L'Amour Immortel

Disclaimer : Bien sur les personnages ne m'appartiennent pas ( enfin, vous êtes pas dans mes rêves non plus…) et sont bien sur propriété du génie Tolkien qui a eu la bonne idée de créer ce monde merveilleux. J'aimerai bien aussi me réveiller avec des idées comme ça…

Hormis quelques personnages issus de mon esprit productif, rien est à moi, O désespoir !

Et puis je me base aussi sur le physique des acteurs des films La Communauté de l'Anneau et des Deux Tours.

Par ici les avis !

just_for_you_orli@hotmail.com

Chapitre 27 :

            Ils chevauchaient toujours vers les Terres Brunes à un rythme rapide mais agréable. Après avoir parcouru une brève distance, Legolas s'approcha de Gandalf.

- Gandalf, si nous continuons dans cette direction…

- Je sais Legolas, n'ayez crainte.

Legolas ne répondit pas, il faisait totalement confiance à l'Istari qui ne les mènerait jamais vers le danger. Stalkia les rejoignit et ils entamèrent une discussion

- N'est-ce pas Stalkia ? … Stalkia ? répéta Legolas

            Mais Stalkia avait le regard perdu dans le vide, captivée par une chose qu'elle voyait au loin. Gandalf et Legolas suivirent son regard et, imperceptiblement, les chevaux s'arrêtèrent. Tout le monde s'arrêta, intrigué par une chose qu'ils ne connaissaient pas. Un chant lointain et éthéré s'éleva, un chant étrange, sans parole, qui ressemblait à un murmure qui émouvait inexplicablement jusqu'au fond du cœur. Stalkia sentit ses muscles se contracter sous l'intensité de cette douce plainte si irréelle. Elle avait des frissons qui lui parcourait le corps et elle n'était pas la seule. Tous étaient dans cet état émotionnel. Le chant se fit plus aigu, entêtant, atteignant le paroxysme de l'émotion. Gandalf savait d'où venait cette complainte, elle s'élevait du Marais des Morts. Il s'approcha du lieu macabre et tous le suivirent, sans aucune crainte ni appréhension. Ils arrivèrent bientôt au Tombeau où étaient retenus prisonniers, retenus dans l'eau boueuse, des centaines de corps, entre vie et mort. Le ciel s'était assombri, devenant d'un bleu profond. Ils assistèrent à un spectacle qu'ils ne reverraient plus jamais de leur vie. Des formes indistinctes et nacrées s'extirpèrent de l'eau noire. Des silhouettes vaporeuses s'élevèrent dans les airs, chacune tenant dans ses mains une lumière bleutée et scintillante. Des dizaines d'hommes et de femmes se libérèrent du Tombeau, leur peau n'ayant plus ce teint blafard mais transparent et étincelant. Leur chant qui était plainte devint mélopée. Stalkia était émerveillée par ce ballet aérien et brillant, les formes se mouvaient dans les airs, tournoyant sur elles-même et se rapprochant.  Stalkia comprenait ce qu'ils disaient, un seul mot était prononcé mais dans des langues si différentes, anciennes et oubliées depuis des millénaires où à peine connues. Ce mot était un remerciement, un remerciement sincère que les spectres leurs adressaient. Une jeune femme s'approcha de Stalkia, d'une beauté fantomatique, ses cheveux argentés flottant autours de son visage irisé. Elle tendit ses mains vers elle et la toucha. Stalkia sentit un souffle frais la traverser. Puis la femme avec un pâle sourire, rejoignit ses congénères. Des centaines de silhouettes sortirent encore du marais, toutes plus éclatantes les unes que les autres. Ils se regroupèrent en une sphère étincelante, tellement brillante qu'elle aurait pu rivaliser avec le Soleil, l'Astre tout puissant. Tous avaient les yeux rivés vers cette Lune spectrale qui tournoya de plus en plus vite. Le ciel devenu noir rehaussait la blancheur des corps. Le chant était devenu d'une telle intensité qu'il en faisait presque mal. Puis la sphère éclata, des milliers d'éclats, scintillants comme des étoiles furent projetés dans les airs, s'élevant encore plus haut vers le tapis étoilé ou retombant au sol en poussière de diamant qui disparue aussitôt dans la terre. Le ciel redevint clair, le Soleil reprit sa place les éblouissant tous après cette nuit imaginaire. Le marais putride avait cédé sa place à un lac d'un bleu profond. Les âmes perdues et tourmentées avaient retrouvé leur liberté en trouvant enfin la mort. L'environnement avait retrouvé son aspect originel. Personne ne parlait, ne sachant que dire, encore submergés par l'irréalité de cette scène.

