HARRY POTTER ET LE PENDENTIF D'ARGENT
Disclaimer : Tous les personnages de la saga Harry Potter appartiennent à JK. ROWLING.
CHAPITRE 2 – DE BONNE RÉSOLUTIONS…
Tout en cheminant sur Wisteria Walk, Harry se dit qu'après tout, le jeune Mark Evans avait sans doute raison du haut de ses dix ans et que Sirius préférerait sans doute le voir vivant et combatif plutôt que paralysé par la douleur et l'absence. Ce n'était pas une façon d'honorer le sacrifice de son parrain que d'agir ainsi.
'Et c'est pour ce genre de gens que Voldemort ne doit pas retrouver ses pouvoirs' se dit Harry en repensant à Mark.
- 'Que comptes-tu faire alors' demanda la petite voix au fond de lui.
C'était une bonne question et Harry n'était pas sûr d'avoir une réponse appropriée à formuler. Malgré la discussion dans le parc, il ne savait pas, ne savait plus quoi faire. Mais sa conscience, ou ce qu'Harry avait décidé de considérer comme tel, n'était pas décidée à le laisser tranquille.
- 'Répares tes erreurs' ajouta la voix.
Harry savait bien qu'il en avait commis de nombreuses pendant sa cinquième année, parfois sans le vouloir, parfois par indélicatesse ou colère. Il avait laissé exploser sa furie contre Hermione et Ron en début d'année, sur Dumbledore, sur Cho qu'il pensait ne pas comprendre… En fin de compte, il avait réussi en un an à faire du mal à tous les gens qui comptaient sur lui et pour lui. Il avait pensé être plus intelligent que tous. Il avait cru que son opinion comptait plus que la leur alors qu'ils ne pensaient qu'à son bien ou, dans le cas de Cho, était tout aussi perdue que lui.
C'était des choses qu'Harry se promit de ne plus refaire. 'Et il va falloir réparer le mal que j'ai causé' réfléchit-il. C'était une résolution qu'il n'avait pas envisagée auparavant car il estimait avoir fait les bons choix. Mais la disparition de Sirius était bien là pour prouver que les choix qu'Harry faisait seul le conduisaient généralement à faire souffrir ceux à qui il tenait. 'Et c'est quelque chose de plus facile à dire qu'à faire' ajouta-t-il. 'Comment dire à tous ces gens que je suis désolé et que sans eux, je ne serais qu'un garçon sans avenir ?' Harry se disait qu'il devrait sans doute commencer à employer la maturité et la sagesse dont Mark Evans avait étonnamment fait preuve quelques minutes plus tôt dans le parc en le consolant de son mieux.
Perdu dans ce genre de réflexions, il arriva dans Privet Drive vers les 8h30. En franchissant le seuil du numéro 4, il s'aperçut que l'oncle Vernon et la tante Pétunia étaient déjà levés et attablés devant le petit déjeuner. Étrangement, depuis son retour de Poudlard, Harry n'avait pas eu à préparer les repas une seule fois, ce dont il était assez surpris, d'autant qu'il n'avait pas non plus été puni pour ça.
Alors qu'il s'apprêtait à monter dans sa chambre, l'oncle Vernon tourna vers lui son visage que l'on n'aurait pas pu dissocier de son corps tant son cou était inexistant.
- « Où étais-tu mon garçon ? Qu'est-ce qui te donne le droit de croire que tu peux sortir te promener sans permission alors que nous avons la gentillesse d'héberger quelqu'un comme toi sous notre toit ? » L'oncle Vernon avait pris bien soin d'accentuer le 'comme toi', histoire de montrer à Harry que les gens qui ont trait à la magie n'étaient guère mieux dans son opinion qu'une horrible maladie contagieuse.
- « J'étais dehors » se contenta de répondra Harry dans un grognement avant de filer vers les escaliers. Il n'était pas décidé à laisser son oncle saboter sa journée et les résolutions qu'il comptait mettre en œuvre à partir de maintenant.
Bizarrement, les commentaires courroucés que l'oncle Vernon aurait du faire après une remarque aussi impertinente ne vinrent jamais, ce qui ne lassa pas d'intriguer, voire d'inquiéter Harry sur le chemin de sa chambre. Il n'eut cependant pas loisir d'y réfléchir trop longtemps : il était arrivé devant sa porte et s'enferma rapidement à l'intérieur, trop heureux d'avoir échappé à une longue et, sans doute, désagréable conversation.
