*Titre : Apparences
*Auteur : Himitsu
*Genre : fanfiction Gundam Wing, c'est presque un genre à elle toute seule... Sinon je me marre bien mais j'aime aussi les faire souffrir alors romance, un peu PWP sur les bords, et ça sera tout pour l'instant.
*Résumé : Heero le glaçon humain, Duo le fou joyeux, Trowa l'impassible muet, Quatre la pureté innocente et Wufei au sens de l'honneur passionné... Que révèlent-ils lorsque les masques tombent ?
*Source : j'ai bien failli oublier de vous le dire, mais les G. Boys ne sont pas à moi.. Pour le moment. ^vv^
Choset : yen a qui ont de l'espoir !
*Warning : nyark nyark nyark, yaoi bien sûr mais on reste pour l'instant dans le shônen aï, j'aime les classqiues : 1+2, 3+4 et 5+Sally.
*Statut : En cours... mais va pas être très longs j'vais essayer en 3 ou4 chapitre. Finir une fic, ça me changerait !
*Musique de fond : American Hi Fi, marcii Pink'.
%*%*%*%*%*%
Prélude :
Voix d'outre tombe : écriis la Gundamfic qui te trotte dans la tête depuis la nuit dernière.. Ecriis.. !
Himitsu (mode Jeanne d'Arc) : mais.. Qui me parle ?..
Spectre louche très mal planqué : c'est la voââ de ta conscieence..
Himitsu : mouais, on parle de ma mauvaise conscience n'est-ce pas CHOSET ?! è_é J't'ai vu, pas la peine d'essayer de passer incognito, c'est contre ta nature.
Choset : on peut toujours essayer, hein ?.. Mais j'insiste, tu devrais sortir ce que tu as sur le cœur.
Himitsu : mouais, j'ai le cœur drôlement placé mais on va faire avec, ne ? Choset : j'aime pas quand elle est si facile à convaincre..
Chapitre 1 :
Une soirée qui commençait si bien.
Le silence dans la planque était tout relatif. Chacun aimait à égayer le calme plat de sa touche personnelle :
Wufei aiguisait dans sa chambre la lame de son sabre sur fond de musique zen. Dans la sienne, Heero tapait pour changer sur son ordinateur avec une assiduité passionnée. On aurait presque pu voir une étincelle éclairer son regard glacial. Quatre avait été blessé lors de la dernière mission et se reposait dans le salon, maintenant sa jambe bandée étroitement en hauteur. En clair, il avait une bonne excuse pour se vautrer dans une position extravagante au creux de son fauteuil préféré c'est-à- dire (au mieux) les pieds sur un accoudoir et la tête sur l'autre. Il bénéficiait ainsi d'une vue imprenable sur Trowa en train de regarder un reportage sur une quelconque chaîne documentaire sur laquelle il avait fini par échouer et qui traitait de la migration des pingouins guatémaltèques oui quelque chose du même acabit. En réalité Quatre n'en avait strictement rien à faire que Trowa matte des volatils patauds se dandinant sur la banquise ou des marmottes boulimiques qui ravageaient telles une nuée de criquets les golfs alpins pour ensuite aller se faire vomir dans le lac.. Non, il devait confondre avec le précédent documentaire sur les méfaits du vidéo fitness.. Tout ce qui intéressait Quatre c'était de surprendre ces rares instants où l'attention du clown triste se relâchait fugitivement pour laisser apparaître un intérêt quasi prédateur.
L'équipe de terroristes vivait là l'un de ses rares instants de quiétude. Seulement ils ne duraient jamais longtemps. Il y eut comme un grondement qui se rapprochait à grande vitesse pour se révéler être des pas peu discrets [1], menaçant d'achever l'escalier d'une solidité douteuse qui menait à leur mansarde. Sans concertation, quatre soupirs profonds naquirent simultanément.
Wufei : j'ai failli m'ennuyer.
Heero : Hn.. [2]
Trowa : ça vous dérange si je monte le son ?
Quatre : si tu crois que ça va servir à quelque chose..
La porte d'entrée fit une fois de plus rencontre avec le mur de la façon la moins douce qu'il fut et un énergumène jaillit dans l'appartement.
Duo : Salut ! C'est-moi-j'vous-ai-manqué-allez-pas-la-peine-de-m'embrasser- je-file-directe-sous-la-douche-j'espère-que-personnen'a-besoin-d'eau- chaude..
