Disclaimer : Bien sur les personnages ne m'appartiennent pas ( enfin, vous êtes pas dans mes rêves non plus…) et sont bien sur propriété du génie Tolkien qui a eu la bonne idée de créer ce monde merveilleux. J'aimerai bien aussi me réveiller avec des idées comme ça…
Hormis quelques personnages issus de mon esprit productif, rien est à moi, O désespoir !
Et puis je me base aussi sur le physique des acteurs des films La Communauté de l'Anneau et des Deux Tours.
Par ici les avis !
just_for_you_orli@hotmail.com
Chapitre 28 :
Elle ne l'avait jamais vu aussi ému, aussi ému de revoir sa terre natale, celle qui l'avait vu naître et grandir, de retrouver ses origines et son peuple. Mais son peuple, ses racines, l'accepteraient-ils, elle ? Certains elfes avaient créé une ségrégation entre eux et les autres créatures, pourraient-il accepter une femme qui ignorait elle-même qui elle était ? Elle n'était pas tout à fait une elfe et plus entièrement une humaine. Qui était-elle ? Elle était un métissage des peuples, un être unique qui les réunifierait mais pour l'instant, elle n'en avait aucune connaissance. Au plus profond d'elle-même, elle redoutait de voir tous ces gens, qui connaissaient si bien Legolas et qui la jugeraient. Elle connaissait la cruauté de l'ignorance et l'intolérance. Jusqu'à maintenant, elle avait vécu dans un monde clos, seule avec Legolas, ceux qu'elle aimait et qui l'aimaient. Mais bientôt, elle se retrouverait face à eux, les autres, qui ignoraient qui elle était vraiment. Elle regarda Legolas, elle sentit ses appréhensions s'estomper légèrement. Si tous les elfes étaient comme lui… Ils arrivaient à la lisière de la forêt. Le ciel s'était obscurci, offrant une nouvelle fois aux étoiles l'éphémère décor de leur ballet scintillant qui mourait à l'aurore. Ils descendirent tous de cheval. Legolas s'approcha de Stalkia et la prit dans ses bras, brièvement mais lui montrant par sa présence qu'elle ne serait plus jamais seule. Les peurs de Stalkia disparurent, tant qu'elle était avec lui, rien ne pouvait lui arriver, rien. Elle regarda l'immense forêt qui se dressait devant eux, sombre et imprenable qui leurs imposait une admiration craintive par sa prestance. Legolas eut un sourire, mêlé d'impatience et de bonheur. Ils entrèrent dans la forêt, ils furent aussitôt plongé dans l'obscurité, le ciel étoilé disparu, laissant place à un plafond de feuilles qui ne laissait filtrer la lumière de la Lune tant il était épais. Ils discernaient à peine leurs visages mais Legolas savait où aller. Comme si chaque arbre lui indiquait aussi sûrement qu'un guide une direction à prendre, il allait vers le Nord, puis l'Est. Ils marchèrent durant plusieurs minutes, tenant leurs chevaux à la bride. Merry et Pippin n'avaient pas l'air très rassurés et sursautaient au moindre craquement de brindille, au moindre bruissement des feuilles. Il est vrai que le lieu n'était pas très tranquillisant et l'obscurité incitait tout le monde au silence afin de ne pas troubler le monde des Ombres. Les hobbits s'attendaient à un étalage de splendeur et de richesses mais ils ne voyaient que des arbres, encore et encore.
- Dis donc Merry… Tu trouves pas que c'est un peu sordide comme royaume ? chuchota Pippin
Pour une fois, Merry était entièrement d'accord avec son ami, il lui murmura :
- Je me demande pourquoi il est si fier de ça… C'est ça son royaume avec lequel il nous a bassiné pendant tout le voyage ?!
Même s'ils parlaient à voix basse, Legolas les entendait et leurs propos le fit sourire.
- Et en plus, y a personne rajouta Pippin
- Tu t'attendais à être assailli par des centaines de nymphes ?
- Ben oui, peut-être mais là, y a vraiment personne !
- HALTE !
Les deux hobbits eurent un indescriptible cri de frayeur et de surprise. Un elfe, vêtu de vert et de gris, avait surgi d'un fourré, un arc à la main.
- Demeras ? dit le garde
Demeras s'avança vers l'elfe inconnu.
- Tu es déjà rentré ? continua le garde
- Oui Ilmrian, et je ne suis pas seul…
Ilmrian toisa ceux qui accompagnaient Demeras, il eut une exclamation de surprise en reconnaissant une silhouette qui s'avançait.
