2ème chapitre !! Et de 2 ! Je persiste et je signe !!!

Alors, j'avais dit au prologue que je voulais mon histoire sérieuse… J'avoue que ce chapitre change de ton. Je ne sais pas si vous aurez plaisir à le lire, mais moi je me marrais tout de seule en le relisant (je sais, il me suffit de peu)… Quand je vous disais qu'il s'agissait d'un gros délire personnel !!

Bref, les trois / quatre chapitres qui suivront auront sans doute un ton léger aussi, mais pas autant que celui que vous allez lire… Là, je me suis vraiment lâchée… Mea culpa… Ce devrait devenir bien dramatique d'ici peu…

Bonne lecture !!!!

Chapitre 2 Où l'on découvre qu'un solitaire peut cacher une grande famille

« Guten Tag ! »

Harry se souleva brusquement de son lit, en clignant fortement les yeux : Qu'e'ch qui ch'passe ? Il faisait extrêmement sombre dans la chambre. La pénombre rendait d'autant plus floue la pièce qu'Harry mit bien cinq minutes à se rappeler qu'il fallait qu'il porte des lunettes pour mieux voir. Les mettant à son nez, l'opacité se leva un peu, découvrant un endroit étranger au jeune homme.

Une grande chambre aux formes hexagonales. Murs blancs. Plafond blanc, mais orné de moulures ouvragées, représentant visiblement des fleurs. Du moins, c'est ce qu'on pouvait supposer dans l'obscurité. Le mobilier au bois sombre paraissait imposant. Grâce à un léger reflet dans la vitre, Harry distingua même une bibliothèque. Il était couché dans un lit à baldaquin, immense. Enfin, il découvrit une fenêtre à sa gauche et une porte à sa droite, légèrement entrebâillée.

« Qu'e'ch que ch'est que ch'et endroit ? Qu'e'ch que ch'fout ichi ?

- Ach, du bist aufgewacht ! Wie geht es dir ? »

Hein... que, quoi, comment ?… WHAT ?! Il regarda alternativement de tout côté, mais ne vit personne.

« Ich bin da ! Sieh hier ! Hinter dir ! »

Un léger flottement dans les lourds rideaux le fit trembler jusqu'à la moelle, prêt à voir surgir tout et n'importe quoi sauf… un chat. Un chat, tout ce qui a de plus commun : un chat gris, gorge et pattes blanches… La question qui se posait : un chat parlait-il ? Même dans le monde des sorciers, il n'avait jamais vu un animal parler et un Animagus lui-même ne peut plus parler comme un humain une fois transformé… Animagus… Patmol…

Harry secoua vivement la tête et se redressa un peu plus, le cœur battant avec un peu d'affolement.

~ Tu ne vas tout de même pas avoir peur d'un chat maintenant ?!

~ Oh, toi ! La ferme !

« Hello ! articula distinctement ledit chat. »

Les yeux d'Harry s'agrandirent comme des soucoupes et il recula avec effroi quand le petit animal ronronnant sauta prestement sur son lit.

« Sois pas effrayé comme ça ! Je ne vais pas te manger !… A mon avis, t'es pas encore très réveillé… Tu ne réponds pas à Sonja ?   [n/a : prononcez « Sonia »]

- So.. so-so…

- Pas so-so ! Sonja !… Juste derrière toi ! »

Harry se retourna avec précipitation et se retrouva nez à nez avec le tableau d'une jeune fille, accroché au-dessus du lit, entre deux montants.

« Phantastisch ! Du hast mich gefunden !... Also, was ist dein Name? »

Habitué à l'obscurité à présent, Harry put distinguer nettement les contours de la peinture. Il s'agissait d'une jeune fille, jolie et joyeuse. Ses très longs cheveux noirs étaient relevés en une queue de cheval haute, nouée par un ruban. Ils cascadaient sur ses épaules. De ce qu'il put en juger, Harry devina qu'elle était vêtue d'une robe rouge. La couleur de la peau était très pâle, mais une touche de rose vivifiait les joues. Le visage fin, d'épais sourcils et surtout des yeux très grands et très expressifs. Quant au nez, il lui rappelait vaguement quelqu'un… Que… ?!