Trowa ne rebaissa pas le son de la télévision qui commentait à présent les affrontements violents des macareux tout en précisant que les jeunes spectateurs devaient être éloignés du téléviseur. Trowa savait ce qui n'allait pas manquer de suivre la disparition de l'américain dans la salle d'eau. Trente secondes plus tard, temps nécessaire à un strip-tease express, un beuglement affreux tonitrua, entre le goret qu'on égorge et la plainte de douleur... Un son tel qu'on doutait qu'il soit vraiment issu d'une gorge humaine.
Heero leva les yeux au ciel en une mimique évasive penchant entre la supplique « Kamisama, pourquoi tant de haine ? » et l'exaspération du « n'apprendra-t-il jamais à hurler juste ? »
Trowa tentait de se concentrer désespérément mais le tic qui plissait son nez aux notes les plus impitoyables démontrait que l'américain avait réussi là où d'autres bourreaux avaient échoué, il était sur le point de craquer. Quatre, lui, était en état de choc, fixant tétanisé l'écran où se déroulait un carnage impitoyable et que le français regardait sans voir.
Après s'être entaillé le doigt en sursautant à une note plus douloureuse que les autres, Wufei coupa son poste radiocassette et rejoignit le salon, sa chambre se trouvait directement contre la salle de bain. Il repéra immédiatement Quatre blanc comme un linge, il continuait de subir le documentaire qui pour ne pas déroger au genre, avait tourné au gore accompagné des commentaires de plus en plus écoeurants de la voix-off. Trowa réagit juste ensuite, écartant le chinois après avoir éteint l'écran et secouant vigoureusement le petit blond dont les yeux bleus restèrent dans le vague jusqu'à ce qu'il le gifle légèrement. La couleur revint sur le visage de l'arabe, il continua même plus loin que sa teinte habituelle. Trowa était bien plus proche qu'il ne l'avait jamais approché. Lorsqu'il se redressa, Trowa posa un bras sur ses épaules et continua de le fixer sans rien dire.
_C'est.. C'est idiot, juste un documentaire qui me met dans cet état. J'ai fait bien pire de mes propres.. Mais on entendait leurs cris, leur haine et leur rage, ça m'a rappelé..
Quatre se tu brusquement et Trowa se contenta de garder le silence, ne lui demandant pas d'explications qu'il n'avait aucune intension de fournir, ni même de finir sa phrase, ce dont il avait encore moins envie. La sensation glacée qui l'avait paralysé à la vue du massacre l'avait bel et bien quitté et le mieux était de faire comme toujours : essayer d'oublier. [3]
_Quelque chose de chaud. Commanda Trowa avec son éloquence habituelle.
Wufei mit sur le feu une bouilloire bien que ce soit un travail de onna [4]. Lorsque Quatre allait mal, mieux valait ne pas contrarier Trowa.
Dans la salle de bain, l'eau avait fini de couler du pommeau de la douche pour continuer de goutter de la chevelure de l'américain qui réquisitionna quelques serpillières pour éponger le désastre. Dieu que le carrelage pouvait être froid ! Il ceignit ses hanches d'une serviette et sa tête d'une autre avant de prendre le chemin de la chambre qu'il partageait avec Heero. Le volume sonore ayant sensiblement baissé, la tension perceptible de la planque baissa de quelques degrés jusqu'à ce que Duo ne branche son sèche-cheveux et ne fasse sauter les plombs de l'appartement.
Le silence stupéfait dura bien.. Oh dix secondes, montre en main.. Puis Heero se leva froidement, son regard polaire se posa sur un Duo en train de sauter dans un caleçon puis de filer comme une flèche dans la cuisine.
_Môman Feifei, Hee chan veut me tuer, protèges-moi, pliiiz..
L'américain débarqua suivi de près par Heero en mode corne de brume :
_Duuuooo.. OMAE O KOROSU.. ! [5]
Heero attrapa la masse trempée qui dégoulinait sous son nez et dérapa sur le carrelage mouillé, entraînant Duo dans une glissade qui les projeta de l'autre côté de la cuisine, frôlant la table, jusqu'à l'entrée du salon où la moquette les stoppa brusquement.
