Chapitre 27: La fin de toutes choses
Harry sortit du cercle de lumière et fit trois pas dans une boue épaisse. Toute l'herbe du parc avait disparu. De profonds trous étaient creusés dans la terre trempée, semblables à des trous d'obus. Peut-être en étaient-ce.
Le garçon regarda autour de lui. Et il sentit ses yeux se remplir de larmes.
La ruine. Le feu et le sang. Le deuil.
Pourquoi cela lui rappelait-il quelque chose? Il avait déjà vu cela.
Rien n'était plus. Poudlard n'était plus. Rien qu'un grand cadavre dont la silhouette brisée se détachait sur fond de soleil couchant. Un château détruit, anéantit.
Derrière son dos, Sirius franchit la porte de lumière. Il s'immobilisa, frappé lui aussi par le spectacle de désolation qui s'offrait à sa vue.
- Qu'est-ce qui est arrivé à fit-il.
- Elle m'avait montré ça, dit Harry d'une voix cassée.
- Quoi?
- Elle me l'avait montré il y a bien longtemps Je m'en rappelle. Elle avait dit que c'était un des avenirs possibles. Ça devait dépendre de mon choix.
- Quel choix? demanda Sirius.
Mais Harry secoua la tête. Au fait, où était Morgane? Elle avait passé la porte en même temps que lui Et où était Rogue? Il était passé bien avant eux
Les fantômes pénétraient dans le monde réel par la porte de lumière. Ils étaient des dizaines à passer à chaque instant. Ils s'accumulaient dans le parc dévasté, excités à l'idée de la bataille et d'être enfin utiles à quelque chose. Harry s'écarta pour les laisser passer.
Il trébucha sur quelques chose. D'étendu par terre. Un corps sans vie.
- Rogue c'est Rogue! Sirius!
- Qu'est-ce qui lui est arrivé? fit son parrain en se laissant tomber à genoux auprès de lui. Pousse-toi, laisse-moi voir sa tête.
L'ancien professeur de potion gisait sur le ventre, la tête dans la boue. Aucune blessure n'était visible sur son corps. Quand ils le retournèrent, ses yeux étaient fermés et son teint encore plus cireux que d'habitude, ce qui lui donnait l'air transparent. Il ne respirait pas.
- C'est pas vrai! s'écria Sirius (et une fraction de seconde, Harry se demanda si cette exclamation était de la panique ou de la joie. Une fraction de seconde seulement.) Qu'est-ce qui a pu lui arriver? Il pétait la forme il y a quelques instants!
- Je ne sais pas, dit Harry. Je ne comprends pas. Et je ne comprends pas non plus ce qui est arrivé à Poudlard.
C'était trop tard, il le savait. Il le savait avec cette même acuité dont Morgane lui avait toujours prédit l'existence, et dont il se découvrait doté en ce moment amer. Il n'y avait rien à faire pour Rogue, et même s'il l'avait toujours haï cette perte le remplissait d'affliction. Sans doute était-ce la raison pour laquelle il continua à parler:
- Et pourtant, j'essaye, Sirius, dit-il en regardant ailleurs. Tout ce qu'elle a pu me dire, tous les indices qu'elle a pu me donner, je les retourne dans ma tête. Et je ne m'explique pas
- Harry murmura Sirius.
Mais le garçon ne lui prêta pas attention. Sa voix se brisa à nouveau tandis que son regard remontait vers le château dévasté.
- Je ne m'explique pas comment toutes ces catastrophes ont pu arriver pendant mes quelques heures d'absence, ni pourquoi Rogue est mort ni pourquoi Morgane a disparu. Je ne comprends pas non plus pourquoi tant d'autre choses se sont produites. Mais en cet, instant, ce que je sais
Il se mit debout, poings levés. Le soleil finissait de se noyer au loin dans les montagnes, englouti par la ligne hachée de l'horizon. On aurait cru que les ruines de Poudlard baignaient dans une mer de sang.
- C'EST QUE CE SOIR IL VA PAYER! hurla Harry au ciel et à la terre.
- Harry, ma tê
- Sirius!
Le garçon s'agenouilla à côté de son parrain, qui s'était écroulé à son tour. En proie à la panique, il chercha la cause du malaise. Il entrouvrit sa veste pour lui donner de l'air, chercha son pouls. L'homme respirait. Il était dans un profond sommeil, proche du coma. Harry essaya de réfléchir à une formule pour le ranimer.
Mais avant qu'il ait pu tenter quoi que ce soit, cela le prit lui aussi. La douleur s'abattit sur lui, sans avertissement, sans échappatoire. Un instant, il n'y avait rien. La seconde d'après, il hurlait.
C'était comme si on l'avait enterré vivant sous des tonnes de terre et de roche. Tout son corps était écrasé par un poids immense. Sa tête, son cerveau était tenu par une main de fer qui comprimait, comprimait, comprimait
Jusqu'à exploser. Et tout s'effaça.
- Harry Potter est là, dit Ginny.
Elle jeta sa cagoule aux pieds de Voldemort. Celui-ci s'était dressé sur son trône. Ses doigts semblables à des araignées blanchâtres étaient crispés sur les accoudoirs.
- Que dis-tu? cria-t-il. Harry Potter est mort, idiote! Mort et enterré depuis des lustres! Ce sont mes fidèles Passemorts qui l'ont éliminé le soir où Mais, comment as-tu pu te glisser parmi eux? Vous! cria-t-il à trois grands et larges Mangemorts. Emparez-vous d'elle!
- MAINTENANT! hurla Ron de toute la puissance de sa terreur.
Les six faux Passemorts firent glisser de leurs manches les glands qu'ils y gardaient précieusement. Avec un unisson parfait, ils les jetèrent au sol en criant: "QG de la résistance!"
Devant Lord Voldemort et ses serviteurs médusés, il ne resta qu'un petit nuage de fumée violette qui s'estompa rapidement.
- Des traîtres! hurla Voldemort. C'étaient des traîtres! Vous avez laissé parvenir six traîtres jusqu'au moi! Je suis TRES MÉCONTENT!!!
Puis il descendit de son trône, passa devant les Mangemorts qui s'aplatissaient face à sa rage et s'approcha de la fenêtre.
Tout ce qui était visible dans le parc, c'étaient les habituels trous creusés par les maléfices et la boue rougeâtre sous le soleil mourant. Quelque part du côté de l'ancienne cabane du demi-géant, il y avait un vague nuage grisâtre, sans doute un lambeau d'un ancien sortilège de protection à présent à la dérive.
Lord Voldemort fit demi-tour et revint à son trône:
- Tous les Potter sont morts depuis longtemps. Tous! Ils ne viendront jamais, jamais, jamais plus me défier!
Puis il marqua une pause, car malgré sa folie profonde son cerveau était d'une intelligence et d'une sophistication hors du commun.
- Cette morveuse n'avait pas l'air de bluffer, dit-il à voix haute. Elle aura pris ses désirs pour des réalités. Crabbe! Nott! cria-t-il. Prenez chacun une division d'êtres des Sommets et allez donner à ces résistants la leçon qu'ils méritent! On ne trompe pas Lord Voldemort impunément!
Harry s'attendait presque à découvrir un paysage vaste, gris et vide, et son propre corps aussi consistant qu'un Patronus quand il s'éveilla. La douleur s'était calmée, c'est-à-dire qu'elle était encore dix fois au-dessus du seuil du supportable, mais Harry déversait presque inconsciemment des masses de magie puisées dans son environnement pour étouffer la douleur.
