Salut à tous !
Bah, ç'a pas beaucoup « reviewer » pour le 2ème chapitre ! C'est si nul que ça ? … Tant pis, j'continue, na !
Réponse à Erika3 :
« Parfait » ? Oh là, décidément t'as le chic pour me faire rougir !! Sinon, je me doutais que la lecture serait un peu embrouillée, vu le nombre de personnages ! Mais, en y réfléchissant, c'est excellent, car tu t'es retrouvée dans la même impression que Harry ! J'espère que ce chapitre 3 éclaircira un peu les ténèbres ! Mais pas d'inquiétude : les nombreux détails que je donne me servent plus à instaurer une certaine atmosphère. Bientôt le tri se fera tout seul parmi eux, et puis, je reviendrai dessus de temps en temps !
Chapitre 3
Où l'on en apprend un peu plus sur la famille Rogue« Severus !
- Sérénice ! »
Le frère et la sœur s'embrassèrent affectueusement, heureux de se revoir après si longtemps, et tout simplement heureux par cette splendide journée de Juillet.
Comme chaque année, à date fixe, Severus Rogue, de même que tous les parents de Parapsys et d'Hybrides, se rendait au Ministère de la Magie. Très exactement au niveau 5 : « le Département de la coopération magique internationale, Organisation internationale du commerce magique, Bureau international des lois magiques, Confédération internationale des sorciers, section britannique ». Ils attendaient dans le hall affecté à la Confédération. Ils attendaient que leurs enfants leur soient rendus. Car, comme chaque année, à date fixe, les élèves de « l'Ecole Spéciale » étaient conduits au Ministère après la fin de leurs cours, afin d'y être à nouveau recensés, testés et jugés ou non « sans danger pour les sorciers normaux et leur entourage ». Ensuite, on les rassemblait dans le hall de la Confédération, l'appel était fait et ils pouvaient alors rejoindre leurs parents.
« Que fais-tu là ?
- Chut ! lui intima Sérénice. »
Narcissa Malefoy, habillée de deuil de la tête aux pieds, se frayaient un chemin vers eux. Un petit chapeau, posé avec recherche sur le devant de sa tête et surmonté de plumes de merle, recouvrait son visage d'un tulle artistiquement brodé. Ses cheveux blonds étaient attachés dans un chignon compliqué, tenant savamment grâce à une épingle ouvragée comme en portent les geishas. L'air noble et renfermé, le port autoritaire et froid, sa fine silhouette, à l'apparence s'y fragile, écartait sans problème les gens sur son passage, comme Moïse avec la Mer Rouge. A la différence près, que, si tous, avant, lui montrait un respect servile, chacun maintenant la fuyait comme la peste depuis que son mari avait été enfermé à Azkaban.
« Mes amis ! entonna-t-elle d'une voix chantante, à l'éclat cependant brisé.
- Narcissa, enchanté de te voir ! répondit Severus, faussement en joie.
- Moi de même ! enchaîna Sérénice, qui prit pourtant un air pincé. »
Narcissa lui réserva son regard le plus charmant, dissimulant sous son masque une haine impitoyable.
« Je n'en doute pas, Syléna ! dit-elle en accentuant le nom. Mais que fais-tu ici ?
- J'accompagne Severus, bien sûr ! »
Ce dernier tiqua, mais garda son visage impénétrable.
« Oui, bien sûr…
- Et toi-même ?
- Je viens chercher mes chères nièces, Sapho et Syphis… Leur mère est bien incapable de s'en occuper !
- Dans son état, je le comprends !
- Il est vrai que cette pauvre fille est devenue folle… Pauvre Luccia ! Et pauvre Lucius d'avoir reçu une sœur pareille !! »
Sérénice déglutit à grand peine, retenant la rage qui menaçait de la submerger, ravala son envie d'ensorceler Narcissa et se tut. Mrs Malefoy lui fit un grand sourire et se tourna vers Severus, qui avait évité de se mêler à une conversation si mauvaise et tendue. Avant tout rester diplomate avec des gens comme elle, même s'ils s'avèrent si immondes et amoraux !
« Alors, Severus ? Comment va Lisbeth ? Tu sais que j'aurai aimé aller au mariage en Août, mais que veux-tu ! Après les calomnies jetées sur mon mari, je suis rejetée à la lisière du monde ! Les gens sont vraiment stupides ! Ils s'attachent à des mensonges en nous discréditant ! Mais cela changera, j'ai déjà entamé une procédure de réhabilitation pour libérer Lucius et lui faire recouvrer sa position !
- Je te souhaite de réussir ! lui assura Severus.
- Merci !… Tu fais parti des rares amis qui nous restent, Severus !… Surtout, dis à ta fille, Lisbeth, que je regrette de ne pouvoir venir à son mariage !
- Je n'y manquerai pas ! Et je te rassure, Beth ne t'en voudra pas !
- Oh, oui ! Cette charmante Lisbeth ! Et embrasse ta petite Jo de ma part ! »
Sur ce, elle s'éloigna dans la foule, s'écartant toujours devant elle.
« Une procédure de réhabilitation ? ironisa Sérénice. Elle ne doute de rien celle-là !
- C'est du bluff, murmura Severus. Garde ce que je vais te dire pour toi. Lucius Malefoy et les autres Mangemorts soi-disant enfermés à Azkaban se sont évadés.
- Quoi ?!
- C'est Dumbledore qui m'a mis au courant. Le Ministère a jugé préférable de ne pas divulguer l'information, pour éviter un mouvement de panique. Car il semblerait que ce soit les Détraqueurs eux-mêmes qui aient ouvert leurs cellules.
- On est bien !
- Je ne te le fais pas dire ! Mais alors dis-moi maintenant, pourquoi… »
********************
La journée de la veille, Harry était resté pratiquement tout le temps dans la cuisine avec Meredith Trity Rogue. Ils s'étaient empiffrés de crêpes, l'un comme l'autre, toute la matinée. Pour midi, ils avaient mis les bouchées doubles, surtout Harry. Comme une « promenade » digestive s'imposait, Trity lui avait ensuite fait visiter le Manoir. Mais légèrement nauséeux d'avoir tant manger d'un seul coup, Harry aurait été bien incapable de retrouver ne serait-ce que sa chambre. A l'occasion, il lui demanderait un plan des lieux.
