HARRY POTTER ET LE PENDENTIF D'ARGENT

Disclaimer : Tous les personnages de la saga Harry Potter appartiennent à JK. ROWLING.

CHAPITRE 4 – RETOUR À LA NOBLE MAISON DES BLACK

- « Bonjour Professeur Dumbledore ! Que faites-vous ici ? » lui demanda Harry avec empressement.

Dumbledore l'examina rapidement, une étincelle de malice dans le regard.

- « Je me doutais que tu viendrais ici ce matin. Apparemment je ne me suis pas trompé » lui répondit le vieil homme sans le quitter des yeux.

Harry sourit et se demanda comment le directeur de Poudlard avait bien pu faire pour deviner qu'il se rendrait chez Gringotts précisément ce matin. Puis il se dit qu'après tout, Dumbledore était l'un des sorciers les plus puissants du monde de la magie et qu'il devait sûrement avoir un moyen de savoir tout ce qu'il voulait sans trop d'efforts.

- « Ça ne te dérange pas que je t'accompagne chez Gringotts Harry ? Je me disais que tu aurais peut-être envie d'un peu de compagnie pour t'installer… » rajouta Dumbledore.

- « Ça ne me dérange pas du tout Professeur. Au contraire » s'empressa de répondre Harry. Secrètement, il était rassuré que Dumbledore soit à ses côtés. Il s'était demandé comment il se rendrait du Chemin de Traverse au Square Grimmaurd, comment il ouvrirait la maison et quelle serait sa réaction s'il restait seul dans la demeure de son parrain. De plus, il se réjouissait que Dumbledore s'occupe de lui, contrairement à l'été précédent où il l'avait laissé sans nouvelles.

Apparemment, Dumbledore savait à quoi pensait Harry car il lui fit un clin d'œil et ajouta, tandis qu'ils faisaient leur chemin vers Gringotts :

- « Je te remercie pour ta lettre Harry. Tu sais, je suis parfois un vieil homme qui fait des erreurs. Reconnaître ses erreurs, c'est un pas vers la sagesse. Après tout, ce sont nos choix qui définissent qui nous sommes… Je suis content que tout aille mieux pour toi et que tu me fasses confiance… »

Harry rougit légèrement et se demanda cependant quelle opinion avait Dumbledore quant à la proposition qu'il lui avait faite. Mais alors qu'il s'apprêtait à formuler sa demande, Dumbledore lui dit :

- « Nous verrons ce que nous pouvons faire pour l'Occlumancie et la Défense contre les Forces du Mal lorsque tu seras de retour à Poudlard Harry. Ça ne te dérange pas ? »

Harry hocha silencieusement la tête, une nouvelle fois surpris que Dumbledore formule une réponse avant qu'il ait posé la question qui lui tenait à cœur.

Il se demandait toujours si le directeur ne pratiquait pas à son insu la Legilimancie sur lui lorsqu'ils montèrent les marches de Gringotts, la banque des sorciers. Sur leur chemin jusque là, beaucoup de sorciers et sorcières s'étaient retournés vers eux, certains affichant un visage craintif, d'autres admiratifs à l'encontre d'Harry et de Dumbledore. Manifestement, ils avaient été nombreux à lire l'article du Sorcier du Dimanche qui reprenait l'interview qu'il avait donné à Rita Skeeter. Ça faisait chaud au cœur de Harry de voir qu'au moins une partie des gens ne le croyaient pas fou.

Lorsqu'ils pénétrèrent dans le hall de la banque, de nombreux regards se tournèrent vers eux à nouveau. De nombreux gobelins s'inclinèrent au passage de Dumbledore. La sagesse qui émanait du vieux sorcier forçait le respect, ce que Harry avait pu lui-même constater à de multiples reprises.

Harry se rappela avec amusement de la gêne qui émanait de Cornelius Fudge, le Ministre de la Magie, chaque fois qu'il se retrouvait en présence de Dumbledore.

Lorsqu'ils furent arrivés au comptoir, le directeur de Poudlard prit la parole :

- « Nous aimerions voir le solliciteur Gripsec s'il vous plait. Veuillez lui annoncer que Harry Potter et Albus Dumbledore souhaitent l'entretenir concernant la succession de Sirius Black ».

L'autorité qui émanait du sorcier fit rapidement son chemin dans l'esprit du gobelin présent au comptoir. Il s'éclipsa prestement et, deux minutes plus tard, ils étaient introduits dans un bureau adjacent au hall.