Trop surpris d'abord puis sur le point d'étouffer de rire dans leur bol de thé, les trois spectateurs ne purent émettre de commentaire, puis ils se rattrapèrent bien vite :
_Pour le patinage en couple, vous devriez vous entraîner plus souvent, je vous assure que vous n'êtes pas au point, mais alors pas-du- tout. Critiqua Wufei
_Attention, ça glisse remarqua Trowa en partant à la recherche d'une serpillière rescapée.
_Vous ne vous êtes pas fait mal au moins ? demanda Quatre, moins innocemment que n'aurait pu paraître sa prévenance s'il n'avait eu ce regard spéculatif sur l'entrée du salon par laquelle il apercevait un enchevêtrement prometteur.
Heero avait fini par atterrir sur l'estomac de Duo, lui coupant momentanément le souffle et accessoirement le sifflet. Lorsque Heero essaya de se redresser, il s'aperçut que les mèches humides, tels des tentacules l'avait pris au piège. Les paumes qu'il avait posées sur les épaules de Duo pour se redresser semblaient comme aimantées. S'il avait voulu essayer, il aurait compris qu'il ne pouvait pas plus décrocher son regard des yeux rieurs qui pétillaient dans le visage de Duo, lesquels recelaient tout de même une lueur d'inquiétude quant à son sort. Il ne reconnaissait pas l'expression qui avait figé les traits du japonais. Il n'avait jamais vraiment pu lire le visage de Heero, et pour une fois que son masque exprimait quelque chose, il ne savait pas le déchiffrer.
S'il continuait à lui faire péter les plombs de la sorte, un jour peut-être parviendrait-il à atteindre le véritable Heero qui se cachait derrière le Soldat Parfait. Pour le moment, Shinigami se demandait si sa situation précaire avait une chance de s'améliorer avant que le contact brûlant des mains de Heero ne lui donne une autre idée brillante. La lumière de la fenêtre éclairant son profil faisait briller comme un halo le fin duvet d'ordinaire invisible qui couvrait ses joues, dessinant ses longs cils sombres et ses lèvres pâles... Sentant venir le signal d'alerte à l'idée risquée, Duo décida pour une fois de ne pas l'ignorer. Rompant le contact visuel d'un clignement de paupières, il afficha sa meilleure tête à claque.
Heero pu se remettre à penser, il reprit donc sa respiration et se dégagea des liens froids en es faisant négligemment retomber sur Duo sans oser retomber dans le piège de ses yeux.
_Hey, c'est super froid !
_Tu sais combien de temps il va me falloir pour re-rentrer ce que j'avais déjà tapé ?
Duo soupira tristement, sa victoire sur ce satané ordinateur avait été de courte durée. Le Soldat Parfait de retour, plus parfait que jamais, avait semble-t-il renoncé à toute velléité de revanche. Quelques secondes plus tard, Trowa rétablit le courant et Heero retourna à son rapport. Seulement une fois assis devant son écran, il ne pu se remettre à son travail comme auparavant. Une chose avait changé, Duo était là et son attention revenait constamment sur lui. Il guettait les paroles qu'il échangeait avec Quatre, les taquineries qui mettaient Wufei en rage et la supplique qu'il adressa à Trowa :
_Allez, si j'y vais tout seul je vais encore m'attirer des ennuis..
_De toute façon qu'on soit avec toi ou non, ça se termine toujours comme ça, rétorqua Wufei.
_Mais Sally sera là, tu voudrais pas passer la soirée à imaginer que j'essaye de la draguer ?
_Pourquoi sera-t-elle présente? s'informa Quatre, curieux.
_Elle doit me donner des infos sur un nouveau programme de camouflage qui serait appliqué aux armures et aux bâtiments secrets de Oz Si ce projet aboutit, on aura vraiment beaucoup plus de mal à les faire sauter !
_Je vais chercher ma veste fit la voix neutre de Trowa.
Evidemment, Quatre viendrait aussi, il fallait plus qu'une foulure pour l'empêcher de suivre Trowa. Wufei ne pourrait pas ignorer l'insinuation de Duo et serait aussi de la partie. Heero referma son portable après s'être assuré que ce qu'il avait sauvegardé avant le court- circuit était toujours intact puis soupira, résigné.
_Et sapez-vous classe, c'est une soirée gothique !
