Disclaimer : Bon, Severus à Rowling, Black aussi – ne parlons même pas de Harry – mais…juste Lucius, ca va ? Je veux dire, il prend pas de place dans vos romans, pis je vous jure que je prendrai bien soin de lui !! :)
Pairing : Sevie/Sirius évidemment, peut-être un ch'tit Lucius/Severus ou Lucius/Sirius…pis Sirius/lupin, ou même Sirius/Lucius (ké bêtes ces deux-là, il leur faut tous les mecs de l'histoire !!) lol Je déconne on verra comment ça évolue…
Petit mot d'introduction : Severus est TERRIBLEMENT attirant Sirius est MONSTRUEUSEMENT séduisant – alors pourquoi si peu d'histoires d'amour entre eux ?! Quoi ? Ils sont ennemis depuis l'enfance ? Ils essayent constamment de se faire exploser la cervelle ? Mais justement ! L'amour et la haine, deux sentiments si proches… ;)
Rated : R
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Chapitre deux : Prends soin de toi.
*Sirius*
Je dois vraiment être tombé bien bas pour en être arrivé à demander de l'aide à Rogue… Mais Rémus est en danger – je ne peux pas imaginer qu'il puisse m'avoir abandonné – et Dumbledore a raison nous n'avons pas le choix.
« Bien, » dit justement le vieil homme en se levant avec difficulté, « il me reste de nombreuses choses à faire. Je compte sur vous. » Je lui serre la main, reconnaissant, alors que mon voisin se contente d'un signe de tête et sort à mon tour. Je le suis – j'ai encore quelques petites choses à régler avec mon vieil ami.
Arrivé en bas des escaliers circulaires, je passe devant la gargouille et l'aperçois, marchant d'un pas vif, sa cape noire virevoltant derrière lui. Pathétique. Je n'ai rien dit dans le bureau, à cause de la présence du directeur, mais je trouve qu'il a pris un coup de vieux terrible depuis notre dernière rencontre – bien que de toute façon, il ait toujours été aussi coincé qu'un octogénaire gâteux.
« Hé, Rogue ! » je m'écrie, alors qu'il se retourne brusquement, avec méfiance. « Attends. »Je m'approche de lui.
« Black, j'ai un week-end chargé – vois-tu, je travaille, moi, et - »
« Accorde-moi deux minutes. Et puis tu seras libre d'aller corriger les merveilles de tes morveux, » j'ajoute avec une grimace. Non pas que je considère réellement ces gosses comme des crétins, mais au moins je suis sûr que l'autre chauve-souris ne trouvera rien à répliquer.
« Je t'écoute », fait-il en croisant les bras.
« Bon. Ca n'a jamais été le grand amour entre nous – cela ne le sera d'ailleurs jamais- »
« C'est pour me sortir une évidence aussi flagrante que tu as besoin de faire tout ce cinéma ? »
« Laisse-moi parler ! » Et après on se balance des sortilèges dans la tronche autant que tu veux. « Bon, on ne s'aime pas, point. Mais ce que tu vas faire, dans la maison de ce Mangemort, est extrêmement important. »
« Black, je jouais déjà aux espions alors que tu courais encore les pucelles, » déclare-t-il d'un air supérieur. Ca va être dur, je le sens.
« Ecoute-moi bien », je reprends d'un ton sérieux, « Rémus est la seule personne qui compte pour moi – avec Harry, bien sûr. Je ne veux pas risquer de le perdre, simplement parce que tu auras décidé au mauvais moment de me jouer un tour. » Mon dieu, je suis en train de supplier Rogue, là, non ? Ou du moins ça y ressemble. Maman, pardonnez à votre fils.
« Black, je ferais ce que le directeur m'a ordonné. Ce qui arrivera à ton loup-garou, je m'en fous. »
Il m'énerve. Il m'énerve réellement. Hermione m'a dit une fois que j'avais un tempérament sanguin selon elle j'agis avant de réfléchir. Je serre les dents – et les poings.
« Nous sommes de la même équipe – Dumbledore t'a demandé de m'aider à sauver Rémus - »
Il se penche vers moi – alors que je le dépasse de quelques centimètres – et me souffle :
« J'ai pour mission de tenir compagnie à Malfoy pendant quelques heures, rien de plus – bien qu'en t'accordant ce laps de temps, le directeur semble t'avoir fortement surestimé. »
J'aurais essayé…pas d'hostilité ouverte…On ne pourra pas me blâmer d'avoir commencé. Et je prouve à Hermione que je sais me tenir.
