HARRY POTTER ET LE PENDENTIF D'ARGENT
Disclaimer : Tous les personnages de la saga Harry Potter appartiennent à JK. ROWLING.
CHAPITRE 7 – ROMANTISME AU COIN DU FEU…
Harry releva la tête lentement… Cela faisait bien deux minutes que son regard contemplait les trois personnages installés au fond du carton. Tout le monde le regardait, le sourire aux lèvres. Madame Weasley, tout comme Hermione, avait une petite larme qui menaçait de tomber de sa joue. Harry, embrassant d'un regard toute la salle, vit que Dumbledore, lui non plus, n'avait pas réussi à cacher son émotion.
Et c'était comme si Harry avait déjà vu cette scène… Il tenta pendant quelques instants de se rappeler où il avait déjà vu tous ces gens rassemblés dans des circonstances analogues. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes qu'il se rappela avoir rêvé cet instant… Toutes ces personnes réunies pour fêter un évènement, c'était le rêve qu'il avait fait la nuit précédant son départ de Privet drive. Il se souvenait bien maintenant d'avoir effectivement songé à Dumbledore, une larme aux yeux. Comment et pourquoi avait-il réussi à prévoir cet évènement presque un mois à l'avance ? Il n'en savait rien…
Ce qui monopolisait son esprit à l'heure actuelle, c'était plutôt le dernier de ses nombreux présents. Il se souvenait bien avoir déjà vu de tels personnages dans la vitrine de Derviche et Bang à Pré-Au-Lard. Il n'y avait prêté alors qu'une attention modérée. C'étaient surtout des répliques de grands joueurs de Quidditch ou de sorciers et sorcières célèbres. Il était quasiment certain d'avoir vu une figurine de Viktor Krum, au grand dam de Ron. Il n'avait cependant jamais entendu dire en revanche que ces objets magiques pouvaient être ensorcelés pour ressembler à des gens qu'il connaissait…
Et à vrai dire le challenge était de taille. Recréer les trois membres de sa famille avec qui il aurait aimé passer beaucoup de temps ne devait pas être chose facile. Harry sourit avec fierté en pensant que Hermione était sans nul doute celle dont on pourrait attendre un tel niveau de magie et une telle sensibilité dans le choix du cadeau.
Sa réflexion fut interrompue par Hermione, qui avait été rejointe par Dumbledore. La jeune fille lui effleura légèrement le bras pour le sortir de sa torpeur…
- « Tout va bien Harry ? » Sa voix était un simple murmure et une certaine appréhension était visible sur son visage. La dernière fois que Harry l'avait vue tellement nerveuse, elle se trouvait pour la première fois devant le frère de Hagrid. Un frère d'à peine cinq mètres et demi, précédé par la réputation de violence qu'ont presque tous les géants.
- « Je crois que tout va bien Mademoiselle Granger. Harry est simplement encore sous le choc de son cadeau. » lui assura Dumbledore avant de reporter son attention sur le jeune homme. Son sourire était bienveillant, ses yeux luisants d'une affection que Harry n'y avait que rarement perçue.
- « Professeur… Comment est-ce possible ? Mes parents, Sirius… » susurra Harry, toujours à la recherche d'une explication.
- « C'est une idée de Mademoiselle Granger, Harry… Elle m'a envoyé plusieurs hiboux depuis le début de l'été pour me faire part de son idée qu'elle a, je crois, trouvée dans un livre. Je lui ai donc apporté mon aide. C'est grâce à un sortilège Personifius que tout cela est possible. Cela fonctionne quasiment comme un sortilège Patronus mais au lieu de penser à un souvenir heureux, on pense à la personne ou à l'animal qu'on veut invoquer. Le sortilège dure aussi longtemps que l'on ne conjure pas d'anti-sort » lui expliqua Dumbledore avant de rajouter :
- « Dans le cas de personnes, ce ne sont bien sûr que des répliques. Elles n'ont ni l'esprit, ni sans doute les souvenirs des personnes que nous avons connu, elles en ont juste les traits de caractère ».
