Arlein de Lioncourt : Merci. Pour l'instant, l'histoire suit son cours. Je ne veux pas me précipiter.
Paradise1 : L'effet d'une lettre surtout pour Sev. Je me suis toujours demandée comment il réagirait s'il en recevait une et je sais qu'il manque d'amour et doit être avide d'en recevoir, c'est aussi ce côté-là de lui que je tiens à mettre en avant.
Miya Black : Merci pour ton compliment.
Iani Ancilla : Pauvre Sevy, tu l'as tué dans une de tes fics !!! Ben c'est vrai que je suis moins cruelle que toi. Lol. Je préfère le faire pleurer. ^^
Clau : J'aurais bien voulu que tu me dises ce qui t'avait fait tant plaisir dans mon chapitre précédent et j'espère que tu vas aimer celui-là également.
Arcadiane : Bé vi, j'ai fait pleuré Sevy mais il est tellement seul que la perspective de ne plus l'être ou de lui faire remarquer à quel point il l'est, ne peut que l'attrister. Mais, je vais bientôt lui rendre le sourire, t'inquiètes pas.
Snape : Ta review m'a beaucoup touché. J'espère que ma fic ne va pas te faire remémorer de mauvais souvenirs. Moi aussi j'adore Severus et le fait qu'il soit mal aimé est aussi une des choses qui me font l'aimer autant. J'aimerais qu'il ait un peu de bonheur lui aussi.
Dega : Oui, honte à toi ! ^^ Mais moi aussi parfois, il faut que je relise mes chapitres. J'ai trop de fics en cours. ^^
Luwelin : On me dit souvent que je suis cruelle donc il faut que je maintienne ma réputation. ^^
Magnolia : Mais Harry n'est pas méchant avec Sevy… Et qui sait, c'est peut-être pas lui qui écrit les lettres !
Kaima1 : Moi aussi. ^^
Bisous à tous et bonne lecture.
Petites indications : Les OWLs sont les diplômes passés en 5ème année et traduites en Français pas les BUSEs. Et les cours de DADA (Defense Against the Dark Arts) sont les cours de Défense Contre les Forces du Mal (DCFM). Chapitre 4 : Dans les cachotsL'odeur.
Cette odeur. Elle embaumait toute la pièce.
Severus se précipita vers la fenêtre et l'ouvrit en grand. Il frissonna quand un souffle de vent traître et glacial s'infiltra sous son peignoir.
Il venait de sortir de sa douche d'où il était resté plus longtemps que d'habitude pour essayer d'apaiser ses nerfs tout en se revigorant pour tenir jusqu'à la fin de cette journée d'hiver. Il portait encore les marques de sa mauvaise nuit mais elles s'atténueraient dans quelques heures… Contrairement aux marques invisibles qui étaient gravées en lui et qui le martyrisaient plus durement que tout les 'Endoloris' du monde.
Dès qu'il avait ouvert la porte de la salle de bain, il avait sentir l'odeur. Ce parfum entêtant qu'il ne connaissait que depuis récemment et qu'il n'oublierait pourtant jamais plus désormais.
Il regarda la petite lettre d'un rose pale qui était posé sur sa table de nuit et sentit son cœur se serrer.
« Qui es-tu ? » murmura-t-il pour la millième fois au moins.
'Je t'aime'.
Severus gémit et cru se brûler lorsqu'il toucha l'enveloppe. Il la poussa vivement à l'intérieur de sa petite table de nuit et referma le tiroir avec brusquerie. Il enfouit son visage dans ses mains et gémit de nouveau.
Il avait mal. Mais ne savait pas exactement pourquoi. Etait-ce son orgueil qui se rappelait à lui en se moquant comme ces maudites lettres qui ne devaient être qu'une horrible plaisanterie ? Ou était-ce parce qu'il voulait tellement que ces sentiments soient réels qu'il en était presque malade ?
Severus était partagé entre son cœur et sa raison. Qui devait-il croire ? Sa raison ne l'avait presque jamais trahie, elle.