- Ils vous attendaient Stalkia… dit solennellement Gandalf.

- Pardon ? répondit-elle

- Leur chant vous était destiné Stalkia, vous les avez libérés.

Elle ne répondit pas, elle ne comprenait pas encore l'importance de ses actes, l'ampleur de ses faits. Elle n'avait pas encore totalement conscience du rôle qu'elle avait joué contre le Mal. Elle ne pouvait s'imaginer que désormais, sa personne serait le sujet principal d'histoires qui deviendraient légendes. Que des dizaines et des dizaines d'enfants écouteraient, serré l'un contre l'autre au coin du feu, émerveillés et effrayés ses péripéties. Que des milliers d'hommes, dans un grondement de respect diraient son nom dans toute la Terre du Milieu. L'histoire de sa quête sera enjolivée, comme chaque épopée mais chaque créature sera à jamais respectueuse envers elle. Car elle était l'Elue, celle que tout le monde avait attendue, sans espoir, elle était celle qui avait vaincu le Mal et qui avait réunifié les peuples. Stalkia secoua légèrement la tête, dans un air d'incompréhension totale.

- Ne vous inquiétez pas Stalkia, bientôt vous comprendrez. Lui dit Gandalf d'un ton rassurant.

Ils se rapprochèrent des autres qui étaient apparemment dans une grande discussion.

- Il n'est pas question de traverser ce lac à la nage ! grogna Gimli

Il avait déjà échappé à la traversée de l'Anduin et ce n'était pas pour devoir retraverser une étendue d'eau, telle qu'elle soit. Et la rive opposée lui paraissait tellement lointaine.

- Mais ce n'est que de l'eau Gimli. répondit Legolas

- Legolas ! Vous n'obligerez pas un nain à patauger dans de l'eau !

Malgré les recommandations de Merry de ne pas parler, Pippin hasarda une question

- Vous savez nager Gimli ?

Demeras remua la tête d'un air affligé et murmura pour lui-même

- Mauvaise question Pippin…

Gimli se dressa de toute sa hauteur.

- Un nain est capable de n'importe quoi ! Rien ne peut l'arrêter !

- Oh oui Gimli, et vous nous l'avez amplement démontré. lui dit Gandalf afin de calmer son esprit échauffé.

- Cela ne nous prendra pas beaucoup de temps de contourner ce lac affirma Legolas

- Comment ça pas beaucoup de temps ? Il y a quelques instants, vous disiez qu'il était impossible de le contourner s'énerva à nouveau Gimli.

L'elfe eut un léger sourire, mêlé de satisfaction et d'ironie.

- Vous le regretterez Legolas, tôt ou tard…

Les paroles de Gimli n'étaient pas des paroles en l'air mais le Maître nain n'était pas aussi énervé qu'il le laissait paraître. L'humour de Legolas l'agaçait au plus haut point mais lui aussi en faisait voir de toutes les couleurs à l'elfe. Ils se toisèrent longuement et une esquisse de sourire commençait à se dessiner sur le visage de Gimli.

- Tôt ou tard répéta t-il d'un air faussement menaçant.

Gandalf prit la parole

- Nous allons contourner le lac ( il accentua ce dernier mot avec un regard appuyé sur Legolas et Gimli) puis nous arrêterons à la rive Sud. Je pense que nous avons parcouru une assez longue distance pour aujourd'hui et le temps ne presse pas.

