L'Amour Immortel

Disclaimer : Bien sur les personnages ne m'appartiennent pas ( enfin, vous êtes pas dans mes rêves non plus…) et sont bien sur propriété du génie Tolkien qui a eu la bonne idée de créer ce monde merveilleux. J'aimerai bien aussi me réveiller avec des idées comme ça…

Hormis quelques personnages issus de mon esprit productif, rien est à moi, O désespoir !

Et puis je me base aussi sur le physique des acteurs des films La Communauté de l'Anneau et des Deux Tours.

Par ici les avis !

just_for_you_orli@hotmail.com

Chapitre 18 :

            L'aube pointait légèrement à travers la brume hivernale. Il régnait sur les plaines du Rohan une atmosphère de désolation et de tristesse. Les rares arbres avaient perdu leurs feuilles et avaient sombré dans leur profond sommeil. On distinguait au loin des volutes de fumée qui signalait que le chantier diabolique de l'Isengard reprenait son activité. Le ciel était gris et nuageux, chargé d'humidité et attendant le moment propice pour déverser son flot de neige. Il y avait toujours cette bise incessante qui vous transperçait. Aragorn avait eu le dernier tour de garde, il voyait le campement prendre peu à peu forme. Le feu s'était éteint, les cendres avaient été dispersée par le vent. Tout était gris et froid, il n'y avait pas la moindre note de couleur en ces lieux et seules les braises pouvaient égayer la tristesse des plaines. Tout le monde dormait, fatigués et las de ce long voyage. Le regard d'Aragorn s'arrêta sur les différentes couches : celle de Gandalf dont il ne distinguait que sa tunique blanche, celle de Gimli ou le nain, allongé sur le dos ronflait. Vestrial était lui aussi plongé dans un profond sommeil elfique. Son regard s'attarda sur la couche de Stalkia. Mais elle n'était pas seule, deux silhouettes y étaient étroitement enlacés. L'elfe l'y avait rejointe. Il les vit, inséparables, Stalkia lovée sur son cœur et lui l'enserrant avec tendresse. Ils avaient l'air si heureux, si paisibles. Même Legolas dormait les yeux fermés, ce qui était rare chez lui qui était tout le temps à l'affût. Il ne pouvait les empêcher de vivre leur amour, les séparer les tuerait. Il n'avait jamais vu Legolas dans un tel état quand ils avaient laissé Stalkia au château. Il pensa à sa chère Arwen, elle lui avait dit de laisser Legolas et Stalkia décider de leur vie, de leur destinée. Stalkia était désormais une jeune femme, elle n'était plus la petite fille qu'il protégeait quand ils étaient enfants. Elle n'avait plus besoin de lui. Elle savait se battre, s'était faite attaqué maintes fois par les Orques. Elle était encore vivante. Il ne pouvait lui dicter sa vie mais il la protègerait jusqu'à sa mort s'il le fallait. Il devait aller réveiller Gandalf, le magicien souhaitait reprendre la route avant l'aube. Lui aussi était préoccupé mais son esprit était tellement insondable qu'il était impossible de savoir à quoi il pensait. Il y avait bien sûr cette nouvelle confrontation avec Saroumane mais Aragorn voyait qu'il y avait autre chose, quelque chose de bien plus grave. Il s'approcha de la couche de l'Istari et le secoua légèrement. Il se réveilla aussitôt et se leva. Vestrial émergea de ses songes elfiques. Cette nuit, sans qu'il puisse s'en empêcher, toutes ses pensées avaient été tournées vers une seule personne. Son image s'était imposée dans son esprit sans qu'il ne puisse l'effacer. Elle était vêtue d'une robe de velours rouge qui laissait apparaître ses formes gracieuses. Il avait ressenti un intense plaisir, s'imaginant qu'elle était à lui. Il ne pouvait plus la haïr, il l'aimait d'un amour fou. Mais, quand il se leva, en la voyant étroitement collée à lui, un sentiment de rage l'envahit. Elle l'avait choisi, il ne la possédait pas. Plus que de la tristesse, son regard exprima une haine viscérale à l'encontre du jeune couple. Il la ferait changer d'avis sur le fils de Thranduil. Il ne savait pas comment mais il trouverait. Il la regarda, elle était en train de se réveiller, elle se redressa, repoussant sa chevelure indisciplinée. Sa chevelure d'or qu'il rêvait de toucher. Il pensa à sa peau, blanche et laiteuse, qui devait encore être chaude de sommeil. Il vit la peau fine de son cou. Il avait rêvé qu'il l'embrassait. Puis il la vit se pencher vers Legolas. Il ne pouvait s'empêcher de continuer à l'épier, encore. Il la vit l'embrasser délicatement pour le réveiller. Son corps se raidit, il serra ses poings. Une colère immense l'envahit. Pourquoi était-ce lui ? Il l'avait vu, la nuit dernière la rejoindre. Cela faisait plusieurs heures qu'il la regardait alors qu'elle dormait. Mais quand l'elfe s'était glissé dans les couvertures, auprès d'elle, il s'était retourné, cherchant à ne plus y penser. Il s'était plongé dans ce songe irréel et merveilleux ou il la possédait, ou elle l'aimait. Stalkia se leva, suivie de Legolas. L'elfe s'empressa d'aller réveiller Gimli avec sa «douceur » accoutumée. Comme à son habitude, le nain se leva maugréant et bougonnant. Le Soleil était à peine levé qu'ils partaient déjà, toujours vers la même direction, le même but : La Tour d'Orthanc.