Il se redressa dans le no-man's-land du parc de Poudlard et regarda autour de lui.
Il faisait nuit noire.
- Sirius! chuchota-t-il, la gorge serrée. Pourvu que
Sa baguette était dans sa poche, heureusement. Il en alluma l'extrémité et chercha son parrain. Il gisait à un mètre de là.
- Mort? murmura Harry sans vouloir le croire. Il chercha la pouls de l'homme, mais il était inexistant. Il voulut le soigner, le secouer, l'appeler Fébrile, tremblant comme une feuille sous la douleur physique et morale, il s'agitait vainement pour ramener l'homme à la vie.
Mais le corps de Sirius était déjà froid et raidi par la mort. Il n'était plus de ce monde. Il était passé ailleurs.
Et Harry était bien placé savoir à quoi ressemblait cet ailleurs.
Il se mit à sangloter:
- Non, Sirius. Pas toi. On venait juste de revenir Bon sang, pourquoi toi et pas moi? Qu'est-ce que je vais faire, maintenant? Je vais retourner te chercher? Et une fois revenu, tu t'effondreras à nouveau, et ça recommencera?
Il leva les yeux vers le ciel. La nuit était sans lune. Entre deux nuages filandreux, on distinguait les étoiles. Là-bas, quelque part à l'Ouest, la constellation du Grand Chien s'était couchée depuis plusieurs semaines. Sirius la brillante était passée sous l'horizon. Il songea avec désespoir que pour lui, elle ne reparaîtrait jamais.
C'était trop. Trop de souffrances. Trop de douleur. Il ne comprenait pas, il ne comprenait rien à ce qui lui arrivait, mais Sirius était mort et sans une certaine personne cela ne serait jamais, jamais arrivé.
Une transparence grisâtre attira son attention. La foule innombrable des fantômes attendait patiemment à proximité. La porte de lumière invoquée par Rogue s'était refermée. Même s'il l'avait voulu, il était trop tard pour retourner au pays des Morts.
- Très bien, grogna Harry. Il y a une chose qui aurait dû être faite il y a bien longtemps. Je regrette seulement qu'il ait fallu tant de morts et de souffrance avant de l'accomplir.
Il se tourna face à son armée:
- MORTS! cria-t-il. Montrez-moi à présent quels sont vos pouvoirs, si vous en avez! Il y a un Sorcier au nom souillé, aux mains inondées de sang! IL EST À MOI! En revanche, tous ses serviteurs sont à abattre! À L'ATTAQUE!
Les fantômes levèrent leurs poings bien haut vers le ciel noir. Leur cris de guerre, malgré leurs voix qui se réduisaient à un chuchotement, était soutenu par tant de bouches qu'il monta vers le ciel comme le roulement de tonnerre de la fin du monde.
Et cette fin du monde là, Harry s'en fichait. Au contraire, il la désirait. Tandis que son armée courait sur ses talons en direction du château, une seule pensée résonnait à son esprit.
Tuer Voldemort.
Hermione pleurait presque de désespoir. Cinquante-trois. Ils étaient cinquante-trois survivants. Et Ron, Ginny et tant d'autres étaient perdus. Perdus.
Elle se laissa tomber sur le carrelage glacé et posa sa tête dans ses mains. Elle avait envie de rester là jusqu'à la fin. Plus rien n'était important à présent. Ils s'étaient battus en vain.
Elle se rappelait confusément les premiers jours de l'invasion. Dumbledore étant comme mort de l'avis général, c'était à McGonagall qu'était revenue la charge de défendre le château. Après avoir regroupé tous les élèves sans exception dans la Salle Commune des Serdaigle (choisie au hasard parmi les quatre et protégée par les magies des professeurs), elle avait mené tous les adultes de Poudlard dans un combat désespéré à un contre dix. Aucun élève n'avait plus jamais revu de professeur. On racontait qu'ils avaient causé d'immenses dommages aux rangs de l'ennemi, mais on ignorait si certains avaient été capturés vivants. La plupart étaient certainement morts. Hermione songea avec tristesse au minuscule professeur Flitwick, qui lui avait un jour mis cent-douze sur cent à un examen de Sortilèges. Cette époque lui paraissait bien lointaine, comme partie d'une autre vie.
Et puis il y avait eu les géants. Ron était allé au péril de sa vie porter la pierre à Hagrid. Celui-ci l'avait assuré qu'ils arriveraient en une dizaine de jours. Alors pourquoi n'étaient-ils pas venus? Et lui, Hagrid, où était-il passé? Sans doute s'était-il joint aux professeurs et avait-il causé bien du soucis avec son parapluie rose et ses poings puissants, avant de s'effondrer sous les coups de sortilèges bien trop élaborés. Hermione s'aperçut avec abattement qu'elle commençait à pleurer.
Peut-être, quelque part, regrettait-elle amèrement de s'être mêlée à cette histoire. Peut-être qu'une part d'elle-même pensait qu'elle aurait dû obéir à ses parents. Ne jamais remettre les pieds à Poudlard.
Trop de souffrances.
Et puis elle leva les yeux, et ce fut pour voir s'envoler une partie de son désespoir, car Ron, Ginny et quatre élèves venaient d'appraître dans la pièce.
- Ron! Ginny! cria-t-elle en s'élançant vers eux.
Elle sauta au cou du garçon en riant entre ses larmes et fit un tour complet en l'entraînant, avant de serrer Ginny à son tour, à l'étouffer. D'autres personnes avaient accouru pour les accueillir avec joie et entendre leurs explications sur le miracle qui les avait fait en réchapper.
- C'est grâce aux glands, expliqua Ron. On avait tous encore le nôtre sur nous. On s'en était assuré avant d'y aller.
Hermione sourit, ayant complètement refoulé le désespoir de l'instant précédent. Elle se souvint du jour où ils avaient découvert ces glands miraculeux. C'était avec Harry, il y avait bien, bien longtemps Ron et elle étaient retournés en chercher depuis, mais il y avait eu à peine de quoi en donner un à chacun. Ils avaient tous reçu l'instruction de le garder jusqu'au moment le plus extrême, ce gland merveilleux qui permettait de transplaner au sein de Poudlard. Dommage qu'il ne permette pas de s'enfuir du château
- Avant d'aller où? demandèrent les gens à Ron et aux autres. Vous avez fait quoi.
- Pourquoi vous êtes déguisés en Mangemorts? remarqua quelqu'un d'observateur.
Ils avaient tous enlevé leurs cagoules, mais les robes noires étaient très reconnaissables.
Ron se mit à raconter l'histoire. Il jetait de temps à autres des petits coups d'il furieux à sa sur, sans qu'Hermione puisse en deviner la raison. Au cours du récit, il demanda son nom au Serdaigle génial baratiné Lord Voldemort avec art, et s'appelait Bleys Raven. Il fut félicité par les cinq faux Passemorts et porté en triomphe.
Mais lorsqu'arriva la fin du récit, tout le monde se tourna vers Ginny avec des regards accusateurs. Ils attendaient avec colère de savoir pourquoi elle s'était démasquée et avait tout fait rater. Mais elle voulut garder le silence, se contentant de dire:
- Je sais ce que j'ai vu.
- De quoi? demanda Ron d'un ton étrangement calme. Harry Potter, c'est ça? Tu l'as vu revenir d'entre les morts?
