L'Amour Immortel

Disclaimer : Bien sur les personnages ne m'appartiennent pas ( enfin, vous êtes pas dans mes rêves non plus…) et sont bien sur propriété du génie Tolkien qui a eu la bonne idée de créer ce monde merveilleux. J'aimerai bien aussi me réveiller avec des idées comme ça…

Hormis quelques personnages issus de mon esprit productif, rien est à moi, O désespoir !

Et puis je me base aussi sur le physique des acteurs des films La Communauté de l'Anneau et des Deux Tours.

Par ici les avis !

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Chapitre 19 :

            Le Soleil se couchait mais ils n'allaient pas s'arrêter maintenant. Legolas, Vestrial et Stalkia avaient vu à l'horizon un petit bois. Ils désiraient atteindre ce couvert d'arbres afin de ne pas être à découvert sur les plaines. L'obscurité avait gagné les plaines, ils chevauchaient dans l'ombre, ne distinguant même pas les visages des autres tant la nuit était noire. Personne ne parlait et les pensées de chacun étaient bien différentes. Aragorn était profondément inquiet pour Stalkia, il s'en voulait de ne pas avoir décelé ce qui tracassait sa jeune sœur. Il songeait à tout ce qu'elle avait du enduré, à quel point ces visions étaient éprouvantes pour elle. Soudain, il se pétrifia, un souvenir lui revint en tête. Un souvenir tellement lointain qu'il l'avait complètement oublié. Il eut un flash.

( Début du souvenir d'Aragorn )

            Il dormait paisiblement quand soudainement, il entendit un léger gémissement qui se transforma en un hurlement de terreur. Il se leva précipitamment et courut aussi vite qu'il le pouvait dans une chambre voisine de la sienne. Il vit sa sœur, assise sur son lit, en pleurs. Son visage enfantin était déjà d'une surprenante beauté et Aragorn ne se lassait pas de dire à tous les étrangers qui venaient au Gondor qu'elle était sa sœur. Mais là, ses immenses yeux bleus étaient brillants de larmes. Cela n'affectait en rien son visage candide, lui donnant au contraire une beauté tragique. Aragorn, qui aimait si tendrement sa sœur sentit l'angoisse et la peur serrer son cœur. Il se précipita vers elle, la prenant dans ses bras mais elle ne semblait pas avoir remarqué sa présence. Elle continua de pleurer, le regardant sans le voir. Aragorn sentit sa gorge se nouer, les larmes lui vinrent aux yeux. Qu'avait elle ? Il regarda attentivement ses jambes et ses bras nus mais il n'y avait rien, aucune trace de blessure. D'une voix ou l'on percevait déjà un léger changement d'intonation du à la maturité naissante du jeune garçon, il lui demanda :

- Stalkia ! … Stalkia ! … Qu'y a t-il ? … Répond moi ! …Stalkia ! …

            Sa voix était devenue implorante, il la suppliait presque, il ne l'avait jamais vu ainsi. Mais elle ne lui répondait pas, continuant de sangloter. Il la secoua légèrement puis plus brusquement. Elle n'avait aucune réaction alors, sans réfléchir, il la gifla, ce qu'il regretta aussitôt car il n'avait jamais porté la main sur sa jeune sœur. Mais là, il le fallait, seule la violence pouvait la sortir de cette torpeur. Elle s'arrêta de pleurer, parut un instant désorientée puis fut surprise de le voir auprès d'elle. Elle sentit sa joue s'enflammer et Aragorn put voir la marque de sa main qui se dessinait sur sa peau blanche.

- Aragorn… Qu'est-ce qu'il y a ?

            Sa voix enfantine était encore brisée par les larmes. Elle ne paraissait pas se souvenir de pourquoi elle pleurait. Puis elle se pétrifia :

- Oh Aragorn…Papa...Maman... Ils sont morts…Ils les ont tué… !

 Elle recommença à pleurer mais plus calmement.

- Non Stalkia, c'était un rêve…

- Non ! Ils les ont tous tués !

- Stalkia, ce n'est pas réel, tu as fait un cauchemar !

- Ca paraissait tellement vrai… C'était horrible… Notre château était détruit… Quelqu'un m'a emmené à cheval… puis ils ont tué Papa…

            Elle s'écroula dans les bras d'Aragorn, épuisée par cette crise de larmes. Aragorn la berça avec tendresse, jusqu'à ce qu'elle se rendorme.

( Fin du souvenir)

            Aragorn revint à lui, comme s'il émergeait d'un mauvais rêve. Stalkia n'avait pas rêvé, elle avait eu une vision. Elle avait vu ce qui allait arriver, le massacre, l'attaque nocturne. Pourquoi ne l'avait-il pas mieux écouté ? Pourquoi ne l'avait-il pas dit à Arathorn, son père si sage. Il le regrettait amèrement, s'en voulait à en mourir. Gandlf s'approcha de lui.