Si, dans un premier lieu, il avait rejoint Voldemort, c'était à cause de son cœur. Un cœur dont le passé l'avait meurtrit et ensuite, Severus s'en était durement repenti. Mais il était trop tard. Toujours trop tard.
Son enfance n'avait été qu'une succession de souffrances, de pleurs et de coups. Il avait vu sa mère se faire battre par son père pendant onze longues années.
Lorsqu'il était entré à Poudlard cependant, sa douleur ne s'était pas atténuée pour autant. Loin des yeux ne voulait pas dire loin du cœur pour lui et il savait que sans sa protection et son soutien, sa mère, en sang, pouvait rester des jours entiers recroquevillée sous un meuble, essayant de se faire toute petite ou attendant que son mari parte de la maison pour une de ses fréquentes virées qui pouvaient, avec un peu de chance, durée quelques mois. Pendant les grandes vacances, le jeune homme était toujours soulagé de la voir encore en vie et désespérait quand la rentrée approchait.
Au collège, il lui écrivait des lettres, beaucoup de lettres mais elle ne répondait pas souvent. Aux dires de son père, le papier était trop cher pour le gaspiller en bavardage futile. Severus n'avait pas les moyens de se payer un hibou et empruntait ceux de l'école, les jalousant presque de pouvoir voir la personne à qui il tenait le plus au monde.
Il avait étudié avec acharnement pour être le meilleur, surpasser les autres y compris son père. Il avait appris la magie noire pour être le plus fort. De ce fait, il s'était forgé une réputation qui lui collait à la peau et ainsi, la solitude et l'amertume l'avaient toujours accompagnées, où qu'il aille.
Au fils du temps, les coups ne s'étaient plus vus sur sa peau, les blessures ne la lui déchiraient plus. Cependant, elles étaient toujours là. Intérieures. Et les maraudeurs se chargeaient aussi bien de les faire ressortir en en y ajoutant d'autres.
Un jour, Black avait même voulu le tuer mais Severus ne s'en était jamais vraiment étonné. La mort et la violence avaient toujours fait partie de sa vie.
Ainsi, sept années à Poudlard lui avait appris deux choses essentielles :
1. Il était désormais plus puissant que son père.
2. Il ne laisserait pas sa mère une journée de plus en compagnie de sa brute de mari.
C'est pour cela qu'à sa sortie, enfin diplômé, il avait rejoint la demeure familiale pour emmener sa maman loin de l'homme qui finirait par la tuer.
Ce jour-là, son père était ivre et il insultait sa femme. Severus était arrivé lorsque le premier coup était tombé. Sa mère avait été envoyée contre la table de bois, la cassant nette sous la violence du choc. Severus, écumant de rage, avait sorti sa baguette et l'avait pointé sur son père. Cependant, celui-ci n'avait pas pris sa menace au sérieux et avait tenté de le battre lui aussi. Severus avait aisément esquivé les coups mais sa mère, affolée, avait voulu le protéger et s'était relevée pour s'interposer. Severus avait vu son père prendre sa baguette, la pointer également, mais cette fois-ci, dirigée vers le cœur de sa mère et Severus avait répliqué – vivement et définitivement.
Une larme coula sur la joue de Severus et il l'essuya prestement. Il n'aimait pas se remémorer ces douloureux souvenirs. Il avait tué son père et c'est cela qui avait plu à Voldemort.
Sa mère était morte un mois après l'enterrement de son mari, dû à trop de coups répétés.
Severus n'avait pas eu d'embêtements avec le ministère et la justice en disant que son père s'était tué lui-même dans un accès de folie éthylique.
Et plus tard, confus, tourmenté, jeune, bête et influençable, il s'était laissé marqué par le signe du Seigneur des Ténèbres qu'il devrait servir toute sa vie. Il avait pensé trouver une vraie famille, un soutien, un rôle dans la vie… un destin. Tout ce qu'il avait appris, il le connaissait déjà : mort et souffrance. C'est là qu'il s'était rendu compte qu'il avait fait la plus belle erreur de toute sa vie.