« De plus » ajoute mon vieil ennemi avec un sourire mauvais, chuchotant presque, « je souhaite sincèrement que tu fasses accidentellement sauter le crâne de ta bête à poil en t'imaginant te retrouver en face à…un ennemi potentiel... »
Hermione a gagné.
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*Severus*
Je sors aussitôt ma baguette magique, mais déjà il est sur moi – m'avoir éclaté le nez ne semble pas suffire à ce fou furieux. Je m'agrippe à la première prise que je trouve : ses cheveux. La lutte n'a jamais été mon fort, je laisse ça aux imbéciles primaires tels que lui. Et puis j'ai toujours été bien trop frêle pour me défendre. Je sens l'homme s'exciter sur moi, alors qu'un deuxième coup de poing me fait voir 36 chandelles. A demi-sonné, je parviens finalement à récupérer ma baguette, qui avait roulé à quelques décimètres de là.
« Protego ! » je hurle, alors que Black est projeté à plusieurs mètres. Je me relève difficilement, n'attendant pas de voir s'il en fait autant. Il est allongé sur les dalles, remuant faiblement. Parfois – voire bien souvent - la fuite est une solution préférable. Et même si je suis probablement plus habile que lui dans l'art du duel magique, je préfère ne pas courir de risque et sort aussitôt le couloir. Ses coups, incroyablement puissants pour quelqu'un qui a passé 12 années dans une cellule, m'ont réduit le crâne en bouillie et je n'ai qu'une envie : ingurgiter une potion calmante et me coucher.
Arrivé devant mon bureau, je pousse la porte de celui-ci en soupirant bruyamment. Je me dirige vers ma chaise, une main devant les yeux, puis je me laisse tomber lourdement sur celle-ci. « Bordel de merde…. » je souffle. Déjà que je cicatrise difficilement, j'avais bien besoin de ça.
« Professeur? » fait soudain une voix en face de moi. J'ouvre les yeux, pour les refermer aussitôt. Oh, bordel de merde. Potter, debout dans un coin de la pièce, était apparemment en train d'inspecter ma bibliothèque avant que je n'entre.
« Potter, votre retenue est annulée. Retournez dans votre dortoir. » Je n'ai même plus la force d'être mordant.
« Vous êtes sûr ? » me demande-t-il avec méfiance. Il pense que c'est un piège. C'est de famille – et dans mon cas, ils n'ont pas tort.
« Absolument. A présent, sortez. »
« Bien », je l'entends dire d'un air étonné. « Bon week-end professeur. »
J'ouvre les yeux juste au moment où il s'apprête à franchir la porte.
« Bien entendu, nous ne voyons dimanche soir. »
Il se retourne, perplexe.
« Même heure », j'ajoute, alors qu'une pointe de sourire sadique illumine à nouveau mon visage. Je vois ses sourcils se froncer, puis il hoche la tête d'un air raide, avant de sortir.
La « mission » se déroulera demain soir Dumbledore a préféré ne pas perdre de temps. Si tout se passe bien, j'aurai amplement récupéré pour le lendemain soir – de plus j'aurais eu le temps de recomposer mon speech. Ou de me préparer à annoncer au morveux à lunettes que son chien adoré a passé l'arme à gauche. Oh oui, j'adorerais cela. Je l'imagine déjà, pleurant toutes les larmes de son petit corps d'adolescent attardé, alors que je le regarderai de haut, insensible en apparence, intérieurement au bord de l'orgasme.
Mais ne rêvons pas. Le directeur l'aura probablement mis au courant avant moi. Ce qui est plus probable, c'est que le gosse tente de me réduire en morceaux pour avoir laissé son parrain se faire zigouiller par un Mangemort cruel et lubrique. J'aurais beau le convaincre que ce n'est pas de ma faute, il essayera quand même de démembrer – et pour autant que je sache, attaquer un professeur est suffisant pour se voir expulser de l'école. Petite rectification du proverbe : d'une pierre, trois coups.
Je souris, malgré la douleur qui s'étend petit à petit autour de mon œil. Oui, ce week-end va réellement être l'un des plus beaux de ma vie.