Mais, en bref, il savait que les chambres et la bibliothèque occupaient les 1er et 2ème étages qu'au rez-de-chaussée, il y avait la cuisine, un grand salon pourvu – au grand étonnement d'Harry – de tout le matériel technologique multimédia d'un salon moldu, une autre bibliothèque incluse à un laboratoire d'alchimiste… Sous une coupole de verre, il y avait aussi une immense Salle de Bal, poussiéreuse… Harry, lui, avait retenu la Salle d'Armes.
Une Salle d'Armes, et pas seulement. Accrochées aux murs, de multiples épées et lances moyenâgeuses, très travaillées. De nombreuses armoiries. Toujours revenaient l'oiseau-dragon et l'énigmatique formule latine. Sur des étagères vitrées, s'empilaient de longues boîtes, comme celles qu'on trouve dans la boutique d'Olivanders. Trity expliqua qu'il s'agissait des différentes baguettes magiques qui avaient servi dans sa famille : certaines se transmettaient de génération en génération, d'autres avaient appartenues à un seul sorcier. Ces dernières étaient rangées dans des boîtes de velours noir, où avait été brodé en or le nom du sorcier en question. Harry aperçut celle de Dominus Ier dit le Teigneux, dont il avait vu le portrait : un homme aux cheveux blancs, longue barbe, sourcils noirs, l'air froid. Trity lui montra la baguette : elle était bleu clair, torsadée. Harry ressentit un frisson électrique dans ses membres quand il la prit en main.
Mais dans la salle, surtout, il y avait également tout un attirail de balais, plus ou moins vieux, exposés dans des vitrines. Des balais volants, bien sûr, mais magnifiques. En connaisseur, Harry fut subjugué : aucun ne ressemblait à ceux qu'il avait déjà vus, tous avaient une forme unique et plusieurs avaient été personnalisés pour leur propriétaire. Sculptés, ornés de dorure ou d'argent, bois clair ou foncé… Quant aux combinaisons de vol, Harry reconnut sans difficulté les uniformes de Quiddicht. Beaucoup arboraient les couleurs de Serpentard, en plus ou moins bon état, mais il en avait également pour l'équipe d'Angleterre et aussi l'équipe d'Allemagne. De Prusse, précisa Trity. Harry reconnut enfin les uniformes qu'utilisent les sorciers pour la vitesse : une grande cape recouvrant le corps entier avec deux ouvertures pour les bras, et un casque ovale dont la visière avait la surface du visage et ressemblait à un miroir craquelé. Il y avait encore deux autres uniformes, qui intriguèrent Harry, car c'était la première fois qu'il en voyait. Militaires, jugea-t-il.
« Ce sont des uniformes portés par les Sections Belvédères, expliqua Trity.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Ce sont d'anciens groupes d'espions, dissous il y a dix ans. L'origine de leur nom vient de la signification-même du mot « belvédère », qui est un endroit surmonté d'où l'on peut voir au loin.
- Ces uniformes n'ont guère plus de dix ans… Qui les portaient ?
- Mon frère Ichabod et moi-même.
- Vous étiez espionne ?!
- Oui, c'est presque un passe-temps dans la famille. »
Harry pensa aussitôt à son professeur de potion, mais le chassa vite de son esprit. Espion, pas de doute ! Mais pour le compte de qui ?
« Enfin, espionne… reprit Trity. Pas tout à fait… J'étais un Médecin de l'Armée… Enfin… En fait, je n'étais que simple infirmière, mais j'avais et j'ai le niveau pour pratiquer comme n'importe quel Médicomage… Seulement… - elle émit un petit rire – Tu n'ignores pas la discrimination qui pèse sur les Parapsys ? »
Perplexe, Harry ne put cependant s'empêcher de rire franchement en resserrant sur lui le gilet qu'il avait sur le dos.
« Pourquoi ris-tu ?
- Désolé, sincèrement… Mais depuis ce matin, je vois et j'entends des choses totalement invraisemblables… J'ignorais qu'un chat pouvait parler, c'est la première fois que j'entends parler des Belvédères et des Parapsys, … et surtout ! Je ne me serais jamais douté que le professeur Rogue eut une si grande famille !!
- Tu sais, Severus n'est pas un bavard, dit-elle en souriant. Mon contraire absolu. Je parle trop d'après lui. Mais nous n'avons pas eu la même éducation… »
Pendant un instant, Harry crut la voir se troubler. Mais elle se reprit vite et sourit à nouveau. Pas la même éducation… Qu'avait-elle voulu dire ?
« Si tu veux, je te brasse vite fait le curriculum vitae des différents membres de la famille ? »
Après tout… Pourquoi pas ? Harry se délectait à l'avance de mettre à jour ce que Rogue avait toujours caché, pour Dieu sait quelle raison…
********************
Les portes du hall furent ouvertes. Les professeurs Dina McLear, Gorrius Ombrage et Jorick Chafouine s'avancèrent devant les parents, bientôt suivis d'une foule d'élèves disposés en rangs impeccables. Tous portaient un uniforme sombre, avec pull et veste noirs sur chemise blanche à large col. Les filles avaient des jupes noires au plissé écossais, d'épais collants blancs et des souliers vernis à lanière, noirs. Le blason de leur école était cousu sur le revers gauche de leurs vestes : la tête d'un monstre, découvrant les crocs, au visage séparé en deux par une baguette, la partie gauche étant celui d'un loup argenté et la droite celui d'un homme.
L'appel commença.
« Arius Aberline ! »
Un gamin fluet se détacha du groupe et bondit dans les bras de sa mère.
« Un peu de tenue ! ordonna sèchement McLear. Dimitri Alambic !
- … pourquoi viens-tu le chercher ? demandait Severus à Sérénice.
- C'est Remus qui me l'a demandé. Il ne se sent pas bien en ce moment, et ne sait pas comment s'occuper de son filleul ces vacances.