Tout le monde acquiesça, en particulier Merry et Pippin qui avaient hâte de manger et de s'enfoncer dans leurs couvertures moelleuses pour au moins douze heures de sommeil. Le lac était immense et quand ils arrivèrent à la rive Sud, le ciel commençait à prendre une teinte orange. Le lac reflétait comme un miroir les couleurs innombrables que prenait le ciel. Son éclat rouge laissa place à un violet qui devint de plus en plus profond. Le campement était installé, un feu était allumé et les hobbits s'affairèrent pour leur repas. Demeras, qui n'avait jamais côtoyé de hobbits, les regardait, perplexe.

- Comment pouvez-vous ingérer une telle quantité de nourriture ? demanda t-il

- C'est tout un savoir-faire… répondit Merry

- Des années et des années de pratique et d'entraînement… continua Pippin

Demeras les regarda en souriant, il aimait la compagnie de ces petits hommes, jovials et toujours de bonne humeur. Ces créatures ne cessaient de l'étonner. Mis à part les hobbits, personne n'avait très faim et, après avoir pris un léger repas, tous se groupèrent autour du feu. Après quelques minutes, Gimli s'écarta du groupe et s'approcha du lac. Il regarda longuement la surface miroitante qui était devenue d'un noir mystérieux. La Lune était pleine et elle se reflétait sur l'étendue calme. Le Maître Nain poussa un profond soupir et s'attarda dans la contemplation de l'astre nacré. Durant plusieurs secondes, il la regarda et, dans son for intérieur, il sentit une pointe d'amertume et de tristesse le transpercer. Ses lèvres s'étirèrent un sourire étrange qui ressemblait bien plus à un rictus. Il se rapprocha encore du lac et son visage se réfléchit dans l'empreinte argentée de la Lune. Il regarda un instant ce visage rude dont les traits durs semblaient avoir été taillé au couteau. Ce visage qui se dessinait dans ce disque si blanc et si pur et qui le souillait. D'un geste rageur, il jeta une pierre dans l'eau. Son reflet s'estompa dans les remous, disparaissant dans l'eau noire. Il sentit un étrange sentiment de satisfaction en voyant en quelque sorte une partie de sa personne disparaître. Il eut encore un profond soupir. Il allait se retourner mais il sentit une présence discrète derrière lui.

- Que voulez-vous Legolas ? marmonna t-il

Legolas se mit silencieusement à ses côtés, sans le regarder, voyant qu'il n'était pas dans son état habituel. Quand il lui répondit, en le regardant, son ami avait toujours son regard perdu dans le vide.

- Gimli, si ce que j'ai dit vous a blessé…

- Non Legolas, ce n'est pas cela, ce n'est rien de tout cela…

Il regarda à nouveau la Lune, cherchant à voir dans son reflet quelque chose qu'il ne pouvait avoir. Legolas n'avait jamais sentit une telle tristesse chez son ami. Mais il savait quelle était l'origine de cette mélancolie, un seul sentiment pouvait l'engendrer.

- Gimli… Un détour par la Lothlorien ne…

- Non Legolas ! répondit catégoriquement Gimli.

Même s'il désirait plus que tout la revoir, il devait abandonner ce rêve inaccessible. Il n'oserait à nouveau imposer sa laideur à sa beauté. Une telle créature ne devait s'entourer que de belles choses, d'elfes et de magnificence. Legolas ne comprenait qu'une infime partie de ce que ressentait Gimli. Ce sentiment d'amour à sens unique qui ne serait jamais partagé il l'avait ressentit lorsqu'il avait cru à la liaison de Stalkia et Aragorn. Mais Gimli souffrirait de cette morsure toute sa vie et elle ne pourrait jamais s'estomper. Gimli respira profondément puis une étrange lueur s'alluma au fond de ses prunelles.

- Approchez-vous Legolas…

Il s'approcha de Gimli qui regardait un point fixe du lac.

- Regardez Legolas…

L'elfe se pencha légèrement mais comme il ne voyait rien, il se courba un peu plus, sans aucune méfiance. C'est à ce moment que Gimli, à l'aide d'une robuste tape intentionnelle dans le dos, le poussa. Ce contact suffit à déséquilibrer Legolas qui, avec une exclamation de surprise, tomba en avant. Il essaya vainement de retrouver son équilibre, en vain. Il tomba dans le lac dans un bruit d'éclaboussure qui fit tourner la tête des autres. Ceux-ci se précipitèrent vers Gimli et comprirent aussitôt que cette chute n'était pas un accident. Legolas émergea de l'eau, les yeux étincelants. Il essayait de paraître menaçant mais ne parvenait à dissimuler son sourire.

