Chapitre 26: Les révoltes de poussière

Seamus se laissa glisser au bas de l'échelle.

- Ils sont juste derrière, chuchota-t-il.

Padma Patil hocha la tête et s'essuya le front. Ses cheveux, coupés court depuis peu, étaient retenus en arrière par un bandeau découpé dans une vieille pièce de tissu.

- Ne bouge pas d'ici, dit-elle tout bas. Je vais les prévenir.

Seamus acquiesça et s'installa au pied de l'échelle, tandis que la jeune Serdaigle partait en courant silencieusement. Il ferma les yeux, s'offrant un court instant de repos.

Un lourd grondement l'en tira en sursaut. Des pas, lourds et lents, faisaient trembler le mur contre lequel il s'appuyait.

Réenfilant en hâte son casque contre-sort, il escalada de nouveau l'échelle. Le mur faisait à peu près quatre mètres de haut. Arrivé au sommet, il colla son il à l'interstice entre deux pierres qui servait de poste d'observation.

Il eut un frisson. La créature était là. Ils l'avaient amenée.

Le cur battant à tout rompre, il s'assura que sa baguette était bien glissée dans le fourreau à sa ceinture. Il espérait simplement que les autres n'allaient pas trop tarder.

Hermione vit arriver Padma, essouflée et livide.

- Cette fois, ça y est! cria-t-elle à l'assemblée. Ils ont rassemblé toutes leurs forces. C'est ici et maintenant!

Il y eût des cris, des pleurs. L'ancienne salle commune de Serdaigle, transformée en QG de la résistance, était pleine de jeunes élèves qui n'avaient que trop souffert. Mais la plupart affichaient des airs décidés et courageux, prêts à se battre jusqu'au bout. Hermione eut un faible sourire. À eux tous, ils en avaient déjà fait baver à Voldemort, et ils lui en feraient encore baver avant la fin.

- Bon, dit-elle en roulant le plan sur lequel elle était penchée à l'arrivée de Padma. Tout le monde a sa baguette? Prenez des casques et des boucliers, et surtout n'oubliez pas: ne vous séparez jamais. Seuls, nous sommes plus vulnérables. Maintenant, j'espère qu'ils vont regretter de s'être attaqués à nous. Nous vendrons chèrement notre peau!

À ce cri, une clameur d'approbation s'éleva dans la salle. Même ceux des élèves qui avaient autrefois dénigré Hermione pour son caractère ou ses origines moldues s'étaient depuis longtemps rangés aux rangs de ses combattants. Quand elle menait la bataille, son poing magique parcouru d'étincelles dorées levé vers le ciel, elle redonnait confiance à ceux qui la voyaient et tous se ralliaient à ses côtés. Indéniablement, c'était elle le chef de la résistance.

Ron sortit à ce moment-là de derrière un tableau. Ils avaient creusé des passages secrets un peu partout dans l'école, et les avaient scellés avec des mots de passe enchantés par Hermione elle-même, et qui changeaient tous les soirs. Ainsi, même si quelqu'un était fait prisonnier, il ne pouvait révéler que le mot du jour même, et les attaquants n'avaient pas le temps de rassembler suffisament de forces pour mener une offensive vraiment désastreuse.

Ron portait un t-shirt sans manches, un pantalon simple qui lui permettait d'évoluer avec aisance et un ceinturon auquel était rattaché le fourreau pour sa baguette. Ses chaussures étaient enveloppées de tissu et il y avait fixé un sortilège de silence. Des bandeaux d'éponge enserraient ses poignets et son front, et dans une pochette à sa ceinture était rangée la cape d'invisibilité de Harry, sauvée in extremis avant la prise de la Tour Ouest.

Derrière lui venait une milice d'une dizaine de personnes, toutes vêtues et armées comme lui, de manière pratique et discrète.

- On leur a mis le paquet! claironna-t-il en marchant vers Hermione. Ces saletés de Mangemorts ne vont plus dormir tranquilles pendant quelques nuits.

Pour preuve, il montrait les enveloppes vides d'une cinquantaine de pétards mouillés du Docteur Flibuste. Ceux-là, comme tous ceux dont se servaient désormais les résistants de Poudlard, avaient été un peu arrangés à la sauce Weasley. C'est-à-dire qu'avec les bons soins de Fred et de Georges, ils étaient devenus extrêmement dangereux et agressifs, enflammant tout sur leur passage et poursuivant tout spécialement les Sorciers sur qui ils avaient été lancés, jusqu'à totale combustion. Ron et son groupe avaient fait irruption dans la salle de repos des Mangemorts et s'étaient enfuis avant d'être pris, les laissant aux mains avec les pétards.

- Bravo, dit Hermione. Mais ce n'est plus le moment des piqûres de mouche. On a un problème, Ron.

Le garçon roux devint livide. Pour la première fois, il sembla remarquer le remue-ménage qui agitait le QG, les jeunes Sorciers de toutes parts qui s'armaient pour le combat.

- C'est pour maintenant? s'enquit-il.

Hermione hocha la tête.

- J'aurais j'aurais aimé avoir plus de temps

- Il n'y en a plus, dit-elle. Il n'y a plus qu'à se battre, maintenant. Jusqu'au bout

Ron ferma les yeux. Il avait si longtemps redouté ce moment

- Non, dit-il. Tout n'est pas fini. Il y a encore de l'espoir.

Hermione soupira. Elle se sentait très lasse.

- Ana? Ron, il est temps que tu l'acceptes. Elle n'a pas réussi. C'était trop risqué Et même si elle a pu passer, où veux-tu qu'elle soit allée? Le monde des Sorciers tout entier est attaqué, tu l'as vu comme moi. Personne ne répondra à notre appel. Nous sommes seuls.

Le garçon rouvrit les yeux et balaya l'assemblée du regard. Tous ces visages, toutes ces figures volontaires. Prêts à se battre jusqu'au bout, parce qu'il n'y avait plus rien d'autre à faire. Comme ils avaient changé! Comme ils avaient tous changé, en un mois! Même lui, Ron, n'était plus la même personne.

Il aspira une grande goulée d'air dans ses poumons et dit:

- Eh bien, qu'est-ce qu'on attend pour leur mettre la pâtée?

Le mur de quatre mètres de haut et de deux mètres d'épaisseur barrait l'unique voie d'accès au QG, hormis tous les passages secrets qu'ils avaient pratiqués à force de creuser la pierre. Ils avaient érigé ce mur dès les premiers jours de la bataille, quand il était devenu évident que la guerre serait une guerre de positions. Comme Hermione l'avait fait remarquer, elle qui était calée en histoire des Moldus, il ne fallait surtout pas refaire une nouvelle ligne Maginot, et c'est pourquoi ils avaient pratiqué divers sortilèges qui leur assuraient une possibilité de se replier à l'extérieur du château en cas d'invasion de leurs quartiers tout en sachant très bien que dans le parc ils n'avaient quasiment aucun espoir de gagner la bataille. Les voies de sortie en question étaient en fait des portes qu'ils avaient creusé dans les murs et avaient rendues impratiquables de l'extérieur vers l'intérieur. Ainsi, si le mur tombait, ils pouvaient se réfugier au bastion (l'ex-salle commune de Serdaigle) ou bien fuir par ces portes à sens unique.