Dumbledore, après avoir conclu son explication, joignit le geste à la parole. Il plongea son bras au fond du carton et ouvrit sa paume. Harry et Hermione virent Lily, James et Sirius y sauter, puis Dumbledore avancer délicatement sa main entre lui et ses deux élèves. Les trois minuscules répliques saluèrent une nouvelle fois Harry et Hermione et entamèrent une conversation entre eux. Harry observait pendant ce temps, émerveillé par ce cadeau d'exception. Les trois petits êtres faisaient cinq à six centimètres de haut et ressemblaient vraiment dans le moindre détail à sa famille disparue.
Hermione, quant à elle, regardait Harry. Elle ne se souvenait pas l'avoir jamais vu aussi heureux. Et se sentait fière d'avoir amené sur son visage un sourire qui en était resté absent trop longtemps. Combien de temps elle avait cherché ce cadeau idéal, elle ne saurait le dire. Elle avait feuilleté nombre de livres en recherche, consulté le professeur Dumbledore et finalement focalisé son idée sur le sort Personifius. C'était une magie que, malgré tout son talent, elle n'aurait pas réussi à exercer. Le vieux sorcier avait donc accepté de l'aider. Pour Harry. Pour ramener chez lui à nouveau de la joie et du bonheur.
C'était tout ce que la jeune femme cherchait à lui apporter. Durant toutes ces années passées ensemble à Poudlard, elle l'avait vu traverser des moments difficiles, des moments qui auraient rendus fous d'autres sorciers plus vieux et plus expérimentés. Mais Harry avait toujours trouvé un peu de force au fond de lui pour continuer, pour sourire même dans la plus vive souffrance. Combien Hermione l'admirait pour ce courage, pour cette pureté de l'esprit. Parfois, il s'était montré bête, avait risqué sa vie pour ses amis, pour les gens qu'il aimait. Mais même ce sens dangereux du sacrifice, elle y trouvait de la beauté.
C'était en quatrième année que la possibilité qu'elle soit amoureuse de Harry l'avait effleurée pour la première fois. Elle l'avait bien sûr rapidement chassée de son esprit, mettant ce sentiment sur le compte d'une forte amitié, d'une tendresse excessive ou d'une préoccupation à le voir rester sauf. Mais, heureusement ou malheureusement, cette pensée était revenue, plus forte, plus souvent et Hermione avait du se faire à l'idée : elle était amoureuse de son meilleur ami. Tous les souvenirs qui lui revenaient en mémoire étaient là pour confirmer que cela faisait longtemps qu'il en était ainsi et que cette affection s'était insinuée petit à petit en son cœur.
Dès qu'elle était entrée dans le compartiment du Poudlard Express que Ron et lui partageaient en première année, elle avait su que Harry occuperait en tous temps une place spéciale dans son esprit. Après tout, elle avait tout lu sur lui, comment il avait perdu ses parents, comment par la même occasion il avait défait le Seigneur des Ténèbres, réussissant là où tous avant lui avaient échoué. Devant une telle présence, devant un tel symbole du monde de la magie, elle n'avait, comme tout le monde, que deux choix : le détester ou l'aimer. Harry était tellement entier qu'il ne provoquait que ces deux réactions chez les gens. Hermione, elle, avait choisi de l'aimer.
Et depuis ce jour là, il s'était montré digne à de nombreuses reprises de ce choix qu'elle avait fait. Surtout parce qu'au-delà du mythe qu'est Harry Potter dans le monde dans lequel ils vivent, elle avait appris à connaître la personnalité de 'Harry, juste Harry'. Hermione l'avait vu grandir, mûrir, faire des choix difficiles, chuter et se relever pour continuer. Elle avait tenté de lui apporter tout ce dont il avait besoin : confiance, réconfort, chaleur humaine… Bien sûr, depuis plus d'un an, elle espérait un peu qu'il retournerait cette chaleur qu'elle lui donnait sans compter. Mais elle savait que beaucoup de choses empêchaient leur amour. En tombant amoureuse de Harry, elle se disait qu'elle mettrait en péril le trio, qu'elle ferait du mal à Ron. Et elle n'était même pas sûre de toute manière qu'Harry retournerait ses sentiments…
'Pourquoi le ferait-il de toute façon ?' se disait-elle. 'Qu'est-ce qu'il pourrait bien voir chez moi à part un rat-de-bibliothèque, l'affreuse Hermione aux cheveux mal coiffés qui l'empêche tout le temps de s'amuser ?'