- Vincent Ambert !
- Il paraît qu'il a le caractère de son illustre parent, affirma Severus. Avec une touche de perversité en plus ! Méfie-toi !
- Tu sembles oublié que j'ai très bien connu sa mère…
- Héloïse Azaphel !
- Moi aussi, j'ai très bien connu Ravenicka, mais il semblerait qu'il ne tienne rien d'elle !
- Ecoute ! Je sais que tu as toujours eu une piètre opinion de Sirius, mais je t'assure que son petit-cousin est différent !
- Peter Bay ! »
Un homme de haute stature apparut soudain derrière les faux-jumeaux en pleine conversation, les faisant sursauter.
« Bien le bonjour, Frangin, Frangine !
- Marius ! fit Sérénice en l'embrassant.
- Nino Becker ! »
Les deux frères se serrèrent la main, tandis que Sérénice embrassait Helena, la douce femme de Marius. Ce dernier était nettement plus grand que son frère Severus. Plus vieux aussi, ses tempes grisonnaient déjà et des rides profondes marquaient les contours de sa bouche. Il avait également toujours été plus fort et plus beau que Severus, ou même que Julius, leur frère le plus âgé. Marius avait vraiment été bel homme dans sa jeunesse. Un des détails qui avait fait de lui le préféré de leurs parents. Il venait chercher ses fils et sa fille, Damiel, Cassiel et Maria, ainsi que Pythia, la fille de Jehan.
« Alors, notre pauvre cousin Jehan n'a pas pu à nouveau s'échapper de Soothsayers'City ?
- Et non ! répondit Marius. Il a pu obtenir une dérogation pour sa famille afin de pouvoir assister au mariage en Août, mais cette autorisation ne s'étend pas à l'ensemble des vacances. Il m'a donc chargé de lui ramener sa fille.
- Syrrus Black ! »
Un garçon aux très longs cheveux bouclés s'avança en hésitant, cherchant des yeux son parrain, Remus Lupin. Sérénice lui fit signe et il la rejoignit.
« Bonjour, Syléna ! Et bonjour à vous ! »
Les Rogue hochèrent la tête en silence, sourire en coin, hormis Severus, qui ne pouvait s'empêcher de voir en Syrrus son parent Sirius. Rien que la similitude de leurs prénoms l'exaspérait. Tandis que Sérénice expliquait au jeune homme qu'elle allait s'occuper de lui, Severus le regarda attentivement. Le garçon ressemblait énormément à sa mère, Ravenicka « Raven » Black, chorégraphe et danseuse accomplie des « Witchcraft Underground » ; mais aussi de plus en plus à Sirius, avec ses sourcils épais presque noirs, sa mâchoire forte mais ovale, ses yeux espiègles et fouineurs… Soudain Severus se rendit compte que, tout en écoutant Sérénice, Syrrus lui lançait des coups d'œil éloquents de désinvolture.
« Je pourrai voir mon parrain de temps en temps quand même ?
- Normalement je ne te garde que quelques temps tout dépend de lui en fait, assura Sérénice. S'il se sent mieux, il s'occupera à nouveau de toi.
- C'est à cause de la mort de Sirius, hein ? C'est pour ça qu'il ne se sent pas bien ?
- Oui, c'est ça, concéda Sérénice. »
Syrrus hocha la tête, l'air crispé. Sérénice passa une main sur son épaule, réconfortante. Quant à Severus, … reste calme ! Surtout reste calme et indifférent !…
« C'est de votre faute. »
QUOI ?!
Syrrus regardait à présent Severus. Ce dernier put constater que les pupilles vertes du garçon avaient viré au jaune le plus étincelant. Une lueur bleue meurtrière y dansait. Malgré lui, Severus eut peur. Tous ignoraient quel pouvait être le pouvoir parapsychique de Syrrus, mais on le disait terrifiant. Etonnant que le Ministère l'ait toujours jugé « sans danger pour les sorciers normaux et leur entourage » ! Et Severus, la parole paralysée et pour ainsi dire le souffle coupé dans la gorge, cherchait des yeux une aide auprès de son frère et de sa sœur.
« Sirius a été tué par ta tante, intervint Marius. Bellatrix Lestrange. Elle l'a poussé derrière le Rideau des Abysses. »
Syrrus, sans cesser de fixer Severus Rogue, cligna plusieurs fois des paupières : ses pupilles jaunes redevinrent vertes, son visage se détendit, mais Severus sentait la haine du garçon à son égard presque palpable.
« Oui… je sais… car il est toujours là… Quant à Bellatrix… Etrange comme je n'éprouve pas de haine envers elle… »
Severus pouvait presque sentir les mains de Syrrus, ou de Sirius, se refermer sur son cou. Passant une main maladroite sur son front, il le perçut chaud alors qu'il avait soudain très froid. Que m'arrive-t-il ?… C'est comme si un vide submergeait peu à peu mon corps… Je ne sens plus mes jambes… Je…
« Bellatrix, elle, n'a jamais dévié de sa voie… Elle fait le mal pour le Mal, mais c'est sa voie… Elle n'a jamais dévié… Jamais elle n'a abandonné le camp qu'elle a choisi… Elle, au moins… reste fidèle à ses choix ! Sans se défroquer ! »
Là, Severus prit très mal la critique et s'apprêtait à répliquer quand une douleur insupportable transperça son avant-bras gauche. L'attrapant convulsivement, il vit à nouveau la lueur bleue dans les yeux de Syrrus.
« On y va maintenant, Syrrus ! lança précipitamment Sérénice… Marius, Helena… Bonjour aux enfants et à plus !
- Sérénice, salua Marius.
- Severus, prends soin de toi ! Embrasse Jo et Beth pour moi ! Dis à Trity que j'ai hâte de la revoir ! Et si tu vois cette tête-en-l'air de Mia Weasley, rappelle-lui que je passerai certainement la voir !… Tschüs tout le monde !! »
Marius avait passé un bras sous les épaules de son petit frère, qui, ayant perdu toute couleur, serrait toujours son bras, les jointures de ses doigts blanches. Il regarda s'éloigner Syrrus dans le sillage de Sérénice. Helena, elle, n'avait pas bougé, pétrifiée par la peur car de nature très craintive.
