HARRY POTTER ET LE PENDENTIF D'ARGENT
Disclaimer : Tous les personnages de la saga Harry Potter appartiennent à JK. ROWLING.
CHAPITRE 6 – OÙ L'ON REPARLE D'UN PENDENTIF…
Harry s'était réveillé, ce matin là, frais comme jamais il ne l'avait été durant l'été. Il avait rapidement pris sa douche, s'était habillé et était descendu prendre le petit-déjeuner.
Tonks et Lupin avaient partagé avec lui ce repas, préparé par Winky qui était, de l'avis de tous, une talentueuse cuisinière, contrairement à son collègue Dobby. L'ambiance était des plus agréables au Square Grimmaurd. Tonks, Lupin et Harry avaient instauré un tel climat de confiance que tous les jours s'écoulaient dans la bonne humeur. Harry en était ravi. Il n'avait pas oublié Sirius mais son moral était constamment maintenu au plus haut par ses deux hôtes.
Ses journées se déroulaient toujours de la même manière. Il consacrait un temps considérable à l'étude des livres de la bibliothèque de Sirius. Il en avait lu une bonne vingtaine depuis son arrivée dans la demeure. Lupin en était même impressionné. Le loup-garou, qui pourtant avait une certaine expérience en la matière – il l'avait tout de même enseignée – constatait les progrès quotidiens de Harry avec une certaine fierté.
Or, ce matin, l'emploi du temps allait être quelque peu chamboulé. Décidant de faire une pause dans ses recherches, Harry se rendit, dès le petit-déjeuner avalé, dans sa chambre. La malle qui renfermait les dernières possessions de Sirius y était toujours, juste à côté de la porte.
Harry la traîna jusqu'au pied de son lit, s'assit sur celui-ci et ouvrit la malle. Sur le dessus étaient des vieux vêtements, et Harry les mit de côté. Il les confierait à Dobby pour les ranger dans une quelconque penderie. Sous ces vêtements, quelques photos, principalement de Sirius lui-même mais quelques unes attirèrent l'attention de Harry. C'étaient des photos de ses parents et des Maraudeurs. On y voyait James et Lily devant Poudlard durant leur dernière année, à leur mariage, à la naissance de Harry. Harry avait leurs doubles dans son album personnel. Les Maraudeurs avait également leur photo. Sirius, Lupin et James agitaient les bras en regardant Harry avec un grand sourire. Un coin de la photo était déchiré et Harry supposait que Sirius avait exempté la photo du traître Pettigrow. Il passa un certain temps à regarder toutes ces photos, souvenirs de temps meilleurs, de temps où ses parents, Sirius et Remus formaient une belle équipe, demeurée célèbre dans l'histoire de Poudlard.
De multiples photos avaient également pour thème Harry, ce dont ce dernier s'étonna grandement. Il se demanda comment son parrain avait pu se procurer ces photos dont lui-même n'avait pas la moindre connaissance. Il décida qu'il éluciderait le problème ultérieurement et mis donc les photos également de côté.
Quelques livres venaient ensuite, que Sirius avait probablement utilisés dans sa jeunesse à Poudlard. Rapidement, la malle se retrouva donc presque vide. À quelques exceptions près, elle ne contenait que des objets usuels. Harry était un peu déçu de ne pas découvrir quelque chose de plus passionnant dans les affaires de l'un des Maraudeurs. Après tout, en trente ans, seuls les jumeaux Weasley avaient égalé le nombre d'articles du règlement de l'école violés par ces quatre là…
Et alors que Harry s'apprêtait à ranger les affaires qu'il avait sorties de la malle, un dernier détail attira son attention. C'était un petit coffret en bois, soigneusement entreposée dans l'un des coins du fond de la malle. La couleur du bois du petit coffret se confondait avec celle de la malle et c'est pourquoi Harry avait failli passer à côté sans le voir.
Il l'extrait précautionneusement et l'examina en détail. Le bois dont il était fait était de qualité supérieure. Le coffret ressemblait un peu à un écrin à bijoux ou à une boîte à musique. Il était en tous cas de même taille. Le dessus et le dessous du coffret étaient vierges. Sur les quatre côtés par contre couraient de minuscules rayures. À y regarder de plus près, Harry s'aperçut qu'il s'agissait en fait de runes, délicatement ciselées dans la marqueterie du coffret.