- Vous n'auriez pas pu savoir Aragorn.

            Aragorn regarda son ami l'Istari, profondément surpris. Comment savait-il ? Sous le regard bienveillant du magicien, il se détendit, ses remord s'estompèrent légèrement. Il jeta un regard à Legolas. Lui aussi était préoccupé par Stalkia, il était tout près d'elle, lui parlant, cherchant à la rassurer, à la protéger contre cette chose qu'il ne pouvait voir ni entendre. Aragorn savait qu'il la défendrait contre n'importe quel monstre ou créature mais il ne pouvait lutter contre ce don. Lui aussi ressentait le même sentiment d'impuissance. Vestrial les regardait, son être rempli d'une jalousie extrême, ses muscles contractés, désirant le repousser et la prendre dans ses bras. Depuis quelques heures, une voix résonnait dans sa tête. Une petite voix  mielleuse, doucereuse, qui devenait sourde et autoritaire. Il essaya de ne plus y prêter attention. Quand ils s'arrêtèrent, à l'orée du bois, la Lune se levait. Elle était pleine et les éclairait d'une pâle lumière blanche. Stalkia la regarda, se rappelant de doux souvenirs. Il fallait qu'elle soit seule. Elle aimait plus que tout sentir la présence rassurante de ceux qu'elle aimait mais elle aimait encore plus se sentir libre. Elle s'éloigna silencieusement et pénétra dans le petit bois, attirée par le ruissellement mélodique d'un ruisseau et la chanson du vent dans les arbres qu'elle entendait sans peine. La nuit était moins froide, elle ressentait la fraîcheur sur sa peau. Legolas allait la suivre, il ne voulait pas la savoir seule. Aragorn allait faire la même chose, la laisser seule était la dernière chose qu'il souhaitait. Cependant, les deux hommes s'arrêtèrent lorsque Gandalf leurs dit de la laisser un instant. Il ne lui arriverait rien, elle connaissait la solitude et avait appris à l'apprécier. Elle marcha quelques instants, ne faisant aucun bruit. Son pas léger semblait flotter au-dessus du sol, effleurant à peine le tapis roussâtre des feuilles mortes. Pour la première fois depuis bien des jours, elle ne pensa à rien, laissant son esprit se mêler à celui si calme de la forêt endormie. Elle ferma les yeux, savourant cette délicieuse sensation de bien être. La fraîcheur boisée la transportait loin de tous ses problèmes, elle n'avait plus aucune notion du temps. Elle entendit le pas feutré d'un elfe derrière elle. Elle se retourna doucement.

- Legolas… ? murmura t-elle.

            Mais ce n'était pas lui, la lumière douceâtre de la Lune éclaira le visage de Vestrial. Elle parut surprise.

- Vestrial. Que faites-vous ici ?

            Il ne répondit pas, son visage arborait une expression indéfinissable. Il se rapprocha doucement d'elle. Stalkia recula, il y avait quelque chose d'étrange dans son regard vert d'eau.

- Je dois rapporter du bois mort… chuchota t-il.

            Il effleura un tronc, un vague sourire aux lèvres.

- Je ne pourrai toucher à un arbre, ils sont tellement vivants et nous sommes si proches d'eux…

            Il regarda à nouveau Stalkia, avec plus d'intensité. Il marcha vers elle, murmurant en elfique des paroles incompréhensibles, toujours ce vague sourire aux lèvres. Sa voix était loin d'être désagréable, légèrement moins grave que Legolas mais elle aussi douce et enivrante. Il murmura son nom, le faisant résonner comme une mélopée. Il semblait calme, trop calme. Elle n'avait pas peur mais dans la nuit sombre, elle ne pouvait voir la lueur démoniaque qui s'était éveillé au fond de ses prunelles. Elle était presque invisible, masquée par l'amour et le désir, mais elle était bien présente, de plus en plus intense. Il était tout près d'elle, elle sentait son souffle tiède. Elle recula, il avança. Elle se retrouva contre un arbre, ne pouvant plus reculer. Le sourire de Vestrial se mua en un rictus de satisfaction. S'approchant de son visage, il lui parla d'une voix sourde et basse :

- Vanima… Assàma… Irima… ( Si belle… Si parfaite… Si désirable… )

Elle le regarda sans comprendre.

- Vestrial ! Qu'avez vous ?

            Elle ne le comprenait pas, elle avait vu au Conseil la haine sans limite qu'il lui vouait. Jamais un elfe ne l'avait regardé ainsi. Elle s'était sentit frémir sous son regard haineux.