« Il y a des sièges au fond de la salle, dit Marius, inquiet. Tu ferais mieux de t'asseoir un peu, Severus.
- Non, répondit-il – il se dégagea de l'étreinte de son frère. Non… Je vais bien, maintenant… »
Marius lui lança un regard suspicieux, auquel Severus ne répondit pas. Il essaya de se concentrer sur l'appel des élèves, mais ses pensées cavalaient toutes seules et l'étourdissaient. Machinalement, il se massa le bras gauche. Il sentit soudain une main douce sur la sienne… Rachel ?… C'était Helena, qui lui souriait tristement. Elle referma ses doigts sur les siens et il la laissa faire. Il sentit aussi la main de Marius se poser sur son épaule, mais il évita de le regarder car il ne voulait pas lire de pitié sur le visage de son frère. Helena lui rappelait la gentillesse et la douceur de Rachel… Une tourterelle noyée dans un fleuve de sang… Un petit animal blessé… Une biche abattue dont les yeux pleurent d'amour…
Severus affichait le visage le plus impénétrable qu'il puisse arborer. Mais Marius vit distinctement une veine palpiter sur sa tempe et resserra sa main sur l'épaule tremblante de son frère.
« Sapho Malefoy ! Syphis Malefoy ! »
De mauvaise grâce, les deux sœurs sortirent des rangs, la deuxième guidant la première par la main. Sapho tenait sa canne blanche comme un naufragé à sa bouée. Elle avait peur de Narcissa, elle redoutait Drago… De plus, sa télépathie lui transmettait toutes les pensées de gens présents dans la salle. Et ces parents n'étaient pas tous heureux de revoir leur progéniture indigne… Une haine, comme seule peut engendrer la discrimination, suintait de ces gens… Syphis entraîna sa sœur avec elle quand elle eut repéré leur tante Narcissa, qui partit sans les attendre. Les deux sœurs la suivirent, têtes basses.
********************
« Par quoi commencer ?
- Commencez par m'expliquer ce que veux dire cette devise en latin, suggéra Harry. »
De retour dans la cuisine, Trity avait recommencé à cuisiner et Harry avait entrepris de la cuisiner, elle. Une vraie bavarde ! Heureusement qu'elle n'était qu'infirmière, car en tant qu'espionne, elle n'aurait pas été très discrète ! Elle se révélait être une source d'informations presque inépuisable.
« Cum Spiritu Aversi A Rogis Profliga Eorumque Cruorem Bibe ?
- Ouais, si vous le dites !
- Littéralement, on peut traduire par : Avec génie abats les ennemis des Rogue et bois leur sang versé.
- D'accord… Hum !! Super cool ! heu… « Rogis », ça signifie « Rogue », pas vrai ?
- Oui, ça vient du latin, « Rogus »… Tu vas rire ! Ca veut dire « bûcher funèbre » ! »
Non, ça ne me fait pas rire, et ça ne m'étonne pas non plus… En tout cas, ça explique pourquoi Rogue a une tête de croque-mort !
« Et… J'ai été très étonné d'apprendre que le professeur Rogue avait deux filles !… Il a dû être marié dans ce cas… - Pauvre femme quand j'y pense ! Qui peut vivre avec ce laideron, cet être sadique et sans cœur ! Bourreau insensible !… Il a peut-être divorcé ? - Et vous dites que… heu… Jo, c'est ça ?… que Jo, une de ses filles, a le même âge que moi ! Or, je ne l'ai jamais vue à Poudlard ! Question : quel âge a son autre fille ?… Quant à vous, vous dites que vous avez un an de plus que lui ! Et pourtant il est votre oncle !… Puis, il a soudain deux frères et une sœur qui apparaissent d'un seul coup !… Enfin, vous me parlez de cousins, de neveux… Excusez-moi. Ca ne me regarde sûrement pas, mais… En vérité, il est tellement solitaire, même vis à vis des autres enseignants, que jamais je n'aurais pu imaginer qu'il avait tant de parents cachés !
- Pas cachés ! Dumbledore et les enseignants de l'école nous connaissent parfaitement. En tant qu'élève, tu n'as pas à savoir la vie intime de tes professeurs, c'est tout ! D'où le fait qu'il ne passe pas ses cours à vous endormir en vous gavant d'histoires sur sa famille ! Connais-tu celle de Minerva McGonagall ?
- Ben… Je dois avouer que non !
- Connais-tu celle de Flitwick ?
- Non plus !
- Tu vois ! Severus est comme les autres !
- C'est juste qu'il est si mystérieux ! Si renfermé ! Si sombre !! Les autres professeurs sont tout de même plus ouverts !! »
Harry se tut, persuadé d'être allé trop loin. Visiblement non, à son soulagement. Trity avait juste un petit sourire triste.
« J'ignorais qu'il fut comme ça ! dit-elle. J'ai assisté une fois à un de ses cours… Il était un tout jeune professeur, et la guerre contre Tu-Sais-Qui venait juste d'être terminée… Je l'ai trouvé sévère avec ses élèves, mais je ne savais pas qu'il avait la même attitude en dehors de la classe… Comme je te l'ai dit, il ne parle pas beaucoup, mais avec nous… sa famille, je veux dire… il est charmant ! Très gentil ! Juste abattu par moment… »
Harry se sentait un peu mal à l'aise, mais chassa le remord. L'année dernière, pendant les cours d'Occlumencie, Rogue avait eu accès aux souvenirs douloureux d'Harry et avait été sans pitié ! Froid et ironique ! Harry prenait juste sa revanche…
~ Si tu te rappelles, toi aussi, tu as eu accès aux souvenirs de Rogue, quand tu t'es penché sur sa Pensine…
~ Justement ! Ce que j'y ai vu me retourne encore l'estomac ! Il faut que je sache !… Il faut que je sache qui est ce type exactement ! Il faut que je sache concernant mon père si… s'il était tel que je l'ai vu… Enfin, je veux savoir quelle genre de famille un homme, comme Rogue, possède !