Le cur d'Hermione fit un bond. Si seulement c'était vrai
Mais Ginny s'obstina à fixer le sol, l'air buté:
- Je sais que vous refuserez de me croire, alors à quoi bon? Mais Harry était là, et il va venir. Il ne peut pas disparaître encore, alors qu'on s'est battus tout ce temps sans lui.
- Hé, Weasley, Harry Potter est mort! lança Bleys, échauffé par son récent succès. On aimerait tous qu'il soit là de nouveau, pour casser sa figure à ce vampire de Vous-Savez-Qui comme il l'a fait bébé, mais c'est fini. Il faut qu'on compte sur nous-même, pas sur un fantôme.
Ginny le regarda calmement. Elle avait l'air d'une montagne, inébranlable. Hermione ne put se retenir de sentir un brin de foi s'attacher à cette assurance.
Oui, si seulement
Bleys Raven avait peut-être raison. Peut-être les résistants ne pouvaient-ils pas compter sur un fantôme.
En revanche, peut-être auraient-ils pu compter sur dix mille. Ils auraient été plus sûrs de gagner.
La foule des morts entra comme une marée et balaya tout sur son passage. Bêtes monstrueuses, êtres des Sommets et créatures de l'ombre et de la magie noire furent emportés par une vague géante qui alla se fracasser sur le mur du fond de la salle de bataille. Quand la vague se retira, il ne restait aucune trace des combattants qui avaient été emportés.
Mais ce qui réjouit particulièrement les Morts, ce furent les Détraqueurs. Ils les attaquèrent avec une sauvagerie hors du commun. Les monstres se trouvèrent sans défense, comme devant une ras-de-marée de Patronus. Harry n'osait pas en croire ses yeux. Jamais il n'avait espéré une telle efficacité.
Et lui marchait en avant. Il laissait les créatures aux mains des fantômes. Ce dont il avait à s'occuper à son tour, c'étaient les humains.
Le premier Mangemort le vit arriver avec une surprise dont il n'eut jamais le temps de se remettre. Harry le balaya comme un tas de poussière. Le corps sans vie tomba à terre avec un bruit mat.
Le second Mangemort attaqua sans attendre, mais la magie de Harry envoya promener son maléfice, et lui avec. Il se fracassa contre un mur et ne se releva pas. On put entendre très nettement le bruit de ses os broyés.
Le troisième Mangemort le reconnut en même temps qu'il le reconnut. C'était Goyle, le père du larbin de Drago Malefoy, et un serviteur dévoué de Lord Voldemort bien que faisant partie de ceux qui avaient échappé à la prison. Il voulut crier "Potter!". Le claquement sec du sortilège lui coupa la voix en même temps que la vie.
Le quatrième, le cinquième et le sixième tombèrent sur Harry alors qu'il tournait à un angle. Il créa une onde de choc qui en assoma deux et étourdit le troisième. Il brisa sa baguette en deux, puis le saisit par le col et le secoua pour le réveiller.
- Où EST VOLDEMORT? beugla-t-il sans autre manières. Où EST CE FILS DE COGNARD? QU'EST-CE QUI S'EST PASSÉ ICI?
Le Mangemort tenta un ricanement, mais Harry lui enfonça son poing dans le ventre. Il le paralysait fermement de toute sa magie, tout en le soulevant bien haut par le col. Le Mangemort balbutia:
- Tu reviens trop tard, Potty Tous morts. Le Seigneur des Ténèbres te tuera toi aussi!
- NON, ILS NE SONT PAS TOUS MORTS! JE NE SUIS RESTÉ PARTI QUE QUELQUES HEURES, ILS NE PEUVENT PAS ETRE TOUS MORTS EN SI PEU DE TEMPS! Où SONT LES SURVIVANTS?
Puis il lui vint à l'esprit que les heures ne concordaient pas. Il avait été emmené par Sirius dans le monde des Morts au milieu de la nuit et était revenu au crépuscule. Plus les heures qu'il avait passées dans un semi-coma, il s'était donc déroulé au moins vingt-quatre heures depuis le début de l'attaque.
Pouvaient-ils vraiment être tous morts? N'avaient-ils pas résisté? Où étaient les professeurs? Et Hermione, avec sa main merveilleuse, se serait-elle laissée abattre? Et les autres, ils avaient tous leurs baguettes!
Mais peut-être avaient-ils été pris dans leur sommeil, sans s'apercevoir de rien
Harry rejeta le corps disloqué du Mangemort au loin. L'énergie brute battait dans ses tempes et obscurcissait son raisonnement. Il savait aussi qu'il y avait autre chose: cette attaque qui l'avait jeté dans le coma, ce coup qui avait été mortel à Sirius et à Rogue, ce n'était pas un maléfice de Voldemort. Il y avait un poids énorme sur ses épaules, et seule la magie l'empêchait de s'effondrer. Confusément, il sentait ce que c'était.
La fatigue
Morgane s'éveilla en hurlant dans le noir total. Cette douleur, cette douleur dans tout son corps Comme si chacune de ses cellules explosait en une gerbe de sang
Elle était allongée. Dans le noir. Elle se débattit contre la douleur et se cogna la tête contre une surface dure.
Des larmes coulaient dans son cou tandis que la douleur physique s'apaisait pour être remplacée peu à peu par la douleur morale. Elle n'avait pas à être là, elle n'avait pas le droit, elle était morte
Et il y avait quatre murs autour d'elle. Un plafond à quelques centimètres de son crâne. Elle était enfermée dans le noir. Terrifiée. Elle s'aperçut avec horreur et confusion qu'elle manquait d'air.
Elle se débattit encore plus fort. La crainte et l'horreur oppressaient ses poumons. À chaque mouvement, elle se cognait un membre. Elle se mit à frapper, frapper comme une démente. Des chocs sourds lui répondaient.
En même temps que sa force s'épuisait, sa conscience se frayait un chemin pour émerger à la surface de son cerveau. Elle se souvenait
Il y avait eu Harry le monde des Morts la porte
Qu'avait-elle fait? Elle avait fait appel à une magie qu'elle pensait perdue Elle avait demandé
Oui, elle avait demandé à être ramenée.
Ses poings dégoulinants de sang fracassèrent le plafond en bois. Elle retira confusément les morceaux pour s'ouvrir un passage, et une avalanche de terre lui tomba dessus.
Elle cria, en même temps que le peu d'oxygène qui lui restait s'envolait. Son cri étouffé par les kilos de terre et de cailloux se perdit. Il n'y avait personne pour l'entendre. Personne ne viendrait à son secours.
Sa tête tournait de plus en plus. Un voile noir occultait ses yeux et bourdonnait à ses oreilles. Ses ongles grattèrent la terre
Un filet d'air se glissa entre les mottes de terre. Ses mains grattèrent dans le vide. Elle aspira tout l'oxygène qu'elle trouvait et avala des quantités de boue. Mais elle vivait.
Infligeant un dernier effort à son corps torturé, elle poussa de toutes ses forces et se redressa en position assise. Sa tête et son buste passèrent à travers la terre qui dégringola autour de ses jambes. Elle tira et poussa dans tous les sens et finit de retirer son corps de cet horrible trou.
Il faisait nuit sur Poudlard. Le château était presque entièrement détruit.
Morgane fit un pas sur ses jambes flageolantes et la tête lui tourna. Elle s'appuya sur un objet providentiel et, quand ses yeux virent clair à nouveau, elle découvrit de quoi il s'agissait.