Dans l'interêt général, mieux valait que le mur tienne, évidemment.

Hermione, Ron et tous les autres arrivèrent au pied du mur, armés jusqu'aux dents. Ils y retrouvèrent Seamus et les autres gardiens, disséminés sur toute la longueur du mur (construit en travers de ce qui était autrefois une très grande salle, il faisait approximativement cinquante mètres de long, de quoi répartir leur armée et faire un beau front).

- Il y a un problème, dit Seamus dès qu'il vit Hermione. Ils ont amené la Bête.

Des murmures s'élevèrent, tandis que le message se propageait. La Bête, c'était leur terreur à tous. Une sorte de dragon démesuré, surpuissant, que Voldemort avait tiré d'on ne sait quelles ténèbres pour répandre l'horreur sur son chemin. En période normale, la Bête accompagnait son maître sur les différents champs de bataille qu'il menait de par le pays et le monde. Si elle était là, ça ne signifiait qu'une chose

- Il est là aussi, murmura Hermione.

L'armée de jeunes Sorciers trembla d'effroi.

Tous avaient pris leurs postes le long de la muraille. Certains étaient en place à son sommet, sur le chemin de ronde auquel on accédait uniquement par des échelles amovibles. Dean Thomas et Neville Londubat étaient parmis eux, aux premiers rangs de la bataille.

On avait disposé des pierres en tas, et ceux qui les jetteraient devraient les enflammer par magie avant qu'elles touchent leurs cibles. Plus rares, mais plus efficaces, les pétards mouillés de Docteur Flibuste, ainsi que les Bombabouses. Les jumeaux Weasley avaient aussi conçu des sortes de fusées qui libéraient sur leurs cibles un filet plus collant que de la toile d'araignée, plus solide que des câbles. Enfin, les combattants du rempart avaient leurs baguettes, si précieuses et si fonctionnelles.

Des grondements sourds ébranlaient toute la stucture du château. Hermione marchait parmi les Sorciers, leur donnant ses dernières instructions:

- N'oubliez pas! N'ayez aucune pitié pour eux, car ils n'en auront aucune pour vous!

Soudain elle se tut d'un coup, car un rugissement terrifiant venait de retentir.

Avec la lourde lenteur imposée par son poids, la bête venait de se dresser sur ses pattes arrières. Dans cette position, elle effleurait la voûte du plafond de sa tête. Pendant un temps, ceux qui étaient derrière le mur virent avec effroi sa haute silhouette surplomber leurs défenses

Puis elle se laissa tomber avec lourdeur. Ses pattes avant, griffues et équipées d'une épaisse armure d'écailles, fracassèrent la paroi. Tous les jeunes Sorciers refluèrent dans la panique, tandis que des pierres énormes roulaient sur eux et que le poitrail rouge, immense de la bête apparaissait dans les décombres.

De l'autre côté de la brèche, ils découvrirent l'armée de Voldemort.

La première ligne était constituée par des créatures humanoïdes, dotées d'ailes membraneuses et de longs membres décharnés terminés par des griffes. C'étaient des êtres des Sommets, recrutés par le Seigneur Noir dans de lointaines montagnes d'Asie Centrale et féroces au combat. Les élèves avaient déjà eu affaire à elles dans les premiers jours de l'invasion, quand tous les professeurs avaient été tués ou faits prisonniers et que les survivants avaient formé la résistance.

Au deuxième rang, derrière la chaire à canon, venaient les combattants aguerris: les Mangemorts, peu nombreux mais terriblements puissants.

Encore derrière étaient toutes sortes de créatures des ténèbres, dont certaines chevauchaient des vers géants à la peau écailleuse. Dans leurs yeux de braise se lisait une haine que les jeunes Sorciers n'avaient pas méritée.

Mais le pire de tout, c'était la rangée de Détraqueurs. Des dizaines, des centaines de ces créatures immondes venaient en tête, répandant la terreur et obscurcissant le ciel.

Les résistants refluèrent dans la terreur. Déjà, les êtres des Sommets dégageaient les hautes piles d'éboulis pour pratiquer un passage.

- Réparez la brèche! hurlait Hermione. Réparez la brèche! Tous avec moi! Reparo!

Si certains furent incapables de se dominer, nombreux furent tout de même les jeunes combattants à entendre sa voix et à y répondre. Dans le concert de cent baguettes levées à l'unisson, les énormes pierres d'un mètre sur un mètre qui constituaient le mur se rescellèrent peu à peu. Mais en plusieurs points où l'ennemi avait pénétré, des duels s'étaient déjà amorcés, présageant de ce que serait le gros de la bataille.

Du côté des attaquants, tous ceux qui possédaient une baguette magique avaient commencé à bombarder la ligne de crête du mur avec des maléfices qui ébranlaient les pierres et obligeaient les Sorciers postés là-haut à se cacher. Avec des sortilèges de Bombarde, ils parvenaient à passer par-dessus le mur et à provoquer des explosions dans l'armée massée à l'abri, ce qui créait la panique chez les élèves.

- Les Bombabouses! cria Hermione par-dessus le tonnerre des explosions. Lancez les Bombabouses!

Malgré les maléfices qui leur passaient au ras du crâne, les élèves postés sur le chemin de ronde se mirent à bombarder à leur tour les attaquants. D'autres s'occupèrent des pierres, qu'ils devaient enflammer en cours de vol pour qu'elles aillent répandre leurs flammes parmi les créatures de Voldemort. Recouvertes d'une matière extrêmement inflammable dont la découverte revenait à Neville (c'était une matière extraite d'une plante assez commune, nommée Arbroil), elles n'en exigeaient pas moins une grande habileté, puisqu'il fallait s'exposer aux tirs des Mangemorts le temps de les ensorceler.

Ceux des tireurs qui avaient suffisamment de courage pour oser jeter des coups d'il à leurs cibles remarquèrent que les pierres de feu traversaient les Détraqueurs sans les affecter, comme s'ils étaient constitués d'eau. Pire encore, certains des monstres amenés par Lord Voldemort n'étaient pas du tout gênés par le feu, mais semblaient au contraire s'en nourrir. Neville vit l'un des êtres à la peau et aux yeux de braise tendre la main pour saisir l'un des projectiles et le porter à sa bouche avec délice, avant d'augmenter de volume à vue d'il. Heureusement, les Mangemorts et les êtres des Sommets qui composaient la majorité de l'armée n'étaient absolument pas protégés contre le feu.

- Incendio! lança-t-il pour la dixième fois à la pierre qu'il venait de jeter dans les airs.

Il retourna immédiatement à son abri avec un sentiment de terreur opressante, mais il avait eu le temps de voir les robes de trois Mangemorts s'enflammer et les habitants de ces robes se débattre comme des forcenés pour éteindre les flammes. Malgré les gouttes de sueur qui roulaient sur son front, malgré l'étau d'effroi qui enserrait sa poitrine, Neville se prit à sourire avec victoire.

Pendant ce temps, Ron se battait en combat singulier avec un être des Sommets. Ces créatures étant dépourvues de baguettes, le combat n'était pas tout à fait le même que contre un Sorcier. En fait, la technique consistait à bourrer l'adversaire de sortilèges pour le tenir à distance. Si on échouait, les redoutables crocs des êtres étaient là pour le faire regretter.