Pour avoir déjà observé une ou deux fois Hermione faire ses devoirs d'Étude des Runes, Harry savait que celles-ci ne ressemblaient à rien de connu, ni à un langage qu'il avait déjà aperçu dans quelque livre que ce soit. Restait donc à savoir ce que Sirius faisait avec un objet aussi inhabituel. Il se promit de solliciter Hermione pour avoir une expertise plus complète de la question, voire de chercher dans la bibliothèque de Poudlard pour voir si un manuscrit ne pourrait pas l'aider à traduire ces runes.
Harry se demanda rapidement si ouvrir la boîte n'était pas quelque part un peu dangereux. Mais sa curiosité l'emporta bien vite et il l'ouvrit délicatement. Sirius n'aurait a priori pas laissé d'artefact potentiellement dangereux au fond de sa malle. S'y trouvait une petite enveloppe, avec l'écriture de son parrain. À la grande surprise de Harry, cette enveloppe était à son nom. Elle n'était pas cachetée et Harry en retira donc un parchemin. Le message était bref.
Harry,
S'il m'arrive quelque chose, je sais que tu trouveras ce coffret. Il contient ce qui était le plus cher à tes parents. Je ne te l'ai pas donné plus tôt car ils m'avaient fait promettre de ne te remettre ce cadeau qu'à tes dix-sept ans. Si c'est par cette lettre que tu apprends tout cela, c'est que j'aurai échoué dans ma mission de te protéger. Dans ce cas, il faut que je te dise que tes parents et moi-même sommes extrêmement fiers de toi. En naissant, tu as rendu James et Lily les deux personnes les plus heureuses au monde. Prends soin de toi et fais toujours ce en quoi tu crois le plus. D'où je suis, je continue à t'aimer plus que tout…
Sirius
PS : Ni tes parents, ni moi-même n'avons compris quels étaient vraiment les pouvoirs que nous devinions cachés derrière la beauté de ce que contient cette boîte. Nous te souhaitons plus de chance qu'à nous.
Les larmes coulaient maintenant librement et en abondance des yeux de Harry. Cette confession posthume de Sirius était vraiment un évènement auquel Harry ne s'attendait pas et dont il était ému au-delà des mots.
L'Amour de ses parents, de son parrain, l'Amour avec un grand A, c'était la seule chose que le jeune homme avait toujours placée au-dessus de tout. Et c'était ce que lui avait ravi Voldemort. Combien Harry aurait donné pour une heure, pour une minute, pour une embrassade avec ses parents, c'était indicible.
Ce n'était pas trop les regrets de ne pas les avoir connus, ou trop peu connu dans le cas de Sirius, qui chagrinait principalement l'esprit de Harry. C'était surtout la fierté qui le faisait pleurer. La fierté et la reconnaissance d'être celui qu'ils avaient tous aimé profondément, jusqu'à lui sacrifier leur vie sans hésitation, dans un geste désespéré pour le protéger.
C'est dans ce mélange de bonheur et de chagrin que Harry découvrit ce que contenait le coffret, ce qui était placé sous l'enveloppe. Sur un petit coussin en velours violet reposaient deux pendentifs en argent, d'une beauté à couper le souffle…
C'était sans nul doute les plus belles pièces de joaillerie que Harry avait vu de sa vie. Les deux pendentifs, accrochés à deux chaînettes elles-mêmes en argent, étaient ciselés avec une délicatesse sans nom. Les pendentifs étaient presque identiques. Ils représentaient tous deux un parchemin. L'un figurait un griffon, l'autre un aigle. Les deux animaux avaient les yeux figurés par deux rubis scintillants.
Et les deux avaient au dos un message inscrit en minuscules lettres engravées :
Trois qualités tous deux les uniront :
Amour, Confiance et Loyauté…
Ce que le Griffon et l'Aigle ensemble créeront,
Nul ne pourra jamais le terrasser…
Harry était étonné au possible. Il n'avait jamais entendu parler de ces deux pendentifs, ni par Sirius, ni par personne d'autre qui avait bien connu ses parents. Il était ému aussi par la beauté de ces deux bijoux qui unissaient ses parents. L'allusion au griffon et à l'aigle le surprenait tout de même un peu. Il se doutait que le premier devait peut-être se référer à Gryffondor, la maison dans laquelle avaient étudié ses parents pendant leur scolarité à Poudlard… L'aigle cependant… On pouvait penser à Serdaigle bien évidemment mais qu'aurait fait sa mère avec un symbole de cette maison alors qu'elle était à Gryffondor ?