- Legolas ?!!!
Il se reprit aussitôt et continua avec une voix où l'on percevait clairement le respect, associé d'un geste déférent :
- Prince Legolas… Vous êtes de retour…
Le garde maîtrisait parfaitement ses émotions mais tous pouvaient clairement sentir à quel point il était heureux de le revoir. Legolas s'approcha de lui et, sûrement parce qu'il était la première personne qu'il revoyait de son royaume, lui donna chaleureusement l'accolade. Ilmrian, extrêmement surpris et étonné par cette manifestation de joie chez le prince qu'il avait connu si réservé et taciturne, ne savait que faire. Après une solide tape dans le dos, Legolas lui dit :
- Ilmrian ! Tu n'as pas perdu tes aptitudes de garde à ce que je vois ! le royaume ne risque pas grand chose avec un tel veilleur !
Le jeune garde eut un léger sourire, il ne reconnaissait pas Legolas, toutes ces aventures avaient du profondément le changer. Mais il y avait autre chose encore, quelque chose de bien plus profond. Son regard s'attarda sur les deux hobbits puis sur le nain. Il avait reconnu Gandalf qu'il connaissait plutôt sous le nom de Mithrandir. Il s'étonna de la communauté qui accompagnait Legolas. Une silhouette qu'il n'avait pas encore vu se rapprocha de Legolas. Il discerna vaguement son visage, une femme. Une femme qui paraissait très belle, sans doute une elfe. Ilmrian se contredit aussitôt, non, ce n'était pas une elfe mais cela n'était pas aussi simple. Il sentait son immortalité pourtant, elle avait l'apparence d'une humaine. Il se figea, c'était elle, cela ne pouvait qu'être elle.
- L' Elue souffla t-il.
Ce léger murmure avait été entendu par tous. Legolas enserra Stalkia, ce qui ne fit qu'accroître la stupeur du garde. Stalkia s'empourpra, en sentant la chaleur monter à ses joues, elle remercia silencieusement le ciel qu'il fasse nuit et que seul Legolas puisse sentir son trouble. Ilmrian était intrigué par Stalkia, il se sentait même attiré par cette femme qu'il connaissait sans connaître. Le peu qu'il voyait d'elle le laissait déjà sous le charme. Il reprit rapidement ses esprits, ne voulant montrer l'effet qu'elle lui faisait. Il salua Gandalf avec respect, puis les autres membres de la Communauté. Il se remirent à marcher, tout en parlant, Legolas écoutant avec intérêt les nouvelles plus ou moins importantes de son royaume. Après plusieurs minutes, ils arrivèrent dans une vaste clairière. Ils étaient désormais éclairés par la Lune et Ilmrian pu satisfaire une partie de sa curiosité. Les traits de Stalkia lui apparaissaient nettement et il n'en avait vu de plus fins et délicats. Etait-ce l'éclat de la Lune qui donnait à sa peau cet aspect irisé ? Non, il semblait émaner d'elle une douce lumière. Elle avait le pas léger des elfes elle avait tout des elfes mais avec en plus quelque chose d'indéfinissable, quelque chose qui attirait et qui fascinait. Il s'arracha de sa contemplation, ne voulant manquer de respect à une si belle femme car il voyait que ses regards, bien que discrets et réservés, la troublaient. Ils traversèrent la clairière, d'un pas qui se fit de plus en plus rapide car Legolas, ne se sentant qu'à quelques mètres de ceux qu'il aimait, ne faisait qu'accélérer le pas. Ils arrivèrent devant une immense porte de bois noir à double battants, si grande et imposante que rien ne semblait pouvoir l'ébranler. Cette porte était l'entrée principale du royaume, celle qui menait au château. Des runes et des symboles elfiques, que le temps n'avait pas réussi à altérer étaient gravés au sommet. Un œil elfique pouvait sans peine lire les phrases gravées que la Lune faisait apparaître. Les autres y voyaient un splendide enchevêtrement de symboles qui s'accordaient parfaitement entre eux. Une feuille, symbole du royaume était gravée en son centre, à hauteur d'homme. Legolas murmura des paroles en effleurant la gravure. La porte s'ouvrit, sans aucun bruit, les deux battants s'écartèrent, ouvrant un passage. Ilmrian les quitta et retourna à son poste, à l'orée de la forêt.
