elfe de son serviteur le plus dévoué. Un serviteur qui, ne l'oublie pas, a passé un an à Poudlard. Il est au courant de bien des choses, et Winky aussi, par conséquent. Dumbledore a donc pensé que peut-être, Voldemort tenterait de s'approprier la domination de cette créature pour lui faire avouer des informations top-secrètes.

- Quelles informations? demanda Harry, mais il fut déconcentré par les cris de Winky, qui protestait à chaudes larmes contre le traitement de faveur que lui faisait subir Hermione en voulant être gentille avec elle.

- Non, Winky, criait cette dernière, non! Arrête, tu vas te blesser! Mais lâche ce rocher!

- Mauvaise Winky, mauvaise Winky! Elle s'est lamentée sur son sort! Elle a abandonné son poste aux cuisines de Poudlard, pour venir ici où elle ne travaille même pas! Mauvaise Winky!

- Ce n'est pas ta faute! Mais arrête!

- Alors, dit Sirius. Comment te portes-tu? Tu tiens le coup?

Un instant, Harry faillit se plaindre de son sort, de ses rêves incessants qui l'empêchaient de prendre du repos, des cours toujours plus ardus à l'approche des BUSES de fin d'année, de l'entraînement de Quidditch qui ne lui laissait pas cinq minutes de libre, des questions qui l'agitaient au sujet de Voldemort, de l'inertie du Ministère et même de Dumbledore Puis le visage de Cho se surimposa sur tout le reste, son visage illuminé de bonheur quand ils avaient fait l'amour, et après, son visage confiant et plein de joie, à chaque fois qu'ils s'étaient revus Et il hocha la tête.

- Ça va.

Et, comme ça ne suffisait pas:

- Je crois que je suis en train de tomber amoureux.

Mais la réaction de Sirius ne fut pas du tout celle qu'il attendait de son parrain: il aurait voulu des félicitations, peut-être un brin de taquinerie ou des conseils d'aîné. Au lieu de quoi, il eut droit à un regard inquiet:

- De qui?

- Cho Chang.

- Oh. La petite chinoise, Attrapeuse de Serdaigle?

- Ouais.

Pendant un moment, il ne dit rien. Puis:

- Prends garde, Harry.

- Quoi, encore? s'énerva-t-il (sans trop savoir pourquoi). Je ne dois pas trop m'attacher aux gens, je dois rester lucide, je dois être conscient de mon combat, tout ça? Ne me dis pas que toi aussi, tu voudrais que je ne vive que pour combattre les forces du mal?

Sirius détourna la tête, mais pas assez rapidement pour que Harry ne remarque pas son expression.

- Ce n'est pas du tout ça, grommela-t-il. Ce que je voulais dire, c'est que chaque personne à qui tu t'attaches, tu dois être en mesure de la protéger. C'est difficile à admettre, mais c'est comme ça. Tu dois assumer les risques que tu fais courir à tes amis. Et je ne suis pas sûr que la petite Chang soit consciente du danger que ça représente.

- Tant qu'on est à Poudlard, on ne risque rien, affirma Harry avec un cran qu'il aurait aimé ressentir pour de bon.

- C'est comme tu le sens, fit Sirius en haussant les épaules.

Hermione était toujours avec Winky, et Ron était allé lui prêter main forte pour la retenir de se cisailler la main avec le couteau de Sirius.

- Mais où est-ce qu'elle a eu ce couteau! s'exclama Hermione. Sirius, reprenez-le! C'est dangereux, elle va se tuer à force!

- C'est bon, c'est bon, marmonna le Sorcier en arrachant son poignard des mains de l'Elfe. Tu sais, il n'y a pas grands chose où cacher un couteau, dans cette grotte. Je ne peux pas l'empêcher de fouiller dans mes affaires.

- Tu entends ça, Winky? fit Hermione. Tu ne dois pas fouiller dans les affaires de Mr Black. C'est extrêment malpoli, et indigne d'un Elfe de maison.

- Sirius Black n'est pas un Sorcier digne! brailla Winky. Sirius Black est un criminel, un dangereux criminel! Winky ne lui doit pas obéissance!

Elle était complètement démente. Elle se débattait comme une folle dans les mains de Ron et d'Hermione, et finalement elle cracha à la figure de cette dernière, qui la lâcha, choquée. Winky s'enfuit et s'arrêta au milieu de la grotte, toute petite et tremblante entre ces quatre grands humains.