~ T'as raison, c'est vital ! Moi, j'dis, si Rogue apprend, en rentrant ce soir, que t'as fouillé dans sa vie privée, tu vas le regretter !
~ Ca, c'est le cadet de mes soucis ! Et puis tu vas pas commencer à me faire la morale ?!
~ Moi ?! Oh non ! Au contraire, je t'approuve totalement, c'est juste que… c'est risqué, quoi !
~ Espèce de trouillard de Serpentard !
~ Stupide Gryffondor !
« Et si vous me parliez de vous et de votre famille ! lança Harry. C'est vous que j'interroge, pas lui ! Alors… Vous excuserez mon indiscrétion !
- D'accord ! »
Elle déposa trois assiettes sur la table, jeta un coup d'œil à ses fourneaux, vit qu'ils se débrouillaient sans elle et s'installa à table, face à Harry, très attentif.
« Bon… Commençons… heu… Ah, oui ! Entre parenthèses, tant que j'y pense ! Vas pas aller répéter les commentaires que je vais faire !
- Mes lèvres resteront closes ! »
~ Fumiste ! T'iras tout raconter à Hermione et Ron à la première occasion !
~ Et alors ? Ca restera entre nous trois !
~ Tu peux toujours parler… Escroc !
« Je commence… Je me limiterai aux membres de la famille encore vivants… D'abord, une petite précision… Il y avait deux frères, aujourd'hui décédés : Dominus II et Septimus. Ce dernier était mon grand-père.
» Dominus II, d'abord. L'aîné. Le premier Parapsy recensé de la famille. Il était…
- Pardon ! Faudra que vous m'expliquez ce qu'est un Parapsy ?
- Plus tard, ne m'interromps pas !… Donc, Dominus II était craint dès son enfance à cause de ça. Pourtant, son pouvoir n'était pas horrible ni même dangereux : il avait juste un odorat extrêmement développé…
- Ah, donc, un Parapsy, c'est juste un sorcier avec des pouvoirs spéciaux !… heu… Désolé !
- Non, non ! Mais, cette fois, tais-toi !… heu… Oui, un odorat développé… On lui interdit d'aller à Poudlard, à cause de sa nature, mais il eut un grand précepteur, son propre père en l'occurrence, qui était Médicomage et sorcier puissant. Dominus apprit donc la magie et se spécialisa dans la Médecine Magique, les sortilèges de Guérison et autres. Il mit à l'épreuve son odorat développé pour trouver des plantes dans la forêt pour ses potions. Il dénichait les plus rares et les plus efficaces. Il devint finalement un grand Médicomage reconnu… Mais peine perdue, si je puis dire, quand naquirent ses deux enfants, tous deux Parapsys. On rejeta alors Dominus, qui survit grâce à la fortune de son frère Septimus, « sorcier normal », mais mourut indigent en s'étant abandonné au désespoir.
» Ses deux enfants vivent encore ils sont les cousins de Severus. Il y a Leïla, qui est une sorte de « Vélane » tu sais, ces créatures ensorcelantes… Sauf que, elle, elle charme n'importe quoi, tant les hommes que les femmes, les humains que les animaux, la chouette que le cerf, l'eau que la pierre ou l'arbre… Bref, rejetée. Elle est institutrice chez les Moldus et plaît aux enfants, paraît-il. Elle a une petite fille de 10 ans, Amy, qui s'est révélée être une vraie Sorcière, au plus grand bonheur de ses parents…
» Tu sais, la discrimination est tellement lourde pour les Parapsys, les Hybrides et même les Cracmols, qu'ils sont heureux quand leurs enfants ne sont pas comme eux… Alors que la plupart des parents aiment que leurs enfants leur ressemblent, non ?
» Deuxième enfant de Dominus : Jehan dit l'Haruspice… Un devin, mais pas comme ton professeur Trelawney… Elle, elle a parfois des visions, mais elles ne portent pas à conséquence… tandis que Jehan, lui, a un don permanent, c'est-à-dire qu'il peut à loisir chercher ce qu'il veut en lisant les entrailles des animaux… Tu saisis ce que ça implique ? Un homme, comme Jehan, peut s'il veut découvrir les secrets du Ministère, prévoir ses actions et, pourquoi pas, les empêcher… Donc, rejeté lui aussi, et en plus enfermé dans un ghetto qu'on appelle « Soothsayers'City », où croupissent les Parapsys et Hybrides les plus dangereux… Il y vit avec sa femme, Cassandra, leur fille Pythia et leur fils Thénos toutes deux Parapsys, toutes deux devineresses… Pythia a deux ans de moins que toi, 14 ans donc. Elle est une Nécromancienne ça veut dire qu'elle lit les entrailles en les ingérant – Harry eut un haut-le-cœur douloureux - … Moins dangereuse que son père, mais quand même ! Thénos, lui, est Sorcier, mais n'a que 5 ans. »
Harry tenta de s'imaginer un tel ghetto… Comment de telles choses pouvaient exister ? Il est vrai que les Moldus ont créé des ghettos et ils existent toujours, mais Harry aurait cru que les sorciers étaient plus tolérants… Mais, au fait… Lupin, étant un loup-garou, est un Hybride Nymphadora Tonks une Métamorphique, donc une Parapsy… Pouvoirs dangereux, non ? Lupin pour ce qu'on sait, et Tonks car elle peut se transformer en qui elle veut et usurper sa place… Et pourtant, eux, sont allés à Poudlard et ne sont pas enfermés à Soothayers'City… Bizarre… Et concernant, les Animagus… Sont-ils soumis à un contrôle eux-aussi ?
« Donc, je résume. Dominus II. Deux enfants, Leïla et Jehan. Deux petites-filles, Amy et Pythia. Un petit-fils, Thénos.