Legolas n'arrivait pas à y croire, il était chez lui, enfin. Il commencèrent à avancer sur une allée qui semblait n'avoir aucune fin. Ils étaient silencieux, découvrant le royaume de Legolas. Seuls les sabots des chevaux résonnaient en un tintement clair sur les pavés. Et encore, ce son était presque inaudible, comme si les bêtes ne voulaient, elles aussi, troubler la paix du lieu. La Lune donnait aux dalles un aspect argenté et nacré, la pierre se mêlait parfaitement à la nature débordante. A l'entrée du royaume, ils n'étaient entourés que d'arbres puis, entre les arbres, de plus en plus nombreuses, ils distinguèrent des habitations. Des habitations qui étaient des œuvres d'arts, qui se fondaient avec délicatesse dans la nature et qui semblaient être à ciel ouvert tant elles possédaient d'ouvertures qui laissaient entrer le clair de Lune. On pouvait apercevoir, dans certaines d'entre elles, la lumière vacillante d'une bougie qui apportait une lueur rougeâtre au monde bleuté et froid de la nuit. Tout était tellement calme, comme si le royaume était endormi. Deux elfes qui parlaient devant une maison ne semblaient pas les avoir remarqués jusqu'à ce que les chevaux les intriguent. Puis Legolas les salua. Leurs visages affichèrent une profonde surprise et ils saluèrent à leur tour bruyamment le Prince. Un jeune elfe entendit le nom de Legolas, il se précipita dans sa maison. Le retour de l'héritier se propagea alors comme une traînée de poudre. Son nom fut prononcé de maison en maison et un murmure parcourut tout le royaume. Hommes, femmes et enfants sortaient de leurs maisons. Les enfants ouvraient leurs yeux ensommeillés d'émerveillement et certaines femmes tenaient dans leurs bras leurs nouveau-nés, ne voulant leur faire manquer cela. Ils saluaient tous l'arrivée du Prince. Ils étaient aussi heureux de revoir Demeras ainsi que Mithrandir qui les avaient quittés depuis bien longtemps sans revenir. Ils affichaient des mines plus ou moins évocatrices à la vue des hobbits et de Gimli. Puis un nouveau murmure s'amplifia quand ils virent Stalkia. Elle marchait aux côtés de Legolas, se faisant la plus discrète possible. Mais elle devenait elle aussi le centre de l'intention générale. Plusieurs hommes vinrent chaleureusement saluer Legolas et des femmes, ne sachant pas que son cœur était désormais pris, le regardait d'un air intéressé. Son absence avait déchaîné les passions et il n'en était que plus beau et plus attirant. Insensibles aux œillades plus ou moins discrètes des jeunes femmes, Legolas continuait d'avancer. Mais il était sans cesse arrêté, sans cesse félicité. Avec un sourire, il désignait ses compagnons qui méritaient tout autant que lui ces compliments. Gimli Merry et Pippin commencèrent eux aussi à être félicité et seule Stalkia continuait d'inspirer cette crainte respectueuse. Les elfes, ces êtres sagaces et sages avaient tout de suite compris qui elle était, le récit de sa quête leurs étaient parvenu mais il ne s'attendaient pas à la voir ici. Legolas se sentit agrippé par le bras, il fut arrêté par une jeune elfe qui, sans lui demander son avis, l'embrassa. Après ce baiser volé, il regarda Stalkia, scrutant sa réaction mais elle se contenta de sourire. L'elfe était très jeune, à peine nubile car elle rejoignit aussitôt ses amies, ses joues ayant pris une teinte écarlate, qui se lancèrent dans une discussion endiablée mêlant éclats de rire et gloussements. Merry et Pippin eurent un soupir d'envie en voyant Legolas se faire ainsi assaillir par de telles beautés. Ils attendirent, plein d'espoir. Legolas vit enfin la demeure royale, sa demeure, celle où il avait grandi, entouré par son père et ses frères. Le château était d'extérieur somptueux et imposant, caché en partie par un immense pin dans lequel une aile du château avait été construite. Legolas pressa le pas, accordant moins d'intention aux acclamations de plus en plus bruyante de la foule qui se faisait de plus en plus dense. Il ne remarqua pas, au milieu de tous ces elfes, deux grands yeux violets, deux grands yeux heureux et remplis d'amour mais tristes car ils avaient compris. Les deux éclats violets disparurent dans la foule et Legolas continua son ascension au milieu des elfes qui s'écartaient pour le laisser passer et se refermaient derrière lui. La ville avait repris son agitation et plusieurs elfes, n'ayant plus envie de dormir, décidèrent d'aller fêter cela.