Et que dire de la magie qui semblait reposer dans ces objets ? Les deux pendentifs étaient scintillants, comme s'ils avaient été gravés la veille. Et les deux rubis enchâssés dans chacun des pendentifs étincelaient d'une lumière brillante, comme s'ils avaient été taillés récemment. Néanmoins, on voyait bien que les deux objets étaient anciens, voire même très anciens, et emplissaient l'air d'une sensation étrange, comme si une magie pure et forte se répandait autour d'eux. Cette sensation était tout à fait nouvelle pour Harry. Elle semblait lui donner force et confiance.
Il passa autour de son cou le pendentif au griffon, qui semblait l'appeler, et la sensation s'amplifia encore. On eu dit que le pendentif créait un effet proportionnellement inverse à celui que provoquaient les détraqueurs. Tout moment malheureux, tout sentiment négatif sembla s'évaporer de son esprit. Seul restait au fond de son cœur un certain manque. Un manque que, par ailleurs, il n'arrivait pas à s'expliquer. Il lui sembla être proche du bonheur parfait. Et qu'une fois qu'il aurait trouvé ce qui manquait vraiment à son cœur, il serait le plus heureux des hommes.
De longues minutes s'écoulèrent ainsi alors qu'il analysait la magie qui avait empli son cœur, son corps et son âme d'une chaleur douce et apaisante. Cette magie semblait même s'être transmise à la pièce tout entière. Les murs, les meubles avaient une teinte plus lumineuse, les couleurs chatoyaient comme si le soleil se reflétait dessus. Toute une atmosphère poétique et puissante se créait autour de Harry.
Sorti de sa torpeur par un bruit sourd venu du rez-de-chaussée, Harry contempla la pièce qui l'entourait d'un œil neuf, referma le coffret qui contenait toujours le pendentif à l'aigle et enferma celui-ci avec délicatesse dans l'un des tiroirs de son bureau. Il ne savait pas ce qui le poussait à protéger ce pendentif comme si sa vie en dépendait. Peut-être parce qu'il était le souvenir de ses parents et de l'Amour qu'ils partageaient… Peut-être parce que cette magie qu'il avait ressenti lui faisait du bien et qu'il ne voulait pas qu'elle cesse… Ou peut-être même parce qu'il attendait de faire lui-même la lumière sur l'histoire des pendentifs avant d'en parler… En tous cas, posséder un objet ayant appartenu à ses parents lui faisait chaud au cœur. C'était tout comme partager, enfin, un peu de leur vie, de leur histoire…
Il avait découvert dans ses livres de Défense contre les Forces du Mal des sorts puissants. L'un d'entre eux permettaient de fermer hermétiquement un tiroir, une armoire ou une porte et résistait facilement au sort Alohomora. Harry le jeta donc sur son bureau avant de quitter la pièce.
Transporté par cette nouvelle force en lui, Harry descendit les escaliers d'un pas aérien pour aller voir ce qui avait causé le bruit sourd quelques minutes plus tôt. Arrivé en bas, il s'étonna de ne trouver personne dans la cuisine, dont le bruit semblait pourtant provenir. Inquiet, il jeta un coup d'œil autour de lui mais rien ni personne n'était en mouvement. Seule la porte de la salle à manger, habituellement fermée, était entrouverte…
Harry sortit sa baguette prestement et se dirigea vers la salle à manger. Sans savoir vraiment pourquoi, un sentiment de panique l'envahissait inexorablement. Tout était vraiment trop calme pour qu'il n'y ait pas à s'inquiéter. Quelle que soit l'heure du jour en temps normal, on entendait toujours Tonks chantonner, Dobby et Winky laver, frotter, récurer quelque part, ou Maugrey et Lupin faire des allers retours en fonction des missions qu'ils avaient à effectuer pour l'Ordre.
Et comme il était presque midi et que personne n'était ni dans la cuisine, ni même en train de préparer le déjeuner, cela semblait d'autant plus louche. Les repas étaient en règle générale servis à heure fixe. Pas une fois depuis qu'il était Square Grimmaurd Winky ou Tonks n'avaient manquées de cuisiner le déjeuner. C'était même parfois Harry qui le faisait, pour remercier ses hôtes de lui tenir compagnie. Mais il était ces fois là toujours entouré. Là, rien…
Il était presque à la porte de la salle à manger, sa baguette magique pointée droit devant lui, son cœur battant la chamade et son cerveau récitant les sorts les plus puissants qu'il avait appris ces derniers temps, au cas où il en aurait l'utilité…
Que faire si les barrières magiques qui entouraient le Square Grimmaurd avaient cédées ? Que faire si Voldemort avait trouvé un moyen de repérer le quartier général de l'Ordre du Phénix malgré le fait qu'il soit incartable ? Que faire si les mangemorts avaient envahi la maison et tué déjà tous les occupants ?