- Tu-ne-m'auras-pas! martelait Ron en enchaînant trois Stupéfix et deux Incendio.

La peau épaisse de l'être finit par se laisser pénétrer, et il tomba à terre dans un cri de rapace suraigu, avant de s'enflammer brusquement. Ron s'essuya la bouche et chercha un nouvel adversaire. Il avait les lèvres en sang à force de les mordre de terreur.

Il entendit un nouveau coup violent contre l'immense paroi à sa droite. "Il faut que je trouve Hermione, songea-t-il. Elle seule peut essayer de s'attaquer à cette Bête."

Il vint en aide à un première année de Serpentard qui se battait comme un héros contre un autre de ces êtres des Sommets. Plus loin, un Détraqueur était en train de jeter à terre tous les Sorciers qui l'entouraient. Ron s'était entraîné au Patronus, ils s'y étaient tous entraînés, mais il n'obtenait que des résultats médiocres. Seule Hermione égalait à peu près le niveau de Harry.

Ron se donna une claque. Il s'était juré de ne plus y penser, de ne plus se laisser envahir par son souvenir. Il fallait qu'il aille aider ces gens, le Détraqueur était en train de tous les vaincre. Peut-être que s'ils faisaient un Patronus à plusieurs?

- Spero Patronum! lança-t-il quand il fut suffisament près pour ressentir le froid glacé dans ses entrailles. Aidez-moi, vous tous! Spero Patronum!

Certains entendirent son appel et se joignirent à lui. Divers nuages de fumée, aux aspects plus ou moins bestiaux, galopèrent vers le Détraqueur. Peut-être certains des Patronus étaient-ils pratiquement corporels, ou peut-être le Détraqueur avait-il du mal à maintenir son emprise sur autant de gens à la fois. Toujours est-il que le sentiment de panique, de terreur glacée qui les étouffait se retira d'un coup, et le Détraqueur s'enfuit jusqu'à la muraille, où il se trouva acculé.

- On peut l'avoir! cria Ron! Tous avec moi! Spero Patronum!

Cette fois, une quinzaine de Sorcier obéirent. L'intensité et la force des sortilèges, de plus en plus assurés, semblèrent étouffer la créature. D'une stature de quatre mètres au départ, ils la virent se ratatiner à vue d'il, pour bientôt arriver à leur taille, puis encore plus petite. Dans le même temps, son pouvoir avait complètement disparu, et Ron ressentait une sorte de plaisir sauvage à la voir se contracter et se convulser ainsi. Enfin, les combattants virent le Détraqueur rentrer en lui-même comme une vieille chaussette et disparaître. Seule resta son immense cape, complètement vide, qui tomba en tas sur le sol.

Les jeunes Sorciers se regardèrent entre eux. Ils avaient du mal à croire ce qu'ils venaient de faire. Ils avaient tué un Détraqueur! Complètement tué! Ces créatures n'étaient pas invincibles!

- Victoire! lança un garçon de Serdaigle, âgé de seize ou dix-sept ans. On l'a tué! On l'a tué!

Et il serra la personne la plus proche de lui dans ses bras. Tous se réjouissaient, sautaient en l'air ou poussaient des cris de joie.

C'est alors que, dans un tremblement de fin du monde, la Bête se jeta une nouvelle fois contre la muraille et la renversa de nouveau.

Tout au fond de la salle, derrière l'armée des élèves de Poudlard, dans un renfoncement à l'abri des projectiles qui passaient par-dessus le mur, quatre personnes étaient assises en cercle. Vêtues de très vieilles robes d'enchanteur, leurs longues nattes aux couleurs flachantes coulant librement sur leurs dos et leurs épaules, les surs Slight créaient un maléfice.

Elles avaient tracé sept cercles, ce qui constituait un nombre inhabituellement élevé, mais leur cible était inhabituellement grosse. Au centre du premier cercle, celui de Maurdre, était posé un énorme onyx de forme sphérique, d'un noir intense, insondable. Les motifs des autres cercles s'harmonisaient selon ses contours, repoduisants la pureté de ses formes et la complexité, invisible en vision simple, des réseaux magiques qui le parcouraient. Les quatres surs avaient mis une dizaine de jours à conjurer cet onyx, qu'elles avaient amené du néant à force de patience, et encore deux jours pleins à tracer leurs cercles avec une attention énorme. À présent, elles s'isolaient dans l'univers de flux magiques qu'elles avaient créé, rassemblant lentement et tranquillement la puissance nécessaire au coup qu'elles voulaient frapper.

Une personne passa en courant à quelques centimètres de Grenelle, faisant se soulever ses nattes dorées, mais elle n'y prêta pas attention. Son esprit était dans une dimension autre. Elle ne bougea pas plus quand la Bête fracassa le mur pour la deuxième fois, et que la bataille redoubla de fureur. Aucun signe ne pouvait permettre d'affirmer qu'elle avait entendu lorsque la Bête, ouvrant la gueule en grand, avait arrosé toute l'armée de Poudlard d'un jet de feu nourri, semant la panique et la débâcle. Quand un être des Sommets arriva juste derrière la jeune Sorcière et leva son fouet pour la blesser, elle ne fit aucun mouvement. Pourtant, le fouet claqua dans le vide et l'être s'effondra, foudroyé à mort.

Ron découvrit Hermione aux prises avec deux êtres des Sommets. Sa main gauche tenait la baguette, ce qui était étrange puisqu'elle n'avait jamais réussi à la manipuler. Mais Hermione ne se battait pas avec sa baguette. Sa main de magie étincelante jaillissait comme un fouet et allait frapper les adversaires, qui s'effondraient instantannément.

Ron s'agenouilla prudemment auprès d'un des êtres tombés. Il avait les yeux fixes et son pouls était indétectable.

- Hermione, dit-il en la prenant par le poignet. Suis-moi.

La bataille faisait rage, mais il n'y avait pas d'ennemi à moins de dix mètres. Ron dit très rapidement:

- Tu sais ce que tu fais?

- Oui, répondit-elle distraitement, en regardant Justin Finch-Fletchey stupéfixer un adversaire. Je me bats. Qu'est-ce qu'il y a?

- Pourquoi tu t'es mise à utiliser ta main? demanda-t-il à toute vitesse. Sans ta baguette, je veux dire.

- Stupéfix! cria Hermione.

Un être aux ailes membraneuses s'effondra.

- C'est plus rapide, expliqua-t-elle. Et bien plus puissant. Écoute, Ron, je sais ce que tu penses, mais je ne me laisse pas du tout dominer par ce truc C'est ma main à part entière, tu comprends? Elle fait partie de moi, je ne suis pas manipulée. Si elle m'offre plus de puissance, eh bien je crois que la situation est mal venue pour refuser.

- Expelliarmus! lança à son tour Ron. Hermione, tu sais que tous ces êtres truc-chose, là, tu les as tués?

À son regard, il n'était pas sûr que ce soit ou non une nouvelle pour elle. Mais elle stupéfixa quelqu'un par-dessus son épaule et répondit:

- Je ne peux pas dire que ça soit très Mais enfin, ils n'ont aucune pitié pour nous Non, écoute, Ron, je ne peux pas dire que ça me réjouisse de tuer des créatures intelligentes, mais c'est eux ou nous. Je réfléchirai plus tard. Tu ferais bien de faire de même.

