En passant, je m'excuse pour les fautes de frappe et « d'haurteaugrâffe » qui ont pu se glisser dans le texte (j'en ai repéré plusieurs en me relisant dernièrement et ça m'hérisse !).
Le chapitre qui suit, à défaut d'entrer dans le vif du sujet, bouge plus que les précédents. « L'échiquier est en place. Les pions avancent » (dixit Gandalf !)
Réponses aux reviews :
Youte : « Merchi » beaucoup !! « complexe et fluide » : merci, ce commentaire me rassure, car jusqu'à maintenant tous mes profs trouvaient mon écriture trop « complexe » (voir « labyrinthique » même) mais jamais « fluide » !
Sansoon : Ah ! ma San-san adorée qui a lu mon histoire ! « NUL » ?!?! Tu m'as fait peur, traîtresse ! Certes, tu m'avais prévenue que tu me ferai ce coup, mais j'ai qu'en même eu peur !! Sadique !! Mais finalement t'as aimé, et je suis contente !
Matteic : Une crise cardiaque ? mais à quel sujet ? (*grande auréole au-dessus de la tête !*)
re-Matteic : J'aime beaucoup la divination, . mais j'préfère l'hypnose !! (j'ai déjà essayé d'hypnotiser mon petit frère, mais ça marche pas ! Ouin !) Mon animagus à moi, c'est le loup ! J'adore cet animal ! Je veux bien en effet que tu m'envoie un dessin de ton animagus ! (j'avais adoré ton Diablo !) Concernant les pupilles, je sais plus si c'est noir ou jaune. Oh, là ! Grosse fatigue ! je ne sais plus !. Je te renouvelle ma proposition : si tu veux, j'ai un arbre généalogique tout fait que je peux t'envoyer ! Et merci pour ton compliment !!
Bonne lecture !! Chapitre 4 Lettres diverses, aux effets variés« . j'ai finalement réussi à rejoindre Bill Weasley en Transylvanie. On prétend que Karkaroff est un lâche, mais je leur prouverai le contraire ! Je me bâterai de votre côté ! J'ose espérer que Dumbledore aura confiance en moi comme il a confiance en toi. Ma peur du Seigneur des Ténèbres est grande, mais je sais que je ne pourrai pas fuir éternellement. Quitte à tout perdre, j'ai choisi de me battre. C'est ainsi qu'on pourra juger de la valeur de Karkaroff. »
Severus ne put s'empêcher de sourire devant l'étalage grandiloquent de la lettre. Vieux brigand ! Toujours aussi vantard !
« .Weasley a formé ici un groupe de résistants, qui déjà doivent faire face aux attaques de succubes. Les dragons se déchaînent également, mais Weasley semble s'être assuré le soutien de plusieurs d'entre eux. Nous n'étions au départ pas d'accord avec lui quand il s'est décidé à faire une trêve avec ces monstres puis il a prêté allégeance au Seigneur Drakxar, le plus puissant. C'est ainsi que le jeune monsieur Bill a obtenu l'appui de quelques dragons. Leur prêter allégeance est le plus grand honneur que l'on puisse leur faire. Mais je doute fortement de l'amitié spontanée que Drakxar nous réserve. Il est cependant vrai qu'au moins avec eux, les succubes y réfléchissent à deux fois avant de nous attaquer.
» Mais voilà, ce qui me préoccupe : Bill Weasley cherche à présent à traiter avec les Tsepesh. Mais ces dégénérés ne voudront jamais conclure de pacte avec nous ! Ou alors, il faudrait leur promettre notre sang, et très sincèrement je ne tiens pas à offrir le mien à un vampire ! J'espère que cette lettre arrivera vite, car il faut à tout prix que tu prennes contact avec tes cousins de Roumanie pour qu'ils contrôlent les Tsepesh, car personne ne pourra empêcher Weasley de se jeter dans la gueule du loup ! A croire que ce petit imbécile ne connaît pas la définition du mot « vampire » ! Du reste, penser qu'ils nous aideraient contre le Seigneur des Ténèbres n'est que divagations ! Les vampires sont des solitaires et n'aident personne.
» Réponds vite et par la même voie que moi. Le messager est digne de confiance. Il attendra ta réponse, tu pourras la lui transmettre sans crainte.
Karkaroff. »Severus reposa la lettre sur ses genoux, le regard dans le vague. Quelque chose n'allait pas. Il ignorait quoi, mais cette lettre ne lui disait pas toute la vérité. Il regarda le « messager », qui n'avait rien pour être « digne de confiance ». C'était indéfinissable, mais il inspirait essentiellement le doute.
« Je suppose que vous savez de quoi il retourne dans cette lettre ? »
Le messager acquiesça d'un hochement de tête.
« Je ne peux accéder à ce qui est demandé, dit lentement Severus. Pas sans avoir prévenu au préalable le Directeur Dumbledore.
- Mais monsieur.
- C'est impératif et vous le savez, murmura le professeur de ce ton sans appel qui clouait le bec à ses élèves.
- Malgré tout le respect que je vous dois, monsieur, c'est impossible. »
Severus, qui s'était levé en direction de son bureau, se retourna pour faire face au jeune impudent, mais il se figea soudain : l'autre avait sorti sa baguette et le visait, la main ferme et l'air déterminé.
« Voyons. C'est ridi.
- Endoloris !! »
********************
Harry devait bien admettre que sa première soirée avec Rogue s'était plutôt bien passé. Il avait opté pour une utilisation minimale du langage, se limitant au formel et à la politesse. Comme l'avait si bien dit son professeur de potion : il se devait d'avoir au moins « l'amabilité de répondre ». Rogue avait semblé agacé, mais n'avait pas usé de ses sarcasmes habituels. Peut-être en raison de la présence de Trity.
Harry aimait bien cette femme. Physiquement, elle était une Rogue au féminin, avec un certain charme néanmoins. Mais, elle était l'exact opposée de son oncle au niveau du caractère : joyeuse, un peu extravertie, goût prononcé pour les couleurs claires et éclatantes, et surtout bavarde. Définitivement bavarde.
Après le souper, elle avait raccompagné Harry dans sa chambre, où il avait retrouvé le chat parlant. Ce dernier, se faisant appeler « Carabas », se revendiquait en tant que descendant de l'illustre Chat Botté. Fanfaron, cynique, il était également très cultivé et aimait faire étalage de sa culture. S'installant sur le lit, aux pieds du garçon, il avait commencé à lui expliquer les différents facteurs entrant dans le processus de transplanage. Nul doute que ceci aurait passionné Hermione, mais ce discours eut plutôt un effet soporifique pour Harry, qui s'endormit sans demander son reste.