- Winky n'est plus une Elfe de maison digne de ce nom! geignit-elle. Winky a été chassée par son maître, mais jamais elle ne trahira ses secrets! Winky est une méchante, méchante Elfe! Elle a craché sur Mlle Hermione, mais elle n'est plus une Elfe digne! Méchante Winky!

Et elle se jeta sur le poignard de Sirius. Celui-ci se débattit pour lui faire lâcher prise, et il envoya valser la petite créature dans un mur, où elle s'assoma. Mais dans le corps-à-corps, le couteau lui échappa, et il vint se planter droit dans le pied de Harry

Qui n'eut pas le temps de réagir, occupé à retenir Winky de mordre Sirius

L'Elfe de maison retomba au sol avec un couinement évanoui, et Harry poussa un cri de surprise et de douleur en voyant la tâche de sang s'élargir autour de son pied.

- Oh la la grogna Sirius. Ron, ta baguette!

- Heu oui? Je fais quoi?

- Ne fais rien, passe la moi!

Il obéit, et Sirius éxecuta un sort anésthésiant, avant de retirer le couteau de la plaie, puis de guérir celle-ci.

- Elle est complètement jetée! fit Ron en récupérant sa baguette.

Maintenant que Winky était assomée, ils avaient une impression de calme dans la grotte.

- Je dirais plutôt: en manque de Bièraubeurre dit Hermione.

- Hmm fit Sirius. Et maintenant, heu vous devriez peut-être rentrer. Je ne veux pas qu'on s'inquiète pour vous et qu'on fasse des recherches. Je compte rester ici encore un bout de temps.

- Quoi? s'écria Harry. Mais tu n'as pas répondu à la moitié de mes questions!

- Tu me les poseras par écrit. Je te renvoie Hedwige dès ce soir. Mais ne revenez pas ici, c'est trop risqué.

- Comme tu veux, grogna Harry.

Ils sortirent lentement de la grotte. Le jeune Sorcier se sentait frustré de ne pas avoir eu toutes ses réponses. Il espérait que Sirius ne profiterait pas trop de leurs correspondances par hibou interposé pour éluder ses questions.

- Encore une chose, fit son parrain au moment de lui dire aurevoir. La fille de Mangemort, là, celle de cet été

- Wakewage? Morgane?

- Ouais. Elle est dans votre classe, pas vrai?

Harry hocha la tête. Son pied était légèrement douloureux.

- Méfiez-vous d'elle, dit Sirius.

- Qu'est-ce que tu sais à son sujet? demanda aussi sec le garçon.

- Je t'en parlerai plus tard. Partez vite, maintenant. Vous n'avez que trop traîné.

Les trois apprentis Sorciers se mirent en route sur le chemin qui serpentait à flanc de montagne. Sur de derniers signes de salut à Sirius, ils tournèrent au coin d'un rocher et disparurent.

Dès qu'ils furent assez loin, l'homme se précipita à l'intérieur de la grotte. Là où Harry avait été blessé, il restait une belle flaque de sang rouge sombre. Le Sorcier prit un tissu propre et l'épongea soigneusement jusqu'à la dernière goutte.

- Un orage se prépare, dit Hermione en levant les yeux au ciel. On a bien fait de se mettre en route.

Harry grommela quelque chose d'incompréhensible. Il avait faim, son pied n'était pas parfaitement guéri et surtout, surtout, il avait très envie de faire demi-tour et de retourner poser à Sirius toutes les questions qui, sur le moment, n'avaient pas réussi à sortir. Plusieurs fois, il s'immobilisa sur le chemin, mais Ron et Hermione le tirèrent en avant:

- Allez, il faut rentrer avant la pluie.

- Si on tarde trop on va avoir des ennuis.

- Surtout qu'on en a déjà, avec ce garde qu'on a stupéfixé!

Le fait était que, maintenant qu'on leur avait fourni une bonne explication quant à l'enlèvement de Winky, leur acte désespéré du matin leur semblait particulièrement ridicule. Ils regrettaient déjà de s'être laissés emporter, et Ron et Hermione étaient en train de discuter de la meilleure excuse qu'ils pourraient fournir quand ils se retrouveraient soumis à un interrogatoire et à (sans aucun doute) une punition.

À l'ouest, le ciel se recouvrait de nuages noirs. Les trois Sorciers pressèrent l'allure.

- Je trouve que Winky était particulièrement remontée, quand même, disait Ron.