- « Avant tout, écrire à tout le monde pour m'excuser » se dit Harry à voix haute, comme pour se donner du courage.
Il savait que ce ne serait pas chose facile. Son comportement excessif avait du choquer beaucoup de gens et les excuses qu'il devait faire devraient être à la hauteur des colères qu'il avait passé sur ces personnes.
Assis à son bureau, une plume à la main, Harry commença son dur travail par une lettre à Dumbledore qu'il avait copieusement insulté en fin d'année. Il laissa courir sa plume sur le parchemin pour tenter d'exprimer tout ce que la discussion avec Mark le matin même lui avait inspiré : regret, amertume et humilité.
Professeur Dumbledore,
Je voudrais m'excuser sincèrement pour le comportement que j'ai eu cette dernière année, notamment quand nous étions dans votre bureau après être revenus du Ministère de la Magie. Je n'ai sans doute pas été cette année à la hauteur des attentes que vous pourriez avoir de moi. Et l'inquiétude que j'ai eue pour Sirius puis la tristesse de l'avoir perdu m'ont fait dire des choses que je ne pense plus.
Vous avez toujours été pour moi un homme attentionné, qui voulait avant tout mon bien, et je n'ai jamais fait que me reposer sur vous et, dernièrement, vous insulter quand je pensais que vous vous trompiez. C'est pourquoi je tiens à m'excuser.
Sans doute, je n'oublierai jamais Sirius, mais je souhaite que sa disparition m'apporte plus de maturité pour combattre les forces du mal et grandir. Sirius aurait voulu que je vive et c'est ce que je compte faire. Tout comme mes parents auraient souhaité que leur sacrifice serve le bien et non les ténèbres.
J'aimerais que vous me pardonniez et je veux racheter toutes les erreurs que j'ai faites cette année. J'aimerais aussi vous faire honneur et vous demander une faveur : Est-il possible que vous m'entraîniez davantage en Défense contre les Forces du Mal ? J'aimerais beaucoup me préparer à une nouvelle confrontation contre Voldemort. Nous savons vous et moi, qu'elle aura fatalement lieu un jour ou l'autre. Et nous savons également vous et moi que je ne peux pas me permettre de lui faire face démuni. Je compte bien continuer à protéger les gens que j'aime, mais avec les meilleures armes possibles… et avec un peu plus de discernement.
Êtes-vous d'accord ? Quelque soit votre décision, je la comprendrai parfaitement. J'attends avec impatience de vous revoir au mois de Septembre. En attendant, je vous renouvelle mes excuses.
Avec toutes mon amitié,
Harry Potter
Cette lettre devait sûrement faire partie d'une des plus longues qu'il ait jamais écrites mais il en était assez fier, surtout au vu du nombre de brouillons froissés qui jonchaient son bureau avant qu'il ne réussisse à exprimer tout ce qu'il avait à dire. Il avait réussi à coucher par écrit sa tristesse d'avoir blessé quelqu'un qu'il considérait comme un grand personnage, à écrire le nom de Sirius sans trop trembler, et à demander à Dumbledore de le préparer à faire face à Voldemort.
Harry espérait que Dumbledore comprendrait l'allusion à la prophétie et qu'il accepterait de l'aider. Il était resté volontairement flou dans sa lettre au cas où elle serait interceptée en chemin. Après tout, des temps noirs arrivaient à grands pas et il convenait d'être plus prudent que jamais. Harry avait un peu réfléchi à cette prophétie depuis son retour à Little Whinging mais jamais vraiment sur le fond.
Depuis ce matin, il avait cependant pris conscience de l'énorme poids reposant sur ses épaules : c'est la survie de tout le monde de la magie qui dépendait de sa capacité à vaincre Voldemort. Lui seul avait un quelconque pouvoir sur le Seigneur des Ténèbres, notamment grâce au lien qui s'était tissé entre eux au fil des rencontres. Combien de gens, combien de vies dépendaient de sa force, de sa volonté ? Ressasser cette constatation était futile, apeurant même, au vu de l'énormité de la tâche à accomplir, mais Harry n'avait d'autre choix que de faire face pour aider les autres. C'était sa destinée.