- Gimli !

- Il ne faut jamais faire confiance à un nain, dans aucune situation…

- Je venais vous réconforter !

- Ma mémoire est bien défaillante Legolas…

Gandalf, Stalkia et Demeras souriaient et Legolas eut le droit à quelques remarques des hobbits qui étaient ravis de voir ainsi, perdant un peu de sa prestance princière. Ce qu'avait fait Gimli leur plaisait énormément. Legolas resta quelques instants dans l'eau, maintenant qu'il y était puis il sortit, ruisselant d'eau.

- Bien Gimli… Nous sommes quittes…

Il regarda le nain qui ne cachait pas sa satisfaction et son contentement. Stalkia s'approcha de Legolas, un vague sourire aux lèvres. Il se regardèrent en souriant.

- Vous êtes trempé…

- Cela sera t-il un problème ? Murmura t-il en se rapprochant d'elle.

- Eh bien… Vous ne ressentez pas les aléas du temps mais il y a plus agréable que le contact de vêtement humides… répondit-elle avec un regard malicieux.

- Mais qu'avez-vous tous ce soir ? ! Dit-il avec une légère moue.

Mais ses yeux bleus étaient loin de laisser insensible Stalkia et elle se rapprocha de lui. Gandalf, Demeras et Gimli étaient retournés au près du feu et les hobbits partis se coucher. En réalité, elle n'avait que faire de l'état des vêtements de Legolas et elle se sentait même plus attirée en le voyant ainsi, ses vêtements trempés, collant à son corps et laissant apparaître sa musculature. Mais elle avait remarqué que depuis le début du voyage, il s'amusait de la taquiner gentiment. Elle pouvait en faire autant. Elle se rapprocha encore de lui, le regarda intensément, malicieuse mais aussi provocante. Leurs lèvres proches, de plus en plus proche. Leurs sens s'affolèrent, elle joua quelques instants avec sa bouche, l'empêchant de prendre possession de la sienne et cela ne faisait qu'accroître son ardeur. Elle s'approcha de son oreille et lui murmura doucement :

- Je vais me coucher Legolas…

Elle l'embrassa, brièvement, avant même qu'il ne tente de répondre à sa douce invite elle se sépara de lui. Le regard de Legolas était devenu d'un bleu profond et irrésistible, brûlant de désir. Pendant quelques secondes, ils se regardèrent puis elle se retourna et se dirigea vers sa couche. Il la regarda s'éloigner, un sourire aux lèvres. Il effleura de ses doigts sa bouche, en souvenir de la douce caresse qu'il pouvait encore sentir. Il allait la rejoindre aussitôt mais un coup d'œil à ses vêtement mouillés lui fit laisser échapper un soupir. Il se dirigea vers le feu, parla avec Gandalf, Demeras et Gimli puis ceux-ci décidèrent d'aller se coucher afin d'être disposé à repartir tôt le lendemain. Legolas s'approcha de la couche de Stalkia, il retira ses vêtements qui un à un tombèrent au sol. La respiration de Stalkia s'était faite régulière et profonde, elle s'était déjà endormie. Il n'allait pas la réveiller, juste lui faire sentir sa présence. Il se glissa sous les couvertures, auprès d'elle. Elle gémit dans son sommeil et se retourna, ne lui offrant que sa nuque et son dos. Elle était plongée dans un profond sommeil, elle ramena ses jambes contre sa poitrine, dormant comme une petite fille. Legolas se lova contre elle, il prit une de ses longues mèches dorées entre ses lèvres puis repoussa sa chevelure. Il l'embrassa tendrement, n'effleurant que sa peau satinée. De ses mains, il la caressait légèrement, explorant tous les contours de son corps. Il fit glisser un de ses doigts le long de son dos, jusqu'au creux de ses reins, il la sentit se cambrer et frissonner. Ses caresses étaient subtiles et aérienne, il la désirait plus que tout mais le simple fait de sentir la chaleur de son corps de femme contre le sien lui suffisait. Il découvrit une épaule qu'il embrassa, remontant jusqu'à son cou. Ses mains continuaient de parcourir son corps, il effleura la plante de ses pieds. Elle les recula avec un gémissement agacé qui le fit sourire. Elle marmonna dans son sommeil et se tourna vers lui. Elle ouvrit ses yeux, ses yeux bleus et ensommeillés. La gorge de Legolas se noua en la voyant si fragile et si candide.