**********

            Le Soleil était au zénith, les chevaux galopaient fougueusement. Legolas chevauchait à côté de Gimli, ils parlaient tranquillement quand soudainement, il vit Stalkia, qui était à quelques mètres de lui, pâlir puis se prendre la tête entre ses mains, comme si une douleur intolérable menaçait de la faire éclater. Son corps était agité de mouvements convulsifs, Elfériel s'arrêta sous la pression spasmodique de ses mains. Legolas ne savait pas ce qui lui arrivait, il ignorait qu'elle avait le don de clairvoyance. En ces lieux meurtris par la guerre, Stalkia sentait s'insinuer dans tout son corps le mal. Ils se rapprochaient de Saroumane qui en était sa personnification. Elle n'avait jamais eu une vision d'une telle violence, d'une telle intensité. Elle sombra dans un gouffre sans fond, son corps chuta dans un précipice obscur. Elle ne voyait rien quand soudain elle entendit une voix, une voix profonde et terrifiante qui l'appelait dans le langage Noir du Mordor :

- Stalkia… Venez à moi… Ne luttez pas… Bientôt vous serez à moi… vous appartiendrez au Seigneur des ténèbres… Ma reine…

            L'œil de Sauron apparut soudainement devant elle. L'œil  flamboyant n'était qu'à quelques centimètres devant elle. Il voulait l'attirer, elle était terrifiée, le mal incarné se trouvait devant elle. Elle n'arrivait pas à sortir de cette vision, elle ne la contrôlait pas. Tout semblait si réel, elle sentit une vague de dégoût la submerger. Elle fit un pas vers l'œil, sa pupille se dilata. La voix devint sifflante et doucereuse :

- Oui… Allions nous… Venez… Venez…

Elle fit un second pas, hypnotisée. Les flammes se reflétaient dans ses yeux, ses cheveux volaient derrière elle. Malgré son aversion pour cette immonde chose, celle qui lui avait fait tellement de mal, elle se sentait irrésistiblement attirée. Elle marcha encore vers lui, sa répulsion se mêlant à un plaisir dont elle ne connaissait pas l'origine. Mais, brusquement, elle s'arrêta. Elle ferma les yeux.

- Non . murmura t-elle.

- Stalkia… Ne résistez pas…

- Non ! dit elle plus fortement.

La voix devint atroce et sifflante. Le vent autour d'elle se déchaîna, l'œil se rapprocha, il allait s'emparer d'elle.          

- Stalkia !

Elle hurla de tout son corps, de toutes ses forces. La vision disparut, elle sentit son corps flotter. Une béatitude l'envahit. Elle ne sentait plus rien, comme après chaque vision. Elle était si bien, si tranquille. Puis elle sentit qu'on la secouait. Elle ouvrit les yeux, elle vit deux regards azurs penchés vers elle qui exprimaient la même inquiétude. Un peu plus loin, deux autre yeux bleus la regardaient avec gravité. Gandalf savait que les visions seraient de plus en plus dures à supporter. Elle était allongée sur le sol. Legolas l'avait retenue avant qu'elle ne tombe. Elle sentit le vent fouetter son visage, il était baigné de larmes. Le froid vif lui fit recouvrir une partie de ses esprits. Elle voulut se relever, Legolas se pencha et, avec une douceur infinie, l'aida à se relever. Aragorn la regarda puis lui demanda d'une voix ou l'on percevait encore l'angoisse :

- Stalkia… Qu'avez vous eu ? Vous n'étiez plus avec nous…

Les pensées de Stalkia étaient encore confuses et floues, elle chercher comment expliquer ce qu'elle avait vu et pourquoi.

- Stalkia a le don de clairvoyance Aragorn. dit Gandalf, répondant à la muette requête de Stalkia.

- Comment ?! s'écria Legolas.

            Il savait que le don de clairvoyance était très rare, qu'il était accordé à des êtres exceptionnels, le plus souvent des elfes.

- Depuis quand avez vous des visions » demanda Aragorn.

- Depuis ma naissance… J'en ai toujours eu mais leur effet s'est accru depuis notre séparation… Et, depuis que le mal est de retour, elles sont de plus en plus fréquente… répondit Stalkia.

            Legolas et Aragorn se turent, pensant à quel point il ignorait tant de choses de Stalkia. Jamais une femme ne s'était montré aussi mystérieuse à leurs yeux. Ils pensaient la connaître mais sans cesse elle les surprenait. Gimli rompit le silence :

- Stalkia… Qu'avez vous vu ?

            Stalkia eut un haut le cœur en se rappelant sa vision. Un frisson parcourut son corps et son regard exprima un bref instant une angoisse profonde.