- Moi aussi, fit Hermione. J'ai l'impression qu'elle sait quelque chose. Sûrement que ça a à voir avec les raisons pour lesquelles Dumbledore veut la protéger à tout prix.

- À quoi tu penses? Tu-Sais-Qui?

- Oui, dit-elle. Je me demande ce qu'elle peut bien savoir qui lui soit si précieux.

Encore quelques pas dans le chemin qui descendait en pente raide, puis:

- Je viens de penser à quelque chose, reprit Hermione.

- Quoi?

Harry suivait derrière ses deux amis, écoutant d'une oreille distraite, concentré sur le sentier caillouteux.

- Pourquoi est-ce que Winky saurait des choses que Croupton a appris à Poudlard, puisqu'ils n'ont eu aucun contact après qu'elle ait été virée?

- Hem réfléchit Ron. Ben, je ne sais pas, c'est sûrement quelque chose qui datait d'avant.

- Oui, mais Sirius a bien mentionné le fait que Croupton était l'espion de Tu-Sais-Qui à Poudlard. Mais Winky ne sait rien de ce qu'a appris Croupton pendant cette année-là.

Encore un silence de vingt mètres. Le ciel noircissait à vue d'il.

- Dites fit encore Hermione, hésitante.

- Ouais? firent Harry et Ron en même temps.

- Et si Vous-Savez-Qui voulait rescussiter Croupton?

Là-bas, au-dessus du château, les nuages se vidaient à flots d'eau grise et glaciale. Un premier éclair fusa, suivi du roulement de tonnerre.

- Comment ça? demanda Harry, mais à l'instant même il avait compris.

- Eh bien, en refaisant le même rituel qui lui a rendu la vie: la chaire du serviteur, le sang de l'ennemi, les os du père.

- C'est pour ça que Sirius aurait mis Winky à l'abris, fit Ron en hochant la tête. C'est possible. Il peut se procurer le sang d'un ennemi assez facilement. Quant aux os du père heu, Harry?!

Oh, l'horrible sentiment qui l'envahissait.

- Harry! Attends!

Les éclairs claquaient comme des fouets sur les terres à l'ouest de la montagne. Les premières gouttes tombèrent sur leurs têtes, glaciales.

Ron et Hermione couraient derrière Harry. Il courait, ils couraient, la pluie tombait sur leurs crânes comme des milliers de cloches funèbres.

- Harry! Il faut rentrer au château! On va être coincés par l'orage!

L'horrible, l'horrible sentiment. Qui montait en lui comme la nausée. Qui déferlait sur les digues de sa conscience.

- Harry, PAS PAR LÀ!

- Tu retournes chez Sirius, espèce d'idiot!

- Harry!

Vision. Les Elfes de Poudlard larmoyants; la cuisine dévastée.

Flic, floc, les chaussures dans la boue du chemin.

Là, cet arbre, tourner à droite, à gauche au suivant, puis tout droit.

- Harry! Stop, on te suis plus! Dis-nous ce qui se passe.

- Courez!

Vision. Des pattes de chien dans la boue. Un carré de terre retournée.

La pluie s'intensifia.

Vision. Barty Croupton l'imposteur, patricide.

Vision. Veritaserum. "J'ai tué mon père, et j'ai métamorphosé le cadavre. J'ai usé d'un sortilège pour le réduire à un os unique que j'ai enterré, caché sous ma cape d'invisibilité."

Vision. Un chaudron bouillonnant. Des flammes, de la vapeur. "Que les ossements du père, donnés en toute ignorance, fassent revivre leur fils. "

Harry déboula, suffocant, trempé et aveuglé par l'angoisse, devant la grotte de Sirius. Personne à l'intérieur. Mais des pas tracés dans la boue suivaient le chemin vers le haut de la montagne.

Ron et Hermione surgirent peu après:

- Harry, expliques-n

Les pupilles du Sorcier brillaient d'un feu ténébreux.

Le tonnerre claqua. La pluie transformait le sentier en un torrent de boue.

Grimper. Là-haut. Une clairière. Un feu magique, ronflant. Un chaudron de pierre. Hurler:

- Siriuuuuuuuuus!

L'homme se retourna sous la pluie battante. Ce n'était pas son parrain. Ce n'était même plus un homme. Sous ses longs cheveux sales et dégoulinant d'eau, c'était un être féroce, cruel, un être vidé de toute son âme par ses douze années dans la pire des prisons.

Winky était là. Elle se débattait, mais pas contre le Sorcier qui la martyrisait. Elle se débattait plutôt contre elle-même, brandissant le couteau tout en le repoussant. Elle lâchait de petits couinements qui se perdaient dans le hurlement de la pluie.