» Maintenant, le frère de Dominus, Septimus, père de ton professeur de potions… Lui aussi médecin, il ne pratiquait cependant pas et faisait de la recherche… Il était Sorcier, lui, et Serpentard, donc ambitieux. Trop ambitieux aux yeux de certains… Il avait une approche intéressante de la Science Magique, une approche peu développée jusqu'à maintenant, qui consiste à rechercher les similitudes de nos connaissances avec celles des Moldus… Le Département pour lequel il travaillait est d'ailleurs le seul à œuvrer ouvertement avec des Moldus à qui rien n'est caché sur notre monde… Ces Moldus sont des chercheurs eux aussi, dont le statut éclipse celui des gouvernements… Bref, un truc important qui nous dépasse…
» Tout allait bien… Septimus se marrie avec une Sang-Pure, Evanescence, que j'appelais « Mamie Vanny » pour la faire suer !…
» Premier enfant, Julius Sorcier, petit garçon doué, qui deviendra un Serpentard, Préfet en Chef, puis carrière d'avocat à la Cour et conseiller du Ministère… carrière un peu entravée pour certaines raisons, je te dirais pourquoi après… aujourd'hui à la retraite… De 30 ans l'aîné de Severus, c'est-à-dire 67 ans.
» Deuxième enfant, Marius Sorcier, ambitieux, beau mec, fort, bel carrière de professeur, dix ans durant à la Scholomance… Plus tard, je t'expliquerai ce que c'est… aujourd'hui, simple instituteur… Pourquoi ? Après aussi… 10 ans de plus que Severus, soit 47 ans.
» Puis, Vanny tombe une dernière fois enceinte… Troisième et quatrième enfants, des faux-jumeaux, Sérénice et Severus… C'est à ce moment-là que Septimus est rejeté à son tour dans l'ombre : sa fille est une Parapsy. Sérénice est alors laissée pour compte par ses parents, qui misent tout sur Severus, un Sorcier…
» A l'époque, la discrimination envers les Parapsys devient « positive »… Désormais, on les accepte à certains postes c'est comme ça que je suis devenue infirmière aux Belvédères, mais malheureusement on m'empêcha de « monter en grade »… Une école est crée : « l'Ecole Spéciale pour Parapsys et Hybrides »…
» Sérénice est envoyée là-bas. Elle se lie d'amitié avec trois filles, elles-aussi ici de familles illustres : Luccia Malefoy, sœur de Lucius Malefoy Ravenicka Raven Black, une cousine de Sirius, ton parrain et Mia Weasley, sœur d'Arthur Weasley, le père de ton ami Ron. Plus âgées qu'elle, elles participent à des tracts contre le Ministère. A 17 ans, prenant le nom de Syléna, Sérénice crée avec elles le groupe « Witchcraft Underground », au travers duquel elles expriment leurs idéaux de justice et de liberté… Elles s'avéreront très utiles en alertant leur public par leurs textes contre Tu-Sais-Qui…
» Quant à Severus, son frère jumeau, je ne m'étalerai pas sur son sort, car tu as bien dit que tu m'interrogeais moi, et pas lui ! »
Et merde !
~ Ouais, on loupe le plus important… Je sais pas toi, mais moi je m'endors !
~ Pas moi, car c'est très intéressant, même si je m'y perds un peu…
~ En tout cas, plus rien ne peut m'étonner !… Même si on me disait que Dumbledore avait été pilote de course dans sa jeunesse, ça ne m'étonnerait pas plus que ça !
~ Tu sais que t'es marrant quand tu veux !
~ Et toi, sentimental ! Avoue que tu es touché par le destin « tragique » de cette famille !
~ Oui, je le suis… Mais d'une manière que tu ne soupçonnes pas…
« Maintenant, les petits-enfants de Septimus. Julius, le fils aîné, a eu deux enfants : Ichabod et moi. Pas de bol, nous sommes tous deux Parapsys, ce qui tacha l'image professionnelle de notre père au Ministère. Nous sommes allés tous les deux à l'Ecole Spéciale, comme Sérénice. Je suis donc devenue infirmière, et mon frère un espion Belvédère. Comme je te l'ai déjà dit, les Belvédères n'existent plus, mais Ichabod est toujours espion, au service du Ministère… Au fait, j'ai, je le répète, un an de plus que Severus et Sérénice, et Ichabod, lui, deux ans de plus.
» Marius, deuxième enfant de Septimus, s'est marié avec une jolie Hongroise, Helena, quand il était encore en poste à la Scholomance…
» C'est une Ecole de Magie, comme Poudlard, mais très élitiste. C'est une pension, où les gens payent pour y envoyer leurs enfants. Cette école a acquis une réputation douteuse au Moyen-Age en recourrant à la Magie Noire. Les Moldus la connaissent au travers de leurs légendes et la désignent comme étant l'Ecole du Diable… Bref, un endroit charmant…
» Donc, Marius marié à Helena. Une première fois des jumeaux, Cassiel et Damiel. Identifiés comme Parapsys, leur père est renvoyé de l'école et contraint de revenir en Angleterre. Avec Helena, il a ensuite une fille, Maria, Parapsy aussi. Les garçons ont 17 ans, Maria 14 comme Pythia… T'imagines la suite : Ecole Spéciale pour tout le monde…
» Sérénice, elle, a eu plusieurs maris dans les remous du show-biz. Des amants de passage… Le groupe Witchcraft Underground s'est disloqué il y a 10 ans, après un événement tragique… Un attentat… Jamais élucidé, pourtant on est presque sûr qu'il s'agissait de représailles d'anciens Mangemorts !… Raven Black a été tuée… Luccia Malefoy, elle, est devenue folle et est actuellement internée à St-Mangouste. »
Harry pensa aux parents de Neville Londubat, internés également dans cet hôpital.
« Comme Mia Weasley, Sérénice, après ça, s'est rangée, en se mariant à un architecte, un dénommé Smith, assez insignifiant, mais avec lequel elle eut une jolie enfant : Lily, Sorcière de 6 ans. Actuellement, Sérénice attend un deuxième enfant.
» Puis, enfin, Severus. Il s'est marié très jeune, à 17 ans, avec une fille adorable, Rachel. Un an après leur mariage, naissait Lisbeth « Beth », aujourd'hui 19 ans. Puis Joséphine « Jo », même âge que toi. Parapsys toutes les deux à nouveau et Ecole Spéciale… Voilà pourquoi, tu n'as jamais croisé d'élèves Rogue à Poudlard.