Arrivés devant le château , ils laissèrent leurs chevaux à des elfes qui les emmenèrent vers les écuries. Puis ils gravirent des marches de pierre et pénétrèrent sous un vaste porche. En son centre se trouvait une fontaine dont les gouttelettes d'eau cristallines faisaient résonner une mélodie douce et agréable. Du lierre recouvrait en partie les murs, donnant un aspect oublié à ce château. Des branches couvertes de feuilles entraient par les ouvertures et tout le porche était baigné dans une douce lumière argentée. En levant la tête, tous furent émerveillés : le plafond était fait d'un cristal sans aucuns défauts, laissant apparaître les humeurs du temps. Le ciel était dégagé et la Lune trônait au milieu de l'assemblée des étoiles scintillantes qui se dessinaient sur l'immensité noire de la nuit. Les hobbits commençaient à comprendre la fierté de Legolas pour son royaume. Dans l'obscurité le lieu était déjà splendide. Ils avancèrent dans le vaste porche qui pouvait aisément contenir des centaines d'elfes puis pénétrèrent dans un hall, éclairé par des torches. Plusieurs gardes s'approchèrent de Legolas et le Prince eut de nouveau droit à des félicitations. Stalkia regarda autour d'elle, la nature était omniprésente, elle avait l'impression d'être dehors. Même dans ce hall de pierre, on sentait l'empreinte boisée des arbres. La pierre était douce et tiède, d'une couleur grise mais glissant sur le bleu argenté. A ses pieds, les dalles étaient gravées de runes antiques. Plusieurs statues les dévisageaient de leur air grave mais rassurant. A leurs pieds poussaient, par on ne sait quelle magie, des fleurs blanches. Stalkia regarda plus attentivement le sol mais il n'y avait aucune trace de terre. La nature et la pierre s'étaient associées et vivaient désormais en symbiose.
Après une courte conversation avec Legolas, les gardes repartirent à leur poste. Legolas s'apprêtait à se diriger vers les appartements du château quand une silhouette apparue dans l'ouverture de la porte. C'était une jeune elfe, grande et élancée, oscillant encore entre l'adolescence et l'âge adulte, vêtue d'une robe de nuit et pieds nus. Elle avait de long cheveux d'un blond clair et doré et ses grands yeux d'un bleu glacier ne pouvaient faire douter de sa personne. Elle était arrivée en marchant calmement mais quand elle le vit, elle poussa une exclamation de surprise et de ravissement. Elle se mit à courir, traversant le hall à toute vitesse. Elle se jeta dans ses bras et il l'enlaça avec tendresse.
- Legolas ! C'était vrai ! je pensais encore à une rumeur du peuple. dit la jeune elfe à toute vitesse, sans reprendre son souffle.
- Nélia ! je suis bien de retour !
Elle sourit en s'entendant appeler par son surnom mais elle répliqua aussitôt :
- Non Legolas ! Je suis une femme maintenant ! Mon nom est Armanélia !
- Bien ! Mais tu resteras toujours ma petite sœur !
Ils se séparèrent, elle le regarda attentivement, heureuse de le revoir.
- Darvalas et Helierdas sont encore parti je ne sais où mais notre père est dans la salle du trône…
Armanélia était vive et intelligente pour son âge. Elle mourait d'envie de questionner Legolas sur son voyage mais elle savait qu'il devait tout d'abord revoir leur père, avant toute chose. Elle regarda avec intérêt les personnes qui l'accompagnaient et qui s'étaient tues jusqu'à présent. Elle ne put s'empêcher de demander :
- Qui sont ces gens Legolas ?
Legolas présenta rapidement à sa sœur la Communauté, elle parut aussitôt intéressée par le Maître Nain et les hobbits, n'ayant jamais eu l'occasion d'en voir. Elle vit que Legolas était impatient de revoir son père elle dit alors :
- Je m'occupe de nos amis… Va voir notre père.
Legolas acquiesça, il s'approcha de Stalkia, lui murmura quelques mots puis l'embrassa brièvement, causant une nouvelle fois la surprise de sa sœur. Il partit ensuite d'un pas rapide et disparu dans un couloir.
- Bien ! je vais vous montrer vos chambres… Vous devez être exténués après un si long voyage… dit Armanélia.
Merry et Pippin paraissaient déjà conquis par la beauté et la vivacité de la jeune sœur de Legolas et la dévoraient des yeux. Armanélia s'approcha de Stalkia, voulant connaître un peu plus la nouvelle conquête de son frère. Ils se dirigèrent tous vers les chambres.