- L'orage arrive, dit Hermione en contemplant le ciel.

- Il est déjà là, dit Harry.

Il voulut courir vers le centre de la clairière.

- N'avance pas! menaça Sirius.

Dans un hocquètement de douleur, Winky se trancha la main. Elle tomba dans le chaudron avec un plouf' sinistre.

- Noooon! hurla Harry.

- Que la chaire du serviteur, donnée volontairement, fasse revivre son maître.

Un éclair déchira la trame de l'espace.

Un autre plouf'. Sirius avait entre les mains une cape d'invisibilité. Qui, un instant avant, avait contenu un unique os.

- Que les ossements du père, donnés en toute ignorance, fassent revivre leur fils.

- Arrête ça!

Harry lui saisit le poignet et le tordit de toutes ses forces. L'autre le projeta à terre.

Un petite fiole sortit d'une poche.

Harry rampa dans la boue et tira la cheville de Sirius. Il reçut un coup de pied en retour. Il se releva péniblement. Son pied s'était rouvert, saignant abondamment. Un coup de poing le renvoya au sol aussitôt.

- Que le sang de l'ennemi, pris

- Non!

L'homme bascula dans une gerbe de boue. La pluie tombait, la pluie masquait tout. Pluie, tonnerre, orage. Pluie, tonnerre

Un poing doré, parcouru d'étincelles. Un coup de pied. Le claquement d'une fiole qui éclate. Une tignasse rousse, des corps emmêlés qui se battent. Les yeux noirs, déments, de l'homme qui était son parrain, de l'homme qui se relève. Un autre coup de pied.

Une voix criarde, lancinante:

- Terminez, Mr Black! terminez! ter–mi

Ron et Hermione qui volent, qui sont tombés, qui tombent, qui sont assomés. Sirius qui se relève.

Mal. Sang. Le poing de l'homme, du parrain, qui lui attrape le col:

- Tu m'offres une excellente opportunité, après tout. Puisque ton ami a cassé la fiole de sang autant prendre à la source.

- Sirius

Marmonner, à moitié assomé tête qui tourne. Cicatrice mal La lame d'un poignard qui brille, où se reflète un éclair. Qui vrille le ciel. Le tonnerre, tout proche à présent, qui résonne, résonne dans la tête sang

- Que le sang de l'ennemi, pris par la force, rescussite celui qui le combat.

"Comme c'est bizarre" songea Harry du fond de ses pensées nébuleuses. J'ai déjà vécu ça!

Pleurer. Le sang. La pluie. Coule, coule bouillonne, les vapeurs s'échappent Un éclair fuse. Un éclair fulgure, hi hi. Oui, fulgurepas mal, comme mot, un éclair fulgure Sirius? Sirius est un criminel, a dit Winky? Il a été douze ans à Azkaban, oui. Pourquoi rescussiter Croupton?

Croupton n'est pas mort!

La pensée, comme un coup de fouet.

Croupton n'est pas mort! Il a été embrassé

Où est le corps?

Qu'est-ce qui émerge du chaudron?

"Mes fidèles Mangemorts "

"Tue-le! "

Aaaaah! Ce rire sardonique! Cette haine viscérale, cette haine!

Il a tué mes parents.'

"Harry, vous ne comprenez donc pas? Pendant tout ce temps, nous avons cru que Sirius avait trahi vos parents et que Peter l'avait poursuivi pour les venger, mais c'était le contraire. Essayez de comprendre: c'est Peter qui a trahi votre mère et votre père! Et c'est Sirius qui a voulu les venger en poursuivant Peter! "

Il a tué mes parents.'

"Harry c'est comme si je les avais tué. Au dernier moment, j'ai convaincu James et Lily de prendre Peter à ma place, de faire de lui leur Gardien du Secret, au lieu de moi"

Il a tué mes parents.'

"J'ai été un des premiers à me rendre sur place après la tuerie. Je ne l'oublierai jamais. Il y avait au milieu de la rue un cratère si profond que les canalisations des égoûts avaient éclaté. Des cadavres jonchaient le sol, les Moldus hurlaient. Et Black riait aux éclats devant ce qu'il restait de Pettigrow: une robe de Sorcier ensanglantée et quelques fragments de son corps."

