*Titre : Apparences
*Auteur : Himitsu
*Genre : Yaoi pour ceux qui ont des boutons à voir deux hommes ensembles, allez chercher les antihistaminiques ! Je suis désolée mais le scénar qui tient moyennement la route tend au PWP.
*Résumé : Bon, nos gais (qui a dit gay ? je rappelle que Wufinounet est hétéro) lurons ont trouvé l'entrée de la Bouche de l'Enfer (moins de Buffy, plus de clavier...-_-) euh, ont trouvé l'entrée de la boîte de nuit. Bien, mais que va-t-il leur arriver une fois à l'intérieur ? Parce que je m'écarte du sujet mais ils sont tout de même sensés récupérer des infos sur un nouveau projet de Oz tout de même (pas le loup garou, l'organisation).
Choset : t'es grave, on te l'a déjà dit ?
Himitsu : voui... sniff ç_ç
*Source : Gundam Wing, l'animé pour lequel j'ai appris à programmer mon magnétoscope et que ça a servi à rien étant donné M6 et ses horaires de diffusion aléatoires.
*Disclaimers : j'ai bien failli oublier de vous le dire, mais les G. Boys ne sont pas à moi... Pour le moment. ^vv^
Choset : yen a qui ont de l'espoir !
*Warning : nyark nyark nyark, yaoi bien sûr mais on reste pour l'instant dans le shônen aï, j'aime les classiques : 1+2, 3+4 et 5+Sally.
*Statut : En cours...
*Musique de fond : Ayumi Hamasaki, Evolution.
%*%*%*%*%*%
Merciii pour la reviews Azazel, tu vois, personne n'est mort, à part l'autrice pour saccage intempestif de série, mah on lui en veut pas trop, ne ?
Pour Leenaren, tu vois tu vois, le POUVOIR de la review ! T'as même pas eu à attendre plus de quelques jours... Comme quoi ^vv^
Prélude :
Choset : t'avais pas prévu de faire un One-shot ?
Himitsu : euh... ben, c'est que...
Choset : d'acc', compris. T'as pas pu t'empêcher de rallonger la sauce ?
Himitsu : au début je voulais juste me faire un petit délire... Et puis j'en ai marre moi, je m'ennuie à force de pas arriver à pioncer !
Choset : enfin, tu t'es trouvé de nouvelles victimes.
Himitsu : bah faut commencer avec un truc qu'on connaît bien.
Duo : c'est comme ça que tu nous remercies ?
Himitsu : vous êtes trop choupi, gomeen...
Chapitre 2 :
Traquenard.
Chang Wufei était un adolescent quasi normal. Il avait certes le sabre chatouilleux, des théories fumeuses sur l'honneur et il faisait partie d'un groupe de terroristes dont le but était de libérer les colonies du joug de la Terre... [1] Mais au moment où il vit Sally il ne fut plus rien de cela. C'était une chose de garder le souvenir ému de la jeune femme dans sa stricte blouse blanche, c'en était une autre de la voir en tenue de sortie... D'ailleurs « sortie » n'était pas le mot exact. Il doutait que vêtue de la sorte elle ait pu venir à leur rencontre sans se faire agresser. Les videurs de la boîte qui la couvaient légèrement du regard lui donnèrent sa réponse.
La minijupe noire brillante, les bas sombres et les bottes montantes auraient pu passer, si ce n'était le haut en mailles violet qui déployait des trésors de bonne volonté pour rester dans les limites extrêmes de la décence. Des chaînes argentées pendaient sur ses hanches et de sa coiffure extravagante s'échappaient d'innombrables mèches et breloques qui tintaient et brillaient au moindre de ses mouvements.
Tandis que Wufei restait bouche bée devant une Sally assez fière d'elle, Trowa examinait les alentours, évaluant les possibilités de fuite. Là une possible sortie dérobée, un toit plat... Et une inscription taguée sur les vitres opaques :
_ « Soirée fétichiste » ? lut Quatre d'un ton inquiet en même temps que lui.
Le blondinet hésitait visiblement, tirant sur son débardeur et passant d'un pied à l'autre. Trowa en aurait presque souri s'il n'avait pas été inquiet lui aussi. Il ne savait pas si leur habillement correspondrait aux critères « gothiques », d'ailleurs il se demandait si Duo lui-même le savait, mais ils risquaient de détonner dans la foule, ce qui nuirait à leur discrétion. Alors que Sally passait devant Wufei en carillonnant, Duo sifflota étonnamment juste un air de Noël anglais où il était question de cloches joyeuses, s'attirant les attentions du chinois qui passa entre les videurs sans se poser de question.
A l'intérieur, les battements sourds qu'ils avaient perçus se précisèrent, les sons plus aigus des guitares et des voix humaines envahirent l'espace. La première salle au bas des escaliers était bordée de canapés, le volume était modéré, mais personne ne dansait... [2] La seconde était étroite, un couloir presque. A droite le comptoir courait sur cinq ou six mètres, et quelques personnes y étaient accoudées.
_Allez voir ce qu'il y a plus loin. Sally, Quatre et moi on va prendre un verre, à six on fait un peu trop « sortie de groupe » fit Duo en présentant un haut tabouret à Quatre.
Malgré ses efforts, Quatre avait du mal à tenir debout sans rien laisser paraître. Duo à sa droite et Sally à sa gauche, il se sentait plus stable que depuis qu'il était entré dans cet endroit bondé de gens plus ou moins sobres ou pire... Les sensations qu'il percevait étaient brumeuses et lui donnaient mal au cœur. Comme d'habitude il était déphasé entre ses perceptions propres et celles qui l'envahissaient. La sombre présence de Shinigami et le calme rassurant de Sally l'aidèrent à reprendre pied. Sans Trowa à ses côtés, il était perdu. Mais le brun n'était pas si loin, il était même en train de s'inquiéter pour lui. Quatre se devait de faire bonne figure.