Legolas parcourut un vaste couloir, il aurait pu se diriger sans peine dans le château, tant il le connaissait bien mais là, il le redécouvrait à nouveau, après ces long mois d'absence. Presque rien n'avait changé depuis son départ, le temps semblait s'être arrêté. Il s'arrêta un bref instant devant une porte puis il pénétra dans une vaste salle circulaire. A l'autre bout de la salle se trouvait un homme, dos à lui. Il se retourna lentement. Il était de haute stature, ses cheveux bonds, parcourut de mèches argentées étaient tressés tout comme Legolas et encadraient son visage sage. Ses yeux bleus étaient profonds et graves, empreint de mélancolie. En voyant Legolas, son fils qui avait déchaîné sa colère puis sa tristesse, ses yeux brillèrent d'un éclat nouveau. Legolas s'approcha de son père.
- Ada… (père)
- Yondo… (mon fils)
les deux hommes s'étreignirent avec une tendresse infinie. Thranduil garda un long moment contre lui son fils enfin retrouvé puis il l'écarta, scrutant son visage, ses réactions.
- Ada, je suis tellement heureux de vous revoir… Tellement heureux !
- Legolas, jamais un de mes fils ne m'aura causé tant de tracas…
Legolas eut un sourire confus, il est vrai qu'il avait quitté son père, certes en le prévenant mais pas en attendant son approbation.
- Mais aussi tant de fierté continua Thranduil.
Il le prit par les épaules et lui adressa un large sourire, le premier depuis bien des mois.
- Je n'ai fait qu'apporter mon aide au porteur de l'Anneau…
- Tiens donc ! Ta modestie s'est même accrue durant ce voyage… ! Mais ne sois pas modeste yondo, tu as brillamment représenté notre peuple. Eryn Lesgalen est rempli de fierté d'avoir un tel héritier…
- Eryn Lesgalen ? Le Bois des Vertes Feuilles.
- Oui yondo, la lutte contre le Mal n'a pas été vaine… La Forêt Noire n'est plus.
- Notre royaume renaît enfin…
- Oui, et son nouveau roi le rendra plus éclatant que jamais… Mon temps est passé Legolas… Ton règne est arrivé…
- Ada ! le royaume a besoin de vous, de votre sagesse… Je n'en saurais être digne.
- Ta sagesse yondo sera bientôt infinie et dépassera sûrement la mienne… Nul autre personne ne pourrait être plus digne que toi de cette tache. Depuis ta naissance je vois en toi le futur héritier. Tu le sais toi-même, mais tu as mis longtemps à le comprendre. Tu as fuis…
- Cela était ma seule issue ada… Je devais réfléchir, je n'étais pas encore prêt à abandonner ma liberté… mais désormais, elle ne m'est plus essentielle.
- Tes frères ont encore cette soif d'aventure mais toi Legolas, ru es voué à être roi… Quand tu es né, Méliana, ta chère mère t'as présenté à moi comme le futur roi et je l'ai tout de suite crue…
Legolas sentit une pointe de tristesse le transpercer en pensant à sa chère mère. Je dois aller la vois songea t-il. Thranduil resta quelques instants plongé dans ces pensées puis continua.
- Yondo… Je vois autre chose dans ton regard, comme une faim rassasiée, une flamme ravivée… Qui est-elle ?
- Le femme la plus merveilleuse ada, à la fois douce et sauvage, belle et grave, insouciante et sage…
Thranduil attendait avec un léger sourire que son fils termine son discours enflammé.
- Jeune, tellement jeune… Mais avec ce savoir que seuls les anciens détiennent… Son âme est pure mais à la fois d'une combativité unique…
- Et cette merveille a t-elle un nom ?
Legolas garda quelques instants le silence.
- Oui… Stalkia…
Thranduil eut une exclamation de surprise.
- L'Elue ?
- Oui, mais pour moi, elle n'est que Stalkia, celle que j'aime…
- Legolas, où ta passion va t-elle te mener ?
- C'est bien plus que de la passion ada… La passion est fugace… Mais là, je ressens en plus quelque chose d'inexplicable, une chose merveilleuse que je n'avais jamais ressenti avant…
- Je ne connais d'elle que le récit de son périple et elle bénéficie déjà de mon plus profond respect mais je veux la voir en personne. Prouve moi que tous ces dires sont fondés. Je ne mets pas en doute ce qu'elle a fait mais je dois la voir.