« Que… que dit-elle ?… Je… je ne comprends pas ce qu'elle dit…

- Elle parle allemand… J'ai jamais réussi à lui apprendre l'anglais ! Elle ne fait aucun effort !… Elle t'a demandé ton nom… Et elle a dit aussi, en gros : « Super ! Tu m'as trouvée »… Je crois bien qu'elle se moquait de toi en disant cela…

- Mon… mon nom ?

- Oui, ton nom ! T'en a un, quand même !

- Heu… Ha… Harry… Harry Potter…

- Harry Potter ! Ja, ich kenne dich vom Namen her ! Du bist so berühmt !!

- Hein ?

- Elle a dit qu'elle te connaissait de nom et que tu es « si célèbre ! »… Je crois qu'elle se moque encore de toi… Car, en fait, elle sait qui tu es depuis hier soir… Trity et Severus nous ont dit qui tu étais…

- Sev… ?!

- Tu veux lui poser une question ?

- Ben… son nom ?… Elle s'appelle Sonja comment ? »

Tandis que le chat traduisait, Harry Potter vit soudain défiler devant ses yeux les souvenirs de la veille. Et plus il se souvenait, plus il sentait monter en lui un sentiment d'étouffement et de folle panique. Sentiment qui explosa quand la fille répondit :

« Rogue… Sonja Rogue…

- Ah ! Nom de Dieu !! I'm damned !!!! »

Harry surgit hors du lit et sauta à terre, où il s'étala lamentablement. Le visage exorbité par l'horreur et les yeux fixés alternativement sur le portrait et le chat, il recula en arrière, se traînant sur les fesses en s'aidant des deux mains. Il avait du mal à réguler sa respiration sifflante. Tout lui revenait à présent.

La veille au soir, il avait fini par s'endormir, épuisé par la faim et le désespoir. La petite voix dans sa tête avait continué de le traiter d'imbécile, mais cela avait agi comme une litanie ou une chansonnette qui vous endorme. Entendre : « Imbécile, imbécile, imbécile… » sans arrêt, c'était comme compter les moutons pour atteindre le sommeil. Mais au moins il achevait sa journée en ayant adopté un constat : Je suis un crétin patenté, le dernier des Charlots !! Un couard, un pleutre, un poltron, un dégonflé et un pétochard !!! Même pas le courage de me trancher les veines !! Ah, il est beau le p'tit mec de chez Gryffondor !! En somme, le Choixpeau avait raison… J'aurai dû me retrouver chez Serpentard…

C'était donc sur ces pensées désobligeantes qu'il avait sombré dans un somme maladif, lorsque quelqu'un ouvrit sa porte à la volée et commença à lui tapoter l'épaule. Comme ce contact subit le gênait, Harry avait fini par ouvrir les yeux, qu'il referma aussitôt en constatant que le visage de l'Oncle Vernon se trouvait à même pas dix centimètres du sien.

« Harry ! Des sorci… - il émit un bruit d'étranglement - Un homme et une femme sont là pour t'emmener avec eux. L'homme dit qu'il est ton professeur quant à la fille, c'est celle aux cheveux roses qui t'accompagnait à la gare… »

Tonks ?

« … Ils sont envoyés par... heu… Grumbledore… Vite, lève-toi ! Ai l'air en forme, bon sang! Sinon, je sens que je vais me faire étriper… »

Tonks avait alors fait irruption dans la chambre. Son sourire franc s'était totalement figé en voyant l'état de l'adolescent, efflanqué et hagard. Harry avait ensuite entendu son oncle tenter vainement des explications, mais il n'eut pas le temps de dire « ouf ! » quand Tonks le propulsa contre la fenêtre en criant un Experlliarmus tonitruant. Il eut des bris de verre, un hurlement diminuant progressivement, puis un bruit de chute avec atterrissage douloureux.