Bien sûr ce n'était pas ce genre de considérations qu'Harry se faisait alors qu'il écoutait toujours les explications de Dumbledore sur comment son cadeau avait été personnalisé par Hermione et lui-même. Son esprit vagabondait sur la jeune sorcière en face de lui. Après que la réalité de son cadeau eut enfin atteint la plus profonde des cellules de son cerveau, c'est la gratitude qui remplaça la surprise. Combien Hermione avait fait preuve de sensibilité en choisissant son cadeau.
'Elle en a toujours fait preuve. Elle a toujours été là pour te soutenir, pour te conseiller et t'aider' se dit Harry. Pour tout dire, il était un peu confus quant aux nouveaux sentiments qu'il s'était découvert pour Hermione. Voire même un peu pétrifié à l'idée de reconnaître la vérité sans fards. Être amoureux de sa meilleure amie était une aventure dont il n'était vraiment pas sûr de sortir victorieux. Vaincre des dragons, passe encore, affronter des détraqueurs, déjà fait, avoir à mener une guerre contre Voldemort et ses sbires, il était manifestement destiné à la mener… Mais tomber amoureux de sa meilleure amie, cela l'effrayait. Pour des raisons qui défilaient dans sa tête à grande allure : il y avait Ron, Voldemort, Ron, les mangemorts, Ron… qu'Harry savait parfaitement amoureux d'Hermione aussi. Il aurait beau réfuter, nier, jurer ses grands dieux que ce n'était pas le cas, Harry savait bien ce qu'il en était réellement. Et faire du mal à son meilleur ami était vraiment la dernière chose qu'il ferait au monde. Et puis il y avait bien sûr Hermione. 'Pourquoi retournerait-elle mes sentiments ? Je suis quelqu'un qui met en péril tous ceux qu'il approche…' se disait le garçon. Trop de choses compliquaient leur union pour que Harry se résolve à exposer ses sentiments à Hermione. Ce serait la mettre en première ligne face au danger. En faire une cible providentielle pour Voldemort n'était certainement dans les intentions de Harry.
La fête se poursuivit alors que les deux adolescents s'attardaient sur leurs discussions internes respectives. Harry avait remercié Hermione par une accolade affectueuse quoiqu'un peu gênée. Ni l'un ni l'autre ne savaient quelle posture adopter à l'égard de l'autre. Et Ron avait parfois les sourcils froncés en les regardant s'interroger intérieurement. Ce qui ne manquait pas de rajouter à leur résolution interne de ne pas s'aventurer dans l'eau trouble de leurs sentiments.
Le buffet eut beaucoup de succès. Winky s'était surpassée tant et si bien que la nourriture habituellement servie à Poudlard aurait pu faire triste figure en comparaison. Tous les convives passèrent un excellent moment qui leur faisait agréablement oublier pour une fois qu'une deuxième guerre contre le mal était en préparation. Sans doute avaient-ils tous besoin de se retrouver ensemble à faire la fête pour une fois.
L'après-midi se passa en discussions, en jeux, en essais des produits de Fred et George… Dumbledore goûta une pastille de gerbe et fut pris de flux gastriques torrentiels. Ces derniers s'estompèrent dès qu'il eut avalé la partie violette du bonbon. Tout le monde rit, y compris l'intéressé qui promit de commander quelques boites à flemme à Fred et George. Il expliqua qu'il en aurait certainement besoin lorsque Rusard viendrait lui expliquer par le menu toutes les nouvelles sanctions à ajouter au règlement de l'école pour la future rentrée. Ce qui déclencha à nouveau l'hilarité générale, excepté pour le professeur McGonagall dont on ne savait pas trop si elle avait une moue amusée ou réprobatrice tant ses lèvres étaient pincées.