C'était une simple planche de bois sur laquelle était gravé à la va-vite:
Morgane Wakewage
? ? 1980 - 24 mars 1996
Tuée en combattant le Seigneur des Ténèbres en duel.
Repose en paix.
Morgane donna un coup de poing dans le panneau de bois, qui s'inclina mais ne tomba pas. Elle bourra de coups jusqu'à ce qu'il s'effondre dans la boue, puis continua encore à s'acharner dessus à l'aide de la magie, si bien qu'il n'en resta plus que des éclats dispersés. Tout en frappant, elle criait:
- Ils m'ont enterrée! Ah les salauds! Ils m'ont crue morte, hein? Mais Il ne m'a pas eue, Il ne m'a pas eue! Je suis revenue! Ah, Morgane Wakewage est morte, pas vrai? Eh bien vous allez voir! Je ne resterai pas Celle qui Éveille à jamais! Désormais
Elle se tourna face au château où, elle le savait, attendait celui dont elle avait juré la perte depuis bien longtemps.
- le Dernier des Potter est de retour!
Pour l'heure, Harry était surtout occupé à combattre. Les septièmes, huitième, neuvième, dixième et onzième Mangemorts arrivèrent en même temps, et il eut à se battre comme un lion. Mais malgré toutes les fatigues et les douleurs, la magie le soutenait et l'accompagnait dans tous ses efforts. Du moment qu'il le voulait, il était invincible.
Il en était à son dix-septième meurtre quand il pénétra dans la pièce où siégeait Lord Voldemort. Il balaya rapidement les six serviteurs qui se trouvaient là et s'approcha à grands pas du trône, qui lui présentait son dos
Il le contourna, prêt à bondir
Le trône était vide. Voldemort était ailleurs.
Il se retourna pour regarder dans toute la salle, et c'est alors que le Mage Noir tomba sur son dos et lui attrapa la cou. Tous deux roulèrent à terre, encore et encore et encore et encore Un nombre incalculable de fois. Harry se relançait sans cesse avec la magie, espérant faire lâcher prise à l'autre, mais son ennemi lui étreignait la gorge comme s'il avait voulu lui arracher la tête à mains nues. Alors Harry cessa de tourner, se releva à genoux et projeta Voldemort par-dessus son épaule. Le Sorcier fut obligé de lâcher prise et retomba dix mètres plus loin, sur ses pieds.
- Tu es devenu très, très puissant, Potter siffla-t-il comme un serpent furieux. Je n'aurais jamais pensé que tu puisses aller aussi loin sur le chemin de la toute-puissance. Pour un peu tu aurais pu me rattraper dommage que je doive te tuer avant!
Harry évita le coup qui fusa derrière lui et fit effondrer un mur. Il cria à son tour:
- Je suis déjà plus puissant que toi Tom!
L'emploi du vrai prénom du Seigneur des Ténèbres sembla le déstabiliser plus que toute la puissance de Harry. Il retint son attaque une fraction de seconde de trop, que le garçon mit à profit pour lui porter un coup. Les magies d'attaque et de défense se rencontrant produisirent un bruit de fracas digne de la plus terrible des tempêtes. Voldemort recula d'un pas.
- En fait, Potter, lança-t-il en retrouvant peu à peu son ton de sarcasmes habituel, je t'ai trouvé bien absent ces derniers temps Où étais-tu passé pendant que tes chers amis défendaient chèrement leur peau? Tu sais que tu leur a manqué?
- J'étais parti chercher des alliés que même tes sales Détraqueurs n'ont pu combattre, Tom, dit Harry avec un plaisir tout particulier. Tes Mangemorts ne t'ont pas raconté? Peut-être parce qu'aucun n'a survécu. J'imagine que tu as été surpris de me voir arriver?
- Ça oui, dit Voldemort en envoyant un nouveau coup puissant. Surtout après tout ce temps d'absence. Je désespérais de te voir revenir. Un mois, c'est tout de même long
Harry fut tellement choqué qu'il oublia sa garde; le coup n'atteignit heureusement pas son cur, ou il l'aurait arraché, mais il passa suffisament près pour lui déboîter l'épaule. Il tomba à genoux en poussant un cri.
- Eh bien, Potter, déjà fini? ricana Voldemort en se rapprochant.
Harry serrait les dents pour ne plus crier. Il avait horriblement mal. En plus, la vieille douleur à sa cicatrice commençait à se réveiller, de même que la plaie du poignard qui l'avait transpercé. Il savait qu'il lui fallait réemboîter son épaule, mais il ignorait comment. Avant toute chose, tenir Voldemort à distance. Il projeta un coup au ras du sol et découvrit avec plaisir que le Sorcier protégeait mal cette partie. La coup transperça toutes ses protections et lui brisa les rotules.
- Fichu bâtard! grogna le Mage Noir en tombant à son tour. Il aspira aussitôt la magie ambiante pour réparer son organisme, et Harry sentit les particules de l'air qui se transformaient en magie noire, comme il l'avait déjà fait en ce lointain jour d'été où ils s'étaient affrontés à Durmstrang. Sentant que c'était important, il entreprit aussitôt d'empêcher cette transformation, quelle que soit l'énergie que ça lui coûte. Il savait confusément que c'était le seul moyen de priver Voldemort d'une partie de ses ressources.
Dans le même effort, il supplia la Vieille Magie de le servir encore une fois. Il ignorait comment réparer son épaule, mais s'il donnait une petite secousse comme ça
Il sentit qu'elle revenait en place et que la douleur s'atténuait. Maintenant toujours Voldemort dans un filet étroit de langues de magie entrelacées, il se releva d'un bond et aggripa l'air de ses doigts. Il sentait la magie pulser, il sentait sa propre puissance, il savait
Voldemort se releva à son tour et avança d'un pas menaçant. Ses robes volaient en lui donnant l'air d'une tempête en approche. Ses narines étaient dilatées par la fureur.
Tous deux frappèrent quasiment à l'unisson. Leurs coups se rencontrèrent et fusèrent dans tous les sens. Harry réitéra, plusieurs fois, et tout en frappant il serrait son filet, pour oppresser l'ennemi Il serrait
Voldemort avançait plus vite à présent. Ils n'étaient plus qu'à trois pas Deux Ne pas reculer, serrer
Tout se passa alors très vite. Alors que Harry lançait un nouveau coup de magie pure, brutale, salvatrice, Voldemort leva son poing et le frappa au ventre.
C'était un coup absolument dépourvu de magie. C'était aussi un coup très violent. Mais c'était surtout une attaque contre laquelle Harry n'avait pas dressé de défenses. Toute sa stratégie s'était basée sur la magie.
Le poing atteignit son plexus solaire et le jeta à terre. Tous ses filets se résorbèrent et il n'y eut plus que la douleur, quand les mains fouineuses de Voldemort entrèrent dans sa tête. Il fut incapable de réagir quand il les sentit farfouiller à la recherche d'un point vital, un point où il leur suffirait d'appuyer
En passant, elles répandirent une traînée de magie noire, sale. Celle-ci coula en Harry et le terrassa encore plus. Il ne pouvait pas lutter
La magie noire atteignit un certain point de son cerveau, qui avait été autrefois verrouillé, et dans sa rage de détruire elle envoya voler toutes les serrures. Une chose qui n'avait pas été entièrement purgée se libéra.