Sally fut rassurée en voyant le petit blond se redresser. Si elle était plus ou moins au courant des facultés psychiques de Quatre, elle n'avait pas imaginé le handicap qu'elles pouvaient devenir en société. Un barman passa devant eux, jonglant avec des bouteilles. D'un coup d'œil interrogatif, Duo lui demanda si il s'agissait de leur taupe, mais elle secoua discrètement la tête. Un mauvais pressentiment fit naître l'inquiétude en elle, elle se sentait comme un insecte dans une cage de verre.
Le reste de l'expédition avait atteint la dernière salle où les décibels avaient depuis longtemps dépassé les limites du raisonnable. La lumière faisait ressortir le blanc en fluorescence, mais la majorité de la foule semblait avoir un goût particulier pour le noir. Les peaux blafardes et largement exposées faisaient comme des traînées dans la pénombre. Sur toute la surface des murs des miroirs se renvoyaient leurs images à l'infini. Le son lui aussi semblait rebondir d'une paroi à l'autre, bousculant au passage les danseurs et les trois intrus interdits qui n'osaient pas entrer dans l'arène. Trowa et Heero se lancèrent un regard perplexe tandis que Wufei harmonisait son teint à ses effets à la vue des tenues plus réussies que d'autres qui passaient devant lui.
Heero croisa les pupilles violettes qui le défiaient narquoisement depuis le comptoir. Détourner les yeux lui coûta un grincement de dents. Il n'aimait pas qu'il puisse ainsi remarquer qu'il ne se sentait pas à l'aise en présence de tant de personnes. Ses sens en alerte l'avertissaient qu'une demi douzaine de personnes était en mesure de lui porter un coup direct. Wufei se fit vamper par une brune à la peau mate et à la robe artistiquement arrangée dans le même genre que le jeans de Quatre. Haussant les épaules, Trowa prononça de façon à ce que le japonais puisse lire sur ses lèvres :
_Gardes l'œil.
Heero acquiesça et se fondit dans la masse à son tour. Il se sentait étrangement maladroit, et c'était plus que certainement dû au regard brûlant qui ne le lâchait plus. Il ferma les yeux, contre tous ses principes. Le rythme répétitif du morceau en cour l'aida à s'immerger dans un état second où seul le hurlement lancinant du chanteur le guidait.
Duo avait vu le chinois se faire harponner proprement, Trowa avait disparu dans l'intervalle de temps qu'il lui avait fallu pour se remettre de son fou rire à la vue de la rage de Sally. Lorsqu'il avait relevé les yeux, il se fit la remarque qu'il n'avait rien perdu au change spandex/jeans de Hee chan, celui-ci s'avérant relativement ajusté. Il ne pouvait plus détacher son attention des mouvements fluides du japonais durant de longues minutes. Il remarqua que des hésitations infimes trahissaient sa tension intérieure et sa timidité. Duo soupira, il aurait eut bien mieux à faire que de rester là à attendre un quidam en sirotant son coca... Voui, bien mieux...
Lorsqu'il se libéra enfin de l'emprise hypnotique, il croisa l'expression goguenarde de Quatre et le sourire éclatant de Sally. Misère, voilà qu'il se retrouvait à poireauter en compagnie des deux pires commères qu'il connaissait. Impatient il reporta son regard sur l'entrée qui venait de laisser passer un nouveau groupe mais son regard se fit très vite plus dur, méfiant. Les guignols nouveaux venus ne présentaient aucun signe ostentatoire qui lui aurait mis la puce à l'oreille, mais son instinct le trompait rarement. Le plus petit du groupe, un asiatique aux cheveux décolorés et mi longs se dirigea vers Sally mais passa devant elle sans la remarquer. Les autres s'éparpillèrent tandis que l'asiatique passait de l'autre côté du comptoir.
Sally demanda un cocktail au nom imprononçable que seul leur contact effectuait. Le grand blond à l'adresse fascinante appela le nouvel arrivé. Le regard perçant de Duo repéra immédiatement les marques de coups pourtant donnés dans l'idée de faire un maximum de dégâts avec un minimum de traces. Quatre perçut le hurlement de terreur et d'alarme qui résonnait sous le crâne du barman. Il s'affaira sur le verre gigantesque de Sally, le décorant outrageusement et s'en retourna sans autre manifestation.
Le teint de Sally avait viré à la craie. Sur le petit carton qui empêchait le verre de laisser des marques sur le bar, un message presque illisible avait été griffonné :
_Pincé, foutu, cassez-vous. Troupes partout dehors, essayez égouts par la cour de derrière, j'essaye de filer dans 5 min.
Sans se départir de son calme, Duo demanda à Quatre d'alerter les autres. Dans un coin sombre de la pièce aux miroirs, un regard vert fut éclairé par l'écran d'un portable sur lequel s'affichait un message. Wufei s'extirpa des bras entreprenants de la créature non identifiée qui le scotchait depuis un moment sans qu'il parvienne à s'échapper. Heero amorça une descente stratégique du point de vue imprenable qu'il avait trouvé. Il ne leur fallut pas deux minutes pour se retrouver. Imitant à la perfection, un peu trop bien d'ailleurs, les piaillements hystériques d'une connaissance commune [3], ils se saisirent des trois buveurs pour les entraîner à leur suite. La porte principale surveillée, ils utilisèrent les repérages de Trowa.
Wufei et Sally passeraient par la porte dérobée, Heero et Duo prendraient la voie souterraine Quatre et Trowa essayeraient le toit.
_Mais pourquoi c'est pour nous les égouts qui puent ?
_Parce que c'est toi qui nous a entraîné dans ce plan foireux, parce que Quatre n'est pas en forme, parce que Heero a une trop grande attirance pour le vide, tu veux d'autres raisons ?