Et Ron la regarda repartir à la bataille avec l'étrange sentiment que les rôles étaient inversés tout à coup.

- Hermione! cria-t-il avant qu'elle ne s'éloigne trop. La Bête! Il n'y a que toi qui puisse la combattre!

En effet, le souffle de feu venait de passer à moins de dix mètres d'eux, et les brûlés vifs étaient nombreux, bien trop nombreux.

- Cette Bête est trop puissante pour moi! cria Hermione par-dessus le vacarme. Mais les surs Slight sont sur le coup! Elles vont bientôt l'avoir j'espère!

Ron hocha la tête pour dire qu'il avait compris, mais au même moment il ressentit une énorme douleur dans le dos et se retourna à temps pour voir trois êtres des Sommets, dont un venait de lui creuser une profonde balafre avec ses griffes immenses. Titubant de douleur, avec l'impression que le monde s'occultait autour de lui, Ron essaya de faire face. Il lança un sortilège du bouclier, mais les coups pouvaient le traverser. Il fit une roulade de côté pour échapper à l'attaque des immenses griffes, et la douleur de son dos devint tellement insupportable qu'il crût ne jamais pouvoir se relever. Mais il y parvint, avec l'énergie du désespoir, et il décrocha trois Stupéfix coup sur coup. Les deux premiers manquèrent leurs cibles. Le troisième ricocha sur la peau de cuir épais de l'être et ne fit que l'étourdir. Ron continua alors à reculer, tandis que la progression des trois attaquants se faisait de moins en moins prudente et de plus en plus agressive. Ils se rendaient compte qu'il était diminué.

En faisant un nouveau pas en arrière, Ron eut une idée un peu folle. Il continua de reculer, plus vite. Les créatures commencèrent à le harceler de sarcasmes et à battre de leurs ailes membraneuses, emplissant l'air d'une puanteur putride. Ron fit un bond en arrière et murmura en pointant sa baguette vers le sol:

- Ragrivento.

Les trois êtres avancèrent encore, et avant de remarquer leur imprudence ils étaient tous trois englués jusqu'aux mollets dans une sorte de mélasse noire, collante comme de la glue. Ils tentèrent de se dégager, mais Ron était à présent hors de portée de leurs griffes et il put les stupéixer tranquillement tous les trois, sans qu'aucun d'eux ne s'échappe.

Épuisé par la douleur, il se laissa tomber à genoux et ferma les yeux. C'était comme si une lame de feu s'enfonçait dans sa chair, tout le long du dos. Il avait envie de hurler de douleur.

- Petrificus Totallus! cria une voix juste derrière lui. Une silhouette s'effondra à deux pas de lui.

- Tu ne devrais pas rester là comme ça, lui dit Ginny en lui tendant la main pour le relever. Ce truc a failli t'achever.

Il ne dit rien, trop occupé par sa douleur. Elle parut comprendre, car elle le fit se tourner et écarta les pans ensanglantés de son t-shirt.

- Oh! fit-elle, effrayée. Attends, ne bouge pas.

Il n'en avait pas l'intention. Il demeura parfaitement immobile tandis que sa sur promenait un jet de magie réparateur tout le long de sa blessure.

- C'est très sommaire, comme sortilège de guérison, j'en ai peur, dit-elle. Mais ça va déjà un peu mieux, non?

Ron hocha la tête avec gratitude. La douleur était passée sous le seuil du supportable.

Mais comme sa vision s'était éclaircie, il ne put s'empêcher de voir ce qui se déroulait autour d'eux.

- Oh, non murmura-t-il, horrifié.

- Si, dit Ginny. Allez, viens maintenant. Ce n'était que la première vague. La deuxième arrive déjà.

Partout, des groupes de cinq à huit être ailés attaquaient des élèves isolés. Les corps gisaient sur le sol, et c'étaient majoritairement des corps bruns aux longues ailes, mais l'adversaire était vingt fois plus nombreux, et le nombre de résistants encore en état de se battre réduisait dramatiquement avec chaque seconde.

Soudain, tandis que l'air semblait s'obscurcir et qu'une terreur glacée se répandait sur les survivants, la rangée de Détraqueurs pénétra à son tour par la brèche faite par l'énorme Bête. Ils envahirent l'espace, glissant silencieusement, leurs hautes silhouettes dépassant toutes les autres, et les Sorciers se recroquevillaient sur leur passage. Ron vit un groupe de Détraqueur encadrer un jeune Poufsouffle L'un d'entre eux commença à soulever sa cagoule

- Non! hurla Ron. Spero Patronum! Spero patronum!

Un petit nuage argenté s'étala hors de sa baguette et s'avança mollement vers les Détraqueurs Celui qui avait soulevé sa cagoule se pencha vers le garçon

- Non! hurla un autre voix, et Ron vit avec effarement un animal fait de fumée argentée, aux contours très nets, courir vers les Détraqueurs et faire mine de les attaquer. Ils refluèrent aussitôt en masse, repoussés jusqu'à la brèche derrière laquelle ils repassèrent. Le patronus se tourna vers tous les Détraqueurs qui étaient là et les chassa à leur tour. Ron vit avec stupéfaction l'animal argenté revenir alors vers Hermione et reprendre la forme de sa main.

- Tu tu as vu comme moi? bégaya Ginny.

- Ou Derrière toi! cria Ron, ce qui mit fin à la conversation. Cinq minutes plus tard, ils étaient chacun à un bout du champ de bataille, lui combattant avec Seamus, Annah Abboh et tout un groupe de Serpentards de troisième année, et Ginny grimpant sur la muraille pour aller prêter main-forte.

Mais la bataille n'était pas égale. La Bête avait fait une brèche d'une vingtaine de mètres de large, et tandis qu'elle dégageait les éboulis de ses puissantes pattes, un nombre toujours croissant de soldats de Voldemort parvenaient à passer sous son ventre. Tenu à distance par les terribles jets de flammes, les élèves étaient repoussés aux limites de leur territoire, forcés de se terrer parmi les éboulis du mur. Hermione n'arrivait même pas à rassembler suffisamment de personnes pour réparer la brèche.

Elle venait de repousser les Détraqueurs quand elle vit que la Bête commençait à bouger: poussant sur ses pattes énormes comme des colonnes romaines, elle progressait lentement pour se dégager de l'entassement de pierres où elle s'était arrêtée. Si jamais son gros corps cessait de bloquer la brèche, c'en était définitivement fini de la protection du mur. Ils pouvaient alors sonner la retraite tout de suite.

Sans réfléchir outre mesure, Hermione prit sa décision. En trois sauts parmi les pierres éclatées, elle était devant la Bête.

- Eh, toi! cria-t-elle de toute la puissance de ses poumons. Gros monstre! Regarde par ici!

La créature cessa immédiatement de rôtir les occupants du chemin de ronde et tourna ses immenses yeux vers elle. Ils étaient jaunes, fendus de pupilles verticales, et terriblement effrayants.

- Ne crois pas que tu me fais peur! lança Hermione, plus pour se rassurer elle-même que dans un quelconque espoir d'impressioner la Bête. Tu n'es qu'un gros tas d'écailles puant et maladroit! Ton maître a tort de se fier à toi, tu n'es capable de rien!