Harry bondit sur ses pieds en hurlant comme un dément. Sous la poussée, Voldemort fut chassé de sa tête sans avoir pu porter le coup fatal. Les yeux de Harry se fixèrent sur le ciel, sa bouche laissa échapper des flots de cris qui n'avaient rien d'humain, ses mains se contractèrent sur du vide et le serrèrent jusqu'à le tuer. Il brûlait, brûlait d'une flamme noire comme l'âme de son ennemi, une flamme qu'il avait volée
Il projeta des tourbillons. Il enserra Voldemort dans un étau de feu tel que toutes ses protections fondirent les unes après les autres. Il le cribla de petits coups qui jaillirent de toutes parts pour le surcharger. Il ne lui laissa aucune retraite. Il n'avait qu'une pensée en tête: Tuer. Tuer.
Mais Voldemort aussi avait cette puissance à sa disposition. Il bondit pour le saisir à bras-le-corps, et tous deux se serrèrent de toutes leurs forces surhumaines, avec une pression qui aurait disloqué n'importe quel autre être vivant. Ils luttèrent ainsi, chacun sous l'emprise d'une magie plus que puissante. Leurs magies étaient pratiquement équilibrées. Si rien ne se produisait
Une pierre jaillit de nulle part et frappa Voldemort au crâne. Aussitôt, il perdit toute sa concentration et Harry lui fondit dessus avec la violence d'un oiseau de proie, fois mille. Un cri retentit:
- Harry, pas comme ça! Réveille-toi!
C'était une voix de fille. Qui avait crié? Et qui était ce Harry à qui elle s'adressait? Il n'y avait plus de Harry, seulement un mage noir qui attaquait un autre mage noir et cherchait à l'éradiquer à tout prix.
- Harry Potter, tu es toi-même! scanda Morgane.
Toute la magie noire de Harry quitta son être pour se jeter sur son ennemi, qu'elle engloutit. Harry reprit possession de son cerveau et fut un peu surpris de découvrir qu'il s'en était absenté un moment.
Il chercha à voir Morgane et la découvrit près d'un mur, à sa droite, mais il n'avait pas de temps à perdre. Voldemort était en position de faiblesse. Il fallait porter le coup fatal.
Il attira des quantités de magie à lui et frappa.
Voldemort disparût.
Il ne mourut pas. Il n'y eût pas de sang. Il s'évapora dans l'air.
Harry mit un moment pour laisser s'épancher toute la puissance qu'il avait accumulée dans ses membres, puis il se tourna vers Morgane:
- Je l'ai fit-il, mais elle l'interrompit:
- Crétin! Sombre crétin! hurla-t-elle.
Elle vint se planter face à lui et frappa son torse avec ses petits poings. Harry ne ressentit absolument aucune douleur, comme si elle passait à travers.
- Espèce d'imbécile! hurlait-elle d'une voix hystérique. Il est parti, stupide! Il s'est tiré! Tu comprends ça? Il a transplané! Tu lui as donné tellement de magie noire qu'il a réussi à détruire les derniers restes de protection de ce château! Il peut transplaner à sa guise maintenant! Il peut réapparaître n'importe où!
Elle était vraiment petite, songea Harry avec surprise en voyant qu'elle continuait à frapper inutilement au niveau de son torse. Et elle était couverte de boue des pieds à la tête, comme si elle avait rampé par terre Ses cheveux étaient tout emmêlés, dégoûtants Il se demandait pourquoi elle n'était pas réapparue au même endroit que lui, et c'est alors qu'il s'aperçut qu'elle n'était plus morte.
- Tu as rescussité! fit-il avec joie.
Morgane s'arrêta de frapper sous la surprise.
- Oui, dit-elle. Ça a marché. Tu a écouté ce que je t'ai dit? ajouta-t-elle avec humeur.
- Pourquoi tu n'es pas réapparue au même endroit que nous? demanda Harry sans écouter sa question.
- J'ai rescussité dans mon cercueil! cria-t-elle. Pour ça aussi quelqu'un va payer! Je me suis débattue pendant un temps fou pour sortir, de là, j'ai failli mourir de nouveau!
La remarque aurait pu être cocasse, mais le moment n'était pas venu de rire. Harry venait de se remémorer le corps sans vie de Sirius, et ce souvenir douloureux amenait une autre question:
- Morgane, est-ce que tu sais pourquoi Rogue et Sirius sont morts à peine sortis de la porte? Et pourquoi nous on est toujours en vie?
Elle s'écarta d'un pas et le regarda d'en dessous ses cheveux emmêlés et terreux. On aurait dit qu'elle essayait de prévoir s'il allait comprendre ce qu'elle avait à dire.
- Les distorsions temporelles, répondit-elle.
- Quoi?
- Les distorsions temporelles. Rogue est parti quelques semaines, et il est resté absent huit mois. Nous ne sommes restés que quelques heures, mais pour les vivants un mois s'est écoulé.
- Non bégaya Harry. Un mois? Je croyais qu'il mentait Qui va-t-il rester après tout ce temps?
- Écoute, dit très vite Morgane, j'ignore qui est encore en vie, mais il faut retrouver Voldemort très vite. Dans son état, il n'a pas pu transplaner bien loin. Il est forcément encore à Poudlard.
Harry la regarda avec attention.
- Tu n'as pas changé, même après une mort et une résurrection, observa-t-il. Tu connais toujours des choses apprises on ne sait comment, et tu trouves toujours le moyen de m'épater.
Il s'attendait à ce qu'elle lui réponde qu'il en avait aussi le pouvoir, comme à chaque fois qu'il lui avait demandé dans le passé comment elle avait accès à toutes ces connaissances. Pourtant, cette fois, elle déclara:
- Chacun ses petits talents. Moi je te mène à la guerre, toi tu te bats. Et maintenant, retrouve-nous cette enflure de mage noir rapidement, et renvoie-le en enfer!
Harry hocha la tête et ferma les yeux pour mieux se concentrer. Il étendit ses filets à une très grande distance et découvrit un point qui pulsait de magie noire. Là-bas.
Il attrapa le poignet de Morgane pour l'emmener avec elle et, comme elle l'avait fait jadis avec lui et Ron, cet acte de Vieille magie qu'il était impossible de réaliser à quiconque d'autre qu'eux deux, transplana en l'emmenant.
Elle avait dit vrai. Transplaner dans Poudlard était devenu possible.
Ils réapparurent dans un couloir obscur qui débouchait sur grande pièce éclairée. L'autre extrémité du couloir était obstruée avec de grandes quantités de pierres entassées et, il le sentait, de sortilèges. La salle dont il apercevait l'aspect avait été victime de la même réorganisation que tout le reste du château, mais au contraire des autres lieux qui était pillés et détruits, celle-ci avait été réaménagée en une sorte de squatt luxueux. Entre les tapis, fauteuils et couvertures récupérés partout ailleurs, on reconnaissait encore l'ameublement en deux teintes caractéristique d'une Salle Commune. Ils étaient chez les Serdaigle.
Harry resta prudemment caché car il savait que Voldemort était dans ce lieu. Mais en jetant de petits coups d'il, il réussit à déterminer la situation.
Tous les survivants étaient là. Son cur bondit de joie en reconnaissant Ron, Hermione, Ginny, Neville, les jumeaux, Dean et Angelina Johnson. Pour les autres, il chercherait plus tard, mais il était surtout intéressé par celui qui se tenait face à cette mare d'élèves.
Lord Voldemort avait l'air hirsute et épuisé. Ses capes pendaient de travers, certaines étaient en lambeaux. Cinquante-huit élèves braquaient cinquante-huit baguettes vengeresses sur lui.