Derrière le bureau se tenait un autre gobelin qui devait probablement être l'interlocuteur que le cabinet Barns & Bangs avait mentionné à Harry. Le gobelin se leva prestement et vint leur serrer la main. Il les invita ensuite à s'asseoir tandis qu'il cherchait parmi ses dossiers.

- « Dossier Black » marmonna le gobelin Gripsec alors qu'il extrayait une chemise de la pile. « Je suppose que tout est en ordre de votre côté messieurs ? »

- « Tout à fait, Solliciteur Gripsec » répondit Dumbledore. « Monsieur Potter a du vous faire parvenir son courrier acceptant les termes du testament de Sirius Black je pense. Nous aimerions disposer rapidement des modalités ».

Harry hocha la tête et Gripsec lui présenta les documents à signer afin qu'il puisse bénéficier des possessions de son parrain.

Ensuite, le gobelin les fit passer dans le hall afin qu'ils se rendent au coffre 743. Le trajet en chariot vers les profondeurs de la terre était aussi terrible qu'Harry s'en souvenait. Mais ils étaient rapidement arrivés à destination et Gripsec ouvrit la porte du coffre en question d'un mouvement de la main.

La mâchoire d'Harry faillit se décrocher lorsqu'il s'aperçut de ce que contenait le coffre 743. Un monceau de pièces d'or, dix fois plus imposant que celui qui reposait dans son propre coffre, s'étalait devant ses yeux. Jamais Harry n'aurait pu imaginer que son parrain était aussi riche. C'était sûrement là tout l'argent que la famille Black avait entassé au fil des décennies.

Gripsec rentra dans le coffre et alla chercher une petite clé d'argent qui reposait sur une table, dans un coin.

Il la remit ainsi que la clé du coffre à Harry qui revenait à peine de sa stupeur. Il lui demanda ensuite si tout était en ordre.

Harry bafouilla un « oui » et ils purent remonter dans le chariot à destination de la surface. C'est une fois sorti de la banque, avec les deux clés en poche, que Harry pu enfin respirer normalement. La gratitude envers Sirius lui avait jusqu'à présent bloqué la gorge. Non seulement son parrain avait sacrifié sa vie pour que lui vive mais, en plus, il avait laissé tout ce qu'il possédait au jeune garçon. Une larme roula le long du visage de Harry avant d'aller s'écraser au sol.

- « Il aurait été fier de toi Harry. Je sais que ça ne le ramènera pas mais je veux que tu le saches. Il disait souvent que tu étais la meilleure chose qu'il lui soit arrivé dans la vie avec James et Lily » lui confia Dumbledore avec un sourire rassurant.

- « … C'est gentil Monsieur. C'est juste que je ne m'attendais pas à recevoir tout cet or ou à devenir propriétaire du Square Grimmaurd. Tout ça rend la mort de Sirius si… définitive » lui répondit Harry.

- « Je sais le choc que doivent représenter pour toi tous ces évènements Harry. J'ai malheureusement du insister auprès de Sirius pour qu'il rédige un testament. Ni toi ni moi n'aurions souhaité que la fortune des Black soit transmise à ses plus proches cousins. Nul doute que les Malefoy ou les Lestrange n'auraient pas eu les mêmes projets que toi avec cet argent. »

Harry opina et le remercia d'un sourire timide et ils se dirigèrent vers le Chaudron Baveur.

« Autant se rendre directement chez toi Harry. Maugrey, Tonks et Lupin doivent déjà nous attendre là-bas » rajouta Dumbledore.

'Chez moi' se répéta Harry. Ce n'était vraiment pas une pensée à laquelle il était habitué. Il avait toujours eu à penser qu'il résidait 'chez les Dursley', 'chez son ami Ron' ou 'au quartier général de l'Ordre'… mais 'chez lui'… C'était d'habitude une expression qu'il associait à Poudlard, le seul lieu où il se sentait vraiment heureux.

Ils récupérèrent les affaires de Harry, saluèrent Tom et Dumbledore se pencha vers lui :

- « Pour aller là-bas discrètement, autant transplaner Harry. Tu n'as pas encore le droit de le faire toi-même mais si tu me donnes la main, nous devrions pouvoir apparaître Square Grimmaurd » précisa Dumbledore.