C'est alors que, à sa grande surprise, le monstre ouvrit la gueule pour parler:

- Vraiment? fit-il d'une voix excessivement doucereuse. C'est ce que tu crois, petit humain ridicule?

Hermione frissona, car elle n'avait jamais entendu cette bête proférer un son, mais maintenant que c'était le cas elle comprenait d'un coup d'où venait cette terreur immense qu'inspirait l'animal.

Ce n'était pas une bête normale. Ce n'était ni un dragon gigantesque, ni une créature des ténèbres comme certaines qu'avait amené le Seigneur des Ténèbres.

C'était Lord Voldemort lui-même.

Terrifiée mais décidée à ne pas se laisser envoûter par sa voix mielleuse, Hermione prit sa baguette et cria:

- Conjonctivite!

Le sort, sa puissance décuplée par la volonté qu'elle y avait mis, vola tout droit et alla frapper l'il gauche. La bête cligna de la paupière, comme si elle avait reçu un cheveux dans l'il, puis ouvrit grand sa gueule en un sourire bizarre. Sa langue fourchue pointa au coin d'une rangée de crocs luisants.

- Voyez-vous ça se moqua-t-elle en allant poser sa tête sur le sol, à quelques mètres d'Hermione, ses yeux énormes la fixant d'une lumière captivante. Le petit soldat se bat gentiment. C'était un sortilège minable, humain. Si tu veux te battre

Elle leva sa patte avant droit, très haut dans le ciel

- Il va falloir faire ça dans les règles! Protège ta vie!

Hermione plongea sur la gauche tandis que les immenses griffes, longues de deux mètres et couvertes de venin, fracassaient le sol et provoquaient un séisme. Elle rampa parmi les décombres pour contourner la Bête. Elle n'avait qu'une seule pensée en tête: "Tenir. Les surs vont bientôt arriver. Tenir." Elle courut, cachée par un sortilège de dissimulation, jusqu'au poitrail de la Bête, qui s'était de nouveau dressée vers le ciel et commençait à retomber. L'une des larges pattes était tout près. Si seulement elle pouvait

Une dizaine d'êtres des Sommets se précipitèrent sur elle en scandant des cris de victoire suraigus. Hermione traça un symbole dans les airs et un rideau de feu alla leur barrer la route. Puis elle marcha jusqu'à la patte hérissée de pointes et d'une armure de plusieurs dizaines de centimètres d'épaisseur, et, encore une fois sans prendre le temps de réfléchir, elle leva sa main et l'abattit sur l'arrière de la patte.

C'était un coup d'une puissance limite. Si sa main n'avait pas été faite d'étincelles de magie, elle se serait fracassée jusqu'au dernier os. Au lieu de cela, le tranchant de la main se fit aiguisé comme un sabre et elle éclata les écailles. Celles-ci volèrent au loin, exposant un morceau de peau nue, épaisse comme du cuir.

La bête semblait ne pas avoir senti le coup. Elle continuait à rugir et à arroser le champ de bataille de feu, sans se douter que sa cible était sous son ventre. Hermione concentra alors toute sa puissance et asséna un deuxième coup, aussi terrible que le premier.

Cette fois, les dix centimètres de cuir rigide furent transpercés de part en part. La main-sabre s'enfonça jusqu'à la chair et trancha net le tendon d'achille.

La Bête poussa un rugissement terrifiant. Sa patte incapable de la soutenir, elle s'affaissa. Hermione eut tout juste le temps de fuir en courant avant d'être aplatie comme une crêpe.

Elle était décidée à essayer d'atteindre le cur pour en finir. Mais le monstre avait compris où était son ennemie. Exécutant un tour de force auquel personne ne s'attendait, il fit faire un grand mouvement circulaire à sa queue hérissée de pointes, qui vint balayer l'espace situé sous son ventre. Hermione se jeta à terre à temps, mais les pointes fines comme des milliers d'aiguilles lui lacérèrent la peau du dos et des jambes.

Quand l'attaque fut finie, la Sorcière se releva, titubante et sanguinolente, et dévorée par l'envie d'en finir. Poussée encore une fois par une magie qui lui dictait ses actes, elle dressa le poing vers le ciel. Celui-ci se chargea d'éclairs, sa couleur vira à l'orange flamboyant, et elle l'enfonça dans la partie du poitrail du monstre où devait se trouver son cur.

Le poing fit fondre écailles, cuir et chair et transperça l'animal comme du beurre. À mesure qu'il rentrait plus profondément, Hermione était soulevée du sol par un souffle de magie, et cela continua jusqu'à ce qu'elle soit enfoncée dans le corps du dragon jusqu'à l'épaule. Alors elle sentit ses doigts s'allonger, se prolonger de longs tentacules de magie qui cherchèrent le cur de la Bête pour l'arracher.

Mais la Bête la surprit encore. Jamais elle n'aurait imaginé que son cou avait une telle amplitude. Se pliant en deux, il alla farfouiller sous son propre corps. Hermione vit alors apparaître la tête hideuse aux yeux immenses, à quelques pas d'elle.

- Lâche ça tout de suite! gronda la voix de Lord Voldemort d'un air furieux.

Pour toute réponse, la main d'Hermione s'étendit encore, assurant sa prise sur le cur gros comme un bison.

- Ça ne t'appartient pas! Lâche! ordonna encore la Bête avec ce qui ressemblait à s'y méprendre à un air de souffrance.

- Lâchez ça Vous-même, dit-elle, consciente de sa vulnérabilité. De quel droit possédez-Vous cette pauvre créature Lord Voldemort?

Prononcer ainsi le Nom, à quelques pas des yeux terribles, lui fit prendre conscience de sa témérité. Elle était folle, et elle allait payer. Elle avait défié le Seigneur des Ténèbres, elle avait croisé Son regard, elle avait prononcé Son Nom avec sa bouche de fille de Moldus. La Bête avança sa gueule immense et hapa le corps de la jeune fille entre ses crocs.

Elle poussa un hurlement quand les bouts des crocs lui rentrèrent dans la chair. Mais dans le même temps, la bête tirait sur son bras pour l'obliger à lâcher, et elle rugissait de la même douleur car les doigts magiques étaient encore harponnés à son cur. Enfin, elle parvint à les dégager, la main reprit sa taille initiale comme un élastique, et le monstre jeta le corps évanoui au loin avec un grondement bestial.

Des flots de sang se répandaient sur le sol par la plaie creusée dans sa poitrine. Elle dressa sa tête vers le ciel en une insulte grondante, puis l'esprit qui la possédait, ne supportant plus la douleur de cet autre corps, en jaillit et voleta au loin. La Bête redevint alors une bête à part entière, aveuglée par sa souffrance, qui se mit à tout détruire.

Le corps d'Hermione voleta doucement vers le sol, protégé par la magie qui n'avait pas l'intention de la laisser mourir.

Puis les flots de sang se tarirent peu à peu. On put voir des étincelles se propager le long des blessure de la Bête. Tout d'abord sur sa patte, où le tendon repoussa et où le cuir et les écailles se refermèrent par magie. Puis dans le poitrail, où la chair transpercée se reconstruisit et où l'armure d'écailles revint à son tour.