Il y eut un court silence de réflexion, comme à chaque fois que Duo débitait une bêtise plus grosse que lui, c'est-à-dire à chaque fois qu'il en trouvait l'occasion. Le temps de digérer l'information et de se maudire d'avoir accepté de venir, les quatre pilotes se dirigèrent vers leurs maigres sacs de vêtements. Suite à un relookage partiel de la part du Shinigami, ils furent « sortables», bien qu'ils doutent que cet adjectif puisse s'appliquer à l'américain survolté.
Wufei avait passé un pantalon d'un rouge très sombre en cuir et un haut traditionnel en soie tout aussi sanglant. Quatre portait un jeans noir qui devait avoir servi à combattre un T.Rex étant donné l'état avancé de décomposition structurale. Il avait ajouté en haut un débardeur bleu marine très échancré qu'on aurait pu croire emprunté à Trowa s'il n'avait pas été déchiré pour le raccourcir à la taille. Trowa était en pantalon de cuir noir e T-shirt vert sur lequel étaient imprimé des symboles mystérieux et douteux. Duo paradait dans un étonnant ensemble où s'agençaient soie, velours et échancrures qui s'ouvraient aux endroits les plus inattendus [6]. Tandis que Heero avait pour une fois joué la prudence et adopté un jean noir serré à la place de l'inaltérable spandex, et un haut brun en cuir lacé.
Malgré les protestations, Duo les décora de diverses breloques. Wufei râla qu'ils allaient ressembler à des sapins de Noël mais il garda le dragon en argent qui lui entourait amoureusement le cou pour veiller sur sa poitrine.
Juste avant de sortir de la voiture, Duo rendit la chevelure de Quatre comparable à celle d'un porc-épic et confisqua son élastique au chinois.
_Et tenez-vous bien ! précisa-t-il en courant à la rencontre de Sally, suivi de près par un chinois furax.
Lorsqu'ils approchèrent de la porte sombre gardée par deux colosses, ils eurent une surprise. Une curieuse dérive de langage avait mené à la déformation du thème de la soirée. Si Duo avait parlé de gothique, Sally avait mentionné une soirée cuir.. Evidemment il s'agissait d'une fête spéciale fétichistes.. Comme indiqué en majuscules sur l'entrée.
_Rappelles-moi pourquoi on doit rentrer ici ? fit Duo en avalant difficilement sa salive sans oser regarder le reste du groupe.
_Notre indic' est barman et il a refusé de nous rencontrer où que ce soit ailleurs..
_J'espère qu'il nous offrira ne conso..
%*%*%*%*%*%*%
Himitsu : on verra comment tu dégivres Heero.
Duo : même pas un coca ?
Himitsu : Choset ne m'a acheté que du déca, il dit que la caféine me rend hystérique.. ç__ç
Quatre : un diabolo grenadine s'il vous plait.
Himitsu : Choset, tu corses un peu ce verre, Trowa s'ennuie. ^vv^
Les pitites notes de travail :
[1] Choset : l'euphémisme du siècle pour les connaisseurs.
[2] traduction : « Le doux murmure de notre si charmant camarade m'a tout autant manqué, j'ai cru un moment être devenu sourd et comptais m'en réjouir lors du prochain refroidissement de la planète. »
Choset : wah, l'est lyrique ton Heero !
Himitsu : woué, heureusement que je suis là.
[3] Choset : qu'est-ce que c'est que ça ? C'est marrant ou sérieux, faut choisir.
Himitsu : bah les deux pourquoi ? J'aime bien les deux moi.. ^vv^
[4] traduction : de femme, de bonniche quoi, et petit Quatre qui assume.
[5] traduction : je crois bien que ça doit vouloir dire « tu vas mourir/ je vais te tuer » ou autre chose de peu plaisant.. Je demanderais à Duo, il a l'air de savoir, lui.
[6] : Himitsu : mon incroyable sens de divination me pousse à vous préciser qu'il ne s'agit pas malheureusement des endroits choquants (trop) la décence auxquels vous pensez.
Choset : menteuse ! ^vv^
Choset : Bah voilà, t'y es arrivée !
Himitsu : voui, pour une première fic yaoi, j'ai pris ce que je connaissais le mieux, me sentais plus à l'aise même s'il existe déjà tellement de fics Gundam que.. ça vient me hanter durant mes insomnies.
Choset : Tes copines ont raison, t'es vraiment grave !
Himitsu : un petit bêta lecturage pliiz, ou un mot d'insulte ? Onegaï..
