L'Amour Immortel

Disclaimer : Bien sur les personnages ne m'appartiennent pas ( enfin, vous êtes pas dans mes rêves non plus…) et sont bien sur propriété du génie Tolkien qui a eu la bonne idée de créer ce monde merveilleux. J'aimerai bien aussi me réveiller avec des idées comme ça…

Hormis quelques personnages issus de mon esprit productif, rien est à moi, O désespoir !

Et puis je me base aussi sur le physique des acteurs des films La Communauté de l'Anneau et des Deux Tours.

Par ici les avis !

just_for_you_orli@hotmail.com

Chapitre 20 :

            Ils se réveillèrent tous à l'aube et se remirent en route, redoublant de prudence et de discrétion car ils approchaient de l'Isengard. L'ouïe fine de Legolas, Vestrial et de Stalkia commençait déjà à percevoir les grognements des orques. Stalkia n'avait pas raconté à Legolas ce que Vestrial avait tenté de lui faire la nuit dernière. La relation entre les deux elfes était loin d'être cordiale et lui révéler le comportement ignoble de Vestrial l'aurait sûrement mis dans une colère noire. Quand elle s'était levée et trouvée face à Vestrial, il avait fait comme si rien ne s'était passé. Elle savait que les elfes étaient toujours maîtres d'eux même, toujours aptes à maîtriser et à masquer leurs émotions mais là, il paraissait ne plus se souvenir de rien. Ses traits étaient impassibles, son regard n'exprimait plus le fou désir qu'il avait éprouvé la veille. Elle s'empressa de remonter sur Elfériel et s'écarta de lui, ressentant une profonde aversion pour cet être.  Elle frémit au souvenir de ses lèvres, de la pression brutale de sa bouche, de son corps qui l'étouffait. Legolas parlait avec Aragorn et elle était plongée dans ses pensées quand elle sentit une présence à ses côtés. Elle tourna la tête et vit Gimli. Elle sourit, elle avait toujours apprécié le nain qui la faisait rire durant leur longue chevauchée. Il paraissait un peu bourru au premier abord mais il avait toujours était très tendre envers elle.

- Vous êtes préoccupée Stalkia… lui dit-il

- Oui Gimli, tant de choses se sont passées et beaucoup d'autres vont arriver…

- Oui, je sais ce qu'un don tel que le votre peut représenter… Mon cousin avait l'étrange faculté… Gimli s'arrêta et pensa que ce n'était pas le moment de parler de sa famille. Mais il y a quelque chose d'autre Stalkia, vous êtes revenue bouleversée hier soir. Vestrial avait lui aussi un comportement étrange. Je ne veux pas être indiscret, vous me connaissez, mais Legolas…

- Non Gimli ! Je vous en supplie, ne lui dites rien !

- Qu'y a t-il eu Stalkia ?

- J'étais seule, Vestrial est arrivé… Il a tenté de… elle s'arrêta, gênée par ce baiser. Même si elle n'avait pas été consentante, elle avait l'impression d'avoir trahi Legolas. Il m'a dit des choses ignobles…

- Il a tenté de vous séduire…

- Oui

- Il vous a parlé de Legolas, de ses choix passés…

- Oui

- S'il y a une chose dont vous ne pouvez douter Stalkia, c'est de l'amour de Legolas. Il n'a jamais feint ses sentiments, qu'ils soient bons ou mauvais. Il vous aime, cela se voit, se sent. Il vous protègerait contre n'importe quoi, n'importe qui… D'ailleurs, Vestrial en a fait les frais…

- Ils se sont battus.

- Oui, enfin Legolas l'a remit à sa place, après une parole de sa part.

- Qu'a t-il dit ?

- Oh, je m'en souviens vaguement, plus très bien… ( il prononça quelques mots ressemblant vaguement à de l'elfique)  je ne connais pas très bien l'elfique…

            Stalkia pâlit, elle connaissait ces mots, ces immondes paroles. Gimli regretta aussitôt de lui avoir parlé de cela. Elle était déjà assez préoccupée. Il essaya de détendre l'atmosphère, engageant une conversation sur son peuple, sujet sur lequel il était intarissable. Stalkia souriait mais elle l'écoutait distraitement, les anecdotes de Gimli ne suffisaient pas à l'égayer. Legolas les rejoignit et, tout en écoutant Gimli, une conversation silencieuse s'établi entre lui et Stalkia. Ils n'avaient plus besoin de paroles pour se comprendre.