"Quand je l'ai immobilisé dans un coin, il s'est mis à hurler que j'avais trahi James et Lily pour que tout le monde l'entende autour de nous. Et avant que j'aie eu le temps de lui jeter un sort, il a dévasté la rue en tenant sa baguette derrière son dos. Il a tué tous les passants dans un rayon de cinq ou six mètres. Et puis, il s'est transformé et il a pris la fuite par les égouts, avec les autres rats"

"Pettigrow c'était ce petit garçon rondouillet qui traînait toujours derrière eux?

- Il avait un véritable culte pour Black et Potter. Mais il n'était pas du tout à leur niveau."

"Quel idiot il avait toujours été très mauvais dans les combats en duel Il aurait dû laisser faire le Ministère."

"Queudver est un très médiocre Sorcier, n'est-ce pas Queudver?"

"Lily! Il arrive! Prends Harry et vas-t-en! Lily! "

Il a tué mes parents.'

" Lily! Prends Harry et "

Il a tué mes parents.'

" Lily! Prends "

IL A TUÉ MES PARENTS! MES PARENTS! IL LES A TUÉS! MORTS! MORTS! ILS SONT MORTS, IL LES A TUÉ! '

Qui ça?'

Ce qui sortit alors du chaudron, ce fut

Pire que tout ce qu'il avait imaginé.

Pire que ce que ses yeux refusaient de voir.

Ça n'était pas Barty Croupton.

Ça n'était même pas un humain.

C'était un corps d'homme.

Vide.

C'était la victime d'un Détraqueur. Ses yeux étaient vides. Son corps ne bougeait plus, ne fonctionnait plus. Il vivait, à l'état lymphatique, mais il ne contenait plus rien.

Ce n'était plus Barty Croupton.

Et ça ne l'était pas à nouveau.

Le rituel avait échoué.

- Maître oh, maître! pleurnichait Winky, serrant contre elle son bras mutilé. Oh, maître, vous allez venir avec moi, n'est-ce pas? Vous allez m'emmener à la maison, et plus personne ne vous embêtera! Vous allez me reprendre à votre service, n'est-ce pas maître? Winky est votre serviteuse, maître! Emmenez-la chez vous, elle vous protégera jusqu'à sa mort, elle vous accompagnera et vous soutiendra! oh, maître, maître

Elle eut un hocquet. La boue était écarlate de son sang.

- Oh, maître! supplia-t-elle d'une voix ténue, ténue

Elle bascula sur le flanc, aux pieds de son maître sans âme.

- Win–ky gémit Harry.

Il essaya de se rapprocher pour lui porter secours. Sa tête était si lourde

La pluie lui martelait le crâne. Tout son corps étalé au sol n'était qu'une grande plaie lancinante. Et les voix dans sa tête

Sirius Black riait comme un dément sous l'orage.

Il y eut un retour. Il y eut un lendemain. Il y eut un entretien avec Dumbledore. Il y eut Harry n'était même pas sûr d'être encore en vie, tant son esprit lui paraissait détaché du reste. Peut-être qu'il avait reçu un baiser, lui aussi.

Il voguait.

Loin.

Noir.

****************

C'était l'histoire du petit garçon sur la colline

un jour il partait se promener

et

****************

Tu es belle, ma femme, douce beauté des îles.'

Arrête ça, idiot!'

Vraiment?'

il est tard'

Le bébé dort.'

On ne t'a jamais dit qu'une femme enceinte avait besoin de repos?'

tu as dû oublier de le signaler'

*****************

- MORGANE!

Il était dans une ville, de nuit. Les rues étaient illuminées par les lampadaires. Seules quelques fenêtres brillaient encore à travers les volets. Il devait être minuit passé.

- Morgane, montre-toi!

Un chat traversa la route au pas de course, puis s'immobilisa sur le trottoir, où il tourna ses yeux de feu vers le garçon, avant de s'éclipser dans l'ombre.

- Morgane! Tu es toujours là, pas la peine de te cacher!

Une poubelle se renversa dans un bruit d'enfer, sous l'action du vent ou d'un rôdeur nocturne à quatre pattes.

- Sors de l'ombre!

Il pivota sur ses talons. Elle était là, à deux pas, vêtue d'une robe de soirée, ses cheveux mi-longs en bataille piqués d'une fleur, une clématite. Ses yeux de louve brillaient d'un feu inquiétant à la lueur des réverbères.

Les deux adolescents se jaugèrent du regard plusieurs minutes durant. Puis:

- J'accepte, dit Harry.

Elle parut surprise, mais à peine. Elle esquissa un sourire:

- Laquelle?