Prudemment, Duo se contenta de celles que Trowa venait de lui donner, il poussa même la prudence jusqu'à éviter de les commenter. Heero allait protester mais les trois groupes [4] se dirigeaient déjà vers leurs objectifs respectifs.
Pour rejoindre les égouts, Duo gagna la minuscule arrière cour déserte où, aidé de Heero il souleva la plaque pour s'enfoncer dans les souterrains. La sortie dérobée qu'ils avaient empruntée était cadenassée, mais tout un chacun sait qu'un Duo Maxwell ne se déplace jamais sans un minimum d'équipement, du matériel de crochetage et des couteaux surtout, mais aussi d'autres surprises. Restait à espérer que la porte ne serait pas découverte tout de suite. Heero prit la tête sans hésiter alors qu'il nouait sa tresse en une boule compacte qui préserverait ses précieux cheveux de la contamination. Il râla abondamment sur l'odeur épouvantable, sur les rats plus expansifs qu'un certain pilote et sur les résidus non identifiés qui flottaient. De l'eau trouble jusqu'aux chevilles, ils se déplacèrent rapidement dans le noir, éclairés en tout et pour tout par un briquet de Heero.
_Pile ou face ? demanda le pilote natté en arrivant à la première intersection.
Heero tenta de situer leur position par rapport aux rues et opta pour la gauche au hasard.
_de toute façon peu importe, il faut surtout s'éloigner d'ici.
_Hn.
Alors qu'ils arrivaient à un autre embranchement, des bruits d'éclaboussures se rapprochèrent. Tapis dans un renfoncement, ils observèrent la lampe de poche approcher, prêts à lui bondir dessus. Duo avait sorti deux poignards longs et fins, Heero un papillon argenté qui cliqueta à peine lorsqu'il l'ouvrit en quelques mouvements de poignet. Accroupi juste à côté de l'américain, Heero ne sentait plus l'odeur sucrée de shampoing qui le caractérisait, mais ses mèches folles chatouillaient la peau nue de ses bras et sa joue. Le stylet mortel employé pour maintenir la tresse enroulée avait égratigné la nuque délicate où le japonais eut l'envie soudaine de poser ses lèvres. Il se retint juste à temps, pas le moment de faire mourir de surprise l'autre pilote [5]. Lorsqu'il arriva à leur hauteur, le jeune barman faillit passer sans les voir.
_Et si tu nous racontais ce qu'il s'est passé ?
L'asiatique menu et nerveux boitait bas et se tenait les côtes mais fit un bond impressionnant tout en pointant sa lumière dans leurs yeux, levant un revolver. Il fut désarmé si vite qu'il ne se rappela pas par qui et tandis que Heero le maintenait immobile, Duo le fouilla rapidement tout en vérifiant son état physique. Lorsqu'il tâta une côte, le barman se tordit de douleur.
_Fêlée ou cassée, ils t'ont bien amoché...
Le reste de son corps était plus ou moins meurtri, un genou semblait avoir été proche de la luxation, il y avait aussi des marques de brûlures et autres sévices. On l'avait torturé.
_Ils ont essayé de me faire cracher, ils me suivent depuis deux jours, je pouvais pas vous contacter pour décommander et ils savaient où je bossait le soir. De toute façon j'ai toujours veillé à en savoir le moins possible. Je suis pas important vous savez... Les planques, la hiérarchie et tout le bazar j'y connais rien. Je devais juste collecter des infos.
La voix sifflante et grave ne portait pas dans le boyau obscur. La prise de Heero se modifia pour le soutenir tout en restant dissuasive.
_Dis vite, nous devons filer au plus tôt.
_Je n'ai pas eu le temps de hacker quoi que ce soit, le niveau de sécurité était trop élevé pour faire ça à la légère. Ils m'ont chopé pendant ma pause en train de profiter de ce que j'étais seul pour coller un mouchard sur un pc du labo. Un b***** cette pièce je vous raconte pas.
Il décrocha sa boucle d'oreille où pendait un minuscule disque.
_Tenez, c'est pas décodé et ya presque rien mais c'est ce que j'ai eu le temps de voler.
_Thanks' boy. Nous en ferons bon usage.
_Sifah, c'est comme ça que je m'appelle fit-il avec l'expression de quelqu'un qui vient de se rappeler d'une chose oubliée.
Alors que son regard sombre de bête traquée s'apaisait un peu, une rafale les frôla. Des cris de ralliement et de lourds pas rythmés se précipitèrent dans leur direction. Les deux pilotes empoignèrent le jeune homme mais leur course était ralentie par sa faiblesse. Ils avaient éteint la lampe et le briquet pour éviter de se faire tirer comme des lapins, se guidant à celle de leurs poursuivants et ne rallumant que lorsque cela devenait nécessaire.
Ils arrivèrent soudain à un déversoir. L'eau chutait sur une dizaine de mètres mais des barres encastrées dans le mur permettaient de descendre ou de rejoindre les autres couloirs. Heero se retourna pour évaluer si leur compagnon pourrait suivre. Sifah lui fit un sourire triste.
_Gomen... [6]
Duo jaugeait la hauteur lorsque Sifah le poussa avec Heero dans le vide. Incrédule, le pilote replia ses membres avant de rencontrer la surface liquide. Il allait hurler sa fureur lorsqu'une main le bâillonna tout en l'entraînant dans un minuscule réduit derrière la chute d'eau. Des cris percèrent, ils perçurent une ombre agile qui se déplaçait à une vitesse stupéfiante sur les murs. Des soldats équipés de projecteurs débarquèrent, et lorsque Sifah fit usage de son revolver une unique rafale le faucha en plein vol. Son corps s'abattit au milieu du déversoir.
La prise de Heero se fit plus ferme, emprisonnant l'américain dan l'étau de ses bras chauds. Ils restèrent immobiles, plongés jusqu'au cou dans l'eau glacée jusqu'à ce que les soldats quittent les lieux. Heero desserra sa prise à regret, libérant la bouche de Duo qui ne brisa pourtant pas le silence. Le bras qu'il sentait réconfortant autour de ses épaules ne parvint pas à le sortir de son sentiment d'impuissance. Il enfouit quelques instants sa tête dans le creux du cou de Heero puis se dégagea.