**********

            Le Soleil allait se coucher, ils n'étaient plus qu'à quelques heures de l'Isengard, une journée tout au plus. Ils s'arrêtèrent une dernière fois mais ne firent aucun feu, ne déballèrent que le strict nécessaire. Les orques étaient proches, ils pouvaient les surprendre à n'importe quel moment. Personne n'avait envie de dormir, ils ne mangèrent pas. Vestrial alla chercher de l'eau dans un cours d'eau voisin. La voix était revenue, plus profonde, plus forte, il essaya de l'écarter de son esprit mais il l'entendait toujours. Ils burent tous en silence l'eau glacée et restèrent de longues minutes sans parler. Stalkia était entre Aragorn et Legolas, elle qui était si éveillée il y quelques minutes, elle ressentait maintenant une irrépressible envie de bailler, ses paupières s'alourdissaient. Elle regarda Legolas et Aragorn, ils étaient dans le même état. Gimli et Vestrial semblaient eux aussi sous l'emprise d'un sommeil profond. Elle jeta un regard à Gandalf, elle le vit essayer de lutter afin de ne pas sombrer lui aussi. Il la regarda puis dit d'une voix aussi basse qu'un murmure des paroles qui semblaient lui demander un effort extrême :

- … L'eau… Sa…rou…mane… Nous… en…vou…té….

            Ils sombrèrent tous dans un profond sommeil noir.

**********

            Stalkia se réveilla, une vive douleur irradiait sa tête, elle était couchée sur de la pierre glacée. Elle ouvrit les yeux et se releva. Il pleuvait et cette pluie fine la transperçait jusqu'aux os. Il y avait du vent, un vent sifflant et tournoyant. Sa vue était encore embrumée, elle avait la bouche pâteuse avec un arrière goût âcre. Sa vue redevint un peu plus claire et elle vit où elle se trouvait. Aucun son ne sortit de sa bouche tant elle était surprise. Elle se trouvait au centre de l'Isengard, au sommet de la Tour d'Orthanc. Mais elle était seule, où étaient-ils ? Elle s'appuya contre un des pics acérés et porta sa main à son front, elle sentit du sang séché ceux qui l'avaient amenée ici n'y étaient pas allés de main morte. Elle regarda ensuite en bas et fut prise d'une nausée. Tout n'était que Ténèbres et Flammes, l'air n'était que pourriture, mêlé du souffre et de la puanteur des créatures qui y vivaient. Elle eut un haut le cœur et, pour la première fois, se rendit compte de la Puissance destructrice de Sauron. Elle se retourna lentement, sachant qu'elle n'était plus seule. La pluie ruisselait sur son visage, la fine bruine s'était transformée en averse. Elle voyait les éclairs transpercer et blanchir le ciel à l'horizon. Elle n'avait toujours pas recouvrer sa vue parfaite mais elle n'eut aucun mal à reconnaître la personne devant elle, même si elle ne l'avait jamais vue.

- Saroumane ! Souffla t-elle

- Enfin je vous rencontre Stalkia… Le moment est venu…

- Où sont-ils ? L'interrompit Stalkia. Il ne lui faisait pas peur, elle se redressa de toute sa taille.

- Cela n'a aucune importance…

- Répondez-moi !

            Sa voix était devenue menaçante mais elle n'était pas en mesure d'impressionner l'infâme Saroumane. Il la regarda d'un air suffisant. Stalkia sentit la rage l'envahir, elle se jeta sur lui mais ne put l'atteindre. Saroumane brandit, elle tomba brutalement à terre puis se tordit de douleur sous l'intensité de la torture de l'Istari. Elle hurla, comme elle n'avait jamais hurlé, des lames de fer chauffées à blanc transperçait chaque parcelle de sa peau. Saroumane la regardait souffrir avec un calme démoniaque. Il continua de la torture, appréciant de l'entendre crier. Puis il s'arrêta.

- Etes vous prête à m'écouter maintenant ?

            Stalkia ne répondit pas, cherchant à reprendre son souffle, sentant le goût métallique du sang dans sa bouche. Au bout de quelques instants, elle se releva, le corps endolori, les jambes chancelantes.

- Bien, vous paraissez plus calme désormais… Mais je vais répondre à une de vos interrogations… Comment êtes vous arrivée ici et qui vous à trahi…

            Une silhouette s'approcha et se posta aux côtés de Saroumane. Stalkia ne voyait pas son visage encapuchonné et l'obscurité était trop grande pour qu 'elle puisse discerner les traits de sa figure. Puis, soudainement, un éclair illumina son visage, accompagné d'un grondement de tonnerre.

- Vous ! S'exclama t-elle d'une voix méprisante.

            Vestrial était à coté de Saroumane, le regard hagard et possédé.