Un homme, qu'Harry ne reconnut pas tout de suite, avait à son tour fait son apparition. S'étant tout d'abord précipité à la fenêtre pour constater les dégâts, il s'était alors retourné vers Harry pour dire quelque chose, mais ce fut une expression de surprise qui sortit de sa bouche. Visiblement très choqué par ce qu'il voyait, l'homme avait fait deux pas vers le lit, entrant de ce fait dans la lumière, permettant au jeune homme de le reconnaître. Ce dernier aurait alors préféré tomber dans l'inconscience pour échapper à cela. Mais au lieu de ça, il devint d'un seul coup très lucide quand il reconnut… Oh, non ! Pas lui ! Oncle Vernon, au secours !!

Mais le choc passé, Harry se retrouva à nouveau embrumé, pris de malaises par cet excès de tension. Il sentit qu'il glissait de son lit, rattrapé au vol par deux paires de bras. Il perçut quelques mots que lui disait Tonks… Ne t'inquiètes plus… Cambridge… plus sûr… Puis quelqu'un le prit dans ses bras et le transporta hors de la chambre. Une fois dehors, il entendit des grognements étouffés provenant d'un arbuste. On le déposa à l'arrière d'une voiture et il put voir, à travers la vitre de la portière, son oncle se relever avec difficulté, aidé par une Tante Pétunia échevelée et un Dudley couinant. Harry eut comme une impression de déjà-vu.

En cinq minutes, on eut chargé ses affaires dans le coffre, puis Tonks s'installa à gauche, sur le siège passager, tandis que… l'homme (Harry ne voulait pas lui mettre de nom) s'installait à la place du conducteur. Il démarra en douceur, et Harry vit défiler les maisons symétriques et identiques de Privet Drive, puis s'endormit complètement.

Il se réveilla dans une demi-veille quand on le sortit de la voiture. La nuit était très avancée, mais la pleine lune éclairait fortement une place. Harry chercha à reconnaître le square Grimmaurd, mais tout lui était inconnu. On le porta jusque dans une maison qu'il devina immense. Il ferma les yeux, se laissant bercer par le balancement des bras qui le soutenaient. Il fut déposé avec douceur dans un lit. Intrigué par des chuchotements, il ouvrit à demi les paupières, aperçut le contour d'une femme en robe de chambre vert fluo qui parlait avec l'homme et referma les yeux, complètement éteint.

Les idées à présent claires mais reculant avec trop de précipitation, Harry se cogna la tête contre la porte. Se saisissant fébrilement de la poignée, il sortit de la pièce qu'il ferma d'un coup sec. Il était à présent dans un long couloir circulaire, très sombre. Entre la multitude de portes, étaient accrochés de nombreux portraits, aux personnages encore endormis. Il y avait également de nombreux candélabres accrochés aux murs, aux formes de dragon, ou d'oiseau maléfique peut-être. Le sol était recouvert d'un tapis rouge qui suivait l'arrondi du couloir. Il eut l'intérêt d'étouffer les pas d'Harry qui voulait éviter de réveiller les portraits, qui, tous, ressemblait à… lui.

Il lut quelques-uns des noms sur les cadres : Dominus Ier dit Rogue le Teigneux die Schwarzgräfin Amelia Rogue von Steinberg Henry James Rogue dit l'Alchimiste Moria Rogue dite la Sorcière des Basses Landes Keira Rogue épouse MacBeth Theophilus Rogue dit le Médicastre Wolfgang Rogue von Steinberg der Hellseher

En ayant l'impression de vivre un vrai cauchemar, Harry atteignit le palier d'un large escalier, débouchant dans un hall très éclairé par une verrière voûtée, ce qui l'éblouit un instant. Il descendit sur la pointe des pieds. Il s'attarda à contempler le sol dallé, où était représenté une sorte d'oiseau-dragon aux ailes déployées, entouré de la devise : « Cum Spiritu Aversi A Rogis Profliga Eorumque Cruorem Bibe »

Passablement dépassé par la situation, Harry relit plusieurs fois cette phrase sans s'en rendre compte avant d'être ramené à la réalité par un bruit à sa gauche, derrière une porte d'où s'échappait une odeur… délicieuse.