- Je n'accepte pas de choisir. Pas tout de suite. J'accepte ton enseignement.

- Ah oui? s'étonna Morgane. Peut-on savoir ce qui t'a fait changer d'avis?

- Non. Et je pose une condition à mon acceptation.

- J'écoute.

- Tu dois tout me raconter.

Elle pencha la tête de côté, en attente de quelque chose. Comme ça ne venait pas, elle dit:

- Tout quoi?

- Qui tu es, d'où te viennent ces pouvoirs, ce que tu sais sur moi et sur Voldemort, pourquoi tu hantes mes rêves chaque nuit et qui est à l'origine des mini-mondes de cauchemar qui traînent aux endroits les plus inappropriés de Poudlard.

- Tout ça à la fois?

- Prends autant de temps que nécessaire pour que je comprenne bien. Pas plus; j'en ai marre de tes mises en scène.

- Alors suis-moi.

Elle tourna les talons. Harry la suivit dans l'ombre des maisons assoupies.

Ils marchèrent longtemps, peut-être trois ou quatre rues. Il ne reconnaissait pas la ville, mais il se doutait qu'il y avait une raison à ce qu'ils se retrouvent là. Pour tout dire, il la pressentait.

Morgane pivota face à Harry et désigna une façade d'un geste gracieux.

- C'est ici.

La maison était petite, intime. Un petit jardin l'entourait. À part ça, Harry voyait mal ce qui la rendait particulière.

Obéissant à un instinct du plus profond de son être, il tourna lentement les yeux vers le panneau de la rue.

Godric's Hollow.

- Ok. Alors c'est là qu'habitaient mes parents?

- Oui, dit-elle simplement.

Elle poussa le petit portillon, qui grinça dans les aiguës. Ele entra de son pas déhanché, sa robe voletant autour de ses jambes. Harry la suivit plus silencieusement.

Le jardin était propre et bien entretenu. Des rosiers en occupaient la majeure partie, de toutes les espèces et de toutes les couleurs. Le mur de la maison était fraîchement repeint. Morgane poussa la porte sans frapper; elle s'ouvrit en silence.

À l'intérieur, tout était dévasté. Le tapis avait brûlé, la poussière s'amoncelait, les toiles d'araignées occupaient tout le plafond et même en dessous. Jetant un coup d'il à la porte qu'il venait de franchir, Harry s'aperçut qu'elle était branlante, défoncée et rongée par les vers. De même, le jardin était envahi par les mousses et le lierre, et toutes les plantes étaient mortes de longue date.

Il s'avança plus avant dans la maison. Les meubles étaient heurtés, parfois même réduits en miettes. Dans la pièce suivante, le toit s'était effondré, recouvrant tout de gravats.

- Alors c'est ici que fit Harry, mais sa voix s'éteignit.

- Oui, dit Morgane, imperturbable. À cet endroit précis.

Elle désignait un angle du mur. Il s'y jeta à genoux, fouilla sous les décombres. Là. Le tapis était imbibé d'une vieille, vieille tâche de sang. Vieille de quatorze ans.

- Et pour lui, dit Morgane en retournant dans l'entrée, ça s'est passé là.

Harry la suivit. Pas de sang, cette fois. L'Avada Kedavra avait fait du travail propre.

Soudain, il eut envie de vomir. Il sortit précipitament de la maison. À peine dans le jardin, le charme opéra à nouveau et il eut la vision d'une maison comme neuve et d'une roseraie flamboyante sous les lampadaires.

Morgane sortit et referma soigneusement la porte.

- Comment tu sais tout ça? demanda âcrement Harry, une fois son malaise passé.

- Tu pourrais le savoir aussi, si tu acceptais ta condition, dit-elle en s'asseyant dans l'herbe en face de lui.

- Ma condition? Vas-y, déballe tes salades. Je ne m'énerve plus. Pas tout de suite, en tout cas.

- Ta condition d'Élu.

"Aïe", se dit Harry, non sans cynisme.

- Ah ouais? fit-il. C'est marrant, ça fait longtemps qu'on ne m'en avait pas sorti une pareille.

- Je ne plaisante pas.

- Moi non plus. Crois moi, j'en ai vraiment pas envie.

- Tu t'inquiètes pour ton parrain? Sirius Black?

Harry fit un bond:

- COMMENT SAIS-TU ÇA?

- Je te l'ai dit. Il y a des choses que toi aussi tu pourrais savoir si tu le voulais.