- Là, fùmë meleth…Melnyë elyë. murmura t-il. (Non, dormez mon amour…Je vous aime)

Elle lui sourit d'un air languide puis se blottit contre son torse. Il l'entoura de ses bras et, étroitement enlacés, ils s'endormirent.

***********

Il sentit des lèvres contre les siennes, une pression chaude, humide et tellement agréable. Il ouvrit les yeux, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas dormi aussi paisiblement.

- Maraurë ( Bonjour ) murmura Stalkia

Elle était penchée sur lui, lui donnant le plus doux des réveils. Il l'attira contre lui, l'embrassant dans une tendre étreinte. Elle voulut s'écarter de lui mais il la retint, la regardant alors qu'elle était encore imprégnée de sommeil. Elle allait se laisser aller lascivement contre son corps mais d'un regard, elle vit que le campement s'éveillait. Elle se releva et lui dit :

- Nous allons bientôt nous remettre en route…

Puis elle ajouta avec un air malicieux :

- Vos vêtements doivent être secs…

Son allusion le fit sourire, sa chute dans le lac les avait tous fait rire, lui compris. Gimli était passé maître dans l'art de le tromper et il devait redoubler de prudence et de vigilance. Il se redressa et s'étira longuement, heureux et détendu. Il enlaça Stalkia, souffla dans son cou et embrassa son épaule encore chaude de sommeil. Elle s'abandonna un instant à cette bouche plaquée contre sa peau puis elle tourna la tête et ses lèvres rencontrèrent les siennes. Après un court, baiser, ils se levèrent et rejoignirent ceux qui s'étaient déjà levés. Le ciel était d'un bleu limpide et la brume qui enveloppait le lac commençait à s'estomper. Tout le monde était levé, mis à part Merry et Pippin. Les deux hobbits furent réveillés et ils se remirent en route.

Ils chevauchèrent toute la journée, le Printemps était à peine amorcé mais la journée était chaude, bien trop chaude pour Gimli qui ne cessait de bougonner et les plaisanteries des hobbits sur la robustesse des nains n'arrangeait pas son humeur. Legolas s'étonnait de ne pas rencontrer le peuple des hommes noirs et Gandalf l'informa que les Haradrims se trouvaient plus à l'Est, retranchés dans les espaces les plus arides et inaccessibles. Ils continuèrent de voyager toute la nuit, profitant de son agréable fraîcheur. Mais ils s'arrêtèrent à l'aube, Merry et Pippin tombant de fatigue, ils devaient les laisser dormir quelques heures. Stalkia en profita elle aussi pour prendre un peu de repos. Elle s'allongea sur une couverture et ferma les yeux, un vent léger soufflait, rendant la chaleur moins étouffante. Elle sentit une présence s'allonger à côté d'elle mais elle n'eut pas la force d'ouvrir à nouveau les yeux. Elle l'entendait vaguement lui murmurer des mots d'amour puis elle s'endormit.