Harry saisit la poignée de sa malle, donna son autre main au sorcier et, dans un battement de cil, ils étaient en face de la maison de son parrain. Harry trouvait le transplanage bien plus plaisant que d'utiliser la poudre de cheminette ou un portoloin. Il ne savait pas que l'on pouvait transplaner à deux si l'un des deux ne savait pas le faire mais il se dit qu'à Dumbledore, rien ne devait être tout à fait impossible. Et il n'avait pas envie de se retrouver Allée des Embrumes une nouvelle fois, comme lorsqu'il avait utilisé pour la première fois la cheminée des Weasley.

Harry jeta un coup d'œil à droite et à gauche, vit que personne ne les observait à l'exception de trois personnes postées près de l'entrée du numéro 12. Il s'agissait de Tonks, Maugrey et Lupin, tous trois membres de l'Ordre du Phénix et déguisés pour l'occasion en moldus. Dumbledore, lui-même fondateur de l'ordre lors de la première guerre contre Voldemort, avait du les poster ici en attendant leur arrivée.

Maugrey portait, comme à la gare de King's Cross, un chapeau melon par-dessus son œil magique que Harry devinait posé sur lui ou roulant en tous sens pour deviner si personne ne les observait. Il aurait à peine reconnu Tonks si Dumbledore ne l'avait pas informé de sa présence auparavant. Elle s'était transformée en femme d'âge moyen, avec une longue chevelure blonde, une couleur que Harry n'avait pas l'habitude de lui voir porter. Tonks préférait ordinairement les colorations violettes ou roses, ce qui ne manquait pas d'attirer l'attention.

Tous deux le saluèrent, Tonks d'un air amusé, Maugrey dans l'un de ses habituels grognements. Après leur avoir serré la main, Harry se tourna ensuite vers Lupin, qui avait été son professeur de Défense contre les Forces du Mal deux ans auparavant. Ses habits étaient en meilleure condition que la dernière fois qu'Harry l'avait vu mais son visage exprimait immanquablement un certain sentiment de tristesse.

Lupin esquissa tout de même un sourire avant de serrer chaleureusement la main de Harry et de l'attirer dans ses bras pour une accolade affectueuse. Celui-ci n'avait pas besoin de demander au Professeur Lupin ce qui n'allait pas. Il savait bien que Sirius et lui avaient été très proches, peut-être même plus proches que Harry et son parrain l'avaient jamais été. Lupin avait après tout fait partie des Maraudeurs en compagnie de Sirius, de James, le père d'Harry, et du traître Peter Pettigrow. C'était même à cause de Lupin que les trois autres avaient appris clandestinement à devenir Animagi. Lupin était en effet un loup-garou et, les soirs de pleine lune, les trois autres se transformaient pour tenir compagnie à l'infortuné. Cela crée forcément des liens. 'Autant que de vaincre un Troll des Montagnes en première année' se dit Harry en repensant au moment où Ron et lui-même étaient devenus véritablement amis avec Hermione.

Harry comprenait donc très bien que Lupin souffre autant que lui de l'absence de Sirius. Mais son ancien professeur semblait tout de même de meilleure humeur maintenant qu'Harry était là. Il ne cessait de lui sourire et de lui demander de ses nouvelles.

Le groupe se rapprocha de l'entrée de la maison. Dumbledore marmonna une incantation et de nombreux bruits de loquets se firent entendre de l'autre côté de la porte. Ils entrèrent tous rapidement afin de ne pas attirer l'attention du voisinage.

Si Harry avait du commenter l'état de la demeure, il aurait dit qu'elle était épouvantable, au bas mot. Manifestement, personne n'y avait fait le ménage depuis la mort de Sirius et la poussière s'entassait partout, sur les murs, sur les meubles et même dans l'escalier. Les meubles eux-mêmes semblaient vouloir tomber en décrépitude d'un instant à l'autre et Harry se demanda s'ils ne tenaient pas encore debout par la seule force de la magie.

- « Te voilà chez toi Harry » commenta Dumbledore. « J'espère que tu ne vois aucun inconvénient à ce que l'Ordre du Phénix continue à utiliser ce lieu comme quartier général ? » ajouta-t-il.

- « Non, bien sûr que non professeur. Tous les membres peuvent aller et venir comme s'ils étaient chez eux » lui répondit Harry.

- « Pour le moment, je pense que Tonks et moi allons rester avec toi. Du moins jusqu'à la fin des vacances d'été. Ça ne te dérange pas » demanda Lupin tandis que Maugrey inspectait la maison et que Tonks allait à la cuisine leur préparer à tous le déjeuner, non sans s'être pris les pieds préalablement dans le porte-parapluie et avoir manqué chuter. 'Certaines choses ne changeront jamais' se dit Harry.