- Parce que je suis l'Élu, hein?

- Exactement.

- Alors toi aussi, tu es l'Élue?

Le visage de la Sorcière se ferma.

- Pas loin. Je suis une élue.

- Pourquoi pas la ?

- Parce que c'est tombé sur toi, crétin.

- Il y en a beaucoup, des "élus"?

- Ça dépend.

- De quoi?

- De leur naissance. De leurs pouvoirs. De l'époque.

- Et?

- Et quoi?

- Quelle est la révélation suivante? Je suis l'héritier de Godric Gryffondor? Tu es la fille de Voldemort? Ma mère était une Mangemorte?

Elle le regarda bizarrement.

- Pourquoi tu dis tout ça?

- Parce que je suis de mauvaise humeur. Continue.

- Quelle est ta question suivante, alors?

- Que doit faire l'Élu?

- Tu le sais parfaitement.

- Non.

- Tuer Voldemort.

Ça n'avait rien d'une surprise. Mais il s'écria:

- Pas question!!!

Morgane arracha un brin d'herbe, qu'elle déchira distraitement.

- Toi seul peux

- Non, non et non! Pas question! J'en ai marre qu'on me mette ça devant le nez, en disant: "tu n'as pas le choix"

Il stoppa son déballage, conscient de s'être fait avoir. Morgane souriait largement.

- Tu as compris. Alors, laquelle tu choisis?

Ginny. Hermione. Cho.

Pourquoi une des trois? Et pourquoi est-ce qu'on lui demandait, à lui?

Non, non, il n'avait pas le droit de faire ça.

- Le problème, dit Morgane, c'est que tu confonds complètement le rêve et la vie réelle. Tu crois que la fille que tu vois dans tes nuits et la Wakewage que tu as en horreur ne sont qu'une seule et même personne.

- Parce que ce n'est pas le cas?

- Là n'est pas la question. La question est de savoir si, selon toi, les deux filles que tu délaissera dans le rêve souffriront dans la réalité.

- Et quelle est la réponse?

- À toi d'en décider. Je ne peux pas t'aider.

Ne pas s'énerver. Il s'était promis.

- Bon, alors en quoi tu m'es utile? fit-il sèchement.

- Simple. Je t'apprends à te battre. Le reste c'est à toi de voir.

Il inspira un bon coup l'air frais de la nuit.

- D'accord. Qu'est-ce qu'on attend?

Il sut comment elle allait frapper avant même qu'elle ne le fasse, et son coup, plus mortel qu'un obus, ne le fit même pas frémir.

Il répliqua. C'était un duel de magie pure, exaltée à son niveau le plus haut. Les perceptions des deux adversaires s'étendaient à l'infini, les coups, les parades et les répliques se jouaient, non pas au moment de les faire, mais deux à trois coups en avance, grâce à leurs instincts infiniment amplifiés.

L'air autour des deux adolescents n'était plus qu'une boule de feu magique, parcourue d'éclairs, dans laquelle fusait parfois quelque symbole occulte échappé d'un sortilège. Et, quelque part au loin, résonnait comme un chant un chant qui rappelait certains souvenirs à Harry un chant d'espoir

Le chant du phénix?

- Stop! Ça suffit pour ce soir.

- Déjà? fit Harry, à peine échauffé.

Morgane avait les joues en feu et les yeux brillants de fatigue. Cela le surprit, lui qui n'aurait jamais cru la voir un jour fatiguée.

- Ouais, déjà. J'ai encore une chose à te montrer.

Le monde autour d'eux changea du tout au tout. Ils étaient à présent au bord d'un gouffre immense, traversé seulement par un pont de corde branlant. Des nuages bleutés cachaient le fond du gouffre, et des majestueuses statues étaient taillées dans les parois, qui rappelaient des Bouddhas de taille démentielle.

Morgane s'engagea sur le pont, qui tangua violement. Arrivée en son milieu, elle s'arrêta pour attendre Harry.

Il regarda autour de lui: ce bord du gouffre était paisible, couvert de verdure endormie et baigné par les rayons de la lune. De l'autre côté, en revanche, il faisait noir comme dans un four, et il ne distinguait rien.

Il comprenait en quoi consistait l'épreuve, mais il n'était pas très sûr de sa pertinence: c'était une chose de se lancer sur un pont de corde en sachant très bien qu'on pourrait faire demi-tour, c'en était une autre de se décider irrévocablement à suivre la voie proposée par Morgane, dans les rêves et dans la réalité.