Le lendemain, une nouvelle, à la fois bonne et mauvaise, l'attendait quand il descendit à la cuisine.
« Tenez, Potter, dit Rogue en lui tendant une lettre. »
Harry la prit lentement tout en se surprenant à regarder son professeur, qui détourna les yeux. L'adolescent décacheta l'enveloppe en ne cessant de fixer l'homme. L'adulte avait des cernes noirs, les yeux rougis et les gestes plus lents. Nul doute qu'il n'avait pas dû beaucoup dormir. Harry pensa à juste titre qu'un peu de potion revigorante ne lui ferait pas de mal. Mais. Qu'est-ce qui me prend de me soucier de la santé de Rogue ! Le professeur de potion, c'est lui ! Il sait très bien se soigner seul !
~ C'est facile à dire. Tu sais toi-même qu'on n'arrive pas à guérir 'seul' de certaines blessures.
~ Qu'est-ce que t'insinues ?
~ Moi ? Rien. Je suis juste en train de me dire que tu te voiles la face.
~ Ha ! Ça, c'est la meilleure ! Tu es le premier à me monter contre Rogue et maintenant tu le défends !
~ Mais qui défend quoi ou qui dans cette affaire ?! C'est toi qui t'apitoies sur Rogue au lieu d'ouvrir cette lettre !
Harry sursauta en ayant l'impression de sortir d'un baquet d'eau glacée. Je suis lucide. Je suis lucide. Je. Rogue, qui buvait lentement son café face à lui, leva les yeux pour le regarder et Harry ne vit que le vide dans ces pupilles noires. Son professeur détourna à nouveau le regard, pour se plonger dans le Daily Prophet, mais Harry se rendit compte sans problème qu'il ne lisait pas, qu'il n'arrivait pas à lire. Qu'est-ce qui n'allait pas ? Je me voile la face, mais sur quoi ?
Avec des gestes un peu saccadés, Harry ouvrit enfin la lettre. Portant sa tasse de chocolat chaud à ses lèvres, il manqua de s'étrangler avec quand il lut :
« Cher Monsieur Potter,
» Je vous annonce que la famille des Weasley loge désormais chez Mr et Mrs Ombrage [n/a = Umbridge en anglais], et que vous êtes invité à y séjourner pendant vos vacances. Un employé du Ministère viendra vous chercher chez Mr Rogue à la fin de la semaine.
» Cordialement,
» Cornélius Fudge, Ministre de la Magie. »
Sûrement qu'il avait dû mal lire. Et pourtant, à chaque fois qu'il relisait la lettre, les mots étaient toujours les mêmes. Mr et Mrs Ombrage. vous êtes invité. Ombrage.
« Quelque chose qui vous tracasse, Potter ? »
Harry regarda son professeur qui cette fois ne se détourna pas. Au contraire, son visage reflétait même une certaine curiosité. Harry eut envie de l'envoyer paître, mais c'eût été l'affront final. Après tout, il ne pouvait pas enlever à Rogue le mérite de faire des efforts de courtoisie. Mais quand Harry voulut parler, il se rendit compte qu'il en était incapable. Il se contenta alors de donner la lettre à son professeur. Ce dernier la prit, surpris. L'étonnement puis une hilarité réprimée transparurent sur son visage. S'il ne rigolait pas franchement, Harry fut certain de voir ses yeux rire.
« C'est surprenant en effet, Potter, dit-il d'une voix neutre en lui rendant la lettre. »
Comme l'attitude de Rogue l'agaçait, Harry but rapidement sa tasse. Qu'il rigole franchement au lieu de se contenir ! C'est encore plus horripilant ! Harry se leva alors en soufflant et s'engagea à sortir de la cuisine quand Rogue le rappela.
« Potter ! Je serai absent encore aujourd'hui. Trity s'occupera de vous à nouveau. »
Parfait !
« D'accord. »
Il atteignit la porte quand son professeur parla à nouveau.
« Je vais chercher ma fille. Elle a votre âge. Peut-être pourrez-vous faire connaissance ce soir. Comme ça elle vous tiendra compagnie jusqu'à ce que vous partiez. Elle s'appelle Jo. »
Harry se retourna.
« Jo ?. Ah, oui, Trity m'en a parlé. »
Flûte ! Et triple buse ! Qu'ai-je dit ? Rogue le regardait à présent attentivement, tout sentiment d'hilarité disparu de son visage. Harry sortit de la pièce en vitesse pour ne pas avoir de compte à rendre. Maintenant Rogue allait se poser des questions, se demander ce que Trity avait bien pu raconter sur lui. Je ne suis qu'un idiot !
~ Tu es perspicace ce matin !
~ Et toi, tu m'énerves prodigieusement !. Je me voile la face, hein ? Sur quoi ?!
~ Il est étrange comme je suis le seul de nous deux à ne pas être aveugle !
~ Et bien, parle ! Dis-moi ce que je ne vois pas !
~ Je suis le point d'encrage entre ta conscience et ton inconscience. Ce n'est pas à moi de te dévoiler ce que tu ignores.
Harry soupira. Cause toujours ! Arrivé au premier étage, il s'engagea dans le couloir circulaire et manqua de rentrer dans Trity. Poussant tous deux un petit cri de surprise, ils s'arrêtèrent l'un et l'autre pour respirer.
« Bonjour, Harry ! Mon oncle n'est pas encore parti ?
- Non. Il. il est dans la. la cuisine ! »
Elle lui sourit et passa devant lui. Aujourd'hui elle avait revêtu une tenue bleu ciel avec jeans, baskets, polo. Ses cheveux, eux, avaient toujours leurs mèches vertes.
« Trity !. heu. Je crois que j'ai gaffé ! Il. il m'a parlé de sa fille Jo et j'ai. j'ai dit que vous me l'aviez dit !
- Et alors ? Ce n'est pas un crime ! »
Harry ne sut que répondre. Elle lui sourit à nouveau et descendit le grand escalier. Harry secoua la tête plusieurs fois comme pour acquiescer à quelque chose. Puis, il se dirigea vers sa chambre. Quand il l'ouvrit, une autre surprise l'attendait.
Sonja, la jeune allemande du tableau, était hors du tableau, assise sur son lit en train de parler avec le chat. Quand elle vit Harry, elle cria et fit un bond fantastique pour réintégrer la peinture. Une fois à l'intérieur, elle partit sur le côté, disparaissant du cadre.
« Mon Dieu ! gémit Harry en se prenant la tête. Je deviens fou !
- Eh ! Du calme ! s'empressa de lui dire le chat. Non, tu ne deviens pas fou !