Les mots terribles de la prophétie lui revinrent en tête. Il ne les avait entendus qu'une seule fois, dans le bureau de Dumbledore lorsqu'il lui en avait expliqué la genèse. Pourtant, Harry se les rappelait sans hésitation :
Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche…
Il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié…
Il sera né lorsque mourra le septième mois…
Et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal
Mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore…
Et l'un devra mourir de la main de l'autre
Car aucun des deux ne peut vivre tant que l'autre survit…
Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres
Sera né lorsque mourra le septième mois…
Harry ne savait pas bien ce qui l'avait poussé à inscrire dans ses résolutions la lutte active contre Voldemort mais il était bien décidé à en découdre. Toute l'amertume de la disparition de Sirius, de ses parents, tout le mal causé aux gens auxquels il était lié, il le ferait payer au Seigneur des Ténèbres plutôt qu'aux gens justes qui cherchaient à l'aider.
Et parmi ceux-là, il y avait avant tout Ron et Hermione, ses meilleurs amis. C'était les deux premières personnes qu'il avait vraiment rencontrées, avec Hagrid, dans le monde magique et tout de suite une certaine complicité s'était installée entre eux… Bien sûr, il y avait parfois des brouilles, notamment lorsque Ron et Hermione confrontaient leurs différents points de vue, mais cela n'avait jamais mis en péril le trio le plus célèbre de Poudlard. La 'dream team' comme l'appelaient parfois certains.
Harry reprit donc sa plume pour remercier ses deux amis… Il commença d'abord par Hermione, à qui il sentait qu'il avait le plus de remerciements à faire. Non qu'il en ait une plus haute opinion que Ron, mais elle avait été après tout son plus grand secours en toutes circonstances : pour résoudre l'énigme du Basilic en seconde année, pour sauver Sirius et Buck en troisième année, pour le Tournoi des Trois Sorciers en quatrième année, pour tant d'autres occasions et, plus récemment, pour le combat au Ministère de la Magie. À ce rappel, Harry sentit un frisson lui caresser l'échine… 'Hermione'… Il avait failli la perdre elle aussi au Ministère, lorsque l'un des mangemorts avait lancé un sort qui avait tracé une flamme violette sur son corps. Tombée inanimée, Harry avait vécu les secondes les plus longues de sa vie avant que Neville ne lui dise qu'elle était encore vivante. 'Si je l'avais perdue, jamais je ne me le serais pardonné… Voir mourir par ma faute une sorcière aussi intelligente, aussi loyale, aussi sincère, aussi… belle…'.
'Minute, Minute…' s'interrompit-il. 'Ai-je vraiment pensé… belle ?' Ce n'est pas bien sûr qu'il l'ait déjà trouvée affreuse ou repoussante mais ce n'était pas un qualificatif qui lui venait en premier lieu d'habitude pour caractériser sa meilleure amie. Il aurait plutôt dit 'intelligente, sensible, fidèle'… Il chassa rapidement l'idée d'un mouvement de tête et ramena sa concentration à l'écriture de la lettre…
Chère Hermione,
Tout d'abord, j'espère que tout va bien et que tu t'es remise de notre visite au Ministère. Si quelque chose ne va pas avec ta blessure, tu sais que tu peux envoyer un hibou à Dumbledore, ou à Madame Weasley et ils s'occuperont de toi… Tu vois, je recommence à vouloir 'sauver les gens'… Je m'inquiète pour toi et j'espère que ce début de vacances ne s'est pas trop mal passé.
Pour moi, tout va aussi bien que possible en de telles circonstances… Sirius me manque beaucoup, comme je sais qu'il doit manquer à Ron ou à toi. Mais je fais avec… tant bien que mal. Ne t'inquiète pas pour moi car malgré ça mes moldus sont plus sympathiques avec moi que d'habitude. À vrai dire, ils m'ignorent, ce qui me va très bien.
Et je voulais aussi et surtout m'excuser. Tu dois te demander pourquoi parce tu es une fille formidable qui n'en veut jamais aux gens, mais je n'ai pas été très correct avec toi cette année. J'ai passé ma colère sur Ron et sur toi en début d'année alors que vous n'aviez rien fait, juste respecter les consignes de Dumbledore. Et puis tu m'as si souvent aidé et je t'ai si peu souvent remerciée comme je l'aurais du. Sans toi, je serais sans doute mort dix fois à l'heure qu'il est. Et si je t'avais écouté, Sirius serait peut-être encore avec nous…
Enfin… Tout ça pour te dire que tu es une fille géniale, sensible et attentionnée, ainsi qu'une amie comme on en rencontre peu dans la vie. J'espère que tu me pardonneras d'avoir été distant avec toi cette année et de t'avoir mis en colère parfois.