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*Sirius*
Rogue est déjà là. Ca ne m'étonne pas – il n'a probablement rien eu d'autre à faire de sa journée. A part panser ses plaies et ruminer sa rancoeur en songeant à 1500 moyens différents de me faire cracher tripes et boyaux, peut-être. J'avoue que me battre avec lui hier soir n'était peut-être pas une bonne idée ma vie repose tout de même entre ses mains, ce soir. Mais j'ai eu ce matin une conversation avec Dumbledore, lequel m'a assuré que je pouvais néanmoins faire confiance à mon vieil ennemi, et m'a d'ailleurs appris sur celui-ci des choses que je ne soupçonnais pas. Bien que je ne l'aime pas plus qu'auparavant, j'avoue que…je le regarde différemment. C'est étrange, comme sentiment. Je ressentirais presque…de la pitié ?
« Tu es en retard », me lance-t-il à la figure dès que j'arrive près de lui. Tu parles d'un accueil.
« C'est toi qui es en avance », je réplique. Bravo Sirius, quelle répartie. Il hausse un sourcil et fait volte-face. Je le suis – après tout je suis totalement perdu dans cet endroit, et lui seul connaît le chemin. Bientôt, une immense bâtisse se dresse devant nous.
Il s'arrête. Je m'avance jusqu'à une grille dorée, lorsque je me sens soudain tiré en arrière.
« Tu es malade !? » me crache Rogue au visage. « Deux mètres de plus et tu étais repéré ! »
« C'est bon, lâche-moi, » je lui ordonne, me dégageant. Il me regarde avec colère, comme si j'étais le dernier des abrutis. Je me rappelle soudain la sensation de sa joue maigre contre mon poing – c'était assez agréable, je dois dire.
Non, mieux vaut penser à autre chose. Je me prépare à ma transformation canine. C'est alors que certaines paroles que Dumbledore a prononcées ce matin me reviennent en tête.
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*Severus*
« Rogue ? »
« Black, on a pas toute la nuit si tu pouvais te dépêcher ça nous aiderait grandement », je grogne. Que ce crétin se transforme en bébête poilue et que je n'entende plus jamais parler de lui.
« Je m'excuse pour hier. »
Mon dieu. Qui a pris possession du corps de mon pire ennemi ? Le directeur a probablement du lui faire la morale – mais franchement, quel acteur.
« Prends soin de toi. »
D'un seul coup, un gros chien noir se matérialise devant moi, ramassant entre ses crocs la baguette magique qui vient de tomber au sol. L'animal passe au travers des grilles et s'enfuit par l'arrière du bâtiment.
Je le regarde s'éloigner, bouche bée. Pourquoi Black a-t-il dit ça ? Je secoue la tête. Peut-être qu'il n'est pas aussi attardé qu'il en a l'air il a du deviner que j'avais l'intention de le trahir.
Non, pas de le trahir. Il le mérite. Et pour peu qu'il soit masochiste, ce qui ne m'étonnerait pas, les traitements de mon vieil ami Mangemort lui paraîtront le paradis – pour peu qu'il vive assez longtemps pour en profiter. D'un autre côté, si Voldemort décide de l'obliger à lui révéler certaines choses concernant Potter…Non, je ne pense pas qu'il connaisse leur lien de parenté.
Quelques minutes plus tard, je me retrouve dans le luxueux hall d'entrée. J'avoue que j'aime cette maison tout y est à l'honneur des sorciers de noblesse.
« Mon maître va bientôt arriver, veuillez patienter ici, » me dit finalement un elfe de maison en m'amenant dans un salon, avant de disparaître. Au lieu de m'asseoir dans mon fauteuil habituel, je choisis un nouveau modèle, d'un blanc immaculé. Pas ma couleur favorite, mais cette nouveauté est suffisante pour susciter mon intérêt. Incroyablement confortable, comparé aux sièges miteux de Poudlard. Je me laisse aller à fermer les yeux un instant, m'enfonçant profondément dans cette matière moelleuse.
« Ta trahison m'a profondément blessé, Severus… »
Je me redresse en sursaut, paniqué. Ces paroles m'ont hanté durant des années. Les dernières dont Voldemort m'aura fait grâce. J'entends encore la déception réelle dans sa voix…et la menace.
« Allons, allons, maîtrisez-vous, professeur, » fait soudain une voix au-dessus de moi. Je lève les yeux, pour apercevoir Malfoy, qui me regarde avec un sourire en coin. Le salopard. Il connaît mes points faibles – tout comme je connais les siens. Voilà pourquoi une bonne entente entre nous est primordiale, aussi bien pour la sécurité de l'un que de l'autre.