- Mais, comment a-t-elle pu sortir de son tableau ?!
- Je sais que ça doit te paraître dingue ! Mais tu dois me promettre de ne rien dire !
- .
- Compris ? »
A ce moment, alertés par les cris de Sonja, Trity surgit avec Severus dans la chambre. Tous deux remarquèrent évidemment le tableau vide. Le chat se contenta de leur expliquer que Sonja avait été surprise par l'arrivée de Harry, qu'elle avait eu peur et était partie se réfugier probablement dans le tableau de sa mère. Les deux adultes n'en furent pas convaincus mais partirent quand même. Cependant Rogue ne quitta pas la pièce sans avoir lancer à Harry un regard lourd de sous-entendus.
Ce dernier s'assit précautionneusement au sol, la respiration rapide. Trop. Trop de choses d'un seul coup.
Tout d'abord, l'attitude chaleureuse de la Tante Pétunia qui n'avait pas cessé de l'intriguer ! Puis Rogue venant le chercher dans une voiture volante ministérielle ! Le réveil dans ce manoir, entouré d'un chat savant et d'une fille peinte, qui parfois prenait l'air hors de son tableau ! La maison remplie de réminiscences de Rogue ! Sa nièce d'un an plus âgée lui dévoilant un arbre généalogique des Rogue au moins aussi compliqué que celui des Black ! Belvédères et Parapsys ! Haruspices, Nécromancien, Vélane ! Rogue marié ! Rogue avec deux filles !! Quoi d'autre maintenant ?!
« Harry ?
- Non !! Non, ne me dis pas que tous les tableaux peuvent faire ça ! Ne me dis pas qu'il s'agit d'une chose que j'aurai dû ignorer !
- Tout d'abord, je ne te dirai pas que tous les tableaux peuvent le faire, car ça, je l'ignore. »
Le chat sauta du lit en un bond leste et vint se poser devant Harry qui s'adossa au mur.
« Alors, quoi ? Elle a été peinte avec une peinture spéciale ? Le peintre a enchanté sa peinture ?
- Non. Le peintre a enchanté Sonja. Et la peinture a avalé sa vie.
- Qu. Quoi ?!
- Vois-tu, Sonja, quand elle était vivante, il y a de cela cinq siècles, en Prusse, - oh ! épargne-nous les détails ! - elle était aimée follement par son père adoptif - c'est du joli ! -. Cet amour interdit l'empêchant d'assouvir ses désirs, il voulut la peindre pour pouvoir la garder pour lui tout seul. Il n'usa pas d'une peinture spéciale comme tu le dis, mais de charmes, hypnotisant Sonja, liant son esprit à l'image qu'il peignait d'elle. C'était comme un meurtre prémédité, car au fur et à mesure que la peinture prenait forme, la vie de Sonja la quittait pour venir habiter son portrait. Quand ce dernier fut achevé, il prit vie et la vraie Sonja mourut sur-le-champ. Son père adoptif s'arrangea pour faire croire à une mort naturelle.
» Il avait caché le tableau dans une pièce obscure de sa demeure. Une première nuit, il y pénétra et ordonna à Sonja de quitter le tableau pour. enfin, t'as compris. Elle refusa. Il menaça alors de détruire la peinture et elle céda. Elle satisfit tous les désirs pervers de ce monstre. Cela dura plusieurs mois. Enfin, une nuit, tandis qu'il la violait à nouveau, elle se saisit de sa dague et le poignarda. Il tomba sur le côté et elle enfonça encore, encore et encore la lame dans sa poitrine jusqu'à ce qu'il ne bouge plus. Elle regagna sa peinture. On découvrit le corps mais jamais bien sûr on ne soupçonna l'assassin.
» Quand j'arrivai dans cette maison, je la surpris moi aussi hors du tableau. Elle paniqua de la même manière qu'avec toi, mais plus tard elle accepta de me raconter son histoire. Celle que je viens de te dire. »
Harry déglutit à grand peine. Il se passa une main dans les cheveux et régula sa respiration en inspirant plusieurs fois.
« Et pourquoi me racontes-tu ça à moi ?
- Parce que tu l'as vue hors du tableau. Et qu'il ne sert à rien de te cacher la vérité à présent. Mais maintenant que tu sais ce qu'il en retourne, ça te fait une raison supplémentaire de te taire. Hum ?
- Je n'ai pas l'intention de dévoiler son secret. Mais c'est ridicule ! On ne va pas l'accuser de meurtre des siècles plus tard !
- Peut-être pas. Mais on pourrait la détruire en tant qu' « objet magique à usage détourné susceptible d'être dangereux ».
- Les Rogue ne la dénonceraient pas !
- Tu ne comprends pas ? Pour qu'un secret soit bien gardé, mieux vaut qu'il ne soit connu que d'un nombre limité de personnes. Toi et moi sommes les seuls à savoir. Et jamais tu ne dois cafarder sur ce que tu as vu et entendu ! »
********************
« . Arrivée au croisement, prenez à droite. »
Nymphadora Tonks s'engagea en frissonnant. Cela faisait déjà dix minutes qu'elle marchait dans l'Allée des Embrumes en suivant les indications de la lettre. Elle avait pris soin de modifier son apparence pour avoir l'air d'une vieille sorcière revêche, pleine de pustules et de verrues. Mais elle n'était pas rassurée et avait l'impression que tous les gens qu'elle croisait savaient qui elle était : une intruse dans ce milieu morbide.
Tôt le matin, un faucon lui avait apporté une lettre qui l'avait fait surgir de son appartement. Aujourd'hui, elle aurait dû se rendre Square Grimmaurd pour s'enquérir de l'état de Remus Lupin, mais il attendrait ! Néanmoins, à présent qu'elle se trouvait près du lieu de rendez-vous indiqué par la lettre, elle n'était plus très sûre d'elle.
« . Marchez encore une dizaine de mètres et entrez dans la boutique ''Barjow & Beurk''. Je vous y attendrai. »
Pas de signature.
Tonks respira un bon coup devant l'horrible vitrine de la boutique, où s'empilaient des têtes rétrécies, des boules de cristal poussiéreuses et des chopes en forme de crâne humain. Elle poussa la porte d'entrée, une clochette retentit. Il y avait plusieurs clients à l'intérieur qui ne lui prêtèrent aucune attention. Elle attendit une bonne quinzaine minutes sans que personne, vendeur ou autre, n'arrive.
La porte d'entrée s'ouvrit à nouveau, une femme encapuchonnée qui se mit derrière Tonks. Enfin, les rideaux au fond de la boutique s'écartèrent, livrant passage à Mr Barjow et.