As-tu reçu les résultats de tes BUSE ? Je sais que le sujet te tient à cœur et que tu t'inquiètes mais je sais que tu vas battre tous les records. Dès que nous les aurons avec la liste des livres, il faudra prévoir une journée sur le Chemin de Traverse, pour pouvoir se retrouver.
Je pense à toi très fort. Tu me manques.
Harry
Harry espérait en avoir fait assez pour qu'Hermione lui pardonne. Il écrivit à la suite une lettre à Ron qui contenait quasiment les mêmes excuses. Il y rajouta un mot pour Ginny qui l'avait impressionné pendant leur mission au Ministère. La petite Ginny, qu'il avait souvent ignoré parce qu'elle était la petite sœur de Ron, était devenue une vraie femme, avec ses choix, ses certitudes et ses forces. Elle s'était battue comme tous les autres et avait refusé qu'on la laisse en arrière. Harry s'en voulait un peu de l'avoir tenue à l'écart auparavant. Il se promit bien qu'il passerait du temps avec elle cette année.
Harry écrivit également une lettre à Luna Lovegood, à Neville et, enfin, à Hagrid, avec qui il avait été impoli juste avant son départ de Poudlard. Hagrid, comme les autres, avait juste essayé d'aider Harry à surmonter sa peine. Même si le demi géant était parfois un peu pataud, il avait avant tout un cœur d'or qu'Harry appréciait énormément.
Une fois toutes ces lettres terminées, Harry était fatigué mais avait le sentiment du travail accompli. Il savait que ce serait sans doute difficile de faire oublier à ses amis sa tristesse face à la disparition de Sirius, ou les mauvais mots qu'il leur avait parfois dit au cours de l'année. Mais Harry avait décidé de faire peau neuve, d'être fort, de ne pas laisser Voldemort prendre le pas sur lui. Rien ne l'arrêterait dans cette mission qu'il s'était fixé.
Jetant un coup d'œil au réveil qui trônait sur sa table de chevet, il s'aperçut qu'il était déjà 11h45. Il avait passé la matinée à écrire à ses amis et à réfléchir à cette nouvelle force qu'il avait puisée en lui. Inconsciemment, il savait que sa rencontre avec Mark Evans l'avait beaucoup aidé à s'éclaircir les idées, qu'elle avait été le déclic qui l'avait sorti de sa torpeur. Il se promit de passer plus souvent au parc cet été pour avoir la chance de parler à nouveau avec le jeune garçon.
'Et si Dudley, s'avise d'essayer de le battre à nouveau, il a intérêt à s'exiler avant que je ne le retrouve et que je ne rajoute des pieds de cochon à la queue que Hagrid lui avait déjà invoquée il y a cinq ans'.
Sur ces alléchantes pensées, il accrocha les six lettres à la patte d'Hedwige qui somnolait dans sa cage. La chouette se réveilla et sa tête oscilla rapidement entre le visage de Harry et le poids des lettres qu'il venait de lui accrocher à la patte. Elle poussa un hululement de mécontentement quant au nombre de lettres qu'elle avait à acheminer mais s'apprêta tout de même à prendre son envol.
- « Je suis désolé Hedwige mais ce sont des lettres très importantes pour moi… Je te promets que quand tu seras revenue, je te donnerai un bon repas et je ne te ferai plus faire d'aussi longs vols cet été… ».
Avec un dernier regard plus affectueux, la chouette s'engouffra par la fenêtre et fila rapidement au dessus des toits de Privet Drive. Harry la regarda jusqu'à ce qu'elle ait disparue dans les nuages. Toute autre chouette aurait eu besoin qu'on lui indique précisément l'adresse de livraison mais Harry n'en avait pas besoin. Hedwige avait un excellent sens de l'orientation et Harry savait qu'elle trouverait tout le monde sans problème, même Dumbledore, où qu'il soit.
Sur ces pensées, il entendit des bruits de pas dans le couloir. Ce n'était la marche des éléphants annonçant l'arrivée imminente et furibonde de l'oncle Vernon ou de Dudley, c'était le pas discret de la tante Pétunia. Une discrétion qu'elle employait d'habitude à épier ses voisins et glaner des ragots sur la vie du quartier.