********************

« Vous avez une heure pour emballer vos affaires et descendre dans la Grand Salle ! »

Jo souffla avec exaspération en entendant cette voix si grinçante et exaspérante du professeur Dina McLear. Par Astaroth, qu'est-ce qu'elle pouvait détester cette femme !!

« Si ça peut te soulager, tu n'es pas la seule à la détester ! »

Jo sursauta, puis fit un grand sourire en découvrant Sapho derrière elle.

« Ne me fais plus peur comme ça ! J'ai cru que j'avais pensé tout haut ! T'imagine si cette vieille chouette de McLear entendait ce que je pense d'elle ! »

Bien qu'aveugle, Sapho avait un don rare qui lui permettait de tout deviner autour d'elle : elle était télépathe. De ce fait, elle savait tout, en étant toujours à l'écoute de la pensée des autres. Si cela pouvait s'avérer gênant pour certains, Jo, elle, n'avait aucune arrière-pensée et ne s'offusquait pas quand son amie la surprenait ainsi dans ses réflexions.

Les deux filles rangèrent leurs linges dans leurs valises en silence. Syphis, la sœur de Sapho, débarqua dans la chambre à grand renfort de grognements. De ce que Jo put comprendre, Syphis s'était faite attraper à flâner dans les couloirs des garçons par McLear. A son tour, elle fit sa valise et aida sa sœur à terminer la sienne.

Ayant déjà fini, Jo s'allongea sur le lit en soufflant à nouveau, les bras en croix. Enfin, nous quittons cette… « école »… Ce pensionnat, cette prison… Ce soir, Londres. Demain, Cambridge et puis la maison !… Les vacances… Beth… Père… Août… Le concours de balais volants… Peut-être la Médaille d'Or ?… Puis le mariage… Beth toute en blanc et étincelante… La rentrée… Poudlard…

Ah ! Oui ! Poudlard enfin ! commenta Sapho.

Je ne te le fais pas dire, enchaîna Jo en faisant voler au-dessus d'elle son réveil, en bougeant doucement la main. Fini « l'Ecole Spéciale pour Parapsys et Hybrides » ! Fini les gueulantes de McLear la Hargneuse !

Fini les sermons interminables de Gorrius Ombrage le Graisseux ! ajouta Sapho.

Oui ! Tout ça fini !

Un coup violent donné contre la porte les fit sursauter. Jo perdit sa concentration et le réveil retomba lourdement sur son crâne.

« Miss Joséphine Rogue encore en train de rêvasser ! Vous avez de la chance que l'année soit terminée, ma chère, car je vous aurais bien reprise en main pour vous enlever tout ce vent que vous avez dans la tête ! … »

Crétine !

« … Je crois que je toucherai deux mots à votre père, quand je le verrai demain !… »

Il va vous envoyer sur les roses !

« … Et si vous avez fait vos bagages, veuillez descendre sans plus tarder dans la Grand Salle !… »

Ca va, ch'uis pas sourde !

« … Et ça vous concerne vous aussi, Mesdemoiselles Malefoy !! »

Si je pouvais la voir, je crois que je lui sauterai au cou pour l'étrangler ! s'exclama Sapho Malefoy en attrapant à tâtons ses souliers tandis le professeur McLear repartait. Syphis, à qui la pensée de sa sœur était destinée, éclata de rire, avant de s'asseoir sur sa valise pour la fermer. Jo, qui avait deviné l'échange muet entre les deux sœurs, sourit en massant son front endolori.

Enfin, Syphis sauta à pieds joints sur sa valise qui se ferma d'un coup sec. Les trois filles se chargèrent alors de leurs différents sacs et descendirent dans la Grand Salle, déjà bondée d'élèves. Jo aperçut dans un coin ses cousins, Damiel et Cassiel Rogue, adossés contre le mur, les mains dans les poches. Les jumeaux semblaient morts de fatigue, des cernes noires sous les yeux, leurs cheveux mi-longs aussi peignés qu'au sortir du lit. Jo se demanda intuitivement ce qu'ils avaient pu fabriquer cette nuit pour être dans cet état comateux. Non loin, leur sœur Maria discutait avec leur cousine « au second degré », Pythia Rogue. Une vraie réunion de famille, pensa Jo.