La lettre disait ceci :
« Miss Tonks,
» Je connais un moyen pour faire revenir Sirius du Monde des Abysses. Ce que j'ai à vous proposer vous fera penser à Orphée descendant aux Enfers pour sauver son amour. Si vous l'aimez vraiment, je pourrai alors vous aider. Faites-moi confiance, je ne vous veux que du bien. J'ai moi-même très bien connu Sirius et il était un de mes grands amis.
» Pour se faire, vous devez vous rendre à l'Allée des Embrumes. Là vous. »
Tonks hurla en voyant Pettigrow, puis en reconnaissant les clients comme des Mangemorts : Macnair, Alastaire. Sans pouvoir se contrôler, elle hurlait de terreur tandis qu'elle ne cessait de se métamorphoser. Finalement, elle se retourna et son cri se bloqua dans la gorge. Face à la femme encapuchonnée, elle redevint d'un seul coup Tonks. Mais avant qu'elle n'ait pu faire un mouvement, la femme avait dégainé sa baguette.
« Somnum Captare !! »
Avec une grimace, Tonks s'affaissa à genoux, regarda une dernières fois Bellatrix Lestrange, puis s'endormit totalement à terre. La Mangemort poussa du pied le corps inerte de la jeune femme et l'enjamba pour rejoindre Pettigrow, qui souriait largement. Il était un de mes grands amis.
« Les amoureux sont stupides, siffla de mépris Bellatrix. Et ils sont les plus faciles à berner. »
**********************
Toute la journée, Harry n'avait cessé de penser et pourtant ça ne l'avait mené à rien. Sonja quittant son tableau pour se dégourdir les jambes, ç'avait été la goutte d'eau en trop. Maintenant, Harry sentait son crâne exploser. Une famille de dingues ! Voilà ce que c'est ! Et pour parfaire le décor, il ne manquerait plus que ce manoir soit hanté !
Pour réfléchir à autre chose, Harry décida de régler le problème de sa lettre. Elle était une bonne nouvelle, car elle lui disait qu'il verrait bientôt Ron. Mais une mauvaise nouvelle, car elle lui disait qu'il séjournerait chez cette vieille harpie d'Ombrage. Mais dans le fond, ce n'est pas sûr.
Harry décida d'envoyer un message à Ron.
Voyons. Trouvons la volière. Trity la lui avait montrée hier, mais il était tellement barbouillé par les crêpes qu'il n'avait pas retenu grand chose de sa visite du manoir. Au rez-de-chaussée. La volière était au rez-de-chaussée. Harry parcourut de longs couloirs, ouvrant toutes les portes. Un débarra rempli d'armures, un bureau abandonné, . Le laboratoire d'alchimiste. Harry s'arrêta pour regarder un moment les alambics compliqués, où des potions colorées bouillonnaient. Sur les étagères, parmi les livres de la petite bibliothèque, de grands bocaux de formol, où nageaient des lézards morts, des anguilles, des organes verdâtres et d'autres choses plus répugnantes encore.
Harry fut intrigué par une photo, dans un cadre posé sur une petite table, couverte d'écrits. S'en approchant, il vit deux jeunes filles côte à côte. On aurait dit des jumelles, mais l'une semblait tout de même un peu plus âgée. Habillées de la même manière de robes blanches, elles avaient les cheveux longs et tressés. Elles étaient très immobiles, ce qui était étonnant pour une photo non-moldue. Il y avait deux noms au bas du cadre : Joséphine & Lisbeth. Les filles de.
Harry reposa le cadre. Elles sont vraiment très jolies.
Continuant son exploration dans les couloirs, il trouva enfin la volière, où Hedwige hulula de plaisir en le voyant. Il y avait également un hibou grand-duc, à l'air hautain, qui se tourna face au mur pour marquer son mécontentement. Harry se laissa mordiller par Hedwige, presque roucoulante de bonheur, puis lui confia la lettre qu'il avait écrite pour Ron. Elle s'en saisit et s'envola pour quitter la volière. Dehors, la nuit était déjà tombée et la chouette avait hâte de chasser un ou deux mulots.
Mais au moment de disparaître, elle sembla entrer de plein fouet dans un mur invisible et s'écroula au sol, les pattes en l'air. Harry la regarda horrifié, sous les hululements du grand-duc, ressemblant à s'y méprendre à un ricanement de mépris. Puis, le jeune homme se précipita pour prendre sa chouette dans ses bras. A ce contact, Hedwige réagit, ouvrit ses grands yeux jaunes et repartit s'installer sur son perchoir, abandonnant la lettre au sol. Les plumes ébouriffées, elle refusa de tenter une seconde sortie.
Décontenancé, Harry ressortit de la volière, sa lettre inutile en main. Trity. Demander à Trity. Il se précipita dans les couloirs, tourna en rond deux fois, puis arriva enfin dans le hall, où se tenait Trity, mais pas seulement.
Rogue était rentré. A ses côtés, il y avait la plus jeune des deux filles qu'Harry avait vues sur la photo, dans le laboratoire. Jo.
Elle ressemblait étonnamment à son père. Les mêmes cheveux noirs filandreux, la même peau blanche et marbrée, le même nez - mais qui n'a pas ce nez dans cette famille ? - , la même allure à la fois ferme et fragile, mais. Elle avait ce sourire qui changeait tout. Son sourire la rendait admirablement jolie. Pleine de vie. Son air joyeux et triste lui fit penser à Sonja : oui, un peu le même air, grave, heureux et mélancolique. Un mélange d'émotions pétillantes que son père n'avait pas. N'avait plus ? Harry regarda son professeur, qui semblait transformé en présence de sa fille. Lui aussi souriait et Harry le trouva soudain moins sinistre. Avec une vie meilleure, il donne l'impression qu'il aurait pu être plus sympathique.
~ Vraiment ?.
~ C'est vrai non ? Près de sa fille, on ne dira pas la même personne.
~ Saint Potter ! Je ne te savais pas si physionomiste ! Ça change !
~ T'es drôle ! Toi qui me reprochait de me voiler la face au sujet de Rogue, maintenant tu me critiques quand je semble le trouver différent !
~ Tu te voiles véritablement la face, et ce sur tout ou presque ! Et en ce qui me concerne, n'as-tu toujours pas compris que j'étais là pour te pourrir l'existence et te faire douter ?
~ Et tu m'as même poussé au suicide !
~ Je suis ton ennemi intérieur et tu ne peux rien contre cela.
~ Ayez pitié !
~ Amen.
« Harry ! Je disais à l'instant à mon père comme j'étais excitée à l'idée de te rencontrer. N'est-ce pas ?