« Va te faire voir, Lucius » je grommelle, alors qu'il s'assit en face de moi croisant ses jambes en un geste élégant que j'aurais certainement beaucoup de mal à imiter.
« Ton vieux taré à barbe ne t'a-t-il pas appris les règles de politesse, Severus ? » me fait Malfoy, une lueur dans ses yeux gris.
« Quelle matière ? » je demande, ignorant sa question. Il regarde le fauteuil et secoue la tête. « Tu préfères ne pas le savoir. »
Je souris malgré moi. « Dis toujours, je déciderai ensuite. »
« Poil de licorne, pour la douceur…et intestins humains pour l'élasticité. »
Ecoeuré, je me lève aussitôt, lorsque je l'entends éclater de rire. « Tu es bien trop naïf, Severus, comment fais-tu pour être craint par autant d'imbéciles en culottes courtes? »
Je me rassieds, légèrement honteux – et croyez-moi, dans mon cas, c'est un sentiment très rare, d'autant plus que je n'en laisse jamais rien paraître. Question d'amour-propre. « Je les menace des sanctions habituelles :retenues, Doloris, fouets,… », je plaisante, pour essayer de faire oublier ma réaction puérile.
« Mm », gémit Lucius en fermant les yeux, et j'avoue que cette vision est purement orgasmique – même pour un mollusque asexué comme moi. « Ne me parle pas de fouet, tu vas me tenter… »
« Tu sais que ce n'est pas mon genre », je proteste, faussement indigné, un sourire flottant sur mes lèvres. C'était Malfoy, le pervers sadique de la bande – moi, j'étais plutôt le spectateur fasciné. Aujourd'hui…disons que la notion d'amour platonique elle-même me semble un lointain souvenir, alors le sexe…dans une vie antérieure, peut-être.
L'homme blond ouvre les yeux et son regard se plante dans le mien. « Bon, si tu me disais ce que tu veux, à présent ? »
« Quoi que je demande, je l'aurai ? » je fais d'un air taquin, essayant à nouveau d'éviter un sujet déplaisant.
Attendez. Ca ne devrait pas l'être. Au contraire.
Lucius secoue la tête. « Severus, je n'espère plus que tu quittes ton château délabré pour venir te réfugier dans mon lit…Dis-moi le but réel de ta visite. »
Je soupire. Selon Dumbledore, je n'ai qu'à présenter mes vœux le plus naturellement possible, et voilà, l'affaire est réglée. Mais j'ai une autre affaire en suspens – depuis 26 ans à présent.
« Le loup-garou…il est ici, n'est-ce pas ? »
C'est au tour de propriétaire des lieux de soupirer. « Il me semblait que nous avions convenu de ne jamais discuter boulot lors de tes trop rares visites. »
« Rassure-toi, je suis plutôt de ton côté dans cette histoire », je lui réplique, avec pourtant un pincement au cœur.
« Vraiment ? » Une lueur apparaît dans ses yeux. Explique-toi, je t'en prie. »
« Dumbledore m'a envoyé ici pour te… « distraire ». Pendant ce temps-là, un des membres de l'Ordre essaie de vérifier si Lupin se trouve dans tes cachots. »
« Sans déclencher mes alarmes ? » remarque Malfoy en haussant les sourcils.
« C'est un Animagus. Un chien. Sirius Black. »
La bouche de Lucius s'ouvre avec stupeur puis s'étire en un sourire - incroyablement séduisant, je dois le reconnaître. « Black ? Le fameux prisonnier dont la photo est sans arrêt affiché dans la Gazette ? En ce moment dans mes cachots ? »
Je hoche la tête. Voilà, je l'ai trahi.
« Intéressant…Très intéressant, même… » murmure le Mangemort, l'air songeur. Il se lève gracieusement. « je vais prendre mes dispositions. Tu m'accompagnes ? »
Je me lève à mon tour. « Je ne préfère pas. Au cas où Black parviendrait à s'échapper, je préfère ne pas me mouiller. Je raconterai au directeur que tu as deviné, mais que pour ne pas gâcher notre « collaboration », j'ai réussi à te faire croire que je venais te le livrer. »
« Parce que ce n'est pas le cas ? » ironise-t-il.
« Non », je réponds d'un air sombre.