Ils ne retrouvèrent pas le corps de Sifah. Soit ils l'avaient récupéré, soit il avait été emporté par le courant dans le gros conduit par lequel s'écoulait le déversoir et qu'ils empruntèrent. Ils purent se mettre au sec sur les berges et le rêve que Duo entretenait pour détourner ses pensées du cour morbide qu'elles avaient adopté comportait de l'eau claire et brûlante, de la mousse, du shampoing, un canard qui fait « pouic ! » et accessoirement un certain pilote de Gundam.
Durant leur poursuite, ils avaient perdu tout repères, ils décidèrent de descendre le plus possible le temps que Oz abandonne les recherches. La ballade fut sinistre et peu ragoûtante, mais certains passages ressemblaient fort à des catacombes. Shinigami se sentait fasciné. Heero fut soulagé de le voir sortir de son apathie. Un Duo qui ne le taquinait pas n'était que l'ombre de lui-même, il le troublait encore plus que sa folie habituelle. Les troupes fouillèrent encore plusieurs heures, les poussant toujours plus profondément. Lorsqu'ils se surent seuls, ils commencèrent à chercher un moyen de regagner la surface.
Le japonais regardait avec inquiétude la puissance de la lampe diminuer. Le briquet prit ensuite le relais, mais son essence ne leur garantissait qu'un court répit. Aucun moyen de savoir à quelle distance ils étaient de la surface. Ils n'avaient pas souvent de passages ascendants, et seulement sur quelques niveaux. Le silence irréel pesait sur leurs esprits, et Heero souhaita que Duo trouve une idiotie à dire lorsqu'ils arrivèrent à un grand puits. Ils durent gravir interminablement l'échelle pour aboutir à un autre couloir, semblable à tous les autres. Duo s'accroupi, serrant fort ses genoux contre sa poitrine.
Heero ne supportait pas de le voir comme ça, il n'arrivait pas à voir clair dans ses propres pensées, comment pourrait-il savoir comment dissiper les ténèbres de l'âme de Shinigami, celui qui riait durant les batailles comme un dément ? Il s'assit sans rien dire aux côtés du jeune homme. Ca semblait la chose à faire. Duo se posa contre lui et dans l'obscurité maintenant complète ils attendirent... Un signe ? Lointain et presque irréel, un bruit de moteur se rapprocha, ils levèrent le nez alors qu'ils avaient l'impression qu'ils allaient se faire rouler dessus, en récompense une lueur les éblouit par le soupirail. Une vue sur la chaussée leur apprit qu'ils avaient réussi à regagner une partie déserte de la ville.
Lors du trajet de retour, Heero se prit à se maudire d'avoir souhaité entendre Duo et son débit habituel. La litanie de malédictions, de jurons et autres grossièretés ne se tarit que pour faire place à des plaintes concernant l'état irrécupérable de ses vêtements. Heero se demanda si même mort avec la gorge tranchée il continuerait son babillage lorsqu'il croisa un regard fugitif de Duo. L'ombre inquiétante qui l'habitait lui donna le frisson. Il donna une claque vigoureuse sur l'arrière du crâne du clown dont le maquillage coulait [7], relançant le moulin à parole. Le ton avait changé, plus sincère, moins forcé. Il retrouvait un peu le Duo qu'il connaissait.
_En tout cas dès que je rentre je file sous la douche, mais tu peux toujours me rejoindre fit soudain la voix enjôleuse.
_Shine !
_Pas ce soir Hee chan, j'ai la migraine...
C'est à ce moment précis, alors que Heero identifiait du même coup l'étincelle de tristesse dans le regard améthyste et le sentiment qui étreignait son propre cœur que Heero se fit la promesse de faire disparaître à jamais toute trace sombre du soleil de sa vie. Le temps n'était plus aux illusions et faux semblants.
*%*%*%*%*%*%*%*%*%*
Notes dont on se passerait pourtant :
[1] : Himitsu : pour ceux qui se rappelleraient plus.
Choset : chapeau, on dirait texto l'intro.
Himitsu : à force de me l'entendre répéter...
[2]Choset : ils faisaient quoi alors ?
Himitsu : imagines... Si quelqu'un a le courage de lui expliquer... Nan mais quel boulet !
[3]Choset : même les glaçon boys ?! o_O
Himitsu : c'est vrai qu' on verse dans le OOC complet mais voui, tu n'imagines pas ce qu'on peut faire faire à Glaçon Boy et le Soldat Parfait sous prétexte de « Ninmu ! » (Mission)... ^vv^
[4] : qui a dit couple ?... C'est bon, baissez les bras.
[5] Choset : quel intéressant concept... le baiser qui tue ? Pour Shinigami, c'est assez ironique, ne ?
Himitsu : mon romantisme me perdra, les fans du Soldat Parfait vont me lyncher. ç_ç
[6] : pardon.
[7] : pas que Duo soit maquillé, c'est une image !
%*%*%*%*%*%*%*%*%*
Choupis délaissés : et nouououous... (3 :ç_ç) (4 :ç_ç) (5 :ç_ç) (Sally : ç_ç)
Himitsu : à bientôt dans le prochain épisode...^vv^
Choset : c'est ça, fais bien ta maligne tant que tu peux !
Himitsu : j'y compte bien, j'adore cette fic, j'avance vachement plus vite que d'habitude !
Choset : ça doit avoir un lien avec la taille des chapitres.
Himitsu : bon sans commentaire (attends qu'on soit seuls toi tu vas voir). Bah grand merci aux revieweuses, si vous voulez la suite et vite, vous connaissez la méthode... Donnez-moi votre avis sur le mélange humour/action/violence svp.