Harry poussa doucement la porte et ce qu'il vit le cloua sur place… La pièce était remplie de monde…
- « SURPRISE ! » crièrent tous ensemble la trentaine de personnes présentes dans la salle à manger du Square Grimmaurd. Harry était très justement paralysé par cette surprise. Il s'était attendu à voir n'importe qui sauf tous les gens qu'il avait sous les yeux. Entre autres, on reconnaissait Hagrid, Madame Maxime, Dumbledore, McGonagall, Flitwick, Tonks, Lupin, Maugrey, Ron, Ginny et toute leur famille, de nombreux camarades de Gryffondor, Neville, Luna et… Hermione.
C'est cette dernière qui, la première, fit un geste. Sous les rires de toute la salle, elle se jeta au cou de Harry. Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait ça bien sûr mais le jeune homme fut tout de même pour le moins surpris. Et gêné d'être l'objet de toute cette attention dans un moment si intime. À cause de la découverte des pendentifs, il avait oublié tout ce que ce jour avait de spécial pour lui. Aujourd'hui 31 Juillet, Harry avait 16 ans. Et la réflexion autour des pendentifs l'avait plongé dans une trop intense rêverie pour qu'il prenne la peine de s'en rendre compte.
Hermione le lui rappelait de la plus plaisante manière. Jamais il n'avait eu l'impression d'être aussi bien. Cette embrassade, qu'il retourna lentement en passant ses bras autour de la taille d'Hermione, avait la griserie d'un vol sur son Éclair de Feu, la douceur d'une Bièraubeurre et la chaleur d'un après-midi de printemps au bord du lac de Poudlard. Il n'avait pas ressenti ça l'an dernier lorsqu'elle s'était jetée à lui dès qu'il était arrivé Square Grimmaurd. Sans doute la colère avait-elle occulté le sentiment de bien-être qu'il ressentait maintenant.
Le temps semblait d'ailleurs paralysé. L'embrassade entre les deux amis ne dura qu'un instant mais pour Harry, et pour Hermione aussi sans doute, le moment avait été magique. Harry s'était retrouvé enivré par les senteurs de vanille et de mûre que le cou d'Hermione recelait. Quelques secondes après, ils se séparaient, Hermione laissant traîner ses bras une seconde de plus que nécessaire autour du cou de Harry et lui-même également autour de sa taille…
Trente secondes s'étaient écoulées à peine depuis que Harry était entré dans la salle à manger et il eut du mal à le croire. Mais dès que Hermione se fut dégagée de ses bras, la foule s'était à son tour précipitée vers lui, dans un énorme fracas, qui pour lui serrer la main, qui pour lui tapoter l'épaule, qui, comme Madame Weasley ou Hagrid, pour le serrer dans une étreinte dont les lombaires d'Harry se souviendraient un certain temps.
Une fois salué, congratulé, serré et félicité par chaque personne présente, Harry eut deux secondes pour penser par lui-même. Jusqu'à présent, il avait été pris dans un tourbillon de paroles. Beaucoup le félicitaient pour la maison, d'autres exprimaient leur plaisir de le revoir. La première personne qu'il chercha des yeux une fois que tous les invités se furent tournés vers le buffet, c'était Hermione.