Mais ce qui fit une drôle d'impression à Harry, ce fut de reconnaître la fille qu'il tenait en otage. Il serrait sa nuque avec l'un de ses avant-bras, tandis que de l'autre il braquait sa baguette sur sa tempe.
C'était Cho.
Harry sentit ses tripes remuer en la voyant en telle position. Il n'avait pas eu beaucoup de temps pour penser à elle récemment – tout s'était précipité, et le jour où elle avait perdu la tête sous ses yeux semblait bien loin. Mais en cet instant, elle paraissait si faible, sous les grosses pattes abjectes de Voldemort, et en même temps si fière, si farouche Il ne savait plus.
- N'avancez plus! lança le Mage Noir, d'une voix où il ne restait que des traces de son ancien pouvoir envoûteur. N'avancez plus ou je la tue!
- Tue-la, dit Ron d'une voix forte, et tu perds tout ce qui te garde en vie. Fais cela et tu verras comme nous savons nous servir de nos baguettes.
- Je suis bien plus fort que vous tous réunis, fanfaronna Voldemort.
Il y eut des murmures dans l'assemblée. Certains semblaient plutôt d'accord avec ce dernier point.
- Ne l'écoutez pas! lança Ron. Il n'y a aucun de ses serviteurs ici! On peut l'avoir!
- Et même si on ne le tue pas, ajouta Ginny, c'est Harry qui le fera.
Mais c'était une mauvaise idée. Harry ignorait comment elle pouvait savoir qu'il était de retour, mais il semblait évident que personne ne partageait son point de vue. Voldemort sauta sur cette occasion de les couvrir de sarcasmes:
- Harry? Pauvre idiote, Harry Potter est mort depuis des semaines! Il était le seul qui aurait peut-être pu m'abattre, et comme vous le constatez c'est moi qui l'ai battu le premier!
La foule remua, mal à l'aise. Morgane se pencha à l'oreille de Harry:
- Ce n'est pas normal. Ce qu'il fait là est tout à fait illogique, il s'expose inutilement. Il n'y a qu'une seule explication, il a transplané ici au hasard et maintenant il n'a plus assez de forces pour repartir.
- Lord Voldemort ne fait jamais rien au hasard, répliqua Harry.
Puis il se concentra. Même à cette distance, il lui était possible d'atteindre le Mage Noir. Il s'imagina dans sa tête. Brûlante, brûlante, songea-t-il. Elle te brûle, Voldemort. Elle fait vibrer de plus en plus vite toutes les fibres de ton corps. Tu es sur le point de te transformer en torche humaine
Il l'entendit crier.
- Potter! Arrête! hurla-t-il. Où que tu sois! Je vais la tuer! Regarde!
Concentrant toujours sa volonté sur la magie pour qu'elle continue de le brûler, Harry sortit de sa cachette. Il le regarda farouchement, à distance. Les vêtements du Mage Noir commençaient à se consummer.
- Arrête! répéta-t-il.
Il utilisa un de ses ongles tranchants comme des scalpels et fit une entaille au visage de Cho.
Harry cria à son tour, la vue troublée. Il perdit son emprise sur Voldemort. Mais Cho, la joue gauche ensanglantée, lui planta les dents dans le bras alors qu'il allait de nouveau la couper. Puis elle eut une main libre, elle lui colla son coude dans les côtes et s'efforça de s'éloigner.
Dès qu'elle eut bougé, dès qu'elle eut baissé la tête, il y eût un éclair doré. Voldemort étouffa un cri et lâcha Cho. La main magique d'Hermione, détachée de son corps, enserrait sa gorge. Des sortilèges se mirent à pleuvoir peu après, dont certains le touchèrent, sans grand effet.
Harry essaya de se précipiter sur son ennemi, mais la foule des élèves s'était mise à tirer comme un seul homme sur le Sorcier et ils avaient complètement oublié sa présence. Il dut les obliger à s'écarter à l'aide de la magie. Lorsqu'il parvint au niveau de son ennemi, la situation avait déjà évolué.
Voldemort se battait en duel avec la main d'Hermione, magie noire contre Vieille Magie. Il avait enfoncé ses doigts griffus dans le lien extensible à l'infini qui unissait la main magique au corps matériel de la jeune fille, et il tentait de l'infester de sa souillure, comme il l'avait fait dans la tête de Harry. Hermione était à genoux et hurlait de douleur, mais sa main continuait à combattre sans son accord. En même temps, Ginny, était aggripée à l'autre bras de Voldemort et avait attrapé dans ses poings la baguette du Mage, qu'elle mettait toute son énergie à briser. Cho gisait à terre, sans que Harry ait pu voir ce qui lui était arrivé.
En un éclair, il avait compris ce qui se passait. Il le comprit trop tard, pourtant. Cela ne pouvait être évité.
Il maudit intérieurement Morgane qui l'avait averti depuis des mois et des mois, sans lui expliquer comment cela arriverait.
Voldemort abattit Ginny contre un mur. Sa nuque se brisa sous le choc, et elle retomba à terre comme un pantin désarticulé. Dans ses petits poings, elle serrait les deux moitiés de la baguette de Voldemort.
- Noooon! hurla Harry.
Il eût vaguement conscience que Hermione tombait à son tour, que sa main finalement arrachée explosait au visage de Voldemort. Il faillit se précipiter sur elle
Mais déjà il était sur Ginny qui retombait. Son dernier souffle s'échappa de ses lèvres
Il plongea les mains dans son cur, à la recherche de la petite étincelle qui venait de s'éteindre
Il la ralluma.
Le corps de Ginny s'illumina et se mit à flotter dans les airs, sur un coussin doré. Des étincelles crépitèrent sur tout son corps. Puis elle ouvrit les yeux.
Harry poussa un grognement. Voilà. Il avait fait son choix. À présent
Il se retourna pour découvrir Lord Voldemort plus affaibli que jamais. C'est alors qu'il comprit quelque chose.
Le pouvoir. Son pouvoir, c'était la terreur qu'il inspirait aux gens.
Ils s'étaient tous battus. Ils avaient tous mesuré l'étendue de sa puissance. Mais tous, désormais, ils savaient que le Seigneur des Ténèbres était humain.
Aucun humain n'est invincible.
Harry savait ce qu'ils pensaient. Il n'avait pas besoin de se retourner pour savoir que sur les soixante visages qui l'observaient, la compréhension et l'espoir venaient de s'afficher. Car leur ennemi était vulnérable, et Celui qui Devait le Tuer était de retour.
Et puis il songea encore à une chose.
C'était une chose dont elle lui avait parlé depuis très longtemps.
Ses points faibles.
Son aura.
Tout lui revint en mémoire. La bouillie d'auras volées. L'infâme mixture. Les lambeaux d'âmes dérobés pour faire une âme, les os, la chair et le sang pris sans permission pour faire un corps, et au milieu de tout, flottant sans contraintes et menaçant de tout renverser à chaque instant, son aura à lui, Harry.
Il n'y avait pas à hésiter. Comme il l'avait fait à Durmstrang, Voldemort était en train de voler les magies de toutes les personnes présentes pour recouvrer son énergie. Il devenait plus fort de seconde en seconde. Et, comme il l'avait fait à Durmstrang, Harry se jeta sur lui et effleura sa main.
Cette fois, le courant ne s'inversa pas. Harry y avait veillé. Il s'était bloqué à toute réception de magie. En revanche, la main vampire du Sorcier aspira à lui toute la puissance du garçon. Il y en avait beaucoup.