« A propos de réunion de famille, intervint Sapho. J'appréhende fortement la journée de demain…

- Pourquoi ?

- Bah, on a reçu une lettre de Tante Narcissa, précisa Syphis. Oncle Lucius aurait été arrêté en Juin et enfermé à Azkaban…

- Non ?!

- Si !… Et le plus « drôle » dans cette affaire, c'est que ce serait en raison du retour de Tu-Sais-Qui…

- Je ne vois ce qui a de drôle. Et puis, Tu-Sais-Qui est revenu depuis un an, déjà. Pourquoi ton oncle serait-il arrêté maintenant seulement ?

- Y paraît que le Ministère de la Magie a mis un an à accepter l'évidence… De plus, tu n'ignores pas le côté « Mangemort » de Lucius ?

- Merci, je sais ! Avec mon père, je ne peux être qu'au courant… Quant au Ministère, ils sont tellement peu dégourdis… Rien que nous concernant, nous autres les Parapsys et les Hybrides, cela fait des siècles qu'ils n'en finissent pas de statuer sur notre sort…

- Au moins, ça semble bouger de ce côté-là, puisqu'on va enfin pourvoir aller à Poudlard, sans plus être discriminés par rapport aux élèves « normaux »…

- Mouais… Cris pas victoire tout de suite ! Si le Ministère semble nous accorder quelques faveurs, c'est seulement parce qu'il espère qu'avec nos pouvoirs nous serons en mesure de les protéger !

- Contre Tu-Sais-Qui ?! s'exclama Syphis en levant les bras au ciel. Moi, je ne sais que traverser les murs, je ne m'appelle pas Spiderman ou Catwoman !!

- Non, c'est vrai, intervint un garçon aux longs cheveux bruns bouclés Par contre avec ton pouvoir, tu ressembles à Shadowcat dans les X-Men !! Elle est terriblement sexy en plus...

- Très spirituel, Syrrus ! ironisa Syphis.

- En tout cas, pour en revenir aux réunions de famille, reprit Sapho. J'appréhende demain, car Narcissa… hormis le fait qu'elle ne peut pas nous voir en peinture… va sûrement en profiter pour nous accabler d'avantage et passer sa rancune sur nous… Quant à Drago… Il m'énerve ç'ui-là depuis quelques temps !! Arrogant, prétentieux ! Et gamin pour son âge ! Comme je ne vois rien, il s'amuse à me faire des crocs-en-jambe ! Il me jette des sorts qui modifie mon apparence sans que j'en sache rien, et après il n'arrête pas de rire avec ses copains de ses mauvaises blagues !

- On appelle ça un sale gosse, siffla Syphis. »

Les deux sœurs continuèrent à discourir sur leur malaise familiale, et Jo, se sentant de trop, s'éloigna vers ses cousines, Maria et Pythia. Elle remarqua furtivement que Syrrus Black la suivait du regard, mais elle évita d'y faire trop attention.

********************

« Harry ! Bonjour ! Assieds-toi ! Prends une chaise! Reste pas debout comme ça ! Tu as une mine à faire peur ! Que veux-tu déjeuner ? »

Passablement assommé par cet avalanche de paroles, Harry s'immobilisa sur le seuil de ce qui se révéla être une volumineuse cuisine à l'ancienne, où ronronnaient de grands chaudrons, d'où s'échappaient des odeurs de confitures et de caramel. Devant une poêle à frire, une femme en robe de chambre vert fluo faisait sauter des crêpes épaisses. L'odeur délicieuse qu'Harry avait sentit, c'était ça. Après réflexion, il reconnut la femme qu'il avait aperçue avant de s'endormir totalement la nuit dernière. Mettant difficilement au point son esprit, il fut soudain frappé par son visage… Son visage…

Non, mais c'est pas vrai !! Il me poursuit, c'est pas possible !!