Elle était un peu plus loin, occupée à discuter avec Ginny. Néanmoins, elle avait l'air un peu distraite. Ses joues étaient assez roses, comme devaient l'être encore un peu celles de Harry qui ne s'était toujours pas remis de leur moment d'intimité quelques instants auparavant. Se sentant observée sans doutes, elle se détourna deux secondes de sa conversation avec Ginny pour observer Harry…
Leurs regards se croisèrent et tous deux se sentirent rougir à nouveau. On n'aurait pu distinguer Harry d'une tomate bientôt si Ron ne l'avait pas sauvé du regard d'Hermione. Un regard dans lequel on se perdait facilement, dans lequel on se retrouvait prisonnier sans peine et s'en envie d'en sortir. 'Prisonnier par délice' corrigea Harry. Il avait du mal à comprendre ce qui lui arrivait tandis que Ron lui donnait l'accolade, pestant sur tout le temps qu'ils avaient passés loin de l'autre. Harry écoutait son meilleur ami d'une oreille, riait de ses blagues ou hochait la tête quand Ron lui demandait si la surprise lui avait fait plaisir…
…Mais au fond de lui-même, la seule chose à laquelle il accordait de l'importance à l'heure actuelle était sa meilleure amie. 'Ma merveilleuse meilleure amie' se disait-il. 'Ma merveilleusement belle meilleure amie'. Il fallait bien reconnaître que Hermione avait un peu changé au cours de ce mois de Juillet. Mais qui ne l'avait pas ? Chez tous les cinquièmes années présents dans la pièce, on voyait ça et là pointer sous le masque de l'adolescence les débuts des traits de l'âge adulte. Sur Hermione cependant, le changement était plus que nettement perceptible. Ses cheveux s'étaient encore un peu allongés mais semblaient s'être un peu calmés. De la masse touffue et confuse qu'ils étaient auparavant, on les remarquait maintenant descendre le long du dos en longues boucles raffinées. Son corps s'était affermi et ses courbes s'étaient dessinées, donnant à son aspect général l'air d'une femme déjà.
Quelque chose que Harry remarquait aujourd'hui avec une acuité inhabituelle. Non qu'il en ait douté jusqu'à présent mais il fallait bien reconnaître que jusqu'à présent, les amitiés d'enfant qu'il avait nouées étaient plutôt asexuées. Il n'avait fait aucune différence entre Ron et Hermione avant d'apercevoir celle-ci au bras de Viktor Krum au bal de Noël en quatrième année. Et il le regrettait un peu. Quoique ses sentiments soient tout de même assez confus.
La conversation avec Ron avait pris par la même occasion une tournure assez cocasse : Ron semblait en plein monologue tandis qu'Harry, dodelinant continuellement du chef, songeait surtout à ce qu'il avait vécu les dix dernières minutes.
'Qu'est-ce qui se passe ?' songeait-il. 'Pourquoi est-ce que je pense à Hermione continuellement comme ça ? Merlin, qu'elle est devenue belle !' Ainsi s'occupait-il la pensée. Et il aurait été bien plus loin dans ses réflexions si il ne s'était pas retrouvé secoué furieusement par un Ron apparemment outré de ne pas avoir été écouté.
- « Harry ! Tu es sûr que tout va bien ? Ça fait bien cinq minutes que je parle dans le vide et que tu ne m'écoutes pas ! »
- « Oui bien sûr Ron ça va… J'étais juste… un peu étourdi par tout ce monde… » répondit Harry comme si de rien n'était. Il n'était pas parvenu à une conclusion définitive sur ce qui l'avait amené à penser à Hermione de cette manière mais il ne pensait pas que confier ses sensations à Ron soit une judicieuse idée.
- « J'étais en train de dire que tout le monde t'attend pour te donner tes cadeaux. Viens » repris Ron. Et il mena Harry auprès du buffet où tout le monde s'était réuni autour d'une petite table ronde couverte de cadeaux. Des paquets de toutes sortes et de toutes formes y étaient entassés. L'ensemble formait un empilement impressionnant et coloré. Jamais Harry n'avait vu autant de paquets réunis en un même endroit. Y compris pour l'anniversaire de Dudley. Ce qui n'était pas peu dire…
Harry rosit à nouveau à mesure que chacun tournait son attention vers lui. Il ne s'habituerait jamais à être l'objet de tant d'attention et de tant de générosité. Il se tourna vers Ron qui lui indiqua du menton la pile de présents. Manifestement, tout le monde était impatient de le voir ouvrir ses cadeaux. Il prit donc son courage à deux mains et attrapa le premier devant lui.
Il s'agissait d'un minuscule paquet qu'on aurait dit ficelé à la hâte. En l'ouvrant, Harry découvrit un coton-tige et une minuscule feuille de papier brouillon où son oncle Vernon avait noté 'Bon anniversaire'. Tout le monde rit beaucoup de la pingrerie des Dursley, sauf Madame Weasley qui répétait à qui voulait l'entendre qu'autant d'indélicatesse devrait mériter quelques mois à Azkaban si cela n'avait tenu qu'à elle.