Vers dix-sept heures, il fut temps pour tous les invités de s'éclipser. La plupart étaient arrivés discrètement par portoloins ou par le réseau de cheminées dans la matinée, à la barbe et au nez de Harry qui était dans sa chambre. Ils repartirent par le même chemin, sous la surveillance de Maugrey et Tonks. Il ne resta finalement plus que les habituels résidents, auxquels s'ajoutaient les Weasley et Hermione.
Harry avait en effet proposé à tous les Weasley et à Hermione de rester pour la fin des vacances. Officiellement, il avait décrété qu'ils seraient en meilleure sécurité ici au Square Grimmaurd. Officieusement, il était ravi d'ajouter ces compagnies à celles de Tonks et Lupin. Il avait envie de rembourser un peu de leur gentillesse à tous ces gens qui l'avaient aidé, soutenu au fil des ans. Et les Weasley particulièrement qui l'avaient hébergé lorsqu'il avait quitté Privet Drive certains étés.
L'ambiance festive se poursuivit donc tout au long du dîner. D'autant qu'Hermione et Ron qui, comme Harry, n'avaient pas encore annoncés les résultats de leurs BUSE, firent sensation en déclarant qu'ils en avaient respectivement obtenus 15 et 11. Hermione avait battu tous les records du genre et Ron avait fait bien mieux que ce qui était attendu de lui. Harry annonça également les siens et ses 13 BUSE soulevèrent de toutes parts murmures d'étonnements et sifflets de congratulations.
Hermione et Ron avaient été reconduits cette année encore dans leurs fonctions de Préfets, ce qui donna une raison supplémentaire au groupe de s'adonner à la liesse la plus totale. Madame Weasley elle-même semblait être plus tolérante aux excès qu'en temps habituels. Les très bons résultats de son fils, ses fonctions de Préfet, le soulagement de voir Harry fort et en pleine forme semblaient lui donner toutes les raisons pour fermer les yeux sur ce moment de joie au milieu de temps troublés.
D'autant que Fred et George s'étaient particulièrement efforcés de rendre ces moments de retrouvailles inoubliables. De petits feux d'artifices parcouraient la maison, comme l'avaient fait à Poudlard leur version grandeur nature l'an passé pour le plus grand mécontentement de Dolorès Ombrage. La Bièraubeurre coulait également à flot, pour le plaisir des adultes et des adolescents présents.
Harry fit visiter aux Weasley et à Hermione la maison, qui avait tout de même subi quelques changements depuis leur dernière visite. La demeure, de l'avis de tous, était bien plus claire et habitable qu'elle ne l'avait été lorsque Kreattur était en charge de l'intendance. Et alors que minuit allaient sonner, tout le monde se dirigea vers sa chambre respective. Les adultes, ainsi que les jumeaux et Ginny, dormaient au troisième étage. Seuls Ron (dans la chambre que Harry et lui avaient partagés l'été précédent), Hermione (dans la chambre en face de celle de Harry) et ce dernier dormaient au second. Les yeux fatigués, ils se dirent tous trois au revoir. Une bonne nuit de sommeil leur était indispensable car ils avaient tous prévu d'aller le lendemain faire leurs achats sur le Chemin de Traverse.
Lorsque Harry entra dans sa chambre, il s'allongea tout habillé sur son lit et repensa à tous les évènements de la journée. Cela avait été sans nul doute le plus bel anniversaire qu'il eut jamais passé. Et la journée la plus riche en émotions également. Les pendentifs de ses parents, le cadeau d'Hermione, ses sentiments qui changeaient pour cette dernière… tant de choses nouvelles et bouleversantes.