- … Je… J'ai vu l'œil maléfique de Sauron

            Elle ne précisa pas que le Seigneur des Ténèbres l'avait appelé, qu'elle s'était sentie entièrement possédée et qu'elle avait failli le suivre. La gravité de Gandalf s'accentua. Si elle choisissait le monde des Ténèbres, alors l'Humanité serait perdue, il n'y aurait aucun espoir. Sa puissance associée à celle de Sauron constituerait une force invincible et destructrice. Elle ignorait cette force sans limite, elle ne connaissait qu'une infime partie de ses pouvoirs. Elle ignorait pourquoi elle avait été séparée d'Aragorn mais Gandalf se souvenait de cette nuit. C'était lui qui s'était enfui avec la jeune Stalkia, la sauvant du massacre. Arathorn le lui avait demandé, il l'avait confié aux elfes de l'Est. Cette nuit avait été noire et sanglante. Il se souvenait des cris déchirants de Stalkia quand on l'avait arraché des bras de son frère. Aragorn était encore un enfant mais avec une maturité et un calme étonnant, il avait regardé Gandalf, sachant que lui aussi devrait s'enfuir. Le vieil Istari avait encore ancré dans sa mémoire la farouche détermination du jeune futur roi. Il avait brisé son pendentif et en avait donné la moitié à Gandalf. Il l'avait supplié de prendre soin d'elle avant d'être emmené vers Fondcombe, laissant derrière lui le Gondor à feu et à sang. A l'époque, Gandalf ne savait pas encore que c'était Saroumane qui avait ordonné cette attaque, ce massacre afin de s'emparer de Stalkia et de l'initier à son pouvoir. Heureusement la petite fille était en sécurité à Belferas, protégée par la puissante magie elfique du roi Eldrian. Mais hélas, chaque sortilège avait ses failles et, après plusieurs années de tranquillité ou Stalkia s'était épanouie, découvrant une vie nouvelle au sein des elfes, le mal revint. Durant un bref instant, Stalkia se libéra contre son gré du charme protecteur. Le murmure du vent avait porté sa voix, révélant sa présence à Saroumane qui la pensait morte. Les Orques avaient à nouveau retrouvé sa trace, et, commandés par la main blanche de Saroumane, ils avaient tué tous les elfes de l'Est. Eldrian s'était sacrifié pour elle, lui seul connaissait son statut et il avait accepté de la protéger, sachant qu'un jour ou l'autre, il y laisserait sa vie. Gandalf avait remarqué le changement de comportement de Stalkia il avait deviné que la Dame Galadriel lui avait transmis des pouvoirs afin de l'aider à résister contre le mal. Mais seule Stalkia pouvait décider si elle voulait s'allier avec Sauron. Gandalf voyait que plus ils s'approchaient de l'Isengard et plus la haine et la rage se bousculaient dans son esprit. Elle désirait se venger mais la vengeance est une bien piètre conseillère. Ces sentiments conduisaient inéluctablement au Mal. Mais pour l'instant, elle était aux yeux de Gandalf comme une petite fille effrayée, et cela n'était pas étonnant car la confrontation avec Sauron était une épreuve terrible. Elle était la seule personne qui pouvait voir l'œil sans l'aide de l'Anneau. Par sa simple volonté, quand ses pouvoirs se développeront, elle pourra décider de voir n'importe qui à n'importe quel moment. Aragorn, Legolas et Gimli remarquèrent le trouble profond qui envahissait Gandalf. Ils étaient tous envahis d'un sentiment de malaise, songeant que l'œil les scrutait, les épiait ou qu'ils soient. La vision de Stalkia n'avait fait que renforcer ce sentiment, surtout qu'ils se rapprochaient de l'Isengard. Mais ils n'avaient pas peur, ils étaient prêts à ce battre pour cette cause, à mourir pour vaincre le mal. Legolas s'approcha de Stalkia, voyant à quel point elle était bouleversée. Il lui dit de sa voix douce et grave :

- Stalkia… nous devrions nous arrêter… Pour que vous puissiez vous reposer… Je connais les effets des visions, ce qu'elles engendrent…

            Il la regardait avec tendresse et inquiétude. Il ne savait que faire pour la soulager, pour lui ôter cette souffrance qui la rongeait, ce fardeau qui l'oppressait.

- Non Legolas ! répondit elle Je vais bien… je vous ai déjà assez retardé… Le temps presse…

            Une flamme s'alluma au fond de ses prunelles. Elle devait voir le traître Saroumane, il était sûrement lié à tous ses malheurs. Elle se remit en selle, après avoir imperceptiblement remercié Legolas d'un regard brûlant d'amour. Elle n'avait jamais aimé avant lui et le moindre regard de sa part l'émouvait profondément. Elle regarda les cinq hommes et ils virent en elle le courage et la fierté d'un roi. Rien ne pourrait l'arrêter. Ils remontèrent sur leurs montures et les mirent au galop. Ils n'étaient plus très loin de l'Isengard et n'avaient encore aucune idée du danger qui les attendait.

A suivre...