La femme avait le même nez crochu et le même teint cireux que lui. Mais autant Harry l'avait toujours trouvé laid et repoussant, autant la femme ne se départait pas d'une certaine beauté. En vérité, Harry n'aurait pas pu dire qu'elle fut belle, car ce n'était pas vraiment le cas. Mais elle avait quelque chose d'attirant, dont la particularité d'avoir teint des mèches de ses cheveux en vert ! Ses traits étaient élégants et son visage assez fin, hormis ce nez qui lui mangeait la figure.

Harry se rendit compte qu'il était littéralement fasciné par ce nez. Tous les portraits, qu'il avait vus dans le couloir et même celui de Sonja, possédait ce nez. Crochu… Non, aquilin plutôt… Car à la réflexion, il avait une forme assez aristocratique… C'est pas Cléopâtre, ni Cyrano, mais quel nez ! C'est une péninsule, c'est un cap !

« Alors ? Tu ne t'assoies pas ? »

La femme lui souriait dans un charmant sourire. Docilement, il obtempéra et prit place à une longue table. A quoi je pensais, moi, à l'instant ?

~ Tu réfléchissais au sujet des nez… Si tu veux mon avis, t'es au bout du rouleau !

« Je m'appelle Meredith Rogue. Je suis une nièce de ton professeur, mais j'ai un an de plus que lui ! Je te précise ça car j'y tiens. Lui, il a tendance à l'oublier !… Appelle-moi Trity, je préfère ! »

La nièce de… ? UNE nièce de… ?Elle déposa devant lui une assiette de crêpes, puis un assortiment de pots : marmelades, confitures, sucre roux, sucre brun, cacao… Au grand étonnement d'Harry, il avait faim et ne se sentait pas nauséeux face à toute cette nourriture. Avidement, il attaqua son assiette, ayant l'appétit de plus en plus ouvert au fur et à mesure qu'il mangeait.

« Bah, ça ! T'avais pas mangé depuis combien de temps ? – Elle lui présenta alors un gobelet où glougloutait une potion malodorante. – Excuses-moi de te couper l'appétit, mais bois ça ! C'est ce que Severus t'a donné hier soir avant que tu ne t'endormes. C'est une potion revigorante. Et visiblement, ç'a fonctionné car t'as moins l'air cadavérique ! »

J'ai bu ça hier ?… Pff, il aurait voulu m'empoisonner qu'il aurait réussi son coup ! Harry se retrouva alors avec une crêpe dans la main droite et ce gobelet dans la gauche, plutôt indécis. C'est drôle… Tout à l'heure, je ressemblais à Alice face au Chat de Chester… et maintenant je ressemble à Blanche-Neige tenant la pomme empoisonnée dans sa main… Je suis une personne complètement foutue…

~ Tu l'as dit, bouffi !!

« Excusez-moi… heu… Pourquoi suis-je ici ?

- Pour une raison simple. Albus Dumbledore ne voulait pas que tu restes cet été chez ton oncle et ta tante. Je ne prétends pas connaître ta vie, mais j'ai cru comprendre que c'était pas la joie avec eux ?… Enfin bref, il a demandé à mon oncle Severus de te prendre en charge quelques jours, et Severus m'a demandé de m'occuper de toi aujourd'hui.

- D'ac… d'accord ! Mais… Pourquoi pas le square Grimmaurd ?

- N'est plus sûr.

- Et… j'ai des amis… Peut-être que ?

- Si tu veux parler des Weasley, c'est chez eux que tu seras logé bientôt. Mais en entendant, on leur cherche actuellement un logement plus sûr pour eux-mêmes. »

Voilà pourquoi, je me retrouve ici, dans une maison peuplée de clones de Severus Rogue… argh !… clones de « l'homme » !… Il est définitivement « l'homme » ! Et je ne veux surtout pas le croiser tant que je serai obligé de rester ici !

« Mais, au fait, c'est où ici exactement ?

- Tu es au Manoir Rogue, dans la région de Cambridge.

- Cambridge ?! Mais, hier, on a quitté Londres le soir et on est arrivé dans la nuit, on a roulé très vite !!