*Auteur : Himitsu
*Genre : Yaoi pour ceux qui ont des boutons à voir deux hommes ensembles, allez chercher les antihistaminiques ! Je suis désolée mais le scénar qui tient moyennement la route tend au PWP.
*Résumé : Bon, nos gais (qui a dit gay ? je rappelle que Wufinounet est hétéro) lurons ont trouvé l'entrée de la Bouche de l'Enfer (moins de Buffy, plus de clavier...-_-) euh, ont trouvé l'entrée de la boîte de nuit. Bien, mais que va-t-il leur arriver une fois à l'intérieur ? Parce que je m'écarte du sujet mais ils sont tout de même sensés récupérer des infos sur un nouveau projet de Oz tout de même (pas le loup garou, l'organisation).
Choset : t'es grave, on te l'a déjà dit ?
Himitsu : voui... sniff ç_ç
*Source : Gundam Wing, l'animé pour lequel j'ai appris à programmer mon magnétoscope et que ça a servi à rien étant donné M6 et ses horaires de diffusion aléatoires.
*Disclaimers : j'ai bien failli oublier de vous le dire, mais les G. Boys ne sont pas à moi... Pour le moment. ^vv^
Choset : yen a qui ont de l'espoir !
*Warning : nyark nyark nyark, yaoi bien sûr mais on reste pour l'instant dans le shônen aï, j'aime les classiques : 1+2, 3+4 et 5+Sally.
*Statut : En cours...
*Musique de fond : Ayumi Hamasaki, Evolution.
%*%*%*%*%*%
Merciii pour la reviews Azazel, tu vois, personne n'est mort, à part l'autrice pour saccage intempestif de série, mah on lui en veut pas trop, ne ?
Pour Leenaren, tu vois tu vois, le POUVOIR de la review ! T'as même pas eu à attendre plus de quelques jours... Comme quoi ^vv^
Prélude :
Choset : t'avais pas prévu de faire un One-shot ?
Himitsu : euh... ben, c'est que...
Choset : d'acc', compris. T'as pas pu t'empêcher de rallonger la sauce ?
Himitsu : au début je voulais juste me faire un petit délire... Et puis j'en ai marre moi, je m'ennuie à force de pas arriver à pioncer !
Choset : enfin, tu t'es trouvé de nouvelles victimes.
Himitsu : bah faut commencer avec un truc qu'on connaît bien.
Duo : c'est comme ça que tu nous remercies ?
Himitsu : vous êtes trop choupi, gomeen...
Chapitre 2 :
Traquenard.
Chang Wufei était un adolescent quasi normal. Il avait certes le sabre chatouilleux, des théories fumeuses sur l'honneur et il faisait partie d'un groupe de terroristes dont le but était de libérer les colonies du joug de la Terre... [1] Mais au moment où il vit Sally il ne fut plus rien de cela. C'était une chose de garder le souvenir ému de la jeune femme dans sa stricte blouse blanche, c'en était une autre de la voir en tenue de sortie... D'ailleurs « sortie » n'était pas le mot exact. Il doutait que vêtue de la sorte elle ait pu venir à leur rencontre sans se faire agresser. Les videurs de la boîte qui la couvaient légèrement du regard lui donnèrent sa réponse.
La minijupe noire brillante, les bas sombres et les bottes montantes auraient pu passer, si ce n'était le haut en mailles violet qui déployait des trésors de bonne volonté pour rester dans les limites extrêmes de la décence. Des chaînes argentées pendaient sur ses hanches et de sa coiffure extravagante s'échappaient d'innombrables mèches et breloques qui tintaient et brillaient au moindre de ses mouvements.
Tandis que Wufei restait bouche bée devant une Sally assez fière d'elle, Trowa examinait les alentours, évaluant les possibilités de fuite. Là une possible sortie dérobée, un toit plat... Et une inscription taguée sur les vitres opaques :
_ « Soirée fétichiste » ? lut Quatre d'un ton inquiet en même temps que lui.
Le blondinet hésitait visiblement, tirant sur son débardeur et passant d'un pied à l'autre. Trowa en aurait presque souri s'il n'avait pas été inquiet lui aussi. Il ne savait pas si leur habillement correspondrait aux critères « gothiques », d'ailleurs il se demandait si Duo lui-même le savait, mais ils risquaient de détonner dans la foule, ce qui nuirait à leur discrétion. Alors que Sally passait devant Wufei en carillonnant, Duo sifflota étonnamment juste un air de Noël anglais où il était question de cloches joyeuses, s'attirant les attentions du chinois qui passa entre les videurs sans se poser de question.
A l'intérieur, les battements sourds qu'ils avaient perçus se précisèrent, les sons plus aigus des guitares et des voix humaines envahirent l'espace. La première salle au bas des escaliers était bordée de canapés, le volume était modéré, mais personne ne dansait... [2] La seconde était étroite, un couloir presque. A droite le comptoir courait sur cinq ou six mètres, et quelques personnes y étaient accoudées.
_Allez voir ce qu'il y a plus loin. Sally, Quatre et moi on va prendre un verre, à six on fait un peu trop « sortie de groupe » fit Duo en présentant un haut tabouret à Quatre.
Malgré ses efforts, Quatre avait du mal à tenir debout sans rien laisser paraître. Duo à sa droite et Sally à sa gauche, il se sentait plus stable que depuis qu'il était entré dans cet endroit bondé de gens plus ou moins sobres ou pire... Les sensations qu'il percevait étaient brumeuses et lui donnaient mal au cœur. Comme d'habitude il était déphasé entre ses perceptions propres et celles qui l'envahissaient. La sombre présence de Shinigami et le calme rassurant de Sally l'aidèrent à reprendre pied. Sans Trowa à ses côtés, il était perdu. Mais le brun n'était pas si loin, il était même en train de s'inquiéter pour lui. Quatre se devait de faire bonne figure.