Quand elle rouvrit ses yeux, le Soleil était haut dans le ciel. Elle se leva en baillant et regarda autour d'elle. Demeras était en train d'apprendre à Gimli un jeu elfique mais celui-ci avait du mal à saisir les nuances et subtilités de ce jeu et perdait à chaque fois. Elle le regarda, amusée par ces grognements dépités et ces regards meurtriers envers Demeras qui était ravi de gagner. Gandalf les observait lui aussi en souriant, tout en fumant tranquillement sa pipe. Merry et Pippin dormaient encore et leurs ronflements associés pouvaient rivaliser avec ceux de Gimli. Elle aperçu Legolas, à quelques pas des autres, s'exerçant avec son arc à toucher des cibles plus lointaines les unes que les autres. Il alla récupérer ses flèches et s'apprêta à recommencer une nouvelle série. Elle s'approcha silencieusement de lui, il ne l'entendit pas venir, absorbé par son entraînement. Il leva son arc et visa avec une extrême concentration. Elle l'observa un bref instant, le trouvant magnifique dans cette position, où tous ses muscles étaient tendus à l'extrême, où il maniait à la fois force et précision. Au moment où il allait faire partir la flèche qui atteindrait à coup sur son objectif, elle se mit sur la pointe des pieds et, en même temps qu'elle déposait un léger baiser dans son cou, elle l'enlaça, posant avec délicatesse ses mains sur son torse. La flèche de Legolas tomba à terre, à ses pieds. D'une voix légèrement moqueuse elle souffla à son oreille :

- Je vous ai connu meilleur archer que cela…

Il se retourna avec un sourire et lui saisit les mains

- Vous m'avez eu Stalkia… Mais par la surprise.

- Mais un elfe ne se laisse pas aisément surprendre… Penseriez-vous que je serais incapable de vous battre loyalement ?

- J'en doute Stalkia…

Elle s'écarta de lui, elle savait qu'il la provoquait intentionnellement. Son sourire s'accentuait, il aimait la voir ainsi, vive et sauvage. Ses cheveux étaient défaits, lachés librement sur ses épaules et sa tenue d'amazone lui donnait cette aire de déesse guerrière. Elle posa sa main sur son épée, qu'elle avait toujours, accrochée à une ceinture à sa taille. Elle la sortit de son fourreau d'un geste vif et adroit.

- Bien Legolas, si je gagne, vous serez obligé de répondre à l'une de mes questions que vous semblez essayer d'éviter depuis le début de ce voyage…

- Mais si vous perdez Stalkia…

- Si je perd ? Il sera de votre avis ou de votre humeur de décider de mon sort dit elle avec un sourire mutin.

Il réfléchit un bref instant.

- Cela me paraît tout à fait juste…

D'une main experte, elle fit tournoyer son épée et, le toisant d'un air de défi, l'incita à approcher. Il sortit un de ses poignard blanc et s'approcha d'elle. Elle l'attendait, en garde. Il eut un léger soupir en la voyant si belle, si désirable. Mais  il n'eut pas le temps de s'attarder dans sa contemplation, d'un geste rapide, elle lui porta un premier coup. Leurs armes s'entrechoquèrent et ce bruit métallique fit tourner la tête de Gandalf, Gimli et Demeras. Ceux-ci s'arrêtèrent de jouer et les regardèrent. Legolas ne faisait que riposter aux attaques de Stalkia, sans essayer d'attaquer, mais cette tâche s'avérait déjà ardue. Stalkia voyait qu'il n'osait frapper, elle redoubla de vigueur et dans un souffle lui dit :

- Ne retenez pas votre force Legolas ! Nous avons dit une victoire loyale…

Elle lui assena un coup étonnamment puissant qui le fit légèrement reculer. Un nouvelle fois surpris par sa force, il ne put s'empêcher de sourire. Il répondit à ses attaques répétées. Elle se battait sublimement bien, gracieuse mais avec un savoir faire digne des meilleurs chevaliers elfes. Il se battirent durant de longues minutes, aucuns des deux ne réussissant à dominer l'autre. Leur combat ressemblait plus à un sublime et vif ballet qu'à une lutte sans pitié. Les deux hobbits, réveillés par le bruit, suivaient avec intérêt cette joute amoureuse, sans aucune agressivité mais avec un désir de victoire tout aussi fort chez les deux. Ils étaient étonnés de voir une femme d'apparence si douce et si jeune se battre avec autant de force, aussi bien qu'un homme si ce n'était mieux. Ils se mirent à l'encourager bruyamment :

- Allez Stalkia ! cria Merry

- Oui ! Legolas va perdre ! il n'a aucune chance ! renchérit Pippin           

- N'exagère quand même pas. lui dit Merry

Elle redoubla d'ardeur, ses mouvements se faisant plus rapides, plus souples, plus fluides. Mais Legolas était un guerrier avertit qui avait l'avantage de l'expérience et de la maturité. Après un enchaînement particulièrement redoutable, il fit voler l'épée de Stalkia. Celle-ci, déséquilibrée, tomba à terre, en arrière. Legolas, baissant sa garde, s'agenouilla à terre et la retint doucement au sol.