- Vous avez surtout volé très vite ! C'était une voiture volante prêtée par le Ministère. »

Le Ministère autorise et utilise les voitures volantes maintenant ? Première nouvelle !

« Et… heu… donc !… Vous êtes une nièce de… du professeur Rogue (argh !)… Il en a beaucoup d'autres ?

- Oui, deux autres. Il a également trois neveux, dont mon frère, Ichabod. Deux filles, une sœur jumelle, et deux frères.

- ?!

- Mais c'est pas fini, continua Trity en souriant de plus belle. Il a un cousin, qui a deux enfants. Et une cousine avec une fille.

- Il a deux filles ?! Et une sœur jumelle !

- Oui, oui ! D'ailleurs, demain tu pourras faire la connaissance de Jo, sa cadette. Elle a ton âge. Quant à sa sœur jumelle, tu la connaît sans doute. Elle s'appelle Sérénice, mais son nom de scène était « Sylèna »… Tu sais ?… Du groupe « Witchcraft Underground ».

- ?!?!

- Tu connais pas ? Faut dire aussi que tu as vécu chez des Moldus. C'était un groupe de musique, de danse et de théâtre qui s'était formé il y a 18 ans, en réaction contre la montée de Tu-Sais-Qui… Car faut savoir, qu'à l'époque, les gens ne se rendaient pas compte de la menace qui planait au-dessus de leur tête. Et ce genre de groupes critiquait cet état de fait et prévenait la population au travers de leurs textes ! De ce mouvement, sont issues les « Bizarr'Sisters », par exemple. Sérénice était la plus jeune quand ç'a commencé elle avait 17 ans. Elle écrivait le texte des chansons généralement, mais elle était surtout d'une agilité extraordinaire pour danser vraiment de tout !

- …

- Elles étaient quatre à former ce groupe. Hormis Sérénice, tu dois connaître le nom des trois autres : Mia Weasley, Luccia Malefoy et Ravenicka « Raven » Black ! »

En pleine après-midi dorée,

Tout à loisir, nous glissons,

Car nos deux rames, maladroitement,

Par de petits bras sont maniées,

Tandis que de petites mains font semblant

De pouvoir diriger notre course errante.

(…)

En imagination, elles poursuivent

Un rêve enfantin à travers un pays

De folles merveilles inconnues,

Bavardant avec les oiseaux et les bêtes –

Et finissent par y croire à demi.

(…)

Ainsi naquit l'histoire du Pays des Merveilles,

Ainsi, peu à peu, l'une après l'autre,

Se forgèrent ces bizarres péripéties,

Et maintenant l'histoire est terminée,

Et nous voguons vers la maison, heureux,

Sous le soleil couchant.

Alice ! Prends cette histoire enfantine,

Et d'une main doucement amicale

Dépose-la sur l'autel des rêves de l'Enfance,

Couronne sacrée du Souvenir,

Comme la guirlande de fleurs fanées

Qu'un pèlerin cueillit en une terre lointaine.

(Lewis Carroll, Alice au Pays des Merveilles)

Petit vocabulaire :

- Guten Tag ! : Bonjour ! (sans blague!)

- Ach, du bist aufgewacht! Wie geht es dir? : Ah, tu es réveillé! Comment vas-tu?

- Ich bin da ! Sieh hier! Hinter dir! : Je suis là! Regarde ici ! Derrière toi !

- I'm damned ! : Je suis fait ! ( lol )

- die Schwarzgräfin : la Comtesse Noire

- der Hellseher: le Devin

Quant à la devise en latin, la traduction viendra au prochain chapitre! Et s'il y a des germanistes ou des latinistes parmi vous, ne faites pas attention aux fautes dans l'une ou l'autre langue !!

Reviews :

Gaeriel Jedusor : Le crayon est parti, mais j'ai encore du mal à enlever le tipex !! re-lol p  Et merci !

Erika3 : « mystérieux, inquiétant… » ben, j'te remercie beaucoup !! Mais j'espère que tu n'es pas déçue par le ton de ce chapitre 2 !!

Ombrefeu : Merci auchi !

Alors que pensez-vous tous de la suite ? Une solution : « reviewez » !!!!