Sally fut rassurée en voyant le petit blond se redresser. Si elle était plus ou moins au courant des facultés psychiques de Quatre, elle n'avait pas imaginé le handicap qu'elles pouvaient devenir en société. Un barman passa devant eux, jonglant avec des bouteilles. D'un coup d'œil interrogatif, Duo lui demanda si il s'agissait de leur taupe, mais elle secoua discrètement la tête. Un mauvais pressentiment fit naître l'inquiétude en elle, elle se sentait comme un insecte dans une cage de verre.
Le reste de l'expédition avait atteint la dernière salle où les décibels avaient depuis longtemps dépassé les limites du raisonnable. La lumière faisait ressortir le blanc en fluorescence, mais la majorité de la foule semblait avoir un goût particulier pour le noir. Les peaux blafardes et largement exposées faisaient comme des traînées dans la pénombre. Sur toute la surface des murs des miroirs se renvoyaient leurs images à l'infini. Le son lui aussi semblait rebondir d'une paroi à l'autre, bousculant au passage les danseurs et les trois intrus interdits qui n'osaient pas entrer dans l'arène. Trowa et Heero se lancèrent un regard perplexe tandis que Wufei harmonisait son teint à ses effets à la vue des tenues plus réussies que d'autres qui passaient devant lui.
Heero croisa les pupilles violettes qui le défiaient narquoisement depuis le comptoir. Détourner les yeux lui coûta un grincement de dents. Il n'aimait pas qu'il puisse ainsi remarquer qu'il ne se sentait pas à l'aise en présence de tant de personnes. Ses sens en alerte l'avertissaient qu'une demi douzaine de personnes était en mesure de lui porter un coup direct. Wufei se fit vamper par une brune à la peau mate et à la robe artistiquement arrangée dans le même genre que le jeans de Quatre. Haussant les épaules, Trowa prononça de façon à ce que le japonais puisse lire sur ses lèvres :
_Gardes l'œil.
Heero acquiesça et se fondit dans la masse à son tour. Il se sentait étrangement maladroit, et c'était plus que certainement dû au regard brûlant qui ne le lâchait plus. Il ferma les yeux, contre tous ses principes. Le rythme répétitif du morceau en cour l'aida à s'immerger dans un état second où seul le hurlement lancinant du chanteur le guidait.
Duo avait vu le chinois se faire harponner proprement, Trowa avait disparu dans l'intervalle de temps qu'il lui avait fallu pour se remettre de son fou rire à la vue de la rage de Sally. Lorsqu'il avait relevé les yeux, il se fit la remarque qu'il n'avait rien perdu au change spandex/jeans de Hee chan, celui-ci s'avérant relativement ajusté. Il ne pouvait plus détacher son attention des mouvements fluides du japonais durant de longues minutes. Il remarqua que des hésitations infimes trahissaient sa tension intérieure et sa timidité. Duo soupira, il aurait eut bien mieux à faire que de rester là à attendre un quidam en sirotant son coca... Voui, bien mieux...
Lorsqu'il se libéra enfin de l'emprise hypnotique, il croisa l'expression goguenarde de Quatre et le sourire éclatant de Sally. Misère, voilà qu'il se retrouvait à poireauter en compagnie des deux pires commères qu'il connaissait. Impatient il reporta son regard sur l'entrée qui venait de laisser passer un nouveau groupe mais son regard se fit très vite plus dur, méfiant. Les guignols nouveaux venus ne présentaient aucun signe ostentatoire qui lui aurait mis la puce à l'oreille, mais son instinct le trompait rarement. Le plus petit du groupe, un asiatique aux cheveux décolorés et mi longs se dirigea vers Sally mais passa devant elle sans la remarquer. Les autres s'éparpillèrent tandis que l'asiatique passait de l'autre côté du comptoir.
Sally demanda un cocktail au nom imprononçable que seul leur contact effectuait. Le grand blond à l'adresse fascinante appela le nouvel arrivé. Le regard perçant de Duo repéra immédiatement les marques de coups pourtant donnés dans l'idée de faire un maximum de dégâts avec un minimum de traces. Quatre perçut le hurlement de terreur et d'alarme qui résonnait sous le crâne du barman. Il s'affaira sur le verre gigantesque de Sally, le décorant outrageusement et s'en retourna sans autre manifestation.
Le teint de Sally avait viré à la craie. Sur le petit carton qui empêchait le verre de laisser des marques sur le bar, un message presque illisible avait été griffonné :
_Pincé, foutu, cassez-vous. Troupes partout dehors, essayez égouts par la cour de derrière, j'essaye de filer dans 5 min.
Sans se départir de son calme, Duo demanda à Quatre d'alerter les autres. Dans un coin sombre de la pièce aux miroirs, un regard vert fut éclairé par l'écran d'un portable sur lequel s'affichait un message. Wufei s'extirpa des bras entreprenants de la créature non identifiée qui le scotchait depuis un moment sans qu'il parvienne à s'échapper. Heero amorça une descente stratégique du point de vue imprenable qu'il avait trouvé. Il ne leur fallut pas deux minutes pour se retrouver. Imitant à la perfection, un peu trop bien d'ailleurs, les piaillements hystériques d'une connaissance commune [3], ils se saisirent des trois buveurs pour les entraîner à leur suite. La porte principale surveillée, ils utilisèrent les repérages de Trowa.
Wufei et Sally passeraient par la porte dérobée, Heero et Duo prendraient la voie souterraine Quatre et Trowa essayeraient le toit.
_Mais pourquoi c'est pour nous les égouts qui puent ?
_Parce que c'est toi qui nous a entraîné dans ce plan foireux, parce que Quatre n'est pas en forme, parce que Heero a une trop grande attirance pour le vide, tu veux d'autres raisons ?
Prudemment, Duo se contenta de celles que Trowa venait de lui donner, il poussa même la prudence jusqu'à éviter de les commenter. Heero allait protester mais les trois groupes [4] se dirigeaient déjà vers leurs objectifs respectifs.