On frappa légèrement à la porte. Harry se demanda instinctivement ce qu'il avait fait et pourquoi sa tante Pétunia allait le déranger. Une visite de son oncle ou de sa tante dans sa chambre ne présageait jamais rien de bon, bien au contraire.
- « Entrez » dit Harry d'une voix qu'il voulait la plus neutre possible.
Sa tante se faufila à l'intérieur de la pièce, mais au lieu du regard haineux qu'elle lui lançait d'habitude et qu'Harry s'attendait à trouver sur son visage, elle avait plutôt l'air désolée de le déranger. Harry fronça les sourcils à cette constatation. L'oncle Vernon ou la tante Pétunia n'avaient jamais l'air désolés de quoi que ce soit face à lui. C'était le genre de regards qu'ils lançaient plutôt à Dudley en espérant qu'il ne se fâche pas sur le nombre de ses cadeaux d'anniversaire ou la quantité de nourriture à table.
- « Oui ? » demanda Harry avec hésitation, voyant que sa tante avait toutes les peines du monde à parler.
- « Euh… Je voulais juste te prévenir que ton oncle et moi allions déjeuner chez les Polkiss avec Dudley. Ils nous ont invités. Il y a tout ce que tu veux dans le frigo, n'hésites pas à te servir ».
- « Bien » lui répondit simplement Harry, décidément très surpris par le ton courtois que sa tante avait employé avec lui.
Elle se retourna et se dirigea lentement vers la porte. Lorsqu'elle était déjà presque dans le couloir, Harry crut entendre 'désolée pour ton parrain' murmuré en l'espace d'un souffle avant que la porte ne se referme. Brièvement, il se demanda si un évènement cosmique extraordinaire ne l'avait pas précipité pendant la nuit dans une dimension parallèle tant le comportement actuel des Dursley leur était étranger.
Il était encore plongé dans l'interprétation de cette phrase qu'il avait entendu sa tante soupirer plus que dire quand il vit par la fenêtre les trois Dursley sortir de la maison et monter dans la nouvelle voiture de l'oncle Vernon.
'C'est une drôle d'idée de faire le trajet en voiture… Les Polkiss habitent à deux rues d'ici, dans Magnolia Crescent' songea Harry. Puis il se dit que c'était sans doute une nouvelle idée de l'oncle Vernon pour épater les parents de l'ami de Dudley.
Tout compte fait, malgré les circonstances et le visage de Sirius qui restait légèrement gravé dans l'esprit d'Harry, celui-ci considéra qu'il avait eu un très bon début de journée. Il avait rencontré Mark Evans qui s'était révélé d'un très grand secours, il avait écrit à tous ses amis en se montrant bon camarade et bon élève avec Dumbledore, il les avait rassurés et s'était excusé, les Dudley s'étaient montré corrects avec lui… Harry se demanda l'espace d'un instant à quoi il devait cette chance subite.
Plutôt que d'approfondir cette pensée, il décida de célébrer cette bonne journée en se préparant, pour une fois depuis longtemps, un repas convenable. Descendu dans la cuisine, il cuisina des œufs et du bacon, qu'il savoura en pensant que c'était le premier repas digne de ce nom qu'il s'offrait depuis longtemps.
Une fois le repas terminé, il remonta dans sa chambre pour mettre en œuvre le programme qu'il avait établi pour le reste de la journée. Il avait décidé qu'il essayerait de convaincre Dumbledore de le laisser passer le plus de temps possible avec Ron et Hermione. Et pour en profiter un maximum, Harry savait qu'il lui fallait d'abord se débarrasser de tous les devoirs qu'il avait à faire pendant les vacances. Même si les étudiants de cinquième année avaient à peine passés leurs BUSE, leurs professeurs leur avaient tout de même donné du travail.
Installé à son bureau avec son livre de Potions ouvert devant lui, il s'apprêtait à commencer les quatre rouleaux de parchemin que Rogue leur avait imposé sur les propriétés du poil de Licorne dans la préparation de potions quand il entendit taper à la fenêtre. Se retournant, Harry constata qu'un hibou à l'aspect très officiel trônait sur le rebord de la fenêtre, une longue enveloppe attachée à la patte…