*Auteur : Himitsu
*Genre : fanfiction Gundam Wing, c'est presque un genre à elle toute seule... Sinon je me marre bien mais j'aime aussi les faire souffrir alors romance, un peu PWP sur les bords, et ça sera tout pour l'instant.
*Résumé : Heero le glaçon humain, Duo le fou joyeux, Trowa l'impassible muet, Quatre la pureté innocente et Wufei au sens de l'honneur passionné... Que révèlent-ils lorsque les masques tombent ?
*Source : j'ai bien failli oublier de vous le dire, mais les G. Boys ne sont pas à moi.. Pour le moment. ^vv^
Choset : yen a qui ont de l'espoir !
*Warning : nyark nyark nyark, yaoi bien sûr mais on reste pour l'instant dans le shônen aï, j'aime les classqiues : 1+2, 3+4 et 5+Sally.
*Statut : En cours... mais va pas être très longs j'vais essayer en 3 ou4 chapitre. Finir une fic, ça me changerait !
*Musique de fond : American Hi Fi, marcii Pink'.
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Prélude :
Voix d'outre tombe : écriis la Gundamfic qui te trotte dans la tête depuis la nuit dernière.. Ecriis.. !
Himitsu (mode Jeanne d'Arc) : mais.. Qui me parle ?..
Spectre louche très mal planqué : c'est la voââ de ta conscieence..
Himitsu : mouais, on parle de ma mauvaise conscience n'est-ce pas CHOSET ?! è_é J't'ai vu, pas la peine d'essayer de passer incognito, c'est contre ta nature.
Choset : on peut toujours essayer, hein ?.. Mais j'insiste, tu devrais sortir ce que tu as sur le cœur.
Himitsu : mouais, j'ai le cœur drôlement placé mais on va faire avec, ne ? Choset : j'aime pas quand elle est si facile à convaincre..
Chapitre 1 :
Une soirée qui commençait si bien.
Le silence dans la planque était tout relatif. Chacun aimait à égayer le calme plat de sa touche personnelle :
Wufei aiguisait dans sa chambre la lame de son sabre sur fond de musique zen. Dans la sienne, Heero tapait pour changer sur son ordinateur avec une assiduité passionnée. On aurait presque pu voir une étincelle éclairer son regard glacial. Quatre avait été blessé lors de la dernière mission et se reposait dans le salon, maintenant sa jambe bandée étroitement en hauteur. En clair, il avait une bonne excuse pour se vautrer dans une position extravagante au creux de son fauteuil préféré c'est-à- dire (au mieux) les pieds sur un accoudoir et la tête sur l'autre. Il bénéficiait ainsi d'une vue imprenable sur Trowa en train de regarder un reportage sur une quelconque chaîne documentaire sur laquelle il avait fini par échouer et qui traitait de la migration des pingouins guatémaltèques oui quelque chose du même acabit. En réalité Quatre n'en avait strictement rien à faire que Trowa matte des volatils patauds se dandinant sur la banquise ou des marmottes boulimiques qui ravageaient telles une nuée de criquets les golfs alpins pour ensuite aller se faire vomir dans le lac.. Non, il devait confondre avec le précédent documentaire sur les méfaits du vidéo fitness.. Tout ce qui intéressait Quatre c'était de surprendre ces rares instants où l'attention du clown triste se relâchait fugitivement pour laisser apparaître un intérêt quasi prédateur.
L'équipe de terroristes vivait là l'un de ses rares instants de quiétude. Seulement ils ne duraient jamais longtemps. Il y eut comme un grondement qui se rapprochait à grande vitesse pour se révéler être des pas peu discrets [1], menaçant d'achever l'escalier d'une solidité douteuse qui menait à leur mansarde. Sans concertation, quatre soupirs profonds naquirent simultanément.
Wufei : j'ai failli m'ennuyer.
Heero : Hn.. [2]
Trowa : ça vous dérange si je monte le son ?
Quatre : si tu crois que ça va servir à quelque chose..
La porte d'entrée fit une fois de plus rencontre avec le mur de la façon la moins douce qu'il fut et un énergumène jaillit dans l'appartement.
Duo : Salut ! C'est-moi-j'vous-ai-manqué-allez-pas-la-peine-de-m'embrasser- je-file-directe-sous-la-douche-j'espère-que-personnen'a-besoin-d'eau- chaude..