Le monde sembla hésiter un instant, un seul.
Et puis tout explosa, et le monde se colora de rouge. Et de doré.
Quelque part, à des dizaines de kilomètres de là, un vieil homme à la barbe emmêlée et au corps complètement engourdi ouvrit les yeux. Sa vue mit plusieurs secondes à se réadapter, puis il commença à distinguer un visage flou penché au-dessus de lui. La jeune fille avait de grands yeux très noirs, une chevelure sombre et un sourire inquiet.
- Il me semble que la question usuelle est: où suis-je? articula Albus Dumbledore d'une voix rauque.
Les yeux de la jeune fille se plissèrent en un sourire réjoui. À travers ses sens encore très engourdis, le vieil homme sentit vaguement qu'elle lui prenait la main.
- En l'occurence, la question à poser serait plutôt: quel jour sommes-nous? dit Ana. Et la réponse serait: nous sommes le 27 avril, c'est le printemps. Bienvenue parmi les vivants, professeur Dumbledore!
Les élèves ouvrirent les yeux les uns après les autres et regardèrent autour d'eux.
De la Salle Commune de Serdaigle, il ne restait plus rien. Ils se trouvaient à la hauteur du parc et aucun mur ne s'élevait entre eux et les étendues de terre dévastée.
Derrière les montagnes à l'Est, le soleil lança ses premiers rayons du jour.
Tous les élèves s'étaient à présent relevés. Ils contemplaient sans y croire la neige qui tombait doucement du ciel, flocons après flocons. Bientôt, ils se trouvèrent dans une vraie tempête. Et pourtant, il n'y avait aucun souffle de vent, et cette neige printanière n'était pas froide, et en touchant le sol elle faisait éclore de jeunes pousses qui croissaient rapidement. La Forêt Interdite fut gagnée par cet enchantement elle aussi et s'illumina des couleurs du printemps, jeunes bourgeons et feuilles fraîches et tendres. Puis la neige cessa comme elle était venue, et les nuages se mirent à défiler dans le ciel à toute allure, comme si on regardait un film en accéléré. Le soleil fit trois fois le tour d'un horizon à l'autre en quelques secondes. Les eaux du lac s'écartèrent et des pierres qui étaient tombées en sortirent et commencèrent à se réempiler. Le château en ruine entreprit de se reconstruire tranquillement. Dans le même temps, ils essuyèrent une averse aussi brève que soudaine de sauterelles, immédiatement remplacées par des pétales de cerisier incandescents qui voletèrent en pluie enchanteresse jusqu'au sol. Un pan du château qui avait dû être construit par magie noire s'effondra et ne se répara pas. Le vent tourna.
Harry ouvrit les yeux. Il était allongé aux côtés d'un petit tas de cendres noires que le vent achevait de disperser consciencieusement. Il se sentit très, très fatigué. Vidé.
Son esprit mit du temps à s'adapter à une donnée nouvelle: il l'avait fait. Il l'avait fait. Il l'avait tué. Lord Voldemort n'était plus. Harry l'avait tué. La joie, aussi soudaine qu'intense, emflamma son corps éreinté.
Et puis, lentement mais inéluctablement, le souvenir lui revint. Il revit son choix, les trois filles tombées et la première sur qui il s'était précipité.
Les deux autres devaient être mortes à présent. Il se laissa emplir de cette pensée et en goûta le désespoir. D'abord Sirius, puis Hermione et Cho. Il semblait que les plus grandes joies se contrebalançaient toujours de peines irréparables. Il songea avec amertume qu'il n'avait pas vraiment choisi. Pouvait-il laisser Ginny mourir, étant donné qu'elle avait été la première à se faire tuer? N'aurait-il pas sauvé Hermione, ou bien Cho, dans d'autres conditions?
Et ses craintes se révélèrent fondées quand il se retourna pour découvrir Ron, penché sur le corps d'Hermione. Il lui tenait la main.
- Elle est morte? demanda Harry d'une voix rauque.
Ron tourna vers lui de grands yeux vides de toute expression. Harry se mordit les lèvres avec rage et désespoir.
- Je sais ce que tu vas dire, fit-il, la voix altérée. J'aurais dû te parler de ce choix que je devais faire. Mais j'ai cru jusqu'au bout que ce n'était qu'une folie de Wakewage, un délire Je suis désolé, Ron
- Qu'est-ce que tu racontes? demanda le garçon en revenant à la réalité. Elle est vivante, Harry! Voldemort lui a arraché sa fichue main, mais elle est vivante! Et tu sais grâce à qui? Wakewage! Elle l'a rattrapée au dernier moment et elle lui a interdit de mourir.
Le soulagement était tellement intense qu'il ne songea même pas à s'indigner. Il se traîna jusqu'à Hermione pour vérifier lui-même les dires de son ami. Effectivement, elle respirait malgré son teint très pâle. Elle allait sans doute bientôt reprendre conscience. À quelques pas de là se tenait Cho, évanouie elle aussi mais à la respiration régulière. Son vêtement déchiré en plusieurs endroits laissait voir en dessous sa peau brune marquée de tatouages dont Harry avait connu les formes par cur. Il frissona en repensant à l'intimité qui avait existé entre cette fille et lui. Comme tant d'autres choses, cela semblait appartenir à une autre époque. Le lien était brisé entre eux. Il n'était pas capable de savoir s'il en ressentait de la tristesse ou non.
Une main fraîche se posa sur sa joue. Il reporta ses yeux sur Hermione. Elle était réveillée. Elle avait les traits tirés et son moignon semblait la faire souffrir de nouveau, mais elle souriait d'un air béat.
- Harry murmura-t-elle. Tu es revenu! Je savais que tu reviendrais un jour, tu ne pouvais pas être mort! C'était impossible.
- Chut, dit-il doucement. Repose-toi. Je te raconterai tout, plus tard.
Ron, qui n'avait pas perdu un mot, semblait réaliser vraiment pour la première fois que son meilleur ami était reparu d'entre les morts. Il avait ouvert de grands yeux ébahis et sa bouche pendait. Harry sourit vaguement, puis détourna le regard. Il n'était pas sûr d'avoir envie de raconter ce qu'il avait vécu. En fait, il ne savait pas trop ce dont il avait envie. Certainement pas d'être porté en triomphe, cela c'était certain. Pas plus que de penser à ce qui s'était passé en son absence. Il se refusait encore à réfléchir au nombre de morts, mais il savait bien que nombreux, trop nombreux, beaucoup trop nombreux seraient ceux qui manqueraient à l'appel. Sa vue s'obscurcit tandis que l'image du beau visage de Sirius se réimprimait sur sa rétine. Une fraction de seconde, il songea que le prix à payer pour la disparition de Voldemort était bien trop élevé.
Les gens commençaient à se tourner vers lui, à présent. Bientôt il allait être assailli de questions, de déferlements de joie, d'admiration Il n'avait vraiment pas envie de ça maintenant. Il ferait mieux de s'éloigner.
- Je vais commença-t-il à l'adresse de ses deux amis, qui n'avaient pas perdu une miette de la succession d'expressions qui avaient défilé sur son visage.
Il ne termina pas sa phrase, mais indiqua une vague direction de la main et s'éloigna. La pluie de pétales de cerisier n'avait pas cessé, pas plus que la lente reconstruction du château qui pétillait de magie.
Sans vraiment y penser, il s'aperçut qu'il cherchait Morgane. Il la trouva un peu plus loin, le nez levé dans la brise printanière.