- Et Mrs Rachel Rogue ?
- Elle est morte… »
Harry sentit que Trity n'en dirait pas plus sur ce sujet, visiblement douloureux.
« Waou ! commenta-t-il… heu… Vous pouvez me résumer tout ça ?
- Oui !… Alors deux frères : Dominus II et Septimus. Dominus a deux enfants, Leïla et Jehan deux petites-filles, Amy et Pythia un petit-fils, Thénos. Septimus, lui, a donc quatre enfants : Julius, Marius, Sérénice et Severus. Et huit petits-enfants : Ichabod, Damiel, Cassiel, Maria, Lily, Beth, Jo et moi.
- Waou !! »
~ T'as une répartie de plus en plus riche !
~ Va te faire fou*** !
~ Vulgaire, en plus !
~ Je parie que tu n'as rien écouté de ce qu'elle a dit…
~ Si, une chose… Que Severus Rogue était marié à une dénommée Rachel, qui est morte a priori de manière mystérieuse… Peut-être, est-il responsable de sa mort ?
~ Tais-toi ! Sors de ma tête ! J'ai honte d'avoir des pensées pareilles !
~ Je m'excuse, mais je ne peux sortir de ta tête, car je suis Toi et tu es Moi… Oouuaaa !! Ca me fait bâiller toute cette histoire !
~ Moi, j'ai encore pleins de questions à poser à Trity !
~ Ouais, ben plus tard, j'fatigue !
A ce moment, Trity et Harry entendirent la porte d'entrée claquer. Le professeur Severus Rogue déboula dans la cuisine, de la même manière qu'il surgit en classe. Il s'affala sur une chaise à côté de Trity, à qui il glissa quelques mots à l'oreille qui la firent rire. Puis, au grand étonnement d'Harry, dont la mâchoire se fracassa sur la table, il se tourna vers lui et lui dit : « Bonsoir, Potter ! Comment allez-vous ce soir ? J'espère que vous avez bien dormi ! »
********************
Severus gara la voiture, en un créneau parfait. Sa fille Jo admira le Manoir Rogue comme une vision de paradis.
La veille au soir, il avait eu sa première conversation à peu près aimable avec Potter. Il venait alors d'avoir une journée difficile au Ministère, où il avait subi un interrogatoire épuisant à base de Vériseratum, dont le point positif avait été de l'innocenter définitivement aux yeux de la loi. Mais ses interrogateurs avaient également examiné sa Marque, lui provoquant des accès de douleur qui l'avaient épuisé. Incapable après cela de conduire ou même de marcher sans s'essouffler, il s'était vu proposé amicalement par l'Auror Kingsley Shacklebolt, un de ses interrogateurs, d'être raccompagné. Ravalant sa fierté, Severus avait accepté car la fatigue lui sciait les jambes.
Arrivé à Cambridge, Kingsley avait voulu l'aider jusqu'à sa porte, mais Severus l'avait remercié en disant que ce n'était pas la peine. Il concentra ses forces sur le peu de chemin qu'il avait affaire jusqu'à la cuisine, où il s'effondra sur une chaise. Se penchant à son oreille, il raconta à Trity une anecdote amusante de sa journée : Lockhart surgissant dans le Grand Hall en chantant « God save the Wizard », une horde d'infirmières à ses trousses. Puis, se tournant vers Harry, il avait pris son courage à deux mains. Allez, Sev… Tu peux le faire, malgré ton état un brin fatigué !
« Bonsoir, Potter ! Comment allez-vous ?
- …
- Je constate que vous avez bien dormi ! Je vous referai une potion revigorante, visiblement efficace ! Vous êtes peut-être encore un peu pâle…
- …
- Bon, écoutez Potter ! J'essaie d'être aimable, ayez donc l'amabilité d'avoir un minimum de répondant !
- Bonsoir ! Je vous remercie, ça va ! »
Severus soupira bruyamment, puis se leva pour aider Trity à mettre la table. Harry voulut mettre la main à la pâte, mais Severus lui intima l'ordre de se rasseoir. Trity leur jetait des regards anxieux.
Puis ils avaient commencé à manger. L'oncle et la nièce d'un an plus âgée avaient entamé une conversation au sujet de différentes personnes du Ministère. Quelque fois, Severus se tournait vers Harry et tentait de lui parler. Mais le garçon répondait par monosyllabes. Enfin, Severus lui raconta qu'il avait vu Ron Weasley, tandis que ce dernier recherchait le bureau de son père. Il transmettait son bonjour à Harry. Ce dernier eut un léger sourire de franchise et remercia Rogue, ce qui lui fit une phrase de trois mots.
Désespérant, Severus s'en était arrêté là et garda le silence. Trity meubla alors la conversation à elle toute seule. Enfin, elle avait raccompagné l'adolescent à sa chambre. Severus était passé dans le salon, où il tomba rapidement dans une rêverie. Le lendemain, il allait pouvoir récupérer sa fille Jo au Ministère. Elle lui manquait. Severus regarda la pièce aux meubles modernes. Sur une étagère sophistiquée, trônait une énorme télévision - une folie de Trity – et la chaîne hi-fi de Sérénice.
Severus se leva de son fauteuil et mit un Cd de musiques d'Erik Satie, son compositeur favori. Sur l'air mélancolique de la 1ère Gymnopédie, il avait regardé les photos de famille, accrochée un peu partout dans le salon. Ses parents… Mauvais souvenirs… Ses deux frères le tenant dans leurs bras musclés, lui, l'adolescent famélique. Ils souriaient et clignaient des yeux… Son cousin Jehan dans son habit sinistre d'haruspice, posant avec sa femme Cassandra. Leurs visages malades à cause de l'air raréfié de Soothsayers'City… Puis lui-même avec Rachel. Il tenait la petite Lisbeth dans ses bras. La gamine faisait de grands signes de la main. Sa femme, elle, assise sur une chaise, était enceinte de sept mois… Deux mois plus tard, elle mourait en couche, vidée de son sang. Le bébé, Jo, avait survécu. Severus l'avait serrée désespérément dans ses bras… Ma Rachel…
Severus pleura silencieusement dans la solitude du salon.