Trowa ne rebaissa pas le son de la télévision qui commentait à présent les affrontements violents des macareux tout en précisant que les jeunes spectateurs devaient être éloignés du téléviseur. Trowa savait ce qui n'allait pas manquer de suivre la disparition de l'américain dans la salle d'eau. Trente secondes plus tard, temps nécessaire à un strip-tease express, un beuglement affreux tonitrua, entre le goret qu'on égorge et la plainte de douleur... Un son tel qu'on doutait qu'il soit vraiment issu d'une gorge humaine.
Heero leva les yeux au ciel en une mimique évasive penchant entre la supplique « Kamisama, pourquoi tant de haine ? » et l'exaspération du « n'apprendra-t-il jamais à hurler juste ? »
Trowa tentait de se concentrer désespérément mais le tic qui plissait son nez aux notes les plus impitoyables démontrait que l'américain avait réussi là où d'autres bourreaux avaient échoué, il était sur le point de craquer. Quatre, lui, était en état de choc, fixant tétanisé l'écran où se déroulait un carnage impitoyable et que le français regardait sans voir.
Après s'être entaillé le doigt en sursautant à une note plus douloureuse que les autres, Wufei coupa son poste radiocassette et rejoignit le salon, sa chambre se trouvait directement contre la salle de bain. Il repéra immédiatement Quatre blanc comme un linge, il continuait de subir le documentaire qui pour ne pas déroger au genre, avait tourné au gore accompagné des commentaires de plus en plus écoeurants de la voix-off. Trowa réagit juste ensuite, écartant le chinois après avoir éteint l'écran et secouant vigoureusement le petit blond dont les yeux bleus restèrent dans le vague jusqu'à ce qu'il le gifle légèrement. La couleur revint sur le visage de l'arabe, il continua même plus loin que sa teinte habituelle. Trowa était bien plus proche qu'il ne l'avait jamais approché. Lorsqu'il se redressa, Trowa posa un bras sur ses épaules et continua de le fixer sans rien dire.
_C'est.. C'est idiot, juste un documentaire qui me met dans cet état. J'ai fait bien pire de mes propres.. Mais on entendait leurs cris, leur haine et leur rage, ça m'a rappelé..
Quatre se tu brusquement et Trowa se contenta de garder le silence, ne lui demandant pas d'explications qu'il n'avait aucune intension de fournir, ni même de finir sa phrase, ce dont il avait encore moins envie. La sensation glacée qui l'avait paralysé à la vue du massacre l'avait bel et bien quitté et le mieux était de faire comme toujours : essayer d'oublier. [3]
_Quelque chose de chaud. Commanda Trowa avec son éloquence habituelle.
Wufei mit sur le feu une bouilloire bien que ce soit un travail de onna [4]. Lorsque Quatre allait mal, mieux valait ne pas contrarier Trowa.
Dans la salle de bain, l'eau avait fini de couler du pommeau de la douche pour continuer de goutter de la chevelure de l'américain qui réquisitionna quelques serpillières pour éponger le désastre. Dieu que le carrelage pouvait être froid ! Il ceignit ses hanches d'une serviette et sa tête d'une autre avant de prendre le chemin de la chambre qu'il partageait avec Heero. Le volume sonore ayant sensiblement baissé, la tension perceptible de la planque baissa de quelques degrés jusqu'à ce que Duo ne branche son sèche-cheveux et ne fasse sauter les plombs de l'appartement.
Le silence stupéfait dura bien.. Oh dix secondes, montre en main.. Puis Heero se leva froidement, son regard polaire se posa sur un Duo en train de sauter dans un caleçon puis de filer comme une flèche dans la cuisine.
_Môman Feifei, Hee chan veut me tuer, protèges-moi, pliiiz..
L'américain débarqua suivi de près par Heero en mode corne de brume :
_Duuuooo.. OMAE O KOROSU.. ! [5]
Heero attrapa la masse trempée qui dégoulinait sous son nez et dérapa sur le carrelage mouillé, entraînant Duo dans une glissade qui les projeta de l'autre côté de la cuisine, frôlant la table, jusqu'à l'entrée du salon où la moquette les stoppa brusquement.