En quelques secondes, tous les efforts d'Hermione pour détruire le monstre avaient été réduits à néant. Elle reprit ses esprits, débarrassée de la possession de Voldemort, et entreprit aussitôt de recommencer son uvre de carnage. Tout autour d'elle, la bataille reprit comme si rien n'était venu la ralentir.

Mais alors que plus personne ne s'y attendait, alors que tout espoir de repousser la Bête était mort, un tremblement ébranla soudain le château. Tous les regards se tournèrent vers les surs Slight.

L'onyx de la taille d'un ballon de football s'était élevé dans les airs, et tournoyait lentement sur lui-même. Une colonne de lumière verte, intense, monta jusqu'au plafond et, après l'avoir rencontré, retomba à la manière d'un jet d'eau. Les gouttes de magie tombaient lentement, au ralenti. En touchant le sol, elles prenaient l'apparence de grosses boules de cristal qui se mettaient à rouler sur le carrelage, avant de s'ouvrir en deux à la manière d'un uf. En sortait alors un trait de feu, puissant et destructeur, qui allait tout droit frapper la Bête.

Des dizaines, des centaines de boules s'ouvrirent ainsi en déversant leur feu destructeur sur la créature favorite de Lord Voldemort. Au début, elle sembla ne rien ressentir et poursuivit son uvre méthodique de traquer les élèves dans leurs abris à l'ombre du mur et de les griller vifs. Mais peu à peu, on vit qu'elle était gagnée par un certain agacement. Ce n'étaient que des piqûres de mouche, mais c'éaient des centaines, des milliers de piqûres presque simultanées, sur tout son corps. Après un temps qui sembla plusieurs minutes, ses écailles commencèrent lentement à fondre.

Elles fondaient sous l'impact des jets de feu, mais redurcissaient aussitôt après. Cependant, un liquide noir se mit peu à peu à tomber à grosses gouttes, qui se solidifaient avant de toucher le sol et l'atteignaient dans une explosion d'élats aussi coupants que du verre et aussi brûlants que du métal porté à vif. Ceux des serviteurs de Voldemort qui s'étaient frayé un passage sous les puissantes pattes de la Bête furent décimés.

Alors que le bombardement de feu commençait à percer son armure, provoquant de plus en plus de douleur, la créature dressa son cou long et épais, semblable à celui d'un dragon gigantesque, vers, le ciel, auquel elle adressa un rugissement terrible. Puis elle balança sa lourde queue hérissée de piquants à la manière d'un Magyar à pointes. Malheureusement pour elle, son énome corps n'ayant pas pu franchit la brèche qu'elle avait créée, ses pattes arrières et sa queue se trouvaient encore du côté de son camp. Ce furent donc des serviteurs de Voldemort qu'elle balaya par dizaines dans ses mouvements convulsifs.

Enfin, ses quatre pattes cédèrent et elle s'affaissa. La puissance de feu des quatre surs ne diminua pas pour autant, et on put voir le monstre rôtir lentement. Bientôt toute sa carapace eût fondu, et son corps s'enflamma alors avec un tonnerre crépitant et une odeur infâme de chairs brûlées.

L'incendie dura longtemps. La bataille continuait tout autour, mais il avait bloqué le passage à de nouveaux attaquants et les derniers combattants du camp de Poudlard purent entreprendre d'assainir le territoire en attendant la vague suivante. Lorsqu'enfin les flammes décrurent, ils étaient tous épuisés et en sang, et un grand nombre d'entre eux était hors combat, mais ils avaient enfin l'impression d'avoir remporté une victoire. De la terrible Bête qui était l'arme favorite du Seigneur des Ténèbres, ils ne restait plus qu'une immense squelette noirci.

Cependant, Ron, Hermione et les autres savaient parfaitement que la bataille n'avait été jusque là qu'un amusement. Le gros de l'armée de Voldemort n'avait toujours pas attaqué.

Les Mangemorts étaient encore dix fois plus puissants qu'eux, et parfaitement entraînés et reposés. Jusqu'à présent, ils n'avaient fait que se frotter les mains en attendant leur tour.

Quand retombèrent les cendres et la fumée soulevées par le charnier de la Bête, ils attaquèrent.

- Repliez-vous! hurlait Hermione. Repliez-vous!

Trop tard. Les Mangemorts étaient partout. Un groupe d'une cinquantaine d'élèves réussit à se regrouper autour de son appel, et ensemble ils se frayèrent un chemin vers le fond de la salle. Le regard d'Hermione balaya tout son groupe de rescapés courant à perdre haleine. Son cur se serra. Ron n'était nulle part. Pas plus que Ginny. Là-bas, Neville aidait Seamus à marcher. Tous, ou presque, étaient blessés par les êtres des Sommets ou victimes de maléfices qui les gênaient pour courir. Et les Mangemorts les talonnaient, ricanant, les couvrant de sarcasmes et leur piquant les talons avec leurs sortilèges.

- Continuez à courir! Ne vous arrêtez pas! ordonna Hermione.

Elle, en revanche, fit volte-face. D'un grand geste circulaire de son épée, elle fit apparaître un mur de lumière dans lequel les Mangemorts virent se casser le nez.

Les rescapés coururent jusqu'à quitter la salle de la bataille. Après, ils étaient dans un entrelac de couloirs où ils pourraient guetter les ennemis et mener une guérilla. C'en était fini de la grande bataille, fini aussi des espoirs de s'en sorti la tête haute. Les ennemis étaient encore trop nombreux. Ils les traqueraient jusqu'au dernier.

Hermione passait dans les groupes d'élèves, aidant les blessés, donnant des conseils à ceux qui les soignaient, distribuant des contre-sorts. Elle commençait à se sentir très fatiguée. On ne fait pas de grands tours de magie retentissants sans recevoir le contre-coup. Sa force n'était pas illimitée.

Elle pensa avec malheur à Harry. Depuis ce jour, déjà lointain, où la nouvelle de sa mort s'était répandue dans le château, tout espoir de gagner la guerre était devenu vain. Pourtant, ils s'étaient battus. Après que tous les professeurs aient été faits prisonniers par Voldemort, les élèves avaient continué seuls. Ils avaient fait preuve d'une bravoure sans précédent, tous, Gryffondors comme Serpentards, jeunes comme plus âgés.

Mais les ennemis étaient trop nombreux. Pire, tout le pays était attaqué. Et Dumbledore n'avait pas reparu. Tout le monde le considérait comme mort à présent. Sans Harry Potter, sans Albus Dumbledore, les espoirs du monde des Sorciers libres étaient bien vains.

Et pourtant.

Pourtant ils se battaient.

Ron, Ginny et quatre jeunes élèves de Serdaigle étaient encerclés. Acculés.

L'espoir

Les sortilèges volaient. Les Mangemorts n'avaient pas encore décoché de coup mortel. Peut-être comptaient-ils faire des prisonniers.

Oui, l'espoir qui appartient à ceux qui se révoltent

Parfois, un Mangemort tombait. Plus souvent, les résistants étaient trop occupés à conjurer de solides boucliers de magie pour songer à envoyer des maléfices à leurs ennemis.

Cet espoir-là Il était plus que fou.

Ron vit avec stupeur un nouveau Mangemort s'effondrer. Tous ses amis étaient encore debout. Depuis quand étaient-ils devenus tout-puissants?

Cet espoir-là, c'est aussi le seul qui ne nous quitte jamais.