Pour rejoindre les égouts, Duo gagna la minuscule arrière cour déserte où, aidé de Heero il souleva la plaque pour s'enfoncer dans les souterrains. La sortie dérobée qu'ils avaient empruntée était cadenassée, mais tout un chacun sait qu'un Duo Maxwell ne se déplace jamais sans un minimum d'équipement, du matériel de crochetage et des couteaux surtout, mais aussi d'autres surprises. Restait à espérer que la porte ne serait pas découverte tout de suite. Heero prit la tête sans hésiter alors qu'il nouait sa tresse en une boule compacte qui préserverait ses précieux cheveux de la contamination. Il râla abondamment sur l'odeur épouvantable, sur les rats plus expansifs qu'un certain pilote et sur les résidus non identifiés qui flottaient. De l'eau trouble jusqu'aux chevilles, ils se déplacèrent rapidement dans le noir, éclairés en tout et pour tout par un briquet de Heero.
_Pile ou face ? demanda le pilote natté en arrivant à la première intersection.
Heero tenta de situer leur position par rapport aux rues et opta pour la gauche au hasard.
_de toute façon peu importe, il faut surtout s'éloigner d'ici.
_Hn.
Alors qu'ils arrivaient à un autre embranchement, des bruits d'éclaboussures se rapprochèrent. Tapis dans un renfoncement, ils observèrent la lampe de poche approcher, prêts à lui bondir dessus. Duo avait sorti deux poignards longs et fins, Heero un papillon argenté qui cliqueta à peine lorsqu'il l'ouvrit en quelques mouvements de poignet. Accroupi juste à côté de l'américain, Heero ne sentait plus l'odeur sucrée de shampoing qui le caractérisait, mais ses mèches folles chatouillaient la peau nue de ses bras et sa joue. Le stylet mortel employé pour maintenir la tresse enroulée avait égratigné la nuque délicate où le japonais eut l'envie soudaine de poser ses lèvres. Il se retint juste à temps, pas le moment de faire mourir de surprise l'autre pilote [5]. Lorsqu'il arriva à leur hauteur, le jeune barman faillit passer sans les voir.
_Et si tu nous racontais ce qu'il s'est passé ?
L'asiatique menu et nerveux boitait bas et se tenait les côtes mais fit un bond impressionnant tout en pointant sa lumière dans leurs yeux, levant un revolver. Il fut désarmé si vite qu'il ne se rappela pas par qui et tandis que Heero le maintenait immobile, Duo le fouilla rapidement tout en vérifiant son état physique. Lorsqu'il tâta une côte, le barman se tordit de douleur.
_Fêlée ou cassée, ils t'ont bien amoché...
Le reste de son corps était plus ou moins meurtri, un genou semblait avoir été proche de la luxation, il y avait aussi des marques de brûlures et autres sévices. On l'avait torturé.
_Ils ont essayé de me faire cracher, ils me suivent depuis deux jours, je pouvais pas vous contacter pour décommander et ils savaient où je bossait le soir. De toute façon j'ai toujours veillé à en savoir le moins possible. Je suis pas important vous savez... Les planques, la hiérarchie et tout le bazar j'y connais rien. Je devais juste collecter des infos.
La voix sifflante et grave ne portait pas dans le boyau obscur. La prise de Heero se modifia pour le soutenir tout en restant dissuasive.
_Dis vite, nous devons filer au plus tôt.
_Je n'ai pas eu le temps de hacker quoi que ce soit, le niveau de sécurité était trop élevé pour faire ça à la légère. Ils m'ont chopé pendant ma pause en train de profiter de ce que j'étais seul pour coller un mouchard sur un pc du labo. Un b***** cette pièce je vous raconte pas.
Il décrocha sa boucle d'oreille où pendait un minuscule disque.
_Tenez, c'est pas décodé et ya presque rien mais c'est ce que j'ai eu le temps de voler.
_Thanks' boy. Nous en ferons bon usage.
_Sifah, c'est comme ça que je m'appelle fit-il avec l'expression de quelqu'un qui vient de se rappeler d'une chose oubliée.
Alors que son regard sombre de bête traquée s'apaisait un peu, une rafale les frôla. Des cris de ralliement et de lourds pas rythmés se précipitèrent dans leur direction. Les deux pilotes empoignèrent le jeune homme mais leur course était ralentie par sa faiblesse. Ils avaient éteint la lampe et le briquet pour éviter de se faire tirer comme des lapins, se guidant à celle de leurs poursuivants et ne rallumant que lorsque cela devenait nécessaire.
Ils arrivèrent soudain à un déversoir. L'eau chutait sur une dizaine de mètres mais des barres encastrées dans le mur permettaient de descendre ou de rejoindre les autres couloirs. Heero se retourna pour évaluer si leur compagnon pourrait suivre. Sifah lui fit un sourire triste.
_Gomen... [6]
Duo jaugeait la hauteur lorsque Sifah le poussa avec Heero dans le vide. Incrédule, le pilote replia ses membres avant de rencontrer la surface liquide. Il allait hurler sa fureur lorsqu'une main le bâillonna tout en l'entraînant dans un minuscule réduit derrière la chute d'eau. Des cris percèrent, ils perçurent une ombre agile qui se déplaçait à une vitesse stupéfiante sur les murs. Des soldats équipés de projecteurs débarquèrent, et lorsque Sifah fit usage de son revolver une unique rafale le faucha en plein vol. Son corps s'abattit au milieu du déversoir.
La prise de Heero se fit plus ferme, emprisonnant l'américain dan l'étau de ses bras chauds. Ils restèrent immobiles, plongés jusqu'au cou dans l'eau glacée jusqu'à ce que les soldats quittent les lieux. Heero desserra sa prise à regret, libérant la bouche de Duo qui ne brisa pourtant pas le silence. Le bras qu'il sentait réconfortant autour de ses épaules ne parvint pas à le sortir de son sentiment d'impuissance. Il enfouit quelques instants sa tête dans le creux du cou de Heero puis se dégagea.