Trop surpris d'abord puis sur le point d'étouffer de rire dans leur bol de thé, les trois spectateurs ne purent émettre de commentaire, puis ils se rattrapèrent bien vite :
_Pour le patinage en couple, vous devriez vous entraîner plus souvent, je vous assure que vous n'êtes pas au point, mais alors pas-du- tout. Critiqua Wufei
_Attention, ça glisse remarqua Trowa en partant à la recherche d'une serpillière rescapée.
_Vous ne vous êtes pas fait mal au moins ? demanda Quatre, moins innocemment que n'aurait pu paraître sa prévenance s'il n'avait eu ce regard spéculatif sur l'entrée du salon par laquelle il apercevait un enchevêtrement prometteur.
Heero avait fini par atterrir sur l'estomac de Duo, lui coupant momentanément le souffle et accessoirement le sifflet. Lorsque Heero essaya de se redresser, il s'aperçut que les mèches humides, tels des tentacules l'avait pris au piège. Les paumes qu'il avait posées sur les épaules de Duo pour se redresser semblaient comme aimantées. S'il avait voulu essayer, il aurait compris qu'il ne pouvait pas plus décrocher son regard des yeux rieurs qui pétillaient dans le visage de Duo, lesquels recelaient tout de même une lueur d'inquiétude quant à son sort. Il ne reconnaissait pas l'expression qui avait figé les traits du japonais. Il n'avait jamais vraiment pu lire le visage de Heero, et pour une fois que son masque exprimait quelque chose, il ne savait pas le déchiffrer.
S'il continuait à lui faire péter les plombs de la sorte, un jour peut-être parviendrait-il à atteindre le véritable Heero qui se cachait derrière le Soldat Parfait. Pour le moment, Shinigami se demandait si sa situation précaire avait une chance de s'améliorer avant que le contact brûlant des mains de Heero ne lui donne une autre idée brillante. La lumière de la fenêtre éclairant son profil faisait briller comme un halo le fin duvet d'ordinaire invisible qui couvrait ses joues, dessinant ses longs cils sombres et ses lèvres pâles... Sentant venir le signal d'alerte à l'idée risquée, Duo décida pour une fois de ne pas l'ignorer. Rompant le contact visuel d'un clignement de paupières, il afficha sa meilleure tête à claque.
Heero pu se remettre à penser, il reprit donc sa respiration et se dégagea des liens froids en es faisant négligemment retomber sur Duo sans oser retomber dans le piège de ses yeux.
_Hey, c'est super froid !
_Tu sais combien de temps il va me falloir pour re-rentrer ce que j'avais déjà tapé ?
Duo soupira tristement, sa victoire sur ce satané ordinateur avait été de courte durée. Le Soldat Parfait de retour, plus parfait que jamais, avait semble-t-il renoncé à toute velléité de revanche. Quelques secondes plus tard, Trowa rétablit le courant et Heero retourna à son rapport. Seulement une fois assis devant son écran, il ne pu se remettre à son travail comme auparavant. Une chose avait changé, Duo était là et son attention revenait constamment sur lui. Il guettait les paroles qu'il échangeait avec Quatre, les taquineries qui mettaient Wufei en rage et la supplique qu'il adressa à Trowa :
_Allez, si j'y vais tout seul je vais encore m'attirer des ennuis..
_De toute façon qu'on soit avec toi ou non, ça se termine toujours comme ça, rétorqua Wufei.
_Mais Sally sera là, tu voudrais pas passer la soirée à imaginer que j'essaye de la draguer ?
_Pourquoi sera-t-elle présente? s'informa Quatre, curieux.
_Elle doit me donner des infos sur un nouveau programme de camouflage qui serait appliqué aux armures et aux bâtiments secrets de Oz Si ce projet aboutit, on aura vraiment beaucoup plus de mal à les faire sauter !
_Je vais chercher ma veste fit la voix neutre de Trowa.
Evidemment, Quatre viendrait aussi, il fallait plus qu'une foulure pour l'empêcher de suivre Trowa. Wufei ne pourrait pas ignorer l'insinuation de Duo et serait aussi de la partie. Heero referma son portable après s'être assuré que ce qu'il avait sauvegardé avant le court- circuit était toujours intact puis soupira, résigné.
_Et sapez-vous classe, c'est une soirée gothique !