- Tout à fait, affirma Rogue toujours souriant. »
Harry n'en croyait ni ses yeux ni ses oreilles. Trity, elle, retenait à grand mal un fou rire. Harry lui lança un regard noir avant de se souvenir de ce qu'il voulait lui demander. Mais déjà Jo Rogue l'avait alpagué, l'emmenant avec elle par l'escalier et au travers du couloir circulaire. Harry eut à peine le temps de savoir ce qu'il lui arrivait qu'il se retrouva dans la chambre de la jeune fille.
Trity, quant qu'à elle, aida Severus à enlever son manteau. Il grimaça en bougeant son bras gauche et l'agrippa fermement.
« Qu'est-ce qui se passe ?
- J'ai eu, tout à l'heure au ministère, le privilège de tester le pouvoir de Syrrus Black.
- Syrrus Black ? Le fils de Raven ?
- Oui, et le petit-cousin de Sirius Black.
- Ooohhh !! D'accord !
- Et ce petit imbécile m'a choisi comme responsable de la mort de Sirius.
- 'Petit imbécile' ? D'habitude tu réserves ce surnom à Harry Potter. Le pouvoir de Syrrus est-il si grand qu'on le suppose ? »
Severus soupira, hocha lentement la tête et Trity ne dit plus rien à ce sujet. Il lui raconta alors que Sérénice était venue chercher Syrrus, son parrain Lupin étant complètement hors-jeu en ce moment. Puis il évoqua Marius et Helena. Enfin, il parla de Narcissa Malefoy, faisant son petit coup d'éclat en étant prête à réclamer des indemnités pour son mari ! Trity ricana, mais Severus, lui, rit jaune. Azkaban vidée de ses prisonniers et désertée par ses gardiens. Lucius. Où es-tu ?
On sonna soudain à la porte. Trity se précipita pour ouvrir et introduisit dans le hall un homme trempé d'eau de pluie. Un capuchon masquait à moitié son visage, mais on distinguait quand même des traits patibulaires, une barbe inégale de plusieurs jours, et une longue cicatrice partant du nez et barrant sa bouche jusqu'au menton. D'une main il tenait un vieux balai dégoulinant, et de l'autre une lettre parcheminée qu'il tendait à Severus
« Je me nomme Virgil Gheorghiu, dit-il dans un anglais rocailleux. Je viens de Roumanie, d'où le Seigneur Karkaroff m'envoie comme messager. »
Dans la chambre de Jo, Harry s'était retrouvé assis sans s'en rendre compte dans un petit sofa débordant de coussins. Tandis que la jeune fille farfouillait dans une pile de Cds, Harry regarda la pièce, qu'il ne se souvenait pas d'avoir vue quand il avait visité le manoir avec Trity.
Une chambre hexagonale comme la sienne, murs tapissés d'un papier peint fleuri. Des rideaux de mousseline aux rubans froufroutants. Une frise au plafond représentait des batailles navales : les petits bateaux se déplaçaient réellement et se bombardaient, mais tout ça en silence. Un lit à baldaquin, du même bois sombre que celui d'Harry. Sur le couvre-lit, s'amoncelait une montagne de peluches : des ours, des lapins, une girafe... De part et d'autre du lit, des bibliothèques croulaient sous le nombre de livres. Des romans moldus pour la plupart : Harry distingua Le Silmarillion de Tolkien, Dracula de Stocker et Le Moine de Lewis. Ces trois livres devaient bien résumer le caractère de leur propriétaire ! [n/a : en l'occurrence, ils résument le mien !]
Harry la regarda alors. Jo Rogue portait encore l'uniforme de son école : tout en noir et blanc, strict et engoncé. Le contraire visiblement de la jeune fille, qui devait probablement porter des vêtements plus cool en dehors de l'école. Du moins, au vu de sa chambre, c'est l'impression qu'elle donnait à Harry. Enfin, comment une fille pareille pouvait être la fille de Severus Rogue ?! Méfie-toi, tu ne la connais pas encore.
« Voilà ! s'exclama-t-elle en extirpant un Cd de la pile branlante. »
Elle l'introduisit dans son lecteur, fit deux, trois pas de danse sur la chanson « Pink » d'Aerosmith - « Pink ! it's my new obsession ! » - , puis rejoignit Harry sur le sofa en sautant littéralement dessus.
« Vas-y !! »
Harry la détailla en se demandant s'il avait bien entendu.
« Vas-y quoi ?
- Bah, raconte ! fit-elle en écartant les bras dans un haussement d'épaules. Père nous a souvent parlé de toi, tu sais ! (.Ah ?. Etonnant !. Négativement, je suppose ! ) Alors c'est vrai, hein ? C'est vrai que tu as combattu un dragon Magyar à pointes ? (.ben.)
~ Vous vous voulez que je vous dise, ami lecteur ? Ce cher Harry a une capacité de réponses digne d'un batracien anémique!
~ Oh, ta gueu** !!
********************
Severus conduisit le messager dans son laboratoire et bureau. Trity leur apporta deux thés, puis les quitta, décidant d'aller rejoindre les deux jeunes à l'étage. Severus commença par offrir un siège à l'homme, qui préféra rester debout. Il avait également gardé sa capuche, masquant de ce fait l'expression de son visage. Contrarié, le professeur s'était, lui, assis à sa table de travail et décachetait le parchemin.
« Vous vous appelez Virgil Gheorghiu. Messager. Mais qui êtes-vous vraiment ?
- Je suis un résistant sous les ordres de M'sieu Billy Weasley et de son lieutenant Igor Karkaroff.
- Un résistant ? Bill Weasley ? Igor ?. Mais quel groupe de résistance ?
- Le Détachement Secret des Sorciers-Révoltés de Roumanie.
- Intéressant. - je reconnais bien là l'humour des Weasley - Et moi dans cette affaire ?
- Je pense que ça doit être écrit dans la lettre.
- Lettre dont vous connaissez bien sûr le contenu ?
- .
- Oui, bien sûr. »
Severus fronça des sourcils en cherchant à fixer un semblant d'expression sur le visage du messager, mais il restait impassible, sans un frémissement. Dès le départ, Severus se méfia. Il ne faut pas être grand clerc pour sentir anguille sous roche face un arsouille pareil.
La lettre commençait par la description épique du parcourt de Karkaroff, depuis Drumstang jusqu'en Roumanie. S'ajoutaient des commentaires sur sa perspicacité et son intelligence à éviter les Mangemorts. Vieux brigand ! Toujours aussi vantard ! S'ensuivait même la description d'une chasse à l'homme, où le fuyard se flatter d'avoir esquiver plusieurs Avada Kedavra et d'avoir mis en fuite trois loups-garous. Pas possible ! Je lis une lettre de Lockhart ou de Karkaroff ?