Le dernier Mangermort s'effondra à son tour. Les six élèves se regardèrent avec incompréhension.

- Heu fit Ron. C'est l'un de vous qui a fait ça?

- Moi j'ai stupéfixé celui-là, dit un garçon aux cheveux bruns. Il aurait pu l'éviter, il a pas été très doué.

- Moi j'en ai éliminé deux, dit fièrement un autre. Enfin, je crois que c'est moi termina-t-il avec un vague doute dans sa voix.

- Attendez, fit Ron, qui parmi vous est Albus Dumbledore déguisé en élève?

Il ne plaisantait qu'à moitié. Sortir vivant d'un combat à un contre deux ne lui était jamais arrivé en un mois de guérilla. Alors au cur de la bataille

À ce propos, la bataille s'était considérablement éloignée. En fait, ils étaient au cur de rien du tout. Un charnier gigantesque où planait l'odeur d'ozone des maléfices qui se heurtaient.

Ginny s'était agenouillée auprès des Mangemorts. Elle tira sur la cagoule de l'un d'eux et étouffa un petit cri d'indignation.

- Vous voulez savoir pourquoi on les a eu? râla-t-elle. Regardez ça.

Et elle fit le tour pour retirer les onze autres capuches. Ils avaient sous les yeux douze petits Passemorts fraîchement élevés au rang de leurs aînés, avec cape et cagoule bien repassés. Des élèves de Poudlard.

À cette vue, Ron s'emplit d'une rage noire. Des élèves! Peu lui importait désormais la tolérance ou quoi que ce soit. Dumbledore aurait dû refuser en bloc tous les enfants fils de Mangemorts et autres. Voilà où le menait sa politique de tolérance!

Mais à quoi bon blâmer Dumbledore? Il était le premier puni pour son erreur. Et ça ne les aiderait pas dans leur combat. En revanche, les Passemorts

- Vous autres, ordonna Ron, prenez chacun une de ces raclures et enlevez-lui ses vêtements. On va aller semer un peu de pagaille chez leur ordure de patron.

Assise au sommet des remparts de son tout nouveau château, Shhs"¨sh¨¨'¨h contemplait le champ de bataille des créatures bizarres du dessous.

Sa guerre à elle était finie. Les rebelles avaient gagné et balancé par-dessus le mur les cadavres recroquevillés de leurs ennemies. La reine Sh"'s¨hs* avait dû embrasser le sol devant Shhs"¨sh¨¨'¨h, un affront mortel pour son peuple. Elle était à présent défaite de tous ses pouvoirs et enfermée dans un profond cachot d'où n'existait aucune voie de sortie arachnément empruntable.

Shhs"¨sh¨¨'¨h avait troqué le fil rouge contre l'anneau d'or. Elle régnait sans partage sur toutes les araignées de Poudlard. Et pourtant

Et pourtant elle sentait au fond de son cur d'araignée que cette place ne lui convenait pas.

Elle tenait entre ses deux pattes avant les fil rouge, à présent délié. Elle regrettait le temps où il avait fièrement flotté à sa mandibule.

Le travail de reine lui convenait modérément. Disons qu'elle ne se sentait pas pire qu'une autre, et certainement meilleure que Sh"'s¨hs* l'usurpatrice.

Mais mener un peuple sédentaire vers un idéal, c'est autrement plus dur que de guider un troupeau de révolutionnaires arme au poing. Déjà, il y a plus de contrainte. Les sédentaires sont moins prêtes à se sacrifier. Il faut nourrir la population, l'éduquer

Toutes sortes de préoccupations qui ennuyaient Shhs"¨sh¨¨'¨h. Elle, c'était une araignée d'action. L'anneau d'or sur sa mandibule était trop lourd pour pouvoir faire des pirouettes au bout d'un fil.

- Sh^^s¨`! appela-t-elle.

Son ex-aide de camp, nouvelle conseillère royale, s'approcha.

- Ssss? s'enquit-elle.

- Sss'¨¨¨"sh sh tic tic sh, expliqua Shhs"¨sh¨¨'¨h. Puis, sans autre forme de procès, elle ôta l'anneau d'or, le remit sans cérémonie à Sh^^s¨` et sauta dans le vide.

En cours de vol, elle lança un fil solide comme l'acier, qui alla se fixer à un mur et lui fit une liane pour jouer à Tarzan. Puis elle lança un nouveau fil et lâcha le premier, puis un autre et encore un autre

En plein vol elle ressortit son fil rouge des replis de son abdomen et se le fixa fièrement à la mandibule.

Elle était de nouveau Shhs"¨sh¨¨'¨h la Rebelle.

- Ah! cria Ron en faisant un saut en arrière.

Une petite Mangemorte, dont les tâches de rousseur étaient visibles par les trous trop grands de la cagoule, le fusilla du regard.

- Silence! intima Ginny.

- C'est pas ma faute! Une saleté d'araignée vient de me passer sous le nez Là! Encore une fois!

- Si ça l'amuse de te traumatiser râla Ginny. Mais ne fais pas de bruit!

Ils étaient tous les six habillés en Mangemorts. Et ils se dirigeaient à grands pas vers la gueule du loup, l'endroit où se tenaient Voldemort et ses chefs de guerre.

Une folie

- Hep! Vous! lança un grand et large Mangemort. Je croyais vous avoir dit que c'était là-bas, la bataille! Qu'est-ce que vous fichez encore ici?

- On a un message urgent pour le Seigneur des Ténèbres, déclara un des Serdaigle sans que les autres aient le temps de l'en empêcher.

- Ah, les petits Passemorts, hein? fit le Mangemort en entendant la voix d'adolescent. Les petits protégés à Rodulphus, pas vrai? Qu'est-ce qu'ils ont découvert de si important qu'ils prennent l'initiative de demander à Lui parler?

- Ça ne te regarde pas, MacNair! cracha le Serdaigle. Il faut qu'on Lui parle, à Lui seul!

Ron, Ginny et les autres échangèrent des regards consternés.

- Tout doux, mignon petit Passemort, fit l'autre avec une voix délicieusement menaçante. Réfléchis un peu plus avant de parler à tes supérieurs. Je pensais que Rodulphus vous avait mieux dressé que ça, mais je vois qu'il vous a juste appris quelques tours d'esbrouffe. Il a dû oublier de vous mettre du consistant dans la cervelle.

À l'immense surprise de Ron, ce ne fut pas le Serdaigle tête-brûlé, mais Ginny qui réagit cette fois. Laissant tous les autres scotchés de surprise, elle bondit sur le Mangemort et lui appliqua sa baguette sous la gorge.

- Tu vois, susurra-t-elle (et sa voix ressemblait étrangement à celle de Sylverstelle tout à coup) tu es allé un peu trop loin, MacNair. Mes amis et moi, nous n'aimons que modérément qu'on se moque de nous. Maintenant, amène-nous à Lui, ou Il entendra parler de toi.

Le Mangemort éclata de rire.

- Pas si loupées que ça, finalement, les recrues! Ok, suivez. Je parlerai de toi à ton papa, Sylverstelle. Tu es douée.

Ginny s'abstint sagement de répondre. Ils marchèrent tous à la suite du Mangemort. Ron se pencha discrètement vers le Serdaigle:

- Comment tu savais son nom? chuchota-t-il.