Il y eut un court silence de réflexion, comme à chaque fois que Duo débitait une bêtise plus grosse que lui, c'est-à-dire à chaque fois qu'il en trouvait l'occasion. Le temps de digérer l'information et de se maudire d'avoir accepté de venir, les quatre pilotes se dirigèrent vers leurs maigres sacs de vêtements. Suite à un relookage partiel de la part du Shinigami, ils furent « sortables», bien qu'ils doutent que cet adjectif puisse s'appliquer à l'américain survolté.
Wufei avait passé un pantalon d'un rouge très sombre en cuir et un haut traditionnel en soie tout aussi sanglant. Quatre portait un jeans noir qui devait avoir servi à combattre un T.Rex étant donné l'état avancé de décomposition structurale. Il avait ajouté en haut un débardeur bleu marine très échancré qu'on aurait pu croire emprunté à Trowa s'il n'avait pas été déchiré pour le raccourcir à la taille. Trowa était en pantalon de cuir noir e T-shirt vert sur lequel étaient imprimé des symboles mystérieux et douteux. Duo paradait dans un étonnant ensemble où s'agençaient soie, velours et échancrures qui s'ouvraient aux endroits les plus inattendus [6]. Tandis que Heero avait pour une fois joué la prudence et adopté un jean noir serré à la place de l'inaltérable spandex, et un haut brun en cuir lacé.
Malgré les protestations, Duo les décora de diverses breloques. Wufei râla qu'ils allaient ressembler à des sapins de Noël mais il garda le dragon en argent qui lui entourait amoureusement le cou pour veiller sur sa poitrine.
Juste avant de sortir de la voiture, Duo rendit la chevelure de Quatre comparable à celle d'un porc-épic et confisqua son élastique au chinois.
_Et tenez-vous bien ! précisa-t-il en courant à la rencontre de Sally, suivi de près par un chinois furax.
Lorsqu'ils approchèrent de la porte sombre gardée par deux colosses, ils eurent une surprise. Une curieuse dérive de langage avait mené à la déformation du thème de la soirée. Si Duo avait parlé de gothique, Sally avait mentionné une soirée cuir.. Evidemment il s'agissait d'une fête spéciale fétichistes.. Comme indiqué en majuscules sur l'entrée.
_Rappelles-moi pourquoi on doit rentrer ici ? fit Duo en avalant difficilement sa salive sans oser regarder le reste du groupe.
_Notre indic' est barman et il a refusé de nous rencontrer où que ce soit ailleurs..
_J'espère qu'il nous offrira ne conso..
%*%*%*%*%*%*%
Himitsu : on verra comment tu dégivres Heero.
Duo : même pas un coca ?
Himitsu : Choset ne m'a acheté que du déca, il dit que la caféine me rend hystérique.. ç__ç
Quatre : un diabolo grenadine s'il vous plait.
Himitsu : Choset, tu corses un peu ce verre, Trowa s'ennuie. ^vv^
Les pitites notes de travail :
[1] Choset : l'euphémisme du siècle pour les connaisseurs.
[2] traduction : « Le doux murmure de notre si charmant camarade m'a tout autant manqué, j'ai cru un moment être devenu sourd et comptais m'en réjouir lors du prochain refroidissement de la planète. »
Choset : wah, l'est lyrique ton Heero !
Himitsu : woué, heureusement que je suis là.
[3] Choset : qu'est-ce que c'est que ça ? C'est marrant ou sérieux, faut choisir.
Himitsu : bah les deux pourquoi ? J'aime bien les deux moi.. ^vv^
[4] traduction : de femme, de bonniche quoi, et petit Quatre qui assume.
[5] traduction : je crois bien que ça doit vouloir dire « tu vas mourir/ je vais te tuer » ou autre chose de peu plaisant.. Je demanderais à Duo, il a l'air de savoir, lui.
[6] : Himitsu : mon incroyable sens de divination me pousse à vous préciser qu'il ne s'agit pas malheureusement des endroits choquants (trop) la décence auxquels vous pensez.
Choset : menteuse ! ^vv^
Choset : Bah voilà, t'y es arrivée !
Himitsu : voui, pour une première fic yaoi, j'ai pris ce que je connaissais le mieux, me sentais plus à l'aise même s'il existe déjà tellement de fics Gundam que.. ça vient me hanter durant mes insomnies.
Choset : Tes copines ont raison, t'es vraiment grave !
Himitsu : un petit bêta lecturage pliiz, ou un mot d'insulte ? Onegaï..