Finalement, le vieil Igor abordait le fond du problème en un dernier paragraphe :
« . Bill Weasley cherche à présent à traiter avec les Tsepesh. J'espère que cette lettre arrivera vite, car il faut à tout prix que tu prennes contact avec tes cousins de Roumanie pour qu'ils contrôlent les Tsepesh, car personne ne pourra empêcher Weasley de se jeter dans la gueule du loup !.
» Réponds vite et par la même voie que moi. Le messager est digne de confiance. Il attendra ta réponse, tu pourras la lui transmettre sans crainte.
Karkaroff. »Bill Weasley cherchait à traiter avec des vampires. Les plus puissants d'entre eux, la lignée des Comtes Dracula. Les Tsepesh. Nom voulant dire « empaleur », à cause du goût prononcé d'un de leurs ancêtres pour l'équarrissage de ses victimes. « que tu prennes contact avec tes cousins de Roumanie ».
Mais le problème, mon cher Karkaroff, c'est que mes cousins de Roumanie ne m'écouteront pas plus que toi ! Comme tu le dis, « les vampires sont des solitaires et n'aident personne. » Mes cousins nous dénigrent et bivouaquent à leurs propres affaires. De plus, ils détestent les Tsepesh. Leur demander d'intervenir auprès d'eux pour sauver un humain équivaudrait à un bain de sang : les deux clans vampiriques s'affronteraient à mort pour avoir le privilège de manger ce crétin de Weasley !.
Severus reposa la lettre sur ses genoux et regarda de nouveau attentivement le messager. Jamais, celui-ci n'avait cillé, ni esquisser le moindre mouvement. « Digne de confiance », vraiment ? Tu ne doutes de rien, Karkaroff ! Mais est-ce seulement toi qui as écrit cette lettre ?
« Je ne peux pas accéder à ce qui m'est demandé là-dedans, dit Rogue en soulevant le texte. Je vais vous donner ma réponse à Karkaroff, et je vais également écrire un message pour Bill Weasley, mais je ne peux accéder à ça.
- Mais. »
Un moment, Severus crut le sentir désaxé, mais cela ne dura que quelques secondes. Les deux hommes s'observèrent un instant en silence, jaugeant l'autre et appréciant la distance qui les séparait. Severus laissa tomber la lettre sur la table devant lui, soupira, s'étira en massant machinalement son avant-bras gauche. Puis, il se leva en douceur, fixa le messager de la fente de ses yeux noirs et lui susurra :
« Je dois prévenir le Directeur Dumbledore au sujet de cette affaire exceptionnelle.
- Cette affaire ne saurait tolérer une telle perte de temps.
- Elle la toléra ! s'emporta Severus face à une si grande impudence. C'est impératif et vous le savez !
- Malgré tout le respect que je vous dois, monsieur, c'est impossible. »
Rogue, qui s'était levé vers son bureau, se retourna pour lui faire face et eut à peine le temps de voir l'autre sortir sa baguette.
« C'est ridi.
- Endoloris ! »
Rogue s'écroula à terre, sa tempe droite cognant lourdement à un coin de la table. Etourdi, il se retrouva à genoux, plié en deux, ses bras refermés contre son ventre. Tâtonnant, il parvint à trouver sa baguette dans la doublure de sa veste. Mais avant qu'il n'ait pu s'en servir, l'autre le renversa sur le dos d'un coup de pied en pleine poitrine. La respiration coupée, Severus réussit vainement à se redresser sur ses coudes. L'homme lança alors un sortilège d'Expelliarmus, propulsant la baguette de son adversaire loin derrière lui.
« Digne de confiance ? ironisa Severus retombé sur le dos. »
Il sentait qu'un filet de sang commençait à couler sur sa joue droite. Se tenant toujours le ventre d'un bras, il porta la main à sa blessure à la tempe. Se sentant proche de l'évanouissement, il vit sans comprendre ses doigts rougis par le sang.
L'homme l'attrapa sans ménagement par les épaules, le releva d'un mouvement brusque et le laissa retomber sur la chaise qu'il avait quittée peu auparavant. Puis, tandis que Severus tentait avec difficulté de rassembler ses esprits, il disposa devant lui, un papier de parchemin vierge et un encrier.
« Maintenant, dit-il. Vous allez répondre à Mr Karkaroff par l'affirmatif, puis vous allez écrire un message à vos cou.
- Non !
- Endoloris ! »
Severus hurla sous la douleur et tomba à nouveau à terre. Son dos le faisait souffrir et il avait du mal à respirer. L'homme le redressa une nouvelle fois avant de l'acculer sur sa chaise. Pressant, il rapprocha de Severus la feuille blanche et la plume. Sa victime gémit de douleur, le visage crispé. Fermant les yeux, Rogue pressa un peu plus son bras sur son ventre et baissa la tête. Sans prévenir, il reçut une paire de gifles qui lui redonnèrent un brin de lucidité mais n'enlevèrent pas le bourdonnement de ses oreilles. Au loin, il pouvait entendre quelqu'un tambouriner à la porte du laboratoire. Trity !
« Réagissez ! cria le messager en le giflant à nouveau. Je vous ordonne d'écrire !
- Non ! cracha Rogue. »
S'attendant un autre débordement de violence, il fut étonné de voir l'homme se relever avec lenteur. Puis il le vit ressortir sa baguette et Severus se prépara psychologiquement à encaisser un troisième Endoloris, mais.
« Imperium !! »
********************
« . Waou !! Et donc, c'est en volant autour du dragon puis en passant sous lui que tu as pu attraper l'½uf. Waou, c'est quelque chose !
- Oui, un peu ! »
Harry se surprit à passer sa main dans ses cheveux comme pour les décoiffer. Il arrêta son geste, soudain pensif, se remémorant l'attitude de son père vis à vis des filles ou même celle de Ron récemment. « Weasley est notre roi ! Avec lui le Souaffle ne passe pas ! » Harry sourit tristement en se demandant si on le laisserait refaire du Quiddicht cette année, après l'interdiction à vie que lui avait infligée Ombrage.
Il se rendit brusquement compte que Jo Rogue lui parlait sans qu'il n'ait rien entendu.
« Je disais, reprit-elle. Que, si tu veux, je te montrerai mon balai volant et mon uniforme de compétition.
- Compétition de quoi ?