Ils ne retrouvèrent pas le corps de Sifah. Soit ils l'avaient récupéré, soit il avait été emporté par le courant dans le gros conduit par lequel s'écoulait le déversoir et qu'ils empruntèrent. Ils purent se mettre au sec sur les berges et le rêve que Duo entretenait pour détourner ses pensées du cour morbide qu'elles avaient adopté comportait de l'eau claire et brûlante, de la mousse, du shampoing, un canard qui fait « pouic ! » et accessoirement un certain pilote de Gundam.
Durant leur poursuite, ils avaient perdu tout repères, ils décidèrent de descendre le plus possible le temps que Oz abandonne les recherches. La ballade fut sinistre et peu ragoûtante, mais certains passages ressemblaient fort à des catacombes. Shinigami se sentait fasciné. Heero fut soulagé de le voir sortir de son apathie. Un Duo qui ne le taquinait pas n'était que l'ombre de lui-même, il le troublait encore plus que sa folie habituelle. Les troupes fouillèrent encore plusieurs heures, les poussant toujours plus profondément. Lorsqu'ils se surent seuls, ils commencèrent à chercher un moyen de regagner la surface.
Le japonais regardait avec inquiétude la puissance de la lampe diminuer. Le briquet prit ensuite le relais, mais son essence ne leur garantissait qu'un court répit. Aucun moyen de savoir à quelle distance ils étaient de la surface. Ils n'avaient pas souvent de passages ascendants, et seulement sur quelques niveaux. Le silence irréel pesait sur leurs esprits, et Heero souhaita que Duo trouve une idiotie à dire lorsqu'ils arrivèrent à un grand puits. Ils durent gravir interminablement l'échelle pour aboutir à un autre couloir, semblable à tous les autres. Duo s'accroupi, serrant fort ses genoux contre sa poitrine.
Heero ne supportait pas de le voir comme ça, il n'arrivait pas à voir clair dans ses propres pensées, comment pourrait-il savoir comment dissiper les ténèbres de l'âme de Shinigami, celui qui riait durant les batailles comme un dément ? Il s'assit sans rien dire aux côtés du jeune homme. Ca semblait la chose à faire. Duo se posa contre lui et dans l'obscurité maintenant complète ils attendirent... Un signe ? Lointain et presque irréel, un bruit de moteur se rapprocha, ils levèrent le nez alors qu'ils avaient l'impression qu'ils allaient se faire rouler dessus, en récompense une lueur les éblouit par le soupirail. Une vue sur la chaussée leur apprit qu'ils avaient réussi à regagner une partie déserte de la ville.
Lors du trajet de retour, Heero se prit à se maudire d'avoir souhaité entendre Duo et son débit habituel. La litanie de malédictions, de jurons et autres grossièretés ne se tarit que pour faire place à des plaintes concernant l'état irrécupérable de ses vêtements. Heero se demanda si même mort avec la gorge tranchée il continuerait son babillage lorsqu'il croisa un regard fugitif de Duo. L'ombre inquiétante qui l'habitait lui donna le frisson. Il donna une claque vigoureuse sur l'arrière du crâne du clown dont le maquillage coulait [7], relançant le moulin à parole. Le ton avait changé, plus sincère, moins forcé. Il retrouvait un peu le Duo qu'il connaissait.
_En tout cas dès que je rentre je file sous la douche, mais tu peux toujours me rejoindre fit soudain la voix enjôleuse.
_Shine !
_Pas ce soir Hee chan, j'ai la migraine...
C'est à ce moment précis, alors que Heero identifiait du même coup l'étincelle de tristesse dans le regard améthyste et le sentiment qui étreignait son propre cœur que Heero se fit la promesse de faire disparaître à jamais toute trace sombre du soleil de sa vie. Le temps n'était plus aux illusions et faux semblants.
*%*%*%*%*%*%*%*%*%*
Notes dont on se passerait pourtant :
[1] : Himitsu : pour ceux qui se rappelleraient plus.
Choset : chapeau, on dirait texto l'intro.
Himitsu : à force de me l'entendre répéter...
[2]Choset : ils faisaient quoi alors ?
Himitsu : imagines... Si quelqu'un a le courage de lui expliquer... Nan mais quel boulet !
[3]Choset : même les glaçon boys ?! o_O
Himitsu : c'est vrai qu' on verse dans le OOC complet mais voui, tu n'imagines pas ce qu'on peut faire faire à Glaçon Boy et le Soldat Parfait sous prétexte de « Ninmu ! » (Mission)... ^vv^
[4] : qui a dit couple ?... C'est bon, baissez les bras.
[5] Choset : quel intéressant concept... le baiser qui tue ? Pour Shinigami, c'est assez ironique, ne ?
Himitsu : mon romantisme me perdra, les fans du Soldat Parfait vont me lyncher. ç_ç
[6] : pardon.
[7] : pas que Duo soit maquillé, c'est une image !
%*%*%*%*%*%*%*%*%*
Choupis délaissés : et nouououous... (3 :ç_ç) (4 :ç_ç) (5 :ç_ç) (Sally : ç_ç)
Himitsu : à bientôt dans le prochain épisode...^vv^
Choset : c'est ça, fais bien ta maligne tant que tu peux !
Himitsu : j'y compte bien, j'adore cette fic, j'avance vachement plus vite que d'habitude !
Choset : ça doit avoir un lien avec la taille des chapitres.
Himitsu : bon sans commentaire (attends qu'on soit seuls toi tu vas voir). Bah grand merci aux revieweuses, si vous voulez la suite et vite, vous connaissez la méthode... Donnez-moi votre avis sur le mélange humour/action/violence svp.