Dans l'obscurité matinale des cachots, Severus s'habilla et quitta ses appartements pour aller prendre son petit déjeuner. Alors qu'il entendait ses pas retentirent dans le couloir, son cœur se mit à battre plus vite.
Aujourd'hui, il avait cours d'Occlumancie avec Harry.
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Toc, toc, toc.
8 h 00 précise. Severus sourit, satisfait. Il savait que la leçon avait lieu tôt, spécialement pour un samedi, mais il préférait qu'il en soit ainsi.
Il prit une profonde inspiration pour se calmer et siffla, « Entrez ».
La porte s'ouvrit sur le jeune homme dont les cheveux noirs étaient plus décoiffés que d'habitude, il ne portait pas de lunettes… 'Tiens, bizarre', se dit Severus… et ses yeux d'un profond vert émeraude brillaient étonnamment dans une pièce si sombre.
Severus avait tellement pensé à Harry qu'il en avait oublié les bûches qui ne flambaient plus à présent. Il alla donc attiser le feu pour que la lumière soit plus vive. Il aurait pu utiliser sa baguette pour faire cela mais il fallait absolument qu'il se mette dos au garçon pour ne pas lui révéler ses sentiments qui, à ce moment-là, le submergeaient. Il savait pourtant que son étudiant ne le regardait pas mais… 'Encore !' se dit Severus. 'Il ne me regarde pas… encore !'
L'homme sentit son cœur s'affoler un peu plus dans sa poitrine alors qu'il se remémorait les phrases de sa première lettre. 'Mon cœur s'emballe comme un cheval sauvage lorsque tes yeux croisent enfin les miens. Et je ne peux m'empêcher de les détourner pour ne pas te révéler l'étendu de mon désir pour toi.'
Il avait honte. Honte de n'avoir pas pu résister à relire ces mots - aussi factices soient-ils. Honte de n'avoir pas pu s'empêcher de les apprendre. Et honte de vouloir qu'ils soient sincères.
'Est-ce toi Harry ?' demanda-t-il silencieusement au jeune homme. 'Mon amour'.
« Potter, j'espère que vous vous êtes entraîné durant ces quelques jours où nous n'avons pas eu de leçon. »
« Oui Monsieur. »
Severus frissonna. Il aimait la voix d'Harry. Il aimait tout ce qui venait d'Harry. Et de l'entendre l'appeler froidement 'Monsieur' lui serrait le cœur.
Il se retourna, « Bon, nous… »
Severus s'interrompit. Etait-ce du désir qu'il avait vu dans les prunelles de son étudiant ?
Harry l'avait regardé. Il l'avait regardé il en était sûr. Pendant qu'il était dos à lui, il l'avait regardé. Avec désir, il en aurait mis sa main au feu. Severus reçut cette information comme une décharge électrique dans tout son corps.
'Et il s'est détourné quand je me suis replacé face à lui' se dit l'homme, le cœur submergé d'espoir. 'C'est toi mon amour secret Harry, je sais que c'est toi.'
« Bon, » reprit-il avec une voix légèrement vacillante. « Hum… Nous allons commencer. Faites le vide dans votre esprit. Un, deux, trois. Legilimens. »
Harry se tenait devant le troll des montagnes, envoyé par Quirrel pour faire diversion… Harry luttait avec acharnement pour ne pas s'évanouir devant l'épouvantard qui avait pris une forme de détraqueur au cours de son entraînement avec Lupin…
Le jeune homme se concentrait de toutes ses forces pour repousser Snape de son esprit. L'exercice était difficile mais Harry savait que lorsque l'on voulait, l'on pouvait et il avait de la volonté à revendre. Il commença donc à expulser l'intrusion non désirée de sa tête et vit la silhouette de son professeur se dessiner de plus en plus nettement face à lui.