- J'ai reconnu sa voix, expliqua le garçon. Ma maman travaille au Ministère, elle aussi.

Ron acquiesça et chercha à croiser le regard de Ginny, mais elle regardait droit devant elle. Un sourire de fierté dansait dans ses yeux.

Le sourire ne dura pas.

Il était assis sur un trône de pierre. Ses généraux L'encadraient. Il était tel que dans les souvenirs de Ron.

Pire que la mort. Pire que toutes choses.

MacNair s'approcha du trône et se pencha vers l'horrible tête blanchâtre de son maître. Il lui chuchota quelque chose à l'oreille.

Lord Voldemort hocha la tête et une lueur d'intérêt s'alluma dans ses yeux rouges.

- Mes chers Passemorts, dit-il d'une voix douce et terrifiante. Approchez. Vous avez une nouvelle à m'apprendre? Une bonne nouvelle?

Ron fut pris de tremblements. Voilà où ils en étaient. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à prier pour que le Serdaigle qui les avait mené jusque là ait une très bonne idée en tête.

Justement, il venait de s'agenouiller:

- Oui, Maître, dit-il d'une voix légèrement tremblante. Nous avons une bonne nouvelle pour Vous. Mais avant tout, il faut que nous Vous fassions une révélation. C'est quelque chose qui concerne Votre armée et la bataille.

- Je t'écoute, dit Voldemort d'un air intéressé.

- Voilà, fit le garçon, toujours agenouillé et fixant le sol avec obstination. Les Peulards se sont retranchés dans la partie du château où ils ont établi leur forteresse. Il va être difficile d'y pénétrer. En ce moment même, Vos Mangemorts se font décimer parce que la place qu'ils essayent de prendre forme un goulot dans lequel les Peulards leur tirent dessus un par un.

- Je suis au courant, dit Voldemort. Je suis au courant, mais qu'importent quelques serviteurs en moins? Les Peulards sont de toute façon en nombre très inférieur. Si c'est tout ce que tu avais à dire, tu peux retourner te battre.

- Non, Maître! Ce que Vous ignorez, c'est ce que les Peulards ont caché dans leur place-forte. Mais moi je le sais, parce que j'ai fait partie de cette école et que j'ai entendu bien des choses.

- Caché, tu dis? le pressa Voldemort. De quoi s'agit-il? Est-ce une arme?

- Oui, Monseigneur. C'est une arme.

- Quel type d'arme?

- La plus terrible, Maître. Il y a là un sortilège capable d'exterminer toute Votre armée. Un des Puissants, forgé aux temps anciens.

Voldemort se dressa sur son trône. Dans le mouvement, sa cape s'écarta et Ron aperçut du sang sur ses habits. Mais le Mage Noir ramena rapidement sa cape et le Gryffondor douta de ce qu'il avait vu.

- Tu mens! cria le Seigneur Ténébreux. Il ne reste aucun Puissant, il ont tous été usités depuis des siècles!

- Celui-là a été retrouvé! couina le Serdaigle. Il était gardé par Albus Dumbledore dans le secret le plus complet, et les élèves l'ont retrouvé, et ils l'ont ramené à l'usage. Ils ne l'ont pas encore lancé parce qu'il leur fait peur, mais ils le feront s'il n'y a plus d'autre espoir! Hermione Granger le fera!

Lord Voldemort porta subitement la main à son flanc gauche, puis la retira comme s'il avait été brûlé. Ron avait très envie de chuchoter quelque chose à Ginny, mais il n'osait pas faire un mouvement.

- Très bien, marmonna le Mage Noir en se laissant retomber dans son trône. Nous allons prendre des mesures en conséquences. Vous six!

Les six faux Passemorts sursautèrent.

- Pour vous féliciter de m'avoir apporté une telle information, je vous instruis d'une mission de la plus haute importance. Vous vous introduirez dans la place-forte des Peulards et vous trouverez le moyen de désamorcer ce sortilège! Le Seigneur Noir compte sur vous!

Tous s'inclinèrent respectueusement. Ron n'en revenait pas. Non seulement ils étaient encore vivants, mais en plus ils avaient trouvé un moyen de retarder la dernière offensive des Mangemorts! C'était inespéré.

C'est alors que Ginny, qui se trouvait la plus proche d'une des grandes fenêtres à meneaux, sursauta et émit un petit bruit d'excitation. Voldemort ne remarqua rien, trop occupé à expliquer au jeune Serdaigle, qu'il considérait comme le meneur du groupe, comment désamorcer le sortilège dont il croyait à l'existence. Soudain, Ginny, n'y tenant plus, l'interrompit d'une voix claironnante:

- Seigneur! Nous avions aussi une bonne nouvelle à T'annoncer!

- Ah, c'est vrai, fit Voldemort en se penchant vers elle. Eh bien, je t'écoute, jeune Passemorte. Elle doit être assurément très bonne, pour que tu oses interrompre ton Maître comme cela.

- Elle l'est, dit Ginny.

Elle fit un pas, ôta sa cagoule et désigna le parc à l'extérieur de la fenêtre:

- Harry Potter est là, dit-elle.

– fin du chapitre 26 –

La parlotte à Ona:

Mais oui! C'est bien la fin du chapitre! Ah, quelle cruauté Bon, je vous donne une once de courage, je suis motivée pour écrire la fin et je vous jure que, dussé-je ne pas dormir deux nuits de suite, j'écrirai le vingt-septième et dernier chapitre avant la fin du mois!

Enfin, avant la fin du prochain mois, parce qu'on est le 31 et que j'ai pas l'intention de l'écrire en une journée, mais avant la fin de l'autre mois qui vient là, quoi. C'est clair?

Allez, j'avoue, j'étais un peu démotivée. J'ai pas arrêté de douter tout au long de ce chapitre, je me disais: C'est vraiment trop nul, je vais devoir tout recommencer depuis le début Si ça se trouve, c'est le cas, c'est vraiment trop nul, mais ce qui compte c'est d'avancer, alors je ne reviendrai pas dessus (sauf si bien sûr je reçois plusieurs kilos d'insultes et des menaces de mort, auquel cas je reverrai peut-être ce chapitre avec intérêt, mais bon).

En tout cas, je l'affirme haut et fort à tous les courageux petits inconscients âgés de moins de dix-sept ans qui arrivent encore à finir leurs devoirs le soir et à relire leur cours une fois à la veille du contrôle: bon courage! Tout ça change l'année prochaine! La terminale, c'est vraiment de la merde et j'avais raison de m'inquiéter (cf ma bio, agrémentée d'un joli petit mot écrit un certain 3 septembre 2003) parce que, comme vous le voyez, elle a même réussi à m'ôter l'envie d'écrire! Youpi!

Mais je finirai cette fic! Je le crie haut et fort: JE FINIRAI CETTE FIC! Tu vois, Epayss, et vous tous, vous voyez, c'est dit, j'irai au bout, et je m'efforcerai de ne pas trahir l'esprit dans lequel j'ai travaillé depuis tous ces mois.

L'échiquier est en place, les pions avancent. Il est temps à présent d'attaquer (lol, quel jeu de mots!) le chapitre ultime (il y aura sûrement un épilogue) et la bataille pour le quatrième âge de la Terre du Milieu.

Oups, j'ai mélangé!

Ona