- Pourquoi tu as fait ça? demanda-t-il sur le ton de la conversation. Tu leur a sauvé la vie à toutes les deux. Il était en train de sucer leurs vies, et toi tu l'en as empêché.
Elle répondit sans le regarder:
- Je t'avais dit que les deux que tu ne choisirais pas devraient mourir. Je n'ai jamais déclaré que je n'interviendrais pas.
- Mais qu'est-ce qui t'a décidé? insista Harry.
Elle tourna la tête vers lui et plongea ses yeux dans les yeux du garçon. Pour la première fois, il eut le sentiment qu'il voyait presque au fond il avait presque la réponse à une énigme qui l'avait obsédé depuis leur première rencontre sans qu'il arrive jamais à la formuler vraiment
- Je crois fit Morgane, et puis elle s'interrompit.
Il se produisit alors quelque chose de bizarre.
Elle sourit.
- Je crois que j'ai voulu te protéger, avoua-t-elle à voix basse. C'est comique, hein? Morgane Wakewage qui est prise de pitié, ça n'arrive pas tous les jours Et ça ne se reverra pas de sitôt!
Harry secoua doucement la tête. Il s'aperçut qu'il souriait lui aussi:
- De la pitié Bien sûr que non. Ce qui t'a poussé à faire ça, c'était de la compassion, Morgane! Peut-être que quelque part au fond de toi, tu es humaine, finalement!
Le trait aurait pu être une insulte mortelle. Elle le reçut en riant de bon cur. Peut-être que c'était ça aussi, la magie qu'ils partageaient. Qu'on le veuille ou non, une complicité s'était établie entre eux. Ça n'avait rien à voir avec l'amitié qu'il pouvait partager avec Ron et Hermione, rien à voir non plus avec l'amour qu'il avait ressenti pour Cho. C'était un sentiment à part, mais ça ne le rendait pas moins valable. Une complicité fraternelle.
Dès que cette idée l'eût effleuré, Harry sut qu'il avait trouvé. Saisi d'effroi, il attrapa Morgane par les deux bras et la força à plonger de nouveau ses yeux dans les siens. Ce vert, si proche de ses propres iris, un vert envoûtant, surnaturel Comment avait-il pu ne pas faire le rapprochement?
Morgane avait compris qu'il avait compris, à présent. Son sourire s'effaça comme neige au soleil, et elle se dégagea de son étreinte pour reculer d'un pas. Sur son visage était revenue cette méfiance, cette dureté qui la rendait si différente. Pourtant, un instant, elle lui avait semblé tellement ressemblante! Il avait eu l'impression oui, il avait eu l'impression de tenir Lily dans ses bras.
- Wakewage? fit-il en s'interrogeant pour la première fois sur le sens de ce mot. Pourquoi ce nom?
- C'est parce que je l'ai décidé ainsi il y a bien longtemps, répondit Morgane sur un ton crispé. Je n'ai rien à voir avec les Potter. Le nom m'a été refusé. Je l'ai refusé.
- Mais pourtant enfin, j'ai vu Lily dans le monde des morts! Je lui ai parlé! Tu ne peux pas être elle!
Elle recula encore d'un pas. Visiblement, il lui en coûtait de lâcher enfin son secret. Pourtant, elle chuchota, d'une voix voilée:
- Qui ressemble le plus à une femme, sinon son enfant? Qui ressemble le plus à un frère, sinon sa sur?
Harry ouvrit des yeux comme des soucoupes et une bouche pendante. En même temps, une partie de son cerveau enregistra une agitation du côté des survivants de Poudlard.
Soixante voix criaient à l'adresse d'une non, de deux silhouettes qui marchaient à grands pas. Elles arrivaient par la route de terre qui reliait le château au portail surmonté de sangliers ailés. Quand Elles furent assez proches, il n'y eût plus aucun doute: la plus grande des deux était Albus Dumbledore lui-même.
Une Ana ébouriffée courut jusqu'à la bande de survivants et sauta au cou de Ron, qui la fit tournoyer. Ni l'un ni l'autre n'avaient cru se revoir jamais. Tous les autres firent cercle autour de Dumbeldore, qui avait l'air fripé et légèrement égaré.
Harry se retourna vers Morgane. Il avait l'intention de continuer cette discussion avec elle, mais seulement après avoir entendu ce que Dumbledore avait à leur dire. Et puis, il lui fallait du temps pour réaliser l'énormité de la réalité.
Il n'y avait plus trace de la jeune fille.
Harr hocha la tête avec un sourire sans joie et marcha vers Dumbledore. En cours de route, il se souvint qu'ils étaient tous deux supposés être morts aux yeux de tous les autres. Puis il se rappela ce qu'il avait vu dans la Pensine, et son sourire se fit plus amer encore.
Et puis un petit tas de cendres noires s'envola dans sa mémoire, et le poids sur son âme se fit un peu plus léger. Quoi qu'il advienne à présent, ce serait sans mage noir terrible, sans torture et sans flash de lumière verte. Et puis, il y avait les fantômes qui s'étaient occupés des Détraqueurs. Le monde s'annonçait tout à coup beaucoup moins couvert d'ennemis.
Il restait encore tant de choses à éclaircir.
Harry accéléra le pas. Il serait bientôt arrivé.
– fin du chapitre 27 –
Mais si, c'est bien vrai, c'est la stricte vérité. Vous pensiez arriver ici avec toutes les réponses et la tête repue de révélations. Il n'en est rien. Il va falloir patienter jusqu'à l'épilogue, qui risque fort de se muer à son tour en 28e chapitre°_° Comme vous pouvez le constater, je n'ai jamais été douée tout au long de cette histoire pour évaluer la longueur de ce que j'avais à raconter! J'aurais pu prolonger ce chapitre-ci de plusieurs pages, mais c'eût été faire traîner, au risque de gâcher la belle victoire! Enfin peut-être pas si belle que ça. J'espère que les fans me pardonneront, je n'ai pas pu m'empêcher de supprimer définitivement Vous-Savez-Qui dans la cinquième année de notre cher héros Je n'aurais jamais pu inventer sa septième, et j'avais trop envie d'écrire la chute du Grand Voldemort! Pardonnez-moi aussi pour la mort de Sirius, je sais que beaucoup de choses n'ont plus du tout le même impact depuis la sortie du tome 5, mais bon Encore une fois, c'était programmé depuis une foultitude de temps! Trop prévu pour que j'ai le courage d'inventer une autre issue. Tant pis!
La petite surprise quand même, c'est je l'espère la révélation sur Morgane! Vous ne vous y attendiez pas, si? (Ceci ne vaut pas pour mes amies Epayss et Ama', à qui j'ai comme une débile révélé la vérité il y a des mois de ça, sans même y penser. Oui, les Ona sont stupides parfois!).
Allez, il me reste encore la touche finale à poser à ce beau petit édifice de sable et de passion Prions pour que le vent ne me l'effrite pas entre les doigts! J'ai aimé écrire cette fic de bout en bout, et je prie pour ne pas vous avoir déçus! Il faut que le dernier chapitre/épilogue soit parfait. En route!
The road is ahead of us,
So let start today.
Bonne continuation à tous.
Ona
ps: J'assume totalement l'énormité des plagiat que subissent par ma main Roger Zelazny, JRR Tolkien et les frères Wachowski. Et puis je ne touche aucun argent pour ce que j'écris, alors autant m'en payer une bonne tranche.