Lucius émet un léger « tss », ses longs cheveux ondulants alors qu'il secoue la tête, puis se rapproche de moi. « N'ais pas de remords, Severus. Ton espion ne sert à personne, il est recherché par toutes les d'autorités d'Angleterre. Par contre, je te promets qu'il me sera très utile… »
« Je n'en doute pas », je réplique amèrement. Mes lèvres semblent de plomb et les mots sortent difficilement.
« Prends soin de toi. »
Et flûte, qu'est-ce que ce bâtard avait besoin de me dire ça !? Il ne pouvait pas se contenter d'un simple « Bonne merde, ducon », ou quelque chose du genre !
Lucius est très près de moi à présent, et je baisse les yeux – une grave erreur. Surtout pour quelqu'un qui prétend se maîtriser parfaitement. Mais mon ressentiment vis-à-vis de ma trahison me trouble. Et mon ami de longue date l'a remarqué.
« Allons, Sevie… » me souffle-t-il d'un ton presque compatissant – du moins c'est ce que je dirais si je ne connaissais pas aussi bien Malfoy. « Descend avec moi jusqu'au cellules je suis sûr que ça te fera du bien. Depuis combien de temps n'as-tu plus fait hurler un homme jusqu'à la mort ? Ne me dis pas que les cris de douleur provoqués par ta propre baguette ne te manquent pas… ? »
Lucius a une de ces façons de présenter les choses…j'aurais presque envie de le suivre et d'oublier mon statut de « gentil » dans cette guerre de l'ombre. Mais si j'avoue que torturer mentalement mes étudiants est un véritable plaisir, je me rends compte aujourd'hui que la douleur physique est un domaine qui m'intéresse bien moins. C'est tellement…facile. Alors que pousser quelqu'un au suicide, lui ruiner son mental, voilà une véritable épreuve – dans laquelle je me fais fort d'exceller. Malheureusement, mon art ne peut s'exercer pleinement dans une école je me contente donc de me faire détester et d'effrayer les élèves les plus fragiles.
« Je te prête Black, si tu veux…Les hommes aux cheveux noirs dégagent un charisme incroyable – c'est un réel plaisir que de jouer avec eux… » Les yeux rivés sur la moquette pur poil de vison autonettoyants, je sens son souffle sur mon visage et je me recule brusquement.
« Excuse-moi. Je ferais mieux d'y aller. »
Lucius fronce les sourcils. « Tu te défends plus que cela, d'habitude. » Il a raison, mais je n'ai pas vraiment envie de jouer au chat et à la souris, ce soir. Enfin, le chat et le rat, plutôt.
La séduction a toujours été le jeu préféré de Malfoy – jeu dans lequel il sort souvent gagnant, je dois dire. J'avoue qu'au début de notre amitié, bien que l'homosexualité me semblait une fiction totale, j'avoue avoir été intrigué par son comportement, ou du moins mes jeunes hormones l'étaient-elles. Mais j'ai toujours su résister. Je pense que ma motivation était surtout l'idée que ce serait mon ami qui aurait gagné dans ce cas.
Aujourd'hui…cela reste assez amusant, même si je sais que Lucius ne fait que jouer. C'est en quelque sorte une « tradition amicale ».
« Potter ne t'a fait pas d'ennuis ces temps-ci ? C'est pour ça que tu es dans cet état-là ? »
« Non, au contraire », je le contredis avec un rictus, en songeant à la retenue de demain soir. « Tu peux compter sur lui pour essayer désespérément de se faire remarquer…comme le faisait déjà son abruti de père. »
« Abruti, mais divinement bâti », compléta Lucius.
Beurk. Question de goût.
« Bon, j'y vais. J'inventerai quelque chose pour Dumbledore. » J'ai oublié un autre de mes talents : le mensonge. Ma vie n'est d'ailleurs qu'un énorme mensonge.
« Dans ce cas, bonne route. Et merci pour ton…. « cadeau » de nouvelle année… », conclut le Mangemort avec un sourire.
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*Sirius*
Les sources de Dumbledore étaient exactes. Le passage secret mène bien aux caves de l'immense manoir. Après plusieurs minutes de recherches, je tombe dans un couloir sombre, bordé de cellules. Mon flair me permet d'identifier celle où se trouve Rémus. Je reprends immédiatement forme humaine. Je ne remarque qu'un tas de guenilles dans le fond de la pièce.
Faites qu'il n'ait rien je vous en prie…
« Alohomora », je murmure, après avoir ramassé ma baguette pleine de bave et l'avoir essuyé avec un pan de ma chemise. La grille s'ouvre avec facilité. Je me précipite vers la forme allongée dans un recoin de la cellule.