Harry avait remonté les minuscules figurines de ses parents et de Sirius dans la chambre. Depuis qu'on les lui avait offerts, ces trois-là quittaient rarement Harry, gambadant autour de ses couverts à table, courant sur l'accoudoir de son fauteuil lorsqu'il était au salon, et présentement installés dans trois minuscules lits de fortune dressés sur la table de chevet de Harry. Il les contempla un moment, minuscules témoignages de son passé, de ce qu'il avait perdu et aujourd'hui retrouvé un peu grâce à Hermione. Elle avait raison, cela lui faisait du bien de voir les siens de retour, même si ce n'étaient que des jouets au fond et qu'il ne pouvait pas avoir de conversation complexe avec eux.
Harry n'était pas aussi fatigué qu'on pouvait attendre qu'il le soit après une telle journée. Depuis le matin, une chaleur apaisante et relaxante irradiait son corps, chassant la fatigue et la nervosité. C'était du pendentif qu'il avait autour du cou que venait cette douceur bienveillante. 'Quoiqu'elle signifie…' pensa Harry. Et il savait qu'il lui faudrait percer un jour le secret de ces pendentifs. Cela lui semblait très important même s'il ne savait pas trop pourquoi encore.
Comme il n'avait pas sommeil, il décida donc de prendre un des livres de Défense contre les Forces du Mal qu'il n'avait pas encore lu. Celui-ci était plus particulièrement consacré à la magie sans baguette qui requérait, de l'avis de tous les experts du monde de la magie, non seulement une grande puissance magique, mais également une énorme concentration mentale. C'était le premier livre qu'Harry lisait sur le sujet et il trouva immédiatement tout cela très intéressant. L'auteur analysait avec précision toutes les facultés mentales requises pour réussir avec succès la pratique de la magie sans baguette. D'après ce qu'Harry lisait, c'était un pouvoir que peu de sorciers arrivaient à acquérir et, pour ceux qui rencontraient un quelconque succès, encore y arrivaient-ils dans diverses proportions.
Après avoir lu quelques chapitres de l'ouvrage, il décida d'essayer un sort assez simple pour savoir s'il arriverait à acquérir ce pouvoir. Un sortilège d'attraction sur sa baguette, posée sur son bureau non loin de là, ferait parfaitement l'affaire dans un premier temps. Il essaya donc de fermer son esprit pour se concentrer, comme il le faisait à présent quand il étudiait et lisait. Bizarrement, cela ne lui avait pas exactement réussi lorsque Rogue tentait de lui inculquer l'Occlumancie. Maintenant qu'il avait tiré un trait sur ses hésitations et ses problèmes de cinquième année, cela lui était beaucoup plus facile. Quoi qu'on en dise, se concentrer est également plus simple lorsque l'on n'a pas un professeur antipathique aux cheveux graisseux qui cherche à vous extirper et vous faire revivre vos souvenirs les plus douloureux.
- « Accio baguette » répéta-t-il pendant cinq minutes sans résultats.
Dans un ultime effort de concentration, il réussit néanmoins à faire bouger sa baguette de quelques centimètres en sa direction. Considérant que c'était un résultat somme toute prometteur pour une première tentative, il se décida à prendre un peu de repos. Sa tentative de pratiquer la magie sans baguette l'avait considérablement fatigué. Cela était un effet secondaire prévisible selon le livre de Défense contre les Forces du Mal.
Harry posa donc sa tête sur l'oreiller et s'endormit très vite. La dernière image qui lui passa en tête avant de sombrer dans les bras de Morphée était celle d'une jeune fille aux longs cheveux bouclés, aux yeux marrons… l'image d'une Hermione qu'il pensait qu'il n'aurait jamais.
Il fut réveillé trop rapidement à son goût. Vers les quatre heures du matin à son réveil, un bruit de porte dans le couloir le tira de son sommeil. Habitué à être réveillé par les Dursley ou par ses cauchemars, Harry avait développé un sommeil léger. Son inquiétude du danger latent ne l'aidait pas non plus à passer des nuits profondes. Un simple bruit le réveillait facilement.