- Oui Stalkia, c'est lui… continua Saroumane Bien sur vous ne l'appréciiez pas mais de là à penser à une telle trahison…. Le dépit amoureux aide à bien des choses… Son esprit transi d'amour était d'une facilité enfantine à contrôler…

- Vous l'avez envoûté ! Vous l'avez obligez à nous droguer ! Vous êtes répugnant ! Mais votre pouvoir ne sera pas éternel ! Tôt ou tard les êtres abjects connaissent leur fin !

            Saroumane n'eut aucune autre réponse qu'un rire démoniaque.

- Mais vous êtes tous tellement facile à contrôler… Mise à part vous Stalkia… J'ai bien essayé de rentrer en contact avec vous mais vous étiez protégée et votre esprit est incontrôlable. Mais cessez de jouer à ce jeu là Stalkia, cessez de croire au Bien… Que vous a t-il apporté ? Le Mal vous donnera puissance et pouvoir, domination et satisfaction. Allions-nous Stalkia. Sauron aura bientôt récupéré l'Anneau mais il a besoin de vous pour retrouver totalement sa forme matérielle. Vous êtes l'Etre Unique, celui que Sauron attend depuis des siècles. Choisissez le Mal Stalkia, vous serez comblée…

            Stalkia l'avait écoutée débiter ces paroles sans aucune réaction. Elle le regarda dans les yeux et, d'un ton sans réplique lui dit :

- JAMAIS ! Jamais je ne vous rejoindrai !

- Cette réponse ne me convient pas… Vous allez souffrir…

            Il leva à nouveau son bâton et prononça une incantation. La douleur fut immédiate pour Stalkia, elle tomba à nouveau à terre, agitée de mouvements convulsifs. Elle croisa le regard de Vestrial, il n'avait aucune réaction. Elle se roula en boule, cherchant à se protéger. Elle criait, ne commençait à ne plus avoir aucune perception du monde alentour. Une brève étincelle de vie s'alluma dans les yeux de Vestrial mais il continuait à la regarder. Puis il croisa à nouveau son regard, son regard implorant où ses yeux brillaient de larmes de souffrance. Les lèvres de Stalkia s'entrouvrirent et il l'entendit prononcer son nom. Il retrouva son esprit, vit sa douleur, ses sentiments revinrent, plus intenses. Il se jeta sur Saroumane, voulant l'empêcher de continuer. Saroumane parut un instant surpris, cessa la torture de Stalkia, mais il eut tôt fait de retourner son attaque contre Vestrial, l'amplifiant d'un suprême sort. Vestrial se retrouva propulsé contre un des piliers, à quelques pas de Stalkia. Celle-ci releva la tête et entendit Saroumane dire d'un ton méprisant :

- Sombre idiot ! De toute façon, je n'avais plus besoin de vous… Vous alliez mourir tôt ou tard…

            Stalkia s'approcha de Vestrial en rampant. Il était mortellement blessé. Un mince filet de sang coulait de ses lèvres, il souffrait horriblement. Elle lui prit la tête entre ses mains, il se redressa légèrement, les yeux brillants. Le souffle court, la respiration saccadée, il lui parla :

- Stalkia… Je suis désolé…

- Non, ne parlez pas. Ce n'était pas votre faute.

- Je…Je n'ai jamais voulu vous faire du mal. Il reprit son souffle avec difficulté Je… Je vous aime… pardonnez-moi… Pour tout ce que j'ai fait… Je ne mérite pas de vivre…

- Non Vestrial ! Taisez-vous…

- Stalkia ! Sa voix était suppliante, il sentait la douleur s'évanouir, c'était la fin. Stalkia ! Je…vous…en…supplie… !

- Je vous pardonne Vestrial.

            Il respira une dernière fois et sa tête retomba sur le sol. Il était mort mais libéré du Mal. Stalkia sentit des larmes lui monter aux yeux. Elle n'avait jamais aimé Vestrial, elle l'avait même détesté mais il avait été envoûté par Saroumane. Elle vit, luisant à la ceinture de Vestrial, un long poignard acéré. Sans réfléchir, d'un geste plus rapide que la vue, elle le saisit et l'envoya sur Saroumane. Elle l'avait lancé avec une précision mortelle mais Saroumane le dévia d'un geste désinvolte et il tomba au bas de la Tour.

- Pour qui me prenez-vous Stalkia ? Je reviendrai, voir si vous avez changé d'avis, ce qui serait souhaitable…

            Il disparut, laissant Stalkia aux côtés du cadavre de Vestrial. Elle s'écroula contre le pilier, ses pleurs se mêlant à la pluie qui tombait toujours plus drue, regardant le corps sans vie de l'elfe, ne sachant ce qui l'attendrait quand il reviendrait.

A suivre...