Harry était enchanté à l'idée de partager la maison avec le professeur Lupin qu'il admirait énormément. La présence de Tonks ne le dérangeait pas non plus. Malgré sa gaucherie, c'était une femme très gentille et très attentionnée.

Leur conversation fut interrompue par deux PLOP venus de l'entrée. Intrigué, Harry vit arriver à lui Dobby et Winky, les anciens elfes de maison de Lucius Malefoy et Barty Croupton. Dobby avait un grand sourire aux lèvres en voyant Harry et Winky le suivait, jetant partout des regards courroucés. La saleté environnante devait sans doute démanger le sens inné de la propreté qu'ont tous les elfes de maison.

- « Harry Potter Monsieur » s'exclama Dobby en se serrant contre la jambe d'Harry. « Nous sommes si heureux de revoir Harry Potter et de venir travailler pour lui ». Winky salua Harry en s'inclinant si bas que son nez toucha terre. La poussière qu'elle en souleva la fit éternuer.

Harry jeta un regard confus à Dumbledore qui le regardait, souriant.

- « Ton arrivée dans une nouvelle maison est un secret Harry » commença le vieux sorcier. « Ce qui veut dire que, bien évidemment, tout le personnel de Poudlard est au courant. Quand ils ont appris la nouvelle, Dobby et Winky sont venus me voir pour me demander s'ils pouvaient travailler à ton service. Qu'en penses-tu Harry ? »

- « Nous sommes vraiment contents de pouvoir travailler pour le professeur Dumbledore, Harry Potter » s'enflamma Dobby. « Le professeur Dumbledore est un très grand sorcier et un être très généreux. Il a même payé Dobby et Winky pour leurs services ». Au mot 'payer', Winky émit un petit cri plaintif et enfouit son visage dans son torchon. « Mais pouvoir travailler pour Harry Potter, ce serait encore mieux si Harry Potter le veut bien » termina Dobby.

Harry se sentait flatté par l'enthousiasme de Dobby à vouloir travailler pour lui. Il jeta un coup d'œil à Dumbledore qui hocha brièvement la tête.

- « Dobby, Winky, je suis très heureux de vous prendre à mon service. Mais je ne peux accepter qu'à une condition : vous recevrez un Gallion par mois pour votre travail. Nous sommes bien d'accord ? » leur demanda Harry. « Et, Dobby, surtout, n'essaye pas de me sauver la vie à nouveau » rajouta-t-il précipitamment.

Ce fut au tout de Dobby d'opiner avec ferveur. Winky avait l'air certes moins encline à se faire payer pour son travail mais, au vu de l'enthousiasme de Dobby, elle accepta tout de même.

- « Harry Potter est vraiment un grand sorcier Monsieur. On avait déjà dit à Dobby qu'il était bon mais Dobby constate que Harry Potter est encore plus gentil que ce qu'on dit » remercia Dobby. Et sur ces mots, Winky et lui disparurent dans un nouveau PLOP, certainement pour aller faire le ménage dans les étages.

Harry songea ensuite à Kreattur, l'elfe de maison qui hantait d'habitude la demeure en déifiant le portrait de la mère de Sirius et en traitant ce dernier de toutes les insultes qui lui passaient par l'esprit. Maugrey ne l'avait vu nulle part en inspectant la maison.

'S'il est parti tant mieux' se dit Harry. 'Qu'il aille au diable, c'est aussi à cause de lui que Sirius est mort. Je pense qu'il a été rejoindre les Malefoy. Maintenant que la maison des Black n'a plus de descendant direct, il a du se croire libre de rejoindre un maître à son goût. Mais les secrets du Square Grimmaurd sont saufs : il ne pourra pas désobéir au souvenir de Sirius en révélant la cachette de l'Ordre'.

Il valait mieux dans un sens que Harry ne croise pas Kreattur dans la demeure de Sirius. Il en voulait tellement à l'elfe de lui avoir menti lorsqu'il avait tenté de contacter son parrain par la cheminée du bureau d'Ombrage. C'était à cause de l'elfe que Harry s'était rendu au Ministère de la Magie. Si jamais la créature osait remettre le nez Square Grimmaurd, Harry ne savait pas quelle réaction il aurait mais il laisserait sûrement éclater sa colère sur Kreattur.