… Harry était adossé contre un mur de pierre et regardait son maître des potions ranger sa salle après un cours tandis que Ron et Hermione essayaient de l'intégrer à la conversation…
Harry réussi enfin à repousser Snape de son esprit sans avoir utiliser sa baguette. Il avait fermé la connexion et, à présent, ils n'étaient plus reliés que par leurs regards.
Le jeune homme détourna la tête et Severus avala péniblement sa salive… Le dernier souvenir… Pourquoi Harry l'avait-il regardé comme ça, avec insistance, visiblement oublieux de ses amis qui tentaient vainement de se faire entendre de lui ?
'Il me fixe toujours quand je ne le regarde pas' se dit l'homme, troublé, tout en essayant d'étouffer la vague de joie intense qui l'envahissait.
« C'est… C'est bien Potter. Vous avez réussi à m'éloigner de vos souvenirs mais il faut encore augmenter votre rapidité. Personne ne doit voir ne serait-ce qu'une seconde de votre premier souvenir »… 'même si j'ai très envie de les connaître' ajouta Severus dans sa tête.
« Oui Professeur. »
'Appelle-moi Severus !' avait-il envie de lui crier mais il se retint et à la place, il lui dit, « Vous êtes prêt ? A trois ! Un, deux, trois, legilimens. »
Harry fonçait de toute la vitesse de son balai vers le vif d'or qu'il attrapa une fraction de seconde avant Malfoy… Harry passait son OWL de DADA devant Dolores Umbridge, en jubilant…
Puis, Snape fût éjecté avec violence de l'esprit de son élève et heurta durement son bureau, renversant fioles, encriers et parchemins.
Harry se précipita vers lui et lui prit la main pour l'aider à se redresser.
Le cœur de Severus battait comme un fou et ses yeux se nouèrent à ceux d'Harry, qui, cette fois-ci, ne les détourna pas.
Ils se tenaient là, l'un debout, l'autre encore légèrement avachi contre son bureau, aussi immobiles que des poupées de cires, le regard grand ouvert et brillant d'une intensité presque insoutenable.
Harry tenait toujours la main de son professeur, caressant doucement la peau pale du pouce.
'Dis-le Harry, dis-le' répétait Severus intérieurement qui sentait sa main le brûler, envoyant des picotements dans son corps.
« Est-ce que ça va Professeur ? » murmura le jeune homme.
'Professeur !'
Severus soupira, confus et en colère contre lui-même. Il était ridicule ! A quoi s'était-il attendu ?!
« Oui, ça va Potter » cracha-t-il en se redressant totalement. « Vous avez réussi à fermer votre esprit plus rapidement cette fois-ci. Maintenant, reprenons encore. »
Harry lâcha la main de l'homme et se recula lentement.
« A trois Potter. Un, deux, trois. Legilimens. »
Harry était dans la salle commune déserte avec Ginny Weasley qui l'embrassait passionnément sous une branche de gui… Il était…
Ses souvenirs se fanant tout d'un coup sans qu'il ait réellement eut le temps de les repousser, Harry se demanda ce qu'il se passait. Il sursauta lorsqu'il vit l'expression ravagée de son maître des potions.
Severus était pale et vacilla légèrement.
Il avait vu Harry, son Harry, embrasser quelqu'un d'autre… embrasser une fille. Harry n'était pas gay. Ce souvenir était récent, Severus le savait ce qui prouvait que son Harry n'était pas l'auteur de ses lettres. Harry n'était pas son admirateur, son amour secret. Harry n'était pas… Sentant son cœur sombrer douloureusement dans sa poitrine, Severus murmura péniblement, « La leçon est terminée pour aujourd'hui Potter. Vous pouvez partir. »
Severus se retourna vivement, incapable de cacher sa souffrance plus avant. Il attendait que le jeune homme parte, il devait partir. Il le fallait. Bientôt Harry le laisserait et il pourrait s'effondrer, seul, en silence, comme il l'avait toujours fait.
Cependant, ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que Harry ne ferait aucun pas pour sortir de la pièce.