« Rémus ? »
Je le vois ouvrir lentement les yeux. « Sirius… ? Je dois rêver…. » souffle-t-il. Je l'aide à s'asseoir et il s'adosse au mur, alors que je m'accroupis devant lui. Il n'a pas l'air d'avoir été blessé sérieusement, mais il a néanmoins de nombreuses cicatrices un peu partout. Je fais un bref calcul mental. La pleine lune a eu lieu il y a de cela trois semaines…il était déjà ici. Ils ne lui ont certainement pas donné la potion, bien sûr.
« Rassure-toi, Rem, je vais te sortir de là » je lui chuchote, bouillonnant de rage envers ses agresseurs.
« Mais s'il arrive…Malfoy ? » s'inquiète mon meilleur ami.
« Rogue s'occupe de lui. »
« Il…s'occupe de lui ? Ils se battent… ? »
« Non…ils causent, si tu veux tout savoir. Rémus, est-ce que tu peux marcher ? » je lui demande en passant mes bras autour de sa taille, pour essayer de le relever.
« Je ne pense pas que ce soit nécessaire », fait soudain une voix derrière moi. Ma main se tend instinctivement vers ma baguette, qui est au sol, mais à peine l'ai-je empoigné qu'un coup formidable m'assomme presque. Je m'étale à côté de Rémus, qui semble terrorisé.
« Pourquoi vouloir partir ? Vous venez à peine d'arriver. »
Je vois alors ma baguette qui s'envole, pour venir se poser dans la main d'un grand homme blond aux épaules larges. Il l'observe, la faisant tourner nonchalamment, puis me dévisage avec un air mauvais.
« Malfoy », je gronde. Ainsi c'est lui – le père du morveux qui ne cesse de chercher des noises à Harry. Je m'attendais à voir un Mangemort laid et repoussant, l'air idiot, mais une fois de plus je me rends compte que mes idées étaient basées sur un monstrueux stéréotype. Cet homme est sans nul doute séduisant – encore que cela n'enlève en rien mon envie de le découper en morceaux – mais le sourire sadique qui vient de s'afficher sur ses lèvres ne me dit rien qui vaille.
« C'est mon nom, en effet. Et le votre est Black, si je ne me trompe ? » Cet imbécile efféminé choisit bien mal ces moments pour être poli et bien élevé. Une lueur scintille dans ses yeux.
« Qu'est-ce que vous avez fait à Rogue ?! » je m'exclame en serrant la mâchoire. A ma grande surprise, je me demande ce qui m'effrayerait le plus : que mon vieil ennemi m'ait trahi, ou que Malfoy l'ait tué. Peut-être parce que j'ai toujours rêvé de tuer ce vieux vampire moi-même. Après tout, si ce que le directeur m'a dit est vrai, cela ne ferait pas grande différence…
« Oh… » fait l'homme aux cheveux blonds avec une moue faussement déçue. « Votre ami a hélas réussi à sortir d'ici vivant… »
Bon, au moins il pourra aller avertir Dumbledore. A moins que ce ne soit lui qui m'ait vendu…ce qui réduirait beaucoup nos chances de survie. Mais mon intense réflexion s'arrête là, car je reçois en pleine figure un sortilège qui me cloue à nouveau au sol. Puis le néant.
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*Severus*
Voilà, mission terminée. Je suis sur le sentier menant jusqu'à la grille. De là je pourrai transplaner jusqu'à Pré-au-Lard, puis retourner au château.
La nuit est glacée et silencieuse. Soudain, j'éclate de rire. Je viens de me débarrasser de Black, et au lieu de faire la fête je me rends compte qu'un trou énorme s'est creusé dans mon estomac. Les remords me semblaient un lointain souvenir, mais aujourd'hui j'ai l'impression que tous ceux que j'ai refoulés durant toutes ces années me rattrapent tout à coup. J'estime pourtant souffrir suffisamment pour me permettre de ne pas me préoccuper de ce qui arrive aux autres.
Tu n'es qu'un pauvre type, Severus Rogue.
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Et un autre de tiré ! Fiouu *baille* Crevée, moi…vais dormir...ha non flute les reviews ! Bon je vous remercie toutes vous êtes des amours de petites perverses obsédées par les grands types sombres au passé obscur (non c'est po une insulte chuis comme ça moi aussi) ^-^
Gaeriel