Dumbledore salua tout le monde, lança un dernier clin d'œil à Harry et transplana. Il avait une réunion à Poudlard et ne pouvait apparemment pas se permettre de rester déjeuner Square Grimmaurd. Harry était tout de même ravi que son directeur l'ait accompagné sur le Chemin de Traverse et jusqu'à chez lui. Il se dit que si tout était à nouveau pour le mieux avec Dumbledore, l'année s'annonçait prometteuse.

Tonks annonça que le déjeuner était servi. Ils passèrent tous à la cuisine et s'assirent autour de la table. L'ambiance était chaleureuse et, tandis qu'ils mangeaient, Maugrey les divertit en leur racontant l'histoire d'un de ses amis Auror qui, un jour, avait perdu une fesse en rangeant négligemment sa baguette magique dans la poche arrière de son pantalon. Son récit était ponctué de « vigilance constante » assenées de sa voix grave. Cette histoire fit beaucoup rire tous les convives et améliora d'autant la vision qu'Harry avait de la maison de son parrain.

Une fois le déjeuner terminé et la vaisselle confiée à Dobby et Winky, ce fut au tour de Maugrey et de Lupin de s'éclipser. Tous deux avaient une mission pour l'Ordre à accomplir et seraient dehors toute l'après-midi. Tonks se proposa de retrouver Harry dès qu'ils auraient tous deux rangés leurs bagages.

Harry monta donc dans sa chambre. Il n'avait aucune envie de s'installer dans la chambre que Ron et lui avaient partagés l'été dernier. Il décida donc de s'installer dans l'ancienne chambre de Sirius. Elle était plus chaleureuse et aucun portrait d'ancien directeur de Poudlard ne serait accroché au mur pour le déranger. Harry avait envie d'intimité pour faire connaissance avec son nouveau logis.

Il eut la surprise, en entrant dans cette chambre du deuxième étage, de constater que le ménage avait été fait. Dobby ou Winky étaient sûrement passés par là. La vitesse avec laquelle ils avaient nettoyé surprit Harry. Les armoires étaient vides, le lit était fait et les affaires de Sirius étaient délicatement empaquetées dans une malle à côté de la porte. Harry se dit qu'il y jetterait un œil plus tard et commença donc à vider sa propre malle.

La chambre était plus claire que dans son souvenir. Une large fenêtre donnait sur l'arrière de la maison et le beau soleil de début d'après-midi donnait aux murs une luminosité dont Harry ne se rappelait pas. Ceci dit, le ménage façon Kreattur n'était pas comparable aux efforts des deux nouveaux elfes.

Le long du mur où se trouvait la porte s'étalait une longue bibliothèque. Harry la parcourut, y découvrit de nombreux livres sur la Défense contre les Forces du Mal, certains très anciens, qui avaient du appartenir à Sirius. La perspective de les lire l'attirerait sans doute pour le reste des vacances quand il s'ennuierait. Entre ce mur et la fenêtre s'étalait un lit, identique à celui du dortoir de Poudlard. Les draps étaient fraichement lavés et émettaient une belle couleur rouge et or. En face du lit, deux armoires et un bureau complétaient le mobilier. Cette chambre était simple mais confortable. Harry s'y sentait libre et proche de l'esprit de son parrain.

Tandis qu'il contemplait toujours sa nouvelle chambre, Hedwige vint se poser sur le rebord de la fenêtre. Harry lui ouvrit, installa sa cage à côté de la fenêtre et lui donna un biscuit. Il détacha de sa patte les deux lettres qui y étaient attachées. Elles venaient de Ron et d'Hermione. La première disait :

Salut Harry,

Je suis content de voir que ton début d'été s'est bien passé et que tes moldus te traitent convenablement.

Mon père dit que depuis la descente de Tu-sais-qui, tous les employés du Ministère sont sur les nerfs. Les gens ne cessent de leur envoyer des beuglantes parce qu'ils n'ont pas prévenu plus tôt du danger. Apparemment, ta côte remonte.