- Vous le savez parfaitement Stalkia… Vous savez tout…

            Ses pupilles étaient dilatées, ses yeux presque noirs. Il se mordit la lèvre inférieure. Son visage n'était qu'à quelques centimètres de celui de Stalkia. Il était beau, comme la plus part des elfes. Il était doté d'une beauté fragile et mélancolique qui  ne correspondait pas du tout à son caractère emporté et qui était souvent entaché par sa rage usuelle. Brusquement, sauvagement, il l'embrassa, ne pouvant plus résister à son désir. Stalkia se débattit, essaya de se détacher de son emprise, ne supportant pas ce baiser ignoble. Mais elle était coincée, enserrée entre l'arbre et le corps de Vestrial. Puis Vestrial s'écarta avec un gémissement de douleur. Stalkia le repoussa avec force, encore haletante sous la dureté de son baiser. Vestrial porta ses doigts à ses lèvres, elles étaient en sang. Stalkia l'avait mordu afin de pouvoir le repousser. Ses yeux étincelaient, elle ne supportait pas qu'on lui impose quelque chose, encore moins par la force.

- Vestrial ! Qu'avez vous ? ! Etes vous devenu fou ? !

            Elle ne songea pas à s'enfuir, ne remarquant pas l'état de démence dans lequel il se trouvait. Après avoir essuyé le sang d'un geste rageur, il se jeta sauvagement sur elle, la plaquant contre l'arbre, se collant à elle. Il la regarda dans les yeux, et lui dit d'une voix froide et murmurante :

- Mana ? Mana ui cilmës ? Rà ? ( Pourquoi ? ! Pourquoi l'avez vous choisi ? Lui ? )

            Elle ne répondit pas, étouffée par son corps, submergée par une vague de dégoût en le sentant si proche d'elle. Il continua de lui parler :

- Le fils de Thranduil… Vous l'aimez démesurément mais lui, vous aime t-il ? Vous a t-il promis son immortalité ? Car si ses sentiments étaient aussi forts qu'il le prétendait, il renoncerait à tout pour vous…

Il n'attendit pas sa réponse.

- Non bien sur… Car vous devez savoir que le prince de Mirkwood ne tient jamais ses promesses… il devait monter sur le trône mais la liberté et la seule compagne qu'il daigne apprécier. Savez vous l'age qu'il a ? Car vous êtes bien jeune, vous avez tout au plus 17 ans, 18 ans… Mais lui, il a vu passer les millénaires, il a 2932 ans… Durant ces longues années, il n'a jamais trouvé une femme digne de lui… pensez-vous Stalkia être digne de lui ? Vous qui ne connaissez rien au monde, à la vie… pensez-vous que Thranduil acceptera le choix de son fils… Une humaine… Legolas a toujours fuit ses responsabilités, préférant l'aventure à son peuple. Vous n'êtes qu'une passade Stalkia, un instant insignifiant dans sa vie immortelle…

Stalkia était suffoquée par les paroles de Vestrial. Elle n'avait jamais vraiment voulu penser au futur. Elle ne pouvait imaginer que l'amour de Legolas était feint. Elle n'avait jamais songé à cette différence d'âge entre eux qui formait un gouffre profond. Elle refusait de croire Vestrial mais y avait-il une part de vérité dans ses propos ? Elle sentit des larmes lui brûler les yeux mais elle n'en laissa rien paraître. Elle repoussa Vestrial, lui assenant un coup de genoux bien placé et s'enfuit en courant. Vestrial la vit s'éloigner, savourant le sentiment de domination qu'il avait exercé sur elle, se délectant de sa colère qui la rendait encore plus belle. Il reprit lentement le chemin du camp.

Stalkia arriva au camp, profondément troublée. Vestrial revint lui aussi quelques minutes plus tard, une brassée de bois mort dans las bras. Legolas s'était allongé sur sa couche, il vit Stalkia aller voir Aragorn puis elle revint vers lui. Elle semblait ailleurs, envahie d'une profonde tristesse. Elle se blottit contre lui, Legolas l'enlaça, sentant son trouble. Qu'avait-elle ? Il regarda Vestrial qui lui aussi se coucha, un sourire satisfait aux lèvres. Que lui avait-il fait ? Il baissa les yeux vers Stalkia, vit ses yeux humides et tristes. Il sentit sa gorge se serrer, il ne supportait pas de la voir ainsi. Il l'embrassa dans le cou, sachant qu'elle aimait ses doux baisers. Elle lui chuchota en elfique, la voix cassée par l'émotion :

- Legolas… Tungan… Miphilan… (Legolas…Serrez-moi… embrassez-moi… )

Elle pleurait presque, elle l'aimait tant. Legolas l'embrassa, comme il ne l'avait jamais embrassé, souhaitant lui montrer son amour. Ils ignoraient tant de choses l'un de l'autre. Les larmes de Stalkia se mêlèrent à ses baisers. Ils étaient tous les deux envahis d'un étrange sentiment, comme s'ils n'allaient plus se revoir, comme s'ils allaient partager une ultime nuit.

A suivre...