Puis, le lendemain était venu. Il s'était rendu au Ministère. Sérénice était venue récupérer Syrrus Black à la demande de Remus Lupin. Le garçon avait fait plus qu'une mauvaise impression à Severus, il l'avait attaqué d'une manière que Rogue ne percevait pas encore. L'adolescent était dangereux, indubitablement. Et Severus avait l'impression d'être devenu un jouet entre ses mains. Un jouet facile à casser.
Il avait été chaviré par l'épreuve, et aurait craqué si Marius et Helena ne l'avaient pas soutenu à ce moment par leur présence réconfortante.
Enfin, Dina McLear avait annoncé de sa voix stridente les enfants Rogue. Damiel, Cassiel, Maria et leur cousine Pythia partirent avec Marius et sa femme. Severus étreignit un bon moment sa fille Jo dans ses bras, si heureux de la revoir. Elle lui avait rendu son étreinte, un sourire éclatant aux lèvres.
Jo descendit de la voiture, toujours souriante, un sac à dos pendouillant à l'épaule. Son père se chargea de la valise et ils montèrent les marches du perron.
« J'ai hâte, lui dit Jo. De rencontrer Harry Potter ! »
********************
Dina McLear annonça la dernière élève sur la liste : « Myrra Weasley ! »
Cette dernière s'avança indécise au milieu du hall désormais vide. Elle attendit une dizaine de minutes, quand déboula dans la salle sa mère, Mia Weasley.
« Oh ! Je m'excuse d'être en retard, ma chérie ! s'excusa-t-elle en lui prenant le visage des deux mains avant de la serrer dans ses bras.
- C'est pas grave, maman… Pas grave ! T'inquiète pas maintenant ! »
Sa mère lui sourit puis la prit par la main. Elle allait quitter le Ministère quand Myrra lui rappela qu'elle devait récupérer ses bagages à la consigne. Sa mère se répandit une nouvelle fois en excuses.
« C'est pas grave, maman… »
Dix ans plus tôt, avait lieu l'attentat contre le groupe Witchcraft Underground. Ravenicka Black était tué par un Avada Kedavra. Luccia Malefoy devenait folle, après une torture interminable d'Endoloris. Sérénice Rogue évitait de peu l'amputation de ses jambes. Et Mia Weasley, mère de Myrra Weasley, perdait depuis totalement la notion du temps et oubliait peu à peu tout, après avoir assisté au massacre sans pouvoir intervenir, pétrifiée et forcée de regarder, à genoux, ses amies souffrir.
Je n'ai guère d'illusions sur mon avenir (…). Ni l'espoir ni la joie ne sont mes guides – le désespoir harassant et le désir de changement me conduisent. J'ai hâte d'affronter le danger, de connaître la peur, d'avoir une tâche, minime ou ambitieuse, pour remplir chaque journée. Je serai le témoin de la diversité des éléments – je lirais les bons augures dans l'arc-en-ciel, les menaces dans les nuages. Dans toute chose, je déroberai une leçon ou un tendre souvenir. Ainsi, le long des rivages de la terre déserte, le soleil haut dans l'éther ou la lune au firmament, les esprits des morts et l'œil toujours ouvert de l'Etre Suprême veilleront sur la frêle embarcation (…).
(Mary Shelley, Le dernier homme)
« Vocabulaire » :
- Tschüs ! : Au revoir ! (c'est de l'allemand… ah, oui ?)
- Witchcraft Underground : littéralement « Sorcellerie Souterraine », ce qui peut signifier (en voyant large, hein ?) que ce groupe œuvre dans l'ombre, dans la résistance, dans l'interdit ou même dans l'avant-gardisme (je vous avez dit : faut voir large !)
- God save the Wizzard ! : Dieu sauve le Sorcier ! (hi ! lol)
- Soothsayers'City : littéralement « La Ville des Devins »… Je vous dirai pourquoi plus tard…
Et je voulais préciser quelques trucs, que vous savez peut-être déjà.
Le mot « Parapsy », je l'ai piqué dans la Bd « Lanfeust des Etoiles » (la suite de « Lanfeust de Troy »), où, pareil, il désigne des gens aux pouvoirs spéciaux. La « parapsychologie » existe réellement : c'est le terme désignant « l'étude des aptitudes humaines paranormales » (définition du Grand Larousse). Ma préférée ? L'hypnose !
J'avoue avoir du mal à trouver ces différents pouvoirs, donc je pique souvent ceux des X-men ! Comme pour mon personnage de Syphis Malefoy, qui traverse les murs comme Kitty Pride, la Shadowcat des X-men ! Du reste le statut de mes Parapsys ressemblent assez à celui des mutants (du moins dans les films), rejetés par la société parce qu'ils font peur.
Le mot « nécromancien » vient de « nécromancie », qui est « l'interrogation des morts, censés survivre et pouvoir communiquer avec les vivants, dans un but de divination ». Mais mon personnage de Pythia Rogue, elle, doit manger les entrailles des morts pour connaître leurs secrets. Cette faculté peu ragoûtante est décrite dans Nécroscope, un roman de Brian Lumley, où les nécromanciens volent le savoir des morts en les mangeant, au contraire des nécroscopes qui parlent avec les morts… Ca donne faim, ce que je raconte, non ?
Quant à la Scholomance, j'en ai plusieurs fois entendu parler, mais j'ignore sur quoi se basent les rumeurs. J'ai essayé de faire quelques petites recherches à son sujet, mais je n'ai jamais rien trouvé de concret ! La première fois que j'ai lu quelque chose dessus, c'était dans Le retour de Dracula (Dracula the Undead), un livre de Freda Warrington, où la Scholomance est l'Ecole du Diable, qui y forme ses disciples comme le célèbre vampire… Elles sont supers, mes lectures, hein ?
Voilà, j'ai fait le tour… Allez, un petit commentaire, remontez-moi le moral ou fusillez-moi, mais écrivez quelque chose !! Revieeewwww !!!!! Pleeaaaassseeee !!!!