Mais quand il posa le pied sur le pont, une foule de sentiments déferla en lui. Tout à coup, la rive verdoyante et baignée par la lune prenait pour lui le visage de ses amis, de Dumbledore, de Poudlard, de l'amour de Cho et du réconfort apporté par Ron et Hermione. En revanche, l'autre bord du gouffre lui évocait un combat sans merci, un destin noir où il serait seul face à son pire ennemi, sans échappatoire et sans pitié. Effrayé, il recula. Morgane guettait ses réactions, imperturbable.

Avant. Arrière. Sécurité. Fatalité. Il n'était pas sûr de vouloir payer aussi cher le prix de la disparition de Voldemort.

Surgis de nulle part, des fantômes commencèrent à l'assaillir. D'abord Hagrid: "C'est un Sorcier extrêmement puissant, Harry. Je crois bien que Dumbledore était le seul qui arrivait encore à lui faire peur."

Puis Ron: "Harry Il ne faut surtout pas faire de bêtises. Laisse faire Dumbledore, il sait ce qu'il fait."

Hermione: "Il m'a volé ma main Un jour, je lui ferai payer."

"Lily! Il arrive! "

Cedric: "Ne le laisse pas te vaincre, Harry! Ne lâche pas!"

" Ton père arrive. Il veut te voir Tout ira bien tiens bon"

Et Cho: "Harry? Je voudrais que tu fasses une chose. Pour me rassurer. Je voudrais que tu acceptes ton combat. Tant que tu t'y refuses, tu y es mal préparé. Il y a une personne dans cette école, qui veut t'aider. Laisse-toi faire, s'il te plaît. Arrête de fuir sans cesse."

Morgane?

Sirius: "Méfiez-vous d'elle."

Sirius!

- D'accord! hurla Harry, une lueur de démence au fond de ses yeux.

Il entra sur le pont.

– fin du chapitre 19 –

Whaoh ça m'épate d'en être déjà à dix-neuf chapitres le prochain aborde la vingtaine, c'est incroyable! voilà qui rehausse ma barre. Je pensais à vingt-trois ou vingt-quatre chapitres, mais ça va être plus proche de la trentaine, j'ai l'impression. Ah là là y en a qui feraient mieux de réviser leur bac, tiens, plutôt que de s'investir dans de telles abérations ^_^

J'ai enfin lâché ma scène centrale avec Sirius! Toute l'année s'axe là-dessus. C'est l'ultime coup dur porté à Harry. Maintenant, ça va être beaucoup plus sombre. Mais que fout Dumbledore? Et Voldy, où est-ce qu'il a disparu?

Je suis très fière de moi, parce que ça faisait longtemsp que j'avais envie d'avouer ma vraie pensée à propos de Sirius. Mais comme la plupart des lecteurs en sont fans c'est vrai qu'il est adorable, un véritable père pour Harry. Mais réfléchissez 5 minutes. James et Sirius étaient des petits génies en cours, pas vrai? C'est Mc Gonagall qui le dit au tome 3. Bien. Maintenant, l'Avada Kedavra est un sort de très, très haut niveau, pas vrai? Il ne blesse pas, il ne détruit pas, alors comment est-ce que le duel entre Sirius et Queudver a pu dévaster une rue entière? COMMENT EST-CE QUE QUEUDVER A PU TUER 13 PERSONNES? alors qu'il avait toujours été une merde en cours?

On peut aller plus loin, encore. Au tome 1, Hagrid nous dit ceci: "Tu ne t'es jamais demandé d'où te venait ta cicatrice? C'est la trace du mauvais sort que Tu-Sais-Qui a lancé contre toi, un mauvais sort si puissant qu'il a détruit tes parents et leur maison." et encore: "La maison était complètement détruite." (chapitre 1). On sait aussi que, quand Tom Jedusor a tué son père et ses grand-parents, on a retrouvé les cadavres étendus, rigides, avec une expression de terreur sur le visage, mais rien n'était abîmé ni détruit. Alors pourquoi est-ce que chez les Potter tout a explosé? Comment est-ce que Queudver, un Sorcier médiocre, surtout en duel (dixit Mc Gonagall) aurait réussi à tuer 13 personnes et à dévaster la rue?

Voilà. On peut contester ma théorie. Je suppose d'ailleurs que J.K Rowling a une très bonne explication à donner là-dessus. Mais, au moins pour le temps de ma fic, imaginez cinq secondes: et si c'était Sirius?

Ona