- De vitesse. J'ai joué une ou deux fois au Quiddicht, mais je ne suis pas très forte à ça. J'ai pas vraiment l'esprit d'équipe, je l'avoue. Non, moi ce que j'aime, c'est une vitesse folle, un train d'enfer !. T'en a déjà fait ?
- De. de quoi ?
- De la vitesse !
- Non, jamais. Mais, je suis étonné que tu en fasses, car c'est paraît-il assez dangereux. Ce n'est pas réservé aux adultes normalement ?
- Il y a un début à tout, tu sais ! Et puis, faut bien commencer par de l'entraînement ! Et je n'ai pas non plus le niveau des champions mondiaux ! Eux, c'est sûr que leurs courses frisent le suicide, mais je ne fais pas ça ! Je ne pourrais pas de toute façon, car il faut également vouloir gagner ! Et, même si j'aime bien recevoir un prix, je n'en fais pas un but !
- C'est drôle, tu parles de ça comme si ç'avait pu être un plan de carrière pour toi !
- Mes entraîneurs disent que j'ai les capacités pour, en effet, mais je ne veux pas.
- Tu ne veux pas, ou ton père ne veut pas ?
- Pourquoi dis-tu ça ? »
A dire vrai, je ne le sais pas moi-même. Mais qu'est-ce qui me prend d'un seul coup ? Elle est charmante, presque aussi bavarde que Trity. Elle n'a rien de son père, ou peut-être seulement quelques attitudes et une certaine manière de bouger. Elle semble s'intéresser vraiment à moi, elle aime les sports de balais volants, en fait elle-même. Et moi, je l'agresse au sujet de son père !
« Tu ne devrais pas dire ça, dit-elle d'un ton morne. Je sais ce que tu penses de lui, mais mon père n'est pas tel que tu le crois.
- C'est lui qui t'a raconté ce que je pense de lui. Il n'en sait rien ! »
Aïe ! Mais je vais me taire, oui !
« D'après toi, dit-elle avec un ton plus froid, typiquement Rogue. Mais ça ne me regarde peut-être pas, ce doit être ça. C'est entre vous deux. Des histoires de profs et d'élèves. Alors je ne peux pas juger, même en étant sa fille.
- Excuse-moi, la coupa-t-il. J'ai un comportement déplorable, désolé. Mais. il s'agit de beaucoup de ranc½urs accumulées et. je suis désolé, je n'avais pas à dire ce que je t'ai dit !
- Peut-être, enchaîna-t-elle avec un sourire retrouvé. Peut-être que tu devrais aller lui en parler pendant que tu es encore chez nous ?
- Ah, non ! Hors de question ! Ecoute. Comment te dire ça ?. Il est sans doute le meilleur des pères pour toi, mais il n'y a pas de plus rancunier et injuste professeur que lui ! Et. Oh, désolé ! »
Elle éclata de rire et lui lança un coussin en pleine figure. Enfin, elle lui promit d'aller tout répéter à son père ! Alors qu'il la regardait horrifié, elle rigola encore bien fort, arguant que ce n'était qu'une blague. Comme il semblait peu convaincu, elle fit une grimace épouvantable ce qui le fit enfin rire, puis elle le bombarda de coussins.
Ce fut le moment que choisit Trity pour entrer dans la pièce, manquant de peu de recevoir une peluche dans la tête. La peluche en question, un poney, alla en hennissant atterrir contre le cadre d'un certain Baltrus Rogue, qui, dormant, fut réveillé en sursaut. Le portrait inonda d'injures les deux jeunes gens qui se tordaient de rire dans la chambre.
« Baltrus ! s'indigna Trity. Vous n'avez pas honte de parler ainsi devant des enfants ! »
Le portrait ne répondit pas, se contentant d'afficher une mine boudeuse. Trity ramassa la peluche et entra dans la chambre. S'installant sur le lit, elle s'allia à l'hilarité générale qui baignait la pièce.
« Mais de quoi parliez-vous pour être dans cet état ? dit-elle entre deux éclats de rire.
- De ba. lais ! Hé, hé !! »
Harry se sentait libéré de s'épanouir ainsi, sans retenue. Enfin, ils finirent par se calmer tous les trois et une conversation plus formelle s'engagea. Jo posait des questions sur Poudlard et il répondait. Elle lui parla un peu de « l'Ecole Spéciale », mais sans plus car elle préférait oublier désormais. Harry allait lui décrire par le menu les professeurs quand un cri affreux de douleur retentit à leurs oreilles.
« Père ? murmura Jo. »
Trity se précipita hors de la chambre, suivie de près par les deux adolescents, tandis qu'un second cri résonnait dans le couloir. En moins de deux, ils étaient tous les trois devant la porte du laboratoire, qui résista à leurs coups, refusant de s'ouvrir.
« Jo ! dit Trity. Vite, ton pouvoir ! »
Mais Jo eut beau se concentrer, la porte résista à son pouvoir de télékinésie. Comme aucune des deux ne possédait de baguette, Harry courut à sa chambre en un éclair et en revint aussi vite.
« Alohomora ! récita-t-il. »
Mais rien, la porte restait inébranlable. Il répéta la formule magique, plusieurs fois, mais sans succès. Jo, elle, appelait son père. Trity leur ordonna le silence, en cherchant à entendre quelque chose dans la pièce. Mais soudain, la porte s'ouvrit d'elle-même. D'abord abasourdis, ils la regardèrent sans comprendre avant que Trity ne s'élance dans le laboratoire.
Le « messager » avait disparu, la fenêtre était grande ouverte. Allongé de tout son long sur le côté, Severus Rogue semblait inconscient. Mais quand Trity voulut le retourner sur le dos, il poussa un gémissement de douleur. Il voulut se dégager de l'étreinte de sa nièce, mais il ne fit qu'empirer les choses car une souffrance fulgurante lui remonta l'échine. Toussant fortement, quelques gouttes de sang vinrent perler sur ses lèvres. Trity fit de son mieux pour le redresser sans trop lui faire de mal, examina sa blessure à la tempe, puis le releva en le prenant par les épaules. Affichant un masque de douleur, Severus se mordit les lèvres pour ne pas hurler à nouveau.
« Il faut que l'on t'allonge, dit-elle précipitamment en le sortant de la pièce. Harry ! Fais apparaître un brancard ! »
Le jeune homme s'exécuta en hésitant une microseconde, puis aida Trity à y allonger son professeur. Ils le dirigèrent par le hall, en haut de l'escalier avant d'atteindre la chambre de Rogue, où avec douceur il l'étendirent sur son lit. Il toussa encore un peu, s'agrippant le ventre d'une main. Sa fille Jo, l'ai effaré, s'assit sur le côté et se mit à lui caresser la joue.