- Demain ada, je vous la présenterai…
- Venez me voir tous les deux…
- Mithrandir viendra aussi vous parler…
- Bien, va prendre du repos yondo.
Legolas acquiesça et, après avoir une nouvelle fois exprimé à son père toute sa joie d'être à nouveau à ses côtés, prit le chemin de sa chambre.
************
Stalkia s'assit sur le vaste lit, Armanelia venait de la quitter. Elles avaient un peu discuté mais elles ne se connaissaient pas et leur conversation n'avait abordé que des sujets anodins. Stalkia l'appréciait beaucoup, elles avaient à peu près le même âge, non au niveau du nombre d'années mais elles amorçaient toutes les deux leur vie de femme. Armanélia s'était montrée curieuse et Stalkia avait répondu à quelques-unes unes de ses questions qui étaient plutôt celles d'une jeune fille voulant savoir les faits et gestes de son frère durant tous ces mois. Elle est vraiment gentille songea Stalkia. Elle s'allongea sur le lit, elle n'avait pas vraiment sommeil, ce qui était étonnant après ces cinq jours de chevauchée. Elle avait acquéri une endurance et une résistance au fil de ses aventures et elle possédait certaines qualités des elfes. Elle s'attarda dans la description de sa chambre puis se leva et pénétra sur le balcon. Elle regarda quelques instants les arbres et les habitations en contrebas. A sa gauche elle voyait l'immense arbre qui étendait ses robustes branches presque jusqu'à elle. Est-ce un signe ? Songea t-elle. Elle eut un sourire. Elle savait qui habitait cet arbre, seule une personne éprise de liberté pouvait y habiter. Elle se concentra, ferma les yeux et eut la confirmation de son idée. Elle rentra dans la chambre, ôta ses vêtements souillés par la poussière du voyage et revêtit une robe de nuit, faite de soie. Elle sortit à nouveau et après avoir brièvement réfléchi, enjamba la rambarde du balcon et posa ses pieds sur une étroite corniche. Elle jeta un regard à terre, elle était à plusieurs mètres du sol mais elle ne ressentait aucune crainte. Elle continua d'avancer le long du mur. Si quelqu'un me voit ainsi songea t-elle. Elle avançait rapidement, comme si la fait de marcher sur cette corniche était aussi aisé que de marcher sur la terre ferme. Puis elle arriva devant une robuste branche à quelques mètres d'elle. Elle était face au mur, avec un mouvement acrobatique et périlleux, elle se retourna. Ses yeux brillaient d'excitation, elle avait toujours aimé cette sensation de liberté. Elle évalua la distance en un clin d'œil puis avec une impulsion sauta. Ses mains s'agrippèrent à une branche plus fine au-dessus de l'épaisse branche qui la conduirait là où elle voulait. Elle lâcha prise et ce réceptionna, un genou à terre. Elle marcha quelques instants puis aperçut à sa droite, en contrebas, un pont de corde et de planches. Elle aurait pu le prendre dès le début, en passant par les couloirs du château. Mais maintenant qu'elle était là… Elle continua d'avancer, en équilibre, souple et gracieuse. Elle marcha ainsi, de branches en branches, sautant avec légèreté puis elle se retrouva de l'autre côté de l'arbre. Elle vit en bas un balcon, elle était montée trop haut. Elle sauta sur le balcon en silence puis elle pénétra dans la chambre, un léger sourire aux lèvres.
- Stalkia ? ! Comment ? !
Elle s'approcha de Legolas qui s'était redressé sur son lit. Elle s'allongea à côté de lui et se lova contre son corps, respirant son odeur avec délice. Elle l'embrassa, effleurant à peine ses lèvres, puis déposa une multitude de baisers papillonnants dans son cou. Elle releva la tête, voulant voir l'effet de ses caresses, le visage de Legolas grimaçait de plaisir. Il l'attira contre lui et l'embrassa à nouveau, leurs langues se cherchèrent tendrement, il l'embrassa avec passion, explorant sa bouche, mordillant ses lèvres. Il se mit sur elle, elle savoura la sensation tellement agréable du poids de son corps sur le sien. Quand il s'écarta d'elle, ses yeux étaient fermés, il la regarda un bref instant. Puis elle rouvrit ses yeux, plus étincelants que jamais, luisant de l'éclat de la passion et du désir. En un souffle, le temps d'un battement de cœur, leurs voix brisées par l'émotion, il se murmurèrent :
- Melnya Elyë…
A suivre...