Je me suis bien remis de notre visite au Ministère. Les cicatrices de l'attaque des cerveaux se sont presque effacées. Hermione dit que ce sont les seules traces de cerveau qu'il y ait chez moi. Je ne comprends pas quel est le problème avec cette fille. Je lui avais juste demandé si elle allait voir 'Vicky' cet été. Pfff…

Tu n'as pas d'excuses à me faire. Entre amis, c'est normal de se disputer parfois. Si c'était moi que Dumbledore avait tenu dans l'ombre tout l'été dernier, j'aurais réagi pire que toi. J'ai hâte de te voir. Peut-être que Dumbledore te laissera passer du temps au Terrier cet été… Amène ton balai et nous pourrons nous entraîner pour la prochaine saison de Quidditch. Avec tous les départs dans l'équipe, j'aurai peut-être une chance d'être sélectionné !

Envoies moi de tes nouvelles.

Ron

Harry était soulagé que son meilleur ami ait compris ses coups de colère. Ron n'était pas toujours aussi compréhensif mais, au moins, il était toujours solidaire. La remarque sur Hermione fit beaucoup rire Harry. Ron avait manifestement beaucoup de sentiments pour leur meilleure amie, même s'il ne s'en rendait pas compte. À savoir si cela marcherait entre eux, Harry n'en était pas sûr du tout. À vrai dire, même s'il en avait un peu honte et qu'il ne savait pas pourquoi, il n'était pas très sûr d'avoir envie que cela fonctionne entre ses deux meilleurs amis…

Il ouvrit ensuite la lettre d'Hermione. De nombreuses lignes d'une écriture bien nette s'étalaient sur le parchemin. C'était une odeur qui rappelait inévitablement Hermione à Harry. Sans doute parce que la jeune fille passait du temps à la bibliothèque de l'école, penchée sur ses cours et ses devoirs. Harry se surprit à trouver l'odeur plaisante.

Très cher Harry,

Ta lettre était l'une des plus gentilles que l'on m'ait envoyé. Mais tu sais que tu n'as pas besoin de t'excuser. Tu as traversé de nombreuses épreuves que beaucoup de sorciers n'auraient jamais pu supporter. Tu es un grand sorcier Harry.

Je suis de tout mon cœur avec toi. Je sais que Sirius doit te manquer terriblement. Si tu as besoin d'en parler, tu sais que tu peux toujours m'écrire. J'espère que nous nous verrons très bientôt au Terrier. J'ai écrit à Dumbledore pour savoir si tu étais autorisé à y aller mais il ne m'a toujours pas répondu.

Il faut aussi que je te dise que Ron n'arrête pas de m'envoyer des hiboux depuis le début des vacances. Je ne sais pas ce qui se passe avec ce garçon. Il m'a demandé si j'allais en Bulgarie voir Viktor Krum. Non mais vraiment !… Je ne pouvais pas y aller après ce que tu as vécu au Ministère… ou la blessure de Ron bien sûr…

J'attends le résultat des BUSE avec impatience. Si tu savais comme je suis angoissée. Je suis sûre d'avoir raté la moitié des sujets. Mais je suis certaine que tu auras de bons résultats. Je me demande s'ils vont te nommer Préfet cette année… J'espère que oui… Ron n'a vraiment pas l'étoffe d'un Préfet.

Tu me manques beaucoup…

Écris-moi vite …

Hermione

Harry était vraiment perplexe avec cette lettre. La même sensation l'habitait que lorsque Hermione l'avait embrassé sur la joue à la gare de King's Cross en fin de quatrième année. Il sentait ses joues rosir en relisant les compliments qu'elle lui avait fait : 'un grand sorcier', 'tu me manques beaucoup'… C'était des mots que Harry avait peu l'habitude d'entendre. Tout le monde le considérait normalement comme fou ou dangereux. Voire même les deux dans certaines situations.

Et Harry sourit également lorsqu'il relut le passage où Hermione parlait de Ron. Elle avait beau être intelligente et avoir toujours le maximum des bonnes réponses en classe, elle n'avait apparemment toujours pas compris que Ron éprouvait des sentiments pour elle.

Harry se dit ensuite qu'il ne leur avait pas dit qu'il venait s'installer Square Grimmaurd. Dans un premier temps, il avait voulu conserver la nouvelle pour lui, le temps de régler les démarches et de découvrir ce que la vie ici lui réserverait. Maintenant, rien ne servait de le leur cacher. Il griffonna donc une réponse à ses deux amis en leur disant qu'il s'installait dans la demeure de son parrain et qu'il leur en dirait plus par la suite.

Il était à présent temps d'aller retrouver Tonks avec qui il avait décidé de passer l'après-midi. Cela tombait très bien : il avait espéré avant de venir qu'elle passerait quelques temps au Square Grimmaurd cet été. Il avait un fier service à lui demander…