La valse des cadeaux continua ainsi pendant de longues minutes : Luna lui avait offert un hors-série du Chicaneur intitulé 'Comment distinguer un Héliopathe d'un Ronflak Cornu ?' (Ce que Hermione observa avec un 'Pff' de dédain), Ginny lui avait offert un album photo avec une photo et un petit mot par personne présente aujourd'hui… 'Touchante attention' se dit Harry qui attachait un grand prix à feuilleter régulièrement des photos de tous ses amis. Hagrid et Madame Maxime, quant à eux, lui présentèrent un assortiment de gâteaux, identiques à ceux que Hagrid lui faisait parvenir tous les ans mais qui au goût, étaient bien plus malléables, ce dont Harry était reconnaissant à l'intervention culinaire de Madame Maxime. Dumbledore, McGonagall et Flitwick lui offrirent les livres dont il aurait besoin pour ses deux années d'ASPIC. Dans le paquet de Fred et George se trouvait un assortiment complet de toutes les farces et attrapes qu'ils avaient mis au point depuis des années (ce qui attira l'attention et l'hilarité de tout le monde). Harry leur en fut assez reconnaissant et s'apprêtait à les remercier chaleureusement avant qu'Hermione jette un regard douteux à la boîte à flemme qui se trouvait parmi tous les autres bonbons de Fred et George. Ron, lui, avait acheté une édition révisée des 'Meilleurs équipes de Quidditch de Poudlard', ce qui enchanta Harry puisqu'il y retrouvé, notamment, son père. Le reste de la famille Weasley et ses camarades de Gryffondor s'étaient cotisés pour offrir à Harry un miroir parlant, ce qui manquait dans la salle de bain de la maison. Harry en fut assez surpris et ne savait pas trop s'il fallait se réjouir ou pas d'avoir une voix qui, tous les matins, ne manquerait pas de lui faire remarquer qu'il était inutile d'essayer de se coiffer… Il remercia tout de même poliment tous ses invités.
Et ne trouva plus sur la table qu'un seul cadeau… À l'écriture sur le paquet, il devina qu'il venait d'Hermione. Il jeta un coup d'œil dans sa direction mais elle semblait trouver ses chaussures très intéressantes subitement. Son corps semblait nerveux et elle jouait machinalement avec une mèche de cheveux.
Harry déchira l'emballage avec impatience. Il s'attendait à trouver un livre à l'intérieur mais trouva plutôt un carton assez volumineux. Il constata avec surprise qu'il était percé de part en part et qu'un petit rire féminin s'échappait de l'intérieur de la boîte. Il fronça les sourcils avec circonspection et se demanda quelle créature pouvait bien se cacher dans ce carton. Si l'idée de cadeau d'Hermione lui avait été suggérée par Hagrid, il s'apprêtait à plonger sous la table par prudence.
Ouvrant précautionneusement les battants du carton et glissant un œil furtif à l'intérieur, sa mâchoire manqua se décrocher. Trois minuscules personnages l'observaient, pas plus grands que des Action Man moldus. On aurait dit des hologrammes mais ils avaient une consistance humaine bien que minuscules. Au fond du carton, trois paires d'yeux le regardaient et agitaient la main. Et ce n'était pas n'importe qui. Son père, sa mère et Sirius…
Harry ouvrit les yeux bien grands, incapable de parler, de bouger, de penser… Il semblait foudroyé sur place par la stupeur. Quelle magie Hermione avait-elle invoquée pour créer des répliques des trois êtres qu'il chérissait le plus au monde ?
- « Est-ce que tu vas te décider à nous dire bonjour ? » lança la petite réplique de Sirius, d'un ton bourru mais un grand sourire aux lèvres.
Cette réplique sortir Harry de sa torpeur. Sans qu'il s'en aperçoive, des larmes s'étaient mises à couler de ses yeux. Il tourna sa tête lentement vers Hermione, à la recherche d'une explication.
Tout le monde dans la salle était devenu silencieux. Hermione le regardait, incertaine, les yeux brillants, une larme unique roulant délicatement le long de sa joue…
Petite Note Perso à mes reviewers : Merci à tous ceux qui m'ont écrit, cela me fait plaisir plus que je ne peux l'écrire. Un merci spécial à toi Kevin pour tes gentillesses… et à toi Élodie car ta review était vraiment magique. Elle a illuminé un peu plus ma journée. Laissez moi tous les deux votre mail (le tien ne marche pas Kevin), je suis sûr qu'on a des tas de trucs à discuter ensemble…
Merci encore à tous, j'espère que la fic et l'écriture vous plaisent toujours…
Harry Potter revient très prochainement dans le Chapitre 7 – Romantisme au coin du feu…