Il décida donc d'enfiler une robe de chambre et d'aller voir ce qui avait provoqué ce bruit de porte à une heure aussi indue. Farfouillant pour retrouver sa baguette magique, il se souvint qu'elle était restée sur son bureau et décida d'essayer une nouvelle fois la magie pure, sans baguette.
- « Accio baguette magique ». Au premier essai, la baguette s'envola du bureau et vint atterrir nettement dans sa paume ouverte. Premier surpris par sa réussite, Harry se félicita mentalement de sa tentative. D'autant que la fatigue qui en résultait était moins pressante que la première fois. Avec un peu d'entraînement, il se dit finalement qu'il arriverait à faire des merveilles.
Il sortit dans le couloir et aperçut une lueur au rez-de-chaussée. Il descendit délicatement les escaliers, essayant de faire le moins de bruit possible. Arrivé en bas, il constata que la lueur précédemment aperçue venait de la cheminée du salon dont les braises avaient dues être ravivées. Passant la tête par l'entrebâillement de la porte, il constata que quelqu'un s'était installé dans le fauteuil face au feu, un livre sur les genoux.
D'où il se trouvait, il ne pouvait pas apercevoir le visage du mystérieux noctambule. Mais il savait qu'une seule personne pourrait avoir envie de lire après une insomnie. Cette personne, ce n'était certainement pas Ron dont l'attrait pour les livres autres que ceux de Quidditch était proche de zéro. Ce ne pouvait être qu'Hermione.
Harry s'approcha donc du fauteuil et s'éclaircit la gorge. Un cri étouffé et un sursaut de surprise répondirent au bruit que Harry avait produit pour faire remarquer sa présence. La tête d'Hermione apparut sur le côté du fauteuil. Elle eut l'air à la fois soulagée et heureuse que ce soit Harry qui la surprenne debout à cette heure-ci de la nuit.
- « Insomnie ? » lui demanda ce dernier avec un faible sourire.
- « Oui, j'avais du mal à dormir. Je me suis dit qu'un peu de lecture légère m'aiderait peut-être à trouver le sommeil » lui répondit Hermione avec le même sourire.
- « Qu'est-ce que tu lis ? » demanda Harry.
Hermione lui montra la couverture de son livre. On y lisait en grosses lettres '1001 plantes magiques et leur utilisation'. Cela tira un soupir amusé à Harry qui lui demanda si c'était cela qu'elle appelait de la 'lecture légère'.
- « Bien sûr… Il faut se préparer aux ASPIC, ce n'est que dans deux ans » lui répondit Hermione avec un air de moquerie indignée. Dans les secondes qui suivirent, tous deux éclatèrent de rire. Leur rire dura quelques minutes. Faussement furieuse d'avoir été moquée pour ses habitudes de lecture, Hermione entreprit pour se venger de chatouiller Harry, dont elle savait qu'il était très sensible aux chatouilles. La bataille fut sans merci et en quelques secondes Harry dut crier grâce.
Mais dans une convulsion amusée, il ne fit pas attention et se prit les pieds dans le tapis. Il entraîna dans sa chute Hermione, toujours occupée méthodiquement à essayer de le chatouiller. Harry entra rapidement et brutalement en collision avec le sol, Hermione atterrissant sur lui.
Leur visage était à peine à quelques centimètres l'un de l'autre quand leur regard se rencontrèrent. Pour les deux adolescents, ce fut comme si le temps se figeait, comme s'ils étaient perdus dans un moment heureux entre deux dimensions. Comme s'il n'y avait plus que l'autre…
Petite note à mes reviewers : à nouveau merci pour vos marques de gentillesse. Je sais bien que je ne suis pas gentil de couper ici l'histoire… C'est un ressort diabolique auquel on ne résiste malheureusement pas. Merci de me suivre. J'espère que ça vous plait.
Retour de Harry Potter très bientôt dans le Chapitre 8 – Ballade sur le Chemin de Traverse…