« Rachel ? »
Trity annonça qu'elle redescendait préparer des potions de soin, mais il l'attrapa au poignet.
« Trity., déglutit-il avec peine. Je. Il a.
- Chut, lui intima-t-elle en lui posant un doigt sur les lèvres. Tais-toi, ou tu vas te faire mal à parler.
- Il. il. L'Imperium. Il m'a soumis à l'Imperium ! »
Sa gorge émit un bruit d'étranglement et il se remit à tousser. Trity, elle, ne pensait plus à lui dire de se taire.
« Il. Ce Gheorghiu. Il m'a fait écrire. une lettre ! Karkaroff. Il est fou, Trity ! Fou !. Il va déclencher une Guerre de Sang !
- Tais-toi à présent ! reprit enfin Trity. Tu me diras ça plus tard ! On ne peut plus rien faire maintenant qu'il est parti !
- Si ! Il faut. Tu dois prévenir Dumbledore !
- D'accord ! Ok ! Mais maintenant, tais-toi !. Jo, Harry ! Vous restez auprès de lui, le temps que je revienne ! »
Trity s'éclipsa en courant. Jo avait pris la main de son père. Ce dernier commençait à perdre ses couleurs. Harry se rapprocha, au bord de la nausée, se sentant impotent et mal dégourdi. Son professeur leva alors les yeux vers lui et, avant qu'il ne s'évanouisse, il murmura : « Tsepesh. Tsepesh. »
********************
En ce début de soirée, la lune décroissait, mais son éclat demeurait éclatant, baignant le cimetière de sa froide clarté. Etendu au sol, le visage presque cadavérique, Karkaroff vivait ses derniers instants. Tous les os de son corps étaient brisés. Ses nerfs, comme atrophiés, tiraient sur ses muscles en les déchirant. Ses mains n'étaient plus qu'une bouillie informe de chaire putride. Il sentait confusément que du sang coulait de son nez et aussi de ses oreilles.
« Je t'admire, chuchota une voix sur sa gauche. »
Péniblement, l'ex-Mangemort tourna la tête vers le Seigneur des Ténèbres. Assis sur une pierre tombale, il relisait la lettre qu'il lui avait fait écrire sous le sortilège de l'Imperium. Semblant satisfait, il replia le parchemin et le tendit au dénommé Virgil Gheorghiu. Sale traite ! pensa Karkaroff à défaut de pouvoir le hurler.
« Transmettez ce message à mon cher ex-lieutenant, Severus Rogue, dit Voldemort. Il me faut une réponse positive de sa part. Je vous permets d'utiliser tous les arguments convaincants, mais ne lui faites pas trop de mal quand même. Ça, ça sera pour plus tard. »
Gheorghiu ricana de cruauté, enjamba son balai et s'envola. Avec une lenteur exaspérante, le Seigneur des Ténèbres se leva et s'avança vers Karkaroff, qui gémit de peur en croisant les pupilles flamboyantes de son Maître.
« Je dois te remercier, Karkaroff, siffla-t-il. Finalement, tu m'auras été utile une dernière fois. Je vais te laisser crever sur place, mais je peux te rassurer en te disant que ton cher « chef de résistance », Bill Weasley, subira bientôt le même sort que toi. Le retrouver ne sera pas difficile, les Weasley sont visibles comme le nez au milieu de la figure. »
Un de ses Mangemorts transplana soudain à ses côtés et lui tendit un pli. Voldemort parcourut avec satisfaction le mot de Pettigrow :
« J'ai le plaisir, Monseigneur, de vous informer que l'Auror Nymphadora Tonks est désormais sous notre contrôle. Bellatrix Lestrange se charge elle-même de vous la ramener. Pettigrow. »
Voldemort esquissa un mauvais sourire de satisfaction.
Bienvenue parmi nous. Nymphadora Tonks.
Laissez parler les p'tits papiers
A l'occasion, papiers chiffons
Puissent-ils un soir, papier buvard
Vous consoler
Laissez brûler les p'tits papiers
Papiers de riz ou d'Arménie
Qu'un soir ils puissent, papiers maïs
Vous réchauffer
Un peu d'amour, papier velours
Et d'esthétique, papier musique
C'est du chagrin, papier dessin
Avant longtemps
Laissez glisser, papier glacé
Les sentiments, papier collant
Ça impressionne, papier carbone
Mais c'est du vent
Machin, machine, papier machine
Faut pas s'leurrer, papier doré
Celui qui touche, papier tue-mouche
Est moitié fou
C'est pas brillant, papier d'argent
C'est pas donné, papier monnaie
Ou l'on en meurt, papier à fleur
Ou l'on s'en fout
(.)
(chanson de Régine, texte de Serge Gainsbourg, « Les p'tits papiers »)
Précisions :
- « somnum captare » : endormir (enfin, en gros)
- « Virgil Gheorghiu » : Pour ce personnage, il me fallait un nom roumain. Ayant le nom de ce romancier sous la main, je me suis pas cassée la tête (ch'uis une grosse feignasse, je sais). Gheorghiu est l'auteur d'un livre qui s'appelle La 25ème heure (rien avoir avec le récent film du même nom). Superbe livre, mais déprimant au possible (c'est sur la 2nde guerre mondiale.)
- « les Tsepesh » : véritable nom de famille des Comtes Dracula ! ça veut vraiment dire « empaleur » ! (mais peut-être que vous le saviez déjà)
- « la boutique Barjow & Beurk » : rappelez-vous, c'est dans ce magasin qu'Harry manque de se faire surprendre par les Malefoy au début de La Chambre des Secrets.
- L'histoire de mon personnage de Sonja Rogue (la jeune allemande du tableau) m'a été inspirée par « Le portrait ovale », une histoire d'Edgar Poe dans Nouvelles histoires extraordinaires (Tales of Mystery).
- Je ne présente pas Le Silmarillion de Tolkien (vous connaissez Le Seigneur des Anneaux, donc vous connaissez ce livre). Dracula de Stocker non plus : si vous n'avez pas lu, vous avez vu les films ou alors vous savez au moins de quoi ça parle ! Quant au Moine de Matthew Gregory Lewis, si vous n'avez pas lu, précipitez-vous dessus, passionnés de l'épouvante ! Au programme : possession, sabbat de sorcière, viol, séquestration, fille travestie en moine, tortures, inquisition, moine satanique, empoisonnement, inceste. Et ce roman a été écrit en 1795 ! (censuré à l'époque bien sûr !)
Voilà ! Alors dites-moi vos commentaires, j'attends. Reviews !! (et merci d'avance !)