- Je crois que j'ai gagné…

La façon dont il l'avait plaquée au sol, contre son corps, était exquise, il allait l'embrasser quand elle lui dit avec un sourire :

- Vous oubliez quelque chose Legolas…

D'un geste plus rapide que la vue, elle saisit sa dague, plaquée contre sa hanche et la brandit sous la gorge de Legolas.

- Votre dague… soupira t-il en grimaçant.

Elle se redressa puis se releva, maîtrisant toujours Legolas.

- Vous avez gagné Stalkia…

Elle baissa son arme, attendrit par son air faussement triste. Elle plongea son regard dans ses yeux bleus, qui étaient la plus redoutable des armes. Car pour cette immensité bleue dans laquelle elle se noyait, tel dans un océan infini, elle était prête à tout. Elle n'entendit pas les hobbits l'acclamer. Elle se rapprocha de son amant et, sans savoir comment, se retrouva aussitôt dans ses bras, retrouvant ses lèvres chaudes et douces qui étaient la meilleure des récompenses. Après ce baiser passionné il lui dit :

- Vous pouvez réclamer votre du Stalkia…

- Quelle est cette personne que vous allez revoir et qui vous tourmente ?

Il parut sincèrement surpris, il ne s'attendait pas à cette question, pas de sa part. Il est vrai qu'il y avait un peu pensé durant ce voyage mais comment avait-elle pu deviner ? Il hésita légèrement avant de répondre puis il commença :

- Une femme elfe…

Mais Stalkia le stoppa, elle ne pensait pas qu'il serait aussi troublé, même gêné. Elle avait posé cette question car elle avait sentit une ou deux fois chez lui une sorte d'appréhension quand elle lui parlait de son peuple, quand elle lui demandait qu'il lui parle de ses amis.

- Non Legolas, ne répondez pas… J'ai eu tort de vous demander cela, je n'avais pas le droit… Quand vous voudrez me répondre vous me parlerez…

Legolas la regarda avec amour et lui répondit :

- Non Stalkia, je ne veux rien vous cacher… Cette femme elfe… Ionä…

- Cela me suffit Legolas, n'en dites pas plus…

Elle lui imposa le silence, scellant ses lèvres par les siennes par un profond baiser. Le moment venu, elle saurait. Pour l'instant, elle voulait vivre son amour sans penser au futur qui se révélait souvent si incertain. Quand leur baiser prit fin, ils restèrent encore enlacé, Legolas déposa un baiser sur son front et lui murmura :

- Nàr uquétimà, istaelyë ? ( Vous êtes merveilleuse, le savez-vous ? )

Elle lui sourit et lui prit la main, puis ils se dirigèrent vers les autres. Les hobbits avaient patiemment attendu la fin de leurs effusions amoureuses mais quand Stalkia fut en face d'eux, ils explosèrent en compliments :

- C'était époustouflant Stalkia ! dit Merry

- Fabuleux rajouta Pippin, impressionné.

- Je ne pensais pas que quelqu'un pouvait rivaliser avec l'adresse de Legolas. dit Demeras, lui aussi sous le charme.

- Plutôt surpasser ! corrigea Gimli avec un regard appuyé à l'elfe.

Legolas sourit, cette défaite lui serait souvent rappelée mais vu les capacités guerrières de Stalkia, il n'avait pas à en avoir honte, bien au contraire. Gandalf, après avoir lui aussi fait une remarque sur un ton ironique, dit qu'il était temps de repartir. Durant cinq jours, ils chevauchèrent, n'ayant que pour décor que cette immensité arride et Legolas désespérait de voir un jour la forêt qu'il voulait tant revoir. Puis, au coucher du soleil du cinquième jour, une tache verte emplit l'horizon. Legolas, visiblement ému murmura :

- … Mon royaume…

A suivre...